Géométrie élémentaire. Recherches sur les polyèdres, renfermant en particulier un commencement de solution du problème proposé à la page 256 du VII.e volume des Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 9 (1818-1819), p. 321-344
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32I
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Recherches
surles polyèdres , renfermant
enparticulier
un commencement
de solution du problème proposé
à la page 256 du VII.e volume des Annales ;
Par
unA B O N N É.
RECHERCHES SUR LES POLYÈDRES.
ON
donne le nom depolygone r~gu~’i~r
A unpolygone
donttous les
angles
et tous les côtés sontégaux ;
et il suit clairementde cette définition que, même en faisant abstraction des
polygones
étoilés de M.
Poinsot,
lespolygones réguliers
sont ennombre
infini ,
et que le nombre de leurs côtespeut
êtrequelconque.
II a d’ailleurs
déjà
étéremarqué,
dans cerecueil( tom. VI, page 199), qu’au
nombre de cespolygones
on nepeut
sedispenser
de com-prendre
laligne droite,
y considérée comme double : c’est unpolygone
de deux côtés,
ayant
deuxangles nuls,
et pourlequel
le cerclecirconscrit a pour diamètre l’un des
côtés ,
tandisque le
cercleinscrit se réduit à un
point
Les limites extrêmes des
polygones réguliers
de cette sorte sontd’une part le
point,
pourlequel
les cercles inscrit et circonscritse
confondent,
et deuxparallèles
indéfiniesqui
ont un cerclecirconscrit d’un diamètre
infini,
tandis que le cercle inscrit a pour diamètre la distance entre les deuxparallèles.
Nous
ajouterons qu’au
nombre despolygones réguliers
on doitencore ’
comprendre
lecercle,
considéré commepolygone régulier
~OJiI. ,~.~’~ Ti.° ~~ i.~~~7i8j~ 43
322
RECHERCHES
d’une infinité de côtés infiniment
petits ,
et pourlequel,
commepour le
point,
les cercles inscrit et circonscrit se confondent.Nous dirons que deux
polygones
sontconjugués
l’un àl’autre, lorsque
chacun d’eux aura autant de sommets que l’autre aura de côtés ; et comme, dans toutpolygone
le nombre des sommets estégal
au nombre descôtes ;
il s’ensuit que toutpolygone
estconjugué
à lui-même.
Si l’on fait
des
côtés d’unpolygnne régulier
les bases d’autant detriangle isocèles
etégaux, ayant
leurs sommets hors du po-lygone, ces triangles,
avec lepolygone donné,
formeront. un nou- veaupolygone ,
dont le nombre des côtés pourraindistinctement ,
suivant la nature destriangles ajoutés ,
êtreégal
au nombre de’
ceux du
premier
ou en êtredouble ;
etqui ,
dans l’un et dans l’autre cas , pourra êtrerégulier
comme lui.Un
polygone régulier
étantdonné ,
si l’on en retranche tous lessommets par des
perpendiculaires
aux droitesqui
divisent sesangles
en deux
parties égales,
de telle sorte que lesparties
retranchées soient destriangles
isocèleségaux ;
cequi
restera dupolygone
seraun nouveau
polygone ,
dont-lenombre des côtés
pourra indistinc- tement, suivant la,grandeur
destriangles retranchés,
êtreégal
aunombre
de ceux dupremier
ou en êtredouble ;
etqui,
dans l’unet dans l’autre cas , pourra être
régulier
comme lui.On donne le nom
d’angle polyèdre régulier
à toutangle polyèdre
dans
lequel
lesangles plqns
et lesangles
dièdres sontégaux
entreeux ; et il suit clairement de cette
définition
que, même en faisant abstraction desangles pQlyèdres étoilés
que l’onpourrait former
à l’imitation des
polygones
étoilés de M.Poinsot ,
y lesangles
po-lyèdres réguliers
sont ennombre infini,
y et que lenombre
de leurs facespeut
êtrerquelconque (Jf.),
p - --- . -. --- - - . - ---
, ., .
--. , _-. - "’1- .- ,-
--
-, . , -
--
....-,«
f’)
Il ~
a , au surplus, cette distinction à établir entre les anglespolyèdres
~té~nliers
et lespolygones réguliers
que ces derniers sont donnésd’espèce
> dèsSUR LES POLYÈDRES.
