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M1G – G´ eom´ etrie

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

M1G – G´ eom´ etrie

Corrig´e du contrˆole final du vendredi 15 janvier 2021

Les documents sont autoris´es mais les calculettes et les portables sont interdits. Il sera tenu compte de la qualit´e de la r´edaction pour l’attri- bution d’une note.

Notations.– Comme toujours, toutes les applications sont suppos´ees C. Pour all´eger les ´ecritures, on note parfois dans ce sujet ∂x et ∂y pour ∂x et ∂y ;fx etfy pour ∂f∂x et ∂f∂y.

Premi`ere partie : Le lemme de Poincar´e.– Soit U un ouvert deR2 etη =P dx+Qdy une 1-forme sur U. On dit que la formeη est exacte s’il existeψ :U →Rtel que η=dψ.On dit que η estferm´ee si dη= 0, autrement dit si ∂xQ−∂yP = 0.

1) On suppose que la 1-forme η est exacte. Montrer qu’elle est ferm´ee.

ep.– Siη=xψ+∂yψalorsyP =yxψetxQ=xyψ. D’apr`es le th´eor`eme de Schwartz, on a

yxψ=xyψ ainsi= 0.

On dit qu’un ouvert U est ´etoil´ee par rapport `a l’origine si pour tout point (x, y)∈U, le segment joignant l’origine `a ce point est inclus dans U. On suppose d´esormais que U est ´etoil´ee par rapport `a l’origine.

2) Pour tout point (x, y)∈U on note γx,y = (γx,y1 , γx,y2 ) la courbe plane param´etr´ee joignant lin´eairement l’origine `a (x, y) :

γx,y : [0,1] → U

t 7→ (γ1x,y(t), γx,y2 (t)) = (tx, ty).

et on consid`ere la compos´eegx,y =P ◦γx,y. a) Montrer que

P(x, y) = Z 1

0

gx,y(t) +tgx,y0 (t)dt.

b) Montrer que

g0x,y(t) =x(∂xP)(tx, ty) +y(∂yP)(tx, ty).

1

(2)

ep.– a) On a Z 1

0

gx,y(t) +tgx,y0 (t)dt= Z 1

0

(tgx,y(t))0(t)dt= [tgx,y(t)]10=gx,y(1) =P(x, y).

b) La r`egle de diff´erentiation d’une compos´ee s’´ecrit ici gx,y0 (t) =dPγx,y(t)x,y0 (t)).

OrdP(x,y)= (∂xP)(x, y)dx+ (∂yP)(x, y)dy,on a donc

dPγx,y(t)x,y0 (t)) = (∂xP)(γx,y(t))dx(γx,y0 (t)) + (∂yP)(γx,y(t))dy(γx,y0 (t)).

Par d´efinition dedx etdy :

dx(γ0x,y(t)) = (γx,y1 )0(t) =x dy(γ0x,y(t)) = (γx,y2 )0(t) =y d’o`u

g0x,y(t) =dPγx,y(t)x,y0 (t)) = (∂xP)(tx, ty)x+ (∂yP)(tx, ty)y.

3) On consid`ere la fonctionξ :U →R d´efinie par ξ(x, y) :=

Z

γx,y

η.

a) Montrer que ξ(x, y) := x

Z 1

0

P(tx, ty)dt+y Z 1

0

Q(tx, ty)dt

b) Montrer que

xξ(x, y) = Z 1

0

P(tx, ty) +tx(∂xP)(tx, ty) +ty(∂xQ)(tx, ty)dt c) Puis que

xξ(x, y) = Z 1

0

gx,y(t) +tg0x,y(t)dt+y Z 1

0

t(∂xQ−∂yP) (tx, ty)dt d) On suppose que la 1-forme η est ferm´ee. En d´eduire que pour tout (x, y)∈U, on a

xξ(x, y) =P(x, y).

e) Montrer que si η est ferm´ee sur U alors dξ =η.

