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Description d’un appareil de diffusion centrale des
rayons X destiné à la mesure des intensités à une échelle
absolue
V. Luzzati, J. Witz, R. Baro
To cite this version:
141 A.
DESCRIPTION D’UN APPAREIL DE DIFFUSION CENTRALE DES RAYONS X
DESTINÉ A LA MESURE DES INTENSITÉS A UNE ÉCHELLE ABSOLUE
Par V.
LUZZATI,
J. WITZ et R. BARO(1),
Centre de Recherches sur les Macromolécules, Strasbourg.
Résumé. 2014 On décrit un dispositif pour l’étude de la diffusion des rayons X aux petits angles, en rayonnement rigoureusement monochromatique, à collimation linéaire, et avec détection par
compteur de Geiger. Les mesures absolues sont effectuées par comparaison directe des intensités
diffusées et de l’énergie du faisceau incident, ce dernier atténué par des filtres étalonnés. On dis-cute la technique, on analyse la précision des résultats.
Abstract. 2014 An
X-ray small-angle scattering apparatus is described, using a bent quartz
focuss-ing monochromator, operating with linear collimation, and a Geiger counter. Absolute intensity
measurements are performed by comparing the scattered intensities with the energy of the
inci-dent beam. Carefully calibrated filters are used in order to measure the incident beam. Dis-cussion of the experimental technique and analysis of the accuracy of the results.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE SUPPLÉMENT AU N" 10.
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 24, OCTOBRE 196~~ PAGE
Introduction.
--Dans l’étude de la diffusion centrale des rayons X on détermine d’ordinaire
seulement la distribution
angulaire
de l’intensité diffusée : l’échelle est dite absoluelorsque
l’inten-sité diffusée est mesurée en fractiond’énergie
incidente. Dans lepremier
casl’expérience
permet
d’atteindre certainsparamètres géométriques,
aux-quels s’ajoute,
dans le deuxième cas, un ensemble deparamètres
relatifs à la distribution de la den-sitéélectronique, qui
présentent
souvent un intérêt considérable.Toutefois,
lesexpériences
à l’échelle absolue ontété rares dans le
passé (Guinier
etFournet, 1955 ;
Kratky,
1960),
car ellesposent
unproblème
diffi-cile : la mesure
précise
d’intensités dont lerapport
peut
atteindre 106.L’expérience
acquise
avec la chambre de diffusion centrale décrite dans une noterécente
(Luzzati
etBaro, 1961)
nous aencouragés
à essayer de résoudre ceproblème
en atténuant le faisceau incident avec des filtresétalonnés,
pour le rendre d’intensitécomparable
à celle du faisceau diffusé. Cettetechnique
nepeut
êtreemployée
quelorsque
lerayonnement
estrigoureusement
mono-chromatique,
et dans des conditions de collimationjudicieusement
choisies.Nous décrivons dans cette note le
dispositif
pourmesures absolues que nous avons mis au
point.
Cetappareil
dérive de la chambre décriteprécédem-ment
(Luzzati
etBaro, 1961),
dont il conserve lescaractéristiques
essentielles,
et notamment le sys-tème de collimation. Le filmphotographique
esttoutefois
remplacé
par uncompteur
deGeiger,
cequi
améliore laprécision
des mesures et étend lagamme d’intensité
qu’on
peut
explorer
au cours d’uneexpérience.
(1) Adresse actuelle : Collège
Scientifique
Universitaire,Metz.
Description
del’appareil.
- Placésdevant le choix entre conserver le
montage
mécanique
de la chambre à détectionphotographique (Luzzati
etBaro, 1961),
eny_ajoutant
uncompteur
et sonFIG.1, -
Photographie du goniomètre pour la diffusion
centrale, avec schéma de principe.
X : tube de rayons X ; 1VI : monochromateur ; f 1: -.
fente qui définit l’ouverture du faisceau incident ; f2 : fente qui arrète la diffusion parasite par les lèvres de f 1;
S : échantillon ; f, et f4 : fentes du compteur ; F : filtre
calibré ; C. G. : Compteur de Geiger.
