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TCHAD Rapport Mensuel Sur la Sécurité Alimentaire MARS 2006

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TCHAD

Rapport Mensuel Sur la Sécurité Alimentaire

MARS 2006

ALERTE PRECOCE : PAS D’ALERTE MISE EN GARDE AVERTISSEMENT

AVIS D’URGENCE

Sommaire et Implications

La sécurité alimentaire est globalement satisfaisante dans le pays suite à une bonne production agricole et pastorale et une amélioration du pipeline destiné aux réfugiés. Néanmoins, des zones à risques sévères et modérés sont identifiées et l’on assiste à un afflux continu des nouveaux réfugiés particulièrement dans le Sud du pays où une assistance humanitaire aux populations refugiées est en ce moment nécessaire. Les niveaux inhabituels des prix élevés en période post-récolte est une réplique à la situation déficitaire de la campagne agricole 2004-2005. Cependant, en mars 2006 la tendance est à la baisse dans les 4 marchés céréaliers suivis par FEWS NET. Bien que les perspectives soient moins inquiétantes, l’évolution de la situation alimentaire dans le Kanem, le Logone Occidentale, le Moyen Chari et la Tandjilé ainsi que celle des personnes déplacées à l’Est mérite d’être également suivie.

Calendrier Saisonnier

Disponibilité alimentaire du pays a- La production agricole

La production céréalière brute estimée à 1853396 Tonnes s‘est accrue de 53% par rapport à 2004-2005 et de 50% comparée à la moyenne des 5 dernières années. Elle dégage une disponibilité nette de 1548226 Tonnes couvrant prés de 110%

du besoin céréalier national pour 2006. Mais quelques zones en insécurité alimentaire existent comme l’indique la carte 1.

Le pipeline dans les zones des réfugiés a permis la distribution d’une ration requise de 2100 Kcal /personne/jour jusqu’en février 2006; des préoccupations sont signalées par le HCR du fait de la réduction de cette ration à partir de mars 2006 dans les camps du Sud du pays où le nombre des réfugiés centrafricains ne cesse d’augmenter.

b- La production animale

Le développement d’un bon pâturage et d’une disponibilité spatio-temporelle des points d’eau conjugués à une faible épizootie a conduit à une bonne production animale. Toutefois, l’épidémie de la grippe aviaire qui vient de faire son apparition

CONTENU

Sommaire et implications...1 Disponibilité Alimentaire ...1 Situation générale des réfugiés et des populations hôtes...2 Accessibilité Alimentaire ...4

Carte 1 : Zones en insécurité alimentaire, 2006

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2 dans 3 pays limitrophes du Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger) constitue actuellement un risque majeur.

Toutefois, plusieurs mesures conservatoires ainsi qu’un plan d’action d’urgence de prévention et de lutte contre la grippe aviaire sont mis au point par le Gouvernement. FEWS NET Tchad envisage de mener une étude sur l’impact de cette épidémie sur le revenu des ménages et la sécurité alimentaire en zone rurale. c- Le stock alimentaire

La situation des stocks de clôture 2004-2005 pratiquement nuls aussi bien au niveau des paysans que ceux des partenaires en charge de disposer d’un stock de sécurité a conduit à une intervention simultanée pour une reconstitution des stocks. Pour le paysan, la reconstitution s’est faite à travers l’affectation d’une quantité relativement élevée de la production interne à l’autoconsommation et le recours aux crédits mis en place par les institutions de la micro finance intervenant en milieu rural; Tandis que la reconstitution du stock national prévu pour 11400 Tonnes de céréales est réalisée à plus de 70% soit 8000 tonnes par l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA) à travers des achats effectués dans les grands marchés céréaliers du pays comme Abéché, Am-Timan, Moundou, Sarh, N’Djaména.

