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Contribution à l'étude des fibromes de l'ovaire · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1900-1901 M 25

CONTRIBUTION

A L'ÉTUDE

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

présentée et soutenuepubliquement

le 21 Décembre 1900

PAR

]VEa.-u.r*ioe—IPaxil—-A.nt-on.in TESTE

Né à Saint-Hilaire (Indre), le 9 Mai

1874

Examinateurs de la Thèse

MM. MASSE FERRÉ

V1LLAR FIEUX

professeur.... Président.

professeur....\ agrégé > Juges.

Le Candidat répondra aux

questions qui lui seront faites sur les

diverses parties de

l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI

PAUL CASSIGNOL

91 - RUE PORTE-DIJKAUX

91

1900

(2)

Faculté de Médecine etjle Pharmacie de Bordeaux

M. DE NABIAS, doyen M. PITRES, doyen honoraire, riioi^ussiiiiis

MM. MIGE DUPUY MOUSSOUS.

Professeurs honoraires.

Clinique interne

MM.

) PICOT.

I PITRES.

) DEMONS.

•/ LAN E LONG (JE.

MM.

Médecine légale M'ORACIIIS-.

Physique KERGON1É.

Clinique externe

j

laNELONGUE.

Histoire naturelle'

!

!.'

GMLLAIJD.

Pathologie et tliéra- Pharmacie FIGUIER.

peutique générales. VERGELY. Matière médicale.... dk NABIAS

Thérapeutique ARNOZAN. Médecine expérimen-

Médccine opératoire. MASSE. taie FERRE.

Cliniquements d'accouché- Clinique oplitalmolo-

LEFOUR. gique BADAL.

Anatomie pathologi- Clinique des maladies

que COYNE. chirurgicalesdes en-

Anatomie CANNIEU fants P1ÉGHAUD.

Anatomie générale et

Clinique gynécologique BOURSIER.

histologie VIAIJLT. Clinique médicaledes

Physiologie JOLYET. maladies des enfants A. MOUSSOUS

Hygiène LAYET. Chimie

biologique... DENlGeS.

ag»litg as s as n as x ss ncacas

:

sectionMM.dk médecineCASSAET.(Pathologie interne et Médecinelégale.)

| MM. LE DANTEC. "

AUCH^. I HOBBS.

SABRAZÈS.

sectionde chirurgie et accouchements

(MM.DENUCÉ. 1 PaIhologieexternei

VILLAR BRAQUEHAY1S CHAYANNAZ.

Accouchements.(MM. CHAMBRERENT

! F1EUX.

Ailalomii

sechon des sciences anatomiques et rhysioi.ogiqijes

....

F1GNCETEAU

| Physiologie MM. PACHON.

I Histoire naturelle BEILLE.

section des sciences physiques

MM. S1GALAS. I Pharmacie... M. BARTHE.

Physique

4GH ESS C 4»998* B.BS .11 SS A '3' A IBSISS

Clinique desmaladies cutanées etsyphilitiques MM.

pUBRIGJlER

Clinique desmaladies des voiesurinaires

Maladies du larynx, des oreilles etdu nez

Maladies mentales

Pathologie interne Pathologie externe Accouchements Chimie

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologie etMinéralogie Pathologieexotique

Le Secrétaire dela L'acuité:

POUSSON.

MOIJRE.

ReGIS.

RONDOT.

DENUCÉ.

CHAMBRERENT.

DUPOUY.

PACHON.

N.

LAGRANGE.

CARRES.

LE DANTEC.

GSMAIRE.

Pur délibération du 5 août1879, la Faculté aarrêté que les opinions émises dans Thèsesqu'ellequi luin'entendsontleurprésentéesdonnernidoiventapprobationêtre considéréesniimprobation.commepropres àleurs auteur?, ^

(3)

A MON

PÈRE

ET A MA

MÈRE

Faible témoignage de ma reconnaissance.

A MON

FRÈRE

A MES SŒURS

MEIS ET AMICIS

(4)

A MONSIEUR LE DOCTEUR V1LLAR

PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX

OFFICIER D'ACADÉMIE

(5)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR

LE DOCTEUR MASSE

PROFESSEUR DE MÉDECINE OPÉRATOIRE A LA

FACULTÉ DE MÉDECINE

DE BORDEAUX

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

(6)
(7)

AVANT-PROPOS

Au moment' de terminer

notre scolarité à la Faculté de

médecine de Bordeaux, nous avons

à

cœur

de remercier

MM. les Professeurs

qui

nous

ont témoigné quelque intérêt,

et nous les assurons de notre

vive reconnaissance.

Nous

garderons toujours un très bon souvenir de M. le

Prof. Moussous, pour

tous les bons conseils et les excellentes

leçons qu'il

nous a

donnés pendant le stage que nous avons

fait dans son service.

Qu'il daigne agréer l'assurance de

notre vive

gratitude.

Nous remercions

également bien sincèrement M. le Prof,

agrégé Villar, qui s'est mis complaisamment à notre disposi¬

tion,

et

qui

nous a

donné l'idée première de cette thèse.

A M. le Prof. Masse,

qui

nous

fait aujourd'hui l'honneur

d

accepter la présidence de cette thèse, nous adressons l'assu¬

rance de nos sentiments

respectueux et reconnaissants.

(8)

INTRODUCTION

Dans le courant de l'année

dernière,

nous avons assistéà

une

opération de M.

le Prof,

agrégé Villar, opération dans laquelle

nous

eûmes l'occasion

de voir une tumeur fibreuse del'ovaire. Sachant que

les fibromes

de l'ovaire sont fort rares, et fortement conseillé d'ailleurs par

M. Villar,

nous

avons

entrepris de faire des

tumeurs fibreuses de l'ovaire le

sujet de notre thèse inaugurale.

Nous avons divisé notre travail en six

chapitres

: Le

premier contient l'historique de la question

;

Dans le

deuxième,

nous étudions

l'étiologie, la pathogénie

et l'anatomie

pathologique

;

Dans le troisième

chapitre,

nous traitons de la

symptoma- tologie et du pronostic

;

Le

quatrième

est consacré à l'étude du

diagnostic;

Dans le

cinquième,

nous

parlons du traitement

;

Enfin,

dans le sixième

chapitre,

nous

présentons des obser¬

vations.

