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Impact du Mobile sur l industrie du paiement de de tail

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND

Impact du Mobile

sur l’industrie du paiement de de tail

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND

I FICHE RESUME DE CE LIVRE BLANC ... 1

II INTRODUCTION... 4

1 BUT DE CE DOCUMENT ... 4

2 LES LIMITES ... 4

III UN ETAT DES LIEUX ... 5

1 LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT ... 5

i Les espèces ... 5

ii Les chèques ... 6

iii Les cartes ... 6

iv Les virements ... 7

v Les autres paiements électroniques ... 7

2 L’ECONOMIE DES INSTRUMENTS DE PAIEMENT ... 8

i Les espèces ... 9

ii Les chèques ... 9

iii Les cartes ... 10

iv Les virements ... 10

v Les autres paiements électroniques ... 11

IV LES DIMENSIONS DU PAIEMENT DE DETAIL ... 12

1 DIMENSION ECONOMIQUE ... 12

i Les différents types de coûts ... 12

ii Les frais financiers ... 14

iii Synthèse ... 14

2 DIMENSIONS TECHNIQUES ... 15

i Les étapes de la transaction de paiement ... 15

ii Particularité des étapes de la transaction de paiement suivant les instruments ... 16

3 DIMENSIONS DUSAGE ... 18

i L’anonymat ... 18

ii L’intérêt de chaque partie dans la conclusion de la transaction... 19

iii La temporalité entre le règlement et l’échange de biens ou services ... 19

iv Le suivi dans le temps de multiples transactions ... 19

v Synthèse ... 20

4 LES DIFFERENTS TYPES DE TRANSACTIONS ... 20

i Les dimensions définissant les types de transactions ... 20

ii Nature de chaque catégorie de transaction ... 23

iii Prévalence des différents instruments par catégorie de transaction ... 24

V LA PERCEE QUE REPRESENTE LE MOBILE ... 27

1 TYPE DE PERCEE ... 27

i Technologique ... 27

ii Usage ... 28

2 PARTICULARITES DU PAIEMENT PAR MOBILE ... 29

i Les capacités du mobile ... 29

ii Les étapes de la transaction de paiement avec un mobile ... 30

iii La valeur d’usage d’un paiement par mobile ... 33

iv L’équation économique ... 35

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VI IMPACT DU MOBILE ... 36

1 IMPACT SUR LES MODELES ECONOMIQUES ... 36

i Avantages pour le payeur ... 36

ii Avantages pour le payé ... 36

iii Avantages pour les acteurs financiers ... 37

iv Les modèles économiques ... 37

2 IMPACT PAR TYPE DE TRANSACTIONS ... 37

i Le point de vente moyens montants ... 37

ii Le point vente gros montants ... 38

iii Le P2P en face-à-face moyens montants ... 38

iv Le P2P distant ... 38

v Le en ligne petit et moyen montants ... 39

3 IMPACT SUR LES INSTRUMENTS EXISTANTS ... 39

i Les espèces ... 39

ii Les chèques ... 40

iii Les cartes ... 40

iv Les virements ... 40

VII COMMENT ALLER PLUS LOIN ? ... 42

1 ETABLISSEZ ET PARTAGEZ EN INTERNE VOTRE VISION ... 42

2 IDENTIFIEZ VOS OPPORTUNITES ... 42

3 DEFINISSEZ VOTRE STRATEGIE ... 42

4 MAIS TOUT DABORD, CONTACTEZ NOUS ... 43

i Demandez-nous une présentation de ce livre blanc ... 43

ii Biographie de l’auteur ... 43

VIII GLOSSAIRE ... 44

IX REFERENCES ... 45

X PUBLICATION A PARAITRE ... 46

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 1

I Fiche Résumé de ce livre blanc

Aujourd’hui, quatre instruments de paiement se partagent la quasi-totalité des paiements de détail en France qui représentent 5,1 trillions d’euros de transactions pour l’ensemble des particuliers et des professionnels. Ces quatre instruments principaux sont les espèces, les chèques, les cartes et les virements. Les espèces, instrument historique, ont encore une présence importante avec environ 65% des transactions en volume et 24% en valeur des actes d’achat. Mais la carte bancaire est devenue l’instrument privilégié du paiement de détail des particuliers avec environ 21% des transactions en volume, mais surtout 36% en valeur. Le chèque, bien qu’en déclin régulier, représente toujours un proche second dans le paiement de détail avec 13% en volume et 33% en valeur. Le virement, premier instrument dans les paiements confondus entre particuliers et entreprises, est quant à lui le parent pauvre du paiement de détail et vient en quatrième position.

Parmi ces quatre instruments, seule la carte démontre un modèle économique auto-rentable, fondé sur l’acceptation des marchands de verser plus de 3 milliards d’euros de commission et sur

l’acceptation des particuliers de verser 2,8 milliards d’euros de cotisation. Mais les contraintes de ce modèle économique expliquent également la grande résistance des espèces et des chèques dans de nombreuses catégories de transactions.

Au-delà des différences sur le modèle économique, gratuité ou paiement de commissions, les instruments se distinguent également par les réponses techniques que chacun offre lors des

différentes étapes de capture d’une transaction (identification, échange des termes, authentification, approbation, signature, confirmation) et par les valeurs d’usages qu’ils peuvent offrir (anonymat, temporalité entre la livraison et le règlement, suivi dans le temps des différentes transactions).

Suivant le type de transactions, chaque instrument offre son propre triptyque technique, valeur d’usage et équation économique qui répond plus ou moins bien à la situation considérée. Si les cartes continuent à progresser rapidement, force est de constater qu’il existe des poches d’usages, par exemple dans les paiements entre particuliers, ou les espèces et les chèques ne seront pas aisément délogés par les cartes bancaires.

Face à cette situation, le mobile intelligent vient offrir des capacités techniques de connexion au réseau et de puissance de traitement, et des valeurs d’usage d’un objet compagnon toujours présent, créateur d’opportunités multiples en situation de déplacement.

Concernant le paiement, le mobile offre technologiquement des possibilités fondamentalement nouvelles de capture de la transaction, et plus particulièrement de bouclage du circuit des opérations en intégrant le particulier payeur dans le flot des autorisations, authentifications et confirmations, changeant les contrôles et les scénarios d’utilisation envisageables.

Le mobile permet ainsi de proposer des alternatives nouvelles dans plusieurs catégories de

paiements, où les cartes, ou les chèques suivant les cas, sont aujourd’hui les instruments dominants.

C’est alors plusieurs instruments de paiement, fondés sur le dispositif de paiement mobile, que l’on peut imaginer pour s’opposer tour à tour aux solutions en place. Mais les modèles économiques de

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 2 chacune de ces déclinaisons sur mobile sont fondamentaux pour assurer le succès de l’instrument de paiement correspondant.

Soit les banques décident de résoudre la transition hors du chèque, et le mobile peut servir à partir d’un modèle de gratuité faciale de formidable outil de remplacement reposant sur les capacités de règlement des virements et prélèvements. Soit elles se refusent à entamer cette transition, et le mobile, sur la base d’un modèle de commissions, ne viendra remplacer le chèque que sur quelques cas d’usage très particuliers.

