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Influence de la période sensible maternelle et du mode d'allaitement sur les comportements mère-enfant dans le cadre d'une séance de jeu

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Academic year: 2021

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(1)

UNIVERSITE DU QUEBEC

MEMOIRE PRESENTE A

L'UNIVERSITE DU QUEBEC A TROIS-RIVIERES COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAITRISE EN PSYCHOLOGIE

PAR PIERRE MORIN

INFLUENCE DE LA PERIODE SENSIBLE MATERNELLE ET DU MODE D'ALLAITEMENT SUR LES COrvIPORTEMENTS MERE-ENFANT

DANS LE CADRE D'UNE SEANCE DE JEU

(2)

Université du Québec à Trois-Rivières

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Table des matières ...

In troduction. . . . . . . . . 1

Chapitre premier - Relevé de la documentation . . . . • . . . 14

La période sensible maternelle... 15

La période sensible chez les mammifères . . . 20

La période sensible maternelle chez l'humain . . . 28

Hypothèses. . . . . 43

Chapitre II - Méthodologie . . . • . . . 44

Schéma expér imen tal . . . . • . . . . . . . 45

Déroulement de l'expérience . . . 49

Taux de retes t. . . . . 51

Chapitre II - Analyse et interprétation des résultats 52 Méthode d'analyse . . . 53

Tableaux des résultats . . . 58

Discussion des résultats . . . 61

Résumé et conclusion... 74

Appendice A - Tableaux des caractéristiques et des perceptions subjectives des participants . . . 82

Appendice B - Questionnaires destinés aux parents . . . . 87

Appendice C - Grille d'observation . . . 95

Appendice D - Feuille de compilation des données . . . 98

(4)

Appendice F Tous les chiffres de l'analyse

de la variance . . . . 109

Remere i emen ts . . . . • . . • . • • . • . . • . . . • . . • . . • . . . 118

(5)

Sommaire

Cette recherche avait pour but de mettre en évidence des distinctions précises dans le comportement interactif de dyades mère-enfant et ce, en fonction de la précocité et de la durée de leurs premiers contacts post-nataux. Les quinze dya-des furent divisées en trois groupes distincts selon les cri-tères suivants: les membres du premier groupe ont vécu leur premier contact post-partum au moins six heures après la nais-sance et les mères ont allaité au' biberon; ceux du second

groupe ont vécu un contact initial identique au premier groupe mais les mères ont allaité au sein, tandis que les couples mère-enfant du troisième groupe furent réunis durant vingt m i-nutes au cours de la première heure post-partum, ont cohabité quelques heures par jour durant l'hospitalisation et les mères ont allaité au sein. Cinq dyades mère-enfant composaient cha-que groupe.

L'âge des nourrissons s'échelonnait de trois

à

six mois; nous avons ainsi tenté d'éviter l'influence de la

réac-tion du jeune enfant

à

la personne étrangère telle que décri-te par Gouin-Décarie (1972). L'examen d'une séance du jeu fut mené selon les règles de la méthode éthologique dite d'observation systématique. A l'aide d'une grille d'observa-tion comprenant des item pour la mère et d'autres pour l'en-fant, on a noté la durée d'une série de comportements au cours

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La compilation des données fut ensuite soumise

à

une analyse de la variance. Du côté des mères, aucune différence ne fut relevée parmi les comportements observés selon leur ap-partenance aux différents groupes.

Concernant les enfants, on a constaté que leur capa-cité de concentration ainsi que le niveau d'approbation mater-nelle nécessaire

à

l'exploration d'un jouet nouveau variaient d'un groupe

à

l'autre. Globalement, les enfants du troisième groupe (contact précoce, cohabitation et allaitement au sein) ont fait preuve d'une meilleure capacité de concentration et d'un moindre besoin d'approbation maternelle que ceux des deux autres groupes. Une différence semblable est apparue entre les enfants du second groupe (routine d'hôpital et allaitement au sein) et ceux du premier groupe (routine d'hôpital et allai-tement au biberon) au profit de ceux du second groupe.

Notre étude fournit de plus un appui supplémentaire

à

l'importance de la première rencontre mère-enfant, survenant au cours des premiers instants post-partuffi, durant la "période sensible maternelle".

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(8)

encore, on croyait que le foetus se développait dans un état de "non-existence". L'amélioration du matériel médical et

l'introduction de la fibre optique dans le domaine de la photo-graphie ont permis de reconsidérer cette idée. Grâce

à

la fi-bre optique, on a pu tirer les premiers clichés intra-utérins qui ont révélé que, non seulement le foetus pouvait se mouvoir dans le liquide amniotique, mais qu'il pouvait aùssi sucer son pouce

à

l'occasion.

La poursuite des recherches a pu aussi mettre en évi-dence l'importance des battements cardiaques maternels pour le futur bébé. En effet, il semble que ce bruit de fond régulier et perceptible par le foetus assurerait

à

ce dernier une protec-t10n contre les sons nocifs provenant de l'extérieur qui ris-queraient de compromettre son développement harmonieux. Ainsi, un médecin japonais, le ·Dr Muzorewa, croit tellement au rôle sécurisant de ces battemerits, qu'il en a fait un enregistrement sur fond musical pour les utiliser au cours des accouchements qu'il assiste ("I.ullaby from the womb" , Capitol ST-11421).

Les diverses constatations nous ont amené

à

reconsi-dérer la naissance comme un déplacement physiologique plutôt

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3

qu'un début absolu à la vie.

Ces diverses observations servent d'ailleurs de base aux adeptes de la philosophie selon laquelle l'être humain com~ mencerait dès la vie intra-utérine

à

ressentir et à enregistrer

inconsciemment les événements l'entourant, par l'intermédiaire du lien symbiotique.

Mais, que penser de l'impact de la naissance sur le développement global de l'être humain?

Cette question, préoccupation principale de ce mémoi-re, ne constitue pas une nouveauté. Il semble difficile d'abor-der le sujet sans se référer au père de la psychanalyse, Sig-mund Freud et à sa théorie de l'angoisse où déjà, il fait état du "traumatisme de la naissance". Cette idée fut par la suite reprise et discutée par plusieurs psychanalystes. Certains d'entre eux, tel Otto Rank (1928) ont, de l'avis même de Freud, capitalisé sur le sujet en y accordant une importance excessi-ve. Il demeure cependant que la plupart des auteurs s'accor-dent pour reconnaître la naissance comme un événement majeur

influençant le développement émotionnel subséquent de la per-sonne et leurs travaux ont ceci de commun: "ils réfèrent tou-jours à la genèse de l'angoisse, à la séparation d'avec la mè-re,

à

la construction des premiers mécanismes de défense,

à

l'importance de l'environnement" (Rapoport, 1976, p. 558).

(10)

Etant donné l'extrême difficulté que pose la vérifi-cation expérimentale des théories psychanalytiques, il devient important d'établir expérimentalement la véritable influence dudit traumatisme. Dans cette optique, comme nous le verrons plus loin, les éthologistes et les neurophysiologistes sont peut-être les plus susceptibles d'arriver à des conclusions empiriques, notamment en utilisant dans les études sur l'hu-main la notion de "période critique d'attachement mère-enfant", qui s'est déjà avérée efficace chez les animaux.

Historique de l'accouchement

L'historique des rituels entourant la naissance té-moigne bien des différentes étapes de développement des

socié-tés industrialisées.

