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CAPES de Math´ematiques session 2021— ´Epreuve de mise en situation professionnelle
LEC ¸ ON n o 41
Exemples de cacluls d’int´egrales (m´ethodes exactes, m´ethodes approch´ees)
Cl´ ement Boulonne
Propositions de plan et de contenu
Derni`ere mise `a jour : 10 novembre 2020
Pr´ eambule
Niveau de la le¸con
Terminale Math´ematiques Sp´ecialit´e Pr´erequis
Int´egrales, accroissements finis, primitives, propri´et´es sur l’int´egrale, trigonom´etrie, fonction polynˆome, fonction exponentielle
R´ef´erences
– G. Costantini,Calcul int´egral. Cours de Terminale S. URL :http://bacamaths.net.
– D. Arnaud& al, Manuel Sesamaths, TS. Magnard 2016.
– Le¸con 84 : Calcul approch´e d’int´egrales. Universit´e Claude Bernard-Lyon I. CAPES de Math´ematiques : Oral. URL :http://math.univ-lyon1.fr/capes/IMG/pdf/integrales.
pdf. Ann´ee 2004-2005.
– M.Lezen,Diverses m´ethodes de calcul approch´e d’int´egrales d´efinies. L’expos´e pourra ˆetre illustr´e par un ou deux exemples faisant appel `a l’utilisation d’une calculatrice. URL : http://capes-de-maths.com. 2011.
– F. Thirioux,BTS Electrotechnique Cours de Math´ematiques. Lyc´ee Ren´e Perrin, Ugine.
– C. Cherruau & F.Cherruau,Maths, BTS Groupement A. Contrˆole Continue Ellipses.
Plan de la le¸ con
1 Sommes de Riemann 2
2 Int´egration par primitives 4
3 Int´egration par parties 6
4 Int´egration par changement de variables 8
5 Int´egration de fractions rationnelles 11
6 Calcul approch´e de l’int´egrale 12
1 Sommes de Riemann
Soitf une application continue d´efinie sur un segment [a, b] et `a valeurs dansR,σ = (ai)1≤i≤n est une subdivision de [a, b] (c’est-`a-direa=a0 < a1<· · ·< an=b),hest le pas de la subdivision σ (h= max(ai+1−ai)) et pour tout 0≤i≤n−1,ξi ∈[ai, ai+1].
On appellesomme de Riemann associ´ee `a (f, σ,(ξi)0≤i≤n) le r´eel :
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi).
D´efinition 41.1. Somme de Riemann
Commeh= max(ai+1−ai), quandh devient tr`es petit (tend vers 0), la subdivision devient de plus en plus fine et la somme de Riemann associ´e `a (f, σ,(ξi)0≤i≤n) converge vers l’int´egrale de la fonctionf sur l’intervalle [a , b].
h→0lim
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi) = Z b
a
f(x) dx.
Theoreme 41.2.
D´emonstration. ♦Montrons que la diff´erence suivante peut ˆetre rendue aussi petite que voulue : Z b
a
f(x) dx−
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi) =
n−1
X
i=0
Z ai+1
ai
f(x) dx−(ai+1−ai)f(ξi)
=
n−1
X
i=0
Z ai+1
ai
(f(x)−f(ξi))
.
En passant aux valeurs absolues, on a la majoration suivante :
Z b a
f(x) dx−
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi)
≤
n−1
X
i=0
Z ai+1
ai
|f(x)−f(ξi)|dx
.
Or, du th´eor`eme de Heine appliqu´e `af continue sur le segment [a, b], on d´eduitf uniform´ement continue sur [a, b] (et donc aussi sur chaque [ai+1, ai], c’est-`a-dire :
∀ε∈R∗+, ∃η∈R∗+, ∀(x, y)∈[a, b]2, (|x−y|< η⇒ |f(x)−f(y)|< ε).
Pour une subdivision σ de pash tel que 0< h < η, on aura :
∀x∈[ai, ai+1], |x−ξi| ≤ai+1−ai ≤h < η.
Ce qui entraˆınera :
|f(x)−f(ξi)| ≤ε.
Dans ces conditions, on peut ´ecrire :
Z b a
f(x) dx−
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi)
≤
n−1
X
i=0
Z ai+1
ai
εdx
=
n−1
X
i=0
ε(ai+1−ai) =ε(b−a).
Ceci prouve bien que :
h→0lim
n−1
X
i=0
(ai+1−ai)f(ξi) = Z b
a
f(x) dx.