(9)

CHAPITRE

PREMIER

HISTORIQUE

La

première observation de tumeur fibreuse de l'ovaire que

noustrouvons

signalée daus la littérature médicale, est celle

de Cailliot, de

Mulhouse (Archives générales de médecine,

1824, IV, 582). Les détails cliniques en sont assez restreints,

et onne doit pas y

attacher une importance scientifique bien

grande. De 1824, il nous faut aller à 1841 pour retrouver une

deuxième observation

publiée

par

G. Baron, dans le Bulletin

de VAcadémie de

médecine,

sous

le nom de « Tumeur

fibreuse de l'ovaire »,

et

encore

l'examen histologique ne

fut-il pas

fait

; en

outre, à l'autopsie, des nodules blanchâ¬

tres furent trouvés dans

la plèvre ainsi que des néoplasmes

de l'estomac. De sorte

qu'il est permis de mettre en doute ce

diagnostic de fibrome ovarien.

A

partir de 1850, les observations rapportées paraissent

plus sérieuses

parce

qu'elles sont contrôlées par l'examen

microscopique de la tumeur. A cette époque, Léopold cite

deuxcas observés par van

Buren (New-York Journal, May),

mais cesdeux observations

sont très incomplètes.

En 1852,

Blin publie, dans le Bulletin de la Société de

Biologie,

un cas

de tumeur fibreuse de l'ovaire avec examen

histologique.

En 1857,Wilks

rapporte trois cas nouveaux avec diagnostic

microscopique.

A la même

époque, Kiwisch fait un travail sur les tumeurs

(10)

10 -

fibreuses de l'ovaire, travail dans

lequel il parle de la

trans¬

formationostéoïde de ces tumeurs avec

pièces à l'appui.

En

1859,

Lesouef

présente,

à la Société

anatomique de Paris,

deux fibromes de l'ovaire.

En

1854,

Rokitanskv

produit

un nouveau genre

d'études

:

il

montre,

en effet, deuxfibromes

développés

aux

dépens des

corps

jaunes.

Quelque temps après. Klob rapporte

un cas de tumeur de l'ovaire chez une femme de

cinquante-huit

ans

(Path.

anal, d. Weill.

sexualong, 4e édit.,

II.

127).

En

1862, Tyler Smith (Trans

of tlie Obs. Soc..

London, 212) décrit

une tumeur

fibro-kystique de l'ovaire.

En

1866, Spiegelberg rapporte

un cas de fibrome pur

ayant intéressé

l'ovaire dans sa totalité en conservant

ses

rapports

avec le

ligament large.

En

1872,

Szurminski

(Ueber

soliden Erestokes Tumorez.

Th.

Breslau) relate

une observation de fibrome ovarien.

Cette tumeur

présentait

une

dégénérescence ostéoïde, d'après

lerésultatde l'examen

histologique publié

par

Waldeyer.

Kleinwachter, la

même année(Arch.

f.Gynœk.. 1872, 135, 3.171), parle d'un

fibrome

présentant également

une trans¬

formation ostéoïde et

ayant déterminé

un accouchement.

En

1873,

Goodhart

(Trans. path. Soc.,

London 1873-75,

XXV, 199) cite

trois cas de tumeurs solides del'ovaire.

A cette

époque, Churchill,

dans un traité sur « les Maladies des femmes », fait seulement mention des fibromes de l'ovaire.

En

1874, Léopold

traite des tumeurs solides de l'ovaire (Arch.

f. Gynœh., VI, 187-278).

En

1877, Crisp (Trans. pathol. Soc., London, XXVIII. 195) rapporte

un fibrome de

l'ovaire,

chez une femme de cin¬

quante

ans.

En

1879, Cullingworth (Trans.

obst.

Soc.,

London.

1879-80,

XXI,.276) donne également

une observation com¬

plète de

fibrome ovarien.

En

1880,

Patenko fait une étude sérieuse des fibromes de

(11)

11

l'ovaire au

point de vue pathogénique, étude dans laquelle il

admet que

les fibromes ovariens sont dus à une sclérose folli

culaire,

et

non pas

à une hypertrophie totale de l'ovaire.

Bayot

en

1880, Nicaise en 1881, puis Ingham, Ch. Martin.

Popow fournissent de nouvelles observations de fibromes.

Polk

(New-York med. journal, 1885, t. 41,705) et, Goe

citent

également des cas de fibromes de l'ovaire.

En 1883,

Spencer Wells étudie les tumeurs^ fibreuses de

l'utérus et

de l'ovaire, et prétend "qu'il est assez difficile de

diagnostiquer les fibromes utérins développés dans le liga¬

ment

large des fibromes ovariens.

En1885,

Apolant. dans sa thèse, dit que le fibrome pur de

l'ovaire est très rare,

et

que

les prétendues tumeurs fibreuses

de l'ovaire ne sontque

des fibro-myomes ou des fibro-sar-

comes.

En 1887,

Quénu fait

une

étude sur la pathogénie de l'ascite

dans les tumeurs

abdominales.

En 1889,

Martin décrit l'affection que Lawson-Tait met en

doute.

En 1890,

Péraire (Soc. anat.), Bayot (.New-York med.

Journal),

Millot-Garpentier (Union mêd., Paris), Ladouce

(Th. de Paris), citent de nouveaux cas et apportent de nou¬

veaux faits dans

l'étude des tumeurs solides de l'ovaire.

En 1894,

Potemski (Rif. med.), Bourgouin (Th. de Paris)

étudient

également la question.

Lallemand

(Th. de Paris, 1895-96) fait une excellente étude

historique des fibromes de l'ovaire dans laquelle il apporte

une observation

longuement décrite et parfaitement étudiée.

L'examen

bistologique. scrupuleusement fait par 1 auteur, a

démontré

qu'il avait affaire à une tumeur fibreuse de 1 ovaire

caractérisée par

des cellules plates enroulées autour d un

centre commun.

Deligny, dans

sa

thèse (Th. de Lille 1897-98), ou il traite

de l'ascite dans les tumeurs

fibreuses de l'ovaire, rapporte une

observation du

professeur Dubardans laquelle il a constate

unfibrome pur

de l'ovaire.

(12)

La même

année, M. Segond fait paraître, dans la Revue

de

Gynécologie de M. Pozzi,

un excellent article surles tumeurs de l'ovaire.

Dans la même Revue de

Gynécologie, M. Dartigues, interne

des

hôpitaux de Paris,

fait

paraître, dans le

courant de l'année

1899,

une étude sérieuse et

approfondie des

tumeurs solides de l'ovaire.