Avant que ne survienne l'industrie, alors que la majorité de la population était rurale plutôt qu'urbaine, le médecin ou la sage-femme, selon le cas, se rendait chez les gens pour assister la mère. Cette façon de faire, qui a pré-valu jusqu'au début du siècle pour la plupart, et jusqu'à tout récemment pour d'autres, avait sans doute l'avantage d'humaniser la naissance, mais bien souvent au détriment des conditions d'hygiène et des ressources médicales matérielles.

Au XIXe siècle, on assiste à la révolution urbaine et à l'invasion des villes par des ruraux cherchant un emploi

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5

à

l'usine. L'assistance

à

l'accouchement devient alors un service offert en milieu hospitalier. Etant donné la réduc-tion des distances et les facilités de transport, c'est la femme qui devra désormais se rendre sur les lieux de son accou-chement. Le nouveau rituel offre exactement les avantages op-posés au premier,

à

savoir de meilleures conditions hygiéniques, un taux sans cesse décroissant de mortalité infantile et mater-nelle, au détriment cependant du contact humain chaleureux qui, dit-on, se perd graduellement.

C'est ce dernier inconvénient qui justifie au Québec, comme ailleurs, parallèlement à la révolution tranquille des années soixante, un mouvement de remise en question des cadres de l'accouchement moderne. Une polémique se déclenche alors qui laisse peu de gens indifférents, tout particulièrement par-mi le personnel médical. On assiste

à

des débats passionnés opposant les "pro-hygiénistes" aux "pro-humanistes", débats qui s'étendent jusqu'aux principaux intéressés: les parents. Là aussi, les prises de position sont controversées et souvent passionnées. C'est au beau milieu de ce remou qu'apparaissent le film et les publications de l'obstétricien français Frédé-rick Leboyer. Il convient cependant de situer le Dr Leboyer dans toute cette affaire.

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Le débat Leboyer

Tout d'abord, de l'avis meme du Dr Leboyer, c'est de façon intuitive,

à

partir de son expérience d'obstétricien et de certaines sources d'inspiration orientale, qu'il a changé sa façon de travailler. Les sources, bien que très valables, n'ont cependant pas convaincu tous les membres de la communau-té scientifique qui exigent davantage des sources objectives qu'intuitives. C'est dans le but de combler cette "lacune". souvent encouragés par Leboyer lui-même, qu'une multitude de chercheurs se sont mis à l'ouvrage. C'est donc davantage sur les études expérimentales mettant

à

l'épreuve sa pensée et ses méthodes, que s'arrêtera notre attention.

Avant meme de passer au relevé de la documentation comme tel, prêtons attention

à

une étude menée par Danielle Rapoport qui, en plus d'être souvent citée par le Dr Leboyer lui-même, a ceci de particulier: les 120 participants, choisis au hasard,sont tous des enfants mis au monde par le Dr Leboyer et son équipe.

L'âge des enfants variait entre un et trois ans (trois groupes égaux) et la plupart étaient des premiers (64%) ou deuxièmes enfants (35%). Quant aux mères dont la majorité étai~nt âgées de 20

à

35 ans, aucune ne connaissait personnel-lement le Dr Leboyer, la majorité n 'avait pas pratiqué

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7

l'accouchement sans douleur (75%) et qui plus est, la majorité n 'avait pas effectué leurs visites prénatales au Dr Leboyer

(65%). Notons enfin qu'on retrouve parmi les participantes, des représentantes de tous les niveaux socio-économiques.

L'évaluation subséquente des enfants portadt sur six points différents. Ils se sont révélés en avance sur la moyen-ne des enfants au niveau du développement global (moyenne de quotient de développement à 106) ainsi qu'en ce qui concerne

l'apparition de la marche (13 mois, comparativement à 14-15 mOis).

L'âge d'apparition du langage est identique à celui de la moyenne de la population. Au stade de l'intelligence sensori-motrice, ils ont fait preuve de manipulations adroites, inventives et contrôlées.

Leur adaptation socio-affective fut excellente puis-qu'à l'âge de trois ans, 112 enfants sur 120 avaient acquis la propreté, l'autonomie alimentaire et vestimentaire. Finalement, 116 enfants du groupe n'ont éprouvé aucun trouble dans l'alimen-tation ou le sommeil.

Le développement de ces enfants, parfois supérieur et parfois conforme à la moyenne, ne met pas en péril leur indivi-dualité car, comme le signale Rapoport, il n'existe pas de ty-pologie "enfant Leboyer" comme tel. Il est évident que dans ce groupe, chaque enfant est autant différent des autres que dans

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la population générale.

Le lien mère-enfant

Outre l'école psychanalytique, la grande majorité des courants de pensée en psychologie ont accordé une place prépon-dérante au lien mère-enfant. Les auteurs de théories de l'at-tachement tel Bowlby (1969) ont fait de ce lien, la pierre an-gulaire de leur pensée.

On a tenté d'expliquer par une carence dans ce lien, tout un ensemble de problèmes de comportements ou de dévelop-pement chez l'enfant. Un de ces problèmes, demeuré longtemps

inexpliqué dans le domaine médical, est le syndrôme du "maras-mus", i.e. l'arrêt de croissance sans cause physiologique ap-parente. Poussé

à

la limite, le "marasmus" peut entra!ner la mort physique ou psychologique de l'enfant. Ces mortalités

inexpliquées étaient chose courante autrefois en milieu insti-tutionnel.

Le modèle de Harris (1969) dans son traité d'analyse transactionnelle, illustre bien l'origine de ce trouble.

Il explique la naissance psychologique dans les ter-mes suivants:

L'enfant est pour un bref moment, coupé, divisé, séparé, sans lien. L'hypothèse selon laquelle les sentiments produits

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par cet événement ont été enregistrés et restent sous forme quelconque dans le cer-veau est commune aux nombreuses théories sur le traumatisme de la naissance (Harris, 1973, p. 47). Naissance cellulaire (conception) Naissance physique (respiration) Naissance psychologique (caresses) 9 Naissance sociale (école)

Isolation Age de cinq ans , Fig: 1 - Naissances de l'individu, de la conception a

l'âge de cinq ans.

Plus loin, il ajoute:

L'enfant est submergé de stimulations écrasan-tes, désagréables, et les sentiments qui en ré-sultent chez l'enfant sont, selon Freud, le mo-dèle de toute l'anxiété ultérieure.

En quelques instants, l'enfant est présenté à un libérateur, un autre être humain qui le prend, le couvre de vêtements chauds,le soutient et commence à le réconforter par des "caresses". Telle est la Naissance Psychologique (Fig. 1). C'est la première donnée reçue montrant que la vie "là dehors" n'est pas toute mauvaise. C'est une réconciliation, un rétablissement de l'inti-mité qui lui donne le désir de vivre. Les ca-resses ou le contact physique répété sont essen-tiels à sa survie. La mort physique était autre-fois chose fréquente dans les foyers d'enfants trouvés où manquaient ces premières caresses. Il n'y avait pas de cause physique pouvant expli-quer ces décès sinon l'absence de la stimulation essentielle (Harris, 1973, pp. 47-48).

(16)

Le cas des enfants prématurés

Afin d'approfondir davantage l'effet d'une séparation post-natale et le manque de contacts physiques précoces, exami-nons les résultats de diverses études

à

propos des enfants nés prématurément. Bien sûr, i l faut jeter un regard critique sur c~s résultats puisqu'il est certain qu1un manque de contacts physiques risque de n'être pas une variable unique servant d'explication dans ces cas.

