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Contribution à l'étude de l'obstruction intestinale par les fibromes utérins · BabordNum

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Texte intégral

(1)

ENTRE SC'JS LE N° 60,309

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNEE 1901-1902 30

CONTRIBUTION A

L'ÉTUDE

DE

L'OBSTRUCTION INTESTIN

PAR LES

FIBROMES UTERINS

THESE POUR

LE

DOCTORAT

EN

MÉDECINE

présentée et soutenuepubliquementle 11 Décembre 1901

Tterio-IVIaijLr,ice-<3rLis"tave EPRON

à L'Hermenault (Vendée), le 22 novembre 1873

INTERNE DES ASILES DE LA GIRONDE (CADILLAC)

!MM. DEMONS

BOURSIERCHAVANNAZANDÉRODIAS agrégéagrégé

professeur.... Président

professeur )) Juges)

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront laites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI PAUL CASSIGNOL

91 RUE PORTE-DIJEAUX 9i 1901

(2)

Faculté de Médecine ct_de Pharmacie de Bordeaux

M. DE NABIÂS, doyen M. PITRES, doyen honoraire.

PROFESSEURS

MM. MIGÉ )

DUPUY > Professeurs honoraires.

MOUSSOUS J

Clinique interne Cliniqueexterne Pathologie et théra¬

peutique générales.

Thérapeutique

Médecine opératoire.

Clinique d'accouche¬

ments

Anatomie pathologi¬

que Anatomie

Anatomie générale et histologie

Physiologie Hygiène

Médecine légale

MM.

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE.

VERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

LEFOUR.

COYNE.

CANNIEU VIAULT.

JOLYET.

LAYET.

MORACHE.

AGREGES EU

Physiquemédicale...

Chimie

Histoirenaturelle ...

Pharmacie

Matièremédicale....

Médecine expérimen¬

tale

Clinique ophtalmolo¬

gique

Clinique des maladies chirurgicales de» en¬

fants

Clinique gynécologique Cliniquemédicale des

maladiesdesenfants Chimiebiologique...

Physiquepharmaceu¬

tique

EXERCICE :

MM.

BERGONIÉ.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

de NABIAS FERRÉ.

BADAL.

P1ECHAUD.

BOURSIER.

A. MOUSSOUS DENIGÈS.

SIGALAS.

section demédecine(Pathologie interneet Médecine légale.)

MM. SABRAZÈS. MM. MONGOUR.

LE DANTEC. CABANNES.

HOBBS.

section de chirurgie et accouchements

(MM.

Pathologie externe-;

YILLAR.

CHAYANNAZ.

BRAQUEHAYE BÉGOUIN.

Accouchements 1MM. FIEUX.

ANDERODIAS.

Anatomie,

Chimie.

section dessciencesanatomiques et physiologiques

1MM. GENTES. | Physiologie MM. PACHON.

'•••I CAYALIÉ. | Histoire naturelle BEILLE.

section des sciencesphysiques

MM. BENECH. | Pharmacie M. DUPOUY.

COURS :0 lift»CÉMENTA I RIÎS :

Clinique desmaladiescutanées etsyphilitiques Clinique desmaladies des voies urinaires

Maladies dularynx, desoreillesetdunez Maladiesmentales

Pathologie interne.

Pathologie externe Accouchements.

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologie etMinéralogie Pathologie exotique

Le Secrétaire dela Faculté:

MM. DUBREUILH.

POUSSON.

MOURE.

REGIS.

RONDOT.

DENUCii.

FIEUX.

PACHON.

PRINCETEAU LAGRANGE.

CARLES.

LE DANTEC.

LEMAIRE.

Pardélibération du 5 août 1879, laFaculté aarrêté que les opinions émises dans les Thèsesqui lui sontprésentées doivent être considérées commepropres à leursauteurs, qu'elle n'entend leurdonner ni approbationni improbation.

(3)

A MON PÈRE ET A MA MÈRE

Bien faible témoignage dereconnaissance.

