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Submitted on 1 Jan 1909
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To cite this version:
B. Szilard. Sur un appareil destiné à la mesure de la radioactivité. Radium (Paris), 1909, 6 (12), pp.363-366. �10.1051/radium:01909006012036300�. �jpa-00242383�
Sur un
appareil
destiné à la mesure de la radioactivitéPar B. SZILARD
[Faculté des Sciences de Paris. - Laboratoire de Mme CURIE.]
Certaines recherches de radioactivité ne peuvent
ètre effectuées que sur place; ces essais nécessitent alors des dispositifs qui, tout en étant précis et très
sensibles, doivent être transportables sans inconvé-
nient. Vu la haute importance de ce genre de déter- mination, la construction d’un appareil satisfai-
saint m’a paru utile, les conditions imposées
par un tel appareil étant assez nombreuses.
Dans l’appareil que j’ai imaginée le principc
de la mesure est le même que celui qui est uti-
lisé d’habitude et qui consiste à étudier la dé-
charge d’un système charge d’électricité, sous l’influence de la conductibilité acquise par l’air
sous l’action du rayonnement radioactif. Au contraire le principe du système chargé d’élec-
tricité diffère essentiellement de celui des autres
appareils actuels. L’index de la charge du sys- tème consiste en une aiguille rigide tournant le long d’unc échelle fixe et placée symétrique-
ment dans une boite métallique de formc cjlin- drique.
Description de 1"appareil.
Une boîte cylindrique en métal B (fig. 1,2)
est traversée en son milieu par une bande mince
en ambre 1 (fig. 2,5). Cette bande porte en son
milieu une pointe très fine P recevant une aiguille
aimantéc A très légère.
L’aiguille est encadrée par un ruban métal-
lique R très fin relié électriquement avec elle de
telle sorte que tout l’ensemble forme un systèmes
isolé au milieu de la hoite.
Le dessus de la boite est conslitué par une
glace Y portant un cadran divisé circulaire et
transparent. Pour éviter les erreurs de parallaxe,
la lecture se fait au moyen d’une lentille 0 dont l’aberration sphérique est corrigée et qui est placée au-dessus du couvercle et dans l’axe de l’ai-
guille. C’est dans lc méme but que la glace qui a une épaisseur suffisante, porte sur chacune de ses faces
un réticule dont les traits doivent se superposer lors- que l’oeil est exactement placé dans le prolongement
de l’axe.
Le dessous de la boite porte à l’extérieur trois
pointes très aiguës C, permettant de la fixer rigoureu-
sement dans une position bien déterminée, assurant
son immobilité pendant l’ouverture ou la fei-meture 1. Construit par 3DI. Ducretct et Roger.
d’une portion latérale de la paroi L servant à intro-
duire un disque recouvert de la substance al étudier.
Le fond F de la boite est démontable et peut être relll- placé par d’autres dispositifs qui seront décrits plus
loin.
Fig.2.
Fig. l, 2 et j.
Pour le transport, le bras qui porte la leiltlllc U se
plie directement sur l’appareil (fig. 1
Sur le cùté, la boite porte un tube ’l’ (fig. 2) 1 isolé de la masse; dans l’intérieur de ce tube on
peut faire glisser une tige D, qui vient bloquer l’ai- guille, quelle que soit on orientation. Cette même
tige est utilisée pour amener la charge à l’aiguille de
1. extérieur sans ouvrir la boite.
Étude des détails de l’appareil.
La force antagoniste du sterne employé est l’urÎen-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01909006012036300
et en équilibre avec l’effet dû r. la charge électrique à chaque instant donné. Pratiquement, on peut ad-
mettre que lorsque l’aiguille peut être dirigée dans le
même plan que son cadre, la charge électrique du système est égale à zéro. Ce zéro ne dépendant alors
que de la direction du méridien magnétique peut être considéré constant pour chaque mesure dont la durée
par rapport aux oscillations magnétiques cosmiques
de ce genre est relativement courte, et par consé- quent l’influence de ce dernier phénomène parait négligeable.
C’est encore la variation de l’intensité du champ
terrestre 1 qui pourrait modifier les constantes du sys- tème ; il est alors avantageux, outre que l’aiguille
est très légèrement aimantée, de réduire en partie
les effets de l’intensité du champ terrestre. C’est dans
ce but que le fond de l’appareil et sa partie supérieure
constituée par une bague bien uniforme et homo-
gène portant le verre divisé sont en fer doux, plu-
sieurs fois et très soigneusement recuit.
La sensibilité de l’appareil dépend d’une certaine façon de la masse et respectivement de l’aimantation de l’aiguille; si l’on veut alors opérer couramment
sur des substances dont l’activité est relativement forte, on peut remplacer l’aiguille par une autre, plus
fortement aimantée et présentant une plus grande
masse. En ce cas la capacité du système et le poten- tiel se trouvent modifiés; l’augmentation du premier
facteur permet de pouvoir poursuivre l’aiguille en ren-
dant la chute moins rapide; le second facteur permet d’obtenir la saturation du courant dont le potentiel
doit être. relativement élevé pour des activités très fortes.
