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Rapport mensuel de la sécurité alimentaire au Tchad: le 18 Janvier 2002

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Rapport mensuel de la sécurité alimentaire au Tchad:

le 18 Janvier 2002

Rapport conjoint avec la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM), dans le cadre de la mission Groupe de Travail Pluridisciplinaire

RESUME

La situation alimentaire est bonne dans la majeure partie du pays. Les deux missions de groupe de travail pluridisciplinaire (GTP) dont le FEWS NET est membre et qui ont pour mandat de suivre l’évolution de cultures de céréales de contre saison confirment cette assertion.

Les activités rurales les plus importantes en ce début d’année sont l’entretien des cultures maraîchères, le gardiennage de la culture de berbéré (sorgho de décrue), l’abreuvement du bétail et la recherche de pâturage.

Les perspectives des récoltes de berbéré sont globalement bonnes. L’estimation de la production de la campagne 2001-02 de cette culture est l’une des meilleures de ces cinq dernières années. Le pâturage est suffisant dans la majeure partie des

départements en dépit des feux de brousse observés ça et là. Les éleveurs à long rayon d’action sont contraints d’abandonner leur terroir non par manque de pâturage mais à cause de manque d’eau.

La bonne production pluviale et les perspectives de cultures de céréales de contre saison (novembre à février) n’ont pas encore influé sur les prix des céréales qui restent anormalement élevés.

1. Disponibilité alimentaire a) Pluviométrie

La bonne pluviométrie de la campagne agricole 2001-02 a causé une inondation favorisant les zones de production de berbéré (sorgho de décrue) plus particulièrement dans la zone

sahélienne. Cette humidité suffisante du sol a permis aux paysans d’augmenter les superficies de cultures de décrue qui sont nettement en hausse par rapport à l’année dernière. La mission GTP dont FEWS NET fait partie dépêchée au sud du pays du 7 au 12 décembre 2001 a eu à remarquer d’énormes potentialités de développer cette culture en année de bonne

pluviométrie ; cependant la population se heurte à une série des problèmes parmi lesquels la divagation du bétail des transhumants dans les champs, l‘absence des semences améliorées,

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l‘absence des techniques appropriées des diguettes de retenue d’eau et les ennemis de cultures comme les oiseaux granivores.

b) Pre-évaluation de la campagne de contre saison

L’estimation de la production du sorgho de décrue pour la campagne 2001-02 est de 140.671 tonnes (Tableau 1). Cette production est l’une des meilleures des cinq dernières années. Elle vient juste après celle de 1999-2000 considérée comme un record national depuis cinq années.

La zone sahélienne, favorisée par plusieurs bas-fonds et les eaux débordantes du Bahr Azoum, le Lac Fitri et le Batha, produit beaucoup plus de sorgho de décrue que la zone soudanienne.

Dans cette dernière, on remarque une baisse importante de la production. Selon les

techniciens agricoles interviewés lors de la mission de GTP, cette baisse est due au retrait tardif de l’eau de pluie et le manque de semences dans certaines localités.

Tableau 1. Production de berbéré (sorgho de décrue) les 6 dernières années (Tonnes)

Zone 1996-97 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 Soudanienne 39.600 34.419 27.935 25.862 20.800 17.824 Sahélienne 52.000 60.168 105.281 148.919 98 484 122 824 Total 91.600 94.587 133.216 174.781 119.284 140.671

Source : ONDR/DSA

La culture de berbéré est pratiquée en grande partie dans la zone sahélienne et une partie de la zone soudanienne. Les deux missions de GTP ont eu à sillonner les principales zones de cette culture.

Dans la zone sahélienne les départements de Batha-Est, Batha-Ouest, Sila, Salamat Guéra, Ouaddaï, Dababa, Baguirmi et Hadjer Lamis cultivent le berbéré.

Dans la zone soudanienne, les départements de Kabia, Mayo Boneye, Mayo Dalla, Tandjilé-Est pratiquent la même culture. Les champs visités présentent dans leur ensemble de bonnes perspectives de récolte.

Le stade phénologique commun est la maturation en cours. Dans certains départements, pour le repiquage précoce, les récoltes ont été entamées vers la deuxième quinzaine de décembre.

Dans d’autres, les récoltes sont prévues au mois de février. Cela s’explique d’une part par les variétés tardives et le retrait lent des plaines inondées.

Les paysans interrogés dans leur champ affirment que les oiseaux granivores sont les ennemis les plus redoutés. Mais selon les constats de la mission, les dégâts causés ne sont pas

significatifs.

Le maraîchage pratiqué dans les abords des ouadis, bas fonds et fleuves évoluent

normalement. Ainsi la tomate, l’oignon, l’ail, la laitue sont à divers stades : repiquage, floraison et maturité. Bien que cette activité apporte un revenu complémentaire aux maraîchers, ils se heurtent à plusieurs problèmes parmi lesquels le manque de semences améliorées, les produits phytosanitaires et les moyens d’exhaure (évacuation des eaux d’un puits, par exemple)

rudimentaires.