142 A
mécanisme de
balayage,
ou utiliser ungoniomètre
àcompteur
deGeiger,
et luiincorporer
le mono-chromateur et lesystème
defentes,
nous avonsopté
pour la deuxième solutionqui
présentait
pour nousquelques
avantages
d’ordrepratique.
L’appareil
estreprésenté
dans lafigure
1. La source de rayons X(X
dans lafigure
1)
est un tubeà
foyer
fin(0,4
X 8mm2),
à anticathode de cuivre.Le
faisceau,
à la sortie dutube,
est reçu par le monochromateurM,
qui
focalise lerayonnement
monochromatique
sur la fente d’entrée ducomp-teur
f 3
(le
goniomètre
étant àl’angle 0).
Une pre-mière fentef 1
limite l’ouvertureangulaire
dufais-ceau ; une deuxième fente
f 2
arrête la diffusionparasite
diffusée par les lèvres def 1.
L’échantillonS,
sous forme de
plaquette
plane, perpendiculaire
aufaisceau,
est monté sur l’axe de rotation dugonio-mètre. La fente
f 3
limite l’ouverture du faisceaureçu par le
compteur
et définit la résolution angu-laire : la fentef 4
atténue lerayonnement
parasite
(voir
plus
loin).
Les filtres étalonnés(F),
montéssur des tirettes
amovibles,
peuvent
s’intercaler dans lefaisceau,
à l’entrée ducompteur,
portés
parune
glissière qui
peut
recevoirjusqu’à
trois tirettes.Il convient de décrire
plus
en détail certainescaractéristiques
de cetappareil :
lesfiltres,
et leurétalonnage,
seront discutés auchapitre
suivant.MONOCHROMATEUR. - Le faisceau issu du
mono-chromateur doit contenir seulement la raie
j~Xi,
à l’exclusion deKOC2,
car la distance entre les deuxraies,
sur leplan
defocalisation,
estgrande
parrapport
aux écarts que l’on a à mesurer dans lesexpériences
de diffusion centrale. Onpeut
obtenir ce résultat par lesréglages mécaniques
dumono-chromateur,
à condition que lefoyer
du tube soitfin, régulier,
etstable,
et que la lame et la pressedu monochromateur soient d’une excellente
qualité.
STABILITÉ. - Lemontage
mécanique,
surtout de l’ensembletube-monochromateur,
doit êtrerigide,
et l’alimentation du tube doit être stabilisée. Il estévidemment nécessaire d’éviter de
trop
grandes
variations de latempérature
ambiante. Dans nosexpériences
de routine les fluctuations d’intensité du faisceau incident restent inférieures à 1%
pendant
au moins 24 heures.COLLIMATION. - Le faisceau incident doit être
long
ethomogène,
sur leplan
defocalisation,
pourjustifier
le traitementthéorique
des aberrations de collimation par le cas limite d’un faisceau infi-nimentlong
et étroit(Luzzati, 1960).
Dans nosmontages
lalongueur
du faisceauincident,
sur leplan
def 3 (fin.
1),
esttoujours
plus
grande
que35 mm :
f la
distance de l’échantillon àf 3
est engénéral
voisine de 10 cm.FENTES. - Les lèvres des fentes
(surtout
def 2)
doivent être usinées avecsoin,
de manière à éviterles
phénomènes
de réflexion totale : nous avons utilisé desplaquettes
entantale,
polies,
et montées selon leprocédé
décrit dans la noteprécédente
(Luzzati
etBaro, 1961).
Nous avonsadopté
desfentes à ouverture
symétrique,
montées sur un chariot à queued’aronde,
et orientables parrapport
au
faisceau ;
les mécanismes d’ouverture et dedé-placement
des fentes sont sensibles etfidèles,
avec uneprécision
meilleure que0,01
mm.ÉCHANTILLON.
-Lorsque
l’échantillon estsolide,
on l’examine sous forme de
plaquette plane
ethomogène.
