VARIATIONS DE LA CONSOMMATION SPONTANÉE D’ÉNERGIE EN FONCTION DE LA NATURE
ET DE LA QUANTITÉ DES MATIERES AZOTÉES
INGÉRÉES CHEZ LE RAT EN CROISSANCE
A. RERAT Y. HENRY
Station de Recherches sur
l’Élevage
des Porcs,Centre national de Recherches zootechniques, !’ouy-en-!osas (Seine-et-Oise).
Il est bien connu que le niveau de consommation des animaux en croissance
pré-
sente
d’importantes
variations liées à la nature durégime. Cependant,
laquestion
resteouverte de savoir
quel
en est le déterminisme. Différenteshypothèses
peuvent être émises :on peut supposer que la consommation ne suit aucune
règle précise
ou, aucontraire, qu’elle
subit unerégulation
tellequ’est
assurée la couverture de certains des besoins del’animal,
besoinénergétique
ou besoin azoté parexemple.
Divers travaux semblentprouver le bien fondé de
l’hypothèse
selonlaquelle
le niveau de consommation seraitréglé
par l’animal sur la couverture de son besoinénergétique.
Il a été montré par ailleurs que la consommation de nourriture estégalement
fonction de laqualité
et du taux deprotéines
desrégimes
et onpourrait
penser que le niveau de consommationest ajusté
par l’animal sur la couverture de son besoin azoté. Ces résultats apparemment contra- dictoires ne peuvent être
compris
que si l’on admet que le besoinénergétique
varieen fonction de la vitesse de
croissance,
c’est-à-dire du niveau de ladépense azotée, elle-
même
réglée
parl’apport
azoté.La validité de cette
hypothèse
ne peut pas être démontrée à l’aide derégimes
mixtesoù les deux
facteurs,
azote eténergie,
sont associés. Pour yparvenir,
il est nécessaire de distribuerséparément,
maissimultanément,
alimentsénergétiques
et aliments azotés.Utilisant cette
technique,
CALET et al.(1961)
ont pu montrer que la consommationspontanée d’énergie,
à apport azotéégal,
estplus
élevée pour lesprotéines
de hautevaleur
biologique
que pour lesprotéines
deplus
faible valeurbiologique.
Sur leprin- cipe,
la méthode utilisée par ces auteurs est trèsproche
d’une méthodepratique
d’ali-mentation utilisée chez le porc : le
système Lehmann,
basé sur l’administration d’unequantité
fixe(imposée)
d’un aliment concentré riche en azote et d’unequantité
variable(ad libitum)
d’un alimenténergétique
à faible taux azoté(orge
parexemple).
L’amé-lioration de ce
système pourrait
permettre depréciser
chez le porc,l’équilibre optimum
entre les fractions azotée et
énergétique
desrégimes.
C’est
pourquoi
nous avons réalisé une séried’expériences
dont lespremières,
icirapportées,
ontporté
sur le rat et fournissent des résultatsqui
doivent nouspermettre
d’orienter les recherches sur le Porc. Elles avaient pour but de déterminer :1. Si le rat,
lorsqu’on
lui offre ad libitum l’azote etl’énergie,
estcapable
par lui- même de consommer laquantité
d’azote nécessaire et suffisante pour couvrir son besoinet de réaliser
l’équilibre optimum
entrel’énergie
et l’azote.2. Si le fait de modifier le niveau azoté pour une
protéine
donnée exerce sur la consommationspontanée d’énergie
du rat des effetsanalogues
à ceux que l’on observe chez lepoulet
en administrant à un niveau constant desprotéines
de valeurbilogique
différente.
I.
Étude
del’ingestion spontanée
d’élémentsénergétiques
et deprotéines
chez le rat en croissance par la méthode du libre choix
(Expérience A) .
L’expérience décrite, qui
a duré 8semaines,
aporté
sur 3 lots de 9 rats(5
mâleset 4
femelles). Chaque
animal a reçu adlibitum,
dans deuxmangeoires séparées,
unrégime protidique
et unrégime protéiprive.
Lerégime protidique
contenait une sourceazotée variable selon les lots : farine de
poisson,
tourteaud’arachide, gluten
de blé(tableau 1).