Concernant les cartes bancaires, un prestataire en services de paiements voulant offrir une solution sur mobile se voit lui confronté à l’alternative de devoir reconstruire un système de règlement des transactions, pour court-circuiter les structures de commissions des organismes opérateurs de cartes bancaires, ou d’encapsuler les cartes bancaires avec son propre instrument, et d’accepter alors de ne traiter que les cas d’usage spécifiques justifiant des commissions plus importantes (en termes de diminution de fraudes, de taux de défaut, ou de facilité d’installation et d’opération des matériels de transaction).

Enfin, pour les organismes opérateurs de cartes bancaires, le mobile est un nouveau dispositif de paiement permettant de dématérialiser la carte plastique et de lui offrir des possibilités que sa forme actuelle ne peut lui permettre. L’enjeu est néanmoins de savoir faire évoluer le modèle économique

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 3 pour répondre aux cas d’usage correspondants à un usage par mobile avec une structure de

commissions adaptée, tout en maintenant la cohérence avec les commissions déjà en place.

On voit que le mobile interpelle à la fois les acteurs du paiement de détail en place, ainsi que les acteurs souhaitant entrer à la faveur de ce bouleversement. Une chose est certaine, dans 3 à 5 ans, les frontières de plusieurs des quatre instruments en place auront largement été redéfinies.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 4

II Introduction

1 But de ce document

Ce document est construit suivant la démarche au cœur Financial Breakthroughs, notre société de conseil spécialiste de la stratégie pour le secteur financier. Face à une percée (breakthrough) qui influencera le secteur financier dans un horizon de 3 à 5 ans, il est important de posséder les modèles qui permettront de comprendre et d’anticiper les impacts. La démarche est alors de commencer par une synthèse des équilibres en présence dans le paysage actuel - équilibres qui peuvent dépendre du pays concerné - d’analyser les principales dimensions technologiques, économiques et d’usage du secteur, de présenter ensuite les caractéristiques spécifiques de la percée (breakthrough) considérée, puis de décrire les impacts que celle-ci aura sur la dynamique du secteur.

Le but de ce document est de présenter l’impact de l’adoption grandissante du téléphone intelligent sur le secteur du paiement de détail en France. Le document commence ainsi par un panorama des solutions de paiement de détail actuelles, il présente ensuite une synthèse des principales

caractéristiques du secteur du paiement de détail, puis il introduit les particularités de la rupture potentielle que contient l’adoption grandissante des téléphones intelligents, finalement il conclut par l’analyse de l’impact que cela devrait entraîner sur le secteur des paiements de détail Français.

Ce document est destiné aux acteurs du secteur financier, aux acteurs souhaitant entrer dans l’industrie des paiements ou à toute personne désireuse d’obtenir des modèles pour pouvoir réfléchir aux évolutions dans l’activité du paiement de détail en France. Il a pour but de donner les clefs pour penser les changements qui devraient devenir particulièrement saillants sur un horizon de 3 à 5 ans. Il peut ainsi servir aux acteurs en place à envisager les implications de l’adoption des téléphones intelligents pour leur propre activité. Il peut également servir aux acteurs souhaitant entrer dans l’activité de paiement de détail à analyser les meilleures stratégies pour s’imposer à la faveur de ces redéfinitions du paysage. Enfin, il offre à toute personne souhaitant analyser le secteur un cadre pour construire ses propres réflexions.

2 Les limites

Ce document concerne les paiements de détail, et plus particulièrement les paiements fait par un individu à une société, un commerce, un autre individu ou une administration. Etudiant l’impact du téléphone mobile, et plus spécifiquement du mobile intelligent, il ne s’intéresse qu’aux paiements occasionnels et exclut les prélèvements ou les virements récurrents.

Il concerne également l’impact sur les instruments de paiements existants et les circuits de règlement associés. Il ne cherche pas à analyser les opportunités de transactions que le mobile pourrait faire apparaître et qui ne donnerait lieu aujourd’hui à aucun échange d’argent.

Enfin, il s’intéresse principalement à la situation Française et se concentre sur les instruments qui y sont majoritairement utilisés, ceux-ci peuvent ne pas connaître la même présence dans d’autres pays, comme le chèque par exemple.

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III Un état des lieux

1 Les instruments de paiement

Les instruments de paiement se partagent en deux catégories, les espèces et les moyens de paiements scripturaux. Les moyens de paiements scripturaux se définissent en fait par opposition aux paiements en espèces et recouvrent ainsi tous les paiements faisant appel à des écritures, que celles-ci soient papiers, électroniques ou un mélange des deux. Au sein des paiements scripturaux, on retrouve les chèques, les cartes, les virements, les prélèvements et tous les moyens de paiement électronique.

Bien que les paiements par cartes représentent une très grosse partie du nombre de transaction des paiements faits par un particulier, et que cette part a connu une progression forte et constante depuis plusieurs décennies, ceux-ci connaissent néanmoins une grande résistance des modes de paiements

traditionnels que sont les espèces ou les chèque. En France en

particulier, les chèques représentent encore une part importante des paiements fait par des particuliers (à titre indicatif, il représente 24% de l’ensemble des paiements scripturaux fait par des particuliers ou des entreprises [1]).

En valeur, les transactions pour l’ensemble des paiements scripturaux (particuliers et entreprises) représentent un flottant de 5,1 trillion d’euros *2+. La part des paiements par carte y est ici moins importante, 5,1%, ce qui est le reflet de la part importante des transactions inter-entreprises dans ce chiffre, mais également le plus bas niveau du montant moyen des transactions par cartes bancaires.

i Les espèces

Les espèces ont la particularité de ne laisser aucune trace des transactions effectuées avec celles-ci.

A pouvoir libératoire immédiat, les espèces sont la seule forme de paiement complètement anonyme vraiment tolérée (au sein de limites précises) par les gouvernements. Aujourd’hui, il n’est possible de tracer que les entrées sorties d’espèces vis-à-vis du système bancaire. Les sorties se faisant de nos jours principalement au travers de distributeurs automatique de billets, et les entrées par dépôt sur les comptes courants, par exemple de commerçants. En valeur, ces entrées sorties sont d’un montant très faible - 0,7% pour les retraits d’espèces par cartes à des distributeurs automatiques.