Toute int´egrale est donc une limite de somme de Riemann.
Le r´esultat ci-dessus reste valable sif est continue par morceaux. Il suffit de refaire la mˆeme d´emonstration avec des subdivisions adapt´ees `af.
Remarque 41.3.
Pour n∈N∗, on particularise ai =a+ib−an etξi=ai (donch= b−an ). On a alors : ai+1−ai = b−a
n . D’o`u :
n→+∞lim b−a
n
n−1
X
i=0
f
a+ib−a n
= Z b
a
f(x) dx.
Proposition 41.4. Cas particulier d’une subdivision r´eguli`ere
La formule ci-dessous devient alors :
n→+∞lim 1 n
n−1
X
i=0
f i
n
= Z 1
0
f(x) dx Proposition 41.5. Cas particulier des fonctions d´efinies sur [0,1]
On veut ´etudier la limite de la somme :
n
X
i=1
1 n+i.
On consid`ere l’applicationf d´efinie sur [0,1] parf(x) = 1+x1 . On a alors :
n→+∞lim 1 n
n
X
i=1
1 1 +ni =
Z 1 0
1 1 +xdx
n→+∞lim
n
X
i=1
1
n+i = ln 2.
Exemple 41.6.
2 Int´ egration par primitives
Soitf une fonction d´efinie et continue sur un intervalleI. Uneprimitive def surI est une fonctionF d´efinie et d´erivable sur I telle que F0=f.
D´efinition 41.7.
Toute fonction continue sur un intervalle I admet des primitives surI. Theoreme 41.8. Existence de primitives
D´emonstration. ♦ On d´emontre ce th´eor`eme dans le cas o`u I est un intervalle ferm´e [a , b] et on admettra pour cela le r´esultat suivant :toute fonction continue sur un intervalle [a , b] est born´ee et atteint ses bornes.
Soitf une fonction continue surI et on notem son minimum. La fonctionϕ:x7→f(x)−m est alors continue et positive sur I. La fonction Φ :x7→ Raxϕ(t) dt est d´efinie et d´erivable sur I et on a, pour toutx∈I, :
Φ0(x) =ϕ(x) =f(x)−m.
Etant donn´´ e que l’on cherche une fontiton F, d´efinie et d´erivable sur I telle que F0 = f, la fonction F :x7→Φ(x) +mxest une candidate id´eale : elle est d´efinie et d´erivable sur I et pour tout x∈I :F0(x) = Φ0(x) +m=f(x).
Soit f une fonction d´efinie et continue sur un intervalle I et F est une primitive de f sur I. Alors f admet une infinit´e de primitives surI qui sont toutes de la forme :
x7→F(x) +k, k ∈R.
Theoreme 41.9. Lien entre les primitives
D´emonstration. ♦
– D´emontrons d’abord que toutes les primitives ont bien la forme annonc´ee. Soit G une primitive def surI. AlorsG0 =f =F0 et doncG0−F0= 0. La fonctionG−F, de d´eriv´ee nulle, est donc une fonction constante sur I : il existe alors un r´eel k tel que, pour tout x∈I,G(x)−F(x) =k, soitG(x) =F(x) +k.
– On v´erifie maintenant que toutes les fonctions de la formex7→F(x) +k, avec kr´eel, sont bien des primitives def. Soitk∈RetG:x7→F(x) +kd´efinie surI. AlorsGest d´erivable surI et pour toutx∈I,G0(x) =F0(x) =f(x) :Gest donc bien une primitive def surI.
Soient x0 ∈I ety0 deux r´eels donn´es. Parmi toutes les primitives d’une fonction f d´efinie et continue sur I, il en existe une seule qui v´erifie la conditionF(x0) =y0.
Propri´et´e 41.10. Condition d’unicit´e d’une primitive
D´emonstration. ♦
Existence : soitG une primitive de f surI et consid´erons F :x7→G(x)−G(x0) +y0, d´efinie sur I. AlorsF est une primitive def sur I et de plus,F(x0) =y0.
Unicit´e : notonsF etGdeux primitives def surItelles queF(x0) =G(x0) =y0et d´emontrons que F(x) = G(x) pour tout x ∈ I. Comme F et G sont deux primitives de f, il existe, d’apr`es le th´eor`eme pr´ec´edent, un r´eel k tel que, pour tout x ∈ I, F(x) = G(x) +k. En particulier, pour x=x0, on obtient k= 0 et par cons´equentF =Gsur I.
Les primitives permettent de faire du calcul int´egral.