A MES FRÈRES ET A MES BELLES-SŒURS

(4)

A MESPARENTS

A MES AMIS

(5)

A MONSIEUR LE DOCTEUR NICOULAU

MÉDECIN EN CHEF DEL'ASILE D'ALIÉNÉS DE CADILLAC

(6)

A MES EXCELLENTS AMIS

les docteurs ALAIN, AUCHIER et LtAINGUEI

(7)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR DEMONS

PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINEDE BORDEAUX

OFFICIER DE LALÉGION D'HONNEUR

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE

(8)
(9)

AVANT-PROPOS

Nous n'avons point l'intention d'ajouter un nouveau cha¬

pitre à la gynécologie ou à la pathologie chirurgicale, il nous

a seulement paru que mettre en relief une des causes de

l'obstruction intestinale serait faire œuvre utile ;aussi, ne doit-on voir dans notre travail qu'un essai d'assemblage d'arguments tendant à démontrer que chez la femme une

cause d'obstruction intestinale se trouve dans les tumeurs

utérines, et plus particulièrement lesfibromes.

Au dire, en effet, de certains chirurgiens, un utérus sur trois serait atteint de tumeurs fibreuses; nous n'avons pu contrôler jusqu'à quel point cette opinion était exacte, mais

en admettant qu'elle soit exagérée, il n'en est pas moins permis de croire, en se basant surles observations médicales

de chaque jour, que bien souvent on pourrait à juste titre

attribuer au fibrome utérin les phénomènes d'obstruction

intestinale dans ses manifestations diverses, depuis la simple constipationjusqu'à l'occlusion complète.

Avant d'aborder notre sujet, nous sommes heureux de pouvoir, à tous ceux qui dans le courant de nos études ont bien voulu s'intéresser à nous, témoigner aujourd'hui nos sentiments les plus reconnaissants.

Nous nous rappellerons toujoursle maître bienveillantque fut pour nous M. le Prof. Pitres, et les enseignements pré¬

cieux dont nous avons profité durant le temps, hélas trop court, que nous avons passé dans son service.

Nous sommes heureux d'avoir été l'élève de M. le Prof.

(10)

10

Démons ; nous le prions de vouloir bien agréer nos remer¬

ciements pour les précieux conseils qu'il nous a prodigués et

pour le grand honneur qu'il nous fait aujourd'hui en prési¬

dant notre thèse.

Nous remercions M. le Prof. Régis de la grande bien¬

veillance qu'il a bien voulu nous accorder en maintes occasions.

M. le Dr Chavannaz nous a prodigué ses conseils et a contribué pour une grandepart à l'élaboration denotrethèse,

nous lui en sommes profondément reconnaissant.

Nous tenons tout particulièrement à rendre hommage à

M. le Dr Nicoulau, médecin en chef de l'Asile d'aliénés de Cadillac; les années que nous avons passées sous ses ordres compteront certainement au nombre de nosplus heureuses et

nous lui savons gré d'avoir bien voulu nous faciliter la terminaison de nos études en nous accordant, toujours avec

une amabilité extrême, les congés quinous furent nécessaires.

Nous n'oublierons jamais combien notre frère, le docteur Gabriel Epron, fut bon pour nous, c'est bien sincèrement que nous le remercions; il a bien voulu contribuer à notre

œuvre et, à cesujet, il a droit une fois deplus à notre recon¬

naissance.

(11)

PLAN

Après avoir décrit la structure des fibromes, leurs modifi¬

cations, leurs rapports avec l'utérus, nous esquisserons

dans un second chapitre l'étude clinique de l'obstruction intestinale; nous en consacrerons un troisièmeau diagnostic

et au pronostic de l'obstruction par fibrome ; viendront

ensuite les quelques observations que nous avons purecueillir

avec les réflexions qu'elles nous ont suggéré, puis un dernier chapitre consacré au traitement.

(12)
(13)

CHAPITRE PREMIER

Anatomie pathologique des fibromes.

Les fibromes sont des tumeurs composées de tissu con¬

jonctifet de fibres musculaires lisses. Ces tumeurs, qui, la plupart du temps, ont pour siège l'utérus, sont d'un volume

essentiellement variable, parfois,toutau plus grosses comme

une noisette, il en a été observé cependant qui atteignaient

le poids énorme de 140 livres (Hunter).

Constitution des fibromes.

Dans la constitution intime deces tumeurs, noustrouvons,

comme l'indique leur définition, du tissu conjonctif et des

fibres musculaires : suivant la prédominance de l'un ou de l'autre de ces deux éléments ont les anommées tantôt fibro¬

mes, tantôt myomes, polypes fibreux ou encore fibro-

myomes. Cette dernière appellation nous semblerait la plus rationnelle, et cependant nous nous conformons à l'usage

courant en les nommant fibromes. Nous ferons remarquer

cependant que l'évolution du néoplasme, et surtout son

accroissement, sont influencés suivant qu'il est constitué

surtout par du tissu conjonctif, ou plutôt par du tissu mus¬

culaire.

