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Article pp.7-14 du Vol.34 n°187 (2008)

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Quand les actionnaires et les managers

s’unissent

O

n dressera, un jour, la généalogie de la crise finan- cière de 2008, de ses prémisses, de ses effets sur l’économie dite réelle. C’est bien sûr trop tôt aujourd’hui, quoi que les habituels Cassandre proclament, comme d’habitude qu’ils avaient tout prévu. Ils ne rendent pas compte de la complexité du phénomène. Les solutions censées apporter les remèdes attendus par les « marchés » assimilés une fois de plus à des êtres humains avec leurs instincts et leurs réflexes innés et acquis restent également souvent mystérieuses. La Revue française de gestion a relevé depuis quelques années certains signes annoncia- teurs des bouleversements que nous connaissons. Il ne s’agit pas d’une explication globale et satisfaisante mais de quelques éléments nécessairement simplificateurs, qui ne peuvent, cependant, pas être négligés.

Partons du capitalisme, puisque la crise devrait faire réfléchir les gestionnaires qu’ils soient praticiens ou théoriciens sur la singularité de ce mode de production qui domine au XXIesiècle, toute la planète. Il suppose en

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8 Revue française de gestion – N° 187/2008

et ceux qui ne les possèdent pas, les sala- riés. Le curseur de cette division n’est pas fixé une fois pour toutes. Il peut se déplacer en fonction des politiques économiques, des nationalisations par exemple, mais il reste au fondement du capitalisme.

Il y a maintenant une vingtaine d’années, à la fin des années 1980, on a assisté à un phénomène nouveau dans les grandes entreprises, dont la Revue française de ges- tiona d’ailleurs rendu compte : la reprise du pouvoir dans les secteurs de l’industrie et du service par les actionnaires, par ceux qui possèdent les biens de production. On disait que c’était la fin de « l’ère des mana- gers » chère à James Burnham et la réap- parition d’un capitalisme jadis triomphant, le capitalisme familial. En un mot, le pou- voir passait des mains de dirigeants appointés et salariés à celles des proprié- taires qui cherchaient à obtenir des rému- nérations financières en fonction de leur argent investi.

En fait les choses ne se sont pas passées comme cela. Les managers n’ont pas cédé.

Ils ont réussi à détourner la volonté de pou- voir des actionnaires. Ils ont proposé à ceux-ci un étrange marché dont on voit aujourd’hui les effets pervers. Ils ont garanti aux actionnaires des résultats jus- qu’alors jugés extravagants – 15 % de ren- tabilité par exemple – en échange d’avan- tages financiers qu’ils n’obtenaient pas jusqu’alors. Les actionnaires ont accepté ce marché donnant-donnant, aux États-Unis, puis en Europe. Les managers ont gardé la

« gouvernance » des entreprises qu’ils ont continué à diriger d’une « main visible ».

C’est à cette époque qu’apparaît, en effet, ce mot de « gouvernance » suffisamment flou pour recouvrir différents concepts : res- ponsabilité, pouvoir, rapport de force, déci- sion, etc. On y reviendra dans la Revue française de gestion.

Les propriétaires et les dirigeants vont donc exiger de leurs entreprises une rentabilité anormale. Pour cela, ces derniers vont utili- ser, avec le consentement des actionnaires consciemment régulièrement renouvelés, des pratiques de gestion « extraordinaires », au sens propre du mot : généralisation du hors bilan qui échappe à tout examen interne et externe, création de filiales domi- ciliées dans les paradis fiscaux, affaiblisse- ment des contrôles, création de valeur, ce soi-disant concept, tout aussi confus que la gouvernance.

Les managers ont obtenu des revenus tout aussi « extraordinaires » ; grâce aux stocks- options au montant démesuré, aux para- chutes dorés, aux délits d’initiés. Quelques- uns se sont vraiment servis, oubliant la pérennité de leurs entreprises pour satis- faire leurs intérêts immédiats. Ils ne cour- raient aucun risque car on a jamais assisté à des versements financiers de la part de patrons à leurs entreprises qui avaient atteint de mauvais résultats. D’ailleurs la corrélation entre les performances de l’en- treprise et les rémunérations des dirigeants reste floue. Tant d’autres facteurs plus importants entrent en compte.

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

15 La gouvernance des fédérations sportives. Proposition d’un cadre d’analyse et d’action

Thierry Zintz, Daniel Vailleau

35 Gestion des résultats et stratégie de diversification Ali El Mir, Souad Seboui

51 L’événement entrepreneurial et le modèle entrepreneurial Xavier Deroy

65 Évolution et effets incitatifs des stock-options.