Lerégime protéiprive
étaitcomposé
de sucre,huile, cellulose,
minéraux et vitamines.Les résultats moyens
généraux
sontrapportés
dans le tableau 2.Le
gain
moyenquotidien pendant
les 8 semainesd’expérience
est d’autantplus
élevé que la
protéine
est de meilleurequalité.
La meilleure croissance est obtenue avecla farine de
poisson,
la moins bonne avec legluten
deblé,
tandis que le tourteau d’ara-chide permet une croissance intermédiaire. Seuls les lots extrêmes sont
significative-
ment différents.
Les consommations
journalières
moyennes de matière sèche et d’azote ne sont passignificativement
différenteslorsque
varie la nature de laprotéine; l’ingestion
de
protéines
s’estéquilibrée
pour tous les lots à 30%
environ del’ingestion
de matièresèche; cependant,
onpeut
noter unelégère augmentation
de la consommation d’azote chez les animaux recevant desprotéines
dequalité
médiocre(arachide, gluten)
parrapport
à cequi
se passe chez les animaux recevant de la farine depoisson.
En cequi
concerne l’indice de
consommation,
son évolution est la même que celle dugain
moyenjournalier;
il n’existe de différencesignificative qu’entre
le lot recevant legluten
etle lot recevant la farine de
poisson.
Les valeurs obtenues pour le coefficient d’efficacitéprotidique
classent lesprotéines
dans l’ordreattendu;
il en est de même du coefficient d’utilisationpratique
de l’azote.Deux autres faits sont à
signaler (tableau 2) :
- la
composition corporelle
est la même pour les animaux des troislots, malgré
des différences relativement
importantes
dans lepoids final,
- il existe pour tous les critères une influence considérable du sexe; les animaux mâles se révèlent à tous
points
de vuesupérieurs
aux animaux femelles. Mais iln’y
aaucune interaction entre la nature de la source azotée et le sexe.
De l’examen de ces résultats en
comparaison
avec ceux d’autresexpériences
per- sonnelles menéesparallèlement,
il ressort que le tauxd’ingestion spontanée
des pro- téines n’est pas en relation avec la couverture du besoin azoté decroissance, quelle
que soit la valeurbiologique
desprotéines
dont l’animal peutdisposer.
Dans le cas des pro- téines de haute valeurbiologique,
comme la farine depoisson,
il seproduit
un certaingaspillage
d’azote : la preuve en est que le tauxd’ingestion
de cesprotéines représente
28
%
de la matière sècheingérée,
et que le coefficient d’utilisationpratique (C.
U.P.)
de l’azote est de 21
%;
or, enrégime mixte,
le taux deprotéines
depoisson
pour une croissance maximum est de 16%
et le C. U. P.optimum
est de 40% (régime
à 8%
de
protéines
depoisson) (R ERAT
etal.,
résultats nonpubliés).
Al’inverse,
pour uneprotéine
de mauvaisequalité
comme legluten,
laquantité ingérée spontanément
estinsuffisante pour couvrir les besoins :
l’optimum correspond
à 45% (en protéines)
d’un
régime
mixte(R ERAT
etal.,
résultats nonpubliés). Cependant,
il faut nuancer lesconclusions que l’on
peut
tirer de cesfaits;
il estpossible qu’il
seproduise
pour lesrégimes protidiques
unphénomène d’appétence associative;
parailleurs,
il estpossible
que le taux
protidique
dans lesmélanges protidiques (environ
38%)
soit insuffisant pour que le ratpuisse ingérer
librement uneplus grande proportion
d’azotequ’il
nel’a fait en réalité.