Le tableau suivant, extrait du volume Maternal-Infant bonding (Klaus et Kennell, 1976), indique des proportions révé-latrices. Les trois premières études traitent des arrêts de croissance sans raison organique apparente (marasmus) alors que les quatre dernières concernent les enfants hospitalisés pour avoir été battus par leurs parents.

Ces proportions curieusement élevées d'enfants sépa-rés de leurs parents

à

la naissance parmi les cas examinés,lais-sent croire qu1une carence de l 1 attachement parents-enfants pourrait être

à

l'origine de ces phénomènes. Le taux anorma-lement élevé de ces parents qui molestent leur enfant laisse soupçonner que les parents aussi subissent une influence "in-contrôlable". L'origine pourrait en être un attachement défi-cient en raison de l'absence de contact précoce parents-enfant.

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Arrêt de

Tableau 1

Effets de la séparation sur la violence faite aux enfants et sur les arrêts de croissance

sans cause organique

(Klaus, Kennell, 1976, p. 3)

Auteurs , Nombre Nombre l'étude Affecté a

Ambuel & Harris 1963 100 27 prématurés Shaheen, Alexander

1 1

Pourcentage de séparés

27

croissance Truskowski et Barbero 44 16 prématurés 36 1968

Evans, Reinhart et

40 9 prématurés 22.5 Succop, 1972

Elmer et Gregg 1967 20 6 prématurés 30 Skinner et Castle

78 10 prématurés 13 Enfants 1969

battus

Klein et Stern, 1971 51 12 enfants , a 23.5 poids léger

Oliver, Cox, Taylor

38 8 prématurés 21 et Baldwin, 1974

Considérations méthodologiques

Cette dernière réflexion introduit bien la raison qui a poussé les chercheurs

à

modifier leur vision de la recherche sur l'attachement. Depuis une douzaine d'années, les recher-ches sur l'attachement mère-enfant ont mis

à

jour un ensemble d'effets de la carence maternelle chez l'enfant.

(18)

Le perfectionnement des méthodes éthologiques a cepen-dant modifié notre façon d'aborder le problème. Puisque nous observons une interaction, il semble incomplet d'en examiner seulement un côté, celui de l'enfant. Par conséquent, un nou-veau courant de recherche, dont la nôtre fait partie, examine l'interaction globale tant du côté de la mère que celui de l'en-fant. Nous tenterons de dégager les influences réciproques simultanées lors du contact des partenaires car, en fait, si on admet aisément que la mère est importante pour l'enfant, pourquoi ne pas penser que l'enfant soit également important pour la mère?

Position du problème

Comme nous venons de le mentionner, il semble que la période immédiatement subséquente

à

la naissance du bébé et la première rencontre mère-enfant pouvant y survenir, revêtent un caractère fort important, pour ne pas dire critique, dans la formation de l'attachement.

Aussi, depuis quelques années, une multitude de re-cherches, auxquelles s'ajoute celle proposée ici, tentent de fournir des éléments de réponse au problème selon lequel il y aurait existence d'une période critique ou période sensible, survenant dans les premières minutes et heures de vie et au cours de laquelle il est nécessaire que la mère et le père

(19)

1 3

aient un contact privé avec leur nouveau-né, afin que le futur développement de l'attachement soit optimal. La suite précise-ra davantage les cadres de cette problématique.

(20)
(21)

Ce chapitre se divise en quatre grandes parties: une première dans laquelle on définit la période sensible maternel-le en la situant par rapport

à

l'empreinte dont elle est un des critères; une seconde où nous évaluerons l'impact de la période sensible maternelle chez les mammifères, pour ensuite examiner le modèle explicatif proposé par Klopfer et Rosenblatt (voit Klauss & Kennell, 1976). Enfin, dans la troisième partie, on trace un bilan des études ayant comme problématique l'impact de la période sensible maternelle chez l'humain. La quatrième partie est constituée par nos hypothèses de recherche.

La période sensible maternelle

La notion d'empreinte

Pour retracer l'origine du terme empreinte, il faut remonter

à

la fin du XIXe siècle. Dans son volume The origin of species, l'anglais Charles Darwin (1859) fut le premier

à

poser le problème de la continuité des espèces. Selon sa théo-rie, l'homme serait le dernier jalon d'un long processus d'évo-lution

à

travers les diverses espèces animales. Darwin préci-se que l'homme n'aurait pas uniquement hérité de caractéristi-ques physiologicaractéristi-ques, mais également de certains caractères psy -chologiques.

(22)

Cet exposé eut pour effet de modifier considérablement les visées de la recherche animale et de rapprocher les spécia-listes de sphères aussi diverses que la biologie, la zoologie et la psychologie.

Le phénomène d'empreinte fut d'abord mis en évidence chez les oiseaux par quatre auteurs: Hudson (1919) 1 Craig (1914), Lorenz (1941) et Spalding (1954).

Après son application avec succès chez les mammifères (Hebb, 1958), on tente de l'étendre jusqu'à l'être humain. Si James (1946) fut le premier à tenter de définir l'empreinte chez l'humain, les travaux de Lorenz (1941) ont davantage fait office d'autorité en la matière. Selon ce dernier, il s'agi-rait d'une forme rapide, instinctuelle et innée des premiers apprentissages qui se produisent durant une période critique de la vie animale (Papalia et Olds, 1978).

Au niveau du fonctionnement, il a révélé la présence et le rôle capital des "déclencheurs" chez les diverses espè-ces. Ainsi, les nouveaux-nés sont "génétiquement programmés" pour réagir à un signal très spécialisé chez les parents plu-tôt qu'à la présence globale de ces derniers. Par exemple, Ramsay et Hess (1954) ont démontré que, chez les poulets, c'est l'audition qui prédominait sur tous les autres stimuli.

(23)

17

comportemental inné, elle est .irréversible, elle est fixée

à

une espèce et non sur un seul individu et, en quatrième lieu, elle s'effectue au cours d'une phase relativement brève du dé-veloppement individuel de l'animal.

C'est sur ce quatrième critère que nous nous attar-derons, puisqu'il constitue le sujet ftu présent ouvrage. Puis-que l'unanimité n'est pas faite

à

propos de la présence d'em-preinte chez l'humain, les chercheurs en sont

à

évaluer l'in-fluence de chacun de ces critères dont la période sensible.

Définition du critère: période sensible maternelle

Les études se rapportant

à

l'existence d'une période sensible au niveau de l'espèce humaine ont véritablement débu-té au cours des années cinquante. La mise sur pied d'enquêtes cherchant

à

expliquer le taux anormalement élevé de perturba-tions de la personnalité chez les enfants institutionnalisés, ont fourni les premières données.

Dans un article publié en 1958, Gray trace une syn-thèse de ces recherches. Selon lui, l'attention fut attirée par le fait troublant qu'au cours des années précédentes, le taux de mortalité des enfants institutionnalisés avant l'âge d'un an, approchait 100% dans la plupart des endroits.

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De ces études, Gray tire les grandes lignes ·suivantes:

a) Les trois premiers mois de la vie ne sont proba-blement pas critiques.

b) Les enfants institutionnalisés entre l'âge de 2 à 6 mois accusent un retard significatif au niveau du quotient de développement.

c) Les enfants non gardés en institution au-delà de l'âge de trois mois, ne manifestent pas de détério-ration, cependant, ceux institutionnalisés pour une période excédant huit mois de la première an-née, présentent quelques désordres de la personna-lité.