Enfin en l'année 1900. M. L.

Rocher,

interne des

hôpitaux

de

Bordeaux, présente à la

Société d'anatomie de Bordeaux

un casde fibrome de l'ovaire dans

lequel il fait ressortir

un

symptôme

:

la sensibilité ovarienne, dont

personne encore n'avait

parlé,

croyons-nous.

(13)

CHAPITRE

II

Etiologie.

Depuis longtemps déjà on discute sur l'existence des fibro¬

mespurs

de l'ovaire. Certains auteurs ne veulent pas les ad¬

mettre. D'autres

prétendent qu'ils existent, mais qu'ils sont

très rares.

Certains disent

en

avoir rencontré assez souvent.

Beaucoup

de chirurgiens n'ont pas eu le bonheur d'en voir

pendant

une

longue carrière, tandis que d'autres plus heu¬

reux,

tels

que

M. Picqué, en ont constaté un assez grand

nombre.

Mais

malgré l'opinion d'un grand nombre d'auteurs mieux

autorisés que nous,

nous osons soutenir que le fibrome pur

existe : et nous

affirmons ceci

en

nous basant sur l'examen

histologique de la tumeur fait quelques instants après l'opé¬

ration dans les

quelques observations que nous Telatons

dans notre modeste

travail.

Et d'abord à

quel âge rencontre-t-on le plus ordinairement

le fibromede

l'ovaire ? D'une façon générale on peut en ren¬

contrer à tousles

âges. Cependant cette tumeur est excep¬

tionnelle dans le très

jeune âge, de même qu'à un âgé avancé.

Léopold mentionne 13 cas survenus chez des femmes de 5

à 30ans et4

seulement de 30 à 40 ans.

Sur 20 cas observés ou

recueillis par Dartigues on trouve

une moyenne

d'âge plus avancée, et on remarque une réparti¬

tion à peu

près égale sur une période de 30 ans à partir de

l'âge de 20

ans.

Enfin la moyenne des cas que nous avons

rapportés

se

trouve entre 40 et 50 ans.

Comment

expliquer la genèse de ces néoplasmes 1 Doit-on

(14)

14

incriminer

l'hérédité,

doit-on rechercher chez les ascendants directs ou indirectsla

présence

de tumeurs semblables pour

en conclure que

les

affections

fibromateuses présentées

par

nos malades ont un

rapport quelconque

avec

l'affection pré¬

sentée par

leurs

parents? Y a-t-il

quelque tare, quelque état pathologique capable d'engendrer

ces fibromes ?

On a beau chercher dans les nombreuses observations rap¬

portées de

fibromes ou de

prétendus fibromes,

011 ne trouve aucune cause

qui puisse influencer

ce processus de néofor¬

mation

conjonctive.

11 faut

dire, cependant,

que

quelques

auteurs ont voulu attribuer à la grossesse ou aux accouche¬

ments antérieurs .une influence relativement

importante.

C'estainsi que

Dubar rapporte

un cas de fibromede l'ovaire chez une femme

qui

avait eu treizegrossesses et un autre cas

chez une femme mère de huit enfants.

Nous devons dire aussi que sur

les

huit observations que

nous avons recueillies, nous notons,en passant,

cinq femmes qui avaient

eu desgrossesses antérieures. Nous disons ceci

sans en tireraucune

conséquence.

Pathogénie.

Nous n'avonsque peu

de

chose à dire surla

pathogénie des

fibromes.

Rokitansky les fait

dériver des corps

jaunes de

l'ovaire.

Une deuxième théorieest celle de Patenko

qui prétend

que les fibromes de l'ovaire sont dus à une sclérose folliculaire.

Latumeur fibreuse serait

produite

par

la

réunion des folli¬

cules

qui

ont subi une transformation scléreuse et des vais¬

seaux de l'ovaire.

Enfin unetroisième théorie attribue ces tumeurs à

l'hy- perplasie de

tout le stroma de

l'ovaire,

ce serait une sclérose

d'origine péri-vasculaire

aux

dépens du

stroma fibreux.

Nous ne chercherons pas à intervenir dans ce débat où

chaque

auteur

peut apporter

une

opinion plus

ou

moins osée

et ne

s'appuyant

sur aucune donnée

scientifique certaine.

(15)

- 15

Anatomie Pathologique.

Anatomie

macroscopique.

Il est classique de dire que

les fibromes de

l'ovaire n'atteignent

que

de petites dimen¬

sions etne

dépassent

pas

le volume d'un œuf ou d'une man¬

darine.

Cependant. il n'y

a

rien de bien fixe à ce sujet, et la

plupart des

cas que

nous avons recueillis nous montrent des

tumeurs

beaucoup plus considérables

:

c'est ainsi que l'ob¬

servationde

Lallemand

nous

montre

un

fibrome

gros

comme

une tète d'adulte et

pesant 1.650 grammes

:

celle de Terrier,

pesant 3.850

grammes :

celle de Rocher, 750 grammes.

L'observationdu

professeur Dubar, rapportée par Deligny,

nous montre une tumeur grosse comme

une tête d'adulte.

Celle de

Delgrange pesait 3 kilogrammes. Nous devons citer

aussi le cas

rapporté

par

Spiegelberg qui affirme avoir rencon¬

tré un fibrome de l'ovaire

pesant 30 kilogrammes.

On

peut rester sceptique, à notre avis, devant des tumeurs

aussi énormes, sur

le point de savoir si ce sont bien des fi¬

bromes purs

de l'ovaire.

Siège du fibrome.

La plupart du temps les fibromes

n'envahissent

qu'un seul ovaire, et dans les quelques obser¬

vations que nous avons

rapportées nous ne voyons que

l'observation de M.

Picqué qui constate que les deux

ovaires étaient atteints ; tous

les auteurs

ne

sont pas de cet

avismt certains

prétendent

que

les deux ovaires sont simul¬

tanément intéressés, dans

la majorité des cas.

Nous devons direaussi, et sans

pouvoir l'expliquer, que

c'est l'ovaire droit

qui est ordinairement le siège de tumeurs

fibromateuses,

à

l'exclusion de l'ovaire gauche.