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2. Appréciation qualitative des zones vulnérables

Le FEWS NET donne généralement une idée qualitative des zones d’insécurité alimentaire dans le pays lorsque les récoltes pluviales touchent à leur fin. Ainsi, dans les précédents rapports mensuels, le Nord Kanem et les zones sévèrement inondées dans le département du Logone Oriental sont considérés comme susceptibles d’avoir des problèmes d’insécurité alimentaire en période de soudure (généralement, de juin à août). Cette idée se précise actuellement mais comme le FEWS NET s’appuie également sur le suivi des indicateurs socio- économiques (prix, approvisionnement des marchés, mouvement des populations, les missions, l’expérience de terrain et les résultats attendus de la campagne agricole de contre saison), une analyse plus détaillée sur les zones à risque sera fournie dans les prochains rapports mensuels.

Pour le moment, la situation alimentaire est bonne dans ces zones et nous croyons qu’avant la période de soudure précitée, elle ne sera pas alarmante. Le FEWS NET informera ses lecteurs de l’évolution de la situation.

3. Situation de l’élevage a) Pâturage

La mission GTP a remarqué une nette amélioration de la disponibilité en herbe par rapport à l’année dernière dans les zones sahélienne et soudanienne. Il est vrai qu’en saison sèche le pâturage est dépourvu d’éléments nutritifs essentiels (protéine et sels minéraux), mais les éleveurs adoptent une stratégie de conservation des fanes et des « tourteaux » d’arachide dans la zone sahélienne et des « tourteaux » de coton et d’arachide dans la zone soudanienne. Les résidus de récolte, le natron et la pierre à lécher sont également utilisés par les transhumants et les agropasteurs pour compenser la carence en éléments essentiels.

Les feux de brousse continuent à détruire, comme chaque année, d’importantes réserves fourragères. Les origines sont liées à l’action de l’homme par méconnaissance des effets néfastes de ce fléau pour sa propre survie et pour celle de son cheptel -- sans compter l’impact négatif sur son écosystème.

b) Points d’eau

En saison pluvieuse, les animaux s’abreuvent dans les mares ou cours d’eau. En saison sèche, ils s’abreuvent aux puits ou aux fleuves. Les disponibilités, l’accessibilité et la qualité de l’eau diffèrent selon les quantités de pluie tombées dans les zones de parcours des sédentaires et des transhumants. Les mares sont presque asséchées dans la zone sahélienne tandis que dans la zone soudanienne et plus spécialement dans le département du Mayo Boneye plusieurs mares artificielles creusées par les entreprises d’entretien routier ne sont encore que

partiellement taries.

Ceci appelle naturellement aux pouvoirs publics à la planification, à l’exécution du creusage des puits, des mares artificielles et forage en accord avec la population sur des sites bien identifiés pour limiter la descente des transhumants et éviter ainsi en partie les conflits agriculteurs éleveurs.

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c) Santé animale

La santé animale est généralement satisfaisante malgré quelques maladies habituelles

(charbons bactérien et symptomatique, parasitoses internes et externes, pasteurellose) signalés dans la plupart des cas circonscrits.

La maladie de Newcastle chez la volaille a fait des ravages aussi bien dans la zone sahélienne que soudanienne. Les zones les plus touchées par cette épidémie sont les départements du Guéra et du Mayo Boneye par manque de vaccins.

L’activité d’aviculture (élevage de la volaille) n’est pas à négliger car outre les protéines animales qu’elle procure, elle occupe une place très importante dans le revenu du paysan en général et de l’aviculteur en particulier. Elle mérite non seulement une attention particulière pour son développement, mais aussi du contrôle et de l’éradication des principales maladies dont le Newcastle par les pouvoirs publics et les organismes du développement rural.

4. Accessibilité alimentaire a) Prix du marché

Le Graphique 1 montre que la tendance des prix des céréales est à la hausse entre décembre 2001 et janvier 2002. Il y’a une stabilité des prix des céréales sur le marché de N’Djaména et une hausse sur les trois autres marchés (Sarh 21%, Abéché 17% et Moundou 9%). Selon la sous direction de l’Office Nationale de Développement Rural (ONDR) de la zone sahélienne, la hausse des prix inhabituelle à Abéché pendant le mois de janvier pourrait s’expliquer en partie par la méfiance des paysans qui s’abstiennent à vendre leurs céréales, en attendent encore des hausses à courte terme.

En plus des marchés habituellement suivis par le projet, nous allons étendre nos analyses des prix aux zones ayant des problèmes potentiels. Il s’agit de Mao (Nord- Kanem dans la zone sahélienne) et Doba (Logone Orientale dans la zone soudanienne). Les 2 marchés ont les même comportements : ils sont tous des marchés de collecte.