La vascularisation des fibromes est très variable et en

rapport avec leur plus ou moins grande connexion avec la

masseutérine. C'est ainsi quedans certains, quifonttellement partie de l'utérus que non seulement il leur serait impos¬

sible de leur reconnaître un pédicule, mais de distinguer

(14)

u

même par un étranglement l'endroit où commence le tissu néoplasique, on trouve des vaisseaux qui par leur nombre

etleur volume peuvent devenir une gêne pour le chirurgien:

d'autres, au contraire, ceux que l'on appelle plus particuliè¬

rement polypes fibreux, parce qu'ils sont nettement pédicules

etordinairement encapsulés, ne présententque peu ou pas de

vascularisation; et dans ce cas on peut voir les vaisseaux

utérins envoyer quelques ramifications, dont la plupart se

perdent dans l'épaisseur du pédicule.

L'existence deslymphatiques ne semble faire aucun doute; Dupuytren en atrouvé un nombre considérable et Poirier a démontré que dans les utérus myomateux les lymphatiques

sous-séreuxs'hypertrophient au point d'acquérir le volume

du pouce.

On peut trouver des détails sur l'innervation des fibromes

dans les travauxde Bidder, Herz etLorey.

Évolution et transformations des fibromes.

D'après Duplay et Reclus, « ily a deux faits fort étranges

dans l'histoire de ces tumeurs, et qui les distinguent de tous

les autres néoplasmes, sauf les polypes naso-pharyngiens qui

ont plus d'un point commun avec eux : c'est que leur évolu¬

tion paraîtjusqu'à un certain point liée à la santé générale.

Ainsi on observe parfois une diminution de la tumeur pen¬

dant les maladies générales. Braùn, Gliiari et Spœth attri¬

buent surtout ceteffetau choléra. Il est possible

qu'il

s'agisse

tout simplement là de modifications dans le degré de la con¬

gestion ou de l'œdème, sans qu'il y ait de réels changements

dans les parties constitutives de la tumeur.11 est parfaitement démontré, quoi qu'en dise Lawson Tait, qu'en règle géné¬

rale les fibromyomes cessent de croître à partir de la méno¬

pause, et que souventils diminuent avec l'utérus. C'est là un fait de très haute importance sur lequel est basée une mé¬

thode thérapeutique. Il y a certainement des exceptions à

cette règle. On voit, en effet, des fibromyomes qui continuent

(15)

15

à croître après la cessation des règles, niais cela s'observe

surtoutlorsque la tumeur a subi certaines dégénérescences:

ou bien, comme Gusserow, lorsqu'elle tire ses principaux

moyens de nutrition, ses vaisseaux, non pas de l'appareil génital, mais des organes voisins au moyen d'adhérences

secondaires. »

Pendantla gestation, les fibromyomes subissent, en môme temps que l'utérus, un accroissement énorme. Mais après la parturition, ils deviennent comme l'utérus lui-même le siège

de phénomènes d'involution, et diminuent. Cette régression qu'ona attribuée àune métamorphose graisseuse est quelque¬

fois telle que la tumeur diminuebeaucoup plus qu'elle n'avait augmenté, et finalement se trouve plus petite qu'elle n'était

avant la conception. Elle peutmême disparaître. On observe quelquefois aussi après l'accouchement ou l'avortement, soit

la suppuration et la putréfaction, soit l'élimination sponta¬

née des fibromyomes.

Nous n'insisterons pas sur les diverses modifications

pathologiques que peuvent subir les fibromes : tantôt ils sont atteints de dégénérescence graisseuse, et dans ce cas, d'après Wirchow, si leur volume ne diminue pas, leur accroissement

se trouverait tout au moins arrêté, tantôt de calcification ou mêmed'ossification. Nous remarqueronscependantque dans

le premier cas le processus pathologique atteint surtout le tissu musculaire; dans le second, nous voyons presque tou¬

jours les cristaux de phosphate, de carbonate ou de sulfate de chaux s'incruster dans letissu conjonctif.