Laforme des

fibromes de l'ovaire ne présente rien de par¬

ticulier ;

ordinairemenksphériques

ou

ovoïdes, ils peuvent con¬

serverla forme del'ovaire,

qui serait très hypertrophie. Quel¬

quefois

lisses et unis ;

d'autres fois bosselés, mamelonnés

et

présentant

une

configuration bizarre formant comme des

niasses

agglomérées

;

dans d'autres cas encore, la niasse fi-

(16)

breuse est divisée en lobes ; ou bien l'ovaire n'est pas

hyper¬

trophié d'une façon uniforme,

mais certains

points croissent beaucoup tandis

que

d'autres

restent intacts.

La couleur des fibromesovariens est variable ; le

plus

or¬

dinairementils sont blanchâtres ou

gris, quelquefois

rosés

ou

jaunes, d'autres fois bleuâtres.

La

position des fibromes

est variable

également

;

mais ordinairement

la tumeur ova¬

rienne occupe une

position transversale, reproduisant ainsi

la situation normale de l'ovaire ; le fibrome

peut aussi empié¬

ter sur le côté

opposé, dépassant ainsi la ligne médiane.

Est-il

volumineux, il

remontera ordinairement dans la ré¬

gion abdominale, plus petit il restera dans

la

région pel¬

vienne,

pourra occuper

la concavité du

sacrum, ou tomber dans le cul-de-sac de

Douglas.

Suivant que ces

tumeurs occuperont la région abdominale

ou la

région pelvienne, les symptômes pourront varier

:

dans

le

premier

cas

elles

seront

plus mobiles

et

détermineront des phénomènes décompression moins importants

que

dans le

cas

opposé, où les

organes

pelviens pourront être pressés, refoulés,

en un mot

gênés dans leurs fonctions physiologi¬

ques.

Les fibromes de l'ovaire sont ordinairement

pédiculés, pédicule qui les relie

au

ligament large, pédicule qui peut

être mince ou

épaissi, petit

ou

allongé

;

dans quelques

cas, il est tordu et renferme des vaisseaux

saillants, arrêtant

ainsi la circulation àl'extérieur du

néoplasme et produisant

l'ischémie de la tumeur. Ilest à remarquer que

les pédicules

le

plus ordinairement

tordus sont ceux

qui sont charnus et

vasculaires et

qui ont

une

implantation large.

Presque toujours les fibromes

contractent des adhérences

avec les

parties voisines.

Ces adhérences sont soit intestina¬

les soit

épiploïques

;

elles peuvent être épaisses

ou

minces,

renfermer des vaisseaux

qui saignent facilement,

ou

être très

peu

vasculaires

et se

séparer des

organes avec

lesquels la

tumeur est en connexion sans donner lieu à aucun

épanche-

ment

sanguin. L'utérus

est

quelquefois indépendant de la

(17)

tumeur ovarienne,

mais quelquefois il

y

adhère

assez

étroite¬

ment pour

immobiliser celle-ci à

peu

près complètement et

faire croire à un fibrome utérin.

Aspect à la

coupe.

Les fibromes de l'ovaire diffèrent complètement des fibromes utérins. Gomme ceux-ci,

en

eifet,

ils ne sont pas

entoures d'une

coque

conjonctive qui les sépare du tissu environnant et

en

forme

comme un

îlot

au milieu du tissu de

l'organe.

Les fibromes ovariens sont en somme une

dégénérescence

fibreuse totale de

l'organe,

une

hypertrophie

en masse

de

ce¬

lui-ci. La consistancede ces tumeurs est ordinairement

ferme

et

résistante, mais

on

rencontre souvent

en

leur centre de petites cavités remplies d'un liquide clair,

ou

quelquefois sanguinolent. Ainsi, dans l'observation de Lallemand il est

dit : « Vers la

partie supérieure de la tranche de section, à

1 centimètre de lasurface, se trouve un

petit kyste de la

gros¬

seur d'une noisette,

arrondi

et

à parois lisses. Son contenu

est un

liquide

muqueux

et filant, légèrement teinté de sang ».

Demême aussi Terrier cite la

présence de plusieurs kystes

dans l'observation que nous avons

rapportée.

Outre les

kystes

que

l'on peut remarquer dans les fibro¬

mes

ovariens, il n'est

pas rare

de voir la dégénérescence, le

ramollissement des

parties centrales: ramollissement que

Dubar

explique

par

la torsion du pédicule qui apporte un

obstacleà la circulationveineuse et amène une

transsudation

séreuse et des

hémorragies

au

centre des tumeurs. Dubar

avait trouvé en effet la

partie centrale de

sa

tumeur ovarienne

ramollie et

gorgée de

sang; une assez

grande quantité d un liquide séro-sanguinolent s'était écoulé à la coupe.

Complications.

Les fibromes de l'ovaire peuvent se cal-

cifier et même s'ossifier: mais c'est là une rare

exception.

Plus

fréquente est la transformation et la dégénérescence en

sarcome. De même aussi ces tumeurs

peuvent parfois s'en¬

flammer et suppurer.

La torsion du

pédicule peut aussi se produire, ainsi que

nous l'avons

déjà relaté, et donner lieu non seulement au

Tes.

(18)

18

ramollissement central de la tumeur, mais encore à la gan¬

grène de celle-ci et à

sa

propagation

aux

parties voisines.

Que

faut-il

penser

de l'ascète

que

l'on observe

assez

fréquem¬

ment dans les fibromes ovariens? La

plupart des auteurs pré¬

tendent que

l'ascite est

un

stigmate de malignité des tumeurs

tant ovariennes

qu'utérines

ou

abdomino-pelviennes. M. Pic- qué affirme

que

l'ascite

manque presque

toujours dans les

fibromes tandis

qu'elle

accompagne

fréquemment les fibro-

sarcomes.

On a

cependant relevé bien des

cas

de fibromes

purs

qui

étaient

accompagnés d'une ascite considérable; etDeligny dans

sa

thèse, après avoir cité

un

certain nombre d'observations

dans

lesquelles le fibrome était accompagné d'ascite et

un certain nombre dans

lesquelles il n'y avait

pas

d'ascite,

con¬

clut ainsi : « Si le

symptôme ascite, considéré

par

les auteurs

comme un

phénomène sinon constant du moins très fréquent,

accompagne

le développement des fibromes de l'ovaire, il est

moins commun

qu'on

ne

l'a admis et soumis à des règles qui

sont les suivantes :

» 1° Toutes les fois que

la tumeur est petite, bosselée,

mo¬

bile, capable d'irriter la séreuse péritonéale

par ses mouve¬

ments

continus,

ily a

production d'ascite.

