• Aucun résultat trouvé

Géographie Économie Société: Article pp.421-431 of Vol.15 n°4 (2013)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Géographie Économie Société: Article pp.421-431 of Vol.15 n°4 (2013)"

Copied!
12
0
0

Texte intégral

(1)

Géographie, économie, Société 15 (2013) 421-431

géographie économie société géographie économie société

Comptes Rendus

Michelle Masson-Vincent et Nathalie Dubus (dir.), 2012, Géogouvernance : Utilité sociale de l’analyse spatiale, Éditions Quae, Versailles, 215 p.

Les coordonnatrices de cet ouvrage, toutes deux géographes rattachées à l’université Joseph Fourier de Grenoble ont intitulé leur introduction Vers un nouveau concept, la géogouvernance : position de recherche. Nous voilà rapidement prévenus du contenu d’une œuvre faisant appel à pas moins de 21 collaborateurs en grande majorité formés en géographie. Mis à part un Espagnol et deux Suisses, tous travaillent au sein de diverses institutions françaises et appartiennent à un groupe inter-site spécialisé en analyse spa- tiale et géogouvernance. L’hypothèse à la base de leurs travaux veut que l’analyse spatiale fournisse des outils d’information et de formation favorisant la communication et l’inte- ractivité entre acteurs ayant voix au chapitre : élus, experts, professionnels de l’aménage- ment, usagers et autres habitants d’un lieu donné.

Qu’entend-on par géogouvernance ? Le groupe dont il est ici question y voit un processus conduisant à une connaissance partagée du territoire sur la base des multiples visions des acteurs impliqués pour co-construire le territoire de demain. Pour ce faire, faut-il le signa- ler, les outils de l’analyse spatiale servent d’appui. Le lecteur qui ne serait pas convaincu en entrée de jeu de bien saisir ce dont il s’agit sera vite rassuré en sachant que tout au long du volume, divers auteurs se chargent de le familiariser avec le concept à l’aide de leurs propres définitions. Ainsi, dans l’un des plus intéressants chapitres, le chapitre XVI, qui à mon avis devrait occuper la ligne de départ, sous la plume de C. Voiron-Canicio de Nice Sophia-Antipolis, on peut lire que la géogouvernance s’applique à rechercher la significa- tion des lieux, ce qui fait sens dans un espace appréhendé dans sa dimension spatio-tempo- relle. Encore plus loin, soit dans le 19e et tout dernier chapitre, M. Masson-Vincent précise que ce sont les TICE et les outils propres à l’analyse spatiale qui ont conduit à forger le concept de géogouvernance. Pour sa part, N. Dubus, dans son chapitre sur le web public revient (la répétition, on le sait, fait partie de toute démarche pédagogique) sur ce processus conçu en vue d’une connaissance partagée du territoire suivant les visions de ses acteurs, en faisant appel, on l’aura deviné, aux outils de l’analyse spatiale.

L’objet du volume vise précisément, à travers un recueil d’études de terrain, de métho- dologies dites innovantes et de réflexions scientifiques, à montrer ce à quoi se rapporte ce nouveau concept, appelé, à ce qu’il semble, à connaître un bel avenir.

(2)

Un très court premier chapitre ouvre la porte au chapitre suivant qui se veut on ne peut plus concret en abordant une démarche participative à un projet dit Métamorphose de Lausanne. Une série de petites figures facilitent la compréhension d’un processus partici- patif et de mixité sociale se déroulant sur les rives du lac Léman. Dans le chapitre suivant, encore une fois très court, l’auteur s’interroge sur la contribution des géographes en ren- dant hommage au responsable du chapitre précédent, dont l’importance de l’implication ne laisserait pas place au doute. Ceci étant admis, il suffit de connaître la nature humaine, et surtout ses travers, pour admettre la pertinence de questions ici soulevées comme celle se rapportant au poids à accorder à « l’expertise » des citoyens dont on se gargarise tant.

On sait qu’une poignée d’individus ne représentant qu’eux-mêmes peuvent constituer une entrave à la prise de décision. Inversement, il arrive que des citoyens réunis au sein d’organismes crédibles n’arrivent pas à faire passer leurs vues dans un contexte où les dés sont pipés à l’avance.

Un chapitre sur la propreté à Versailles n’a pas manqué de me faire sourire, moi qui en marchant, n’a de cesse de ramasser verres, cartons et bouteilles de plastique pour les déposer dans les bacs qui leur sont destinés. Ce n’est nul autre que Monsieur le maire qui, dans son programme de 2008, a bien précisé que des équipements seraient fournis pour traiter les déchets canins.