323Il faut remarquer
qu’au
nombre desangles polyèdres réguliers
on doit
comprendre l’angle plan
y considéré commedouble ;
c’esten effet un
angle polyèdre à
deuxfaces , ayant
deuxangles
dièdresnuls,
et pourlequel
le cône circonscrit a unangle ~ér~érateur ,
moitié de l’un des
angles plans ,
tandis que le cône inscrit seréduit à une droite.
Les limites extrêmes
des angles polyèdres réguliers
de cette sorte sont d’unepart
laligne droite,
pourlaquelle
les cônes ins-crit et circonscrit se
confondent ,
etl’angle
dièdre dont le cône circonscrit est unplan ,
tandis que son cône inscrit a unangle générateur ~
moitié del’angle
dièdre.Nous
ajouterons qu’au
nombre desangles polyèdres réguliers
ondoit
comprendre
aussi le cône derévolution ,
considéré comme unangle polyèdre ayant
une infinitéd’angles plans
infinimentpetits,
et pour
lequel,
comme pour lepoint,
les cônes inscrit et circons-crit se confondent.
Nous dirons que deux
angles polyèdres
sont’Conl’ugués
l’un à1‘autre , lorsque
chacun d’eux aura autant d’arètes que l’autre aurade
faces ;
et comme, y dans toutangle polyèdre,
le nombre desfaces est
égal
au nombre desarètes
il s’ensuit que toutangle polyèdre
estconjugué
à lui-même.Si l’on fait des faces d’un
angle polyèdre régulier
les bases d’autantd’angles
trièdres isocèles etégaux,
de même sommet quelui y ayant
l’arêteopposée à
la base hors del’angle polyèdre ;
cesangles trièdre,
avecl’angle polyèdre donn~ ,
fermeront un nouvelangle polyèdre
dont le nombre des faces pourraindistinctement, suivant
la nature des
angles
trièdresajoutés ,
êtreégal
au nombre de cellesdu
premier
ou en êtredouble ;
etqui,
dans l’un et dans l’autre’cas, pourra être
régulier
comme lui.qu’on donne le nombre de leurs côtés ; tandis qu’avec un nombre de fac~
donné on peut faire de$
angles polyèdres réguliers
d’une mûnUed’espèces
différentes
324
Un
angle polyèdre régulier
étantdonné ,
si l’on en retranchetoutes les arètes , 3 par des
plans passant
par son sommet et res-pectivement perpendiculaires
auxplans qui
divisent sesangles
dièdresen deux
parties égales ;
de telle sorte que lesparties
retranchées soient desangles
trièdres isocèles etégaux ;
cequi
restera del’angle
po-lyèdre
sera un nouvelangle polyèdre ,
dont le nombre des faces pourraindistinctement
suivant lagrandeur
desangles
trièdres re-tranchés,
êtreégal
au nombre de celles dupremier
ou en êtredouble ;
et
qui ,
dans l’un et dans l’autre cas , pourra êtrerégulier
comme lui.Les notions que nous venons de
présenter,
ouplutôt
derappeler,
sont extrêmement
élémentaires ,
etpourraient
même passer pourtriviales. Nous pensons toutefois
qu’elles
sont une utile Introduction à ce que nous nous proposons de dire sur lespolyèdres.
Nous
dirons à
l’avenir de deuxpoly~dre,,~ qu’ils
sontconju~r~~s
.l’un à
l’autre lorsqu’ayant
le même nombred’arètes ,
le nombredes faces de chacun sera
égal
au nombre des sommets del’autre ,
et
qu’en
outre le nombre des côtés dechaque
face de l’unquel-
. conque sera
égal
au nombre des faces du sommethomologue
del’autre. Nous ne
donnons ,
pour le moment , aucunexemple
deces sortes de
polyèdre ,
la suite devant en fournir d’assez nombreux.On est convenu de
n’appeler polyèdres réguliers
que lespolyèdres
dont toutes les faces sont des
polygones réguliers égaux
etdont ,
en outre , tous les sommets
présentent
desangles polyèdres réguliers égaux ;
d’où l’on voitqu’un polyèdre régulier peut
fort bien avoir pourconjugué
un autrepolyèdre régulier.
Mais ,
attendu l’excessiveexigeance
de cettedéfinition ,
y on estraisonnablement fondé à se demander s’il
peut
réellement exister despolyèdres réguliers.