Soit f une fonction continue et positive sur [a , b] etF une primitive def sur [a , b]. Alors : Z b
a
f(x) dx= [F(x)]ba=F(b)−F(a) Propri´et´e 41.11.
D´emonstration. ♦Introduisons la fonction Φ :x7→Raxf(t) dtde sorte queRabf(t) dt= Φ(b). Φ et F ´etant deux primitives def sur [a , b], on en d´eduit d’apr`es le th´eor`eme pr´ec´edent qu’il existe un r´eelktel que Φ(x) =F(x) +kpour toutx∈[a , b]. Ainsi, Φ(b) =F0b) +k. Il nous reste `a calculer k : en remarquant que Φ(a) = 0, il vient queF(a) =−k, et ainsi, Φ(b) =F(b)−F(a).
Soit f une fonction continue sur un intervalleI etF une primitive def surI. Alors pour tous a etbdansI :
Z b a
f(t) dt=F(b)−F(a).
Corollaire 41.12.Formule de Newton-Leibniz
D´emonstration. ♦Soit x0 ∈I etG la primitive def d´efinie par : G(x) =
Z x a
f(t) dt.
On sait que deux primitives F et G diff`erent d’une constante. Donc il existe un r´eel k tel que pour tout :
F(x) =G(x) +k.
On a alors :
F(b)−F(a) =G(b)−G(a) = Z b
a
f(t) dt.
La quantit´e F(b)−F(a) se note souvent [F(t)]ba. Remarque 41.13.
1.
Z 1 0
etdt=heti1
0= e−1.
2.
Z 1 0
xn=
"
xn+1 n+ 1
#1
0
= 1
n+ 1. 3.
Z e 2
1
xlnxdt= Z e
2
1/x
lnxdt= [ln(ln(t))]e2=−ln(ln(2)).
Exemples 41.14.
Le choix de la primitive F choisie n’influe pas le r´esultat de l’int´egrale. En effet, siF et G sont deux primitives d’une mˆeme fonctionf surI, alors elles diff´erent d’une constante. Les quantit´es F(b)−F(a) et G(b)−G(a) sont donc ´egales.
Remarque 41.15.
Soit f une fonction d´erivable sur un intervalle I telle quef0 soit continue surI. S’il existe un r´eelM tel que|f0| ≤M surI alors : pour tous r´eelsaetbdeI, on a :|f(b)−f(a)| ≤M|b−a|.
Theoreme 41.16.In´egalit´e des accroissements finis
D´emonstration. ♦Pour a < b, on a :
|f(b)−f(a)|=
Z b a
f0(t) dt
≤ Z b
a
f0(t)dt≤M(b−a)≤M|b−a|. Pour a > b, ona :
|f(b)−f(a)|=
Z a b
f0(t) dt
≤ Z a
b
f0(t)dt≤M(a−b)≤M|b−a|.
3 Int´ egration par parties
On dit qu’une fonction est declasse C1 sur un intervalleI si elle est d´erivable surI et si sa d´eriv´eef0 est continue surI.
D´efinition 41.17.Classe C1
Soient u etv deux fonctions de classe C1 sur [a , b], alors : Z b
a
u(t)v0(t) dt= [u(t)v(t)]ba− Z b
a
u0(t)v(t) dt.
Theoreme 41.18.
♦ D´emonstration du th´eor`eme 41.18. On sait que pour tout t∈[a , b] : (uv)0(t) =u0(t)v(t) +u(t)v0(t).
En int´egrant dea`a b: Z b
a
(u(t)v(t))0dt= Z b
a
u0(t)v(t) +u0(t)v0(t) dt et d’apr`es la lin´earit´e de l’int´egrale :
Z b a
(u(t)v(t)0) dt= Z b
a
u0(t)v(t) dt+ Z b
a
u(t)v0(t) dt
[u(t)v(t)]ba= Z b
a
u0(t)v(t) dt+ Z b
a
u(t)v0(t) dt.
D’o`u le th´eor`eme.
Pour int´egrer par parties, il faut
– reconnaˆıtre, dans la fonction `a int´egrer, le produit d’une fonctionu et d’une fonction d´eriv´eev0;
– appliquer la formule d’int´egration par parties.
M´ethode 41.19.
1. Soit `a calculer :
I = Z 1
0
tetdt.
On poseu(t) =tetv0(t) = et. D’o`uu0(t) = 1 etv(t) = et(`a une constante pr`es) et ainsi : I =hteti1
0− Z 1
0
etdt= e−(e−1) = 1.