Lespoudres
sont tassées dans desréci-pients, fermés,
sinécessaire,
par deux feuillesminces,
transparentes
aux rayons X. Les échan-tillonsliquides
sont enfermés dans des cuvesétanches,
formées par uneplaquette plane,
percée
d’unefente,
et fermées par deux feuilles de mica defaible
épaisseur
(0,01
mm),
appliquées
contre laplaquette ;
un enduit et un serragemécanique
assurent l’échanchéité. La matière dont est
cons-titué la
plaquette,
et les détails dudessin,
varient selon la nature des échantillons. Il est en outrepossible
d’effectuer des études en faisant varier latempérature :
un fourélectrique
et undispositif
réfrigérant
sontprévus
à cet effet.DIFFUSION A VIDE. -- La sensibilité des
expé-riences de diffusion centrale est en
général
limitée par le contraste entre l’intensité que diffuse l’échan-tillon et celle diffusée à vide. Cette dernière est due enpartie
aux fenêtres de la cuveporte-échantillon
et au
solvant,
enpartie
au volume d’air que traversele faisceau de rayons
X ;
l’importance
relative deces deux facteurs n’est pas la même dans tous les
types
d’appareils.
Ainsi dans les chambres àdétec-FIG. 2. - Diffusion
parasite due à l’air (voir fig. 1).
a) Chambre à détection photographique. Chaque point
A du film reçoit l’intensité diffusée par tout le volume
d’air irradié, situé entre la fente f2 et le film (surface
hachurée). ,
b)
Appareil
à compteur. Le volume d’air irradié « vu »143 A
tion
photographique
la diffusion par l’air estsou-vent
prédominante,
carchaque point
du filmreçoit
l’énergie
diffusée par la totalité du volume d’air irradié(fin.
2a) :
d’où la nécessitéd’opérer
sous vide. Dansl’appareil
àcompteur,
aucontraire,
la diffusion par l’air reçue par le
compteur
est engénéral
petite,
car le volume d’air irradié que o voit »le
compteur
(~Cg.
2b~
est limitée par les fentesf 3
et
f 4.
L’expérience
a montré que ledispositif
néces-saire pour évacuer l’air du
trajet
desrayons X
introduit bienplus
d’inconvénientsqu’il n’apporte
d’avantages.
RÉGLAGES ET ALIGNEMENTS. - Ces
opérations
sont
analogues
à celles décrites pour la chambrephotographique,
une fois que l’on a renduparal-lèles entre eux le faisceau de rayons
X,
l’axe de rotation dugoniomètre,
et lesquatre
fentes.Étalonnage
des filtres. - Nousavons étalonné une
vingtaine
defiltres,
dont le tauxd’absorption
s’échelonne entre
1,5
et 200.Chaque
filtre est constitué d’une ouplusieurs
feuilles de nickel
d’épaisseur
voisine de0,01
mm, montées dans une tiretterigide.
Le choix du nickelest
imposé
par la composition
spectrale
du faisceau incident. Le faisceau issu du monochromateurcon-tient en
effet,
enplus
de la raiecaractéristique
~«1,
une faible
proportion
derayonnement
delongueur
d’onde fractionnaire1
kKa1, 1
a
etc...
Ce
rayonnement
est engénéral plus pénétrant
que la raie
caractéristique ; toutefois,
dans le casdu
nickel,
etlorsque
l’ anticathode est encuivre,
le coefficientd’absorption
pour ÀKCl
et ~
ga~
est sen-siblement le même(tll.54A
- 438cm‘i ;
llo.77A = 490 eni-1.
Londsale,1948).
On
peut
éviter laprésence
derayonnement
delongueur
d’ondeplus
courte(X
1,54/3
A)
en abaissant la tension d’alimentation du tube de rayons X au-dessous du seuil d’excitation(25
kVpour i-
=0,513
Á).
Ces conditionspeuvent
êtrevérifiées par la mesure du taux
d’absorption
d’unfiltre en fonction de la tension d’alimentation.
L’ex-périence
consiste à mesurerl’intensité Il
d’une raie de diffraction d’un échantillon peu absorbant etl’énergie Eo
du faisceauincident,
ce dernier atténuépar des filtres : le
rapport
Eol] 1
estproportionnel
au taux
d’absorption
des filtres. On constate(fin.