La géogouvernance ratisse large. J’en veux pour preuve le chapitre 8 qui vise à mon- trer le rôle qu’elle peut réserver à l’anthropologie. Avis est donné aux anthropologues à la recherche d’un emploi. En effet, on peut lire que les perceptions et les pratiques des citoyens étant des paramètres difficiles à appréhender, l’anthropologue peut alors contri- buer, en interaction, bien sûr, avec les géographes, à la bonne marche d’un processus de géogouvernance. L’ouvrage ne pouvait ignorer le rôle des systèmes d’information géo- graphique (SIG). Il revient à C. Helle d’Avignon et des pays de Vaucluse de faire part de leurs potentialités comme outils d’analyse au service des citoyens en insistant sur leur multifonctionnalité. Il serait bien derrière nous le temps où les SIG se destinaient à l’usage exclusif des services techniques d’une collectivité.

On retrouve Versailles et ses élus de 20081 au chapitre 14 où il est question d’un indi- cateur objectif de propreté (IOP) : retenez ce sigle appelé à devenir incontournable (!). Un tableau donne une grille provisoire des IOP où on retrouve nos déjections canines en plus de papiers, des herbes, des tags et autres mégots. Propreté ! Oui, quels efforts ne fait-on pas en ton nom ! Bonne chance Versailles ! Et que les anciens Versaillais ne se retournent pas dans leur tombe…

Retour sur le chapitre XVI Déceler les espaces à enjeux pour l’aménagement de ter- ritoires durables que j’aurais bien vu ouvrir la marche étant donné son intérêt supérieur à plusieurs chapitres qui le précèdent. L’auteure accroche son lecteur par sa toute pre- mière phrase : « À l’instar des autres sciences, la géographie produit des savoirs, qui, comme toute production, sont destinés à être transmis ou échangés ». S’en suit la ques- tion ô combien pertinente : comment le géographe se fait-il entendre de nos jours ? On le sait, la réponse à elle seule fait l’objet d’ouvrages déjà ici recensés. La directrice de l’UMR Espace rappelle que l’objet de la géographie n’est ni l’homme ni la nature, mais

1 On ne connaît pas le sort que leur auront réservé les municipales de 2013 mises en branle au moment d’écrire ces lignes.

(3)

l’espace occupé par le premier et la seconde. Pour bien saisir cet espace, elle propose le concept de géoprospective à l’aide d’une figure qui présente l’interrelation entre les pros- pectives territoriales, spatiale et environnementale. Quant à l’adaptation des territoires au changement, elle doit se faire par l’examen de leurs potentialités d’adaptation et par leur résilience que l’auteure juge opportun de définir en insistant sur la capacité d’une réorganisation dans un contexte de changement. Une intéressante figure fait comprendre le contexte de détection des espaces à enjeux. On y voit le rôle du géographe selon qu’il porte le chapeau de spécialiste, de chercheur ou de citoyen engagé. On retiendra que pour l’auteure, le géographe a pour mission d’être l’avocat du sol.

Dans la conclusion, un encadré offre les 10 mesures suggérées par J.P. Ferrier (1998) dont la toute première recommande la semaine de 4 jours (sic), - comme si la France n’avait pas assez de sa semaine de 35 heures - on retrouve ensuite ce qui a fait couler beaucoup d’encre durant les années 1990 : l’instauration d’un revenu minimum garanti et huit autres vœux pieux de la même farine.

Certains chapitres exigent le recours à une loupe pour lire le détail de leurs tableaux dont la lecture fastidieuse amène à s’interroger sur l’attention qu’y ont portée les premiers destinataires des rapports dont ils sont issus. Par ailleurs, des lecteurs apprécieront les graphiques ou maquettes couleurs logées au centre du volume qui rappelleront à plusieurs les beaux jours de la défunte revue Territoires 2020 de la DATAR.

André Joyal Centre de recherche en développement territorial, Université du Québec.

© 2013 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Marion Carrel, Paul Cary et Jean-Michel Wachsberger (dir.), 2013, Ségrégation et fragmentation dans les métropoles. Perspectives internationales, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 354 p.

Comme il fallait s’y attendre, cette œuvre collective qui réunit pas moins de 21 auteurs fait suite à une journée d’étude. Celle-ci s’est tenue à la fin de 2011 à l’Université Lille 3 sous l’égide du Centre de Recherche « Individus, Épreuves, Sociétés ». Les trois res- ponsables de l’ouvrage sont maîtres de conférences en sociologie à Lille 3. La complexi- fication de l’organisation municipale (certains parleraient ici de gouvernance) observée à l’échelle internationale, sert d’hypothèse à la base de cet effort collectif de réflexion.

Elle a conduit à prendre en considération deux concepts abondamment utilisés en études urbaines : la fragmentation et la ségrégation. Ce dernier concept, davantage étudié que le premier, aurait été mis de l’avant par l’École de Chicago2 à laquelle plusieurs auteurs se réfèrent. La fragmentation, que d’aucuns confondent avec la ségrégation, mérite ici une attention particulière à la faveur des travaux sur les faits urbains et sociaux. L’ouvrage comprend quatre parties : Concepts et mesures – Contextes – Impacts et institutions - Acteurs et contournement.

