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Thérapie bi-manuelle lors de la rééducation du membre supérieur post-AVC : méthodes et modalités d'application

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Academic year: 2022

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THERAPIE BI-MANUELLE LORS DE LA REEDUCATION DU MEMBRE SUPERIEUR POST-AVC :

METHODES ET MODALITES D’APPLICATION

MELISSA ESTEVES

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie SARAH AUBERTIN

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie

Directeur de travail : DAMIEN CURRAT

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU A LAUSANNE EN 2011 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN PHYSIOTHERAPIE

Haute école cantonale vaudoise de la santé Filière Physiothérapie

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RÉSUMÉ

Type d’étude : revue de la littérature

Introduction : la thérapie bi-manuelle est un concept récent. Alternative à la thérapie par la contrainte, elle est applicable durant toute la rééducation. Elle permet de travailler les membres supérieurs simultanément en réalisant une tâche, de façon symétrique ou non.

Objectif : identifier les méthodes et modalités d’application de la thérapie bi-manuelle dans le cadre de la rééducation du membre supérieur post-AVC en phase chronique.

Méthodes : les recherches ont été réalisées à partir de Medline, PEDro, CINAHL, Web of Science et Cochrane Library entre septembre 2009 et décembre 2010. Les études traitant de population pédiatrique/saine, d’autres parties du corps, évaluant les effets neurophysiologiques de la thérapie ou incluant une approche uni-manuelle ont été exclues.

Résultats et synthèse : sept études ont été sélectionnées. Plusieurs méthodes ont été relevées : robot-assisté, BATRAC, avec stimulation électrique, avec miroir et sans matériel spécifique. Les modalités comme la symétrie, l’approche proximale ou l’intensité selon les répétitions ou en fonction de la durée dans le temps ont pu être notées.

Discussion et conclusion : Les différentes possibilités relevées dans ce travail sont à appliquer selon les objectifs du traitement. Présentant chacune des aspects intéressants, elles permettent de travailler plusieurs paramètres. La thérapie bi-manuelle semble être une alternative intéressante en neuro-réhabilitation, car elle permet au thérapeute une adaptabilité importante selon le degré de récupération et les attentes du patient.

Mots clés : bimanuel, bilatéral, accident vasculaire cérébral, membre supérieur, bras, hémiplégie, entraînement, thérapie.

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AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole Cantonale Vaudoise de la Santé, du Jury ou du Directeur du Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles indiquées dans la liste de références bibliographiques.

Le 4 juillet 2011,

Aubertin Sarah & Esteves Melissa

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REMERCIEMENTS

Nous remercions tout d’abord Monsieur Damien Currat, notre directeur de Travail de Bachelor, pour son encadrement et ses conseils tout au long du travail. Son sens du détail et de la ponctuation nous ont permis d’affiner notre réflexion.

Nous tenons également à remercier nos professeurs présents lors des séminaires pour leurs corrections et conseils judicieux.

Nous voulons remercier Madame Magali Serex pour l’aide apportée lors de nos recherches et les réponses à nos questions.

Merci à Mesdames et Messieurs Lorie Richards, Claudia Senesac, Sandra Davis, Michelle Woodbury, Stephen Nadeau, Marko Ka-leung Chan, Raymond Kai-yu Tong, Kenneth Yiu-kwan Chung, Keh-chung Lin, Yi-an Chen, Chia-ling Chen, Ching-yi Wu et Ya-fen Chang pour nous avoir aimablement fourni la littérature non disponible.

Un grand merci à nos familles et amis respectifs pour leurs corrections et leur soutien tout au long de notre travail.

Un merci également à nos camarades de classe pour leurs conseils, astuces et appui durant toute notre période de réflexion.

Une dernière pensée pour notre de collaboration durant ces mois, partagés entre les doutes et la confiance, mais toujours motivées l’une par l’autre. Notre complémentarité et les échanges qui en ont découlés resteront de très bons souvenirs.

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TABLE DES MATIÉRES

Introduction ... 1

Contexte professionnel ... 1

Accident vasculaire cérébral ... 2

Rééducation ... 4

Plasticité cérébrale ... 4

Rééducation du membre supérieur ... 6

Thérapie par la contrainte ... 6

Thérapie bi-manuelle ... 7

Plasticité cérébrale en thérapie bi-manuelle ... 8

Revues systématiques actuelles sur la thérapie bi-manuelle ... 9

Problématique ... 10

Objectif ... 10

Question de recherche ... 11

Méthodologie ... 11

Stratégies de recherche ... 11

Sélection des articles ... 12

Evaluation de la qualité des articles ... 13

Extraction des données ... 14

Résultats ... 14

Etudes retenues ... 14

Types d’études ... 15

Evaluation de la qualité des études ... 16

Résultats principaux ... 17

Méthodes et modalités d’applications ... 17

Méthodes d’application de la thérapie bi-manuelle ... 17

Modalités d’application ... 22

Résultats secondaires ... 24

Caractéristiques de la population ... 24

Outils de mesures utilisés ... 25

Résultats des études ... 27

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Discussion ... 30

Interprétation et confrontation des résultats ... 30

Méthodes de la thérapie bi-manuelle ... 30

Modalités ... 35

Résultats des études ... 40

Limites du travail ... 41

Limites des études ... 41

Limites de notre travail ... 44

Recherches futures ... 44

Implications cliniques ... 45

Conclusion ... 47

Références ... 48

Annexes ... 58

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

AHCPR Agency for Health Care Policy and Research

APBT Active–Passive Bilateral Therapy

AOU Amount Of Use

AVC Accident Vasculaire Cérébral

BAT Bimanual Arm Therapy

BATRAC Bilateral Arm Training with Rhythmic Auditory Cueing BFIAMT Bilateral Force-induced Isokinetic Arm Movement Trainer

BIT Bilateral Isokinematic Training

CIMT Constraint Induced Movement Therapy

EVA / VAS Echelle Visuelle Analogique (Visual Analogic Scale)

FAT Frenchay Arm Test

FES Functional Electric Stimulation

FMA Fugl-Meyer Assessment

FIM Functional Independence Measure

FTHUE Functional Test of Hemiplegic Upper Extremity

MAL Motor Activity Log

MAS Modified Ashworth Scale

MIME Mirror Image Movement Enabler

MS Membre Supérieur

MT Movement Time

NJS Normalized Jerk Score

OMS Organisation Mondiale de la Santé

PPV Percentage of movement time when Peak Velocity occurs

QOM Quality of Movement

RCT Randomized Controlled Trial (étude contrôlée randomisée)