»

Lorsque la tumeur est

assez

volumineuse

pour

former paroi,

que

de plus elle est lisse et immobile, le péritoine n'est

pas

irrité et il

ne se

produit-aucun épanchement.

»

Anatomie

microscopique.

Les

tumeurs

fibreuses de

l'ovaire

peuvent être divisées

: en

fibromes

purs, en

fibro-

myomes

à libres lisses et à fibres striées,

en

fibromes des

corps

jaunes et

en

fibromes

caverneux.

La question est très contro¬

versée,

certains chirurgiens affirmant n'avoir jamais

rencon¬

tré de fibres musculaires dans ces tumeurs, et

d'autres

au contraire n'avoir

jamais

vu

de fibromes

purs.

Cependant les

observations

rapportées

par

M. Picqué,

par

M. Deligny, par

M. Lallemandet par

beaucoup d'autres

nous

montrent

qu

un

examen

histologique sérieux de la tumeur avait été fait par

des gens

compétents et

(que

la structure dénotait bien un

(19)

19

fibrome pur.

Mais, quoi qu'il

eu

soit, fibromes

ou

fibro-myo-

mes se touchent de bien

près, et la symptomatologie

comme

le

pronostic et le traitement sont toujours les mêmes. C'est

surtout d'avec les fibromes utérins

qu'il est important de les différencier;

et

c'est principalement

par

leurs caractères

ma¬

croscopiques qu'il est facile de les différencier. Les fibromes

ovariens en effet ne sont pas

environnés d'une capsule lâche

dont 011

peut les énucléer,

comme nous

l'avons déjà

vu.

I)e plus, les fibres n'affectent

pas une

disposition

en

couches concentriques

, comme on

le voit ordinairement dans les

fibromes de l'utérus.

(20)

CHAPITRE III

Symptomatologie des fibromes.

Les fibromes de l'ovaire

peuvent

passer

plus

ou

moins longtemps inaperçus. Ils

ne

causent

pas en

général,

au

début,

de troubles fonctionnels très graves,

et ils

ne se

révèlent,

bien souvent,

qu'à

une

période plus avancée, lorsqu'ils ont acquis

un

volume

assez

considérable

pour causer une

gène

toute

mécanique.

Dans l'observation de

Lallemand, la malade dit avoir

vu

grossir

son

ventre insensiblement depuis cinq

ans,

mais elle

n'eut

jamais de douleurs; et elle était simplement gênée

pour travailler. Ce n'est que

six mois avant d'entrer à l'hôpital qu'elle eut quelques douleurs

avec un peu

de pollakiurie.

Dans l'observation de

Terrier, la malade vit grossir

son

ventre six mois avant d'entrer à

l'hôpital. Pas de douleurs,

mais une

simple fréquence de la miction.

Dans l'observation de

Rocher,

la tumeur du ventre

parut

un an avant

l'opération.

Le début de

l'alïection, dans

l'observation

présentée par Deligny, remonte à trois

ans.

Enfin, dans les autres observa¬

tions, le début de la

tumeur

paraît être respectivement de un

an,

cinq

ans,

trois

ans

et dix

ans;

et ordinairement sans

douleurs. Nous voyons

donc

par ces

quelques exemples que

les fibromes de l'ovaire

passent

par une

période de latence

relativement

longue.

Quelques auteurs citent l'ascite

comme un

des premiers

signes qui attirent l'attention

: nous ne

partageons pas

complètement cette opinion

; en

effet, l'ascite manque en

(21)

- 21 -

bien des

circonstances

:

ainsi,

sur

les 8 cas que nous rappor¬

tons dans ce

travail

on

n'a constaté l'ascite que 3 fois ; et

quelquefois alors même que l'ascite existe, on ne la reconnaît

qu'en faisant l'opération.

Il arrive assez

fréquemment que la malade atteinte de

fibrome

éprouve

au

début quelques douleurs dans le

ventre,

douleurs obscures, fugaces, qui apparaissent un

jour et disparaissent aussi rapidement qu'elles sont venues.

Quelquefois la malade éprouve simplement une gêne, une

pesanteur qu'elle ne sait à quoi attribuer. D'autres fois ce sont

des

coliques

assez

violentes accompagnées souvent de métror-

ragies,

ou

bien

ce

sont des douleurs irradiées dans les cuis¬

ses, dans les lombes, avec

absence menstruelle.

Dans notre

Observation I la malade n'a pas éprouvé

ces douleurs dont nousvenons

de parler produites par l'évolu¬

tion du fibrome;

mais elle ressentit néanmoins de vraies

douleurs du

périnée,

que

l'on peut attribuer vraisemblable¬

ment à un

prolapsus utérin (l'utérus sortait par la vulve six

mois

déjà avant l'opération). On n'a pas remarqué chez la

malade

d'hémorragies

;

il n'est pas question de métrorragies

ni d'absencede

menstruation,

car

depuis cinq ans déjà elle

avait atteint

l'âge de la ménopause.

Il en est de même

de la malade citée dans l'Observa¬

tion II.

La malade

présentée dans l'Observation III, au contraire, a

eu

pendant six mois des ménorragies abondantes, douze

ans avant

l'opération

;

et deux ans avant, elle a éprouvé des

douleurs vagues

dans l'hypogastre s'exagérant pendant la

marche.

L'Observation IV nous

montre

une

femme ayant eu quel¬

ques

douleurs passagères

au

début, et quelques mois avant

son entrée à

l'hôpital des douleurs spontanées excessivement

vives à la

partie inférieure de l'abdomen et revenant assez

fréquemment. D'ailleurs,

pas

de troubles de la menstruation.

Aucune douleur, aucun

trouble de la menstruation chez la

femme

présentée

par

le docteur Bantock.

(22)

- 22

L'Observation VI nous met en

présence d'une

femme ayant

eu des douleurs très vives dans le côté droit du

ventre,

an moment, de

l'apparition probable de

sa tumeur ovarienne; et

aumoment de son entrée à

l'hôpital elle avait

constaté la

disparition de

ses

régies depuis trois mois.

La femme citée dans l'Observation VII a eu des métrorra-

gies

presques

continuelles depuis trois

ans. Deux mois avant

son entrée à

l'hôpital, elle

a eu des douleurs violentes et des

coliques

comme pour

accoucher.

Et

pendant

ce

laps

de

temps aussi, elle

a constatél'absence de ses

règles.