2 Les économistes doivent comprendre qu’ici on ne se rapporte pas à l’école initiée par M. Friedman et L. von Hayek, dont les membres, à tort ou à raison, seront nombreux à recevoir le soi-disant prix Nobel de l’économie.

(4)

En entrée de jeu, P. de Almeida Vasconcelos, professeur à l’Université fédérale de Bahia au Brésil, s’applique à faciliter la tâche au lecteur en définissant à l’aide de petits graphiques ultras simples plus d’une dizaine de concepts allant de l’apartheid à la relé- gation en passant, il va sans dire, par la fragmentation et la ségrégation. Ici, hors de tout doute, l’adage voulant qu’une figure vaille mille mots s’applique on ne peut mieux. À défaut de pouvoir reproduire les figures, il me faut donc recourir aux mots utilisés par l’auteur qui donne en guise de fragmentation l’exemple de Los Angeles qui se caractérise par une centralisation administrative et un développement d’autonomies locales. Un tout autrefois homogène s’est transformé en différents territoires à niveaux et qualité de vie différenciés. Pour la métropole californienne, on devine l’influence exercée par l’automo- bile régnant en maître. Quant à la ségrégation, l’origine historique du concept remonterait au ghetto de Venise. De l’exemple des lieux où étaient confinés les juifs, on est passé aux États-Unis aux quartiers noirs des grandes villes industrielles. Dans le chapitre qui suit, le co-auteur du Manifeste communiste (Engels) se trouve cité pour avoir décelé dans la ségrégation urbaine des formes de solidarité offrant aux résidants à la fois une contrainte et une ressource.

J. M. Wachsberger offre le chapitre le plus formalisé en présentant la portée et les limites statistiques des deux concepts faisant l’objet du titre de l’ouvrage. L’auteur fait sienne la vision poppérienne voulant qu’en sciences sociales les théories, pour être scien- tifiques, doivent donner lieu à une possible réfutation. Après avoir fourni l’exemple de Paris où la ségrégation serait inversement proportionnelle à l’étendue du territoire étudié, l’auteur présente différents indices : ségrégation (découlant des indices d’égalité) - expo- sition - interaction - concentration - fractionnalisation ethnique et densité humaine. Et il conclut en soulignant que la difficulté à mesurer au mieux les concepts de ségrégation et de fragmentation se rattache davantage à un problème sémantique qu’à un problème d’ordre statistique.

La deuxième partie nous fait survoler La Havane post-1989. Le choix de cette date n’est pas clairement énoncé par M. L. Geoffray, mais semble relié à la chute de l’URSS qui soulève la question : La Havane est-elle ou a-t-elle été une « ville socialiste » ? À en juger par la fois où mon vol São Paulo-Atlanta a survolé la capitale cubaine, par un temps parfaitement clair, ma réponse serait sans équivoque : La Havane est une « ville socia- liste ». La vue de ce qui semblait être une grande ville très grise, aux édifices anciens, dépourvue d’autoroute urbaine, ne pouvait que me faire penser à Wroclaw, la première ville socialiste que j’ai traversée dans une Renault 5 en 19753. Tristounet à mourir. Or, l’auteure, qui a dû s’y frotter de plus près que moi, dégage qu’en s’en tenant aux seules caractéristiques architecturales et d’aménagement urbain, la ville conquise par Fidel Castro et ses barbus ne peut se voir considérée comme une « ville socialiste ». D’autant plus que l’autorisation survenue en 2011 d’acheter et de vendre des logements devrait à ses yeux transformer radicalement le paysage de la capitale mondiale du cigare. Mais, avant 2011 alors ? Pourrait-on dire !

Dans la troisième partie, en étudiant la Vallée Intérieure de la Californie, H. Lefebvre identifie un problème très connu à Montréal : la très grande difficulté pour la classe moyenne de trouver à San Francisco une maison individuelle, de taille suffisante pour élever une

3 À l’occasion d’un voyage d’études sur la planification… Un autre monde, une autre vie.

(5)

famille dans un quartier convivial à prix abordable. L’auteur rappelle à tous ceux de ma génération le fameux débat entourant la trop célèbre proposition 13 adoptée en 1978 lors d’une élection dont seuls les États-Unis ont le secret, les électeurs devant parfois répondre à vingt ou trente questions. Ici il s’agissait de couper les vivres aux administrations locales par une diminution drastique de l’impôt foncier. Il faut dire que l’on était en présence d’un phénomène également observé au Québec où dans certaines régions, les retraités dont la propriété est réévaluée à la hausse font parfois face à des augmentations d’impôts fonciers qu’ils ne peuvent assumer. Dans la région ici concernée, l’auteur affirme que la fragmenta- tion politique du territoire a conduit à rien de moins qu’un état de crise dont seul un chan- gement de mentalité politique pourrait favoriser la sortie.