Mais ces faibles valeurs ne donnent pas la mesure du nombre de transactions s’opérant

effectivement, et les principales estimations que l’on possède sont le fruit d’enquêtes faites auprès de point de vente pour évaluer la part des échanges se faisant encore sous forme d’espèces. Dans ce contexte, il est estimé qu’en 2005 les paiements par espèces représentaient 62,5% des transactions en volume pour des achats par les particuliers et 24,2% en valeur [3]. Même si le paiement par

Figure 1 : Part des différents paiements scripturaux (paiements hors espèces) dans le nombre de transactions, particuliers et entreprises, en France en 2007 – source Banque de France

24%

17% 40%

19%

Paiement Scripturaux France 2007

Chèque

Carte interbancaire Virement

Prélèvement

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 6 espèces a beaucoup reculé depuis le début du XXème siècle, c’est encore une forme de paiement loin d’être négligeable.

ii Les chèques

Le chèque occupe lui aussi une part encore particulièrement importante, et ceci est encore plus vrai en France, où son usage est encore très répandu par opposition à de nombreux autres pays

développés, à l’exception notable des Etats Unis qui sont encore plus utilisateurs de cet instrument historique. Pour les achats, les chèques représentaient en 2005 13,8% des transactions en volume et 33,1% en valeur.[3]. Le rapport entre les chiffres en volume et en valeur, montrent que les chèques sont généralement utilisés pour des transactions de plus grands montant que les autres instruments, espèces et cartes en particulier. D’autre part, les chèques sont également très utilisés par les

particuliers pour des transactions avec d’autres particuliers, l’administration ou certaines personnes morales particulières (entreprises ou associations). Dans l’ensemble des transactions réalisées en France en 2007 – particuliers et professionnels – les chèques représentaient 23,6% de toutes les transactions [1]. En valeur, ceux-ci représentaient 34,4% en 2007 des montants échangés, et encore 28,2% en 2010 [2]. Même si son importance est en décroissance constante, le chèque a une

couverture d’utilisation bien plus vaste que tous les autres instruments *1+, sa flexibilité relative lui permet d’être utilisé dans de nombreux types de transactions. C’est cette même couverture qui a fait récemment reculer le gouvernement Britannique sur la mort programmée du chèque en 2018.

L’absence d’alternative crédible pour de nombreuses situations (e.g. paiement à des associations) a montré l’impossibilité de décréter la mort du chèque en l’état actuel des instruments disponibles dans les pays développés.

iii Les cartes

Les cartes sont l’instrument de paiement ayant connu une progression constante, et soutenue depuis plus d’une quarantaine d’années. Le dispositif de paiement, qui prend la forme d’une carte plastique, peut recouvrir des réalités de règlement différentes pour les cartes de crédit, de débit ou prépayées.

Au niveau de son usage, il a représenté des facilités pour les acheteurs et les commerçants, qui ont justifié la part croissante que l’instrument carte a su prendre sur les espèces et les chèques. De plus, au niveau des garanties pour les commerçants, les cartes ont su incorporer une nouveauté qui a justifié l’adoption de ce nouvel instrument par ceux-ci, et le financement que les commerçants ont ainsi apporté au déploiement et aux frais d’opération représentés.

Concernant les différentes formes de règlement, crédit, débit ou prépayé, les proportions dépendent fortement des pays et habitudes économiques et culturelles. Alors qu’aux Etats Unis, la carte de crédit a été le véritable fer de lance dans l’adoption des cartes comme dispositif de paiement, l’Europe, et la France, ont beaucoup plus majoritairement adopté la carte de débit comme mode de règlement principal. Ainsi en France en 2006, la carte bancaire a représenté 39,7% des transactions totales, particuliers et professionnels [1]. En valeur, sa part se situait à 4,2% en 2006 et 5,1% en 2010 de ces transactions [2]. La différence de ces deux pourcentages est due à la fois à la faible utilisation des transactions par cartes entre entreprises, et par le faible montant moyen des transactions par cartes par rapport à ceux des chèques, virements ou prélèvement. La progression ne cesse néanmoins de se confirmer d’année en année, et la carte est devenue le premier instrument de paiement pour les achats des particuliers, avec 35,7% des transactions en valeur en 2005 [3].

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 7 iv Les virements

Les virements sont le quatrième instrument de paiement utilisé de façon notable par les particuliers, mais dans une moindre mesure que les trois autres, espèces, chèques et cartes. Le virement est quasiment inexistant dans des transactions d’achats *3+. En revanche, au niveau de l’ensemble des transactions - particuliers et professionnels - les virements sont largement en tête. Ils représentaient 37,2% des transactions en valeur en 2006, et 44,7% en 2010 [2]. Ceci est dû à la fois à la forte

utilisation par les entreprises, pour des transactions entre elles ou envers des particuliers, par exemple pour le paiement de salaires, et également à une utilisation par des particuliers pour des mouvements sur des montants souvent importants.

Les prélèvements représentent eux une part plus restreinte avec 8,6% en 2006 des transactions en valeur – particuliers et professionnels – et 9,2% en 2010. Bien que les prélèvements soient utilisés pour un certain nombre de transactions commerciales impliquant des particuliers (abonnements, services financiers,..), ils correspondent à des relations récurrentes donnant lieu à des opérations souvent de prélèvement, généralement mensualisées. Comme nous l’avons indiqué au début de ce document, nous ne considérerons pas les prélèvements car ils n’interviennent jamais pour le particulier dans un processus de choix entre plusieurs instruments possibles. Nous ne

reconsidérerons en fait le prélèvement que dans le cas des rapports avec l’administration, ou une autorisation de prélèvement est accordée pour des opérations qui sont ponctuelles par nature. Dans cette circonstance, le particulier peut effectivement arbitrer entre différents instruments

envisageables. Nous considérerons alors que le prélèvement pourra être associé aux virements, car il n’y a dans ce cas qu’une différence technique entre le véritable émetteur de l’ordre bancaire lui- même.

v Les autres paiements électroniques

A côté des grands instruments que nous venons de passer en revue, il existe de nombreux autres instruments appartenant à la famille des paiements électroniques. Leur part confondue est néanmoins bien inférieure à chacune des parts des instruments retenus. Ils sont utilisés par les particuliers souvent dans des conditions bien spécifiques et n’offrent pas la souplesse des instruments précédents. Néanmoins, certains instruments représentent des caractéristiques intéressantes et nous allons en détailler quelques-uns rapidement. Certains, comme PayPal, ont un usage qui représente un nombre de transactions en valeur qui est loin d’être négligeable, et ces transactions appartiennent à une catégorie qui pourrait bien se développer très fortement.

Néanmoins, ils représentent encore aujourd’hui, en volume et en valeur, des parts très minoritaires des flux constatés.

a PayPal

PayPal peut être considéré comme le géant des paiements alternatifs. En 2008, PayPal a effectué pour 60 milliards de dollars de transaction pour l’ensemble du monde [4] – à rapprocher des 235 milliards d’euros de transactions par cartes bancaires pour la France seule *2+. La part d’utilisation de PayPal en France est nettement inférieure, mais PayPal offre l’exemple intéressant d’un instrument couvrant certains segments – échange entre particuliers à distance, pour motifs personnels ou professionnels – mal desservi par les instruments principaux. Pour le règlement, PayPal repose sur l’utilisation de carte ou de prélèvement. Il réalise ainsi une encapsulation des instruments précédent,

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 8 en offrant une souplesse (e.g. ouverture de compte marchand simplifiée) et des fonctionnalités (e.g.

non communication des données bancaires ou cartes) que ceux-ci n’avaient pas pour répondre aux besoins des transactions considérées.

