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Submitted on 1 Jan 1933
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Description d’un appareil de mesure de substances
radioactives ne nécessitant pas la connaissance précise
de la position de la substance
A. Piccard, L. Meylan
To cite this version:
DESCRIPTION
D’UN APPAREIL DEMESURE
DESUBSTANCES RADIOACTIVES
NENÉCESSITANT
PAS LACONNAISSANCE
PRÉCISE
DE LAPOSITION
DE LA SUBSTANCE Par A. PICCARD et L. MEYLAN.
Laboratoire de
Physique Polytechnique.
Université libre de Bruxelles.Sommaire. - L’appareil comprend une chambre d’ionisation formée de deux plaques
planes,
parallèles, de grande surface. Sur la plaque supérieure on pose un écran de plombd’épaisseur
constante. La préparation à mesurer se place sur la plaque de plomb en soncentre. L’influence d’un petit déplacement de la préparation sur le résultat de la mesure
est d’autant plus faible que la plaque de plomb est plus épaisse. Avec un écran de plomb
de 1 à 2 cm. d’épaisseur, un déplacement de la préparation de 4 cm. dans toutes les direc-tions produit une variation du courant d’ionisation mesuré plus petite que 2 à 3 pour mille.
Donc, dans ces conditions, une incertitude de 4 cm. sur la position de la substance radio-active ne peut causer qu’une erreur de mesure plus petite que 2 à 3 pour mille.
,~
Un laboratoire de mesure de substances radioactives estquelquefois appelé
à mesurerdes
préparations
pourlesquelles
il estimpossible
de déterminer exactement laposition
de la substanceradioactive,
cette indéterminationpouvant porter
sur un volume deplusieurs
cm3parfois.
Lesdispositifs
ordinaires de mesure ne conviennent pas dans cescas-là,
carils
exigent
toujours
la connaissance de la distance de lapréparation
à la chambre d’ioni-sation.La chambre d’ionisation que nous allons décrire est destinée à combler la lacune que
nous venons de
signaler.
9 .
Soit (fig.
i)
une chambre d’ionisation formée par deuxplaques
(Si,
S~) planes,
paral-lèles,
degrande surface,
et distantes dequelques
centimètres seulement.Soit P un écran deplomb, d’épaisseur
constante et couvrant entièrement la chambre constituée parS,
Soient 0 et 0’ deux
positions
de la substance à mesurer.’
Soit 0’ R’ un rayon
provenant
de la substanceplacée
en0’,
0 R un rayonparallèle
provenant
de lasubstance,
placée
cette fois en 0. Le parcours de ces rayons est lemême,
dans le
plomb
et dans lachambre,
ils ionisent donc de la mêmefaçon
(en
supposant
négli-geable l’absorption
dûe àl’air).
On voitqu’à
chaque
rayon émanant de 0’ et traversantl’épaisseur
totale de lachambre,
correspond
un rayonparallèle
émanant de 0.Ces
rayons106
sont
compris
dans les deux cônes OCn et 0’C’D’. En dehors de ces deuxcônes,
on netrouve-plus,
pourchaque
rayon émis dupoint
0 un rayonéquivalent
émis de0’;
tandis que lesrayons émis de
0,
à l’extérieur de 0 C et 0 D traversent encore entièrement lachambre,
lesrayons
parallèles
émis de 0’ ne la traversent quepartiellement
ou pas du tout.On voit dont.‘
que la variation de l’ionisation mesurée dans la chambre
S,
S2,
quand
la substance passe de 0 en 0’ est donnée par la différence de l’ionisation dûe aux rayonsqui
passent
respective-ment à l’extérieur de 0
C,
0 D etQ’ C‘,
0’ D’"Si
l’angle
d’incidence de 0 C et de 0 D sur la surface de la chambre estgrand,
etl’épais-seur de l’écran de
plomb grande,
les rayonspassant
à l’extérieur de 0 C et 0 D traversentune
épaisseur
deplomb
suffisammentgrande
pourqu’ils
soient presqueentièrement
absorbés et n’ionisent que faiblement.Dans ce cas, la variation de l’ionisation mesurée dans.
la
chambre,
quand
la substance passe de 0 en 0’ est donc faible.Le calcul montre que, pour une distance 0 0’ de
quelques
centimètres,
si l’ondésire-n’avoir
qu’une
variation d’ionisationplus petite
que 1 pour100,il
faut utiliser une chambre d’une surface relativement considérable et un écran deplomb
assezépais.
Aplus
forteraison,
la variation de l’ionisation est-ellenégligeable quand
la substance estdéplacée
laté-ralement sur la surface(’~.
Notre but a été de réaliser une telle chambre d’ionisation.