En accord avec la pensée de l'époque, Gray situait ainsi la période critique d'empreinte chez l'humain:

Il est raisonnable de situer la période critique pour l'empreinte chez l'humain entre environ six semaines et six mois. Elle commence avec le d é-but de l'apprentissage des habiletés, se pour-suit avec la réponse du sourire et prend fin 1 avec la peur de l'étranger (Gray, 1958, p. 161)

Cette approche de la période critique n'a cependant pas plu à tous. D'une part, elle ne semblait pas pouvoir

1It is reasonable to place the critical period for imprinting in humans from about six weeks to about six months. It begins with the onset of learning ability,continues with the smiling response and ends with the fear of strangers.

(25)

19

fournir une explication plausible

à

tous les cas d'enfants souf-frant du syndrôme "marasmus" et, d'autre part, elle laissait encore sur leur appétit ceux qui s'intéressaient au mystère entourant les six premières semaines de la vie.

Les travaux subséquents ont permis de restructurer les cadres temporels de la période critique. Les études

à

propos des bébés nés prématurément, rapportées dans l'introduction et celles qui seront décrites plus loin, ont établi une distinction théorique fort importante entre les notions de "temps sensible" et de "période sensible".

Cette définition des auteurs Klaus et Kennell (1976)

de la période sensible maternelle, nous fait voir en quoi elle diffère du temps sensible:

Immédiatement après la naissance, les parents prennent part

à

une période unique durant la-quelle les événements peuvent avoir des effets durables sur la famille. Cette période, d'une courte durée, et durant laquelle l'attachement des parents envers leur bébé s'épanouit, nous l'avons nommée "la période sensible maternelle". Parce que nous croyons que ce concept est cru-cial

à

la compréhension du processus d'atta-chement, nous examinons en détail les éviden-ces supportant son existence. Durant cette période énigmatique, des interactions comple-xes entre la mère et l'enfant aident

à

les at-tacher un

à

l'autre. Elle doit être distin-guée du "temps sensible" durant lequel le bébé établit une relation stable et affec-tueuse avec sa mère entre l'âge de 2

à

6 mois

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Son impact

Dans ce passage, nous devons ·signaler que nous portons notre attention sur le processus d ' at-tachement "parents-enfants" (Klaus et Kennell, 1 976 , pp. 50 - 51 ) .

Période sensible chez les mammifères

Les conséquences d 'une séparation entre la mère et le nourrisson durant la période postnatale, sont la cause de perturbations très impo~tantes chez les mammifères.

D'abord, dans une étude sur les rats , Birch (1956) a démontré que l 'on pouvait déranger l 'attachement rnère- nourris-son dès la période prénatale. Des femelles

à

qui il avait posé des collets les empêchant de se lécher, durant leur grossesse, en particulier dans la zone anogénitale, ont fait preuve d'une cruauté peu commune envers leurs petits, dévorant certains d'entre eux, et laissant mourir les autres de faim.

1Immediately after the birth the parents enter a unique period during which events may have lasting effects on the family. This period, which last a short time, and during which the pa-rents'attachment to their infant blossoms, we have named the maternal sensitive period. Because we believe this concept is crucial to the understanding of the bonding process, we will examine in detail the evidence supporting its existence. During this enigmatic period, complex interactions between mother and infant help to lock them together. This must be distinguished from the sensitive time during which the infant establishes a stable, affectionate relationship with his mother from 2 to 6 months of age (Yarrow, 1961, Bronfenbrenner, 1968). In this section, we must emphasize that we are focusing on the process of attachment from parent to infant.

(27)

21

Les études axées autour de la séparation postnatale abondent et furent menées chez des espèces différentes. Même si la sévérité des conséquences d'une telle séparation varie quelque peu d'une espèce

à

l'autre, on peut tirer les conclu-sions globales suivantes: l'effet de la séparation est d'au-tant plus perturbant qu'elle survient tôt après l'accouche-ment, alors que la durée de la séparation exerce une influence qui se révèle moins importante (Collias, 1956; Hersher, Rich-mond et Moore, 1963a, 1963b; Klopfer, 1971; Rosenblatt et Lehr-man, 1963; Sackett et Ruppenthal, 1974).

Afin d'approfondir les connaissances

à

propos des dé-clencheurs, plusieurs recherches ont réduit les moyens percep-tuels disponibles chez la femelle et ont examiné les conséquen-ces sur le comportement maternel. On peut conclure que, d'une part, une réduction du mode sensoriel de contact entre la mère et son petit perturbe la relation entre eux et que, d 'autre part, certains stimuli ou déclencheurs, tel le contact ventral chez le singe rhésus, jouent un rôle capital dans le processus d'attachement entre la mère et le nouveau-né (Harlow, Harlow et Hansen, 1963; Maier, 1963; Ramsay et Hess, 1954).

Que penser maintenant des possibilités d'adoption chez les mammifères?

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Si nous prêtons attention au sujet, c'est en raison de l'étroite corrélation existant entre les chances d'adoption

et le sujet qui nous préoccupe. Ici aussi, des différences

no-tables existent entre les espèces animales, mais la règle com-mune régissant l'adoption, est que plus un nouveau-né étranger

est présenté vite

à

une femelle après son accouchement et plus

les chances d'adoption augmentent (Grota, 1968; Harlow, Harlow et Hansen, 1963; Hersher, Richmond, Moore, 1963a, 1963b,

Schneirla, Rosenblatt et Tobac~, 1963).

Enfin, un dernier point avant de passer au mécanisme proposé, c'est l'influence qu'exerce le nouveau-né sur les soins

maternels qui lui sont prodigués. Autant en milieu naturel

qu'en laboratoire, on s'est aperçu que cette influence existait effectivement puisque la quantité de comportements et de soins

maternels diminuait . progressivement

à

mesure que l'âge des

petits augmentait (DeVore, 1963; Jay, 1965; Noirot, 1964; N

oi-rot et Richards, 1966; Richards, 1966; Rosenblatt, 1965, 1967, 1969) .

Mécanisme et modèle

Suite à l'exploration des effets et du fonctionnement

de l'empreinte, il nous est maintenant possible de prêter

atten-tion au mécanisme régissant le phénomène. La question consiste

(29)

23

maintenu par la présence du nouveau-né, par des facteurs phy-siologiques internes ou encore, par une combinaison des deux.

La première partie de notre question trouve une ré-ponse dans les pages précédentes, alors qu'il est démontré que le nourrisson exerce une influence sur la qualité et la quanti-té des soins prodigués par sa mère.