Avant de traiter cettequestion ,
onpeut
s’en proposer une autre moins
circonscrite ,
et se demander s’ilpeut
exister despolyèdres,
yréguliers
ou non , y danslesquels
toutes lesfaces aient le même nombre de sommets , et tous les spmmets le même nombre de faces,
SUR LES POLYÈDRES :
325La manière la
plus
naturelle de traiter cette dernièrequestion paraît
être la suivante : Soient A le nombre des arêtes dupohèdre~
F le nombre de ses
faces ,
et S le nombre de ses sommets ; sup- posons , en outre , que chacune de ses faces ait s sommets etconséquemment s
côtés, et que chacun de ses sommets aitf
faceset
cons~~uem~ncnt f
arêtes.Si l’on compte ,
tour-à-tour ,
les côtés de toutes lesfaces ,
0!iles trouvera au nombre de
sI ; mais ,
de cettemanière ,
on aura .compté
deuxfois
chacune des arêtes dutétraèdre , puisque
chacuned’elles sert de côte à deux faces
consécutives ;
doncSi
ensuite,
oncompte , tour-à-tour,
les arètes de tous les sommets ;on les trouvera au nombre de
fS, mais,
de cettemanière,
on auraencore
compté
deux fois chacune des arètes dutétraèdre, puisque
chacune d’elles sert d’arête à deux sommets
consécutifs;
doncEn6n ~
par !ethéorème (TEuIer ( ~it~nales ,
tom.III e pag. 169)~
on aura, en outre
Voilà donc trois
équations,
au moyendesquelles
onpeut détermine4, . A, F, S, en
fonctionde f,
s.Avant d’aller
plus loin,
nous ferons remarquer que, ceséquations
restant les mêmes
lorsqu’on
ypermute
à lafois f et
s, Fet S ;
il s’en-. 5 nit que, s’il existe des
polyèdres
dont toutes les faces aient lemême nombre de sommets et tous les sommets le même nombre de
faces ;
a chacun d’eux il en doitrépondre
un autre ,qui
e~sera le
conjugué,
’
De ces trois
équations
on tire326
Il
s’agit
doncprésentement
de savoir s’il y a des nombres entierspositifs , plus grands
quel’unité, qui ,
mis pourf
et s dans cesformules ,
donnentpour F, S,
A des valeurs entières etposi-
tives. Nous disons
plus grands
quel’unité ,
et non pasplus grands
que
deux , puisque ,
suivant les remarques faitesci-dessus ,
un po-lygone peut
fort bien n’avoir que deux sommets, et unangle polyèdre
deux faces seulement.Il faut
donc, en premier lieu ,
que le dénominateur commun deces trois,formules,, ne, soit
point négatit ;
or , si l’on pose , a lafois R
on aura
qui
seranégatif,
toutes les foisqu’on
n’aura pas en mêmetCll1p’j ,~~~ ~ , s~~ o. Pareillement)
si Pon pose, à lafois ,
on aura
quantité qui
estpareillement négative , toutes
les fo!sque ~’~
et s~ne sont pas tous deux nuls.
Ainsi ,
les deux nombresf
et S ont une limite degrandeur qui
est 6 ,
et encore ne faut-il pas ,torique
l’un d’eux a atteint cettelimite )
que l’autre~oit supérieur à
S.3 _ . p
327
SUR LES
POLYÈDRES.
·Si,
dans le même dénominateur commun , on faitf
ou~=5~
il deviendra
et , pour
qu’il
ne soitpoint négatif ,
il faudra encoreque s’ ou f
ne soit pas
plus grand
que 3.Si ,
dans le mêmedénominateur,
onfaitf ou s.~-!~ ,
il deviendraet, pour
qu’il
ne soitpoint négatif,
il faudra que sou f
n’excèdepas 4.
Si nous
suppnsons f’-.2 ,
nos formules deviennentvaleurs
qui
seronttoujours
entières etpositives , quelque
valeurentière et
positive qu’on
donne à s. C’estqu’en effet,
toutpoly-
Bgone peut être considéré comme un
polyèdre
à. deuxfaces,
danslequel
les faces ont le même nombre de sommets, et où les sommetsont le même nombre de faces
qui est
icideux ;
mais c’est un po-lyèdre qui
renferme un espace nul.Si nous supposons s~ 2 , nos formules deviendront
valeurs
qui
seronttoujours
entières etpositives ; quelque
valeurentière et
positive qu’on
prennepour f.