Lille et Recife sont mises en parallèle par A. M. Melo pour montrer les limites de la planification stratégique dans la volonté de contrer le déclin urbain. Dans le cas de Lille, si je considère l’image que j’en ai retenue quand je l’ai traversée pour la première fois en 1965, oui, elle a bel et bien été admirablement transformée. Au point de porter le titre de

« Capitale Européenne du Nord » ? N’exagérons pas tout de même. L’auteure fait allu- sion à l’importance de « leaders charismatiques » qui ont eu une influence indéniable. En effet, celle de Pierre Mauroy fait l’unanimité. Avec Recife, la planification stratégique (pratiquement ignorée au Québec depuis 15 ou 20 ans) sous l’instigation du Parti des Travailleurs (PT), laisse place à la planification participative à travers les fameux budgets participatifs. L’auteure milite en faveur d’un subtil équilibre entre l’un et l’autre afin d’éviter une plus ample ségrégation des classes populaires. M. Hérard, dans un texte qui se veut le moins académique de l’ensemble, aborde une problématique d’une grande actualité en France avec l’exemple du bidonville rom à Saint-Denis4. De très (trop !) nom- breuses notes de bas de page évoquent la question du démantèlement des « camps » de Roms. On comprendra qu’il est question ici du très problématique dialogue entre l’État et les autorités locales.

P. Cary ouvre la marche de la dernière partie par une contribution originale sur les effets des malls sur la ségrégation socio-spatiale. En français l’expression mall est peu employée. Au Québec, dans le sens ici utilisé pour désigner un grand ensemble com- mercial, on utilise le mot « mail » qui, comme en France, désigne également une rue piétonne. Très relié à l’usage de l’automobile, l’auteur, avec raison, estime que les États- Unis offrent le modèle le plus achevé de l’implantation de ces grandes structures com- merciales en périphérie des villes au grand dam des commerçants de centres-villes desti- nés à une lente agonie comme le pays de l’Oncle Sam en offrait une multitude d’exemples il y a une trentaine d’années. P. Cary signale que les malls ne sont plus l’apanage des milieux suburbains. Au Brésil, en effet, on peut en voir surgir ici et là en pleine ville ou à tout le moins pas vraiment à la périphérie. Il en découle que les gens y vont comme au moyen-âge et encore aujourd’hui quand on va au marché : pour socialiser à défaut d’en revenir les bras chargés de victuailles. Quand il écrit que les malls dont d’autant plus fréquentés qu’il n’existe pas ou peu d’autres espaces publics, il me rappelle Houston en 1990. Participant à un colloque, le samedi soir, avec un petit groupe à la recherche d’un lieu où nous divertir, nous en avons référé aux conseils du chauffeur de taxi. Celui-ci demeura un moment hésitant, ne sachant pas vraiment où nous conduire, quand la lumière

4 Chapitre lu au moment au l’« affaire Leonarda » occupait une part importante de l’actualité hexagonale.

(6)

vint : « The Galleries !!! That’s the place ! - Et bien, allons-y ! » avions-nous répondu. Il s’agit d’un centre commercial de huit étages où on trouve, en plus des boutiques, cinémas, restaurants et même une patinoire, le tout jouissant of course de l’air conditionné.

Quand l’auteur écrit que les malls peuvent être appréhendés de façon ambivalente, entre processus d’émancipation et nouvelles formes de domination, est-on autorisé à faire ici un lien avec le massacre fomenté par ce commando islamiste ayant choisi le mall Westgate de Nairobi ?

Pour conclure, ce livre, à l’image de la majorité des ouvrages collectifs, ne peut inté- resser tous les lecteurs d’un couvercle à l’autre. Il revient à chacun de trouver chaussure à son pied sur une problématique très pertinente.

André Joyal Centre de recherche en développement territorial, Université du Québec.

© 2013 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Louis Augustin-Jean, Hélène Ilbert et Neantro Saavedra-Rivano (dir.), 2012, Geo- graphical Indications and international Agriculture Trade : The Challenge for Asia, Palgrave Macmillan, London.

L’ouvrage Geographical Indications and international Agriculture Trade, dirigé par Louis-Augustin-Jean, Hélène Ilbert et Neantro Saavedra-Rivano, s’interroge sur l’émer- gence d’une production agricole labellisée autour de la qualité dans certains pays asia- tiques (Japon, Chine, Philippines). Le constat initial des auteurs est simple : les années après-guerre se caractérisent dans les pays occidentaux par le développement d’une pro- duction agricole de masse, standardisée et fortement liée à l’industrie. Pour autant, ce modèle a été affecté par plusieurs facteurs dont deux remarquables : la surproduction et une demande de plus en plus marquée des populations pour une alimentation dite de qualité. Les États-Unis ainsi que les pays européens ont donc tenté de faire évoluer les politiques d’aide à l’agriculture pour limiter la production et favoriser une production agricole labellisée autour de la « qualité ». Ce processus s’est concrétisé notamment par l’émergence de nouvelles appellations de désignation des produits agricoles, telles que celles de « terroir » ou d’« appellation d’origine » (contrôlée par exemple en France). Ce nouveau modèle « qualité » gagne aujourd’hui du terrain en Asie. Or, une des spécificités de ce basculement d’un modèle de production (que les auteurs qualifient de fordiste) à un modèle reposant sur un principe, la qualité, est qu’il introduit une dimension « géo- graphique », liée par exemple à la notion de « terroir » : ce dernier devient un garant de qualité. Pour autant, le recours à ce marqueur géographique comme processus de qua- lification des produits agricoles ne va pas de soi et fait l’objet de nombreux débats tant scientifiques que politiques à l’échelle internationale.