La chape de l’aiguille est en acier très dur, et elle repose sur une pointe très fine en acier. L’aiguille est
tellement légère, qu’en étudiant ses allures de dépla-
cement, aucune irrégularité sensible due au frotte-
ment n’a pu être observée.
La forme du système chargé a été choisie de telle
façon que l’aiguille soit sensible à la charge et non
pas au volt, et que le systèlne tout entier ait une ca-
pacité aussi faihle quc possible. Ces circonstances assurent une haute sensibilité.
Le potentiel de la charge du système chargé est déjà
élevé lorsque la déviation arrive à 1 j degrés : le cou-
rant de saturation est dès lors largement atteint
paur toutes les activités mesurables dans l’appareil.
Le système chargé est symétriquement placé dans
sa cage : les erreurs possibles dues à un des bras du
système doivent être automatiquement compensées
par l’autre bras.
L’isoiant qui porte le système chargé est en ambre.
1. L’intensité du champ horizontal terresire a deux maxi- mums : à 10 h. du matin et à 6 h. de l’après-midi. La valeur
de ces oscillations est de 1 u 4 pour mille, suivant l’époque.
spontanée du système ne peut plus être diminuée, ce qui prouve que la fuite due à l’isolant peut être négli- gée par rapport ii celle due à l’air .
L’aiguille se trouve toujours alnortie grâce à sa légèreté et à sa formc.
Les dimensions de l’appareil sont fortement ré-
duites, soit 65 mm de hauteur et 95 °nm de diamètre;
la rigidité de l’aiguille ainsi que son système de calage
assurent la transportabilité parfaite de 1°appareil.
Mode d’emploi.
L’appareil est toujours prêt soit pour le transport,
soit pour faire des mesures.
La mesure consiste à étudier la vitesse de chute
spontanée de l’aiguille, puis la vitesse de chute effec-
tuée sous l’influence d’une substance prise comme
étalon et de comparer les données de ces mesures avec la chute opérée sous l’influence de la matière a étudier.
Avant toute mesure, on place l’appareil convenable-
ment éclairé, dans la position du zéro, donnée par la direction du méridien magnétique, en retirant la tige
calante D et tournant la cage de l’appareil jusqu°a ce
que l’aiguille A et le cadrc R qui l’entoure se trou-
vent dans le mêlne plan. On appuie ensuite l’appareil
contre la table; l’appareil se trouve ainsi complète-
ment fixé, grâce aux trois pointes C qui sont dispo-
sées sous le fond. Il est évident que l’appareil ne doit posséder aucune charge pendant qu’on l’oriente dans la position du zéro. On ramène ensuite la tige calante
dans sa position primitiv e et on touche avec un bàton
d’ambre préalablement frotté la tige en métal D qu’on
retire ensuite complètement par son manche en ébo- nite; le système se trouve alors chargé et l’aiguille
déviée. Les mesures se font alors par les méthodes
connues.
Appareils complémentaires.
Lorsque l’objet de l’étude est autre chose que la
simple mesure d’un solide, l’appnreil peut se placer, grâce à son fond démontable, sur un instrument de
déperdition quelconque.
Pour l’étude de radiation b ou y ou, en général
pour avoir une chambre d’ionisation plus grande, on
dévisse le fond F (fig. 1) de l’appareil en le renipla-
çant par un cylindre de rallonge N (fig. 4) et on
revisse le fond de l’appareil a l’autre extrémité. En même temps on prolonge le système de mesure au
moyen d’une tige métalliclue descendant à l’intérieur du cylindre (fig. 4). Ce cylindre s’ouvre de la même
façon que l’appareil non allongé.
L’appareil peut aussi être employé comme voltmètre statique.
Flg. 1.
A cet effet, après avoir démonté le fond F, on y substitue le cylindre D (fig. 5) et remonte le fond
a l’autre extrémité de celu:-ci.
L appareil dont le fond a été dé-
vissé peut être facilement adapte
avec son raccord spécial sur un
condensateur u gaz (fig. fi).
Ce condensateur est construit de telle sorte qu’on peut le relier a
l’appareil de mesure sans l’ouvrir.
,L’appareil se monte en dessus, après en avoir retiré le bouchon de
protection L et vissé à sa place un
raccord spécial J qui est muni du
dessicateur G.