3)
que~~ JI1
estindépendant
de la tensionjusqu’à
30
kV ;
ensuite l’excitation durayonnement
péné-trant devient notable. Nous avons alimenté le
tube de rayons
X,
par la suite à une tension de 30 kV. On constate par ailleurs(fig. 3)
que lerendement du
tube,
mesuré par lerapport
entreIl
et lapuissance électrique dissipée,
ne croît pas sen-siblement avec latension,
au delà de 30 kV.Puisque
les filtres sont étalonnés à l’aide du faisceau de rayonsX,
et que lestemps
decomptage
sont
longs,
il est nécessaire d’éviter lespertur-bations que
peuvent
introduire les fluctuations lentes d’émission. On yparvient
en alternant toutesles 10 minutes environ les deux
opérations
inhé-rentes à la mesure d’un filtre
(mesure
d’intensité enprésence
et en absence dufiltre) :
l’expérience
amontré que dans ce cas la
dispersion
nedépasse
pas de manièreappréciable
celle due à lastatistique
decomptage.
FIG. 3. - Variation de
l’absorption
d’un filtre(Eo/11)
(courbe -+-+) et rendement du tube
(IIIW)
(courbe -o-o), en fonction de la tension d’alimentation
du tube de rayons X. Échantillon : gel mésomorphe de laurate de potassium dans l’eau. Taux d’absorption des
filtres : 3 x 104.
Le détecteur est dans nos
expériences
uncomp-teur de
Geiger,
dont il convient de déterminer la courbe deréponse.
Nous avons utilisé dans ce butun filtre de
référence,
dont nous avons déterminéle taux
d’absorption
apparent
en fonction de l’in-tensité du faisceau incident. Soit N le nombre dephotons
reçus par lecompteur
en uneseconde, n
le nombre de coupsenregistrés :
appelons
g(n)
lerapport
N jjt.
La forme degaz)
est connue, du moins pour npetit (nt
«1) (Klug
etAlexander,
1954) :
t est le
temps
mort ducompteur.
Fa est le tauxd’absorption
du filtre de référence.Le
rapport
entre le nombre de coups par secondeenregistrés
enprésence
(nl)
et en absence(n2)
du filtre Fa a pourexpression :
En
changeant
les variables nI et n2 parni et
144 A
L’analyse
de la loi de variation denljn2
en fonctionde ni
permet
donc de déterminer les valeurs de Fa et de t. Lespoints expérimentaux
~~g.
4) s’alignent
en eff et sur unedroite ;
l’écart estFIG. 4. - Variation de
nI!n2 en fonction de ni
(voir
éq. 3).... points expérimentaux.
20132013201320132013
courbe moyenne.
- - - -- droite
tangente à l’origine
(éq.
3j .inférieur à 1
%
jusqu’à ni £i
400coups/s.
Les valeurs de Fa etde t,
et l’erreurquadratique
moyennequi
lesaffecte,
ont été déterminées parun calcul de moindres
carrés,
effectué avec lespoints
expérimentaux
dont nI
300coups /s
L’étalonnage
desfiltres,
qui
peut
êtreentrepris
lorsque
la courbe deréponse
ducompteur
estconnue, est une
opération complexe, qui
met enjeu
à la fois des mesures directes de tauxd’absorp-tion,
des mesures relatives parrapport
à des filtres deréférence,
et lacomparaison
des différents filtresentre eux. Cette variété de
procédés
rend délicatel’analyse
des erreurs : nous enprésenterons
uneanalyse simplifiée,
en nous référant à deux caslimites, qui,
bienqu’idéaux,
sont assez voisins des conditionsexpérimentales.
Dans les deux cas, il convient de discuterséparément
les erreurs dues au filtre deréférence,
autemps
mort ducompteur,
etaux fluctuations propres du
comptage.