Dans ce double contexte (le territoire comme support de qualification de la qualité faisant l’objet de débats d’une part, l’émergence de ce modèle dans les pays asiatiques d’autre part), l’ouvrage se propose d’interroger les concepts de Produits de terroir (PT) et Geographical Indication Products (GIP) (AOC « Appellation d’origine Contrôlée » en

(7)

France, IGP « Indication géographique protégée » et AOP « Appellation d’origine proté- gée » en Europe) au regard des enjeux sur la « qualité » et sa définition. En effet, alors que dans le modèle classique de production, la qualité renvoie à l’idée de standardisation et de substitution possible entre produits de régions différentes (elle est définie en dehors de l’aire de production), elle renvoie à l’idée de différenciation dès lors qu’elle repose sur l’idée de terroir ou d’appellation d’origine (elle est définie au cœur même du lieu de production). Dans ce contexte, la qualité résulte de l’interaction entre trois paramètres : géographique, historique (un produit de « tradition »), industriel (traçabilité, normes comme garants de la certification). Il s’agit donc alors pour les auteurs d’interroger la

« transférabilité » de ce modèle occidental (qui fait déjà l’objet de nombreuses critiques) dans les pays asiatiques (à quelles conditions cette transférabilité est-elle possible ?), en tenant compte dans le même temps du fait que le système des marques déposées et des certifications propres par exemple aux USA ne peut pas être parfaitement adopté par des pays pour qui le concept même de « propriété intellectuelle » ne fait pas nécessairement sens. De fait, les actions prises par les gouvernements dépendent des contextes locaux et par extension, cela signifie que leur mise œuvre en Asie devient le lieu où s’expriment des intérêts divergents, tant au niveau local qu’international.

Les différents chapitres de l’ouvrage traitent alors de cet enjeu majeur tant au niveau théorique (partie 1) qu’empirique (partie 2). La première partie, théorique, comporte six chapitres qui proposent un cadrage d’analyse théorique permettant de comprendre pour- quoi et comment le concept de Geographical Indication est affecté par la culture et ce que cela peut induire au niveau de sa mise en application. La seconde partie, plus empirique, et composée de cinq chapitres, propose des études de cas dans différents pays asiatiques (Chine, Japon, Philippines). L’objectif est d’illustrer comment des produits traditionnels peuvent être transformés en indications géographiques et les conséquences que cela peut avoir en termes de développement local. Au final, l’ouvrage apporte un éclairage perti- nent relatif aux conditions de l’émergence des nouveaux Geographical Indications dans les pays asiatiques, entre développement local, marché international et nécessaire intégra- tion à une législation harmonisée à l’échelle mondiale.

Philippe Cardon Université Lille 3

© 2013 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Pierre Frankhauser et Dominique Ansel (dir.), 2012, La décision d’habiter ici ou ailleurs, Economica (Anthropos), Paris, 384 p.

« Quels sont les facteurs qui poussent l’individu à changer de lieu résidentiel et com- ment prend-il cette décision ? ». L’ouvrage5 s’ouvre sur un questionnement clair, et pose les enjeux d’une approche systémique de la décision d’habiter. À l’heure de l’urbain

5 Cet ouvrage collectif présente les contributions des auteurs suivants : Agbossou, I ; Alexandre, V ; Ansel, D., Caruso, G ; Chauvin-Vileno, A ; Chapuis, K ; Enaux, C. ; Franhauser, P. ; Girandola, F. ; Griffond-Boitier, A. ; Mariani-Rousset, S. ; Morer, M ; Moulin, T. ; Nicot, B. ; Peeters, D. ; Piombini, A. ; Provitolo, D. ; Rama- dier, T. ; Tannier, C. ; Tatu, L. ; Valentin J.