L'Observation VIII nous montre une malade

ayant éprouvé

des douleurs dans le côté droit du ventre

depuis

une

dizaine d'années,

douleurs

qui sont devenues plus intenses

deux ans avant

l'opération. On

constate aussi chez elle des métrorra-

gies

presque

continuelles.

En résumé, sur 8

malades,

4 ont

éprouvé des

douleurs

pendant la période de début

de leur fibrome.

6 femmes sur 8 n'ont

éprouvé

aucun trouble de la mens¬

truation;

2 ont eu des

métrorragies.

Dans cette

période de début,

presque

toutes les malades

examinées ont

présenté quelques troubles légers de la miction

consistant dans une

pollakiurie plus

ou

moins grande.

Les caractères

physiques du fibrome

ovarien sont

plutôt

vagues

pendant la période de début

de ces tumeurs.

Nous savons, en

effet,

que

pendant

cette

période de latence

le fibrome de l'ovaire estpeu

volumineux,

arrondi

ouovalaire,

très

mobile,

situé ordinairement sur les côtés de l'utérus et

rappelant la consistance

de

l'ovaire,

dont il n'estque

l'hyper¬

trophie totale. D'après cette esquisse rapide du fibrome à

sa

période de début,

il estfacile de voir que

les signes physiques n'apporteront

pas

grand renseignement.

Mais arrivons à la

période d'état

et examinons les

symptô¬

mes fonctionnels

qui frappent tout d'abord

le clinicien : Ce sont d'abord des troubles de la menstruation; on ne remarque que

très

rarement des

pertes séreuses, de l'hydror-

rhée et de la

leucorrhée,

comme cela arrive

fréquemment dans

(23)

les fibromes de

1

utérus.

Ordinairement aussi la menstruation

est normale.,

puisque

sur

8 femmes 4 n'ont eu absolument

aucun trouble de

la menstruation.

Parmi les 4 autrescas.

2 malades ont

eu

des pertes métror- ragiques, les deux .autres ont vu la suppression oataméniale

pendant la période d'état.

Nos observations ne

portant

que sur un

nombre de cas

assez restreint, nous nous sommes

reporté au travail de

Dartigues où

nous avons vu

que sur les 21 cas de fibromes

observés par

cet auteur il

a

trouvé :

1° 7 cas où il

n'y

a pas eu

de troubles menstruels.

2° 7 cas où il y a eu

des troubles hémorragiques soit à l'oc¬

casion, soit en

dehors des règles.

3° 7 cas où il y a eu

suppression menstruelle.

A la

période d'état aussi on peut observer des troubles dus

à la

compression. La compression des nerfs se traduit par de

la douleur. Maisnous avonsvuque,

dans la plupart des cas,

les fibromes ne se sont

accompagnés d'aucune douleur; tout

au

plus d'un

peu

de gène pendant la marche et d'une assez

grande fatigue après

un

travail de force.

Quelquefois (ex

:

Obs. VI), le début de l'évolution de la

tumeur aété

marqué

par

des douleurs très violentes, par des

coliques atroces. Puis

ces

douleurs se calment, et le reste de

l évolution du fibrome se passe

d'une façon à peu près indo¬

lente. D'autres fois,

les douleurs

ne

surviennent que très

tard ; c'est àce moment que

les malades se décident à entrer

à

l'hôpital.

Il arrive enfin,

mais bien plus rarement, que le symptôme

douleur

persiste pendant toute la durée de l'évolution.

A

quoi attribuer cette douleur au début, alors que la

tumeurencoretrès

petite, très mobile, n'a pu comprimer les

différents nerfs

qui l'avoisinent?

N'y aurait-il

pas

un

signe de froissement du péritoine

parcette tumeur

de nouvelle formation, tumeur excessive¬

ment mobile

qui, dans les différents mouvements de la ma-

^

ade,

viendrait irriter

la séreuse péritonéàle? Ou ne serait-ce

(24)

pas encore

la formation

d'adhérences entre la tumeur et

l'épi- ploon

ou

l'intestin?

Quant

aux douleurs

qui surviennent

vers la fin de l'évolu¬

tion de la

tumeur,

on

peut les expliquer d'une façon plausible

par

la simple compression, puisqu'il

cette

époque le fibrome

a atteint un volume suffisamment considérable pour

pouvoir gêner les

organes

voisins,

et notamment les

plexus

ner¬

veux; d'autant

plus qu'il peut arriver

que

le fibrome

soit enserré dans l'excavation sans

pouvoir

remonter au-dessus dudétroit

supérieur, d'où compression

encore

plus grande.

Il est d'autres

compressions qui, quoique plus

rares, sont

susceptibles de

se

produire

;

ainsi,

on a noté

parfois de la compression des

vaisseaux se traduisantpar

de l'œdème des

membres

inférieurs,

par

de l'œdème sous-cutané,

par une circulation collatérale

complémentaire.

Dans notre Observation

I,

il est dit que

la paroi abdomi¬

nale

présente des vergetures

au

niveau

des fosses

iliaques et

une circulation veineuse

développée, et qu'elle

est

atteinte

d'un œdème considérable à sa

partie inférieure

au-dessus du

pubis.

La

malade, citée

dans l'Observation

II,

a eu un peu

d'œ-

dème des malléoles à la

jambe droite,

mais l'enflure

disparut rapidement.

Observation III : nombreuses

vergetures.

Observation IV : œdème des

grandes lèvres.

Observations

V,

VI,

VII,

VIII : on ne

signale rien à

ce

point de

vue.

Les

compressions viscérales

sont très rares, tant du côté

de

l'intestin que

du côté du

rectum. Lestroubles urinairescepen¬

dant sont

fréquents et

nous devons

signaler

que presque toutes les malades citées ont eu de la

pollakiurie. Nous

avons constaté que,

daus plusieurs

cas,

les

malades

avaient

été atteintes d'une

dyspnée

assez

intense, de palpitations cardiaques, de

vomissements :

phénomènes qui, pourrait-on croire,

peuvent être

produits

par

la compression du dia¬

phragme

par

la

tumeur. Mais nous devons

ajouter

que

dans

(25)

25

ces cas

il

y

avait

une

coexistence d'à s cite, et même ascite

très

considérable, d'où la conclusion s'impose que ces symp¬

tômes

fonctionnels ont été produits par l'ascite et non par la

tumeur.