Il nous reste maintenant

à

connaitre l'éventuel im-pact de facteurs physiologiques endogènes sur la genèse et le maintien des comportements en question. Deux séries d'études, une sur les rats (Rosenblatt, 1975; Rosenblatt et Siegel, 1975; Shaikh, 1971; Terkel et Rosenblatt, 1968, 1972; Zarrow et al., 1971) et une sur les chèvres (Klopfer, 1971) répondent

à

cette question1

Puisque les mécanismes endogènes semblent, eux aussi, jouer un rôle dans l'implantation et le maintien des comporte-ments maternels, Rosenblatt et Klopfer ont uni leurs efforts afin de proposer un modèle englobant l'ensemble des résultats précédemment rapportés. Ils ont présenté un modèle dans lequel les mécanismes biologiques sont les premiers responsables de l'état de réceptivité de la mère pour le petit lors de la nais-sance, mais dont l'effet n'est que temporaire. A l'intérieur

1Les démarches de ces études sont résumées dans les tableaux

(30)

de la période sensible, les comportements maternels disparais-sent rapidement si les petits'ne sont pas présents pour les susciter et les maintenir. Par contre, si les petits sont présents, une douce transition prend place. A cause de son état physiologique après la grossesse, la mère est hypersen-sible aux répliques comportementales de son nouveau-né et com-mence

à

leur répondre. Le bébé, en retour, répond au compor-tement maternel et un schéma d'interactions rapidement déve-loppé établit le lien entre la mère et son bébé, prévenant l'abandon de la part de la mère. Des mécanismes comportemen-taux relativement flexibles, remplacent bientôt des mécanismes biologiques plus rigides. D'une perspective évolutionniste, un tel modèle est acceptable, puisqu'il prône en faveur de la survie des espèces face

à

des conditions environnementales chan-geantes et potentiellement destructives.

(31)

AUTEURS ANNEES

ROSENBLATT

(1975)

Tableau 2

Etudes sur les mécanismes internes liés au comportement maternel chez les rats

QUESTIONS ETUDIEES

Une interruption d~ grossesse affecte-t-elle le comporte-ment maternel?

GROUPES

SUJETS RESULTATS

Grossesse interrompue par IPour les deux groupes, la césarienne à divers stades durée de l'indifférence Grossesse interrompue par

hystérectomie à divers stades

face au nouveau-né est inversément proportion-nelle à la durée de la

r--

Igrossesse. 'fERKEL & ROSENBLA'['T (1968) TERKEL & ROSENBLATT (1972) ROSENBLATT & SIEGEL (1975) (A)

Est-ce qu'une subs-tance hormonale con-tenue dans le plasma sanguin influence le comportement mater-nel? La concentration hormonale est-elle constante dans le sang ou varie-elle durant la grosses-se? et après l'accouchement? Les ovaires jouent-ils un rôle dans l'établissement du comportement mater-nel?

Transfusion sanguine d'u-ne femelle ayant récem-ment accouché vers une femelle "vierge"

Transfert de plasma san-guin 50% - 50% entre une femelle avant ou après l'accouchement et une femelle "vierge"

Deux groupes:

1) Ablation des ovaires et hystérectomie à diver-ses étapes de la secon-de moitié secon-des étapes de la grossesse. 2) Hystérectomie seule à diverses étapes de la seconde moitié de la qrossesse. Apparition de comporte-ments maternels chez la femelle réceptrice.

Apparition plus nette des comportements mater-nels quand la transfu-sion est faite immédia-tement après l'accou-chement.

Durée d'indifférence de-vant les nourrissons plus grande pour les femelles ayant subi l'ablation des ovaires que pour le grou-pe n'ayant subi que

l'hystérectomie.

CONCLUSIONS

La durée de la gros-sesse joue un rôle sur la génèse du comportement mater-nel.

Le plasma sanguin contient une hormone stimulant le compor-tement maternel.

La concentration d'hormone varie et atteint son niveau optimal immédiate-ment après l'accou-chement.

Confirmation du rôle des ovaires dans

l'établissement du comportement mater-nel.

(32)

AUTEURS ANNEES ROSENBLATT & SIEGEL (1975) SHAIKH (1971)

ZARROW & COLLA (1971)

ROSENBLATT

& SIEGEL (1975)

au comportement maternel chez les rats (suite)

QUESTIONS ETUDIEES

GROUPES SUJETS

Est-ce qu'une injec- Injection d'estradiol-ben-tion d'oestrogène zoate aux mères sans

0-(estradiol-benzoate) vaire. Puis injection de peut rétablir le comp. progestérone 44 hres plus maternel chez les fe- tard.

melles ayant subi

l'ablation des ovaires

De quelle façon change la concentra-tion d'oestrogène dans le sang durant la grossesse?

La progestérone joue t-elle un rôle sur l'établissement du comp. maternel? Existe-t-il un lien entre la production d'oestrogène et : l'activité maternel-le de la femelmaternel-le?

~nalyse du plasma sanguin

~e femelles à différentes étapes de leur grossesse.

Blocage de la production

~e prolactine durant les 6 ou 7 derniers jours de grossesse.

Prise de sang à toutes les deux heures à partir

~es 40 dernières heures avant l'accouchement. RESULTATS L'injection d'oestrogène rétabli complètement le comportement maternel. L'injection de progesté-rone n'a aucun effet.

La concentration "d'estra-diol" augmente lentement et de façon constante en-tre le 17e et 1ge jour de grossesse, puis rapidement du 1ge au 23e jour (à l'accouchement)

Ne modifie pas le compor-tement maternel suite à

la naissance des petits. Il existe une relation entre l'accélération de production d'oestrogène et la construction du nid chez la future mère.

CONCLUSIONS L'oestrogène est donc l'hormone de stimulation du com-portement maternel Fournit un appui à la découverte de Rosenblatt-Siegel sur l'importance de l'oestrogène sur le comportement mater-nel. La progestérone ne joue pas un rôle sur le comportement ma-ternel.

Confirme encore l'im-portance du rôle de l'oestrogène sur l'ap parition du comporte-ment maternel chez

(33)

HYPOTHESE

Tableau 3

Les travaux de Klopfer sur les mécanismes liés au comportement maternel chez les chèvres

QUESTION ETUDIEE

GROUPES

ETUDIES RESULTATS

Les caractéristiques Les stimulations du Groupe de chèvres à qui Lors de la présentation du nouveau-né stimu- comportement mater- on a voilé la vue durant subséquente, toutes les lant le comportement pel empruntent-elles l'accouchement. mères acceptent leurs

maternel sont exté- l'organe visuel com- petits et chassent les

rieures et circulent me étran ers.

à travers les organes L t' 1 t' d

, 1 d I e s s 1mu a 10ns u Groupe de chèvres auxquel-les on a obturé l'audition durant l'accouchement. sensor1e s e a

mère.

Modification de l ' hy-pothèse de départ: Puisque les stimuli au comportement ma-ternel ne sont pas extérieurs, des facteurs endogènes doivent être à la base du comportement maternel comportement mater-nel empruntent-elles l'organe auditif? Les stimulations du comportement mater-nel empruntent-elles l'orqane olfactif?

Groupe de chèvres auxquel-les on a obturé le museau durant l'accouchement.

Si des facteurs endo- Deux groupes:

gènes sont responsa- (1) Présentation d'un nou-bles du comportement veau-né étranger du-maternel, la femelle rant 5 minutes à

l'ac-IDEM

IDEM

Acceptation complète des petits étrangers après 3 heures de séparation. devrait être récePti-~ __ ~c~o~u~c~h~e~m~e~n~t~'~ __________ -4 ______ ~ __________________ __ ve à n'importe quel (2) Présentation d'un nou- Cinq mères sur six accep-petit qui lui est veau-né étranger et de tent les deux petits présenté après son petit, durant après trois heures de l'accouchement. cinq minutes après séparation (refus des

au-l'accouchement. tres étrangers) ,

CONCLUSIONS La vision ne consti-tue pas le stimulus au comportement maternel. L'ouie ne constitue pas le stimulus au comportement mater-nel L'olfaction ne cons-titue pas le stimulus au comportement

maternel

Fournit un appui im-portant à l'hypothè-se l'hypothè-selon laquelle le comportement mater-nel originerait de facteurs endogènes.