RMA Rivermead Motor Assessment

UMAQS University of Maryland Arm Questionnaire for Stroke

WMFT Wolf Motor Function Test

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INTRODUCTION

C

ONTEXTE PROFESSIONNEL

L’accident vasculaire cérébral (AVC) reste la première cause de handicap acquis chez l’adulte dans notre pays, comme dans le reste de l'Europe selon Bonita, Stewart &

Beaglehole (1990, cités par le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro- vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2000a, p. 2082). L’incidence s’élève chaque année à environ 150 cas pour 100’000 habitants. Cela reste la troisième cause de mortalité en Suisse (Bogousslavsky, 1999, cité par le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2000a, p. 2082), malgré l'amélioration du traitement de ces patients avec notamment l’arrivée de nouveaux traitements en phase aiguë comme la thrombolyse.

Cependant, malgré les nombreuses avancées concernant la prise en charge initiale, plus de la moitié des survivants d'un AVC nécessitent encore une aide pour les activités de la vie quotidienne à deux semaines post-accident (Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébrovasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2000a). Et d’après Bamford, Sandercock, Dennis, Burn & Warlow (1990, cités par le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2001, p. 348) plus d’un tiers des survivants dépendent d’une aide extérieure, après une année, pour les activités quotidiennes. Ces patients sont ainsi pris en charge dans les services de physiothérapie, en vue d’une réadaptation.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2011), la réadaptation ou réhabilitation est un processus qui a pour but de rendre les personnes avec des déficiences capables d’atteindre et de maintenir une fonction physique, sensorielle, psychologique et sociale de façon optimale dans leur environnement. Ce processus comprend une large palette de prestations, notamment le support médical et les prestations proposées en collaboration par les physiothérapeutes, ergothérapeutes, neuropsychologues, logopédistes et autres professionnels de la réadaptation. Elle peut être dispensée dans les hôpitaux, dans des centres spécialisés, à domicile ou dans un milieu communautaire. Elle s’adresse aux

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personnes nées avec des déficiences mais également à celles qui sont victimes d’un événement qui les rend déficientes (pp. 8-9).

En physiothérapie, la rééducation est globale et individualisée. A partir des capacités du patient, elle cherche d'abord à améliorer la mobilité dans le but de lui redonner toute l'indépendance possible. Puis, au travers d'activités fonctionnelles, elle aide le patient à réapprendre les gestes de la vie quotidienne.

A

CCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL

Selon l’OMS (2010), l’accident vasculaire cérébral est causé par l’interruption d’apport sanguin au niveau cérébral. Cela entrave l’approvisionnement en oxygène et en nutriments, causant ainsi des lésions du tissu cérébral. Les conséquences d’un AVC vont dépendre de la partie du cerveau lésée et de la sévérité de l’atteinte. L’accident vasculaire cérébral est également défini comme « le développement rapide de signes cliniques localisés ou globaux de dysfonction cérébrale avec des symptômes durant plus de 24 heures pouvant entraîner la mort, sans autre cause apparente qu’une origine vasculaire » (OMS, 2010, cité par Béjot, Touzé, Jacquin, Giroud & Mas, 2009, p. 727).

L’accident vasculaire cérébral est d’origine ischémique (causé par une thrombose locale ou par une embolie) dans 80-85% des cas, et d’origine hémorragique dans 15-20% des cas (Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2000b, p. 1789). Ils sont également appelés infarctus cérébraux et hémorragies intracérébrales.

La vascularisation du cerveau est assurée par les artères carotides internes et les artères vertébrales. L’artère carotide interne se divise en 3 branches : l’artère cérébrale antérieure, l’artère cérébrale moyenne et l’artère choroïdienne antérieure. Ces branches vascularisent les lobes frontaux, pariétaux, temporaux, les noyaux gris centraux et la rétine. L’irrigation sanguine de la face postérieure est assurée par le réseau vasculaire cérébral postérieur composé des artères vertébrales. Elles vont former le tronc basilaire et l’artère cérébelleuse postéro-inférieure. Ces artères garantissent la perfusion du cervelet, du tronc, du lobe occipital et d’une partie du lobe temporal. Deux infarctus cérébraux sur trois concernent la région carotidienne et un sur trois touche le territoire de l’artère vertébrale (Croquelois, 2009).

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Le Polygone de Willis est une anastomose reliant les carotides internes et le tronc basilaire.

Il sert à répartir les pressions et en cas d’occlusion d’un vaisseau, il dévie le flux sanguin.

Il permet ainsi de maintenir la perfusion et de protéger le cerveau d’une ischémie (Bousser

& Mas, 2009, p. 15).

Lors d’un AVC ischémique, les dommages les plus graves et irréversibles se situeront dans la zone de l’infarctus. La zone qui l’entoure peut être sauvée, elle s’appelle la pénombre.

Cette zone souffre comme la zone d’infarctus d’un manque d’apport sanguin mais celui-ci est moindre grâce aux anastomoses. C’est la prise en charge médicale qui permettra ou non de sauver la pénombre (Croquelois, 2009, p. 37).

Différents facteurs de risque peuvent être identifiés : âge, antécédents familiaux, hypertension artérielle, tabac, alcool, diabète, etc. Cependant, « malgré les importants progrès réalisés au cours des dernières années dans la compréhension des mécanismes et des causes des AVC, une large portion reste inexpliquée » (Touzé & Béjot, 2009, pp. 124- 137).

Les signes cliniques résultant d’un AVC sont variés et dépendent de l’atteinte. On peut ainsi retrouver des troubles moteurs, sensitifs, de la parole, visuels ou de la coordination (OMS, 2010). Toutefois, d’après le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro- vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie (p. 1793, 2000b), il est possible d’établir selon le territoire vasculaire lésé des syndromes cliniques plus ou moins caractéristiques comme par exemple :

- le syndrome de l’artère cérébrale antérieure, caractérisé principalement par un déficit sensitivo-moteur à prédominance crurale accompagné de troubles neuropsychologiques ;

- le syndrome de l’artère cérébrale postérieure, caractérisé plutôt par des déficits visuels et un hémi-syndrome sensitivo-moteur à prédominance sensorielle.

Plusieurs stades caractérisent l’AVC. Selon les auteurs, les définitions concernant ces stades et leur durée varient. Il en ressort cependant qu’une différenciation est faite entre une phase aiguë et une phase post-aiguë.