Dans ces diverses sortes de dégénérescence, le fibrome s'atrophie. Il peut arriverquelquefois qu'il se ramollisse par le fait de l'atrophie des fibres musculaires, de la dissociation et de la résorption du tissu conjonctif:il se forme alors des petites lacunes, « les geodes de Gruveilliier », remplies d'un liquide jauneclair, se coagulant parfois spontanémentaucon¬

tact de l'air. À ce moment la tumeurest nettement fluctuante etil semblerait quela ponction dûten évacuer immédiatement lecontenu; mais il arrivesouvent quele tissu utérin est formé

(16)

16

de geodes, absolument indépendantes

les

unes

des

autres ;

il

faudrait donc pour obtenir un résultat satisfaisant les ponc¬

tionner toutes successivement. Il est vrai qu'à un degré plus avancé, dans lemême processus pathologique, les parois des petites cavités finissentpar se

résorber

et que

l'on

setrouve

alors en présence de poches assez vastes pour que,

si l'on

en peutévacuer le contenu, le volume de

la

tumeur se trouve

sensiblement diminué

Nous devons signalerqu'en cette dernièreoccurrenceil peut parfois se produire à l'intérieur des

geodes,

par

suite de la

désagrégation des vaisseaux qui s'y rencontrent,

des hémor¬

ragies parfoisconsidérables.

Au point devue deleur structure intime, les geodes sont

de

simples trous sansparoi propre,creusés dans le tissu

dufibro-

myome, limités parle tissu propre de la tumeur,

c'est-à-dire

pardes fibres conjonctives et des fibres

musculaires.

Kœberlé, Klebs, Léopold et Fehling ont observé que cer¬

taines d'entre elles sont des vaisseaux lymphatiques dilatés ; il serait résulté de cette constatation deux sortes de cysto-

fibromes : l'une due àl'œdème et auramollissement, l'autre à des dilatations lymphatiques; mais,vu les nombreux rapports qui existent entre les vaisseaux lymphatiques et les

lacunes

du tissu conjonctif, cette division semble

superflue.

Dans la variété de tumeurs pourvues de vaisseaux san¬

guins, c'est-à-dire dans celles constituées plus

particulière¬

mentpar des fibres musculaires lisses, et qui se trouvent en rapport plus intime avec le tissu utérin, on rencontre

des

modifications de cesvaisseaux (augmentation des vaisseaux

en nombre et en volume) qui ont fait comparer le tissu néo- plasique àcelui descorps caverneux : d'où la

dénomination

de fibromyomes caverneux ou télangiectasiques.

Les fibromyomes peuvent être le siège de phénomènes inflammatoires, et dans la plupartdes cas c'est par la capsule

celluleuse enveloppant latumeur que débute la suppuration,

bien qu'on ait pu l'observer (Cruveilhier) commençant au centre. On conçoit dès lors qu'àla suite de la disparition de

(17)

17

la coque celluleuse qui l'enveloppe le fibrome, se trouvant

libre dans la cavité utérine, tende à s'éliminer et il se produit

en quelque sorte accouchement.

Une dernière transformation quepuissent subir lestumeurs

que nous étudions, est celle de tumeurs bénignesen tumeurs malignes. Malgré les observations des divers auteurs, nous pensons avec Duplayet Reclus que l'on a pris la coexistence

d'un fibrome et d'un carcinome pour une seule et même tumeur, et ce d'autant plus qu'il est difficile de transformer

un néoplasme fibro-conjonctif en néoplasme épithélial.

Modifications de l'utérus.

Il est nécessaire de dire quelques mots des modifications

que subit l'utérus fibromateux qui est atteint dans son tissu

musculaire et dans sontissu muqueux. Le premier subit une

hypertrophie telle que Guyon l'a désignée du nom de gros¬

sesse fibreuse ; le second est également altéré : on constate des phénomènes de métrite glandulaire hypertroppique et hyperplasique : dans les espaces où la muqueuse est en

rapport plus ou moins direct avec la tumeur, Curatolo a constatéqu'ontrouvesurtout des lésions d'endométriteinters¬

titielle avec destruction des glandes.

Rapports des fibromes avec l'utérus.

Tous les fibromes prennent naissance dans le tissu muscu¬

laire de l'utérus; les uns, à tous les degrés de leur évolution

en demeurent enveloppés, on les désigne sous le nom d'in¬

terstitiels; d'autres, nés dans les parties périphériques du parenchyme musculaire, s'en énucléenttrès rapidement.

On désigne ces derniers, suivant leur situation, sous la dénomination de sous-muqueux interstitiels et sous-périto-

néaux.

Lesfibromes sous-muqueuxet interstitiels nous intéressent tout particulièrement ; les premiers en effet, qu'ils soient ou

E.

(18)

18

non pédicules, provoquentune

dilatation

etune

hypertrophie

de la matrice telles que la vessie etlerectum sont souvent comprimés ; les seconds, qu'ils soient situés

dans la paroi

antérieure ou dans la postérieure, ou même dans les parois

latérales de l'utérus, peuvent se trouver en contact avec les

anses intestinales et les comprimer plus oumoins.