En particulier,ηest exacte. Ce r´esultat est connu sous le nom delemme de Poincar´e pour les ouverts ´etoil´ees.

ep.– a) On a

ξ(x, y) = Z

γx,y

η= Z

γx,y

P dx+Qdy

(3)

or Z

γx,y

P dx+Qdy = Z 1

0

Px,y(t))dx(γx,y0 (t)) +Q(γx,y(t))dy(γx,y0 (t))dt

= Z 1

0

P(tx, ty)x+Q(tx, ty)y dt

= x

Z 1 0

P(tx, ty)dt+y Z 1

0

Q(tx, ty)dt.

b) On a

xξ(x, y) = Z 1

0

x(P(tx, ty)x+Q(tx, ty)y)dt

= Z 1

0

P(tx, ty)dt+x Z 1

0

x(P(tx, ty))dt+y Z 1

0

x(Q(tx, ty))dt Notonsδ: [0,1]R2, x7→(tx, ty),et Φ =Pδ.On a

Φ0(x) =x(P(tx, ty)) =dPδ(x)0(x)).

Or

dPδ(x)0(x)) = (∂xP)(tx, ty)dx(δ0(x)) + (∂yP)(tx, ty)dy(δ0(x)) etδ0(x) = (t,0) donc

dPδ(x)0(x)) = (∂xP)(tx, ty)t.

Au bilan

x(P(tx, ty)) = (∂xP)(tx, ty)t et similairement

x(Q(tx, ty)) = (∂xQ)(tx, ty)t d’o`u

xξ(x, y) = Z 1

0

P(tx, ty) +tx(∂xP)(tx, ty) +ty(∂xQ)(tx, ty)dt.

c) D’apr`es ce que l’on a fait plus haut que

gx,y(t) +tg0x,y(t) =P(tx, ty) +tx(∂xP)(tx, ty) +ty(∂yP)(tx, ty) d’o`u la relation demand´ee.

d) Si η est ferm´ee alors xQyP = 0 et la relation de la question pr´ec´edente s’´ecrit

xξ(x, y) = Z 1

0

gx,y(t) +tg0x,y(t)dt.

On a montr´e plus haut que cette int´egrale valaitP(x, y).

e) Les variablesxety jouant des rˆoles sym´etriques, on aura ´egalement

yξ(x, y) =Q(x, y) d’o`u=η.

Seconde partie : Coordonn´ees isothermes.– Soit f : U −→ R3

(x, y) 7−→ (x, y, h(x, y))

(4)

une param´etrisation cart´esienne o`u h : U → R est C et U est un ouvert de R2 ´etoil´ee par rapport `a l’origine. On note

p=hx et q=hy. La premi`ere forme fondamentale de f s’´ecrit donc

E =hfx, fxi= 1 +p2, F =hfx, fyi=pq et G=hfy, fyi= 1 +q2 Une telle param´etrisation est r´eguli`ere sur U. Son ´el´ement d’aire est donn´ee par

d2S =W dxdy avec W = (1 +p2+q2)1/2.

Sa courbure de Gauss et sa courbure moyenne ont pour expression K = pxqy−pyqx

W4 et H= (1 +q2)px−pq(py+qx) + (1 +p2)qy

2W3 .

Notons que dans ces ´ecritures on peut rempla¸cer indiff´eremmentpy par qx ou inversement (th´eor`eme de Schwarz).

4) On consid`ere la 1-forme diff´erentielle α∈Ω1(U) d´efinie par α:= 1 +p2

W dx+ pq Wdy.

i) Montrer que dα= (qA1+pA2)dx∧dy avec A1 = (W2−p2)px+ (1 +p2)qy −qpqx

W3 et A2 = (qx−2py)W2+ (1 +p2)py W3

ii) En rempla¸cant qx par py dans A2 puis W2 par sa valeur, montrer que

dα = 2qHdx∧dy.

ep.– i) On a

=

x

pq W

y

1 +p2 W

dxdy d’o`u

=(pxq+pqx)W pq∂xW2pypW+ (1 +p2)∂yW

W2 dxdy

Ecrivons´ sous la formeAdxdy. Puisque

xW =ppx+qqx

W et yW = ppy+qqy

W la fonctionA s’´ecrit

W3A= (pxq+pqx)W2pq(ppx+qqx)2pypW2+ (1 +p2)(ppy+qqy).

En rassemblant tous les termes ayantqen facteur, on obtient

W3A=q(pxW2p(ppx+qqx) + (1 +p2)qy) +p(qxW22pyW2+ (1 +p2)py) soit encore

W3A=q(px(W2p2)pqqx) + (1 +p2)qy) +p((qx2py)W2+ (1 +p2)py)

(5)

d’o`u

= (qA1+pA2)dxdy avec les fonctionsA1 etA2introduites dans l’´enonc´e.

ii) En rempla¸cantqxparpy dansA2, il vient

A2= (1 +p2)pypyW2=py((1 +p2)(1 +p2+q2)) =−pyq2 d’o`u

=q(W2p2)px+ (1 +p2)qyqp(qx+py)

W3 .

