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Chapitre 6 Int´egrales remarquables

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Chapitre 6

Int´ egrales remarquables

6.1 Int´ egrale de Poisson

Rappelons qu’au Th´eor`eme 4.5.2, nous avons obtenu la formule suivante connue sous le nom d’Int´egrale de Poisson:

Z +1 0

e ax2dx= 1 2

r⇡

a, 8a >0.

De plus, au Paragraphe 5.1, nous en avons d´eduit les r´esultats suivants Z +1

0

e ax2cos(bx)dx= 1 2

r⇡

a e b2/(4a), 8a >0, b2R, Z +1

0

e (ax2+b/x2)dx= 1 2

r⇡

a e 2pab, 8a >0, b 0.

6.2 La fonction “Gamma”:

Remarque. Pour tout n 2]0,+1[, la fonction e xxn 1 est int´egrable sur ]0,+1[.

De fait, cette fonction est continue sur ]0,+1[ et v´erifie d’une part e 1xn 1e xxn 1xn 1, 8x2]0,1[,

alors que la fonction xn 1 est int´egrable en 0+ si et seulement sin >0, et d’autre part

x!lim+1x2e xxn 1= 0, 8n >0.2

D´efinition. La fonction “Gamma” est d´efinie sur ]0,+1[ par (n) =

Z +1 0

e xxn 1dx, 8n2]0,+1[;

on dit aussi qu’il s’agit de la premi`ere int´egrale eul´erienne.

(2)

Cette fonction jouit de nombreuses propri´et´es fort int´eressantes.

Proposition 6.2.1 Pour toutn2]0,+1[, on a (n)>0.

On a notamment (1) = 1 et (1/2) =p⇡.

Preuve. De fait, l’int´egrand est une fonction strictement positive sur ]0,+1[.

De plus, il vient successivement (1) =

Z +1 0

e xdx= e x +10 = 1 et, en recourant au changement de variable t=pxen (⇤),

(1/2) = Z +1

0

e xx 1/2dx =

()2 Z +1

0

e t2dt=p

⇡.

Proposition 6.2.2 La fonction appartient `aC1(]0,+1[)et, pour toutk 2N0

et toutn2]0,+1[, on a

Dk (n) = Z +1

0

e xxn 1(ln(x))kdx.

Preuve. Cela r´esulte aussitˆot du th´eor`eme de d´erivation des int´egrales para- m´etriques car

a) pour tout x >0, on a exxn 12C1(]0,+1[),

b) pour tout compactK de ]0,+1[ et toutk 2N0, on a sup

n2K Dkn(e xxn 1) =

✓ sup

n2Kxn 1

e x|ln(x)|k. Or il existe a2]0,1[ etb2]1,+1[ tels que K ⇢[a, b]; il vient donc

sup

n2K

xn 1=xa 1 ]0,1[+xb 1 [1,+1[(x).

Pour conclure, il suffit alors de v´erifier directement que la fonction xa 1 ]0,1[(x) +xb 1 [1,+1[(x) e x|ln(x)|k est int´egrable sur ]0,+1[.

Th´eor`eme 6.2.3 (propri´et´e fondamentale) On a (n+ 1) =n (n), 8n2]0,+1[.

En particulier, pour tout entier m2N0, il vient

(m+ 1) =m! et (m+ 1/2) = (2m)!

22mm!

p⇡.

(3)

On dit quela fonction interpole de mani`ere C1 les valeurs de m!

Preuve. Cela r´esulte aussitˆot du th´eor`eme d’int´egration par parties car il vient successivement

(n+ 1) = Z +1

0

e xxndx =

Z +1 0

(De x)xndx

= e xxn +01+n Z +1

0

e xxn 1dx = n (n).

0 1 2 3 4 5

1 2 3 4 5 6

Proposition 6.2.4 On a

n!0lim+n (n) = 1 donc lim

n!0+ (n) = +1. Th´eor`eme 6.2.5 (Formule de Stirling) On a

n!lim+1

(n+ 1) e nnnp

2⇡n = 1 et lim

n!+1

(n) e nnnp

2⇡/n = 1

donc bien sˆurlimn!+1 (n) = +1mais aussi, par exemple, les formules suivantes:

a) lim

n!+1

(n+r)

nr (n) = 1, 8r >0.

