Universit´ e Lyon 1
Pr´ eparation ` a l’Agr´ egation de Math´ ematiques Pr´ eparation ` a l’´ ecrit d’Analyse et Probabilit´ es Ann´ ee 2013-2014
Int´ egration num´ erique
Soient [a, b] un intervalle de R et f : [a, b] → R . Etant donn´ es :
(i) Une subdivision x = (x
i)
i∈J0,nK, c’est-` a-dire x
0, . . . , x
ntels que a = x
0< x
1< · · · < x
n−1<
x
n= b ;
(ii) Des points interm´ ediares, c’est-` a-dire une collection y = (y
i)
i∈J1,nKtelle que y
i∈ [x
i−1, x
i] pour tout i,
la somme de Riemann associ´ ee ` a f , x et y est σ(f ; x, y) :=
n
X
i=1
(x
i− x
i−1) f (y
i).
Le pas h de la subdivision x se d´ efinit comme h := max
i∈J1,nK
(x
i− x
i−1).
1. Si f est continue, montrer que pour tout ε > 0 il existe η > 0 tel que h ≤ η ⇒
Z
ba
f (t) dt − σ(f ; x, y)
≤ ε . 2. Si f est Lipschitzienne de constante L, montrer que
Z
ba
f(t) dt − σ(f; x, y)
≤ L(b − a)h.
On suppose dans toute la suite que la subdivision est uniforme, c’est-` a-dire que h = (b −a)/n et x
i= a + ih.
3. M´ ethode des rectangles. En prenant y
i= x
i, la somme de Riemann s’´ ecrit R
dn(f ) := b − a
n
n
X
i=1
f
a + i b − a n
,
ce qui d´ efinit la m´ ethode des rectangles ` a droite. Avec y
i= x
i−1, on obtient la somme de Riemann associ´ ee ` a la m´ ethode des rectangles ` a gauche :
R
gn(f ) := b − a n
n−1
X
i=0
f
a + i b − a n
. Si f est de classe C
1, montrer que
Z
ba
f(t) dt − R
g,dn(f)
≤ kf
0k
∞(b − a)
22n .
[Indication : commencer par le cas n = 1, et appliquer la formule de Taylor–Lagrange ` a l’ordre 1 ` a une primitive de f.] Montrer que cette estimation de l’erreur est optimale, au sens o` u elle devient ´ egalit´ e pour certaines fonctions non constantes (que l’on explicitera).
4. M´ ethode du point milieu. En prenant y
i:= a + (i − 1/2)h, la somme de Riemann s’´ ecrit T
n(f ) := b − a
n
n
X
i=1
f
a +
i − 1 2
b − a n
.
1
Si f est de classe C
2, montrer que
Z
ba
f(t) dt − T
n(f)
≤ kf
00k
∞(b − a)
324n
2.
[Indication : commencer par le cas n = 1, et appliquer la formule de Taylor–Lagrange ` a l’ordre 1 ` a f entre t et (a + b)/2.] Montrer que cette estimation de l’erreur est optimale, au sens o` u elle devient ´ egalit´ e pour les fonctions polynˆ omiales du second degr´ e.
5. M´ ethode des trap` ezes. On pose C
n(f ) := R
ng(f) + R
dn(f )
2 = b − a
n
f (a) + f (b)
2 +
n−1
X
i=1
f
a + i b − a n
! . Si f est de classe C
2, montrer que
Z
ba
f(t) dt − C
n(f )
≤ kf
00k
∞(b − a)
312n
2.
[Indication : commencer par le cas n = 1, et montrer que la fonction f e := f − g , o` u g est la fonction affine telle que g(a) = f(a), g(b) = f(b), v´ erifie | f(t)| ≤ kf e
00k
∞(t − a)(b − t)/2.]
Montrer que cette estimation de l’erreur est optimale.
6. M´ ethode de Simpson. On pose S
n(f) := C
n(f ) + 2T
n(f)
3 = b − a
6n
n−1
X
i=1
f(x
i) + f(x
i−1) + 4f
x
i−1+ x
i2
.
V´ erifier que cette m´ ethode provient de l’approximation de f par un polynˆ ome de degr´ e deux sur chaque segment [x
i−1, x
i], polynˆ ome co¨ıncidant avec f en x
i−1, en x
i, et en (x
i−1+ x
i)/2.
Si f est de classe C
4, montrer que
Z
ba
f(t) dt − S
n(f )
≤ kf
(4)k
∞90n
4b − a 2
5.
[Indication ; commencer par le cas n = 1, et appliquer la formule de Taylor avec reste int´ egral entre 0 et h/2 ` a la fonction t 7→ F (c + t) − F (c − t) − t(F
0(c + t) + F
0(c − t) + 4F
0(c))/3, o` u c = (a + b)/2 et F est une primitive de f.] Montrer que cette estimation de l’erreur est optimale.
R´ evisions associ´ ees ` a cette feuille :
Calcul approch´ e d’int´ egrales. Formules de Taylor.
Ouvrage recommand´ e :
M. Schatzman. Analyse num´ erique, Dunod, 2011 (2
e´ edition), chapitre Quadrature.
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