PayPal a de grandes ambitions de développement au-delà de ses cas d’utilisation actuelles, et veut devenir la référence sur de nouveaux segments comme le m-commerce, ou même venir

concurrencer les instruments précédents sur le paiement au point de vente.

b Dwolla

Dwolla est une jeune startup américaine qui offre à ses utilisateurs la possibilité de bénéficier d’un instrument de paiement très pratique (paiement en ligne et mobile), tout en retirant l’argent directement sur le compte bancaire par prélèvement. En juillet 2011, Dwolla déclarait traiter pour plus d’1 million de dollars de transaction par jour. Les montants sont donc aujourd’hui infimes, et quasi inexistants en France, mais ils représentent des taux de croissance montrant les possibilités éventuelles à long terme de paiements qui sont aujourd’hui considérés comme alternatifs.

c Moneo

Moneo est une expérience Française au passé mouvementé. Récemment repris par le fond d’investissement Black Fin, Moneo, malgré les supports à l’époque, n’avait pas sur faire triompher l’usage de la monnaie électronique en France. L’avenir dira si un nouveau plan stratégique saura faire décoller Moneo, mais celui-ci est un exemple intéressant des intérêts, et défis, que peut connaître le déploiement d’une solution de monnaie électronique.

Il est à noter que les opérateurs de monnaies électroniques, qui bénéficient d’un statut d’agrément distinct des établissements de crédit, suite à l’implémentation de la directive e-Money 1,

représentent aujourd’hui moins de 1% des flux *1+. L’implémentation de la directive e-Money 2 ouvrira peut être de nouvelles possibilités, mais à l’heure actuelle les paiements par monnaie électronique font toujours partie des solutions alternatives.

d Kwixo

Un nouveau venu sur la scène Français est le service Kwixo, conçu par le Crédit Agricole et qui est apparu en juin 2011. Kwixo est très similaire à PayPal et entend concurrencer celui-ci sur la base des coûts de transactions pour le payeur ou le payé. Il offre une nouveauté intéressante avec la

possibilité de paiement à réception. Kwixo a pour défi de soit rapidement gagner une importante part de marché grâce à sa politique tarifaire sur des transactions existantes, soit à découvrir une poche d’un nouveau type de transactions en forte croissance, sur laquelle il pourra exiger des frais plus importants. A noter que c’est exactement l’enjeu auquel s’est vu confronté PayPal à ses débuts.

2 L’économie des instruments de paiement

Tous les instruments de paiements impliquent un certain nombre d’opérations pour que des unités de crédit en la possession du payeur, passe en possession du payé. Certaines de ces opérations sont effectuées par ces deux acteurs, mais beaucoup d’autres peuvent également concerner des tiers (banques centrales, banques commerciales, fournisseurs de service de paiements, opérateur de monnaie électronique) qui devront couvrir leur frais pour que les opérations s’enchaînent correctement de bout en bout.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 9 Au-delà de ces opérations de traitement, il faut également intégrer les possibilités de fraude et de défaut de la part du payeur. C’est donc un modèle économique qui doit être mis en place en rapport avec chaque instrument, pour que celui-ci puisse effectivement être utilisé de façon répétée au cours de multiples transactions.

Nous allons passer en revue les facteurs économiques principaux des différents instruments de paiement tels qu’ils existent aujourd’hui en France.

i Les espèces

Les espèces sont issues du pouvoir régalien des états de battre monnaie. Elles ne peuvent être refusées comme instrument de paiement (mais sont interdites pour un montant supérieur à 3000 euros dans une transaction marchande). Elles sont à l’origine la véritable invention que l’on appelle monnaie et continuent d’être largement utilisées dans nos économies développées.

D’un point de vue financier, on peut dire que le coût d’opération des espèces est complètement supporté par la banque centrale et les banques commerciales. C’est néanmoins une démarche des plus rationnelles : en mettant à disposition de ses citoyens une monnaie, un Etat crée une

importante prospérité grâce aux échanges qui sont rendus possibles. Au travers de taxes, l’Etat trouvera donc une très bonne raison économique de mettre à disposition un moyen de paiement, qui servira de référence. De plus, le seigneurage (différence entre le coût de production et la valeur nominale d’une pièce ou un billet) est une source de revenu direct qui permet de couvrir les frais d’opérations des espèces produites (transaction et lutte contre la fausse monnaie).

Une étude de la Banque Centrale Belge *5+ nous permet d’apprécier les coûts d’émission de la monnaie fiduciaire à 0,02 pourcent du PIB d’un pays développé. Soit le l’ordre de 380 millions d’euros pour l’année 2010 pour la France. Le coût pour le secteur financier des banques (transport de fonds, distributeurs, récolte,..) est lui de 0,26 pourcent du PIB, ce qui représenterait 5 milliards d’euros pour l’année 2010 en France.

On voit donc que ce sont les banques commerciales qui supportent le coût économique principal des espèces. Les payeurs et les payés portent eux aussi des coûts non financiers très importants, certains estimant, peut-être de manière excessive, même à dix fois le coût supporté par les banques le coût total d’opération des espèces dans les points de vente, soit 50 milliards d’euros, [6]. Néanmoins, les espèces sont au global un instrument de paiement plus que viable et l’ensemble des coûts qui ont été cités sont largement contrebalancés par les gains directs (seigneurage) et indirects (taxes et exploitation des dépôts) que les espèces procurent à leur opérateur. Les espèces servent en fait de point de repère en donnant l’étalon par rapport auquel les instruments de paiement scripturaux peuvent s’évaluer, en étant plus pratique, plus sûre ou en offrant des services complémentaires.

ii Les chèques

Les chèques sont la première grande innovation en termes d’instrument de paiement par rapport aux espèces. Fondés principalement sur l’économie de coût réalisé sur la manipulation de pièces et billets, ils ont donné aux banques un formidable outil pour justifier le dépôt sur des comptes courants. Offert à titre gracieux (dans certaines limites), les banques supportent entièrement leurs coûts de traitement lors de l’utilisation de ceux-ci. Une estimation de la part des banques établirait le

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 10 coût moyen de traitement d’un chèque à environ 50 centimes à 1 euro [7]. Le passage à l’image chèque et l’automatisation continue des processus a certainement permis de baisser le coût supporté de manière effective. Extrapoler aux quelques 3,3 milliards de chèques encore émis en 2009 en France, c’est donc un coût total de un à quelques milliards qui est à la charge des banques commerciales. Inscrit dans la loi Française de gratuité des chèques pour la mise à disposition de chèques comme moyen de paiement, cet instrument est néanmoins une source potentielle de revenu pour les banques au travers des frais bancaires [8]. A la différence des espèces, les chèques sont donc un instrument mise à disposition gratuitement par les banques qui peut néanmoins se révéler, si ce n’est directement rentable, au moins capable de générer quelques flux pour couvrir son utilisation.

iii Les cartes

Les cartes sont la deuxième grande innovation en matière de paiements. Parfaitement adaptées pour résoudre les problèmes, et donc les coûts opérationnels, que les espèces et les chèques faisaient porter aux commerçants, elles ont su trouver une équation économique où les coûts de traitement par les opérateurs financiers sont intégralement transférés aux commerçants sous la forme de commissions. Ce n’est plus un instrument qui devient rentable de manière indirecte qu’ont pu ainsi proposer les banques, mais un instrument qui couvre son coût, et génère même au passage une marge très intéressante. Le revenu financier pour les banques versé par les commerçants et artisans pour l’utilisation de cet instrument de paiement est ainsi estimé à plus de 3 milliards d’euros *9+.