Quant aux fibromes sous-péritonéaux, ils sont presque

toujours situés hors du bassin, et, sauf le cas où ils attei¬

gnent un volume extraordinaire, ne compriment pas

suffi¬

samment les viscères avec lesquels ils se trouvent en con¬

tact pour occasionner des accidents graves.

Ilpourrait se faire cependant qu'ils se forment en face des

culs-de-sacs péritonéaux antérieur ou postérieur, et que dans

le premier cas ils donnent lieu à des phénomènes d'étran¬

glement interne en agissantsur les anses d'intestin grêle qui

souvent y sont contenues; dans le second, ils peuvent com¬

primer le rectum.

(19)

CHAPITRE II

De l'Obstruction intestinale.

Considérations générales.

L'obstruction intestinale peut être produite par des causes bien diverses : la plupart du temps ce sont des obstacles mé¬

caniques qui entravent le cours des matières fécales. J.-J.

Peyrot les a divisés en quatre classes :

Les vices de position d'une partie du tube intestinal :

invaginations, volvuluset torsions, coudures.

Les compressions, qui peuvent être étroites : brides, diverticules, anneaux accidentels, hernies internes ; ou lar¬

ges : tumeurs diverses, adhérences par une surface étendue.

3° Les obturations : corps étrangers, polypes, masses féca¬

les durcies, etc.

4° Les rétrécissements : rétrécissements proprement dits,

etcancers de la paroi intestinale.

L'obstruction par compression présente seule un intérêt pour nous. D'après Duplay et Reclus :

« Dans les compressionslarges, l'occlusion intestinale peut

succéder à l'aplatissement de l'intestin par toutes sortes de

tumeurs abdominales, utérines, ovariques, mésentériques, biliaires, pancréatiques : quelquefois, c'est un organe hyper¬

trophié, comme la rate, ou déplacé, comme l'utérus ou le rein, qui détermine l'arrêt des matières.

» On trouve dans la science plusieurs cas d'occlusion à la suite de grossesses extra-utérines. Maygrier en cite quatre

(20)

20

observations : un cas d'obstruction

du rectum causée

par

la

présence d'un sac

fœtal dans le cul-de-sac de Douglas, et trois

casd'occlusion produits par les

lithopédions

: un

de Pletzer,

dans lequel la grossesse

datait de quinze mois ; un de Hor-

nung, dans

lequel la

grossesse

datait de dix ans ; un d'Œttin-

ger, dans

lequel la

grossesse

datait de seize ans. Ce dernier

cas fut laparotomisé par

Bouilly

que

j'assistais dans cette

opération ; une

grande longueur d'intestin grêle adhérait au

lithopédion ; il

existait manifestement de la péritonite qui

avait été la cause des phénomènes

d'occlusion. A côté de

ces compressions on

doit signaler tous les cas d'adhérences

étendues immobilisant et déviant

l'intestin,

en

le fixant soit

à la paroi, soit à

l'un des

organes

abdominaux, soit à une

tumeur quelconque.

» Il est rare que la

seule adhérence suffise à expliquer

l'occlusion, de même que pour

les compressions étendues

c'est le plus souvent une

poussée de péritonite surajoutée

qui occasionne

l'arrêt des matières.

»

(Duplay et Reclus,

Traité de Chirurgie, t. VI,p. 446).

Considérations cliniques.

Formeàigue.Bienque leplus

ordinairement, lorsqu'elle

reconnaît pour cause une tumeur

fibreuse de l'utérus, h obs¬

truction intestinale n'alfecte pas la

forme aiguë, il peut

arriver parfois qu'un

étranglement interne survienne chez une

femme depuis longtemps

atteinte de fibrome

;

comme il est

de toute nécessité d'intervenirdans ce cas

le plus rapidement

possible, nous

dirons

en

quelques mots les symptômes de

l'occlusion intestinale à forme aiguë.

C'est souvent par une douleur

extrêmement vive

en un point quelconque

de l'abdomen

que

s'annonce la maladie ;

cette douleur estintermittente et

coïncide

avec

les contrac¬

tions péristaltiques et

antipéristaltiques de l'intestin. Il

peut arriver

qu'elle siège toujours

au

même point, et elle

devient alors un adjuvant précieux pour

diagnostiquer la

(21)

21

partie précise de l'intestin

dans laquelle siège l'obstacle. Sur¬

viennent ensuite les vomissements qui, alimentaires au début, sont ensuite muqueux, puisbilieux et

enfin fécaloïdes.

