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Rapport mensuel sur la sécurité alimentaire au Tchad : le 24 juin 2004

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Rapport mensuel sur la sécurité alimentaire au Tchad : le 24 juin 2004

RESUME

En ce début d’hivernage, plus de 100 000 réfugiés soudanais qui sont hors camps le long de la frontière sont menacés par l’insécurité alimentaire et par le manque d’abris. Ces réfugiés qui ne bénéficient pas souvent d’une aide alimentaire sont dispersés le long de la frontière sur 600 Km. L’économie des ménages pauvres et moyens pourrait se dégrader davantage s’ils ne sont pas admis dans des camps avant le pic des pluies (juillet-août).

Le HCR estime déjà à 200 000 le nombre de réfugiés qu’il doit prendre en charge d’ici la fin de l’année. Ce qui augmentera les besoins et peut même créer d’autres problèmes d’ordre alimentaire, sanitaire et nutritionnel. Le nombre de réfugiés soudanais relogé dans les 8 camps a atteint 105 115 personnes en date du 18 juin 2004.

La situation alimentaire des réfugiés à la frontière (hors camps) reste inquiétante par rapport au mois dernier. Celle dans les camps s’améliore avec les efforts de HCR et du PAM. Une partie de la population des régions de Ouadi-Fira et du Ouaddaï ayant hébergé les réfugiés continue à éprouver des difficultés à s’alimenter régulièrement. Sur un total de 13 500 tonnes quelques 7 000 tonnes de vivres sont déjà pré-positionnées à Abéché. Cette quantité n’est suffisante (de juin à septembre) que pour 110 000 réfugiés sur un total de 200 000.

Des progrès sur les opérations de pré-positionnement des vivres, de transfert des réfugies de la frontière dans les camps ont été observés.

La santé des réfugiés dans les camps n’a pas connu une amélioration par rapport au mois dernier et avec le début de la saison des pluies d’autres maladies saisonnières pourraient voir le jour .

Une augmentation de la malnutrition dans les camps a été signalée par MSF. Dans certains camps on trouve plus de 100 enfants malnutris.

L’estimation de la pluviométrie (RFE) par le Centre de Prévision NOAA de la deuxième décade de juin 2004 montre que les pluies ont commencé dans les zones des réfugiés situées vers le sud Ouaddaï. Pour prendre une avance sur le pic des pluies (juillet-août) qui risque de perturber ou même bloquer ses opérations, le HCR veut mettre en place son plan de relocalisation complète avant le mois de juillet.

Le prix du mil pénicillaire à Abéché et dans les zones des réfugiés est en hausse par rapport au 3 autres principaux marchés du pays. La plupart des marchés sont bien approvisionnés en céréales. Le prix du mil pratiqué en juin 2004 est inférieure à celle de l’année dernière à la même période et à la moyenne des 3 dernières années.

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1. Effectif des Réfugiés soudanais : en augmentation par rapport au mois dernier.

En date du 18 juin 2004, le HCR a enregistré 105 115 réfugiés dans 8 camps. Quatre nouveaux camps sont entrain d’être ouverts. Par rapport au mois dernier, le nombre de réfugiés a significativement augmenté. Certes c’est un effort louable mais pour installer les autres réfugiés qui sont tout au long de la frontière, une mobilisation de tous les acteurs impliqués de loin ou de près dans la crise s’avère indispensable.

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Les accrochages entre les milices pro gouvernementales et les rebelles d’une part et tout dernièrement le combat violent qui a opposé l’armée tchadienne avec ces milices aux alentours du Birak dans le département de Dar Tama dénote une dégradation de la situation dans la zone. Les réfugiés continuent de traverser la frontière soudanaise pour le Tchad.

2. Situation alimentaire des Réfugiés : distribution irrégulière et ration insuffisante selon les réfugiés

La situation alimentaire des réfugiés a été évoquée par les hautes autorités de l’Etat ce mois-ci. En effet, la journée internationale des réfugiés celébrée le 20 juin 2004 a vu le déplacement de plusieurs ministres, de hautes personnalités de HCR, de l’ambassadeur des USA au Tchad et des gouverneurs des deux régions dans le camp de Farchana. Cette importante délégation à coté des réfugiés dénote l’importance que les uns et autres accordent à la situation sur le terrain. La quantité de vivres et le pré-positionnement des vivres ont été largement discutés. Certes une amélioration de la situation alimentaire par rapport aux mois antérieurs a été observée mais tous les partenaires sont unanimes qu’il reste encore beaucoup à faire pour améliorer davantage la situation.