Si
l’ingestion
d’azote estindépendante
de l’activitémétabolique
del’animal,
laconsommation
d’énergie
par contrepourrait
être liée aupoids
des animaux :lorsque
l’on étudie l’évolution de cette consommation en fonction du temps, on
s’aperçoit qu’elle
est linéaire dans le cas de l’arachide et dugluten,
et curvilinéaire dans le casde la farine de
poisson;
les animaux recevant dupoisson
onttendance,
en find’expé- rience,
à limiter leuringestion
decalories,
cequi pourrait
être attribué au faitqu’ils
sont alors en fin de croissance et
plus
lourds. C’estpourquoi
nous avonsétudié, après
transformation
logarithmique
desdonnées,
larégression
de la consommationjourna-
lière de calories par animal et par
quinzaine,
sur lepoids
moyenpondéré pendant
lamême
période
de temps. Lepoids
moyenpondéré
a été choisi comme devant traduireune évolution
plus dynamique
de la croissance que lepoids
moyen; il est donné par la formule :P,, P 2
etPg
étantrespectivement
lespoids
des animaux audébut,
au milieu et à la finde la
quinzaine.
Une séried’équations
derégression,
dont chacunecorrespond
à unlot
d’animaux,
a ainsi été obtenue(tableau 3)
pour un même intervalle depoids (70
à350
g).
Les droitesreprésentant
ceséquations
sontpratiquement
confondues. En d’au-tres termes,
quelle
que soit la nature de laprotéine, l’ingestion calorique
est propor- tionnelle aupoids
élevé à unepuissance
fixe(voisine
de0,35
dans l’intervalle depoids donné).
En
définitive, lorsqu’on présente
au rat éléments azotés et élémentsénergétiques
à
volonté, l’équilibre optimum
entre ces deux types de constituants n’est pas réalisé dans lemélange spontanément ingéré
par le rat. La consommation deprotéines
n’estpas
réglée
par le niveau du besoin azoté pour une croissance maximum. Par contre, la consommation d’alimentsénergétiques
est fonction dupoids
vif ets’ajuste
sur lacouverture du besoin
énergétique.
II.
Étude
del’ajustement
de la consommationspontanée
d’alimentsénergétiques
en
fonction
del’apport
azoté(Série d’expériences B).
La série
d’expériences
réalisée avait pour but d’étudier l’évolution de la libre consommationénergétique
en fonction des variations del’apport azoté,
limité en quan- tité ou enqualité
à un niveau inférieur à celuicorrespondant
au besoin pour une crois-sance maximum.
Les trois sources azotées
précédemment
décrites ont été utilisées à trois niveaux différents(0,6
g -1,2
g -1,8
g deprotéines
parjour,
soit96, 192,
288 mg d’azote parjour).
Lescinq expériences
sont schématisées dans le tableau 4. Les résultatsgéné-
raux de croissance et de consommation sont
rapportés
dans le tableau 5.Gain de
poids
et consommation : .’Pour chacune des
protéines étudiées,
la croissance est d’autantplus rapide
que le besoin azoté est mieux couvert :- soit que l’on augmente le niveau d’administration de la
protéine,
- soit que l’on apporte une
protéine
de valeurbiologique plus
élevée.Pour une
protéine donnée,
laquantité
de caloriesingérées
diminuequand
estdiminuée la
quantité
d’azote fournie(expériences I, II,
III etV).
Mais cette diminutionspontanée
de laquantité
de caloriesingérées
est moinsimportante
que la diminutionimposée
du niveau azoté : enconséquence,
laquantité
de caloriesingérées
par g d’azoteingéré augmente quand
le niveau azoté diminue.Quand,
pour un niveauidentique d’ingestion,
la valeurbiologique
de laprotéine
ingérée
estplus faible,
laquantité
de caloriesingérées
diminue en valeur absolue. En valeurrelative,
laquantité
de caloriesingérées
par g d’azote offert diminueégalement,
à l’inverse de ce
qui
se passelorsque
varie laquantité
d’azoteingérée.
La contradictionentre ces deux
phénomènes
n’estqu’apparente :
elles’explique
par le fait que,quand
on fait varier la
qualité
desprotéines,
lepourcentage
d’azote retenu par g d’azoteingéré
est
variable,
alors que,quand
on fait varier laquantité
d’uneprotéine donnée,
il estrelativement constant. Il en résulte que, si l’on rapporte
l’ingéré calorique
à l’azoteretenu, il
augmente
dans tous les cas où est diminuée laquantité
d’azoteutilisable,
que ce soit par l’intermédiaire de la
quantité
deprotéine administrée,
ou àquantité égale,
en utilisant uneprotéine
deplus
faible valeurbiologique.