(34)

La période sensible maternelle chez l'humain

Premières études

Klaus et Kennell (1970) furent les premiers

à

soumet-tre la terminologie "période sensible maternelle" au langage scientifique." Ils furent également parmi les premiers, avec des collaborateurs, à mener une importante recherche, échelon-née sur cinq ans, au sujet de l'impact d'un contact précoce mère-enfant et sur l'importance de leur cohabitation.

Dans le but de déterminer si les pratiques actuelles en milieu hospitalier pouvaient affecter le futur comportement maternel, le développement des bébés ainsi que la relation mère-enfant, ils ont divisé 28 couples mère-enfant en deux groupes équivalents.

Les groupes étaient équivalents quant

à

l'âge des mè-res, leur état marital, leur race ainsi qu'en ce qui concerne le temps accordé quotidiennement

à

chacune par les infirmières, le nombre de jours passés à l'hôpital, le poids moyen des en-fants

à

la naissance, de même que leur sexe.

La différence entre les deux groupes réside dans la précocité et la fréquence des premiers contacts: les membres du groupe contrôle ont eu un contact habitüellement appliqué en milieu hospitalier (bref contact et identification entre

(35)

29

la sixième et la douzième heure post-partum et une visite de durée maximale de 30 minutes toutes les quatre heures pour le repas au biberon), alors que les mères du groupe expérimental ont eu un contact privé avec bébé pour une durée d'une heure

à

l'intérieur des trois premières heures de vie et durant cinq

heures supplémentaires chaque avant-midi des trois jours sui-vant l'accouchement.

De 28

à

32 jours plus tard, une entrevue standardi-sée des mères et une observation durant l'examen du bébé ont ré-vélé que les mères ayant eu des heures supplémentaires de con-tact, avaient acquis une meilleure connaissance de leur enfant. Elles semblaient davantage connaître les besoins et les soins requis par ces derniers.

L'observation systématique, pour sa part, bien qu'el-le laisse voir une différence apparente entre les deux groupes, ne donne des résultats significativement différents que sur deux points: le pourcentage de temps durant lequel les mères regardent leur enfant "en face" et celui qu'elles accordent aux caresses non requises par l'allaitement.

A l'âge d'un an, une observation d'une heure et demi laisse

à

nouveau voir une différence significative entre les deux groupes. Les mères du groupe expérimental ont passé un plus fort pourcentage de temps à aider le médecin lors de l'exa-men médical et

à

réconforter le petit quand il pleure.

(36)

Ringler et al. (1975) ont également observé le langa-ge utilisé par les mères pour sladresser au bébé alors que ce dernier avait un et deux ans. Ils en arrivent

à

la conclusion que les mères ayant eu un contact précoce et prolongé, posaient deux fois plus de questions et utilisaient plus de mots par proposition, des mots de moindre volume, plus d1adjectifs et moins de commandements que les mères du groupe contrôle.

Enfin, une comparaison fut établie entre neuf enfants ayant vécu un contact précoce et prolongé et dix enfants ayant vécu la routine hospitalière. On trouva que les enfants du premier groupe avaient un quotient intellectuel (Q.I.) signifi-cativement plus élevé que les autres et démontraient une nette avance dans les résultats de deux épreuves de langage.

Klaus et Kennell (1976) concluent cette série d1étu-des en écrivant que les résultats suggèrent que seulement 16 heures supplémentaires de contact à llintérieur des trois pre-miers jours de vie, affectent le comportement maternel pour un an et possiblement davantage. Elles offrent en plus un support

à

llhypothèse d1une "période maternelle sensible" survenant peu après la naissance.

(37)

31

contact précoce et durée de l'allaitement au sein

Le contact précoce peut influencer la durée de l'al-laitement au sein. C'est du moins la conclusion de deux recher-ches: celle de Sousa et al. (1974) et celle de De Château (1976). La comparaison de ces études est d'autant plus intéressante

qu'elles proviennent de cultures différentes. Sousa et al. (1974) comparent la durée de l'allaitement au sein entre deux groupes de 100 femmes brésiliennes. Toutes étaient mères d'en-fants nés à terme, considérés comme normaux et toutes ont eu leur enfant dans le même département de maternité d'une capa-cité de 20 lits à Pelotis au Brésil.

Les groupes furent divisés sensiblement selon les memes critères que dans l'étude précédente et les résultats obtenus vont dans la même ligne: deux mois après la naissance, 77% des mères du groupe expérimental (contact précoce et cOha-bitation) . allaitaient encore leur bébé, contre 27% pour celles du groupe contrôle (routine hospitalière) .

Une mise en garde s'impose cependant dans ce cas, puisqu'une faiblesse de cette recherche réside dans le fait qu'on n'a pas contrôlé les soins donnés par les infirm~ères.

Les efforts supplémentaires que ces dernières ont alloués au premier groupe peuvent avoir interféré sur les résultats ob-tenus.

(38)

Les résultats de De château (1976) avec des "mères suédoises, corroborent ceux de Sousa et al. et ce, avec des contrôles plus sévères. De plus, à la différence de ses pré-décesseurs, il n'a séparé ses groupes qu'à partir du critère "contact précoce".

Les participantes étaient issues de la population blanche suédoise, son groupe expérimental en comptait 21 con-tre 19 pour le groupe contrôle.

Ayant bien contrôlé un grand nombre de variables se-condaires, la durée moyenne de l'allaitement au sein a varié de façon importante en faveur du groupe ayant eu un contact précoce. Les membres de ce groupe ont allaité 175 jours en moyenne, contre 108 jours pour le groupe contrôle.

Observation en situation de jeu libre

Les conclusions de De Château (1976) ne s'arrêtent cependant pas là. A l'aide d'un questionnaire et de l'observa~ tion d'une séance de jeu libre (10 minutes), trois mois après l'accouchement, il obtint les résultats suivants: les mères du groupe expérimental ont nourri leur bébé deux fois plus long-temps que les autres durant la nuit et les mères du groupe con-trôle ont rapporté plus de problèmes que celles du groupe expé-rimental avec l'alimentation nocturne. Enfin, les mères du

(39)

33

groupe contrôle ont reçu une aide plus prolongée que celles du groupe expérimental, suite à l'accouchement.

L'observation, pour sa part, révèle des différences significatives sur deux points: les membres des dyades ayant vécu un contact précoce passent significativement plus de temps en position face-à-face et à embrasser leur enfant .

..

Il ressort de ces observations, que les meres des deux groupes n'accordent pas une importance prioritaire aux mêmes points: celles du groupe contrôle portent davantage d'at-tention à la propreté de leur bébé, alors que les autres sem -blent plus préoccupées à "donner de l'amour".

De Château (1976) a également souligné des différen-ces entre les bébés des deux groupes: il note que ceux ayant vécu un contact précoce pleurent moins et sourient davantage que ceux du groupe contrôle.

Bien que provenant d'une culture différente aux pre-mières et en dépit du fait qu'il n'ait tenu compte que d'un contact précoce dans la division de ses groupes, ses résultats sont cohérents avec ceux obtenus par ses prédécesseurs et four-nissent un appui supplémentaire à l'hypothétique "période sen-sible maternelle".