Plusieurs réfugiés dans le camp se plaignent de l’irrégularité et de l’insuffisance de la ration distribuée. Certains ménages ont développé quelques stratégies (cueillette de bois de chauffe, vente des biens fournis par le HCR tels des couvertures et des nattes, endettement) pour compléter leur ration. Cette stratégie fragilise la situation alimentaire des réfugiés déjà précaire. FEWS NET exhorte tous les acteurs impliqués dans l’octroi et la distribution de l’aide alimentaire de redoubler d’efforts pour améliorer les conditions de vie des réfugiés.

3. Situation alimentaire des zones ciblées à risque :

Elle demeure toujours difficile pour une partie de la population locale classée dans les zones à risque et une partie de celle qui a assisté les réfugiés dès leurs arrivées. Cette dernière se trouve dans les régions de Ouadi-Fira et de Borkou Ennedi Tibesti (BET).

Lors de sa dernière mission à la mi- mai dans la zone soudanienne, FEWS NET et les agents de l’ONDR ont identifié 5 cantons dont une partie de la population éprouve des difficultés à s’approvisionner en céréales : ces cantons sont Bagaye, Kolon et Marba sud dans le département de Tandjilé Ouest et deux cantons dans le département de Lapendé : Sama et Koutoutou. Les dernières informations font état du développement des stratégies d’adaptation telles le travail dans les champs moyennant une rémunération. Cette stratégie a des conséquences sur la situation alimentaire de cette catégorie de la population qui n’arrive pas à cultiver son propre champ. FEWS NET et ses partenaires continueront de suivre l’évolution de la situation dans les 5 cantons précités.

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Ailleurs dans la zone sahélienne en dehors de la zone des réfugiés et ses alentours (Ouadi Fira, une partie de Ouaddaï et du BET), la situation alimentaire reste généralement satisfaisante dans l’ensemble.

4. Situation sanitaire et accès à l’eau : l’accès à l’eau difficile à Bahaï

Le problème d’eau évoqué le mois dernier n’a pas encore trouvé une solution notamment à Bahaï et dans les camps environnants. La quantité et la qualité de l’eau menaceraient la santé des réfugiés. La situation sanitaire dans certains camps se dégrade. L’ONG Médecin Sans Frontière a exprimé sa préoccupation sur la détérioration de la santé des réfugiés. Le personnel médical demeure toujours insuffisant ainsi que des médicaments.

A Farchana, les services de santé ont enregistré 4 cas de coqueluche et 3 cas de rougeole.

A Bahaï, la mauvaise qualité de l’eau a occasionne un grand nombre de diarrhée sanglante avec un nombre croissant de décès. On aurait dénombré 6 décès principalement parmi les enfants et les jeunes adolescents a la fin du mois de mai.

5. Malnutrition: le taux de malnutrition augmente dans plusieurs camps

Les aides alimentaires distribuées aux réfugies ne renferment pas tous les éléments indispensables à la préparation d’un repas complet et équilibre. Les réfugiés surtout pauvres éprouvent d’énormes difficultés. Par exemple, sur les 12 kgs de sorgho que reçoit le ménage pauvre. Ce dernier utilise 1/3 pour les frais de moulin, 1/3 pour l’achat d’autres denrées (gombo, tomate, oignon, piment, sel, etc…). Ce type de ménage n’arrive pas à joindre les deux bouts avec un tiers de sa ration alimentaire. Certains ménages réduisent le nombre de repas par jour ou préparent la bouillie au détriment de la boule pour permettre aux enfants de bien manger. Malgré cette mesure, des cas de malnutrition sont signalés. Au centre nutritionnel de Goz Amir, il y a une dizaine d’enfants malnutris.. L’évolution de la malnutrition des enfants à Bahaï est en progression.

A Goz-Beida, le centre nutritionnel des enfants avait enregistré une dizaine d’enfants malnutris sévères et dont leur état va s’aggravant. Une enquête sur le taux de malnutrition a été effectuée dans quelques camps des réfugiés grâce à la coopération des organismes des Nations Unies (PAM, HCR, OMS, UNICEF) et d’autres ONG telles IMC, IRC, MSF CNNTA etc... Le résultat préliminaire de cette enquête révèle un taux de malnutrition global compris entre 23.9 et 29%. Selon l’OMS, les rapports de l’ONG IRC ont montré un taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans qui oscillait autour de 2 pour 10 000 par jour dans les camps des réfugiés situés au nord est.

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6. Réponses des Humanitaires

● De nouveaux camions vont arriver pour appuyer les activités sur le terrain selon la Croix Rouge internationale.

● Des tentes, des savons et des couvertures sont attendus selon UNICEF et le Secours Catholique pour le Développement (SECADEV).

● Le PAM a expliqué que les vivres vont continuer à arriver et a reconnu que l’accès va être difficile avec la saison de pluie qui est entrain de s’installer.