(4)

b) lim

m!+1

(m+p)!

m!mp = 1, 8p2N0, c)Formule de Wallis: lim

m!+1

1·3· · ·(2m 1)

2·4· · ·(2m)

pm= 1 p⇡.

Preuve. Etablissons d’abord la formule de Stirling. Si nous e↵ectuons le changement de variable lin´eairex=n+p

n y dans le calcul de (n), il vient (n+ 1)

e nnnp

2⇡n = 1 p2⇡

Z +1 pn

e pny+nln(1+y/pn)dy.

La conclusion r´esulte alors du th´eor`eme de la convergence major´ee:

a) pour tout y2R, on a

n!+lim1, n>y2e pn y+nln(1+y/pn)= e y2/2 car la fonction exponentielle est continue sur R, car

n!+lim1, n>y2( p

n y+nln(1 +y/p

n)) = lim

n!+1, n>y2

y/pn+ ln(1 +y/pn) 1/n

est ´egal `a

y2lim

t!0

t+ ln(1 +t) t2 si on pose t=y/pn et car on a

limt!0

t+ ln(1 +t)

t2 = lim

t!0

t

2t(1 +t) = 1 2 en recourant au th´eor`eme de l’Hospital,

b) de R

t/(1 +t)dt=t ln(1 +t), on tire de suite pn y+nln(1 +y/p

n) = n Z y/pn

0

t 1 +tdt pour tout y2Ret tout n >0. Cela ´etant, il vient

n Z y/p

n 0

t

1 +tdt n Z y/p

n 0

t

1 +y/pndt= y2 2(1 +y/pn) pour tout y >0 et

n Z y/pn

0

t

1 +tdt n Z y/pn

0

t dt= y2 2

(5)

pour tout y 2] pn,0[. Cela ´etant, la majoration

e pny+nln(1+y/pn) ] pn,+1[(y)e y2/2 ] 1,0[(y) + e y2/(2+2y/pn) ]0,+1[(y) a lieu surR pour toutn 1. Or cette derni`ere majorante est bien sˆur une fonction int´egrable sur R.

Cela ´etant, a) r´esulte aussitˆot de

n!lim+1

(n+r)

nr (n) = lim

n!+1

e n r(n+r)n+rp

2⇡/(n+r) nre nnnp

2⇡/n

= lim

n!+1

⇣1 + r n

r+nr n

n+r e r = 1.

b) est direct mais r´esulte aussi de

mlim!+1

(m+p+ 1)

(m+ 1)mp = lim

m!+1

(m+ 1)p (m+ 1) (m+ 1)mp = 1.

c) r´esulte aussitˆot de

mlim!+1

1·3· · ·(2m 1)

2·4· · ·(2m)

pm= lim

m!+1

(2m+ 1)p m 22m (m+ 1) (m+ 1)

= lim

m!+1

e 2m(2m)2mp

4⇡mpm 22me 2mm2m2⇡m = 1

p⇡.

Th´eor`eme 6.2.6 (formule de Gauss) Pour tous n >0 et m2N0, on a mmn (n)

✓ n+ 1

m

· · ·

n+m 1 m

= (2⇡)(m 1)/2p

m (mn).

En particulier, on a la formule de duplication de Legendre:

(n) (n+ 1/2) = p⇡

22n 1 (2n), 8n >0.

Preuve. Posons

V(m, n) =mmn 1/2 (n) n+m1 · · · n+mm1

(mn) .