C'est par les termes suivants que De Château (1976) conclut ses travaux:

(40)

Il est à noter que la seule différence entre les groupes contrôle et expérimental soit sur-venue dans les 30 premières minutes de vie, puisque toutes les mères ont eu leur bébé en-lacé dans un petit l i t près du leur à partir de la trentième minute jusqu'à environ deux heures

1suivant la naissance (De château, 1976, p. 83) . •

Contact précoce e~ développement physiologique

Voyons maintenant si le contact précoce et prolongé peut avoir une influence sur le développement physiologique des enfants.

Les résultats obtenus par Klaus et al. (1972) ne sont qu'à demi convaincants. Ils ont entrepris leur recherche dans deux cliniques différentes, mais les résultats obtenus dans la première n'ont pu se vérifier dans la seconde.

Au premier endroit, ils ont découvert une différence significative dans le gain de poids des enfants, en faveur du groupe expérimental (différence de 761 grammes entre poids moyens à six mois) .

Enfants prématurés

La recherche de Leifer et al. (1972) fournit d'au-tres informations sur l'impact du contact précoce mère-enfant

1 It should be stressed that the only difference between the con-trol and experimental groups occured in the first 30 minutes of life, since all mothers had their wrapped infants in a crib near their beds from 30 minutes of age to approximately 2 hours after birth.

(41)

35

dans le ,cas de naissances prématurées.

Ils ont comparé le comportement d'attachement mater-nel entre trois groupes: le premier, composé d'enfants prématu-rés n'ayant pas eu de contact avec la mère, le second, d'enfants nés prématurément, mais dont les mères ont pu les manipuler dans l'incubateur et participer aux soins les deux ou trois jours

suivant l'accouchement. Des enfants nés

à

terme, ayant eu un

contact avec la mère quatre

à

cinq fois par jour lors des repas, ont formé le troisième groupe.

L'analyse de variance des résultats cumulés selon la méthode "point d'échantillon" (relevé des cinq premières secon-des de chaque intervalle de quinze seconsecon-des) a mis en évidence certains résultats.

Ainsi, pour les sept comportements observés, aucune différence significative ne fut relevée entre les deux groupes d'enfants prématurés, lors des trois séances d'observation.

En ce qui concerne maintenant la différence entre le

groupe d'enfants nés

à

terme par rapport aux deux autres,

seu-le la durée du contact ventral et du sourire présentent des différences significatives entre les trois observations.

Dans la discussion, les a~teurs attribuent

à

cinq

(42)

l'interruption rapide de la grossesse a pu nuire au bon fonc-tionnement hormonal et physiologique; ensuite, le fait que les mères du premier groupe de prématurés prennent contact avec un enfant plus vieux; également que toutes les mères de prématurés aient manqué de préparation, vu le bouleversement des événe-ments; quatrièmement, les mères craignaient de voir mourir leur bébé et, en cinquième lieu, ce qui retient davantage notre at-tention, c'est que, bien que très différentes, les périodes de séparation postnatales (3 à 12 semaines contre 2 à 3 jours) vé-cues par chaque mère suffisaient déjà à affecter la nature du lien mère-enfant et de là, le comportement maternel.

Limites temporelles de la période sensible maternelle

Cette remarque nous amène à la question suivante: quelles~ sont donc les limites temporelles de la "période sen-sible maternelle"?

Pour répond~e à cette question, Hales et al. (1977) ont divisé 60 mères guatémaltèques en trois groupes égaux: dans le premier groupe (contact précoce), les mères ont eu un con-tact avec leur bébé durant les 45 premières minutes post-partum; dans le deuxième groupe (contact retardé), les mères ont échan-gé un contact identique, mais 12 heures après la naissance; en-fin, dans le troisième groupe, les mères n'ont pas eu de con-tact intime avec leur nouveau-né.

(43)

37

Une observation effectuée lors d'un allaitement 36

heures après la naissance, par une personne étrangère à la

di-vision des groupes, a porté sur les trois points suivants:

les comportements affectueux, ceux de maintien

à

proximité

ain-si que les soins administrés.

Des trois points examinés, on a relevé une différence significative uniquement au chapitre des comportements

d'affec-tion entre le groupe ayant vécu un contact précoce et celui

n'ayant vécu aucun contact.

Les mères du groupe "contact précoce" ont regardé

si-gnificativement plus longtemps leur bébé en position "en face" que les deux autres.

Malgré le fait qu'on n'ait noté aucune différence

significative dans deux d~s catégories de comportements

obser-vés, les résultats suggèrent que l'instant où survient le

pre-mier contact mère-enfant par rapport

à

la naissance, exerce

..

une influence sur le comportement maternel 36 heures apres.

Ces résultats fournissent un appui à l'hypothèse selon laquelle

l'effet optimal de la "période sensible maternelle" serait

si-tué

à

l'intérieur des premières minutes de la vie et que, dès

la douzième heure, l'effet du contact mère-enfant serait amoin-dri de beaucoup.

(44)

Distinction des variables

Nous arrivons maintenant

à

une étude qui tente d'iden-tifier quelle variable,le contact précoce ou la cohabitation, joue un plus grand rôle dans l'impact de la période sensible maternelle.

Constatant que ces deux variables étaient utilisées sans trop de discernement, Hopkins (1976) a tenté de faire la part des choses.

Il a divisé quatre groupes de la façon suivante: un groupe contrôle (pas de contact précoce), un groupe "contact initial" (45 minutes de contact dans la période postnatale im-médiate), un groupe "cohabitation" (dix heures de contact sup-plémentaire quotidiennement) et un groupe "contact initial et cohabitation" remplissant les normes des deux précédents groupes.

L'évaluation fut faite

à

partir de trois instruments de mesure: le Brazelton neonatal assessment scale, pour l'éva-luation des enfants, un questionnaire recueillant le témoignage des mères et une grille d'observation servant

à

examiner l'in-teraction mère-enfant durant l'allaitement.

L'examen des résultats laisse paraître des différences significatives entre les deux groupes ayant vécu un contact pré-coce et ceux n'ayant pas vécu ce contact dans l'échelle de

(45)

39

Lors de l'interprétation des résultats, on s'est rendu compte que le choix des variables dépendantes avait une influence sur les mesures relevées.

De façon plus détaillée, les principales différences

entre les groupes avec contact précoce et les autres sont les

suivantes: meilleure stabilité physiologique en réponse au

stress (p-'

o.

05), un sommeil plus profond (p.c:::

o.

05) et, de

l'o-pinion de leur mère, les enfants

à

"contact précoce" sont plus

difficiles

à

distraire (pLoO.OS). Hopkins (1976) observe que

ces enfants accordent moins d'attention visuelle

à

leur mère

et manifestent davantage de périodes sans communication que ceux du groupe contrôle.

Paradoxalement, lors des séances d'allaitement, les

nourrissons des groupes "contact précoce" ont regardé plus

lon-guement leur mère dans les yeux (p.c:::

o.

05) .

Pour Hopkins (1976), les constatations de cette étude

suggèrent que le contact mère-enfant,

à

l'intérieur des trois

premières heures suivant la naissance, entraine un ensemble de comportements de la mère et de l'enfant maximisant le contact

en situation d'allaitement. En deuxième lieu, les résultats

indiquent que le "contact précoce" et le "contact étendu" sont

différenciables quant

à

leurs effets, mais que la mise en

(46)

dépendantes et des méthodes de mesure utilisées.