(8)

généralisé et de la croissance de la mobilité, les potentiels de choix et de décision se sont accru, tout comme la complexité de la relation à l’espace. Ainsi, les pratiques spatiales, les composantes des émotions, la perception des lieux, mais aussi les relations entre les lieux, le système dans lequel s’inscrit le choix sont complexes. Quels sont les détermi- nants géographiques et les contextes, quels sont les processus de décision, quels sont les aspects cognitifs et psychologiques de la prise de décision individuelle, d’habiter ici ou ailleurs ? C’est au fond une manière intéressante et profonde de retourner une question souvent abordée dans différents champs des sciences sociales, sciences économiques ou chez les acteurs des marchés immobiliers pour lesquels priment les multiples facettes de la « localisation », sans qu’aucune approche disciplinaire n’ait épuisé la question ou même fourni le modèle interprétatif qui ferait paradigme.

Le prisme du choix résidentiel est ici une plongée radicale dans la complexité, et c’est l’apport principal de cet ouvrage : les interactions complexes entre espace, processus de choix, individu (usager) sont analysées finement, avec une entrée par les concepts et les notions. Pour mener à bien ce projet, la démarche est transdisciplinaire (géographie, psy- chologie, économie, sociologie, linguistique, médecine) : l’effort pour croiser les apports de chacune de ces approches est fécond, et ce n’est pas le moindre des intérêts de ce manuel.

En effet, l’ouvrage se présente comme un manuel (handbook disent les auteurs), mais sans prétendre à l’exhaustivité de l’approche. L’objectif est d’introduire le choix rési- dentiel et les décisions qui y sont associées dans l’optique d’une modélisation formelle de la décision d’habiter. Ces modélisations, l’ouvrage en livre une approche résolument théorique, et certains lecteurs resteront sur leur faim de ce point de vue : pas de dévelop- pements de résultats ou d’analyses (à l’exception du chapitre 7). Ces travaux proviennent pourtant d’un contrat ANR ECDESUP (L’évaluation, le choix et la décision dans l’usage des espaces périurbains), et il faudra s’orienter vers les autres publications de cette action pour en savoir plus sur les résultats.

Si l’on en fait une lecture transversale, l’ouvrage aborde trois questions. D’abord, la prise en compte de l’espace dans la géographie théorique et quantitative, qui met l’accent sur les interactions multi-scalaires, les processus et les systèmes, dans une approche qui relève des sciences de la complexité. Une deuxième grille de lecture revoie à l’homme en interaction avec son environnement : les processus de prise de décision sont analysés en fonction de la perception, de la psychologie sociale, de la rationalité, des facteurs cogni- tifs et affectifs. Enfin, l’individu est placé au centre de l’analyse, comme le fait la théorie économique, mais en l’insérant dans un réseau complexe de relations, d’interactions, et de positions géographiques.

L’ouvrage est découpé en deux grandes parties, de cinq chapitres chacune. La première précise les éléments théoriques des relations entre l’individu et le cadre de vie, ou contexte résidentiel. Cette question est abordée en premier lieu par le contexte psychologique dans lequel se situe l’individu, et la construction mentale de l’espace de vie (chapitre 1). Le rôle des perceptions et des constructions environnementales de l’enfance y semble sur- déterminant, les auteurs expliquant clairement la manière dont l’enfant se « cogne au monde », développant son attachement, son identité, ses représentations. Les mots pour décrire l’espace forment également un champ intéressant, notamment lorsque les expres- sions langagières masquent une expérience spatiale (« ne plus savoir où on en est, ne plus avoir de repère, être désaxé, tomber dans un gouffre, escalader des montagnes, être

(9)

sur la bonne pente, dépasser les bornes, marquer son territoire... »), mais sont aussi par moments un peu trop rapidement évoqués (le rapprochement entre les travaux de l’École de Chicago et les théories cognitives rappelant le rôle de la verticalité dans la perception de l’espace ne paraît pas évident, p. 23). Cette discussion ouvre sur la construction de l’espace personnel et les travaux de la proxémique (Hall, 1981), rattachant le territoire à un espace socialement construit : l’environnement résidentiel est analysé comme un ensemble de paramètres qui jouera sur les décisions, en fonction de différentes métriques et distances qui structurent notamment le rapport à l’autre.

Une autre approche porte sur l’environnement matériel de la ville (chapitre 2), le où et le comment, et s’attache à préciser le contexte des décisions des mobilités résiden- tielles quotidiennes. Le contexte décisionnel est analysé comme le moment où s’opère la sélection, par l’individu, d’une stratégie qui tienne compte de l’étendue des possibles. Le contexte décisionnel est décliné en plusieurs moments : le cadre de vie, l’identité urbaine et les références (espaces vécus, maximisation de l’interaction sociale par la densité, ou sentiment d’entassement ou crowding) sont mis en regard des possibilités de mobilité.

Les stratégies de mobilité apparaissent comme des périodes de changement important de positions sociale : décohabitation, mise en couple, naissances d’enfants ; ce faisant la stratégie de mobilité semble plus être mue par une insatisfaction pour la situation pré- sente, le regard se dirigeant vers des situations a priori plus satisfaisantes et confortables (maison individuelle, quartier plus homogène, produits conciliant la demande sociale et environnementale et la position dans la ville).