(6)

On v´erifie directement qu’on a alors V(m, n+ 1) = V(m, n) pour tous n > 0 et m 2 N0, donc V(m, n+p) =V(m, n) pour tous n > 0 et m, p 2 N0. Cela ´etant, V(m, n) est successivement ´egal `a

p!+1lim

p2N0

V(m, n+p) = lim

p!+1p2N0

mm(n+p) 1/2 (n+p)· · · (n+p+ (m 1)/m) (m(n+p))

(=) lim

p!+1p2N0

mm(n+p) 1/2np (n)· · ·np+(m 1)/m (n) (mn)mp (mn)

= lim

p!+1p2N0

mmn 1/2n(m 1)/2( (n))m (mn)

(=⇤⇤) lim

p!+1p2N0

mmn 1/2n(m 1)/2e nmnnm(2⇡/n)m/2 e mn(mn)mnp

2⇡/(mn) = (2⇡)(m 1)/2 ce qui suffit pour conclure (en (⇤), on utilise la premi`ere formule de la propri´et´e pr´ec´edente; en (⇤⇤), on utilise la formule de Stirling).

La formule de duplication de Legendre n’est quant `a elle qu’une autre ´ecriture de la formule de Gauss pour m= 2.

6.3 La fonction “Beta” : B

Remarque. Pour tout (m, n) 2]0,+1[⇥]0,+1[, xm 1(1 x)n 1 est une fonction int´egrable sur]0,1[. Cela r´esulte aussitˆot des crit`eres pratiques d’int´egrabilit´e d’une fonc- tion sur un intervalle deR.

D´efinition. Lafonction “Beta” B est d´efinie selon B: ]0,+1[⇥]0,+1[; (m, n)7!

Z 1 0

xm 1(1 x)n 1dx on dit aussi qu’il s’agit de ladeuxi`eme int´egrale eul´erienne.

Voici quelques propri´et´es marquantes de cette fonction.

Proposition 6.3.1 Pour tout(m, n)2]0,+1[⇥]0,+1[, on a a)B(m, n)>0,

b) B(m, n) =B(n, m), c)B(m, n) = (m) (n)

(m+n).

(7)

Preuve. a) est trivial.

b) De fait, le changement de variable lin´eairey= 1 x donne aussitˆot Z 1

0

xm 1(1 x)n 1dx= Z 0

1

(1 y)m 1yn 1dy.

c) Comme les fonctions e xxm 1 et e yyn 1 sont int´egrables sur ]0,+1[, la fonction e x yxm 1yn 1 est int´egrable sur ]0,+1[⇥]0,+1[ et son int´egrale vaut (m) (n). On peut aussi ´evaluer cette int´egrale en recourant au changement de

variable ⇢

x = ⇠(1 ⌘) y = ⇠⌘

⇢ ⇠ = x+y

⌘ = y/(x+y) r´egulier d’ordre infini entre ]0,+1[⇥]0,+1[ et ]0,+1[⇥]0,1[. Il vient

(m) (n) = Z +1

0

e m+n 1d⇠· Z 1

0

(1 ⌘)m 1n 1d⌘= (m+n)·B(m, n).

Remarque. La formule obtenue en c) permet d’avoir la valeur deB(m, n) pour toutes les valeurs enti`eres et demi-enti`eres demetn. Voici un autre cas o`u la valeur deB(m, n) est connue.

Th´eor`eme 6.3.2 (formule d’Euler) Pour tout✓2]0,1[, B(✓,1 ✓) = (✓)· (1 ✓) =

Z +1 0

x 1

1 +xdx= ⇡ sin(✓⇡).

Preuve. La premi`ere ´egalit´e r´esulte de la formule c) de la Proposition pr´ec´e- dente car on a (1) = 1.

Pour obtenir la deuxi`eme ´egalit´e, il suffit d’e↵ectuer le changement de variable x=y/(1 +y) dans l’expression int´egrale deB(✓,1 ✓): il vient

Z 1 0

x 1(1 x) dx= Z +1

0

y 1 (1 +y) 1

1 (1 +y)

dy (1 +y)2. Pour conclure, ´etablissons la troisi`eme ´egalit´e. On prouve d’abord que

ei Z +1

0

x 1

1 + ei xdx= Z +1

0

x 1

1 +xdx, 8 2] ⇡,⇡[.

Comme ei appartient `aC1(R) et comme

a) on a x 1/(1 + ei x)2C1(] ⇡,⇡[) pour toutx2]0,+1[,

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