C’estqu’en
effet toutprisme
indéfini peut être comme un
polyèdre
à deux sommets , danslequel
les sommets ont le même nombre de
faces ,
et où les faces ont lemême nombre de sommets
qui est
icideux;
mais c’est unpolyèdre qui
renferme un espace infini.
On peut remarquer de
plus qu’un polygone
et unprisme
telsque le nombre des sommets du
premier
soitégal
au nombre des328
faces du
second,
considérés commepolyèdres ,
t sont despolyèdres conjugués
l’un à l’autre.Ces cas ainsi
écartés,
il ne nous resteraplus
à faire que lessuppositions suivantes.
y==3 ,/=3,/==4 ~=4.~=3 ,~=5 ,/==3,~=6.
j=3 , s =~ ? s-~~ , ~==4 , j==5 , s =3 , s=6 , s-~ 9
lesquelles donneront,
pour les valeurscorrespondantes
de~’, S, ~,
’1’=4 J ~==6, F=8, F.r: Gi0 s F= 12, ~=20, ~= ~ ~ F=~ ,
~==4 , ~=8 , S=6 , ~==~0 , ~=20 , ~==12 , ~=~0 ,
t~=SO ,
~==6; ~’==1~~ ~f==ï~~ ~==ao~ ~==3o~ ~==3o~ ~==00 ~
11==
Ainsi,
en écartant les valeursinfinies,
surlesquelles
nous revien-drons
tout-à-l’heure,
nous trouvons1.° Un
polyèdre
de 6 arêtesayant 4
facestriangulaires
et4
sommets
trièdres ;
e’est le tétraèdrequi
est ainsiconjugué
à lui-même.
2.° Deux
polyèdres
de 12arètes ,
dont l’un a’6 facesquadran- gulaires
et 8 sommetstrièdres,
tandis que l’autre a 8 faces trian-gulaires
et 6 sommetstétraèdres.
L’un est un tronc depyramide quadrangulaire ,
à bases nonparallèles ;
l’autre est formé de deuxpyramides quadrangulaires opposées
base àbase ;
ils sont.conjugués
l’un à l’autre.
3.°
Enfin,
deuxpolyèdres
de 3oarêtes,
dont l’un a 12 facespentagonales
et 20 sommetstrièdres,
tandis que l’autre a 20 facestriangulaires
et 1.2 sommetspentaèdres;
ils sont donc aussiconjugués
l’un à l’autre.
Quant
aux trois cas pourlesquels
nous trouvons des valeurs in-finies ,
il est clair que 1 si nous supposons les faces d’unegrandeur
finie- ,
SUR
LES POLYEDRES. 329
finie,
lepolyèdre
sera d’unegrandeur infinie ;
si donc on le suppose con- vexe, uneportion
finie de sa surface pourra être considérée comme unplan ;
ces trois cas nousindiquent
donc de combien de manières onpeut
couvrir un
plan
avec despolygones ,
de telle sorte que tous cespoly-
gones aient le même nombre de côtés et
qu’ils
soient réunis en mêmenon1bre autour de
chaque
sommet ; on peut doncparvenir
à cebut , savoir ;
. 1.° En couvrant le
plan ,
soit detriangles
se réunissant au nombre de 6 autour dechaque
sommet, soitd’hexagones
se réunissant aunombre de 3 autour de
chaque
sommet ; et ces deuxsystèmes
depolygones
serontconjugués
l’un à l’autre.En couvrant le
plan
dequadrilatères,
se réunissant au nombrede 4
autour dechaque
sommet; et un telsystème
seraconjugué
à lui-même.
On
peut
encoreenvisager la
chose sous un autrepoint
devue
on
peut
supposer lespolygones
infinimentpetits
et alors lepolyèdre’
qui
sera d’unegrandeur
finie deviendra un corps terminé par une surface courbe.Ainsi,
une surface courbe se refermant d’elle-même’e
’
telle,
parexemple, qu’un ellipsoïde peut
êtredécoupée
enpc~rti~r~~
infiniment
petites,
soittriangulaires
se réunissant au nombre de 6 autour dechaque
sommet , soithexagonales
se réunissant au nombre de 3 autour dechaque
sommet , soit enfinquadrangulaires
se réunissant au nombre
de 4
autour dechaque
sommet.On voit donc que , s’il
peut
exister despolyèdres réguliers ,
cene saurait être que
parmi
ceux que nous venons de rencontrer ; et la manière laplus simple
de s’assurerqu’ils
existent eneffet,
eten même
nombre,
est cellequ’emploie
M. leprofesseur
~huilier( Annales,
tom.III 1
pag.~3~ ~ ,
etqui
consiste & rechercher de combien de manières onpeut réunir ,
par leurs somn ets, despyramides régulières égales
entreelles ,
assemblées en même nombreautour de
chaque
arêtelatérale,
y de telle sorte que cesp-pyramides remplissent l’espace
entier autour de leur sommet cor-.imun , etT~, 1. dy.