2. Soit `a calculer :
J(x) = Z x
1
lntdt.
On pose u(t) = ln(t) et v0(t) = 1. D’o`u u0(t) = 1t etv(t) = t (`a une constante pr`es) et ainsi :
J(x) = [tlnt]x1 − Z x
1
dt=xlnx−(x−1) =xlnx−x+ 1.
Exemples 41.20.
4 Int´ egration par changement de variables
Soit ϕune fonction de classe C1 sur [a , b], dont les valeurs sont dansR. Alors : Z b
a
f(ϕ(t))ϕ0(t) dt= Z ϕ(b)
ϕ(a)
f(u) du.
Theoreme 41.21.
La d´emonstration est hors programme du BTS et admise.
Dans Rϕ(a)ϕ(b)f(u) du, on pose u =ϕ(t) (changement de variable qu’on donne ou qu’on doit trouver). Sit vaut a (resp. b) alors u vaut ϕ(a) (resp. ϕ(b)), ce qui conduit `a changer les bornes de l’int´egrale. Ensuite dudt =ϕ0(t), ou encore (bien que cette ´ecriture soit formellement incorrecte au niveau BTS), du=ϕ0(t) dt, que l’on remplace dans l’int´egrale.
Remarque 41.22.
♦ D´emonstration (hors programme). Posons H(x) = Rαxf(u) du o`u α et x sont deux ´el´ements de I. La fonctionf est continue surI, donc la fonctionH est d´erivable surI, on aH0(x) =f(x) pour toutx∈I. On a :
Z ϕ(b) ϕ(a)
f(u) du= Z α
ϕ(a)
f(u) du+ Z ϕ(b)
α
f(u) du=− Z ϕ(a)
α
f(u) du+ Z ϕ(b)
α
f(u) du soit :
Z ϕ(b) ϕ(a)
f(u) du=−H(ϕ(a)) +H(ϕ(b)) =−(H◦ϕ)(a) + (H◦ϕ)(b).
Posons K=H◦g, nous obtenons : Z ϕ(b)
ϕ(a)
f(u) du=K(b)−K(a).
Comme la fonction ϕ est de classe C1 sur l’intervalle [a, b] et puisque H est d´erivable sur I, la fonction compos´eeK est d´erivable sur [a , b] et on a :
K0(t) =H0(ϕ(t))ϕ0(t) =f(ϕ(t))ϕ0(t).
Par cons´equent, la fonction K est une primitive sur [a, b] de la fonction (f ◦ϕ)ϕ0.
De plus, les fonctions ϕ etϕ0 sont continues sur [a, b] et la fonction f ´etant continue sur I alors la fonction K0 est continue sur [a, b] et on a :
K(b)−K(a) = Z b
a
f(ϕ(t))ϕ0(t) soit encore :
Z ϕ(b) ϕ(a)
f(u) du= Z b
a
f(ϕ0(t))ϕ(t) dt.
1. Soit `a calculer
I = Z 1
0
1
t2+t+ 1dt.
On mett2+t+ 1 sous la forme canonique : t2+t+ 1 = 3
4
" 2t
√ 3 + 1
√ 3
2
+ 1
# .
Ainsi
I = Z 1
0
1 t2+t+ 1 =
Z 1 0
4 3
1 (√2t
3+ √1
3)2+ 1dt= 4 3
Z
√ 3 1/√ 3
1 u2+ 1
√3 2 du, en posant u= √2t
3 +√1
3, d’o`u du= √2
3dt U = 2
√
3[arctan(u)]
√3 1/√
3 = 2
√ 3
π 3 −π
6
= π√ 3 9 .
2. Soit f une fonction T-p´eriodique. Alors l’int´egrale de f sur une p´eriode est constante ; par exemple :
Z T 0
f(t) dt= Z T /2
0
f(t) dt+ Z T
T /2
f(t) dt par la relation de Chasles
= Z T /2
0
f(t) dt+ Z 0
−T /2
f(u+T) du en posant u=t−T
= Z 0
−T /2
f(u) du+ Z T /2
0
f(t) dt
car f(u+T) =f(u)
= Z T /2
−T /2f(t) dt.
Exemples 41.23.
Il s’agit, pour n∈N, des int´egrales suivantes : In=
Z π/2 0
(cost)ndt, Jn= Z π/2
0
(sint)ndt, Kn= Z 1
−1
(1−t2)ndt, Ln= Z 1
−1
(t2−1)ndt.