Ainsi, pour l’Agency for Health Care Policy and Research (AHCPR, 1995, cité par Ducan et al., 2005, p. 110), la phase aiguë de l’AVC est définie comme la période suivant immédiatement l’apparition de l’accident vasculaire. Selon Brainin & Heiss (2010), l’AVC

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est une urgence médicale. Une prise en charge précoce et spécialisée permet d’augmenter les chances de survie et de maintien de l’autonomie. Cette prise en charge contribue à la pose d’un diagnostique et d’un bilan complet permettant de planifier le traitement de l’AVC et de mettre en place les mesures de prévention secondaire. D’après Bogousslavsky, Bousser & Mas (1993) la rééducation est possible durant cette phase. Elle est avant tout axée sur la prévention afin d’éviter les complications dues à l’immobilisation (p. 655).

D’après l’AHCPR (1995, cité par Ducan et al., 2005, p. 113), la phase post-aiguë commence lorsque le patient est stable et ne nécessite plus l’encadrement d’une unité de soins aigus. La prise en charge du patient est dès lors focalisée sur la réhabilitation.

Concernant la phase chronique, les avis des auteurs divergent beaucoup. Pour Latimer, Keeling, Broderick, Henderson & Hale (2010, p. 1223), la phase chronique débute à six mois post-AVC, de même que pour Oujamaa, Relave, Froger, Mottet, & Pelissier (2009, p.

290). Quant à Quinn, Paolucci, Sunnerhagen, Sivenius, Walker, Toni & Lees (2009), ils considèrent que la chronicité commence à partir d’un an post-AVC.

R

ÉÉDUCATION

Le but d’une rééducation est avant tout de permettre au patient de retrouver un mode de vie le plus indépendant possible, en limitant les effets négatifs dus à la lésion et en ré- entraînant dans la mesure du possible les fonctions déficitaires (Groupe suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation suisse de Cardiologie, 2001, p. 348).

Plasticité cérébrale

Selon Rossini, Pauri & Baron (2003, cités par Oujamaa, 2007), « la plasticité cérébrale post-lésionnelle peut être définie comme la capacité du système à modifier ses réseaux neuronaux sous l’effet des expériences vécues après survenue de la lésion cérébrale (synaptogénèse, potentialisation synaptique) » (p. 5). Elle est également définie, par Cauraugh & Summers (2005), comme la tendance des synapses et des circuits neuronaux à changer sous l’influence de l’activité. La neuroplasticité provoque des changements au niveau des seuils d’excitabilité et d’inhibition du cortex, notamment avec la diminution de l’inhibition gamma-aminobutyrique (GABA) (p. 310). D’après le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et la Fondation Suisse de Cardiologie (2001), la

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réduction des récepteurs GABA se produit en périphérie de la lésion et amène une hyperexcitabilité dans ces régions. C’est ainsi qu’il a été découvert que lors de la récupération, les fonctions des zones cérébrales lésées sont reprises par les zones proches ou associées (p. 348). Ceci inclut également le côté controlatéral (Liepert & Weiller, 1999 ; Chollet, DiPiero, Wise, Brooks, Dolan & Frackowiak, 1991, cités par le Groupe Suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation Suisse de Cardiologie, 2001, p.

348).

D’après Cauraugh & Summers (2005) la plasticité est influencée par la localisation, l’étendue et la chronicité de la lésion (p. 310). De plus, des études cliniques démontrent que la récupération fonctionnelle du cerveau peut être améliorée par des traitements actifs.

Un entraînement répétitif améliorerait la récupération des fonctions lésées et une prise en charge précoce permettrait une meilleure récupération fonctionnelle (Groupe suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation suisse de Cardiologie, 2001, p.

348). Différents auteurs cités par Oujamaa (2007) décrivent également l’importance de cette précocité, car la plasticité cérébrale post-lésionnelle est maximale dans les trois premiers mois (p. 5).

D’après Cauraugh & Summers (2005), en plus de la réorganisation post-lésionnelle, les fonctions motrices sont dépendantes des expériences motrices. Ainsi, les modifications synaptiques à long terme et activo-dépendantes soulignent le stockage des informations dans les réseaux neuronaux (Wolters et al., 2003, cités par Cauraugh & Summers, 2005).

Les expériences motrices, incluant la réhabilitation, influencent donc le niveau de récupération post-AVC (Carr & Shepherd, 1998 ; Schaechter, 2004, cités par Cauraugh &

Summers, 2005).

Selon Demain, Wiles, Roberts, & McPherson (2006), la récupération post-AVC est complexe et non linéaire. En génér, les patients présentent une récupération fonctionnelle rapide, puis elle semble ralentir et atteindre un plateau dans les six mois suivant l’accident vasculaire. Jusqu’à récemment ce plateau représentait la fin du potentiel de récupération, avec comme conséquence l’arrêt du traitement. Cependant une littérature grandissante met en doute le plateau de récupération en démontrant la possibilité d’une amélioration même en phase chronique avec des patients semblant avoir atteints ce plateau (pp. 816-819).

Ainsi Oujamaa (2007) cite aussi des études cliniques « ayant pu démontrer que même

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après la phase aiguë (plus de 3 mois) une rééducation pluridisciplinaire peut conduire à une amélioration des déficits fonctionnels et à la diminution des handicaps » (p. 281).

Rééducation du membre supérieur

En physiothérapie, grâce aux connaissances neurophysiologiques acquises, les concepts traditionnels comme Bobath ou la facilitation neuromusculaire vont dans le même sens en favorisant par une éducation spécifique le positionnement, la facilitation du mouvement et la régulation du tonus musculaire (Freivogel, 1998, citée par le Groupe suisse de travail pour les maladies cérébro-vasculaires et Fondation suisse de cardiologie, 2001, p. 349).

Dans l’étude d’Oujamaa et al. (2009), il existe de nombreux moyens de rééduquer le membre supérieur (MS) plégique. Selon les nouvelles découvertes en matière de neurosciences, la plasticité cérébrale est mise en avant. Le but est de favoriser une activation de l’hémisphère lésé afin d’entraîner une réorganisation corticale. Outre les concepts connus comme Bobath, Perfetti ou Affolter, de nouvelles thérapies ont émergées ces dernières années. Ainsi, la thérapie par le miroir, l’imagerie mentale, la stimulation magnétique cérébrale à haute fréquence ou encore la thérapie robot-assistée sont en plein développement (Oujamaa et al., 2009).