Du côté du payeur, les commissions interbancaires de paiements (CIP) que touche la banque émettrice, c’est-à-dire la banque qui fournit la carte bancaire qui sera utilisée par le particulier, sont de l’ordre de 0,4% à 1,8% sur une transaction *9+. C’est donc déjà un revenu issu des transactions de un à deux milliards par an qui permet aux banques émettrices de largement couvrir les coûts effectivement supportés. Cela s’ajoute aux revenus provenant des cotisations annuelles payées par les particuliers détenteurs de cartes qui représentent une somme de 2,8 milliards d’euros [10].

La carte bancaire est ainsi dans la panoplie des grands instruments de paiement, le seul avec une équation économique simple, et largement favorable aux banques qui en proposent l’utilisation.

iv Les virements

Les virements sont un peu le parent pauvre des instruments de paiement mis à disposition des particuliers par leurs banques. Si dans la masse totale des transactions, professionnels et particuliers, ils représentent la plus grosse part - 44,7% des transactions en valeur en 2010 [2]- c’est l’utilisation par des professionnels qui en explique l’essentiel. Source de revenu pour les banques quand il s’agit de payeurs professionnels, les particuliers voient généralement le service offert à titre gracieux par la très grande majorité des banques, quand le virement est émis via Internet, et à titre occasionnel [11].

Souvent, l’accès à cet instrument par les particuliers n’est néanmoins pas rendu des plus aisés dans les interfaces de banque en ligne. D’autre part, le chèque reste une alternative souvent crédible, ce qui fait osciller le virement par un particulier entre un acte exceptionnel qui pourrait être tarifé, mais qui ne verrait pratiquement pas de volume, ou un service simple et gratuit qui économiserait aux banques le coût de traitement d’un chèque, mais qui serait potentiellement vu comme un manque à gagner. Les virements pour les particuliers souffrent donc d’un modèle économique peu adapté, où

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 11 personne n’y trouve une valeur de service, ou une réduction de ses coûts, suffisantes pour être prêt à financer la chaîne de traitement comme ce fut le cas pour les espèces, les chèques ou les cartes.

v Les autres paiements électroniques

Les instruments de paiement alternatifs voient émerger pratiquement autant de modèles

économiques qu’il existe d’instruments. Positionnés sur des cas d’usage très spécifiques, ils doivent assurer leur viabilité sans bénéficier généralement de revenus indirects. Ils sont donc amenés à trouver des acteurs prêts à couvrir des frais par transaction nécessairement importants et sur des volumes de transactions bien moins importants que les outils précédents.

PayPal est ainsi un des instruments innovants qui a réussi à découvrir un certain nombre de cas d’usage où des particuliers étaient prêt à couvrir les frais de transactions car les instruments traditionnels ne permettaient pas, ou par des moyens compliqués et très coûteux, d’assurer ces échanges qui apparaissaient comme marginaux pour eux. L’exemple généralement donné pour expliquer l’essor de PayPal est celui de l’utilisation par eBay de PayPal comme instrument de

paiement entre ses acheteurs et ses vendeurs. Cas très mal servi avec des instruments traditionnels, ces transactions simples, rapides et offrant une certaine garantie offraient effectivement un champ de développement pour une solution alternative de paiement. Cas moins cité, on peut remarquer également que PayPal a su offrir aux particuliers une solution de virements transnationaux d’une simplicité sans commune mesure avec celle expérimentée au travers des circuits bancaires traditionnels.

Il est à noter que PayPal offre principalement une encapsulation de services bancaires traditionnels – virements et cartes – et voit peu de compensation dans le service offert (frais gratuit de transfert entre comptes PayPal). Son modèle économique a dû tout à la fois couvrir ses propres coûts

d’investissement et d’opération, et rémunérer les instruments traditionnels utilisés, en particulier les cartes. Les commissions pour un achat inférieur à 2 500 euros sont ainsi de 3,4% par transaction, plus un frais fixe de 0,25 euro [12].

Ceci illustre le dilemme des instruments de paiement innovants, il leur faut soit débuter par une encapsulation des instruments existants et trouver des cas d’usage pouvant justifier de hautes marges, soit obtenir très rapidement de gros volumes qui pourraient soutenir les faibles marges de modèles plus horizontaux, couvrant de nombreux cas d’usage.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 12

IV Les dimensions du paiement de détail 1 Dimension économique

i Les différents types de coûts

Un point déterminant dans l’analyse des instruments de paiement est l’ensemble des coûts,

financiers et non financiers, associé à chacun d’eux, suivant le contexte. Ainsi, aucun instrument n’est vraiment moins coûteux que tous les autres, dans toutes les conditions. C’est pourquoi en tant que payeur, nous choisissons consciemment, ou inconsciemment, l’instrument de paiement qui nous imposera le moindre coût parmi ceux que notre vis-à-vis est prêt à accepter. La démarche de celui-ci est d’ailleurs identique. Mis à part les contraintes imposées par la loi (e.g. paiement en espèces interdit pour un montant supérieur à 3000€ par un particulier), le receveur n’acceptera que les instruments de paiement qui gardent à la transaction effectuée la rentabilité suffisante pour qu’il souhaite s’y prêter.

Pour éclairer la partie économique dans la transaction paiement, il faut distinguer les différents coûts, financiers ou non-financiers, suivants que nous allons détailler ci-dessous : les coûts de traitement, le coût du risque de fraude, le coût du risque de défaut et le coût du financement dans les cas des paiements différés ou des paiements à crédit.

a Coûts de traitement

Pour pouvoir effectuer le transfert d’un certain crédit sur le compte du payeur vers le compte du payé, il faut enchaîner un certain nombre d’opérations, chacune représentant un coût de traitement, effectivement refacturé, ou subi comme l’ensemble des manipulations que doit supporter par exemple le payeur pour initier la transaction (décompte d’espèce, remplissage d’un chèque, maniement de sa carte,..). L’ensemble des acteurs dans la chaîne de traitement, payeur, payé, banques, réseaux, subissent un coût de traitement, que celui-ci soit finalement imputé

financièrement à la transaction elle-même, ou supporté par le payeur ou le payé par d’autres biais.

Ainsi, le traitement des chèques implique selon les banques un coût de traitement de 0,5 à 1€, mais ce coût n’est pas directement facturé à la transaction supporté et est supporté indirectement par le payeur et le payé au travers de frais annexes qui leur sont facturés dans le cadre de leurs opérations habituelles.