♦
Exercice 41.23.Int´egrale de Wallis
1. On va calculer In grˆace `a une int´egration par parties. On a imm´ediatement : I0= π
2 et I1= Z π/2
0
costdt= 1.
Pour toutn≥0, on a, par int´egration par parties [u(t) = (cost)n+1 etv0(t) = cost]
In+2 = Z π/2
0
(cost)n+1costdt=h(cost)n+1sintit
0+ (n+ 1) Z π/2
0
(cost)n(sint)2dt In+2 = (n+ 1)(In−In+2)⇔In+2 = n+ 1
n+ 2In
ou encore
In= n−1
n In−2 pour toutn≥2.
On en d´eduit imm´ediatement : I2 = 1
2I0 = π
4, I3= 2 3I1= 2
3, I4 = 3
4I2 = 3π 16. Ainsi, on peut en d´eduire une formule g´en´erale :
– Sin pair (n= 2p)
I2p = 2p−1
2p ×2p−3
2p−2× · · · × 1
2I0= (2p)!π 22p+1(p!)2 =
2p p
π 22p+1. – Sin impair (n= 2p+ 1) :
I2p+1= 2p
2p+ 1× 2p−2
2p−1 × · · · ×2
3I1 = 22p(p!)2 (2p+ 1)!. 2. On calcule Jn en se ramenant `a In. En posantu= π2 −t, on obtient :
Jn= Z π/2
0
(sint)ndt= Z 0
−π/2
sin
π 2 −u
n
(−du) = Z π/2
0
(cosu)ndu=In. 3. On calculeKnen se ramenant `aI2n+1. On poseu= arcsint(t7→arcsintest une bijection
de [−1,1] dans [−π2,π2]). On a donc t= sinu.
Kn= Z 1
−1
(1−t2)ndt= Z π/2
−π/2
(cosu)2ncosudu= 2I2n+1 = 22n+1(n!)2 (2n+ 1)! . 4. On calcule Ln en se ramenant `a Kn.
Ln= Z 1
−1(t2−1)ndt= (−1)nKn= (−1)n22n+1(n!)2 (2n+ 1)! .
5 Int´ egration de fractions rationnelles
1. D´eterminer les r´eelsa,b etctels que, pour tout x∈R\ {−1,1}: 2x2−4
(x−1)(x+ 1)2 = a
x−1 + b
x+ 1+ c (x+ 1)2
2. a) En d´eduire sur ]1,+∞[ une primitiveF1 de la fonction f d´efinie par : f(x) = 2x2−4
(x−1)(x+ 1)2.
b) D´eterminer une primitive F2 de f sur l’intervalle ]−1,1[ puis une primitive F3 sur l’intervalle ]−∞,1[.
3. Calculer la valeur exacte de I =
Z −2
−4
2x2−4 (x−1)(x+ 1)2 dx puis la valeur d´ecimale approch´ee de 1 `a 10−2 pr`es par d´efaut.
Exercice 41.23.
♦ Correction de l’exercice. 1.
a
x−1 + b
x+ 1+ c
(x+ 1)2 = a(x+ 1)2+b(x−1)(x+ 1) +c(x−1) (x−1)(x+ 1)2
= a(x2+ 2x+ 1) +b(x2−1) +cx−c (x−1)(x+ 1)2
= (a+b)x2+ (2a+c)x+a−b−c
(x−1)(x+ 1)2 = 2x2−4 (x−1)(x+ 1)2. L’´egalit´e est v´erifi´ee pour tout x ∈ R\ {−1,1}, la comparaison des coefficients respectifs donne :
a+b= 2 2a+c= 0 a−b−c=−4
On exprime, `a l’aide des deux premi`eres ´equations, b et cen fonction de aet l’on reporte les expressions trouv´ees dans la troisi`eme ´equation b= 2−aetc=−2a:
a−(2−a)−(−2a) =−4⇔4a=−2⇔a=−1 2. On en tireb= 2 +12 = 52 etc=−2−12= 1. Ainsi,
a=−1
2, b= 5
2, c= 1.
2. a) On peut ´ecrire, en utilisant les r´esultats de la premi`ere question : f(x) = 1
2 × 1 x−1 +5
2 × 1 x−1 +5
2 × 1
x+ 1+ 1 (x+ 1)2.