Le cas des dirigeants du CAC 40

Abdelaziz Elmarzougui, Mohamed El Hédi Arouri

83 Volatilité, activité et bruit de transaction après distribution d’actions gratuites

Wissem Daadaa, Mohamed Tahar Rajhi

Dossier – Innovation : exploiter ou explorer ? Sous la direction de Caroline Mothe, Sébastien Brion

101 Innovation : exploiter ou explorer ? Caroline Mothe, Sébastien Brion

109 L’innovation radicale : entre cluster ambidextre et organisations spécialisées

Michel Ferrary

127 Régimes d’innovation et exploration

numéro 187 octobre 2008

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145 Créativité et réseaux sociaux dans l’organisation ambidextre Fanny Simon, Albéric Tellier

161 Quelle gestion des ressources humaines dans les organisations ambidextres ?

Sawsen Dhifallah, Valérie Chanal, Christian Defélix 177 L’impact-clé des modes de management pour l’innovation

Sébastien Brion, Caroline Mothe, Maréva Sabatier 195 Summary

10 Revue française de gestion – N° 187/2008

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Mohamed El Hédi AROURI,diplômé de HEC et de l’IHEC de Carthage, est actuellement maître de conférences à l’uni- versité d’Orléans et chercheur à l’Edhec.

Ses travaux de recherche portent sur la dynamique des marchés boursiers des pays émergents et développés, la gouvernance des entreprises, l’économétrie financière et l’évaluation des produits financiers. Il a publié dans ces domaines de nombreux articles dans des revues nationales et inter- nationales.

Sébastien BRIONest maître de confé- rences à l’Institut de management de l’uni- versité de Savoie (IMUS) où il enseigne principalement le management de l’innova- tion et les systèmes d’information. Il est directeur du master « management et tech- nologie de l’information ». Ses travaux de recherche, au sein du laboratoire IREGE (Institut de recherche en gestion et écono- mie), portent sur les facteurs explicatifs de la performance des processus d’innovation et également sur les formes organisation- nelles qui favorisent l’innovation.

Valérie CHANAL est professeur de management stratégique à l’IAE de Gre- noble. Son activité de recherche porte sur le management de l’innovation, le manage- ment des connaissances et les discours stra-

risent. Elle dirige actuellement UmanLab, une équipe de recherche technologique plu- ridisciplinaire sur l’innovation.

Wissem DAADAA est un enseignant chercheur et assistant permanent en gestion à l’université de Monastir et à l’université de Tunis, où il enseigne la gestion financière et la comptabilité. Il est doctorant en sciences de Gestion de l’université de Tunis el Manar et membre de l’unité de recherche LIFE à la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis. L’auteur a occupé, parallèlement à sa carrière d’universitaire, le poste de responsable de placement et de gestion de l’excédent de trésorerie dans l’une des plus grande entreprise publique opérant dans le secteur financier.

Christian DEFÉLIX est professeur des Universités en sciences de gestion à l’IAE de l’université de Grenoble. Chercheur au CERAG et responsable de l’axe de recherche en gestion des ressources humaines, il oriente ses recherches dans deux directions : la gestion des compé- tences et la contribution des ressources humaines aux processus d’innovation. Il conduit en particulier le projet « Huma- pôle » visant à étudier et soutenir les dispo- sitifs de gestion des ressources humaines au sein des pôles de compétitivité.

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RMS). Docteur en gestion du Cnam, maître ès sciences d’Économie appliquée de l’uni- versité de Paris-Dauphine et diplômé de l’École de commerce de Rouen, il est éga- lement membre du laboratoire Lipsor au Cnam à Paris et membre du Conseil scien- tifique d’Innovact.

Sawsen DHIFALLAH est docteur en sciences de gestion et a mené sa recherche sur la gestion des ressources humaines dans les organisations ambidextres. Elle est aujourd’hui assistante temporaire d’ensei- gnement et de recherche à l’IUT du Mans.

Ses thèmes d’intérêt concernent le mange- ment des ressources humaines, tout particu- lièrement dans les organisations innovantes.

Abdelaziz ELMARZOUGUI, titulaire d’un diplôme HEC en finance de l’IHEC de Carthage et d’un doctorat en sciences de ges- tion de l’université de Paris X Nanterre, est actuellement maître assistant à l’Institut HEC Sousse (Tunisie). Il a enseigné la finance dans plusieurs universités et écoles françaises et tunisiennes. Ses travaux de recherche portent sur la gouvernance des entreprises, la rému- nération des dirigeants, l’évaluation des stock-options et le rôle des investisseurs insti- tutionnels sur les marchés financiers.

Ali EL MIR est professeur de finance à l’Institut supérieur de gestion de Tunis (Tunisie).

Michel FERRARY est professeur de management à Ceram Business School. Il a obtenu son doctorat de gestion à HEC. Il travaille plus particulièrement sur le mana- gement de l’innovation et le fonctionne- ment des clusters de hautes technologies. À ce titre, il est régulièrement invité comme

chercheur par l’université de Stanford en Californie. Il a publié de nombreux articles académiques dans des revues francophones et anglophones et des ouvrages sur les réseaux sociaux de l’innovation.