En ce
qui
concerne le coefficient d’efficacitéprotidique
ainsi que le coefficient d’uti- lisationpratique
del’azote,
on retrouve, enrégime séparé,
des variations de sens ana-logue
à cellesqui
sontenregistrées
enrégime
mixtequand
on modifie l’administration d’azote enqualité
et enquantité.
La hiérarchie desprotéines
est celle trouvée classi- quement :poisson, arachide, gluten. Cependant,
cesvariations,
pour uneprotéine
donnée à différents
niveaux,
sontbeaucoup plus
faibles que celles constatées enrégime
mixte à différents taux
(R ERAT
etHENRY,
résultats nonpubliés).
Enfin,
il faut noter, d’uneexpérience
àl’autre,
lagrande
constance des résultats pour la mêmequantité
d’une mêmeprotéine.
Ceci est d’autantplus remarquable
queles
cinq expériences
se sont déroulées sur une durée deplus
d’un an.Composition corporelle :
Comme le montre le tableau
6,
les résultats decomposition corporelle
ne sontpas très différents d’un lot à
l’autre,
de même que d’uneexpérience
àl’autre, malgré
des variations
importantes
dans lepoids
final. Si l’onrapproche
ces résultats de ceuxobtenus en
régime complet,
avec les mêmes sources azotées et à des niveaux compara- blesd’ingestion,
on constate que les animaux en libre consommationénergétique
onttendance à être
plus maigres
que ceux enrégime imposé (R ERAT
etHENRY,
résultatsnon
publiés). Cependant,
lesexpériences n’ayant
pas été effectuées en même temps,cette
hypothèse
nécessite une vérification.Relation entre la consommation
spontanée d’énergie
et lepoids :
.’L’analyse
détaillée du tableau 5 montre que,lorsque
lesgains
depoids
sont lesmêmes,
engénéral
la consommationd’énergie
est la mêmequelle
que soitl’origine
de1
a protéine
et son niveau : c’est le cas des lots «poisson : 0,6
», « arachide :1,2
» et «glu-
ten :
1,8 »;
il en est de même des lots «poisson : 1,2
» et « arachide :1,8
». On peut donc supposerqu’il
existe une relation étroite entrel’ingéré calorique
et le niveau de crois-sance. C’est
pourquoi,
comme dansl’expérience précédemment décrite,
nous avonsrecherché l’existence d’une relation
logarithmique
entreingéré calorique
etpoids
vifpondéré,
chacune de ces données étant calculée pour des durées de deux semaines.Une série
d’équations
a ainsi été obtenue dont chacunecorrespond
aux valeurs obte-nues dans un des lots
(tableau 7).
Les droitesreprésentatives
de ceséquations (fig.
1et
2)
sontpratiquement confondues;
parconséquent, quels
que soient la nature de laprotéine
et son niveaud’ingestion,
laconsommation spontanée d’énergie
est propor- tionnelle aupoids
élevé à unepuissance
fixe(voisine
de0,5
dans l’intervalle depoids
60 - 150
g).
Bienqu’il
ne soit paspossible
dedistinguer statistiquement
leséquations correspondant
aux différentesprotéines,
il fautpréciser
que la droitecorrespondant
àla meilleure
protéine (farine
depoisson)
se trouvetoujours
au dessus de la droite cor-respondant
à l’arachide ou augluten;
il estpossible qu’il
existe là unphénomène
dont la
signification
nouséchappe.
Deuxhypothèses
peuvent être faites : pour calculer les calories brutesingérées,
il a fallu utiliser certains coefficients dont laportée
n’estpeut-être
pasuniverselle;
parailleurs,
le mode dereprésentation
dupoids
vif ne tient
peut-être
pas assez compte de la vitesse de croissance : dans cesconditions,
les animaux au
poisson,
ayant eu une croissanceplus rapide, ingéreraient plus
de calo-ries pour un
poids
donné.La valeur de
l’exposant
obtenu estsupérieure
à celle obtenue dans lapremière expérience
décrite(0,32
à0,35);
mais dans ce cas,l’exposant
était calculé pour unpoids
oscillant entre 70 et 350 g, très différent des
poids
pourlesquels
ont été faits les cal- culs dans lapremière
série.En fin de compte, on peut
conclure,
comme dansl’expérience précédente,
que, chez le rat, la consommationd’énergie
estajustée
en fonction dupoids
et dugain
depoids permis
par lesprotéines.