Thérapie par la contrainte

Pour certains auteurs comme Stoykov & Corcos (2009, p. 190), la Constraint Induced Movement Therapy (CIMT), également appelée thérapie par la contrainte, reste à ce jour la thérapie la plus étudiée et la plus pratiquée en rééducation du membre supérieur post-AVC.

Selon Bonifer & Anderson (2003), elle s’appuie sur le concept de « non-utilisation acquise » (learned nonuse), qui signifie que le patient cérébro-lésé, suite à différents échecs d’utilisation de son membre atteint, développe des stratégies de compensation avec les autres parties de son corps moins ou non atteintes. Il apprend alors à ne plus utiliser son membre lésé, même s’il en est capable. Le principe de la CIMT est d’empêcher l’utilisation du membre sain du patient (port de gant, mitaine, …). Selon les principes originels de la thérapie, la contention devrait se porter durant 90% du temps d’éveil afin d’obliger le patient à utiliser son membre atteint. De cette façon, l’habileté motrice est améliorée et modifie ainsi la non-utilisation acquise.

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Les premiers traitements menés par Wolf auprès de patients datent de 1989 (Wolf, Lecraw, Barton, & Jann, 1989). Depuis lors, des études cliniques à son sujet n’ont cessé d’être menées et elle a été continuellement adaptée.

Actuellement, selon les différents auteurs, il n’y a pas de thérapie plus efficace qu’une autre dans ce domaine (Oujamaa et al, 2009 ; Duncan et al, 2005 et Lin, Chang, Wu &

Chen, 2009). Cependant, les critères d’inclusion très précis de la thérapie par la contrainte ne permettent pas une prise en charge de tous les patients (Latimer et al., 2010, p. 1222).

En effet, d’après la revue de la littérature de Sirtori, Corbetta, Moja & Gatti, R. (2009), il faut les capacités suivantes pour pouvoir rentrer dans un protocole CIMT :

- extension d’au moins 10° des métacarpo- et inter-phalangiennes, - extension d’au moins 10° du poignet (ou 20° selon les auteurs), - abduction du pouce (et extension selon les auteurs).

Le patient doit également présenter un non-usage acquis, ne pas souffrir de troubles cognitifs, ni de troubles de l’équilibre. En cas de douleur du membre supérieur, elle ne doit pas dépasser quatre sur l’EVA (échelle visuelle analogique) et la spasticité ne doit pas être cotée à plus de deux sur l’échelle d’Asworth (pp. 7-8).

Des prises en charge alternatives sont donc nécessaires pour favoriser la récupération du membre supérieur chez les patients qui ne sont pas en mesure de suivre cette thérapie. De plus, il est nécessaire d’avoir plusieurs thérapies au choix afin de pouvoir choisir au mieux celle(s) qui semble(nt) la plus adaptée(s) à chaque patient. C’est ainsi, dans ce contexte de rééducation et suite aux recherches et avancées dans le domaine de la neurophysiologie, que s’est développée la thérapie bi-manuelle.

Thérapie bi-manuelle

La thérapie bi-manuelle regroupe en fait plusieurs méthodes qui utilisent toujours les deux membres supérieurs pour réaliser une tâche (Stoykov & Corcos, 2009, p. 193). Selon Mudie & Matyas (2000, cité par Coupar, Pollock, van Wijck, Morris & Langhorne, 2010), elle comprend l’exécution d’une activité identique, les deux membres supérieurs se mouvant de façon simultanée mais indépendante.

Les premières investigations sur ce sujet datent de 1996, ont été menées par Mudie et Matyas (cités par Latimer et al., 2010, p. 1222) et ont démontré des résultats positifs.

Basée sur les principes de plasticité cérébrale découverts ces dernières années, la plupart des auteurs s’accordent à dire qu’elle favoriserait l’activation de l’hémisphère endommagé

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par le biais des connections inter-hémisphériques (Latimer et al., 2010, p. 1222 ; Oujamaa et al., 2009, p. 280).

La thérapie bi-manuelle peut s’appliquer à tous les patients victimes d’un AVC et présentant un déficit du membre supérieur. Les auteurs s’accordent sur la nécessité d’une fonction motrice minimale mais les critères d’évaluation de celle-ci varient d’un auteur à l’autre. Contrairement à la CIMT, les critères sont moins nombreux et moins limitants. Le principal critère non retrouvé dans la thérapie bi-manuelle mais présent dans la CIMT est le non-usage acquis. Ainsi, la thérapie bi-manuelle permet de prendre en charge une population plus large de patients.

Plasticité cérébrale en thérapie bi-manuelle

Cauraugh & Summers (2005) nous disent qu'afin d’atteindre un certain niveau d’indépendance, les patients utilisent des stratégies de compensation en favorisant le côté non atteint. Ces compensations peuvent ralentir voire inhiber la récupération du côté atteint. Ainsi la rééducation devrait avoir comme objectif la récupération fonctionnelle par l’amélioration motrice du côté hémiplégique. L’une des thérapies possible, la thérapie par la contrainte, oblige l’utilisation du côté atteint. D’un autre côté, les études menées sur le contrôle moteur suggèrent qu’au lieu de contraindre le membre sain, celui-ci peut être utilisé pour augmenter la récupération fonctionnelle du membre atteint. L’activation de l’hémisphère sain favorise l’activation de l’hémisphère lésé et facilite le contrôle moteur du membre atteint, en promouvant la plasticité cérébrale (pp. 311-312). Pour Bishop (1982, cité par Oujamaa, 2007) et Ottenbacher (1993, cité par Oujamaa, 2007) également, la plasticité serait influencée positivement par les mouvements bi-manuels. Ainsi, la thérapie bilatérale offre une deuxième approche pour la récupération fonctionnelle du membre hémiplégique (Cauraugh & Summers, 2005).

D’après Franz (1997), Swinnen et al. (1997) et Swinnen & Wenderoth (2004), (cités par Cauraugh & Summers, 2005), il existe une forte tendance à la synchronisation et à la coordination temporale et spatiale entre les effecteurs (p. 311). En 1967 déjà, Bernstein (cité par Cauraugh & Summers, 2005) a fait valoir que l’évidence indique que chaque bras est relié au niveau central en tant qu’unité : la fonction des membres supérieurs dans un couple de muscles relie chaque côté du corps (p. 311).