Notons que les coûts de traitement peuvent être rassemblés dans les trois catégories : le coût de payer, le coût de traitement des opérations de paiement et le coût d’être payé.

b Coût du risque de fraude

Le risque de fraude correspond à l’utilisation par un tiers des moyens de paiement du payeur. Un certain nombre d’opérations, comme nous le verrons un peu plus loin, permettent de diminuer, sans le faire disparaître, ce risque d’observer une utilisation frauduleuse. L’identification du requérant et son authentification servent ainsi à augmenter les contrôles pour atteindre un niveau de risque considéré comme gérable. Mais la multiplication des procédures augmentent les coûts de traitement supportés par le payeur et le payé lors de la transaction et peuvent finir, si elles deviennent trop lourdes, par éliminer l’instrument de paiement correspondant de la panoplie avec laquelle les acteurs principaux de la transaction, le payeur et le payé, sont prêt à mener une transaction.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 13 Il est à noter que le risque de fraude est porté à la fois par les banques, le payeur et le payé. Si pour ces derniers, le risque de fraude peut ne pas être présent ou largement amoindri dans sa forme financière, il reste présent dans l’ensemble des opérations de contrôle a posteriori pour déterminer que toutes les transactions effectivement conclues étaient licites, et par les opérations additionnelles d’opposition ou de justification à fournir pour les transactions illicites. Il est à noter que la diminution du risque de fraude pour le payé est une des raisons du succès que les cartes de paiement ont connu auprès des marchands face à l’utilisation d’un chèque.

c Coût du risque de défaut

Le risque de défaut correspond au cas où une transaction parfaitement licite a été conclue, mais où le payeur se trouve ne pas avoir les moyens d’effectuer le transfert du montant de la transaction lors du règlement effectif de celle-ci. Comme la livraison du bien ou service a lieu souvent après la transaction, mais avant le règlement effectif, le risque de défaut est a priori porté par le payé. De nouveau, les cartes sont venues offrir une proposition intéressante par rapport au risque du fameux chèque en bois. En garantissant le versement de la somme au payé, à partir du moment où il a respecté un certain nombre de procédures, notamment de contrôle et d’autorisation, les fournisseurs de cartes ont permis le transfert du risque de défaut du payé, vers les banques, lesquelles bénéficient à la fois de plus gros volumes et de méthodes pour gérer statistiquement les risque de défaut sur un grand nombre de transactions.

d Coût du financement

Le dernier coût inclue dans la partie économique de la transaction est le coût de financement, c’est- à-dire le financement du décalage entre le moment où le montant est mis à disposition du payé et celui où il est débité du compte du payeur. Dans le cas de règlement en temps réel, ou paiement immédiat, ce coût est nul ou en fait supporté par le payeur, qui finance le loyer de l’argent entre le moment où son compte a été débité et le moment où le montant est disponible sur le compte du payeur.

Dans le cas de paiement différé, généralement agrégé sous forme d’un règlement global en fin de mois, ou plus explicitement dans le cas de paiement à crédit, l’argent est mis à disposition du payé en avance par les banques.

Les cartes ont également offert de nombreuses possibilités par rapport aux instruments comme les espèces et les chèques sur cette composante de coût. Dans le paiement différé, elles ont permis de gérer ces décalages, offrant au payé un accès immédiat aux montants échangés, et au payeur une gestion lissée de ces dépenses, en positionnant le règlement global à la suite d’un salaire mensuel par exemple. Dans ce cas de figure, le coût du financement est reporté soit sur le payeur, par exemple au travers des frais d’abonnement sur sa carte, soit au payé, au travers de la portion des frais marchand que celui-ci se voit déduire du montant nominal de la transaction, soit plus généralement par une combinaison des deux qui assurent un équilibre économique aux banques impliquées.

Mais les cartes ont sans doute créé encore plus de nouveauté en offrant la possibilité de crédit. Ce n’est plus ainsi les décalages d’écritures à l’intérieur d’une période qui sont gérés, mais la possibilité de reporter le remboursement des sommes sur un ou quelques mois. Le coût de financement est

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 14 alors tout simplement un coût de crédit. En offrant la possibilité d’engager un crédit lors du paiement d’un bien par l’utilisation de sa carte de crédit, cet instrument de paiement a offert une souplesse au payeur qui explique largement son succès, en particulier dans certains pays comme les Etats Unis.

ii Les frais financiers

Il est à noter que les frais financiers sont un moyen de transférer le coût subi par un des acteurs à un autre acteur de l’opération de paiement. Ainsi cela peut être la banque qui transfère tout ou partie de ses coûts vers le payeur ou le payé via des frais de transaction. Ou cela peut être le payé

transférant une partie de ses coûts vers les payeurs en imposant une surcharge lors de l’utilisation de certains instruments par rapport à d’autres.

Lorsqu’une transaction est localement économique, les coûts de traitement, de fraude, du risque de défaut, plus une marge éventuelle, sont intégralement transféré de façon financière aux deux acteurs principaux de la transaction, dans le coût total de payer (traitement pour le payeur plus frais), d’être payé, ou un partage des deux. Ainsi pour les paiements par cartes, les frais payés par le marchand permettent de couvrir les coûts d’opérations, de fraude et de défaut – et de dégager une marge – à la banque acquéreuse du marchand, à la banque émettrice de la carte et au réseau organisateur.

Lorsque la transaction, comme une transaction par chèque, n’est pas équilibrée localement sur la seule transaction, l’équilibre économique est retrouvé sous la forme d’une cotisation ou par le biais de frais connexes, par exemple dans le cas des frais bancaires que supportent les payeurs et les payés

iii Synthèse

Au moment de la transaction, le payeur et le payé ont sélectionné sur la base des coûts précédents la panoplie des instruments de paiement avec lesquels ils sont prêts à mener une transaction. Suivant un contexte plus spécifique (montant, nature du bien,..), ils peuvent être amenés à choisir plus particulièrement l’un ou l’autre des instruments a priori possibles. Au final, ils s’entendront pour utiliser un des instruments parmi les plus économiques pour chacune des parties.

Le tableau suivant donne une synthèse des spécificités des principaux instruments de paiement actuels (espèces, chèque, carte et virement) sur chacun des coûts décrits précédemment. Les conditions particulières de la transaction (face à face ou à distance) peuvent avoir bien sûr une grande influence sur la pertinence des points soulignés ; ainsi, pour des raisons d’implémentation actuelle, le virement est très peu opérationnel en transaction face à face, mais beaucoup plus pertinent pour une transaction à distance. De plus, les coûts sont souvent supportés par plusieurs ou mêmes tous les acteurs impliqués (payeur, payé et banques), le tableau n’indique cependant que les parties supportant principalement le coût correspondant.

Malgré ces différentes objections, le tableau 1 devrait permettre de souligner les grandes particularités que revêtent chacun des instruments.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 15

Espèces Chèques Cartes Virement

Qui supporte le gros des coûts de traitement

Marchand Marchand

+ Banques

Marchand au travers des frais

Payeur + Banques Qui supporte le

coût du risque de fraude

Marchand Marchand Marchand au

travers des frais

Banques

Qui supporte le coût du risque de défaut

Non Applicable, règlement immédiat

Marchand Marchand au travers des frais

Non Applicable

Qui supporte les frais financier

Personne, règlement immédiat

Personne, refacturation indirecte

Payeur + Marchand

Payeur

éventuellement ou refacturation indirecte Tableau 1 : principaux acteurs supportant les différents coûts économiques d’une transaction par type d’instruments de paiement.