Sur l’intervalle ]1,+∞[, x −1 > 0 et x+ 1 > 0. On en reconnaˆıt dans les deux premiers quotients la forme uu0 avec u >0. Le troisi`eme quotient est de la forme uu20. Une primitiveF1 de f sur l’intervalle ]1,+∞[ est :
F1(x) =−1
2ln(x−1) +5
2ln(x+ 1)− 1 x+ 1. b) Dans le cas g´en´eral x7→ln|u|est une primitive dex7→ uu0 siu6= 0.
F(x) =−1
2ln|x−1|+5
2ln|x+ 1| − 1 x+ 1.
Si u < 0, ln|u|= ln(−u), on applique cette r`egle pour le calcul des primitives F de f : sur l’intervalle ]−1,1[, x−1<0 etx+ 1>0 :
F2(x) =−1
2ln(−x+ 1) +5
2ln(x+ 1)− 1 x+ 1, sur l’intervalle ]−∞,−1[, x−1<0 et x+ 1<0 :
F3(x) =−1
2ln(−x+ 1) + 5
2ln(−x−1)− 1 x−1.
3. L’intervalle [−4,−2] est inclus dans l’intervalle ]−∞,1[. On utilise, pour primitive de f, la fonction F3.
I =F3(−2) +F3(−4) =
−1
2ln 3 +5
2ln 1− 1
−1
−
−1
2ln 5 + 5
2ln 3− 1
−3
=−1
2ln 3 + 1 +1
2ln 5− 5
2ln 3−1 3 = 1
2ln 5−3 ln 3 +2 3. La calculatrice donneI ≈ −1,824451, ce qui signifie−1,83≤I ≤ −1,82. La valeur d´ecimale approch´ee par d´efaut deI `a 10−2 pr`es est : I ≈ −1,83.
6 Calcul approch´ e de l’int´ egrale
Dans cette section, on ne travaillera qu’avec des fonctions monotones (croissantes). Si la fonction n’est pas monotone, il suffit de subdiviser l’intervalle I.
6.1 M´ethode des rectangles `a gauche
On subdivise [a, b] ennintervalles de longueurb−an . On construit (xi)0≤i≤navecxi =a+ib−an . Soit Rk l’aire de AkBkBk+1Ak+1. Soit :
ARn=
n−1
X
k=0
Rk = b−a n
n−1
X
k=0
f(xk).
0 x0=a x1 · · · xi xi+1 · · · xn=b
1. Sif est croissante, c’est une approximation par d´efaut et si f est d´ecroissante, c’est une approximation par exc`es.
2. La m´ethode des rectangles `a gauche fait penser aux sommes de Riemann vue en d´ebut de le¸con.
Remarques 41.24.
6.2 M´ethode des trap`ezes
On construit (xi)1≤i≤n,xi=a+ib−an . Soit Tk l’aire du trap`eze AkBkBk+1Ak+1 et ATn=
n−1
X
k=0
Tk= b−a n
f(a) +f(b)
2 +
n−1
X
i=1
f(xi).
!
Plus rapide en termes de convergence par rapport `a n mais on ne peut pas savoir si c’est une approximation par exc`es ou par d´efaut.
Remarque 41.25.
7 Autres calculs de primitives
On veut calculer :
F = Z
(t2+ 2t)eλtdt o`u λest un nombre r´eel non nul.
Puisque la fonction x 7→ x2+ 2x est une fonction polynˆome, cherchons F sous la forme F(x) =P(x) exp(λx), o`uP est une fonction polynˆome de la forme x7→ax2+bx+c. On doit avoir quel que soit x :
F0(x) = (P0(x) +λP(x)) exp(λx) = (x2+ 2x) exp(λx), c’est-`a-dire
x2 = 2x=P0(x) +λP(x) = (2ax+b) +λ(ax2+bx+c)
=λax2+ (2a+λb)x+b+λc.
Les coefficients a,b etcsont solutions du syst`eme d’´equations lin´eaires :
λa= 1 2a+λb= 2 b+λc= 0 d’o`u
a= λ1 b= 2(λ−1)λ2 c= 2(1−λ)λ3
.
Il vient donc
F(x) = 1
λx2+ 2λ−1
λ2 x+ 21−λ λ3
exp(λx).
Exemple 41.26.
On veut calculer
Z
(sint)4dt.
Nous avons l’identit´e :
8(sinx)4= cos 4x−4 cos 2x+ 3.
Il vient donc : Z
(sint)4dt= 1 8 Z
cos(4t) dt−1 2
Z
cos 2tdt+3 8
Z
dt= 1
32sin 4x−1
4sin 2x+3 8x.
Exemple 41.27.