Quel est l'état général de la malade dans les fibromes de

l'ovaire? La

santé du sujet

ne

s'altère ordinairement pas. Et

quand les malades viennent réclamer une intervention, 011

constate toutau

plus

un peu

d'amaigrissement : et les appa

reils

digestif, circulatoire, respiratoire se comportent très

bien. 11 n'en est pas

toujours ainsi cependant, car nous

voyons

dans les Observations IV et VIII que la malade est

pâle et très affaiblie à son entrée à l'hôpital.

Signes

Physiques.

On ne

peut espérer tirer beaucoup de renseignements de la

simple inspection du ventre. Cependant on peut voir la

tumeur faire

saillie plus spécialement sur un des côtés de

l'abdomen,

contrairement aux tumeurs de l'utérus qui sont

ordinairement

médianes. Par la palpation, on arrive à recon¬

naître la consistance,

la mobilité de la tumeur; on peut

même limiter

celle-ci à travers la paroi abdominale. Par la

palpation aussi

on

peut provoquer une douleur ovarienne,

douleur

qui manque la plupart du temps, mais qui a cepen¬

dant été

signalée

par

Rendu. Cet auteur, dans un seul cas, a

provoqué

par

la simple pression une douleur intolérable. I)e

même,

M. Rocher, dans l'Observation III, a constaté par la

pression

que

l'ovaire malade avait conservé sa sensibilité

propre,

affaiblie

un

peu cependant : signe physique d une

grande valeur diagnostique. Par une palpation, profonde et

brusque,

ou

arrive aussi à produire très souvent un véritable

ballottement

analogue à celui d'une tête fœtale mobile dans

l'abdomen

(Obs. I, II). La percussion permet de déterminer

la

présence de l'ascite qui accompagne assez souvent les

fibromes de l'ovaire.

On peut avoir la sensation de Ilot

(Obs.

II), et les différents autres signes de 1 ascite : matité

(26)

26

dans les lianes et la

partie inférieure

du ventre

(la

malade étant dans le

décubitus dorsal),

matité se

déplaçant

suivant les

différentes positions

que

l'on

fait

prendre

au

sujet.

Mais un mode

d'exploration

bien

plus important

et

qui

donne des résultats

plus sérieux,

c'est le toucher-

bimanuel.

Tandis que

d'une

main on

comprime plus

ou moins

légère¬

ment la

région hypogastrique, de

l'autre main on délimite l'utérus par

le

toucher

vaginal,

et on

apprécie

ses

change¬

ments de

consistance,

de

forme,

de situation.

Par le toucher bimanuel on

peut apprécier

la sensibilité des ovaires ; on

peut apprécier

aussi la

configuration

exté¬

rieure de la tumeur, sa

mobilité,

son

indépendance

de l'uté¬

rus.

Quelquefois

aussi il sera

possible

de reconnaître par

le

toucher bimanuel l'existence d'un

pédicule. Quels

sont les

changements les plus ordinairement

constatés du côté de l'utérus par

le

toucher

bimanuel

?

Nous avons noté le

plus

souvent des

changements

de

posi¬

tion et de direction de

l'utérus,

ainsi :

Observation

I :

prolapsus de

l'utérus.

Observation III : col

porté à droite,

derrière la

symphyse pubienne

et utérus en

latéroversion gauche.

Observation

VI : le col est

porté

enarrière.

Les culs-de-sac sont

quelquefois

effacés du côté du néo¬

plasme

Il

(Exemple

:

Obs. III,

Obs. VI, Obs.

VIII).

peut arriver aussi

qu'on

trouve dans les culs-de-sac un

cordon

épais, suivant

les mouvements de la tumeur, cordon

qui n'est

autre chose que

le pédicule

de la tumeur

(Exemple

: Obs.

IV,

Obs.

VIII).

Par le toucher

bimanuel,

on

peut apprécier

la sensibilité propre

des ovaires,

sensibilité

spécialement

étudiée par M.

Rocher,

et sur

laquelle

nous reviendrons dans le

chapitre

du

diagnostic des

fibromes de l'ovaire.

On trouve

également

par ce mode

d'exploration

que

la

tumeur est

ordinairement

mobile et souvent

indépendante

deLal'utérus

(Obs. II,

Obs.

III,

Obs.

IV, Obs. VIII).

plupart du temps

on trouve par

le palper bimanuel

une

(27)

27

tumeur de

consistance dure, bosselée, élastique; en cer¬

tains cas

cependant

on a pu

observer l'existence d'une vague

fluctuation

(Obs. IV).

Il est un autre

mode d'examen qu'il sera bon de ne pas

ouublier

parfois,

parce

qu'il pourra donner des renseigne¬

ments sérieux au

point de vue du diagnostic : nous voulons

parler de l'auscultation. L'auscultation, en effet, dans le cas

de fibromes de

l'ovaire

ne

donne absolument rien ; mais si

011 a affaire a une

tumeur sarcomateuse, on peut percevoir

un bruit de

souffle dû à la vascularisation développée de cette

tumeur. On ne devra pas non

plus laisser de côté le toucher

rectal

qui,

assez

souvent, permet de percevoir dans la conca¬

vité sacrée l'existence

d'une tumeur la remplissant en partie

(Obs. VI). L'hystérométrie pourra quelquefois donner de

bons résultats.

Dansl'Observation

III, l'hystéromètre n'a pu être enfoncé

qu'à 4 centimètres, par suite de la latéroversion de l'uté¬

rus. Il eût

pourtant été très intéressant de connaître si la

longueur de l'utérus était normale, car dans les fibromes de

l'ovaire il ne doit y

avoir aucune modification de la cavité

utérine,

contrairement à ce qui a lieu dans les fibromes

utérins.

Il est

fréquent de voir les fibromes de l'ovaire se compli¬

quer

de lésions annexielles concomitantes. On peut voir

aussi des

poussées de pelvi-péritonite (Obs. IV) où la malade

éprouva, six mois avant son entrée à l'hôpital, tous les symp¬

tômes d'une

péritonite localisée à la partie inférieure de

1 abdomen. Le

prolapsus total de l'utérus a été constaté

quelquefois (Obs. III).

L'ascite est une

complication fréquente du fibrome de

1ovaire,

ainsi

que nous

l'avons déjà vu à plusieurs reprises.

La torsion du

pédicule qui peut tenir compliquer la tumeur

fibromateuse de l'ovaire a

déjà été étudiée dans 1 étiologie de

ces tumeurs. Nous citerons

aussi

en

passant la coïncidence

possible d'un

sarcome

de l'ovaire d'un côté avec un fibrome

ovarien de l'autre,

ainsi

que

la transformation du fibrome en

sarcome, ou

dégénérescence sarcomateuse.