44
330 RECHERCHES
forment
ainsi
t par leurréunion,
unpolyèdre unique qui
seraévidemment
régulier.
Soit F le nombre des faces du
polyèdre , lequel
sera en mêmetemps
le nombre despyramides;
soient S le nombre de ses sommets et Li le nombre de sesarêtes ;
soient enfin s le nombre des som- mets de la base dechaque pyramide ;
etf
le nombre des pyra- midesqui
se réunissent autour dechaque
arêtelatérale ; désignons
enfin par x chacun des
angles
dièdres latéraux de cespyramides,
trapporté à l’angle
droitdièdre ; l’angle polyèdre
du sommet aurapour
expression (
pag.275
de cevolume ) ~’2013~(.y2013~)
ous~x--~~-~.4 , 1’angle
droit trièdre étant l’unité. Il faudradonc,
d’unepart ,
que la somme desangles dièdres ,
autour dechaque
arêtelatérale,
fassequatre angles droits,
cequi donnera
et il
faudra,
t en outre, que la somme desangles polyèdres
autourdu sommet commun fasse 8
angles
droitstnèdres ;
c«qui
donneraencore
duminant x
entre ces deuxéquations ,
on entirera,
commeci-dessus,
et,
commed’ailleurs
on aura encore, comme alors1ea valeurs de S
et~
seront aussi les mêmesque ci-dessus.
4.iDli t les polyèdres réguliers sont..
SUR LES POL YÈDR ES.
33I-1.. Le
t~t~j"a~dT~’, conjugué
àlui-même ;
2.0 L’hexaèdre et
l’octaèdre,, conjugués
l’un àl’autre ;
3.~ Le dodécaèdre et
l’icosaèdre, conjugués
l’un àl’autre ;
4.°
Lasphère
divisée encompartimens triangulaires ~r~r~ilat~ra~x
infinimens
petits ,
et lasphère
divisée encompartimens hexagonaux réguliers
infinimentpetits, conjuguées
aussi l’une àl’autre,
etauxquelles
onpourrait
substituer deuxplans indéfinis,
en donnantaux
compartimens
unegrandeur finie ;
5.° Enfin la
sphère
divisée enquarrés infiniment petits , conjuguée
à
elle-même,
et àlaquelle
onpeut
subtituer unplan indéfini,
endonnant aux
quarrés
unegrandeur
finie.Mais il faut encore
joindre
àcela ,
i.° tous lespolygones
ré-guliers, à partir
de laligne
droite et à finir par lecercle ;
2.° tousles
prismes réguliers , à partir
de deuxplans parallèles
et a finirpar le
cylindre
derévolution ;
ces derniers étant lesconjugués
despremiers ;
ce sont en effet de véritablespolyèdres réguliers,
dontles
premiers
embrassent uneétendre nulle ,
tandis quel’étendue 1
embrassée par les
derniers ,
est infinie.Il est donc vrai de dire que ,
rigoureusement parlant ,
et mêmeen faisant abstraction des
polyèdres
étoilés de M.Poinsot ,
t les po-lyèdres réguliers
sont en nombreinfini,
et constammentconjugués
soit à eux-mêmes soit deux à
deux ,
cequi
n’avait pas encore étéremarqué ;
maisparmi
cespolyèdres
iln’y en
a que 8 seulementqui
renferment un espace réel etfini ;
etparmi
ces 8 il en est 5seulement dont les faces ont une
grandeur
finie.Deux
polyèdres réguliers conjugués peuvent
être inscrits ou cir-conscrits l’un à
l’autre ;
et même leproblème
del’inscription
oude la
circonscription
d’unpolyèdre régulier
à sonconjugué
est unproblème indéterminé , à
moinspourtant qu’on
ne demande leplus petit
des inscrits ou leplus grand
descirconscrits ; auquel
cas lescommets de l’uu devraient être les centres des faces de
l’a~i~~~
RECHERCHES
L’indétermination
duproblème
dans les autres casdonne
lieu auxdeux
questions
suivantes.,P.~C~.~L.ÈI~l~
1.Quel
est y sur lesfaces
~a~polyèdre rébd~lier donné,
le lieu des sommets de tous lespolyèdres réguliers
con-~u~ués qui peuvent
lui être inscrits ?PROBLÈME
Il.Quelle
est, pour unpolyèdre donné,
la sur-face enveloppe
del’espace
parcouru parles faces
d’un autre po-lyèdre régulier, conjugué
àcelui-là,
et variable degrandeur qui
lui est constamment circo~scrit ~
Le
premier
de ces deuxproblèmes,
y résolu seulement pour lecas du cube et de
l’octaèdre,
y parMairan ,
dans le volume del’académie
royale
des sciences pourïy~5,
a étédéjà proposé
dnsle
présent
recueil : l’autre ne l’a encore été nullepart.