Situation générale des réfugiés et populations hôtes Situation alimentaire

En dépit de l’excèdent céréalier dégagé par la campagne 2005-2006 et de la situation pastorale satisfaisante, des zones à risque plus ou moins prononcées ont été identifiées. En fait, pour les régions structurellement déficitaires où la rupture de stock céréalier est traditionnellement observée dès le mois de mars comme dans le Kanem, la couverture de 5 mois de besoins céréalier constitue une relative amélioration de la situation alimentaire que d’habitude. Ainsi, les préfectures du Kanem et du Logone occidental dont les disponibilités céréalières auto-produites ne couvrent que 5 mois des besoins céréaliers présentent des risques sévères, car leur précarité alimentaire s’accentue dès le mois de mai 2006, tandis que celles de la Tandjilé et du Moyen Chari dont la couverture des besoins alimentaires par la production céréalière propre est de 8 mois, sont considérées comme des zones à risque modérées, car pouvant joindre les récoltes des variétés précoces.

L’analyse de la situation alimentaire de ces zones à travers les caractéristiques de leurs économies alimentaires dégage d’ores et déjà les quelques stratégies de réponses auxquelles se livrent les populations de ces zones pour s’adapter à la situation.

Pour le Kanem dont la gamme de cultures de contre saison se réduit aux cultures maraîchères sur des petites parcelles pratiquées en métayage dans les Ouadis, les départs juste après la récolte, des bras valides en direction des centres urbains particulièrement la capitale N’Djaména, sont déjà signalés à côté des activités artisanales (vannerie, tapisserie) et de la location de la main-d’œuvre dans l’exploitation traditionnelle du natron. Les départs observés cette année se caractérisent par leur précocité ainsi qu’une ampleur plus accentuée par rapport à la situation normale. Ces stratégies s’intègrent parfaitement dans la survie que mènent les populations des zones structurellement déficitaires, car elles constituent une possibilité de valorisation de la main d’œuvre souvent contrainte à l’oisiveté après la récolte, mais allégent aussi la pression sur le stock céréalier auto produit. Le Kanem ayant une économie alimentaire caractéristique de la zone de transhumance, les produits dérivés de l’élevage (lait, beurre) sont suffisamment intégrés dans l’alimentation pour réduire la pression sur le maigre stock céréalier.

Dans les préfectures de la Tandjilé, du Logone occidentale et du Moyen Chari, la vente des cultures de rente, tels que le coton et l’arachide, permettent de renforcer le stock céréalier auto produit, tandis que le recours aux tubercules ainsi que la cueillette des fruits de néré et noix de karité et le salariat dans les unités de transformations agroalimentaires et les champs pétrolifères constituent d’autres recours pour renforcer la situation alimentaire en cette période.

D’une manière générale, la stratégie adoptée par les populations des zones à risque est évolutive et présente des formes adaptatives diverses au fur et à mesure que l’on se rapproche de la période de soudure. Le changement de comportement alimentaire (réduction de prise/qualité de repas/jour, liquidation progressive du capital productif et de prestige…etc.), la fouille des réserves dans les fourmilières, l’exode temporaire ou

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3 définitif sont autant des possibilités de stratégies prévisibles en lien avec la gravité de la situation alimentaire de ces populations.

Il est à noter que l’épidémie de la grippe aviaire qui vient d’être officiellement déclarée dans trois pays limitrophes du Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger), expose la situation économique et alimentaire de plusieurs ménages tchadiens à des conséquences non négligeables. Le risque de propagation de cette maladie au Tchad est réel eu égard aux mouvements migratoires des oiseaux, du partage d’un même écosystème aquatique (Bassin du Lac Tchad) avec ces trois pays et surtout du volume des échanges particulièrement avec le Nigeria et le Cameroun. Les méfaits de cette épidémie si elle se déclare seraient lourds de conséquence car les 24000000 têtes de volailles (toutes espèces confondues) constituent à la fois une source de trésorerie courante tout comme de protéines surtout en milieu rural ou l’essentiel de cette volaille est élevée dans la basse cour. Ce manque à gagner sur la volaille dont le prix a chuté de façon spectaculaire (500FCFA/tête contre 2000FCFA entre janvier et mars 2006) avec l’annonce d’une possible transmission du virus à l’homme, il pourrait se répercuter par une pression sur les réserves céréalières pour répondre aux besoins alimentaires complémentaires (condiments, thé, sucre) et non alimentaires (habits, charges sociales, etc.).