Le
premier
cas est celui où un filtre est mesuré parcomparaisons
réitérées avec un filtre de réfé-rence. Le modeopératoire
est le suivant. On éta-lonne d’abord un filtreF2,
dont le tauxd’absorp-tion est voisin de
F2 a ;
onprépare
ensuite un filtreF3,
dont le tauxd’absorption
est voisin deFi,
et on l’étalonne par
comparaison
avec lapaire
F~ ---~F 2 ;
le filtre~’~
~F~ ^~
F4) a
estcomparé
àFa ;
et ainsi de suitejusqu’à Fy.
On compare ainsichaque
fois deux filtres, dont le tauxd’absorp-tion est très voisin : la correction due au
temps
mortdu
compteur
a donc une faibleimportance,
et onpeut
négliger
l’erreur due à t. L’erreurc(F+)
intro-duite surF,
par Fa se calcule facilementL’erreur
quadratique
moyenne dechaque
mesureinhérente à la
statistique
decomptage,
estégale
à
M-1/2,
où lYl est le nombre total de coups. L’erreur totale surFv
sera doncégale
à2v)
1/2
car la mesure de
chaque
filtre se fait par deuxopé-rations. On
peut
illustrer ces résultats par unexemple numérique :
calculons l’erreurqui
affecte un filtreFv
~105,
mesuré à l’aide d’un filtre deréférence Fa =
1,6216
±0,0016,
M étantégal
à 10~. ~ est ici
égal
à 25(voir
éq.
~4~~.
Les erreursdues à Fa et à l~ ont les valeurs :
Le deuxième cas est celui où la détermination du
taux
d’absorption
des filtres se fait deproche
enproche,
en utilisant le filtrequ’on
vient d’étalonner pour mesurer lesuivant, qu’on
supposeplus
absor-bant,
sans faireappel
à des filtres de référence. Aucours de la mesure de
chaque
filtre Fi oncompte
coups,
lorsque
le faisceau est atténuéseule-ment par le filtre et nits coups,
lorsque
le faisceau est atténué par les deux filtresF;-i
etFa.
L’équation
qui exprime
Fv
est la suivante :Si on admet que tous les
rapports
ont
lani,i
même valeur
nalnl, (6)
devaient :A
l’opposé
du casprécédent,
l’erreurqui
porte
sur letemps
mort est iciprédominante :
On
peut
admettre,
avec une bonneapproxi-mation,
que lesrapports
et sontAvec les valeurs
numériques,
del’exemple
précé-dent(Fv
.---105,
.Fa =NIJN,
=1,62, v
==25),
en limitant l’intensité des faisceaux à
Ni
200,
et en tenant
compte
de l’erreurqui
affecte 1(voir
ci-dessus),
on obtient :L’erreur due à la
statistique
decomptage
estcelle du cas
précédent.
L’erreur
quadratique
moyenne est donc dans cesdeux cas limites voisine de 3
%.
Il convient en fait de considérer ce résultat comme uneesti-mation par
excès,
car les nombreusesopérations
de contrôlequ’on
effectue au cours del’étalonnage
tendent à améliorer la
précision.
Parailleurs,
laprécision
sur les filtres a pu être confirmée par l’étude de substances étalon(voir
plus
loin).
Mode
opératoire.
- L’ensemble desopérations
expérimentales
aboutit à la détermination d’une fonctionnormée, appelée
la suite desinter-prétations
est basée sur cette fonction. Eneffet,
jn(s)
a, d’unepart,
une définitionopérationnelle,
et d’autre
part
uneexpression théorique,
indé-pendante
descontingences
expérimentales
(Luzzati
1960).
La définition
opérationnelle
de est lasui-vante :
3(s)
est l’intensité diffusée sousl’angle s,
mesuréeen
général
encoups /minute , j
ds estl’énergie
totale du faisceau
incident,
mesurée en nombred’impulsions. "’1)
est l’ «épaisseur »
del’échantillon,
mesurée en nombre d’électrons par
cm2, v
est uneconstante
(Luzzati, 1960).
Le suffixe 1 se réfère àla diffusion par l’échantillon
(par
exemple
cuveremplie
desolution),
le suffixe 2 se réfère à la dif-fusion à vide(dans
ce mêmeexemple
la cuverem-plie
desolvant).