Nous donnons
figures
2, 3
et4,
les résultats obtenus avec une chambre de 1 m$ désurface,
conforme au schéma 1.Fig. 2. - Courbe a. Ecran de 0,4 cm Pb + 0,9 cm Fe.
Les
plaques
Si S2
sont constituées par deux tôles de fer de0,9
cmd’épaisseur,
distantesde 4 cm.
Nous avons
pris
comme- électrode une tôle d’aluminium de 2 mmd’épaisseur,
placée
au centre de la chambre et reliée à un électromètre à fil.’
La saturation est aisément obtenue à 100
V,
environ. Il faut avoir soin defermer
le&côtés de la chambre par de la feuille de
plomb
dequelques
mm pourempêcher
l’entrée ditrayonnement secondaire,
spécialement important
si des substances àpoids atomiques
Les essais ont été faits avec des écrans de
plomb
de0,4
cm;1,0
cm et2,0
cm. L’écrantotal était donc : -. ,
,
pour la courbe a,
figure 2 :
0,4 cm
Pb+
0,9
cmFe,
pour la courbe
b,
figure
3 :1,0
cm Pb+
0,9
cmFe,
pour la courbe c,figure 4 :
~~,0
cm Pb+
0,9
cm Fe.1~’ig. 3. - Courbe 6. Ecran de 1,0 cm Pb + 0,9 cm Fe.
La substance a été
graduellement
éloignée
de la surface duplomb.
Nous avonsporté
en abscisses les distances de la substance à l’écran deplomb (dist.
00’) et
en ordonnées lescourants
d’ionisation
correspondants.
Nousindiquons également
sur lafigure
la valeur dui pour 100 de l’ionisation.
On
voit,
par la courbe a,qu’un
écran de0,4
cm Pb+
0,9
cm Fe donne encore unevariation de l’ionisation de i pour iL)0 sur une distance de 4 cm.
Par
contre,
avec1,0
cm Pb+
0,9
cmFe,
la variation est de l’ordre de 1 pour 1000 sur une distance de 3 cm(courbe
b).
Avec
2,0
cm Pb et0,9
cm Fe(courbe c),
on n’observe aucune variationappréciable
del’ionisation sur une distance de 6 cm et la variation de 1 pour 100 n’est obtenue
qu’après
10"em.
--Pratiquement,
l’écran de1,0
cm Pb~-
0,9
cm Fepeut
être considérédéjà
commesuf-fisant,
puisque
une indétermination de 4 cm sur laposition
de la substance radioactiveentraîne une erreur d’au
plus quelques
pour 4 000.Il y a
quelques
remarques à faire concernantl’emploi
de cette chambred’ionisation.
Premièrement,
vu lagrande
capacité électrostatique
de la chambre(environ
800cm)
etl’absorption
à l’intérieur duplomb,
la sensibilité de cedispositif
est limitée.La
précision
des mesures, pour les faiblespréparations,
estégalement
limitée du fait que l’ionisationspontanée
est relativementconsidérable,
car le volume de la chambre estde 40 dm3.
_En
pratique,
il estimpossible
de mesurer avecprécision
dEspréparations plus
faiblesque
quelques
mg de Ra El.Les
conditions?de
filtrage
despréparations
sont différentes de celles que l’on admethabituellement
et la détermination exacte del’absorption
dûe,
soit auxparois
del’appareil
108
1
En
effet,
d’unepart
l’écran deplomb correspond
à un filtreprimaire
variable suivantles
directions,
passant
de 1-2 cm àplus
de 15 cm et l’on sait que les correctionsd’absorption
dépendent
del’épaisseur
du filtreprimaire employé.
,>
Fig. ~. - Courbe c. Ecran de 2,0 cm Pb + 0,9 cm Fe,
D’autre
part,
lerayonnement
de lapréparation
est utilisé dans unangle
solide d’à peuprès
9-r. Il en résulte que le filtre constitué par laparoi
del’appareil
et par la substance estégalement
très variable suivant la direction durayonnement
etl’absorption
qui
enrésulte,
difficile à
estimer,
peut
être assez différente de celle que l’onprévoit quand
lerayonnement
est utilisé dans unangle
solidepetit,
comme c’est le cas dans lesdispositifs
habituels.En
résumé,
pour uneappréciation
exacte desabsorptions,
il faut déterminer les constantesd’absorption qui correspondent
aufiltrage
primaire
dû à l’instrument et aux conditions danslesquelles
lespréparations
sontmesurées,
cequi
devrait du reste être faitpour
chaque
instrument de mesure deradium,
car on sait que les constantesd’absorption
sont fonction dudispositif
utilisé.Ce travail a été rendu
possible gràce
àl’intervention
de la Fondation Tassel."
Manuscrit reçu le 2 février 1933. .