La situation alimentaire dans les zones d’accueil des réfugiés présente quelques difficultés surtout dans la zone méridionale. D’après le PAM, les distributions des vivres se sont déroulées normalement dans tous les camps de l’Est comme du Sud courant Mars 2006. Toutefois, le HCR a émis des vives inquiétudes suite à la diminution de la ration alimentaire à partir de mars 2006 pour les réfugiés centrafricains. Cette diminution ramène la ration à 1800 kcal/personne/jour pour les nouveaux arrivants, 1300kcal pour le site de Yaroungou et 900 Kcal pour le site d’Amboko contre une norme requise de 2100Kcal/personne/jour. Une telle situation, si elle perdure, pourrait avoir des répercussions néfastes sur la situation nutritionnelle des réfugiés dans le Sud du pays. Toutefois, des efforts pour sensibiliser la population des réfugiés suite à cette réduction ont été entretenus, de même que le HCR, le PAM et OCHA sont en train de réfléchir sur des mécanismes de financement d’urgence pour répondre à la carence de besoins de base et des vivres au Sud comme par exemple le CERF (Central Emergency Response Fund), géré par OCHA pour des situations d’urgences « oubliées ».

Les perspectives alimentaires sont celles d’un marché où la fluidité des échanges aux frontières Est et Sud est relativement perturbée par l’insécurité grandissante dans les zones d’accueil des réfugiés et sur les axes des trafics internes et transfrontaliers d’importance.

Toutefois, en plus des mesures sécuritaires envisagées par le gouvernement, des mesures d’accompagnement de la situation sont engagées par ce dernier. En effet, sur une prévision d’achat de 11400 Tonnes de céréales pour la reconstitution du Stock National de Sécurité Alimentaire, plus de 8000 Tonnes ont été achetées à ce jour par l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA); tandis que le PAM compte appuyer les zones à risque relevant de son programme actuel d’intervention au Tchad à travers le projet

« Vivres Contre Travail ».

Situation sanitaire et nutritionnelle

Les dernières enquêtes de PAM montrent que la malnutrition aiguë globale des enfants âgés de 6 à 59 mois est critique dans le Kanem, le Batha, le Guera et le Lac avec un taux supérieur à 15%. La maladie la plus répandue dans ces zones est la diarrhée.

Dans les camps des réfugiés, aucune détérioration de la situation nutritionnelle n’a été signalée. Aussi, mis à part des cas isolés des maladies habituelles, (Paludisme, diarrhée aqueuse....) aucune maladie à caractère épidémique n’a été signalée.

Situation sécuritaire

Apres avoir connu une relative accalmie par rapport à la tension de février 2006, les zones d’accueil des réfugiés viennent de renouer avec l’insécurité. Aussi bien dans la zone Est que celle du Sud, l’on assiste à une recrudescence des combats entre forces gouvernementales (Tchad, RCA) et troupes rebelles. Ce qui a conduit à une précarité de la situation sécuritaire.

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4 Personnes déplacées

D’après le CICR, le nombre de personnes déplacées estimé à plus de 30000 se dirigent vers les camps de réfugiés de Goz-Beida. Le PAM et OCHA ayant effectué une mission d’évaluation dans la zone, recommandent une approche inter agences et un plan de contingence; tandis que des discussions sont engagées entre le PNUD et les autorités pour la recherche d’une solution pour les personnes déplacées.

Ces personnes déplacées sont arrivées avec des céréales leur permettant une consommation jusqu’à la période de soudure. En effet, elles ne sont pas dans le besoin immédiat d’une assistance d’urgence. Par contre, compte tenu de la situation sécuritaire qui continue à se détériorer et qui reste fragile, ces personnes vivant sous des arbres et en plein air ont besoin d’être abritées dans des endroits plus sécurisants loin de la frontière. FEWS NET Tchad envisage deux missions en avril 2006 à l’Est et au Sud (conjointement avec le Ministère de l’Agriculture) pour évaluer la situation des personnes déplacées. Enfin, notons que la mission UNDSS qui vient de séjourner dans la zone d’accueil des réfugiés de l’Est a fait en date du 14 Mars 2006 un débriefing de la situation sécuritaire dans la zone à la cour duquel elle a signifié : « Bien que préoccupante, la situation sécuritaire pour le moment ne dicte pas la réduction des effectifs ni le changement de phase de sécurité. »

Du coté sud du pays, la population du nord de la RCA traitée de collaboratrice du régime par les rebelles et de complice des rebelles par les forces gouvernementales est victime à la fois du pillage et du viol de la part des rebelles et les représailles des forces gouvernementales. Des villages se sont vidés du coté de Markounda où environ 35000 personnes seraient en mouvement vers la frontière Sud du Tchad où se cacheraient dans les forêts.