",--
Concevons que l’on
érige
sur chacune des faces d’unpolyèdre régulier quelconque ,
comme sur autant debases ,
despyramides régulières
etégales, ayant
leurs sommets hors de cepolyèdre ;
ces
pyramides , jointes
aupolyèdre donué 9
formeront un nouveaupolyèdre qui, généralement parlant,
ne sera pasrégulier. Si ,
dansdeux
pyramides consécutives,
on considère les deux faces latéralesqui
ont pour base commune une même arête dupolyèdre primitif;
suivant la hauteur commune
qu’on
aura donné auxpyramides ,
ces deux faces pourront être dans un même
plan
ou dans desplans différens ;
dans lepremier
cas , les faces du nouveaupolyèdre,
en nombre
égal
à celui des arètes dupremier,
etayant
ses arètes pourdiagonales
seront desrhombes ;
dans lesecond,,
elles seronten nombre double de celui de ses arêtes et seront toutes
triangu-
laires. Dans ce dernier cas , on pourra même donner aux
pyramides
une hauteur telle que tous les sommets du nouveau
polyèdre
soientréguliers ;
mais ils n’auront pas tous , engénéral ,
un même nombrede faces.
Concevons ensuite
qu’au
contraire on retranche tous les sommetsdu
polyèdre primitif ,
par desplans
tellementdirigée
que lesparties
333
SUR LES
POLYEDRES.
retranchées soient des
pyramides ~rcguHcres égales
entreelles ;
cequ’
restera dupolyèdre
donné sera un nouveaupolyèdre qui , géné-
r~lem~nt
parlant ,
ne sera pasrégulier.
Lesplans coupant
s’avan-ce ont ou ne s’avanceront pas
jusqu’aux
milieux des arètes du po-lyèdre primitif ;
dans lepremier
cas , les sommets du nouveau po-lyèdre ,
en nombreégal
àcelui
des arêtes dupremier
seronttétraèdres ;
dans lesecond ,
ces sommets seront en nombre doubleet seront tous trièdres. Dans ce dernier cas , on pourra même faire
en sorte que toutes les faces du nouveau
polyèdre
soient despoly-
gones
réguliers; mais ,
engénéral,
cespolygones
n’auront pas tous le même nombre de côtés. °Ces sortes de
polyèdres,
ouplutôt
ceux de lapremière
sorte ~car il n’est pas à notre connaissance
qu’on
se soit encoreÓccupé
da ceux de la
seconde,
ont étédésignés
parquelques géomètres
sous la dénomination de
Fo~’y~~dres semi-réguliers ;
et -nousadopte·
rons cette
dénomination ; mais ,
tpuisque
nous en reconnaissons de deux sortes, afin de nous rendreplus facill~ment intelligibles,
nousdirons des
premiers qu’ils
so~tscmi-réguliers
parexcès ,
et desdemlers
qu’ils
le sont pardéfa--I.
En outre,puisque
nous avons-distingue
deux cas , pour les uns comme pour les autres , t noua en aurons de~rern~~r~
clc~ssequi
auront le moindre nombre de faces ou de sommets, et de secondecl~sse ,
pourlesquels
le nombrede ces faces ou sommets, sera double~
Cela
posé ,
conservons aux lettres~f ,
yf~ ? ,
tf, s,
pour lepolyèdre primitif,
y lasignification qu’elles
ontdéjà
reçue , etvoyons quels
seront, engéiiéral ,
le nombre et la nature desfaces,
soin-mets et arêtes des
quatre polyèdres semi-réguliers auxquels
unpolyèdre régulier quelconque
pourra dcmner naissance.SEMI-HËGULIER PAR EXCÈS. ~’remi~re classe.