● Du matériel en provenance de l’Europe est annoncé pour les semaines prochaines par l’Organisation des Nations Unies qui a vu son budget porté de 22 millions de dollars à 55 millions de dollars depuis le mois de mai passé.

7. Suivi de la campagne agricole 2004-05

Le FIT a oscillé à la première décade de juin 2004 entre le 14e et le 15 e. Le sud du pays a été assez bien arrosé durant la décade. Les semis et ressemis se sont poursuivis. Des levées ont été observées dans certaines régions du sud et selon les agents sur le terrain quelques attaques des chenilles ont été signalées mais les dégâts sur le mil et sorgho en levée ne sont pas importants.

L’estimation de NDVI par le centre de prévision de la NOAA de la deuxième décade de juin montre une bonne végétation dans une grande partie de la zone soudanienne et le sud Guéra.

Dans la zone sahélienne, la préparation de champs se poursuit. A la deuxième décade de juin 2004, les quantités de pluie tombées ne sont pas importantes. Selon la prévision de la troisième décade de juin, le sahel connaîtra des pluies assez significatives qui vont permettre des semis dans une partie de la zone sahélienne.

La situation des criquets pèlerins (Schistocerca Gregaria) demeure toujours préoccupante selon la direction de la protection des végétaux et de conditionnement (DPVC). Faute de moyens financiers, la DPVC n’arrive pas jusque là à mobiliser ses agents dans certaines localités du Kanem et du Lac pour la prospection de ces zones favorables au développement des criquets pèlerins.

Carte 2. NDVI et RFE de la deuxième décade de juin

Deuxième décade de juin 2004 (NDVI)

Deuxième décade de juin 2004 (RFE)

Source: NOAA. Interprétation FEWS NET Tchad

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Graphique 2. Term es d'échanges m outon/m il sur le m arché de N'Djam ena.

Juin 2003-Juin 2004

0 5000 10000 15000 20000 25000

Juin 03 Juillet 03 A o ut 03 Sept. 03 Octo bre 03

No vembre 03

Decembre 03

Janvier 04Fevrier 04M ars 04 A vril 04 M ai 04 Juin 04

FEWS NET TChad.

Source: SIM et FEWS NET Tchad

Francs CFA

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180

Kg du mil par mouton

Prix du m outon Kg du m il par m outon Prix du m il(100kg)

8. Accessibilité alimentaire

8.1 Prix des céréales : en augmentation sur le marché d’Abéché.

Le prix du mil a augmenté de 14% sur le marché d’Abéché par rapport au mois de mai.

Cette augmentation est due à la forte demande des régions septentrionales voisines (Régions de Biltine et de BET) et des autres marchés proches des camps des réfugiés soudanais. A N’Djamena et Moundou, les prix sont restés identiques. Seul le marché de Sarh a enregistré une baisse de prix par rapport au mois passé. Cela s’explique par les bonnes disponibilités des céréales encore sur le marché et au départ des transhumants grands consommateurs des

céréales vers le nord du pays et aux autres travailleurs saisonniers qui ont regagné leur village pour les activités agricoles.

Le sorgho qui est une céréale des substitution du mil est vendu à (-35%) moins cher que le mil. Les ménages pauvres et moyens peuvent toujours se procurer d’une céréale vendue sur le marché beaucoup moins cher

(sorgho, maïs) que le mil, céréale principale.

Par rapport à l’année dernière et à la moyenne des trois dernières années, les prix pratiqués sur les 4 marchés sont en baisse.

8.2 Terme d’échanges : stable par rapport au mois dernier sur le marché de N’djamena

Le prix du mil et du mouton sont restés encore ce mois-ci stables par rapport au mois de mai 2004. Le terme d’échange est resté inchangé durant le trimestre.

L’éleveur vendeur du mouton pouvait échanger son mouton contre 143 kilos de mil en

Graphique 1. Prix moyens mensuels du mil sur les 4 principaux marchés du Tchad. Juin 2003 à juin 2004

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

Juin 0 3

Juillet 03 Aoû

t 03 Sep

.03 Oct. 03

Nov.03 Dec. 0

3 Jan. 04

v. 04 Mars.04

Avril 04 Mai 04

Juin 0 4

Source: SIM Analyse: FEWS NET Tchad

Fcfa/kg

Abéché Moundou Sarh N'Djamena

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juin. Par rapport à l’année dernière à la même période l’éleveur vendeur de mouton est avantagé car il échange son mouton à 143 kilos contre seulement 97 kilos en juin 2003.

Les ménages éleveurs pauvres et moyens peuvent accéder sans difficultés majeures aux céréales en ce début de la période de soudure par rapport à la même période de l’année dernière.

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