Ce symptôme est trèsinconstant en ce sens que

chez

cer¬

tains malades on apu le constater dans toute son

intensité.,

c'est-à-dire ne pouvant être calmé par aucun

médicament,

alors que chez d'autres, tantôt il n'apparaît que

tardivement,

tantôt après être survenu une ou deux fois au

début de la

maladie, il disparaît pour ne plus revenir.

Les manifestations générales, bien que parfois

lentes

à paraître, n'en sont pas moins ordinairement

accentuées

: «

Le

visage pâlit et s'altère, les traits se tirent, les yeux

s'exca-

vent, le nez s'amincit et s'effile ; le pouls devient petit et fréquent ; la température reste normale ou s'abaisse. La cons¬

tipation est complète soit dès le début, soit après une ou deux évacuations ; l'émission des gaz par l'anus fait absolu¬

ment défaut. Le ventre, souvent rétracté aupremier moment,

se ballonne après vingt-quatreou trente-six heures. Les phé¬

nomènes de dépression s'accentuent; l'angoisse est inexpri¬

mable, le pouls est misérable, la voix s'éteint ; aux vomis¬

sements s'ajoute un hoquetpersistant ; le corps se couvre de

sueurs froides, l'hypothermie est extrême et le malade succombe, en conservant, le plus souvent, son intelligence

intacte jusqu'à la fin. » (Duplay et Reclus.)

Forme chronique. C'est la forme chronique qu'affecte

surtoutl'obstruction intestinale causée par les fibromes ; elle

se présente alors avec des symptômes lents et insidieux : Au début : « Lenteur des digestions, flatulence, constipa¬

tion persistant plusieurs jourset se terminantpar une débâcle

suivie d'une amélioration temporaire. Peu à peu, la durée

des périodes de constipation augmente; le ventre tend à se ballonner et l'occlusion semble complète. Cependant, une médication purgative amène encore une débâcle. Finalement,

les accidents se renouvellent,résistent à toute thérapeutique

et l'occlusion est constituée. » (Duplayet Reclus.)

Ilest à remarquer que dans la forme chronique les symp-

(22)

22 -

tomes sont sensiblement les mêmes que dans la formeaiguë,

mais se trouvent très atténués. C'est ainsi que la douleur

esthabituellement peu marquée, neparaissant

qu'à des inter¬

valles plus ou moins éloignés, sous

forme de coliques; la

constipation n'estque relative et ne

dure

que

quelques jours

au boutdesquels survient une débâcle ;

l'émission de

gaz par

l'anus est constante lorsque l'obstacle siège sur le gros intestin; leresserrement progressif du passage se traduit par des modifications dans la forme des matières fécales, qui peuvent être aplaties, rubanées,

effilées

ou

ovillées.

On n'observe de ballonnementquelorsque survientl'occlu¬

sionintestinale aiguë; il en est de même pour

les vomisse¬

ments et les symptômes généraux.

En somme, la forme chronique est caractérisée par la

succession de deux ordres d'accidents : des symptômes de

diminution progressive du calibre

de l'intestin,

et

des

symp¬

tômes d'arrêt complet des matières; les premiers

précèdent

d'ordinaire l'apparition des seconds. Il

existe, néanmoins,

un certain nombre de variétés intermédiaires à la forme aiguë et àla forme

chronique,

et

il n'est

pas rare que

des

malades, après avoir présenté, pendantun

certain

temps,

des

symptômes de sténose progressive,

soient pris tout à

coup

des accidents les plus aigus; c'est ce qui arrive lorsque

dans

un rétrécissement ou dansun cancers'engage un corps étran¬

ger, ou bien lorsque chez un

malade atteint de constipation

chronique avec amas stercoraux, vient s'ajouter un spasme

ou une paralysie des tuniques intestinales. Dans

d'autres

circonstances, l'obstruction chronique ne s'est révélée que par des phénomènes insignifiants, quand les

malades sont

pris brusquement d'occlusion aiguë; on

comprend

que

le

diagnostic offre alors les plus grandes

difficultés.

