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A propos de la position phylétique du <i>Pithecanthropus erectus</i>: peut-il être considéré comme un Gibbon géant ?

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A propos de la position phylétique du Pithecanthropus erectus : peut-il être considéré comme un Gibbon géant ?

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. A propos de la position phylétique du Pithecanthropus erectus : peut-il être considéré comme un Gibbon géant ? Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève , 1943, vol. 60, no. 1, p. 32-36

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:110904

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1 / 1

(2)

1943

COMPTB RENDU DES SÉANCES

DE LA

ET

SOCIBTE DB PHYSIQUN

D'HtrSTOIRB ITATURELLE

DE GENËVE

EXTRAIT

Eugène PITTARI)

A

propos

ile la

positlon phylétique

du

< Pithe- eanthropus erectus

n.

Peut-il

' être

oonsliléré

oomme

un

Gibbon géant ?

IMPRIMERIE

ALBERT

KUNDIG

10, Rue du Vieux-Collège, 10

GENÈVE

(3)

i

Extrait du Compte Rendu des séances de la Sociétë d,e phgsique et d"histoire naturclle d,e Genèçe.

Vo]. 60. No l. Janvier-Mars 1943.

Eugène Pittaril.

- A

propos de

la

position phyletique dw

Pithecanthropus ereotu$.

Peut-il être

consid,éré con'trne un Gibbon géant ?

On se rappelle

la

sensationnelle découverte des restes du Pitlr,ecanthropus erectas,

à

Java, par

le Dr

Eugène Dubois, et les interprétations passionnées

dont ils furent I'objet

dans toutes les parties du monde.

Pour les uns

-

Dubois en tête

-

le Pithécanthrope ébait la foime intermédiaire que I'on supposait devoir exister entre les

(4)

Singes anthropoides

et I'Homme; pour

d'autres

le

Pithé-

canl,hrope était de nature simienne; pour quelques-uns, c'était

un

Homme.

Le

singe près

duquel on

rapprochait

le

Pithécanthrope ébaib le Gibbon.

Dubois avait

dit:

en doublant le crâne du Gibbon on aurait

le

PiLhécanbhrope.

Le

grand paléontologiste français Maroellin Boule

a

écrit, dans Zes Hommes fossiles, cette phrase: <Pourquoi

ne

pas

supposer que le Pithécanthrope représente une forme amplifiée, géante, de singe, se rattachant d'une manière plus ou moins étroite au groupe des Gibbons ?

r. Et il

rappelait, à l'appui de cette supposition, I'existence de quelques formes géantes comme Megatherium, Glyptodon, Trogontheriun.

Et

plus

loin:

<

Il

est

donc permis de penser que le Pithécanthrope, découvert dans la provincc zoologiquc mômc des Gibbons, soit plutôt d'un genre

voisin se ratiachant au même groupe. Cette forme aurait été supérieure

à

ses congénères, non seulement par lg. taille, mais aussi par d'autres traits morphologiques et notamment par la capacité cérébrale

-

caractère de

tout

premier

ordre.-

par lequel le Pithécanthrope se rapproche vraiment des Hominiens >.

Et il ajoutait:

< Le Pithécanthrope n'appartiendrait donc pas

à

la

lignée ancestrale du genre Homo. Les caractères plus ou moins < humains r de sa calotte cranienne et même de son fémur ne seraient que des caractères de convergenee et non de {ilia- tion r,.

Dans sa dernière æuvre importante: Les fossiles 1, écrite avec Piveteau,

il

revenait sur ce point: < Pour la plupart des paléon- tologistes ce sont (il s'agit alors du Pithécanthrope et du Sinan- thrope) des Préhominiens, c'est-à-dire des formes faisant le passage des Singes anthropomorphes

à

I'Homme, mais plus près de celui-ci. D'autres les croient plus voisins des Simiens et veulent les laisser avec ces derniers r.

Et

vers la fin du chapitre nous lisons encore: < On peut tout aussi

bien

admettre que

le

rameau

évolutif

auquel appar- tiennent les célèbres fossiles de Java et de Chine, est di{Térent

1 Bour,n et Prvrrn,l.u, Les lossiles. Paris, 1935.

(5)

34 sÉaNCE

ou 4

M-q"ns {943

du rameau humain.

Il

est

tout

aussi logique de supposer que Pithécanthrope et Sinanthrope représentent une forme géante de Singe, supérieure à ses congénères, non seulement par divers caractères morphologiques mais encore

par la

capacité céré- brale >.