On
peut
discuterséparément
la déterminationexpérimentale
de chacun de ces termes.L’intensité
3(s)
est mesurée engénéral
enenre-gistrant
surpapier
lesimpulsions
ducompteur,
préalablement intégrées, pendant
la rotation con-tinue dugoniomètre.
Dans certains cas il estplus
approprié
decompter
le nombred’impulsions,
à unangle
donné. Engénéral, toutefois,
la mesure parenregistrement
estpréférable,
car lesexpériences
peuvent
sepoursuivre
même en l’absenced’opé-rateur. On
augmente
laprécision
en ralentissant la rotation dugoniomètre :
les vitesses extrêmes ontété jusqu’ici,
dans nosexpériences, de 1/8
et de 8degrés (28) /heure.
Engénéral
onbalaye
les deux moitiés dudiagramme
dediffraction,
c’est-à-dire lesangles positifs
etnégatifs.
Unpuits amovible,
monté devant la fentef 3
(fig, 1),
peut
intercepter
le faisceau
direct,
lorsque
legoniomètre
le traverse.On mesure le faisceau direct dans des conditions
analogues
à celles danslesquelles
onenregistre 3(s) :
l’échantillon
reste enplace,
ainsi que lesquatre
fentes
1),
dont ongarde
la même ouverture.On atténue le faisceau avec des
filtres,
de manièreà ne pas
dépasser
les intensités pourlesquelles
laréponse
ducompteur
est linéaire. Onbalaye
le faisceaudirect,
et on mesure le nombre total de coupsenregistrés
au cours du passage ; onrépète
cette
opération plusieurs fois,
pour améliorer laprécision.
On fait engénéral
cette mesure au débutet à la fin de
chaque expérience,
et onrejette
touteexpérience
au cours delaquelle
le faisceau direct avarié de manière anormale.
La détermination
expérimentale
duterme -1 (le
nombre d’électrons parcm2)
varie avec la nature de l’échantillon.Lorsque! s’agit
de matière solide oude
poudres,
on obtient 1) par unepesée
et une me-sure de surface. Dans le cas d’échantillonsfluides,
on
peut
déduire 1) de la densité et del’épaisseur
de la cuve ; on mesure cette dernière à l’aide d’un doublemicroscope, qui
permet
de viser les deux fenêtres de la cuve. Une autre méthode courante est la détermination du tauxd’absorption
des rayons X parl’échantillon,
qui
conduit à la déter-minationprécise
de 1), surtout si le coefficientd’absorption
de l’échantillon est déterminé aupréalable.
Discussion et conclusions. - Le
dispositif
décrit dans cemémoire,
mis aupoint
etperfectionné
aucours des
cinq
dernièresannées,
a étéreproduit
entrois
exemplaires ; plusieurs
centainesd’expé-riences ont été
effectuées,
dans l’étude de pro-blèmes variés(voir
plus
loin).
La
partie
laplus
délicate dumontage
s’est avé-rée être lemonochromateur,
etplus précisément
la lame dequartz
et la presse ; tout défaut localisé dans cet élément entraine de fâcheuses fluctuations du faisceau de rayonsX,
liéesparfois
aux varia-tions detempérature.
Par ailleurs on a constaté àplusieurs reprises
que laqualité
et lapropreté
des lèvres desfentes,
etplus
particulièrement
def2
( fig.
1),
estcritique ;
laprésence
d’ungrain
depoussière
peut
suffire pourperturber
gravement
lesexpériences.
Une estimation de la
précision
des résultatsqu’on
obtient avec cet instrument estdélicate,
etdoit être
envisagée
sous desaspects
différents. Lafidélité est excellente : les
expériences
sontparfai-tement
reproductibles,
même à des années d’inter-valle. L’erreurqui
affecte lesfiltres,
discutéeplus
haut,
a été estimée inférieure à 3%,
pour un tauxd’absorption
de l’ordre de 10b. Une sourceexpé-146 A
riences on suppose que la hauteur est infinie
(Luzzati,
1960).