Ce faisant, l’accessibilité est présentée de façon fort intéressante comme un enjeu pour la mobilité résidentielle (chapitre 3), agissant à la fois dans le sens de l’anticipation de la mobilité quotidienne permettant l’accès aux ressources et services urbains (écoles, com- merces, lieu de travail), et dans le sens de la détermination du prix immobilier. L’accès aux ressources est donc analysé de manière conceptuelle comme potentiel, dont la réa- lisation dépend de la distance et des contraintes spatio-temporelles de l’individu. Mais, contrairement aux approches économétriques, l’individu a un rapport orienté, lacunaire, fondé sur l’expérience (Quinn, 1986). Cette notion de rapport à l’espace et d’accessibilité cognitive est recadrée dans la position sociale des individus, en termes de statut et de capacité de ceux-ci, d’utilisabilité et de lisibilité de l’espace : une digression sur le rapport entre handicap et accessibilité cognitive (p. 90 et suivantes) est à ce titre très utile. Cet exemple met en évidence l’exigence théorique qui consiste à ouvrir la « boîte des pré- férences » : elle nécessite d’investiguer simultanément les structures cognitives et affec- tives, et les logiques sociales qui conditionnent ces préférences. Par ailleurs, reprenant le mot de Bailly (1977), « l’espace n’existe qu’à travers les perceptions que l’individu peut en avoir », le chapitre 4 est centré sur l’exemple du choix modal. Le rôle de l’habitude est analysé, à partir de l’exemple du report modal d’un moyen de transport sur un autre, et les biais introduits par l’habitude : la perception des distance-temps est nettement influencée par la familiarité avec le trajet et le mode de transport, l’individu surévaluant systéma- tiquement les autres alternatives, et procédant donc à des erreurs de planification de ses déplacements. Ainsi, face aux principes de rationalité, les auteurs introduisent la notion selon laquelle la décision repose sur des incertitudes et des logiques floues (attirance, étonnement, surprise) qui rendent peu opératoires l’usage d’une formalisation de l’action par les probabilités. L’introduction d’une approche de la décision par la théorie des sous-

(10)

ensembles flous est avancée comme permettant de tenir compte du degré d’incertitude dans les comportements du décideur, quand préférence ou aversion ne sont pas claire- ment définies. Plus succinctement que dans les chapitres précédents, les différents aspects de la prise de décision sont abordés selon une approche neuro-psychologique (chapitre 5) : les aspects émotionnels (marqueurs somatiques, stress, motivation) sont présentés comme des modulateurs du choix, pour préciser que les bases neuro-anatomiques et neurobiologiques de la décision, plutôt localisées dans le cortex préfrontal, restent mal connues. Cette première partie relève donc le défi d’une couverture disciplinaire large des approches, au risque parfois d’une certaine dispersion inhérente à ce type de projet.

La seconde partie révèle les ambitions de l’ouvrage : ouvrir le champ des possibles en terme de modélisation afin de prendre en compte conjointement la position d’individuelle et les références collectives, dans une approche systémique et multi-scalaire. Les itiné- raires, les lieux fréquentés, les idées véhiculées par l’entourage sont autant de références collectives qui guident les choix individuels : le chapitre 6 couvre le champ des sciences sociales (économie, géographie, psychologie, sociologie) pour analyser conjointement les comportements (relations sociales, usages de l’espace, émergences de configurations sociales ou spatiales) d’une part, et les interactions avec les représentations d’autre part.

Parmi les références collectives, certaines sont soulignées pour leur potentiel analytique : les comportements endo-groupes ou peer effect et les biais discriminatoires (eux / nous) par des processus d’auto-catégorisation de l’individu, qui se déclinent dans l’économie de club, où l’utilité est définie par le bénéfice mutuel du groupe issu du partage d’un bien commun dont sont exclus les non-membres. La structure spatiale est analysée comme faisant aussi l’objet d’une préférence collective, car elle est porteuse de valeur normative.

Les interactions individu / collectif sont enfin recadrées à l’aune du déterminisme social d’une part (division sociale de l’espace articulée sur la division du travail par exemple), et de l’individualisme méthodologique d’autre part qui ne nie pas les références collectives mais qui ouvre la voie aux analyses portant sur le bien-être et la satisfaction de l’individu pour telle ou telle option résidentielle (arbitrage revenu / coût de transport, ou approche tieboutaine du vote avec les pieds). Ce chapitre ouvre sur une approche modélisatrice de la décision qui prenne en compte ces différentes interactions (top / down, bottom / up) entre l’individu et le collectif, en mettant l’accent sur les boucles de rétroaction, entre la dynamique de chaque comportement individuel et la dynamique globale du système étu- dié. Plusieurs approches sont ainsi analysées dans les chapitres suivants.