Enfin, puisqueW2= 1 +p2+q2, on obtient =q(1 +q2)px+ (1 +p2)qyqp(qx+py)

(1 +p2+q2)3/2 dxdy= 2qHdxdy.

On introduit une seconde forme diff´erentielle β ∈Ω1(U) d´efinie par β := pq

Wdx+ 1 +q2 W dy.

et on admet que dβ = −2pHdx∧dy. On suppose que f est la pa- ram´etrisation d’une surface minimale, autrement dit que la fonction courbure moyenneH est identiquement nulle. Ainsiα etβ sont toutes les deux des formes ferm´ees sur U donc exactes d’apr`es le lemme de Poincar´e.

5) Soient ξα :U →R etξβ :U →R telles que dξα =α et dξβ =β. On d´efinit ϕ:U C

→ R2 par

ϕ(x, y) = (ϕ1(x, y), ϕ2(x, y)) = (x+ξα(x, y), y+ξβ(x, y)).

a) Soit

J ϕ= ϕ1x ϕ1y ϕ2x ϕ2y

!

la matrice jacobienne de ϕ. Montrer que J ϕ= 1

W

W + 1 +p2 pq pq W + 1 +q2

b) Montrer que son d´eterminant vaut det J ϕ = (W + 1)2

W .

c) En d´eduire qu’il existe un ouvert U0 ⊂U contenant l’origine tel que ϕ:U0 →ϕ(U0) soit un diff´eomorphime.

(6)

ep.– a) On a

xϕ=

1 +xξα 0 +xξβ

=

1 + 1 +p2 pqW W

et

yϕ=

0 +yξα 1 +yξβ

=

pq W 1 + 1 +q2

W

Ainsi

J ϕ=

1 + 1 +p2 W

pq W pq

W 1 + 1 +q2 W

= 1 W

W + 1 +p2 pq pq W+ 1 +q2

!

b) On a donc

W2det J ϕ = (W+ 1 +p2)(W+ 1 +q2)p2q2

= W2+ (1 +p2+ 1 +q2)W+ (1 +p2)(1 +q2)p2q2

= W2+ (1 +W2)W + (1 +p2+q2+p2q2)p2q2

= W2+ (1 +W2)W +W2

= W(2W+ 1 +W2).

d’o`u l’on d´eduit

det J ϕ= (W+ 1)2

W .

c) PuisqueW = (1 +p2+q2)1/2, on a W 1 et det J ϕ= (WW+1)2 >0. En tout point deU, et donc en particulier en l’origine, on adet J ϕ6= 0.Le th´eor`eme d’in- version locale assure l’existence d’un ouvert U0 U contenant l’origine tel que ϕ|U0 :U0ϕ(U0) soit unC-diff´eomorphisme.

6) On note

ψ : ϕ(U0) −→ U0

(u, v) 7−→ (x, y) = (ψ1(u, v), ψ2(u, v))

l’inverse de ϕ et on consid`ere la reparam´etrisation g =f ◦ψ def. a) Montrer que

gu(u, v) = ψu1(u, v)fx(ψ(u, v)) +ψ2u(u, v)fy(ψ(u, v)) gv(u, v) = ψv1(u, v)fx(ψ(u, v)) +ψv2(u, v)fy(ψ(u, v)) b) Montrer que

(J ψ)(ϕ(x, y)) = 1 (1 +W)2

W + 1 +q2 −pq

−pq W + 1 +p2

.

(7)

On rappelle que

a b c d

−1

= 1

ad−bc

d −b

−c a

ep.– a) La r`egle de diff´erentiation de la compos´ee g=fψ au point (u, v) ϕ(U0) s’´ecrit

dg(u,v)=dfψ(u,v)(u,v) soit, en passant aux matrices jacobiennes,

(∂ug, ∂vg)(u, v) = (∂xf, ∂yf)(ψ(u, v))·(J ψ)(u, v)

= (∂xf, ∂yf)(ψ(u, v))· ψu1(u, v) ψv1(u, v) ψu2(u, v) ψv2(u, v)

!