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Il existerait 2 types de couplages se réalisant à différents niveaux (Cauraugh & Summers, 2005 ; Oujamaa, 2007) :

- cortical grâce au corps calleux,

- sous cortical avec les fibres motrices non décussées.

Lorsqu’un membre est utilisé unilatéralement, l’hémisphère ipsilatéral est inhibé, ainsi que les connexions interhémisphériques, pour éviter des mouvements en miroir non

désirés. Durant des mouvements symétriques bi-manuels cependant, les deux hémisphères sont activés et les inhibitions intracorticales sont diminuées (Duque et al., 2004, cités par Cauraugh & Summers, 2005 ; Stinear & Byblow, 2004a, cités par Cauraugh & Summers, 2005). Lors d’une lésion latéralisée, les modifications au niveau du corps calleux provoquent une hyperexcitabilité du cortex moteur sain, inhibant l’hémisphère atteint.

Selon l’hypothèse des connexions interhémisphériques, un équilibre est nécessaire et il est possible que les mouvements bilatéraux servent à normaliser les connexions à travers le corps calleux. La coordination bi-manuelle est également facilitée par les fibres non décussées.

Revues systématiques actuelles sur la thérapie bi-manuelle

D’après les différentes revues de la littérature (Coupar et al., 2010 ; Latimer, Keeling, Lin, Henderson & Hale, 2010 ; McCombe Waller & Whitall, 2008 ; Stewart, Cauraugh &

Summers, 2006 ; Stoykov & Corcos, 2009) sur la thérapie bi-manuelle, son efficacité semble être démontrée notamment dans l’amélioration de la fonction et de la motricité du membre supérieur chez l’adulte post-AVC. Selon les auteurs, ces résultats doivent néanmoins être nuancés, par la qualité des articles et par le nombre insuffisant de RCT.

Pour cette raison, la revue de Coupar et al. (2010) publiée dans Cochrane n'émet pas de recommandation et conseille plutôt de stopper les recherches et les revues basées uniquement sur l’efficacité. Des RCT et des études comparatives devraient plutôt être préférées.

(18)

- 10 -

P

ROBLÉMATIQUE

La rééducation du membre supérieur hémiplégique est importante pour permettre au patient de retrouver la meilleure autonomie possible. Des alternatives à la thérapie par la contrainte sont aujourd’hui en plein développement, car ses critères rigoureux ne permettent pas la prise en charge d’un nombre important de patients. Parmi ces alternatives se trouve la thérapie bi-manuelle. Dans le domaine de la recherche neurophysiologique, la thérapie bilatérale a démontré les bénéfices de l’utilisation du membre sain sur l’hémisphère lésé. Ayant fait l’objet de plusieurs travaux, diverses façons de la mettre en œuvre existent. Son efficacité et ses bénéfices fonctionnels ont été démontrés par plusieurs études et des revues de la littérature ont également été menées sur ce sujet. Cependant, lors de nos recherches, nous avons remarqué qu’il n’y a pas de consensus traitant les méthodes et les modalités d’application de cette thérapie.

Lors de la rééducation, beaucoup de traitements sont entrepris en phase post-aiguë pour optimiser le potentiel de récupération. De plus, suite aux dernières découvertes sur la plasticité cérébrale, les chercheurs mettent en avant la possibilité d’amélioration de la fonction en phase chronique. Une prise en charge pour les patients dits « chroniques » est donc aujourd’hui souhaitable. La thérapie bi-manuelle s’appuie sur la plasticité cérébrale qui est un processus évolutif. Afin de nous concentrer sur cela, nous avons choisi de ne pas étudier la phase aiguë car la récupération spontanée doit également être prise en compte.

Lors de nos recherches, ces différents aspects ont retenus notre attention. Nous avons décidé de les combiner pour en faire le sujet de notre travail.

O

BJECTIF

L’objectif de notre travail est de réaliser une revue systématique de la littérature afin d’identifier les méthodes et modalités d’application de la thérapie bi-manuelle dans le cadre de la rééducation du membre supérieur post-AVC en phase chronique.

Par identifier, nous comptons inventorier les différents types de thérapie bi-manuelle existants, ce sont là les méthodes d’application. Puis nous allons détailler la façon de les appliquer, ce qui représente les modalités. Cela concerne notamment le type d’activité réalisée ou la durée du traitement. Dans un second temps, nous les mettrons en lien avec les résultats obtenus dans les études. Le but est de permettre aux praticiens la connaissance des différentes possibilités et d’appliquer une thérapie adaptée aux résultats désirés.

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Q

UESTION DE RECHERCHE

Quelles sont les méthodes et modalités d’application de la thérapie bi-manuelle en lien avec les résultats décrits dans la littérature, dans le cadre de la rééducation du membre supérieur post-AVC en phase chronique ?

MÉTHODOLOGIE

S

TRATÉGIES DE RECHERCHE

Les bases de données consultées sont : Medline, PEDro, CINAHL, Web of Science et Cochrane Library. Nous avons choisi les bases de données susceptibles de trouver le plus de littérature en lien avec la physiothérapie et notre sujet. Nos mots clés ont été utilisés dans ces différentes bases de données. Voici nos mots clés par base de données.

Pedro : bimanual

bilateral + stroke

Cinhal : stroke + upper limb + bimanual stroke + upper limb + bilateral Cochrane : stroke + bimanual

stroke + bilateral arm

Web of science : stroke + hemiplegia + bilateral arm stroke + hemiplegia + bimanual

Medline : Nous avons commencé par identifier les mots-clés correspondant à notre question de recherche, puis regardé si ceux-ci correspondent à des termes MeSH. À partir de là, nous avons construit notre équation de recherche :

(stroke [MeSH-term] OR hemipleg* [MeSH-term]) AND (bimanual AND (therapy OR training))

(stroke OR hemipleg*) AND (bilateral AND (arm OR hand) AND (therapy OR training))

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Nous avons utilisé une troncature, hemipleg*, afin d’inclure les termes comme hemiplegia et hemiplegic. Nous avons choisi de ne pas associer directement les termes stroke et hemipleg* par un AND car cela limite les résultats par le fait qu’ils ne sont pas toujours associés dans les études. Comme il n’existe pas de terme MeSH pour la thérapie bi- manuelle, nous avons associé différents mots-clés identifiés lors de nos précédentes recherches. Le travail sur les bases de données a été réalisé jusqu’à fin décembre 2010.