Ainsi, une approche de la modélisation met en avant les phénomènes de groupes et ana- lyse les particularités et l’émergence d’une échelle collective d’organisation, abordées d’un point de vue épistémologique (chapitre 8). Cette approche est comparée à celles qui mettent l’accent sur la diversité et la notion de « comportement moyen », qui porte essentiellement sur le choix : rapport à la notion d’utilité et de la satisfaction en économie, modèles d’éva- luation des processus de choix, et application à l’attractivité d’un espace (chapitre 9).

Pourtant, le choix ne doit pas être confondu avec la décision, et c’est l’objet du chapitre 10, qui tente une synthèse entre les processus de décision analysés dans le volume, et la formalisation : il analyse l’apport des différents types de concepts en vue d’une modé- lisation. L’approche probabiliste classique, dans un univers déterministe, évolue vers la notion de probabilité subjective (fonction de l’information détenue par un décideur à un instant t), et les modèles d’espérance d’utilité à dépendance de rang. Les notions de

(11)

probabilité en physique moderne sont donc introduites, ce qui permet aux auteurs de mettre en évidence les rapprochements à faire entre les théories de la décision et les sous-ensembles flous : il s’agit de mesurer de manière adéquate les problèmes du risque et de l’incertain. Alors que les décisions sont souvent analysées de manière probabiliste, les « comportements réels de choix reflètent des fluctuations inhérentes au processus d’évaluation des actions » (de Palma et Thisse, 1989, cité p. 339) : sous le coup d’une émotion, un individu peut prendre une décision dont la rationalité est évacuée, ou qui ne tienne pas compte de l’ensemble des critères et réflexions évoqués dans les chapitres précédents. Dans ce cadre, l’apport de la physique moderne et des ensembles flous vise à rendre compte des degrés d’incertitude et des anomalies de décisions, mal évalués par les modèles probabilistes classiques.

On trouvera donc dans cet ouvrage collectif une réflexion théorique et épistémolo- gique approfondie sur les modèles, les échelles et niveaux d’analyse, d’une part, sur les méthodes d’autre part. Cela en fait une source accessible pour les étudiants (très avancés et très à l’aise avec la formalisation) ou chercheurs désireux de s’appuyer sur une syn- thèse féconde pour alimenter leurs réflexions et pratiques. Il manque néanmoins, dans cette optique, un index des notions et des concepts, que ne remplace pas une table des matières détaillée.

Malgré le caractère parfois ardu - en l’absence d’effets de réels venant par exemple d’études de cas pédagogiques dont on regrette l’absence -, c’est un handbook utile, signi- ficatif au moment du tournant des sciences humaines et sociales disposant de plus en plus d’informations individuelles (de parcours de vie) géoréférencées, et adaptées aux ana- lyses et simulations spatio-temporelles. Cet ouvrage couvre ainsi en partie le champ de la décision spatiale, et l’ensemble est homogène et bien articulé, autour des questions sys- témiques du rapport de l’individu au collectif et des boucles de rétroaction qui façonnent le processus de décision résidentielle.

Renaud Le Goix Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne UMR Géographie-cités 8504 Références citées

Bailly A., (1977). La perception de l’espace urbain : les concepts, les méthodes d’étude, leur utilisation dans la recherche géographique, Thèse de doctorat, Paris, Université Paris IV.

De Palma A. et Thisse J.F., (1989). Les modèles de choix discrets. Annales d’Économie et de Statistiques 9, 151-190

Hall E.T., (1981). Proxémique In Winkin Y., La nouvelle communication, Seuil, Paris, 191-221.

Quinn D., (1986). Accessibility and Job Search: a Study of Unemployed School Leavers. Regional Studies 20 (2), 163-173.

© 2013 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

(12)

Références

Documents relatifs

Les autres intercommunalités du groupe vont immanqua- blement être confrontées à des impossibilités majeures s’il leur faut mobiliser des fonds pour des actions publiques locales,

Lors de précédents travaux (François, Hirczak et Senil, 2006), nous avions défini ces ressources alors qualifiées de territoriales comme étant des ressources spécifiques, qui

Officiellement, le GIP vise à associer davantage les groupes à l’enclenchement « d’une dynamique vertueuse permettant de créer les conditions de maintien et développement des

Si j’ai voulu traiter de cette question ce n’était pas seulement parce que j’étais influencé par les idées marxistes, mais aussi parce qu’avec mes collègues nous

Leur objectif n’est pas tant, comme dans d’autres dispositifs participatifs, la coproduction d’une décision publique que la mise en place d’une confrontation démocratique au

Ce sujet alimente aujourd’hui une nouvelle vague de recherches pour s’étendre à l’en- semble des relations que développent et entretiennent les habitants des espaces ruraux,

Les représentations et les pratiques des trois types d’acteurs interrogés (ruraux de longue date, dirigeants d’organismes locaux et régionaux, élus municipaux) à propos de

Le premier rassemble de vieilles familles composées de gens qui n’ont pas bougé et des personnes qui pour des raisons d’emploi, sont parties vivre ailleurs et reviennent soit