On peut constater que les cartes ont permis de reporter sur le marchand de nombreux coûts qui étaient supportés par les banques. Ceci est bien sûr caractéristique d’une transaction de paiement entre un particulier et un marchand, et non significatif pour un paiement entre un particulier et une administration ou un autre particulier. Toujours est-il que les marchands ont été prêts à accepter l’internalisation des différents coûts sous la forme d’une commission, qui pour eux étaient économiquement plus avantageuse que le traitement séparé à leur compte que leur impose les autres instruments de paiements. Les autres acteurs, et en particulier les banques, ont bénéficié de voir les marchands prêts à reprendre financièrement des coûts qui sont à leur charge avec les autres instruments comme les chèques ou les virements.

2 Dimensions techniques

i Les étapes de la transaction de paiement

Dans la partie III.1, nous avons vu la dimension économique d’un paiement de détail. Il faut en fait d’un point de vue technique distinguer deux parties différentes : la transaction, où le paiement est complètement défini, et le règlement, où les transferts entre des comptes bancaires ont

effectivement lieu pour que le payé dispose effectivement du montant versé par le payeur. Dans le cas d’espèces, ces deux grandes phases sont simultanées. En revanche, pour l’ensemble des autres instruments, le règlement a lieu une fois que la transaction de paiement a été complétée, et voit son déroulement complètement défini par les opérations qui ont été effectuées, ou non, lors de la transaction elle-même.

Du fait que le règlement dépend directement des particularités de la transaction, nous pouvons dire que les éléments économiques reposent complètement sur l’implémentation des différentes étapes techniques d’une transaction suivant les divers instruments.

Nous pouvons ainsi discerner 6 étapes dans une transaction de paiement :

 L’identification : où le payeur et le payé échangent les identités - physiques, bancaires ou autres – qui serviront à définir les deux parties de la transaction.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 16

 L’échange des termes : où les données, et en premier lieu le montant de la transaction, seront échangées pour établir le « contrat » que représente cette transaction.

 L’authentification :où les parties vont prouver leur identité par la démonstration d’un élément particulier (le ce que j’ai, ce que je sais ou ce que je suis). Cette étape ne concerne d’ailleurs en règle générale que le payeur.

 L’approbation : où le payé, et les systèmes associés au règlement effectif, vont effectuer un certain nombre d’opérations pour contrôler et fournir une autorisation qui servira alors de garantie pour le payé.

 La signature : où le payeur va valider les termes de la transaction et donner son accord pour que le règlement ait lieu au bénéfice du payé.

 La confirmation : qui fournira aux différentes parties les éléments démontrant que la

transaction est enregistrée pour les termes transmis et sera effectuée par des systèmes tiers suivant des modalités propres à chaque instrument.

Il est ainsi possible de dresser un tableau des caractéristiques des principaux instruments (espèces, chèques, cartes et virements) suivant chacune des dimensions techniques que nous venons distinguer.

ii Particularité des étapes de la transaction de paiement suivant les instruments Nous allons ainsi établir un tableau récapitulatif pour les divers instruments. Il est néanmoins nécessaire de distinguer deux sous-catégories concernant les cartes : les cartes lorsqu’elles sont utilisées en face-à-face (plus particulièrement sur un point de vente) et lorsqu’elles sont utilisées à distance. Il est à noter que les cartes sont tout d’abord apparues pour effectivement venir remplacer les espèces et les chèques dans une transaction en face-à-face. Ce n’est que dans un second temps que leur usage a été étendu pour pouvoir couvrir des cas de transactions distantes, tout d’abord au téléphone pour de la vente par correspondance, et de plus en plus de nos jours pour des transactions par Internet.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 17 Espèces Chèques Cartes en

face-à-face

Cartes en distant

Virement Identification Anonymat Nom sur

chèque

Détention de la carte

Numéro de la carte

IBAN Échange des termes Vocal Vocal Entrés par

le

marchand

Entrés par le

marchand

Entré par l’envoyeur Authentification Anonymat Comparaison

Signature

PIN code entré sur lecteur marchand

Code contrôle au dos

ou code 3D secure

Code banque en ligne

Signature Remise

espèces

Signature sur le chèque

PIN code sur lecteur marchand

Bouton soumettre

Bouton confirmer Approbation/contrôles Vérification

des espèces

Pièce d’identité

Autorisation serveur émetteur

Autorisation serveur émetteur

NA

Confirmation Tickets Tickets Tickets A discrétion du

marchand ou certain émetteur

NA

Tableau 2 : les caractéristiques des étapes d’une transaction suivant les instruments de paiement a Le cas des cartes à distance

On peut clairement distinguer que certaines étapes pour l’utilisation de la carte de paiement à distance ont dues être adaptées par rapport à l’origine où la carte en face-à-face sert de moyen d’identification et d’authentification physique grâce à la possession de l’objet plastique. En

particulier pour l’approbation, il est clair que les moyens qui ont été trouvés (code de contrôle au dos de la carte), n’apparaissent que comme des contournements posant de nombreux problèmes

maintenant que les volumes sont beaucoup plus importants. Les réseaux de cartes essayent d’ailleurs de mettre en place des nouvelles procédures (e.g. Verified by Visa ou Mastercard Secure Code), comme par exemple l’envoi de mot de passe à usage unique sur un mobile. C’est alors la possession de l’objet physique que représente le mobile qui devient la clef de voute de ces

procédures d’authentification. Malheureusement, les ruptures de charges que représente le circuit d’envoi de code et de ré-entrer sur le site marchand par le payeur posent de nombreux problèmes d’ergonomie.

b Les Virements

Il est à noter que pour des virements, nous sommes dans une approche « Tire et Oublie », le payeur entre les coordonnées bancaires du payé et ce n’est qu’à la suite du règlement que les confirmations seront reçues de part et d’autre. Dans une transaction avec un marchand, et étant donné le temps nécessaire pour que se déroule l’étape de règlement, il est clair que cet instrument ne satisfait pas les exigences d’un grand nombre de cas de figure.

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 18 Un certain nombre de solutions, comme PayPal, ou plus récemment Kwixo en France, offre un habillement qui permet éventuellement de recourir à des virements pour effectuer des paiements dans des contextes marchands ou le virement pur ne pourrait être accepté. Ces solutions sont en elles-mêmes de nouveaux instruments et utilisent en fait le virement comme un moyen de règlement. Elles font partie de la catégorie « autres moyens de paiement électronique » que nous avons décidé de ne pas détailler dans cette étude pour ne retenir que le paiement par carte qui représente encore la très grosse majorité.

c Instantanéité du règlement

Comme nous venons de le rappeler pour les virements, le découplage temporel entre l’étape de transaction et l’étape de règlement introduit une contrainte importante dans le déroulement des opérations : la confirmation vient en fait substituer la confiance que le payeur et le payé peuvent avoir l’un envers l’autre pour la bonne fin des engagements, avec la confiance que chacun a dans un tiers qui assure le règlement. D’un point de vue individuel, c’est bien évidemment la fin du règlement qui marque la clôture de l’échange qui a été entamé, mais de par la relation répétée que le payeur et le payé entretiennent avec les acteurs qui assurent le règlement, la confirmation représente un élément important lors du processus d’achat, et qui ne nécessitera en temps normal, qu’un suivi minimal pour passer de la confirmation à la possession, ou au retrait, du montant indiqué dans la transaction.