Habituellement, cependant, l'occlusion chronique affecte

des symptômes plutôt bénins, eton peut lui

attribuer

comme

causesles plus fréquentes : les rétrécissements cancéreux ou

simples, l'invagination chronique, les

compressions larges

par organes

abdominaux hypertrophiés

ou

déplacés,

par

(23)

tumeurs; les flexions anormales, les adhérences étendues,

résultant d'inflammations chroniques dupéritoine, les obs¬

tructions par polypes, corps étrangers, etc., mais surtout par matières fécales accumulées.

(24)
(25)

CHAPITRE III

Diagnostic et Pronostic.

Nous ne pouvons discuter ici tous les symptômes qui accompagnent l'obstruction intestinale ou les fibromes, nous

nous bornerons à faire observer que chaque fois que chez

une femme présentantles divers phénomènes (vomissements,

rétention des matières fécales et des gaz, hypothermie, etc.) qui dénotent l'occlusion, et que d'autre part, on trouvera

chez cette malade une tumeur fibreuse utérine, 011 sera en droit de penser que cette tumeur peut être la cause des acci¬

dents.

Pour confirmer le diagnostic, on aura recours autoucher et

au palper, et mieux, aux deux procédés réunis; on acquerra ainsi une notion exacte de la situation, du volume, de la

mobilité de la tumeur et des organes avec lesquels elle se trouve en connexion.

De même qu'un fibrome peut être confondu avec toute

autre tumeur de l'utérus, ou encore avec une grossesse, l'oc¬

clusion intestinale peut simuler une péritonite, une hernie étranglée, ou uneaffection quelconque de l'intestin.

On devra rechercher dans révolution du fibrome, ordinai¬

rement très longueet surtout sans grand retentissement sur

l'organisme, le principal symptôme qui le différencie des

autres tumeurs.

Quantàl'occlusion, l'absence complète de matières fécales

etde gaz en constitue le principal élément de diagnostic.

(26)

- 26

Le pronostic est nécessairement variable, et

ici

encore

il

nous fautdistinguer la forme aiguë et la forme

chronique de

l'obstruction.

Dans le premier cas, indépendamment de

l'affection elle-

même, on doit encore considérer la gravité de l'intervention chirurgicale.

Il est fréquent, en effet, que l'on soit

obligé d'opérer d'ur¬

gence une malade très

affaiblie déjà, chez laquelle les phéno¬

mènes aigus se sont déclarés depuis un temps trop

long

pour

assurerle succès, quelles que soient les

précautions prises

par le chirurgien.

Si, au contraire, la tumeur ne donne lieu qu'à de la cons¬

tipation chronique, il peut se faire que

la malade

ne

soit

pas gravement atteinte dans son état

de santé générale

;

elle

possède alors toutes les chances pour être

guérie

par

l abla-

tion deson fibrome.

(27)

CHAPITRE IV

OBSERVATIONS

Nous n'avons purecueillir malheureusement qu'untrèspetit

nombre d'observations; il est rare, en effet, que le fibrome

utérin produise de l'obstruction aiguë; mais en revanche,

presque toutesles malades atteintes de fibrome sont sujettes

àla constipation ; cette constipation peut être tellement opi¬

niâtre qu'elle nécessite l'ablation de la tumeur.

Dans le premier cas que nous rapportons, il s'agit d'obs¬

truction aiguë ayant nécessité la laparotomie; il semble,

comme le fait remarquer M. le Dr Ghavannaz, que les acci¬

dents dans le casparticulier auraient eu quelque rapport avec

une proéminence exagérée de l'angle sacro-vertébral. La

mortde la malade a été causée par un envahissement de la

trachée à la suite de vomissements fécaloïdes.

La seconde observation traite d'un cas analogue dans lequel

toute interventionopératoire a été refusée par la malade et sa

famille.

Nous citons ensuite deux cas d'obstruction chronique qui, à certains moments, ont présenté cependant des phases aiguës.

Observation I

(Due à l'obligeance de M. le Dr Chavannaz.)

Occlusion intestinale par fibrome utérin. Laparotomie. Mort.

Ils'agit d'une femmede quarante-neuf ans auprès de laquelle nous sommes appelé par notre très distingué collègue, M. le Dr Durand, le

(28)

- 28 -

4 septembre1901. La malade nousracontequ'elle n'a jamais eu

d'acci¬

dents morbides graves; elle a mené à bien quatre grossesses. Dans ces

derniers temps, la santés'est maintenue bonne, sans diminution d'ap¬

pétit, sans constipation opiniâtre, mais le ventre a un peu grossi.

Les accidents semblent avoir débutéle 27 août au soir.

À cette date,elle ressent dans l'abdomen quelque chose d'indéfinis¬

sable, « comme si le ventrese démolissait », mais sans douleurs, ni

vomissement. Lanuit estpénible.