Le condensateur est constitué par
un cylindre de cuivre fermé aux.
deux extrémités, portant au milieu
de son couvercle un bouchon d’am- bre K, traversée par la tige de déper- dition, cette tige descend presque
jusqu’au fond du cylindre. A la partie supérieure, cette tige se pro-
longe au-dessus du bouchon d’ambre en E, et vient
faire contact sur le système de mesure. Le bouchon
d’ambre K est isolé du couvercle F du condensateur au moyen d’un anneau de garde composé d un tube d’ébonite Q et d’un cylindre métalliclue Y : celui-ci
Fig. 5.
est disposé de telle façon qu’on puisse l’extraire sim-
plement afin de procéder a son nettoyage s’il v a lieu. Le bouchon a d’ailleurs une surface isolante considérable qui le met a l’ahri des mauvais effets der l’humidité.
Le cylindre porte deux robinets métalliques H et Il’, servant à l’introduction des gaz et il est presque
complètement entouré d’un autre cylindre métallique M, isolé du précédent; il porte lui-même trois
pointes très aiguës disposées sous son extrémité infé- rieure pour lui assurer une position stable.
Le second cylindre, ainsi que le couvercle F du pure-
Fig. 6.
niier et le dispositil’ porté par lui, sont entièrement démontables. Il n’y a ni cuir, ni colle, ni maaic pour
Fig. 7.
hermétique, qui est
d’ailleurs parfaite.
Le dispositif de ce
condensateur permet
d’employer l’appa-
reil de deux facons différentes : soit
comme d’habitude,
en étudiant la chute du système chargé (et en ce cas on relie
les deux bornes bb’
cntre elles et avec
la cage de l’appareil de mesure), soit grâce à l’emploi de
l’anneau de garde et
rieur en contact par la borne b’ (la borne b et la
cage de l’appareil doit être alors à terre) avec une pile à haute tension et alors on étudie l’augmen-
tation de la charge du système acquise à travers
la masse de gaz ionisé.
Pour l’étude des eaux minérales il est très avanta- geux d’employer le dispositif transportable de la fig. 7
construit en cuivre. lequel est adapté sur un réci- pient quelconque et sert de réfrigérant très puissant lorsqu’on chauffe l’eau à l’ébullition pour en extraire les émanations.
J’exprime toute ma gratitude à Mme Curie d’avoir bien voulu mettre à ma disposition toutes les res-
sources de son lahoratoire.
[Reçu le 25 novembre 1909. ]
Dissymétrie
depositions
descomposantes magnétiques
rencontréedans
les spectres
debandes
d’émissionPar A. DUFOUR
[École Normale Supérieure. 2014 Laboratoire de physique.]
Avant d’indiquer quelques résultats que j’ai oh-
tenus en poursuivant mes recherches sur les spectres
de handes d’émission étudiées dans le champ magné- tique, je voudrais dire un mot - bien que les ques- tions de priorité m’intéressent moins que les expé-
riences elles-mêmes - sur les deux réclumations que présente M. J. Becquerel 1, l’une pour lui et l’autre pour M. Voigt.
Sur le premier point, je ferai remarquer quc dans
mon précédent travail, qui se rapporte, comme l’in- diquent son titre et ses conclusions, à des raies d’émission, j’ai cité intégralement la phrase où
M. J. Becquerel avait signalé, antérieurement à mes
recherches, la dissymétrie de positions observée lon-
gitudinalen1ellt d’une bande d’absorption. j’avais
donné l’indication bibliographique se rapportant à
cette observation antérieure‘-’.
En ce qui concerne lI. Yoigt, M. Becquerel recon-
nait lui-même que j’ai cité - sans insister également,
il est vrai, sur les deux - les deux sortes de théories de M. Voigt, applicables à des cas différents. Je re-
connais très volontiers que M. Voigt prévoyait, mémo
1. l.p na lium. 6 1909), 327.
2. Le Radium. 6 1909 304 (en note).
dans le cas de l’observation longitudinale, la dissy-
notrie de positions dépen Jante du champ, cumlne le
montre le passage du livre de M. Voigt reproduit par M. J. Becquerel.
Mais puisque VI. J. Becquerel le citait, il aurait dû le citer plus complètement et donner la phrase qui
suit immédiatement le point où il s’arrête 1 et dans
laquelle M. Voigt déciare ne pas entrer dans le do",-
tail, parce qu’il considère ces dissymétries comme toujours faibles et même douteuses 2. Il Y avait- donc
quelque intérêt à les établir expérimentalement, aussi
bien dans le cas des spectres d’émission que dans le
cas des spectres d’absorption, ceux-ci étudiés par M. J. Becquerel.
Si j’ai insisté davantage sur la théorie de la dissy-
métrie du triplet donné par 1B1. Voigt, c’est parce que c’est actuellement la seule raison -- et c’est une
raison théorique -- de douter de la généralité de la
relation entre les phénomènes obtenus dans les deux modes principaux d’observation du phénomène de
1. Le Radium. 6 190.ql, 328 (en note).
2. Voici cette phrase (( V’ir wollen diese hier nicht naher aus
führen, zumal die,e jhssymdnen nach der Erfalrung immer
schwach llnd hanfig’ sogar zweifelhaft sind » Magnetooptik, p. 239.