(28)

28

Pronostic.

Le

pronostic des

fibromes de l'ov lire est

généralement

bénin. En

effet,

une tumeur

qui

reste latente

pendant de

nombreuses années, et

qui n'altère

pas

sensiblement

l'état

général de

la

malade,

n'est pas

très

grave.

C iilliot

a cité le

cas d'une personne

qui avait supporté dix-sept

ans un

fibrome

de l'ovaire sans en être

trop affectée. Néanmoins,

s'il arrive

fréquemment

que

le fibrome

de l'ovaire îrentraine pas

de

graves

désordres

dans

l'organisme,

il

peut arriver

aussi que l'état

général s'altère

assez

rapidement

; de

plus, la

malade

peut

être contrainte à s'abstenir de tout travail et même à

garder le lit

; dans ces

conditions,

on doit

prévenir le sujet

de la

bénignité relative

de l'intervention et

l'engager à

se faire

opérer.

Si on

n'opère

pas

le fibrome

de l'ovaire aussitôt

qu'on l'a diagnostiqué,

et

dans

le

plus bref délai,

un sarcome

peut

venir se

gretfer

sur ce

fibrome, il

peut y

avoir

une

dégéné¬

rescence sarcomateuse. Enfin toutes les

complications

que

nous avons

déjà étudiées

sont

susceptibles de

survenir. Si le

pronostic de

fibrome de l'ovaire n'est pas

très

grave en cas 'de non-intervention

chirurgicale, il

est encore bien moins grave en cas

d'intervention,

car

l'extirpation de l'ovaire

atteint donne d'excellents résultats ; non seulement

l'opéra¬

tion réussit très

bien,

mais encore on n'observe

jamais de

récidive

après l'ablation

de la tumeur. Et alors même

qu'on

ne serait pas

très

sûr du

diagnostic de fibrome,

il faut dans tous les cas faire l'ablation de latumeur.

Il y a

quelques années,

avant notre

époque antiseptique qui

a donné de si brillants

résultats,

les

chirurgiens n'osaient

pas

faire la laparotomie

et

opérer les

tumeurs abdomino-

pelviennes,

et ils abandonnaientles malades à leur malheu¬

reux sort. Mais maintenant 011 n'hésite pas ;

et souvent,

dans les cas

diagnostiqués tumeur maligne,

011 a

obtenu

un très bon résultat.

(29)

CHAPITRE IV

DIAGNOSTIC

Le

diagnostic des tumeurs fibreuses de l'ovaire est parfois

fort difficile;

néanmoins

nous

croyons pouvoir affirmer qu'il

est

possible

en

bien des circonstances, et que bon nombre de

tumeurs solides de

l'ovaire diagnostiquées fibromes ont été

reconnues comme

fibromes

par

l'opération, et surtout par

l'examen

microscopique. Quelles sont les tumeurs abdomino-

pelvienlies pouvant en imposer au premier abord pour des

fibromes de l'ovaire ?

Nous laisserons

dé côté la grossesse, pensant bien qu'un

chirurgien

un peu

expérimenté saura reconnaître sinon dès

le début,

mais

au

bout de quelques mois, si la malade est

enceinte ousi elle est

atteinte d'une affection de l'utérus ou de

l'ovaire.

Parmi les tumeurs

utérines capables d'attirer notre atten

tion, et avec

lesquelles

on

pourrait confondre le fibrome ova¬

rien, sont

les fibromes utérins; non pas le fibrome utérin

classique

que

tout le monde connaît et qui éclate par ses

symptômes grossiers, à savoir : tumeur médiane saillant hors

du détroit

supérieur, caractérisée par un agrandissement de

la cavité utérine et par un

ensemble de troubles de la mens¬

truation etdetroubles

de compression décrits dans tous les

traités de

pathologie externe, mais avec le fibrome utérin

sous-péritonéal, à long pédicule, qui peut présenter un ensem¬

ble

symptomatique presque identique à celui des fibromes de

l'ovaire.

(30)

30

Il en est de même des fibromes du

ligament large et du ligament

rond.

Sans nous arrêter aux menus

détails,

nous

parlerons

seu¬

lement des

signes qui, réunis,

caractérisent pyesque

à

coup

sûr les fibromes de l'ovaire.

D'abord la

présence

de Fascite. L'ascite

qui fréquemment accompagne les fibromes

de l'ovaire ne se rencontre

jamais

dans les tumeurs de l'utérus.

En second

lieu,

nous citerons la mobilité de la tumeur et son

indépendance

de l'utérus. Très

souvent,

en

effet,

011 peut

imprimer des

mouvements de

latéralité,

ou des mouvements verticaux à la tumeur de l'ovaire sans que

l'utérus

en soit le moins du monde influencé : caractère

qui

11e se

produit

pas dans les cas de fibrome de l'utérus où les. mouvements de la tumeur sonttransmis à l'utérus et

réciproquement.

En troisièmelieu,

l'exploration

de lacavité utérine par

l'hys-

téromètre

peut donner

un

renseignement précieux,

en ce sens que

dans

les fibromes de l'utérus cette cavité est

augmentée,

et non pas

dans

ceuxde l'ovaire.

Un

quatrième symptôme, qui

a été

rapporté

par

Rocher,

c'est la constatation de la sensibilité ovarienne

qui persiste, quoique

un peu

affaiblie

du côté

malade, dans

lé fibrome de l'ovaire.Ce

symptôme

manque

complètement

danslestumeurs

malignes de l'ovaire,

ainsi que nous le verrons

plus loin.

U11 autre

symptôme

que

l'on

rencontre en

plusieurs cir¬

constances dans les fibromes ovariens, mais

qui

11e se trouve

jamais dans

les fibromes de

l'utérus,

c'est la cessation des

règles.

Enfin,

pour

terminer,

nous dirons que

l'état général

se maintient relativement bon dans les tumeurs fibreuses de

l'ovaire,

contrairement à ce

qui

a lieu dans les fibromes utérins.

Les

signes principaux qui différencient

les

kystes de l'ovaire

sont l'absence

d'ascite,

la

présence

d'une fluctuation

plus

ou moins nette, suivant que

le kyste

est uniloculaireoumultilo- culaire. etenfin la

présence de bosselures élastiques.

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