Correction de l’examen 2018-2019
20/05/2018 D. Gontier, gontier@ceremade.dauphine.fr
Exercice 1 : Minimisation aux moindres carrés, cas général.
a/ Soit a
1, a
2, . . . , a
n∈ R
mles colonnes de A. On raisonne par contradiction. Si A n’est pas injective, alors il existe u 6= 0 tel que Au = 0. Alors
0 = Au = u
1a
1+ u
2a
2+ · · · + u
na
n, (1) et la famille (a
k) n’est pas libre. Réciproquement, si la famille n’est pas libre, il existe une combinaison linéaire u
1a
1+ u
2a
2+ · · · + u
na
n= 0, avec u := (u
1, · · · u
n)
T6= 0. Alors Au = 0, et A n’est pas injective.
b/ La famille (a
1, . . . , a
n) est une famille de n vecteurs dans R
m. Si m < n, cette famille est forcément liée. Si A est injective, la famille est libre, et m ≥ n. Dans ce cas, par définition du rang (dimension de l’espace d’arrivée
= dimension de l’espace engendrée par les colonnes), rgA = n.
c/ Pour toute matrice A ∈ M
m,n( R ) (pas forcément injective), la matrice A
TA est symétrique, car (A
TA)
T= A
TA, et
∀u ∈ R
n, hu, A
TAui = hAu, Aui = kAuk
2≥ 0,
donc A
TA ∈ S
n+. Montrons que cette matrice est inversible ssi A est injective. Si A est injective, on a, d’après la ligne précédente,
∀u ∈ R
n, hu, A
TAui = 0 = ⇒ kAuk
2= 0 = ⇒ Au = 0 = ⇒ u = 0,
donc A
TA ∈ S
n++( R ). Réciproquement, si A
TA ∈ S
n++( R ), alors
Au = 0 = ⇒ kAuk
2= 0 = ⇒ hu, A
TAui = 0 = ⇒ u = 0, et A est injective. On a bien montré que A est injective ssi A
TA ∈ S
n++.
d/ On trouve
B
†=
0 0 1 0 1 1
0 0 0 1 1 1
−1
0 0 1 0 1 1
= 1 1
1 2
−10 0 1 0 1 1
=
2 −1
−1 1
0 0 1 0 1 1
=
0 −1 1 0 1 0
.
e/ On a A
†A = (A
TA)
−1A
TA = I
n. Par ailleurs, si m > n, alors A est de rang au plus n, et donc AA
†est une matrice de taille m × m, qui est aussi de rang au plus n. En particulier, elle ne peut pas être inversible.
f/ Le minimiseur de kAx − bk est aussi le minimiseur de 1
2 kAx − bk
2= 1
2 x
TA
TAx − b
TAx + 1 2 b
Tb.
En posant S = A
TA et c = A
Tb, et en remarquant que le terme
12b
Tb ne dépend pas de x, c’est aussi le minimiseur de
1
2 x
TSx − c
Tx.
f/ Comme A est injective, S = A
TA est dans S
n++. On cherche à optimiser une fonctionnelle quadratique strictement coercive sur tout l’espace. D’après le cours, le minimum est
x
∗= S
−1c ou encore x
∗= (A
TA)
−1A
Tb = A
†b.
g/ Si A n’est pas injective, alors KerA 6= 0. Si x
∗est un minimiseur de (P), alors tous les éléments de x
∗+ KerA
sont des minimiseurs : il y a une infinité de minimiseurs.
Exercice 2 : Méthode des projections alternées.
a/ On utilise le fait que q ∈ K et P
K(x) ∈ K. Donc
hx − P
K(x), q − P
K(x)i ≤ 0 d’après (*)
hx − q, P
K(x) − qi ≤ 0 d’après l’hypothèse de la question.
En additionnant les deux inégalités, on trouve kq − P
K(x)k
2≤ 0, et donc q = P
K(x).
b/ Dessin !
c/ On sait que K := A ∩ B est non vide d’après l’énoncé. K est l’intersection de 2 fermés, donc est fermé. De plus, si k
1, k
2∈ K, alors le segment [k
1, k
2] est inclus dans A car A est convexe, et est inclus dans B car B est convexe, donc est inclus dans A ∩ B. Ceci étant vrai pour tout k
1, k
2∈ K, K est un convexe fermé non vide.
d/ On a pour (d1),
ka
n− kk
2= ka
n− b
n+ b
n− kk
2= ka
n− b
nk
2+ kb
n− kk
2+ 2ha
n− b
n, b
n− ki.
Par ailleurs, on sait que b
n= P
B(a
n) et k ∈ A. Donc d’après (*), on a ha
n− b
n, k − b
ni ≤ 0.
Ainsi, ka
n−kk
2≥ ka
n−b
nk
2+kb
n−kk
2. La démonstration est similaire pour (d2) (on utilise que a
n+1= P
A(b
n) et que k ∈ B).
e1/ En combinant (d1) et (d2), on a
ka
n− kk ≥ ka
n+1− kk.
La suite ka
n− kk est donc décroissante, minorée par 0, donc elle converge.
e2/ En particulier, on a a
n∈ B(k, ka
0− kk) donc la suite (a
n) est bornée.
e3/ Soit L la limite de ka
n− kk. En passant à la limite dans (e1), on obtient L ≥ lim
n→∞
ka
n− b
nk + L, et donc lim
n→∞ka
n− b
nk = 0.
f/ La suite a
nest bornée en dimension finie. Il existe donc une sous-suite a
n0qui converge vers un certain x
∞. D’après e3/, on a aussi que b
n0converge vers x
∞, donc x
∞est une valeur d’adhérence pour (b
n).
On a a
n0∈ A, qui est fermée, donc la limite x
∞∈ A aussi. De même, x
∞∈ B, et au final, x
∞∈ K.
g/ On sait déjà que les sous-suites (a
n0) et (b
n0) convergent vers x
∞. On veut maintenant montrer que toute la suite converge. En reprenant la question d/e/ avec k = x
∞, on a que ka
n−x
∞k converge vers L. En particulier, le long de la suite n
0, on a L = 0, et on conclut que tout la suite (a
n) converge vers x
∞.
De même, toute la suite (b
n) converge vers x
∞. Question Bonus. Non en général.
Exercice 3 : Une méthode conjuguée.
a/ Par récurrence, on a p
1= b ∈ K
1, puis, comme Ap
n∈ AK
n⊂ K
n+1, puis p
n∈ K
n⊂ K
n+1et p
n−1∈ K
n−1⊂ K
n+1, on en déduit que p
n+1∈ K
n+1.
b/ Par récurrence, on a pour l’initialisation,
p
T1Ap
2= b
TA
2b + α
1b
TAb = 0 car α
1b
TAb = −b
TA
2b.
On suppose maintenant que pour tout 1 ≤ k ≤ n − 1, on a p
TkAp
k+1= 0. On a
p
nAp
n+1= p
TnA
2p
n+ α
np
TnAp
n+ β
np
TnAp
n−1= p
TnA
2p
n+ α
np
TnAp
n= 0 car, de nouveau, on a α
np
TnAp
n= −p
TnA
2p
npar définition de α
n.
c/ On écrit x
∗dans la base conjuguée (p
n) (formule de Parseval), et on a
x
∗=
d
X
n=1
hx
∗, p
ni
Ahp
n, p
ni
Ap
n=
d
X
n=1
(x
∗)
TAp
np
TnAp
np
n=
d
X
n=1