Enfait,
pour que cette condition soitsatisfaite,
il suffit que la demi-hauteur dufais-ceau
incident,
sur leplan
defocalisation,
dépasse
lalargeur
de laplage
à l’intérieur delaquelle
ladif-fusion centrale est
appréciable ;
c’est unparamètre
qu’il
convient devérifier,
dans lapratique,
etqu’il
est souventpossible
d’améliorer enrapprochant
lecompteur
de l’échantillon.Dans les
quelques
cas favorables où il a étépossible
d’étalonner les résultats obtenus par la diffusion centrale des rayons X parcomparaison
avec ceux dus à d’autrestechniques,
l’accord atoujours
été très satisfaisant. C’est le cas notam-ment de deuxprotéines globulaires,
lelysozyme
(Luzzati,
Witz etNicolaïeff, 1961a)
et lag-lacto-globuline
(Witz,
Timasheff etLuzzati,
enprépa-ration) :
la massemoléculaire,
déterminée par dif-fusion centrale des rayonsX,
diffère de moins de 1%
de la valeur déterminée par voiechimique.
Une telle vérificationporte
évidemment sur l’en-semble de latechnique, expériences
aussi bien que calculs. En faitl’expérience
a montré que les erreursqui
bornent laprécision
finale desrésultats,
sont rarement inhérentes à la
technique
de rayonsX,
mais ont bienplus
souvent leurorigine
soit dans lapureté
del’échantillon,
soit dans des mesuresauxiliaires,
dont enparticulier
ladéter-mination du volume
spécifique
et de laconcen-tration
(Luzzati,
Nicolaïeff etMasson, 1961).
Deux
caractéristiques importantes
desappareils
de diffusion centrale des rayons X sont lepouvoir
de résolution et l’étendue de la zone centralesouillée par le faisceau direct. Comme toute
chambre
monochromatique
àfocalisation,
l’appa-reil décrit ici a un
pouvoir
de résolution trèsélevé,
qui
estindépendant,
enoutre,
de l’ouverture dufaisceau incident
(Luzzati
et Baro,1961).
L’étenduede la zone centrale souillée
peut
enprincipe
être réduitejusqu’à dépasser
àpeine
lalargeur
de latrace du faisceau
direct,
en diminuant l’ouverture des fentesfi
etf 2
à condition toutefois que lepouvoir
diffusant de l’échantillon compense laperte
d’énergie
incidente. Dans leréglage
leplus
fin que nous
ayions réalisé,
des mesuresprécises
d’intensitéont pu être f ait e j usqu’à 2 x10-3
radians,
soit s =(750
Á)-l ;
nous avonsétudié,
dans cesconditions,
les virus de lamosaïque
jaune
du navet et de lamosaïque
dutabac,
en solution dansl’eau,
à des concentrations
supérieures
à0,3
%.
Parmi les
exemples
d’utilisation de cetappareil,
ayant
faitl’objet
depublications,
nous pouvons citer les noirs de carbone(Baro, 1960),
lelysozyme
(Luzzati,
Witz etNicolaïeff, 1961~),
la sérum albu-mine de boeuf(Luzzati,
Witz etNicolaïeff, 1961b),
l’acide
désoxyribonucléique
(Luzzati,
Masson etNicolaïeff, 1961 ; Luzzati,
Masson etLerman,
1961 ; Luzzati,
Luzzati et Masson1962),
l’acideribonucléique
(Timasheff,
Witz etLuzzati,
1961 ;
Luzzati,
Witz etTimasheff,1962),
lepoly-L-gluta-mate de
benzyle
(Luzzati, Cesari,
Spach,
Masson etVincent, 1961).
Remerciements. --- Au cours de la mise
au
point
des
appareils,
nous avons bénéficié de l’aidecons-tante de nos
collègues
du laboratoire de rayonsX,
et tout
particulièrement
de MM.Mustacchi,
Skou-lios et Nicolaïeff et de Mme Masson. Par ailleurs la contributiontechnique
de MM. Chanut etCarpels
a été essentielle.
Une des stations de diffusion centrale a pu être
acquise
grâce
à un don de la Fondation Rockefeller.Manuscrit reçu le 8 janvier 1963.
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