A
faces ,
J toutesrhombes ;
}1’+3
ou ~i-j2 sommets dont F des faces et Sde f faces;
Ils ou r.A arêtes.
334
Seconde classe.
2A faces, toutes
triangulaires ;
F+S ou
~-t-a
sommets , dont F de s faces et S de2f f aces ~
~s-~-~~
ou 3A arêtes.SER~II-R~GULIERS PAR DÉFAUT. Première classe.
.~ sommets, tous
tétraèdres ;
’
~
F+S
ouA+2 faces ,
dont S def
sommets et F de s sommets;S, f
ou 2A arètes.Seconde eldise.
2A s~mmets , tous
trièdres ;
F+S
ou~-~2 faces,
dont Sdef sommets
et F de 2s sommets;Sf+A
ou 3A arètes. ~Faisons d’abord
l’application
de ces formules auxcinq
corpsréguliers qui, ayant
des faces d’unegrandeur finie,
enferment uneportion
finie del’espace.
Pour le
tétraèdre,
on a~---6 ,
tS=4 , F= 4 ,
9s~~ ~ ,,~ =~ ;
Cepolyèdre
fournira donc~.° Un
hexaèdre régulier.
2.8 Un corps à 1.2 faces
triang111aires, ayant
8 sommetsdont 4
trièdreset 4 hexaèdres,
et 18 arêtes.3.~ Un octaèdre
régulier.
-
4.8
Uncorps a
12 sommetstrièdres
tayant
8faces , dont 4 triangulaires et 4 hexagonales,
et 18 arètes. -Pour
l’hexaèdre,on a ~==~12 ~ S = 8 , ~===6 ~ J==4 f=3;
cepolyèdre
fournira donci.° Un corps 11 12 faces
rhombes , ayant 14
sommets, dont 6trièdres et 8
tétraèdres,
et24
arètes.2.° Un corps à
24
facestriangulaires, ayant J4
sommets, dont 6 tétraèdres et 8hexaèdres,
et 36 arêtes.3.° Un corps à 12 sommets
tétraèdres, ayant 14 faces,
dont 8~rlangula!res
et 6quadranguia~res ~
ets4
arêtes,SUR LES
POLYÈDRES.
3354. &
Un corps à24
sommertrièdres , ayant i4
faces don t 8triangulaires
et 6octogonales,
et 36 arêtes.Pour
l’Q~~a~dre,
on a 4= 12 t5=6
tF=- 8 , ç=3 ~~ ~ ~
cecorps fournira donc
1.0 Un
corps à
12 facesrhombes, ayant 14
sommets , t dont 8trièdres et 6
tétraèdres, et 24
arètes.2.° Un corps à
24
facestriangulaires, ayant ~4
sommets , donc8 trièdres et 6
octaèdres,
et 36 arètes.3.° Un corps à 12 sommets tous
tétraèdres , a3,ant 14 faces
dont 6
quadrangulaires
et 8triangulaires , et ~ ~
arêtes.4.0
Un corps à2~
sommetstrièdres, ayant 14 faces,
dont 6quadrangulaires
et 8hexagonales,
et 36 arêtes.Pour le
dod~cac~dre ,
on a~=3o y S=20, Z~==t2 ~ j==5 , f=3 ~
ce corps fournira donc
°
1.° Un corps à 3o
faces,
toutesrhombes, ayant
32 sommets dont 12pentaèdres
et 20trièdres,
et 60 arêtes.2.° Un corps à 60
faces,
toutestriangulaires , ayant
32 sommetsdont 12
pentaèdres
et 20hexaèdres,
et go arètes.3.0 Un
corps à
3o sommets , toustétraèdres, ayant
3~faces ,
dont 20
triangulaires
et 1.2pentagonales,
et 60 arètes.4.0
Un corps à 60 sommets, toustrièdres,
fayant
3~faces 1
dont20
triangulaires
et 12décagonales,
et go arètes.Enfin,
pourl’icosaèdre ,
on a~=3o ~
S = 12,F=20,
$= 3~~==5 :
ce corps fournira donc
.- i.° Un corps à 3o
faces,
toutesrhombes ~ ayant 32 sommets
dont
20 trièdres et 12pentaèdres,
et 60 arètes.2.° Un corps à 60
faces,
toutestriangulaires, ayant
3;g sorn·mets, dont 20 trièdres et 12
décaèdres,
et go arêtes.~.° Un
corps à
3o sommetstétraèdres , ayant
32faces,
dont12
pentagonales
et 2otriangulaires,
et 60 arêtes.4.°
Uncorps à
60 sommetstrièdres , ayant
3~faces ,
dont î~pentagonales
et 20hexagonales,
et go arêtes.On
auraitRU
s’attendre que les corpsréguliers
que DOUS venODt336
RECHERCHES
de considérer étant au nombre
de 5 ,
et chacun d’eux pouvant donner naissance àquatre
corpssemi-régulier ~
ces derniers auraient dûêtre au nombre de 2o ; mais d’abord nous avons rencontré
parmi eux.