Lelendemain, 28 août,M. Durand constatela présence d'une tumeur hypogastrique qui lui semble devoir être rattachée à l'utérus; les

culs-

de-sac vaginaux sont libres. Les règles, toujours régulières, datent

d'une dizaine dejours; ellesontété suivies d'unepetite reprise de l'écou¬

lement sanguin pendant quatre jours. Il y a unelégère élévation de

température. Le thermomètre marque 38°. Le traitement consiste en

lavements, rhubarbe etapplication de glacesurl'abdomen.

Le 1erseptembre, apparaissentdes vomissements; il ya suppression

des gazet des matières; la malade rend les lavements qui sont admi¬

nistrés; pourtant le lendemain, 2 septembre, elle évacue quelques

petites matières fécales, rondesetsèches.

Nous sommes appelé le 4 septembre, à quatre heures du soir. Le

ventre est très ballonné, plus particulièrement dans la région péri-

ombilicale. Alapercussion, matité dans les flancs etdansla région hypo-

gastrique. La malade éprouve des douleurs très vives dans tout

le

ventre. Il n'y apas dehoquets, mais desvomissements fécaloïdes exis¬

tentdepuis deuxjours. La maladene rend nigaznimatièresparl'anus,

malgré une limonade purgativeprise le matin même.

Au toucher vaginal, col petit, non induré; il n'y a rien dans les

culs-de-sac, et l'utérus, autant qu'on en peut juger, est légèrement

mobilisable.

Le faciès estgrippé,le pouls est à 104, la température à 37°2; il n'y

a rien àl'auscultation du poumon. Le toucher rectal ne décèle aucun effacement du rectum.

La maladeesttransportée à l'hôpital et nous intervenons d'urgence

le soir même, à huit heures et demie, malgré une aggravation très

nette dessymptômes, et malgréen particulierla faiblesse etlafréquence

du pouls qui estpassé à 120.

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- 29

En raison de la gravité extrême de la situation, nous sommes décidé

àpratiquer un anus contre nature, sans nous attarder à unerecherche approfondie de lacause de l'occlusion.

Anesthésie obtenue dès les premières inhalations de chloroforme. Une injection de sérum est faite dès le début de l'anesthésie et continue pendant toute la durée de l'opération.

Incision dans la fosse iliaque droite, parallèlement à l'arcade de Fallope; il s'écoule unecertaine quantité de sérosité sanguinolente. Le

caecum est découvert et reconnu, il estcomplètement llasque. Le doigt

sent aussitôt la partie adjacente de l'iléon; cetteanseestflasque, très diminuée de volume, ayantà peinela grosseurdu petit doigt. L'incision

est agrandie sur le pubis, de manière àpouvoir suivre l'intestin grêle

versle petit bassin dans lequel il semble plonger. On constate alors que l'ansegrêle terminale passe en arrière d'une tumeurdure qui fait corps avec l'utérus.

L'anse grêle est réunie à la tumeur par des adhérences fibrineuses faciles à détacher; elle est comprimée entrela face postérieure de la

tumeur et l'angle sacro-vertébral. Dans la face comprimée, l'intestin

est trèsfortement congestionné, mais il n'estle siège d'aucun processus de mortification. Au-dessus de la partie comprimée, l'intestin grêle reprend brusquement son aspect normal, sauf qu'ilest àce niveauet au-dessuségalement trèsfortementdistendu.

En raison de l'état très précaire de la malade, nous pensonsqu'il est utile de pouvoir amener uneévacuation rapide du contenu intestinal ; aussinouspassons une broche à travers le mésentèreet nous amenons audehors l'anse de l'intestingrêle qui confine à la portion antérieure¬

mentcomprimée. Nous fermons rapidement la brèche abdominale par

une sutureen masse au fil d'argent. A ce moment, la malade estprise

de vomissement; elle rejette unequantité énorme de matières fécaloïdes qui, malheureusement, pénètrent en partie dans la trachée; il y a

brusquement arrêt de la respiration et du pouls, et la mort arrive immédiatement, malgrétousnos efforts.

A 1autopsie, nous netrouvons aucune altération de la continuité de l'intestin. Aucune tumeur desestuniques. On voit nettement la partie qui était comprimée par la tumeur, ellecommence à environ 40 centi¬

mètres de1abouchementau csecum, etla teinte rougeâtre serencontre

sur unelongueur d'environ 20centimètres.

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