Nos recherches ont été complétées par des recherches manuelles dans les références des articles sélectionnés.

Afin de trouver les articles non disponibles nous avons contacté les auteurs, qui nous ont tous répondu avec gentillesse et nous ont volontiers envoyé l’article souhaité.

S

ÉLECTION DES ARTICLES

Les articles trouvés sur les différentes bases de données ont été consignés sur le programme Zotero. Nos articles devaient correspondre à nos critères d’inclusion, qui ont été déterminés après diverses recherches et lectures préliminaires. Voici nos critères :

1) Population humaine adulte souffrant d’une hémiparésie chronique du membre supérieur, suite à un AVC (décrit comme tel dans l’article).

Comme tous les auteurs ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de la chronicité, nous avons décidé de nous référer à la définition de chaque auteur.

Ainsi, le terme chronique doit être présent dans l’article.

2) Intervention bi-manuelle, menée en tant que traitement sur plus de deux sessions.

Considérant que notre travail a pour but de favoriser une application clinique, nous souhaitons étudier des traitements. Suite à nos recherches préliminaires, nous avons pu constater que certaines études sont menées uniquement sur deux sessions, afin de prendre des mesures. Nous avons convenu qu’un traitement ne peut se faire sur ce laps de temps et fixé ainsi ce critère.

3) Articles quantitatifs publiés

4) Langues : français, anglais, ou allemand

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Tous les designs d’études ont été pris en compte. De même, aucune limitation concernant la date de parution n’a été définie. Les revues systématiques sont utilisées comme références mais n’entrent pas dans notre analyse. Nous avons exclu les articles avec les points suivants :

1) Population : pédiatrique et/ou saine

2) Études évaluant les effets neurophysiologiques de la thérapie bi-manuelle 3) Études investiguant d’autres parties du corps que le MS

4) Protocoles d’études, thèses de doctorat 5) Lésions cérébrales non latéralisées

6) Études investiguant le transfert des acquisitions d’une tâche à une autre 7) Études traitant d’une version modifiée et bi-manuelle de la CIMT 8) Études évaluant également une approche uni-manuelle.

Les critères d’inclusion et d’exclusion ont été appliqués au titre, puis au résumé et finalement au texte intégral. Lorsque le résumé n’était pas disponible, nous avons consulté directement l’article. La recherche a été réalisée individuellement et une mise en commun à été effectuée à chaque étape afin de comparer nos listes. Les désaccords ont été discutés dans le but de trouver un consensus.

E

VALUATION DE LA QUALITÉ DES ARTICLES

Les articles choisis ont été évalués qualitativement grâce à une grille d’évaluation.

Cependant, la qualité n’a pas été un critère d’exclusion lors de la sélection des articles.

Nous avons choisi la grille de Law et al. (1998) [Annexe I] comme moyen d’évaluation de la qualité méthodologique des articles. Nous avons pris cette grille car c’est un outil validé et qui permet d’évaluer différents types d’études. Elle comprend différents points à évaluer dont le but de l’étude, la littérature de fond, le design de l’étude, l’échantillon, les outils de mesure, l’intervention, les résultats et la conclusion. Chaque point peut être détaillé par l’utilisateur de la grille. Des guidelines détaillant l’utilisation de cet outil sont également fournis.

Nous l’avons préalablement testé pour vérifier qu’elle convenait et nous familiariser avec ses items. Chaque article a ensuite été évalué avec cette grille par chacune de nous

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séparément puis nous avons mis nos résultats en commun. En cas de non-concordance, nous avons discuté afin de trouver un accord.

E

XTRACTION DES DONNÉES

Après avoir évalué la qualité de nos articles, nous avons procédé à l’extraction des données. Pour ce faire, nous avons construit ensemble une grille d’extraction avec des items ciblés en rapport avec notre question de recherche [Annexe II]. Notre grille à subit un test avant son application afin de contrôler sa construction. Par la suite nous avons extrait les données individuellement et finalement mis nos résultats en commun.

RÉSULTATS

E

TUDES RETENUES

Nos recherches ont finalement abouti à un total de 453 articles.

Figure 1 : Résultats de la sélection des articles et de la recherche

Articles trouvés n= 453

Articles sans doublons n= 306

Articles sélectionnés par résumé n= 10

Total articles exclus :

n=299

Articles retenus au texte intégral n=7

n=273

n=23

n=3 Articles sélectionnés par titre n= 33

Medline N= 257

PEDro n= 52

CINAHL n= 41

Web of Science n= 45

Cochrane Library n= 58

Recherche manuelle n= 0

Doublons n = 147

(23)

- 15 - Nous avons ainsi retenu les sept études suivantes :

- Repetitive Bilateral Arm Training With Rhythmic Auditory Cueing Improves Motor Function in Chronic Hemiparetic. Whitall, J., McCombe Waller, S., Silver, K. &

Macko, R. (2000).

- Robot-assisted arm trainer for the passive and active practice of bilateral forarm and wrist movements in hemiparetics. Hesse, S., Schulte-Tigges, G., Konrad, M., Bardeleben, A. & Werner, C. (2003).

- Simulation of bilateral movement training through mirror reflection : a case report demonstrating an occupational therapy technique for hemiparesis. Stevens, J. &

Stoykov, M. (2004).

- Bilateral arm training with rhythmic auditory cueing in chronic stroke : not always efficacious. Richards, L., Senesac, C., Davis, C., Woodbury, M. & Nadeau, S.

(2007).

- Effects of robot-aided bilateral force-induced isokinetic arm training combined with conventional rehabilitation on arm motor function in patients with chronic stroke. Chang, J., Tung, W., Wu, W., Huang, M. & Su, F. (2007).

- Bilateral upper limb training with functional electric stimulation in patients with chronic stroke. Chan, M., Tong, R. & Chung, K. (2009).

- The effects of bilateral arm training on motor control and functional performance in chronic stroke : a randomized controlled study. Lin, K.-C., Chen, Y., Chen C., Wu C. & Chang, Y. (2010).

T

YPES D

ÉTUDES Nous avons ainsi :

quatre befor-after design (Whitall et al., 2000 ; Hesse et al., 2003 ; Richards et al., 2007 et Chang et al., 2007)

deux études randomisées contrôlées (Chan et al., 2009 ; Lin et al., 2010)

− une étude de cas (Stevens & Stoykov, 2004)

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- 16 -

Les études ont été réalisées entre 2000 et 2010 dans différents pays comme les Etats-Unis (Whitall et al., 2000 ; Stevens & Stoykov, 2004 ; Richards et al., 2007), la Chine (Chang et al., 2007), Taïwan (Chan et al., 2009 ; Lin et al., 2010) ou encore l’Allemagne (Hesse et al., 2003).