De ce point de vue, on peut noter que de tous les instruments, seules les espèces offrent aujourd’hui un règlement immédiat. Comme nous l’avons noté, cela a une conséquence importante pour un instrument comme le virement. Pour les instruments comme les chèques ou a fortiori les cartes, les engagements des tiers assurant le règlement, sont les facteurs déterminant pour que chaque partie considère l’échange comme quasiment clos dès la confirmation de la transaction.

3 Dimensions d’usage

Une transaction de paiement s’inscrit dans une transaction plus large, qui voit généralement l’échange de biens ou de services, et qui peut s’inscrire dans une relation entre le payeur et le payé qui va bien au-delà du simple transfert d’argent. De ce point de vue, il faut voir qu’au-delà des caractéristiques économiques et techniques, les particularités de chacun des instruments peuvent ou non être compatibles avec la relation engagée.

Dans l’échange général entre le payeur et le payé, on peut retenir que les dimensions d’usage suivantes peuvent venir modifier l’intérêt que chaque instrument représente :

 L’anonymat

 L’intérêt de chaque partie dans la conclusion de la transaction

 La temporalité entre le règlement et l’échange de biens ou services

 Le suivi dans le temps de multiples transactions

Nous allons un peu plus détailler les impacts que ces dimensions peuvent avoir.

i L’anonymat

L’anonymat concerne potentiellement à la fois l’anonymat éventuellement souhaité entre le payeur et le payé, mais aussi vis-à-vis de tiers, et en particulier des autorités nationales. L’étape

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 19 d’identification dans la transaction et le point clef où un instrument exige ou non de lever cet

anonymat, et où l’identité des parties peut éventuellement être gardée et peut ou non permettre a posteriori de remonter entre un échange particulier, et l’identité des personnes impliquées. Il est à noter que cela peut être à la demande des autorités nationales, mais que cela peut également être demandé par des marchands souhaitant proposer de nouvelles offres à certains de leurs clients passés.

Aujourd’hui, seules les espèces assurent complètement l’anonymat. D’autres instruments, telles des cartes prépayées, entraînent de fait un anonymat entre un marchand et un client, mais la levée de l’anonymat, bien qu’éventuellement difficile et coûteuse, est toujours possible.

ii L’intérêt de chaque partie dans la conclusion de la transaction

Dans un échange, les deux parties sont a priori volontaires pour conclure cet échange. Néanmoins, il existe souvent une des deux parties, qui souhaitent plus ardemment conclure au plus vite. Cela peut être le marchand qui a plus intérêt qu’une vente se fasse, que son client qui peut toujours reporter sa décision, ou inversement le particulier qui souhaite qu’un paiement à une administration soit effectué en temps et en heure pour éviter les complications qui pourraient en découler.

De ce point de vue, les cartes ont offert aux marchands un précieux allié pour vaincre la

procrastination de certains clients. En permettant aux clients de venir éventuellement contester un paiement, les marchands ont trouvé un allié pour permettre une médiation éventuelle qui permet de surmonter certaines des résistances que pourrait avoir un client avant de finalement se décider à un achat.

iii La temporalité entre le règlement et l’échange de biens ou services

Fortement liée à la dimension précédente, la temporalité dans l’échange peut également être importante. Plus le règlement, et une contestation éventuelle, est différé, plus un payeur garde de liberté si il n’est pas la partie souhaitant le plus conclure l’échange.

On peut ainsi distinguer les trois grands cas de figures : soit le règlement se fait avant la livraison, soit en même temps, soit après. Un fractionnement du montant, comme avec le versement d’arrhes, permet à l’évidence de mitiger les rapports de forces, mais on peut convenir que ces trois grandes distinctions sont toujours présentes.

Comme nous le soulignions pour le règlement immédiat, seules les espèces offrent la concomitance parfaite entre la livraison et le paiement. Inversement, comme nous le soulignions pour un processus d’achat en magasin, le paiement par carte permet dans l’esprit de l’acheteur de repousser après la livraison son paiement, alors que pour le marchand il reste simultané. Il en est de même pour un paiement avant livraison, les mécanismes de répudiation offerts par les cartes, offrent ici aussi des assurances bien supérieures aux autres instruments comme les chèques, les espèces ou les virements

iv Le suivi dans le temps de multiples transactions

Comme nous l’indiquions précédemment, une transaction de paiement peut s’inscrire dans une suite d’échanges entre le payeur et le payé qui s’inscrit dans la durée. Un achat dans un supermarché où un client se rend chaque semaine entre à l’évidence dans ce cas de figure. Des virements permanents

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2011 Financial Breakthroughs - Ver-2011-09-05 - Document sous licence CC-BY-NC-ND Page 20 sont également un exemple où les paiements s’inscrivent dans la répétition et sont associés à une relation qui porte sur une durée allant bien au-delà d’une simple transaction.

De ce point de vue, les cartes ont su exploiter cette dimension. En créant des cartes affinitaires, elles ont permis au payeur et au payé de suivre leurs opérations réciproques et de permettre des

transferts (de points fidélités, de réduction,..) complètement intégrés avec le processus de paiement.

Les cartes ont même permis d’entretenir une relation avec des agents non directement impliqués dans une transaction, comme c’est le cas des cartes accumulant des miles pour un certain nombre d’achats particuliers.

Il faut néanmoins noter que ces programmes sont généralement en relation un à un entre le

possesseur de cartes et un certain nombre d’établissements. Les cartes n’offrent pas aujourd’hui une plateforme sur laquelle de nombreux programmes de fidélité pourraient venir s’opérer à la demande du possesseur de la carte.

v Synthèse

Le tableau ci-dessous permet de reprendre brièvement l’intérêt que peut représenter chaque instrument pour répondre aux besoins, éventuels, que l’on peut voir présents dans un échange pris au-delà la simple étape de la transaction de paiement elle-même.

Espèces Chèques Cartes Virement

Anonymat Seul instrument Balance

payeur-payé

Favorable payé Médiation

offerte

Favorable au payé

Temporalité Concomitant Avant, chèque en garantie

Report du règlement pour le payeur

Avant livraison

Suivi de la relation

Impossible Externe à

l’instrument

Programmes affinitaires

Externe à l’instrument Tableau 3 : caractéristiques des instruments de paiement suivant les dimensions d’usage

4 Les différents types de transactions

Nous avons vu que les transactions de paiement s’inscrivaient éventuellement dans une relation plus globale. De par leur implémentation des dimensions techniques de la transaction de paiement elle- même, les divers instruments permettent, ou non de satisfaire ces besoins plus vastes. D’autre part, de par l’équation économique sur laquelle chaque instrument repose (qui paye les frais de

traitement, combien, qui porte le risque,…), ces instruments semblent naturels ou non à utiliser (e.g.

paiement des frais par le marchand et non le payeur) dans chaque contexte.

De par la multiplicité de tous ces éléments, les cas d’usage possibles sont très nombreux. Nous allons essayer de regrouper ces cas d’usage dans des catégories un peu plus génériques pour pouvoir apprécier les grands domaines d’utilisation qu’adresse chaque type d’instrument.

i Les dimensions définissant les types de transactions

Nous pouvons ainsi distinguer les trois grandes dimensions suivantes pour catégoriser les différents types de transaction :

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