Toujours selon Hopkins (1976), l'étude a fourni une

évidence additionnelle de la complexité de la relation entre

le nouveau-né et sa mère et, de plus, l'ensemble appuie

l'hy-pothèse de l'existence d'une période sensible maternelle.

Etude transversale ou étude longitudinale

Passons maintenant

à

une étude dont la contribution

a de particulier la remise en question de la formule d'étude

transversale au profit de la méthode longitudinale (Whitten,

1977). Malgré la ressemblance entre la problématique qu'il

propose et celle de Klaus et Kennell (1970), ses résultats ne

seront pas aussi éclatants que ces derniers et cela, selon lui, en raison de la "largesse" dont ont fait preuve ses prédéces-seurs dans le choix des participants.

Whitten (1977) a d'abord sélectionné deux groupes, un premier de 11 mères ayant vécu un contact précoce (premier

contact lors de la naissance et premier allaitement le premier

jour) et un second de 10 mères séparées de leur enfant à la

naissance pour diverses raisons (séparation variant entre 2

et 14 jours). Les groupes sont équivalents quant à une

multi-tude de contrôles secondaires.

Il s'est ensuite attaqué aux trois préoccupations

(47)

41

1. Déterminer la durée des effets observés chez la mère et l'enfant suite à un contact précoce. 2. Examiner l'échantillonnage utilisé par certains

chercheurs qui,

à

son avis, ne serait pas toujours représentatif de la population visée.

3. Evaluer la nature et l'étendue de quelques diffé-rences dans l'interaction subséquente mère-enfant.

A l'intérieur des nombreux contrôles effectués

à

3 semaines, puis

à

1, 2, 3, 4, 6, 7 1/2, 9, 10 1/2 et 12 mois, l'~uteur examine d'une part la communication dans la dyade et, d'autre part, les futures interactions de la mère et de l'enfant avec les objets les entourant.

L'évaluation de la communication précoce a permis à Whitten (1977)" de relever des distinctions

à

peu près

similai-res

à

celles de ses prédécesseurs, avec la différence cepen-dant que ces effets s'estompent dès les troisième et quatrième mois.

Pour Whitten (1977), ou bien les différences entre les groupes disparaissent de façon saisissante entre deux et trois mois post-partum, ou bien les mesures utilisées ne ren-dent pas justice aux caractéristiques du développement de la relation

à

cette période tardive.

(48)

Les résultats et interprétations des interactions avec

,

les objets demeurent plus mitigés. En raison du développement moteur des enfants, on a mené les expériences

à

partir du qua-trième mois seulement. Les mères du groupe "séparés

à

la nais-sance" ont donné le jouet

à

l'enfant plus fréquemment que les autres, alors que l'enfant avait quatre mois, tandis que l'in-verse est survenu

à

l'âge de six mois.

Whitten (1977) tente d'expliquer cela en écrivant qu'alternativement, il pouvait y avoir une différence dans le niveau d'avancement des bébés, lequel induirait des stratégies différentes de la part des mères.

De façon générale, il semble que l'étude longitudina-le associée

à

une sélection différente des participants, con-duise

à

un effet moins durable de la période sensible maternel-le dans l'interaction mère-enfant, tout au moins pour maternel-les points mesurés.

A la lumière de cette récente étude, il semble que ce ne soit pas l'existence de la période sensible maternelle qui devrait faire l'objet des futurs débats, mais plutôt la sévé-rité et la durée de son impact sur l'interaction et l'attache-ment mère-enfant.

(49)

Hypothèses

Suite au relevé des études précédentes, voici nos hypothèses:

Hypothèse 1:

Il n'existe pas de différence significative dans

43

les comportements de relation mère-enfant, tel que perçu

à

travers notre grille d'observation, entre un groupe dont les mères ont nourri leur enfant au biberon et un autre dont les mères ont nourri leur enfant au sein, alors que toutes ont vécu le traite-ment habituelletraite-ment appliqué en milieu hospitalier.

Hypothèse 2:

Il n'existe pas de différence significative dans les comportements de relation mère-enfant, tel que perçu

à

travers notre grille d'observation, entre deux grou-pes dont les mères ont nourri leur enfant au sein alors que les membres du premier groupe ont suivi le traitement habituellement appliqué en milieu hospi-talier et que ceux du second groupe ont eu un contact intime précoce et ont cohabité avec leur enfant

(50)
(51)

Schéma expérimental

Sujets

Nous avons tenté d'éviter d'être confronté

à

la va-riable "réaction du jeune enfant à la personne étrangère" telle que décrite par Thérèse Gouin-Décarie dans son volume du même titre (1972).

A partir de l'exhaustif relevé de littérature effec-tué, l'auteur situe l'apparition de la réaction entre 6 et 13 mois, son moment d'intensité maximale aux alentours de 12 1/2 mois et son déclin après la première année de vie.

Il semble que cette variable ait pu être évitée, puisque l'âge des enfants participant à l'étude variait en-tre trois et six mois ( + ou - 10 jours). On peut aussi indi-quer l'absence complète de réactions craintives face aux expé-rimentateurs, de même qu'au lieu étranger tout au long de l'expérimentation.

De façon plus précise, la présente étude veut compa-rer les interrelations mère-enfant entre les trois groupes illustrés dans le tableau suivant:

(52)

Allaitement au biberon

Allaitement

au sein

Tableau 4

Distribution des groupes

Démarche habituelle d'hôpital groupe 1 Ihypothèse 1 Contact précoce et cohabitation mère-enfant groupe 2 ~(---~) groupe 3 hypothèse 2

Groupe 1: Cinq couples mère-enfant, dont les enfants furent nourris au biberon et ayant suivi la démarche habi-tuelle des milieux hospitaliers.

Groupe 2: Cinq couples mère-enfant, dont les enfants furent nourris au sein et ayant suivi la démarche habituelle des milieux hospitaliers.

Groupe 3: Cinq couples mère-enfant, dont les enfants furent nourris au sein, ayant eu un contact post-partum pré-coce et ayant cohabité durant le séjour

à

l'hôpital.

Toutes les données amassées sur les participants par le biais du questionnaire sont condensées dans l'appendice A.

Définitions opérationnelles des variable~

Voici, de façon plus détaillée, la définition des différents termes employés dans la division de nos groupes:

(53)

47

Allaitement au biberon:

Allaitement des nouveaux-nés au biberon par la mère et les infirmières,

à

raison de six

à

sept fois par jour.

Allaitement au sein:

Allaitement des nouveaux-nés au sein par la mère

à

,

raison de six a sept fois par jour ou bien au besoin de l'enfant.

Démarche habituelle d'hôpital:

Suite

à

l'accouchement, on montre l'enfant

à

sa mere, ,

on lui laisse parfois toucher, mais aucune mère des deux premiers groupes n'a eu de contact intime prolon-gé ou n'a nourri sur la table d'accouchement.

Par la suite, on mène l'enfant

à

la pouponnière et on le rapporte

à

la mère uniquement pour les repas

(six ou sept fois par jour). Les femmes des groupes ont rapporté avoir donné le premier repas

à

leur en-fant au minimum quelques heures après l accouchement et au maximum deux jours suite à la naissance.

En dehors des périodes de repas, le bébé demeure

à

la pouponnière où il se trouve sous les soins des

in-firmières, cela durant toute l'hospitalisation (de

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