l’hexaèdre et l’octaèdreréguliers ;
deplus,
enpassant
les autresen revue , on en rencontre
qui
sontrépètes ;
de sortequ’en
netenant
compte
que de ceuxqui
sont essentiellementdifférens,
sansêtre
réguliers,
leurnombre
se réduit àdix ;
de telle sorte queceux
qui
dérivent depolyèdres réguliers conjugués
l’un à l’autresont les mêmes. De
plus
ces dixpolyèdres sont ,
deuxà
deux) conjugués
l’un àl’autre ;
de manière que lesemi-régulier
par excès de l’une
quelconque
des deux classes estconjugué
avecle
semi-régulier
par défaut de même classequi
dérive du mêmepolyèdre régulier ,
ainsiqu’on
enpeut juger
par le résumé que voici.Si nous passons
présentement
aux trois cas de lasphère
diviséeyë~uliÈremest
SUR
LESPOLYËDRES. 337
i
régulièrement
enpolygones
infinimentpetits,
ou duplan
indéfini’divisé
régulièrement
enpolygones finis ;
t nous rencontrerons des di- visionssemi-régulières analogues
pour cettesphère
ou pour ceplan ainsi qu’on
va le voir .La
sphère
ou leplan ,
divisé entriangles,
nousdonnera,
1.1> Une
sphère
ou unplan
divisé enrhornbcs, ayant
leursgrande angles
réunis 3 à 3 et lespetits
6 à 6.3.~ Une
sphère
ou unplan ,
y divisé en-triangles »isocèles , ayant
leurs
grands angles
réunis 3 à 3 et leurspetits
12 à 12.3.° Une
sphère
ou unplan ,
divisé entriangles équUatéraux
ethexagones , présentant à chaque point
de réunion deuxangles
detriangles
et deuxangles d’hexagones
alternés.4.0
Unesphère
ou unplan ,
divisérégulièrement
enhexagones.
La
sphère
ou leplan ,
divisé enhexagones,
nous donnera1.0 Une
sphère
ou unplan ,
divisé enrhombes , ayant
leursgrands
,angles
réunis 3 à 3 et lespetits
6 à 6.2.~ Une
sphère
ou unplan
divisérégulièrement
entriangles.
3.° Une
sphère
au unplan,
divisé entriangles
ethexagones , pré-
sentant, t à
chaque point
deréunion ,
deuxangles
detriangles
etd ux
angles d’hexagones
alternés.4.°
Unesphère
ou unplan ,
divisé entriangles
etdodécagone+ , présentant, à chaque point
deréunion ,
t unangle
detriangle
e~deux de
dodécagones.
La
sphère
ou leplan ,
divisé enquar,-és .
nous donnerai.11 Une
sphère
ou unplan ,
divisérégulièrement
enquarrés.
.3.~ Une
sphère
ou unplan,
divisé entriangles rectangles
isocèlesréunis 4
à4,
par leursgrands angles ,
et 8 à 8 par leurspetits.
3.0 Une
sphère
ou unplan
divisérégulièrement
enquarrés.
4.0
Unesphère
ou unplan ,
divisé enquarrés
et octogones,pré-
sentant, à
chaque point
de réunion unangle
dequarré
et deuxangles d’octogones.
En examinant ces diiFérens cas , on voit que nous n’avons pas
J2 divisions