Ce climat d’insécurité généralisé dans les zones d’accueil des réfugiés influe négativement sur la sécurité alimentaire par la perturbation des flux d’échange entre zones excédentaires et déficitaires en produits vivriers.

Accessibilité alimentaire

EVOLUTION DES PRIX DES CEREALES ET DU MOUTON 1. Prix des céréales

Par rapport à février 2006, les prix moyens enregistrés sur trois des quatre marchés céréaliers suivis connaissent une légère hausse pendant ce mois de mars 2006: pour le mil, 8% à Moundou, 17% à Sarh et 9%

à N’Djaména. Ces prix restent inférieurs à ceux de l’année dernière à pareille époque pour tous les 4 marchés considérés : -33% à Abéché, -2% à Moundou, -16% à Sarh, et –12% à N’Djaména. Le graphique 1 de l’évolution des prix du mil montre les variations de prix pour les différents marchés supervisés par le SIM.

Graphique 1: Prix m oyens m ensuels du m il sur les 4 principaux m archés du Tchad Mars 2005 à Mars 2006

0 50 100 150 200 250 300 350

Mars 05 Avril 05 Mai 05 Juin 05 Juillet 05

Août 05 Sept 05 Oct 05 Nov 05 Dec 05 Jan.06 Fév 06 Mars 06 Source: SIM. Analyses FEWS NET Tchad

F CFA/kg

Abéché M oundou Sarh N'Djamena

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5 Les prix du mil les plus élevés sont observés à Sarh 210 FCFA/kg. Les prix du mil les plus bas se rencontrent à l’Est du pays dans la préfecture d’Abéché.

Les bonnes récoltes dans certaines régions ont eu un impact sur le comportement de leurs marchés céréaliers (N’Djaména et Abéché) qui enregistrent des baisses significatives entre février et mars 2006.

Après avoir constaté un niveau d’approvisionnement des marchés faible en février, l’approvisionnement des marchés est généralement bon, sauf dans le Kanem et à Goré où les disponibilités en céréales restent relativement faibles.

Mis à part dans le Kanem et à Goré, la plupart des populations rurales consomment les produits de leur propre récolte et le recours sur le marché n’est que partiel.

Toutefois, cette relative disponibilité céréalière pourrait être mise en dure épreuve car la mission d’évaluation de février 2006 conduite par le Ministère de l’agriculture a constaté des flux céréaliers transfrontaliers à travers les cultures de rente notamment l’arachide. Ces flux sont opérés en direction du Nigeria via le Cameroun à partir du grand marché céréalier de Pont Carol.

2. Evolution du prix du mouton et de son équivalence en kilogramme de mil

Le prix moyen du mouton sur le marché de N’Djamena a connu une baisse de 7% durant le mois de mars 06:

en effet il est de 19500 Fcfa/tête fin mars 06 (sur le marché de N’Djaména) alors qu’il était de 21000 Fcfa fin février 06. L’équivalence d’un mouton en kg de mil est restée stable par rapport à fin février 06 (105 kg), ce qui reste inférieur de deux kg que celui de l’an passé à pareille époque (107 kg).

G ra phique 2 . T e rm e s d' éc ha nge s m o ut o n/ m il s ur le m a rc hé de N ' D ja m e na

M ar s 0 5 à M ar s 0 6

0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000

Mars 05 Avril 05 Mai 05 Juin 05 Juillet 05

Ao–t 05 Sept 05 Oct 05 Nov 05 D‚c 05 Jan.06 F‚v 06 Mars 06 So urces: SIM /FEWS NET. A nalyses FEWS NET

0 20 40 60 80 100 120 140 160

Prix du mout on 180

Prix du mil(100kg) Kg du mil par mout on

Références

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