L’objet de ces analyses est de vérifier si les prix reflètent les bonnes récoltes tant attendues.

Généralement, les prix des céréales sont les plus bas pendant le mois de janvier. Cela est certainement dû à la disponibilité de la production pluviale et aux attentes de la production contre-saison. Selon les estimations, la production agricole dans la quasi-totalité du pays est légèrement au-dessus de la moyenne. Certaines zones déficitaires sont le Nord-Kanem et Logone Orientale.

A partir du Logone Orientale, d’après le responsable de l’Office National de la Sécurité Alimentaire (ONASA), la hausse des prix à Moundou et Sarh s’explique par les effets du

chantier pétrolier de Doba, notamment l’accroissement de la demande. A Doba, le prix du mil a augmenté de 27%. Cette augmentation s’explique par une réduction du taux de chômage, l’augmentation du nombre de la population et son pouvoir d’achat. Le salaire d’un simple manœuvre qui était 500 FCFA par jour avant le projet pétrole est monté à 5.000 FCFA par jour.

La population de Moundou vient de passer de 112.000 à 150.000 habitants.

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Les prix du mil a augmenté de 14% à Mao entre décembre 2001 et janvier 2002. Cette

augmentation s’explique en partie par le déficit céréalier dans la zone de Nord-Kanem. Comme les données de SIM montrent que le marché de Mao est approvisionné par celui de N’Djamena et de N’Guigmi (Niger), on peut aussi dire que l’augmentation des prix du mil reflète aussi l’augmentation du prix de carburant au Nigeria de 25% d’environ à travers N’Djamena. Il reste à savoir si le transport des céréales en provenance du Niger vers Mao a augmenté.

Graphique 1: Prix Moyens du Mil dans les 4 Principaux Marchés du Tchad Octobre 2000 en janvier 2002

FEWS NET/Tchad Source: SIM

b) Termes d’échanges

Le prix moyen d’un sac de mil de 100 kgs sur le marché de N’Djamena en janvier 2002 est stable par rapport en décembre 2001 mais reste le plus bas depuis janvier 2001. Par contre, le prix moyen du mouton commence à augmenter à partir de novembre et atteint 21.000 FCFA en décembre avec une légère baisse de 4,8% en janvier 2002 à 20.000 F. L’augmentation du prix de mouton est un indicateur d’une bonne campagne agricole. Le rapport mouton/mil reste favorable aux éleveurs vendeurs de moutons en janvier par rapport aux mois d'octobre et novembre 2001 (voir Graphique 2) et presque pareille par rapport à décembre. C’est ainsi que l’éleveur peut échanger son mouton contre 134 kg de mil — soit presque un sac et un tiers de 100 kgs — par rapport à 83 kg en octobre et 98 kg en novembre. Bien que les termes

d’échanges mouton/mil à N'Djaména se sont légèrement dégradés par rapport au mois de 0

100 200 300 400

Francs CFA le kg

Abéché 210 220 220 220 224 280 310 320 314 340 260 279 192 120 120 140 Moundou 100 160 120 130 150 210 220 180 194 365 210 210 190 220 128 140 Sarh 120 160 130 120 140 170 220 190 190 210 197 200 192 230 120 145 N'Djaména 160 200 200 200 190 260 260 260 247 260 240 233 180 200 150 150

Oct 2000

Nov 2000

Déc 2000

Janv 2001

Fév 2001

Mars 2001

Avr 2001

Mai 2001

Juin 2001

Juil 2001

Août 2001

Sep 2001

Oct 2001

Nov 2001

Déc 2001

Janv 2002

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décembre, ils sont toujours meilleurs que les termes d’échange dans tous les autres mois précédents depuis juillet 2001.

Graphique 2 : Termes d’échanges mouton/mil pour N’Djaména, juillet 2001 à janvier 2002

FEWS NET/Tchad

Source: La Société des Abattoirs

Cette situation en défaveur des éleveurs entre décembre et janvier s´explique par la faible demande de mouton après les fêtes de fin d’année (ou Nouvel an). Mais la tendance des prix de mouton est vers la hausse du fait que l’on avance vers la fête de Tabaski. Si les éleveurs s’abstiennent de vendre leur bétail sachant qu’une bonne récolte pourrait améliorer les termes d’échanges en leur faveur, il en est de même pour les agriculteurs vendeurs du mil qui, selon la sous-direction de l’ONDR de la zone sahélienne, s’abstiennent de vendre leur mil en quantité importante.

0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000 30,000 35,000

Juillet

Aoû t

Septembre

Octobr e

Nov embre

Décembre

Janvier

Francs CFA

0 25 50 75 100 125 150 175 200

Kg de Mill par Mouton

Prix du mouton Prix du mil (100 kg) Kg de mil par mouton

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