Boule, toutefois, au

fur et

à mesure que les découvertes et les interprétations se succédaient,

a

modifié son qpinion. En {937, dans un mémoire consacré au Sinanthrope 1 (ce sont les pages préparées pour la troisième édition d.es Hommes fossiles),

il

n'envisage plus la possibilité d'invoquér, pour représenter le possesseur

du

crâne découvert

à Trinil, un

Gibbon géant. Jl

pense que, avec le Pithécanthrope et le Sinanthrope, nous avons a{Iaire à des formes qui < s'intercalent dans la série des Primates supérieurs entre les grands Singes anthropomorphes

et

les Hominiens

r. Il

ajoute: < Je crois

qu'il

est permis aujourd'hui d'aller plus

loin et

de préférer I'hypothèse de relations géné-

tiques directes à celles des ressemblances par convergence que

j'ai

cru devoir présenter autrefois >.

Mais

il

est sans doute des naturalistes

qui

peuvent croire encore à

la

possibilité que

le

Pithéoanthrope soit

un

Gibbon géant.

Il

faut montrer

la

di{ficulté d'accepber une telle interpréta-

tion.

Quels sont les éléments

à

utiliser pour étudier

le

pro- blème ? Ce sont:

la taille, c'est-à-clire la valeur du développement général des

jndividus en cause;

la capacité cranienne du Gibbon;

les rapports existants

-

chez le Gibbon

et

chez I'Homme

--

du développement cérébral en fonction du développement général du corps;

la

capacité cranienne du Pithécanthrr:pe.

Taille et poids encéphalique du Gibbon

et

de I'Homme:

Fiiamang I{omme

Taille Poids encéphalique

0m80 l30g

delm50à1m60

12769

detm70à1m80

73799 1 Rorir,R, T,e Sinanthlope. liAnthropol,ogi,c. Pat'is, 1977

(6)

1943

On a

calculé

que,

chez l'Homme,

une

augmentation de stature de 20 cm conduit

-

naturellemetrt

il

s'agit de moyennes

-

à une augmentation de poids encéphalique de 103 g.

Le

Pithécanthrope possède une capacité cranienne de 900

à 1000 cc, ce qui équivaut à un poids encéphalique de 783 ou

de 870

g.

Si

I'on

accepte

la

capacité indiquée

par

Kappers,

de

1030 cc,

le

poids encéphalique

du

Pithecanthropus serait 896 g.

En considérant le Siamang coftime s'il était un homme, notts trouvons, au

fur

et à mesure d'une augmentation supposée de

la

tailler

Taille Poids encéphalique

0m80

1309

1m00 130gf103:233g

1m20 2339f103:3369

e1, ainsi de suite, pour atteindre le poids encéphalique de 870 g (ou de 896 g).

le poids encéphalique serait de 748 q

)) )) )) ) >

851 g

) ) ) )) r

g54g

Le Gibbon supposé devrait avoir une taille d'envirorr 2 m 30,

ce

qui paraît

déjà bien

diflicile à

admettre. Mais

le

calcul ci-dessus est

fait

sur

la

base de

la

céphalisation humaine. Or, chez les Anthropoides, le rapport du poids encéphalique à la taille n'est pas de la même valeur que chez l'Homme.

Il

est plus faible. Chez ce dernier, le degré de céphalisation est de 4,146;

chez le Gibbon

il

est de

Il73 fu

poids du corps, chez l'Orang de 1/183. En utilisant ces nouvelles données, la taille de I'hypo-

thétique

Gibbon dépasserait donc

de

beaucoup

les

2 m 30 calculés ci-dessus.

Ainsi,

il

paraît diflicile, en n'envisageant que ce côté de la question, d'admettre I'hypothèse selon laquelle

le

Pithecan-

thropus erectus pourrait être considéré comme un Gibbon géant.

A moins d'imaginer une extraordinaire mutation cérébrale (que nous pouvons néanmoins envisager) 1.

1

A

la suite de cette communication, M. Ie professeur Rossier a

fait remarquer qu'à l'aide de l'analyse mathématique on arriverait

À

2m00

A

2m20

42m40

(7)

36 sÉÀNcE

lu 4

ruens 1943

Il

semble plus vraisemblable d'admettre que

le

Pithécaa-

thrope

-

sf, svsç

lui

le Sinanthrope

-

sont des Hommes d'un type spécial

-

mais des IIommes.

-

TJ niocrs i.t é d.e. Gen ùte.

Lab or ato ir e d,' Anthr o p olo g ie.

à ul résultal, qui lenfolcelail, encot'e les conclusious

en aggravant

la

clifférence Llomrne-Gibbon au dernier.

exposées ci-clessus,

détriment cle ce

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