Relation entre la consommation
spontanée d’énergie et
la rétention azotée : .’Étant
donné que legain
depoids
est lui-même fonction de laquantité
et de laqualité
des
protéines ingérées,
c’est-à-dire de laquantité
d’azotefixée,
l’évolution de la consom-mation
spontanée d’énergie
a été étudiée directement en fonction de laquantité
d’azoteretenue dans la carcasse, pour chacune des
protéines
aux 3 niveaux et pour les 3 pro- téines à niveau constant. Une série de droites derégression
a ainsi été obtenue(fig. 3),
dont les
équations
sont données dans le tableau 8. On remarque que ces droites derégression
sontpratiquement confondues,
tant par leurs ordonnées àl’origine
que parleurs pentes; la
régression
linéaire est dans tous les cas hautementsignificative.
Autre-ment
dit, quelles
que soient laquantité
et la nature de la sourceazotée,
la consommationspontanée d’énergie
est directementproportionnelle
à laquantité
d’azote fixée par l’ani- mal pourfabriquer
ses tissus decroissance;
en d’autres termes, le ratingère
une quan- tité constante de calories par g d’azotesupplémentaire
retenu(environ
300calories).
Cette conclusion n’est valable que dans nos conditions
expérimentales,
c’est-à-dire pour des animaux dont le besoin d’entretien a étépratiquement comparable
d’uneexpérience
à l’autre(durée expérimentale identique, poids
moyen des lots peu diffé-rent)
et dont le besoin azoté pour une croissanceoptimum
n’est pas couvert. On nesaurait
l’extrapoler
à des animauxplacés
dans des conditionsexpérimentales
très diffé-rentes. La preuve en est que, pour les animaux
qui reçoivent
azote eténergie
ad libitum(ensemble
des animaux de lapremière expérience
décrite :expérience A),
la relationentre azote retenu et calories
ingérées
est très différente et traduite parl’équation :
1 =
49,8 + 0,187 N,
le coefficient de corrélation étant élevé
(r = 0,94);
il faut noter que la rétention brutejournalière
d’azote dans ces carcasses a oscillé entre 70 mg et 150 mg, alors que pour les animauxayant
reçu un apport d’azoterestreint,
cette rétention variait entre 11 et 105 mg.Dans le
premier
cas, lepoids
moyen et, par voie deconséquence,
le besoin d’entre- tien des animaux étaitbeaucoup plus élevé;
onconçoit
que, comme cela est le cas pour la relationingéré calorique-poids vif,
la pente de la droite traduisant les relationsentre
ingéré calorique
et azote retenu soitplus
faible pour les animaux lesplus
lourds.Quoi qu’il
ensoit,
la relation constante,indépendante
de la valeurbiologique
desprotéines, qui
existe entrel’ingéré calorique
et la rétention azotée(rétentions
moyennesjournalières comprises
entre 10 et 100mg)
permet d’établir que c’est la fraction desprotéines
utilisable à des fins de croissancequi
détermine le niveau de consommationénergétique.
CONCLUSIONS
En
définitive,
il estpossible
de conclure que la consommation de nourriture estréglée,
chez le rat encroissance,
par le besoinénergétique, lequel
est fonction du niveaude croissance et du
degré
de rétention azotéepermis
par laqualité
et laquantité
desprotéines ingérées
par l’animal.Par contre, il ne semble exister aucune relation entre le niveau du besoin azoté et la consommation
spontanée
deprotéines.
Si le rapportcalories/protéines
calculédans le
régime ingéré spontanément
par l’animal ne semble être soumis à aucunerègle précise lorsque l’apport
azoté est fourni àvolonté,
il n’en est pas de mêmequand l’apport
azoté est réduit : ce rapport augmente
quand
diminuel’apport azoté,
et diminuequand
s’abaisse la valeur
biologique
desprotéines.
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