1 D 268. Une bien curieuse greffe.
Problème proposé par Dominique Roux
Soit un hendécagone régulier convexe ABCDEFGHIJK inscrit dans un cercle de centre O et de rayon 1.
La médiatrice de la corde BC coupe la perpendiculaire en A au rayon OA en un point P.
Sur cette deuxième droite,on porte un point Q de l’autre côté de P par rapport à A tel que AQ = 2AC.
Calculer la surface du carré dont le côté est la "greffe" PQ.
Solution proposée par Michel Lafond.
Le côté du carré PQ est égal à AP + AQ = AP + 2 AC = ) 11
11 (2 sin 4 11) (3
tan
comme on le verra plus bas. La surface du carré est donc égale à 11.
Démonstration de ) 11
11 (2 sin 4 11) (3
tan
.
Prouvons d’abord que si n est un entier naturel positif et
1 2
n
a
alors on a :
n n
k n n
n
k
n n C ka
ka S
2 ) 1 ( cos )
2 ( 2
1 ) 2
( sin )
1 (
1 1
On démontre (1) à partir des polynômes de Tchebychev Tn(x)cos(nArccos(x)) dont les racines sont
1;3;5;...2 1
cos 2 k n
n k
Ainsi : T2n1(x)0 a pour solutions
1;3;5;...4 1 )
1 2 (
cos 2 k n
n k
ou en utilisant les angles complémentaires :
k n
n
k 1;2;3;...
1 sin 2
;
0
Mais les polynômes de Tchebychev vérifient la récurrence : )
( )
( 2 )
( 2 2 1
1
2 x xT x T x
Tn n n ce qui permet de vérifier facilement que : )
1(
2 x
Tn commence par 22nx2n+1 et se termine par (1) n (2n+1) x.
Donc le polynôme x
x T2n1( )
dont les racines sont :
k n
n
k 1;2;3;...
1 sin 2
commence par 22nx2n et se termine par (1) n (2n+1), ce qui avec l’expression du produit des racines d’un polynôme en fonction de ses coefficients donne :
n n n
k
n n
k n 2
1 2
2 1 ) 2 1 ( ) ( sin )
1
(
c’est à dire la formule (1).
(2) se démontre de la même manière mais avec les polynômes de Tchebychev de seconde espèce : A
B
C
O
P Q
/ 11
R = 1
2 AC
2 ))
( cos ( sin
)) ( cos )
1 2 ((
) sin
2 (
x Arc
x Arc x n
U n .
Avec n = 5, (2) donne 32 cos (a) cos (2a) cos (3a) cos (4a) cos (5a) = 1 qu’on multiplie par tan (3a) pour obtenir : 32 sin (3a) cos (a) cos (2a) cos (4a) cos (5a) = tan (3a) (3)
On utilise ensuite autant de fois que nécessaire les formules sin (a) sin (b) =
cos( ) cos( )
2
1 ab ab et sin (a) cos (b) =
sin( ) sin( )
2
1 ab ab (4)
et les relations trigonométriques usuelles ainsi que sin (11 a) = 0.
(3) devient 16 [sin (4a) + sin (2a)] cos (2a) cos (4a) cos (5a) = tan (3a) puis : 8 [sin (6a) + sin (2a) + sin (4a)] cos (4a) cos (5a) = tan (3a) puis : 4 [sin (10a) + sin (6a) + sin (8a)] cos (5a) = tan (3a) puis : 2 [sin (a) + sin (3a) + sin (5a) – sin (4a) – sin (2a)] = tan (3a) d’où : tan (3a) + 4 sin (2a) = 2 [sin (a) + sin (3a) + sin (5a) – sin (4a) + sin (2a)] (6) Avec n = 5, (1) donne 32 sin (a) sin (2a) sin (3a) sin (4a) sin (5a) = 11 (7)
On réutilise (4) :
(7) devient : 16 [cos (a) – cos (3a)] sin (3a) sin (4a) sin (5a) = 11 puis : 8 [sin (4a) + sin (2a) – sin (6a)] sin (4a) sin (5a) = 11 puis : 4 [sin (2a) + sin (4a) – sin (6a)] [cos (a) – cos (9a)] = 11 puis : 2 [sin (a) + sin (3a) – sin (7a) + sin (5a) + sin (9a)] = 11 ou encore : 2 [sin (a) + sin (3a) – sin (4a) + sin (5a) + sin (2a)] = 11 (8)
Si on compare (6) et (8) on arrive bien à tan (3a) + 4 sin (2a) = 11.