E

VALUATION DE LA QUALITÉ DES ÉTUDES

Nous avons évalué la qualité de nos articles avec la grille de Law et al. (1998). Cette grille permet d’évaluer la qualité des articles quel que soit leur design. Elle comprend différentes catégories avec des questions principales à choix multiple (oui, non, non applicable et non mentionné) et des questions ouvertes (découlant des premières) à développer. Afin de faciliter la comparaison entre les études, nous avons choisi de créer un tableau reprenant les questions principales et d’attribuer des points en fonction des réponses. Si la réponse à la question est « oui » l’article a reçu un point, si elle est « non » ou « non mentionné » aucun point n’a été attribué. Lorsqu’une des questions n’est pas applicable de part le design de l’étude, l’item n’a pas été pris en compte. Le score total a ainsi été corrigé et descendu d’un point par question non applicable. Comme les études ont par ce procédé un score total différent, le pourcentage de questions positives a été calculé. Nous avons ainsi réalisé un tableau récapitulatif de la qualité des sept articles [Annexe III].

Nos études obtiennent ainsi un score allant de 46% à 86%. La dernière étude publiée présente la meilleure qualité (Lin et al., 2010). Toutes les études répondent positivement aux deux premières questions: « le but de l’étude est clairement défini » et « la littérature de fond passée en revue est appropriée ». Les études, excepté celle de Lin et al. (2010), ne mentionnent pas les propriétés psychométriques des outils utilisés. C’est ainsi que souvent, nos articles perdent en qualité par la non-mention d’éléments importants. En ce qui concerne la co-intervention, cinq études ne l’évitent pas et deux ne donnent aucune information à ce sujet.

(25)

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R

ÉSULTATS PRINCIPAUX

Méthodes et modalités d’applications

Le tableau 1 expose les différentes méthodes et modalités d’application de la thérapie bi- manuelle présentées dans nos articles. Nous avons relevé les différentes méthodes puis les modalités : la fréquence des séances par semaine, la durée d’une séance, la durée totale d’intervention, le nombre d’heures totales d’entraînement, la partie du membre supérieur travaillée, le mouvement exercé et si le mouvement est symétrique ou asymétrique. Nous avons décidé de développer les deux modalités que nous jugeons les plus importantes : l’activité réalisée et la durée de la thérapie par séance et dans le temps.

Méthodes d’application de la thérapie bi-manuelle

Différents types de thérapie bi-manuelle sont employés dans nos articles. Deux études, Whitall et al. (2000) et Richards et al. (2007), utilisent le Bilateral Arm Training with Rhythmic Auditory Cueing (BATRAC). Hesse et al. (2003) ainsi que Chang et al. (2007) ont choisi une thérapie robot-assistée. L’article de Chan et al. (2009) étudie la thérapie bi- manuelle avec stimulation électrique fonctionnelle (functional electric stimulation ou FES).

Dans l’étude de Stevens & Stoykov (2004) la thérapie bi-manuelle avec miroir est appliquée. Lin et al. (2010) ont opté pour une version simple de la thérapie bi-manuelle.

Le BATRAC est la méthode bi-manuelle choisie par Whitall et al. (2000) et Richards et al.

(2007). Le deuxième article applique une version modifiée du BATRAC, qui diffère du premier au niveau de l’intensité de traitement (voir Durée de la thérapie par séance et dans le temps). Le BATRAC comme son nom l’indique, est une thérapie bi-manuelle qui emploie une guidance rythmique auditive. Le patient doit suivre un rythme de mouvement indiqué par un métronome. Le mouvement effectué par les participants est réalisé à l’aide d’un support, avec deux poignées indépendantes en forme de T, posé sur une table. Ces poignées peuvent bouger sur le support presque sans friction dans un plan transversal, perpendiculaire au patient. Ce dernier attrape les poignées ou bien le membre atteint y est attaché. Un appui au niveau du tronc empêche des compensations. Dans l’étude de Whitall et al. (2000) l’instrument est fait maison, Richards et al. (2007) ne mentionnent rien à ce sujet.

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- 18 -

Tableau 1 Méthodes et modalités d’application de la thérapie bi-manuelle

Lin et al. (2010) thérapie bi- manuelle 5x 2h 3 semaines 30h tout le MS 7 tâches fonctionnelles symétrique

Chan et al. (2009) entrnement bi-manuel avec FES + étirements, mobilisation et thérapie conventionnelle non mentionné 1h30min dont 20min de FES bi-manuel 15 sessions 22h30min dont 5h de FES tout le MS (FES sur poignet et main) 4 tâches fonctionnelles symétrique

Chang et al. (2007) robot-assistée + thérapie conventionnelle 3x 40min dont 30min de robot bi-manuel 8 semaines 16h dont 12h de robot tout le MS pousser-tirer symétrique

Richards et al. (2007) BATRAC modif en version condene 4x 2h15min 2 semaines 18h tout le MS pousser-tirer symétrique et asymétrique

Stevens & Stoykov (2004) mouvements bi-manuels avec miroir + échauffement mental 3x 55min dont 35min de bi-manuel avec miroir 3 semaines 8h 5 dont 5h15min avec miroir tout le MS mouvements de poignet et doigts, ches fonctionnelles symétrique

Hesse et al. (2003) robot-assistée + ergothérapie et physiothérapie 5x 1h dont 15min de robot bi-manuel 3 semaines 15h dont 3h45min de robot poignet et coude pronation/supi- nation et flexion/extension de poignet symétrique

Whitall et al. (2000) BATRAC 3 x 20min 6 semaines 6h tout le MS pousser-tirer symétrique et asymétrique

Méthodes d’application de la thérapie bi-manuelle Fquence/sem. Due de la séance Due de l'intervention Nb heures totales Partie du MS Mouvement Symétrique/ asymétrique

(27)

Figure 2 : Personne utilisant le support pour le BATRAC

La thérapie bi-manuelle peut être exercée avec une assistance robotique. Hesse (2003) utilisent leur propre robot. Il possède un degré de liberté et permet de réaliser des mouvements passifs et actifs du poignet et de l’avant

réalisé à la fois. Le robot est composé de poignées avec velcro et d’un ap

l’avant bras. Un ordinateur enregistre les informations et règle le mode de travail, la vitesse, l'amplitude et la résistance du mouvement. L’étude de Chang

un robot appelé Bilatéral Force

le robot précédent, des poignées avec fixation et des appuis antébrachiaux sont présents. Le robot permet l’entraînement de la force et fait en sorte que le geste de «

fluide.