Gilles GARELest professeur de sciences de gestion à l’université Paris Est et à l’École polytechnique. Il a été professeur invité à la School of Management de l’uni- versité d’Ottawa au Canada en 2004/2005.

En relation avec des entreprises, il mène des recherches en management de projet et en management de l’innovation depuis le début des années 1990. À l’université Paris Est, il est responsable du master PIC « pro- jet innovation conception » et de l’équipe de recherche Prism (projet innovation ser- vices management). Il est également membre du club de Montréal. Il est l’auteur de : Le management de projet, (Éditions La Découverte, coll. « Repères », 2003) et Faire de la recherche en management de projet ?(Éditions Vuibert, en collaboration avec V. Giard et C. Midler, 2004). Mail : garel@univ-paris-est.fr

Caroline MOTHE est professeur des Universités à l’Institut de management de l’université de Savoie où elle enseigne essentiellement en stratégie et en manage- ment de l’innovation. Elle dirige le master recherche « Décisions et organisations ».

Ses recherches, au sein du laboratoire IREGE (Institut de recherche en gestion et économie), portent sur les coopérations interfirmes et les organisations innovantes.

Elle coordonne actuellement plusieurs pro- jets de recherche sur les processus d’inno- vation intra et interorganisationnels, tant au sein de l’IREGE qu’au niveau régional au sein du cluster GOSPI.

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Mohamed Tahar RAJHIest directeur du département « Finance » à la faculté des sciences économique et de gestion de Tunis et directeur de l’unité de recherche LIFE à la même faculté. Il enseigne à l’université de Tunis El Manar la gestion financière et bancaire. Il a occupé, parallèlement à sa carrière d’universitaire les postes de fondé de pouvoirs de banques et directeur des réformes du marché financier à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis. Il a publié plusieurs articles dans différentes revues nationales et internationales et est l’auteur de plusieurs ouvrages relatifs aux domaines de la gestion financière et bancaire.

Rodolphe ROSIER est consultant chez Algoé consultantsdepuis 2008. Son champ d’intervention concerne l’organisation et le management des processus d’innovation. Il a été chargé d’exploration marketing chez Axane/Air Liquide pour des générateurs électriques à pile à combustible puis coor- dinateur d’un lot du projet HYCHAIN pour Air Liquide. Il a soutenu en 2007 à l’uni- versité Paris Est une thèse en sciences de gestion, sous la direction de Gilles Garel, portant sur les stratégies et le management des processus d’exploration.

Mareva SABATIERest maître de confé- rences à l’Institut de management de l’université de Savoie où elle assure des enseignements en culture économique, éco- nomie du travail et en économétrie. Ses recherches, au sein du laboratoire IREGE (Institut de recherche en gestion et éco-

ouvrage d’économétrie et d’un ouvrage d’économie du travail, ainsi que de plu- sieurs publications dans des revues natio- nales et internationales.

Souad SEBOUI est maître assistante en finance comptabilité à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (Tunisie).

Fanny SIMMON est titulaire d’un MBA et d’un master Recherche. Elle a exercé pendant 6 ans les fonctions de chef de produit et de chargée de communication dans des organisations privées et publiques.

Ses recherches portent sur la créativité et les réseaux sociaux. Elle est actuellement doctorante au sein du centre de recherche NIMEC de l’université de Caen Basse- Normandie.

Albéric TELLIER est maître de confé- rences habilité à diriger des recherches à l’université de Caen Basse-Normandie. Il est directeur délégué de l’IAE de Caen, res- ponsable des enseignements en e-learning.

Au sein du centre de recherche NIMEC, il mène des recherches sur le management de l’innovation. Ses travaux récents portent principalement sur la configuration et le fonctionnement des réseaux et les stratégies collectives d’innovation.

Daniel VAILLEAU, docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), il a fait carrière dans les services déconcentrés du ministère de la

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sociologie des organisations sportives à la Faculté de sciences du sport. Il est membre du Centre de recherche en gestion (CEREGE) de l’Institut d’administration des entreprises de Poitiers.

Thierry ZINTZ, docteur en éducation physique de l’université catholique de Lou- vain (2004, UCL, Belgique) a fait carrière dans l’enseignement supérieur non univer- sitaire, avant d’intégrer l’UCL en 2005 comme professeur, titulaire d’une chaire en Management des organisations sportives,

au sein de l’Institut d’éducation physique et de réadaptation qu’il dirige actuellement. Il enseigne le management des organisations sportives en master en éducation physique.

Ses recherches portent sur les processus stratégiques de changement dans les organi- sations sportives et leur gouvernance. Il est membre du CRECIS (Center for Research in Entrepreneurial Change and Innovative Strategy) de la Louvain School of Manage- ment. Depuis 2001, il est vice-président du Comité olympique et interfédéral Belge.

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