Finalement

gu(u, v) =ψu1(u, v)fx(ψ(u, v)) +ψ2u(u, v)fy(ψ(u, v)) gv(u, v) =ψv1(u, v)fx(ψ(u, v)) +ψv2(u, v)fy(ψ(u, v)) b) D’apr`es le th´eor`eme d’inversion locale, pour tout (x, y)U0on a

(J ψ)(ϕ(x, y)) = ((J ϕ)(x, y))−1.

L’expression de (J ϕ)(x, y) obtenue plus haut et la formule d’inversion d’une matrice 2x2 permettent d’´ecrire

((J ϕ)(x, y))−1= W (1 +W)2

1 W

W + 1 +q2 −pq

−pq W + 1 +p2

!

d’o`u l’expression demand´ee.

7) On pose Z :=W + 1.

a) Montrer que

p2+q2 =Z(Z−2).

b) Montrer que

hgu, gvi= pq

Z4(Z2−2Z−p2−q2) c) En d´eduire que gu et gv sont orthogonaux.

ep.– a) De W2= 1 +p2+q2, on tire

p2+q2=W21 = (W 1)(W+ 1) = (Z2)Z.

b) On a

hgu, gvi = ψu1ψ1vhfxψ, fxψi+ψ2uψv2hfyψ, fyψi +(ψ1uψv2+ψu2ψ1v)hfxψ, fyψi

(8)

D’apr`es l’´enonc´e,E=hfx, fxi= 1 +p2,F =hfx, fyi=pq etG=hfy, fyi= 1 +q2 d’o`u

(1 +W)4hgu, gvi = W+ 1 +q2

(−pq) (1 +p2) + W+ 1 +p2

(−pq) (1 +q2) + W + 1 +p2

W + 1 +q2

+p2q2 pq

= pqC avec

C = −(Z+q2)(1 +p2)(Z+p2)(1 +q2) + (Z+p2)(Z+q2) +p2q2

= Z22Z(p2+q2).

c) D’apr`es le a) la quantit´e Z22Z(p2+q2) vaut z´ero. Ainsi gu et gv sont orthogonaux.

8) a) Montrer que

Z4hgu, gui= (1 +p2)Z2+ 2q2Z+q2(q2+p2) b) En d´eduire que : kguk2 = (W+1)W2 2.

c) Montrer ´egalement que kgvk2 = (WW+1)2 2.

ep.– a) On a

hgu, gui = u1)2hfxψ, fxψi+ (ψ2u)2hfyψ, fyψi +2ψu1ψ2uhfxψ, fyψi

d’o`u

Z4hgu, gui = Z+q22

(1 +p2) +p2q2(1 +q2)2pq Z+q2 pq

= Z2(1 +p2) + 2q2Z(1 +p2) +q4(1 +p2) +p2q2(1 +q2)2p2q2Z2p2q4

= Z2(1 +p2) + 2q2Z+q4(1 +p2) +p2q2(1 +q2)2p2q4

= Z2(1 +p2) + 2q2Z+q4+p2q2 b) On a donc

Z4hgu, gui=Z2(1 +p2) +q2(2Z+q2+p2) or 2Z+p2+q2=Z2 d’apr`es ce qui a ´et´e prouv´e plus haut. Donc

Z4hgu, gui=Z2(1 +p2+q2) c’est-`a-dire kguk2= WZ22.

c) Les variablespet q jouent des rˆoles sym´etriques. On a n´ecessairementkgvk2=

W2 Z2.

9) Soit S ⊂ R3 le support d’une surface param´etr´ee r´eguli`ere. On dit qu’une param´etrisation g deS estisothermale si

kguk=kgvk et hgu, gvi= 0.

(9)

Montrer que siS est minimale alors elle admet au voisinage de chacun de ses points une param´etrisation isothermale.

ep.– D’apr`es le cours, sim0 S est un point r´egulier, alorsS admet au voi- sinage de ce point un param´etrage cart´esienf. D’apr`es ce que l’on vient de faire, il existe un reparam´etrageg de f (sur un voisinage eventuellement plus petit) tel quegsoit une param´etrisation isothermale.

Culture.– En r´ealit´e, toute surface param´etr´ee r´eguli`ere admet au voisinage de chacun de ses points une reparam´etrisation isothermale.

En g´en´eral, cette reparam´etrisation est obtenue en r´esolvant une EDP : l’´equation de Beltrami. L’hypoth`eseH ≡0 permet une autre approche.

Dans ce cas, il se trouve que l’on peut construire une reparam´etrisation explicite au moyen des primitives des formes α et β.

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