Figure 3 : Robot de l’étude de H et le poignet

- 19 -

: Personne utilisant le support pour le BATRAC. Tirée de Whitall

manuelle peut être exercée avec une assistance robotique. Hesse (2003) utilisent leur propre robot. Il possède un degré de liberté et permet de réaliser des mouvements passifs et actifs du poignet et de l’avant-bras. Un seul mouvement peut être réalisé à la fois. Le robot est composé de poignées avec velcro et d’un ap

l’avant bras. Un ordinateur enregistre les informations et règle le mode de travail, la vitesse, l'amplitude et la résistance du mouvement. L’étude de Chang et al.

un robot appelé Bilatéral Force-induced Isokinetic Arm Trainer (BFIAMT). Comme pour le robot précédent, des poignées avec fixation et des appuis antébrachiaux sont présents. Le robot permet l’entraînement de la force et fait en sorte que le geste de «

Robot de l’étude de Hesse et al. en position pour travailler l’avant e poignet à droite. Tirée de Hesse et al., 2003.

. Tirée de Whitall et al., 2000.

manuelle peut être exercée avec une assistance robotique. Hesse et al.

(2003) utilisent leur propre robot. Il possède un degré de liberté et permet de réaliser des bras. Un seul mouvement peut être réalisé à la fois. Le robot est composé de poignées avec velcro et d’un appui au niveau de l’avant bras. Un ordinateur enregistre les informations et règle le mode de travail, la et al. (2007) emploie er (BFIAMT). Comme pour le robot précédent, des poignées avec fixation et des appuis antébrachiaux sont présents. Le robot permet l’entraînement de la force et fait en sorte que le geste de « pousser-tirer » soit

travailler l’avant-bras à gauche

(28)

Figure 4 : Un participant avec atteinte sévère s’exerçant avec le BFIAMT

Chan et al. (2009) ont eux choisi d’investiguer la thérapie bi

stimulation électrique fonctionnelle. Les patients doivent effectuer des mouvements bi manuels tout en recevant une stimulation. Cette stimulation électrique se trouve sur le point moteur du long extenseur des doigts et du long abducteur du pouce du bras plégique afin de faciliter l’ouverture de la main. La stimulation est déclenchée par un capteur d’accélération placé sur la main saine. Les participants ont de plus une attelle au niveau poignet qui empêche l’hyperextension.

Figure 5 : Emplacement des électrodes sur le membre atteint et capteur d’ac le membre opposé, à droite

Stevens & Stoykov (2004) ont utilisé dans

miroir. Le patient est assis face à une table avec une boîte miroir. Le miroir est placé sur la ligne médiane de son corps, l’empêchant ainsi de voir son membre supérieur atteint. Le patient effectue des mouvements bi

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: Un participant avec atteinte sévère s’exerçant avec le BFIAMT Tirée de Chang et al., 2007.

(2009) ont eux choisi d’investiguer la thérapie bi-manuelle avec une stimulation électrique fonctionnelle. Les patients doivent effectuer des mouvements bi manuels tout en recevant une stimulation. Cette stimulation électrique se trouve sur le point

r du long extenseur des doigts et du long abducteur du pouce du bras plégique afin de faciliter l’ouverture de la main. La stimulation est déclenchée par un capteur d’accélération placé sur la main saine. Les participants ont de plus une attelle au niveau poignet qui empêche l’hyperextension.

: Emplacement des électrodes sur le membre atteint et capteur d’ac le membre opposé, à droite : attelle de poignet. Tirée de Chan et al

(2004) ont utilisé dans leur étude de cas un entraînement bilatéral avec miroir. Le patient est assis face à une table avec une boîte miroir. Le miroir est placé sur la ligne médiane de son corps, l’empêchant ainsi de voir son membre supérieur atteint. Le

vements bi-manuels mais ne voit que son membre non : Un participant avec atteinte sévère s’exerçant avec le BFIAMT.

manuelle avec une stimulation électrique fonctionnelle. Les patients doivent effectuer des mouvements bi- manuels tout en recevant une stimulation. Cette stimulation électrique se trouve sur le point

r du long extenseur des doigts et du long abducteur du pouce du bras plégique afin de faciliter l’ouverture de la main. La stimulation est déclenchée par un capteur d’accélération placé sur la main saine. Les participants ont de plus une attelle au niveau du

: Emplacement des électrodes sur le membre atteint et capteur d’accélération sur et al., 2009.

leur étude de cas un entraînement bilatéral avec miroir. Le patient est assis face à une table avec une boîte miroir. Le miroir est placé sur la ligne médiane de son corps, l’empêchant ainsi de voir son membre supérieur atteint. Le manuels mais ne voit que son membre non-atteint et le

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reflet de ce dernier dans le miroir. Il doit ensuite s’imaginer que le reflet est son membre atteint. Le patient reçoit ainsi des informations visuelles positives provenant de son membre plégique.

Figure 6 : Sujet placé face à la boîte miroir. Tirée de Stevens & Stoykov, 2004.

Finalement, dans l’étude de Lin et al. (2010) c’est une version simple de la thérapie bilatérale qui est appliquée. Les auteurs la nomment « bimanual arm therapy » (BAT).

Aucun robot ou matériel spécifique n’est employé. Les patients manipulent des objets usuels.

Pour quatre études, un autre traitement est associé à la thérapie bi-manuelle dans l’intervention. Hesse et al. (2003) complètent l’entraînement bi-manuel robot-assisté avec de l’ergothérapie et de la physiothérapie. Quant à Chang et al. (2007), les patients reçoivent en deuxième partie de traitement un programme de réhabilitation conventionnel non orienté sur le membre supérieur. Dans l’intervention avec miroir réalisée par Stevens

& Stoykov (2004), le patient s’échauffe à la représentation mentale avec un ordinateur avant de travailler avec le miroir. Les patients de Chan et al. (2009) ont de la mobilisation passive ou des étirements au début de chaque intervention et de l’ergothérapie conventionnelle à la fin.

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