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Submitted on 1 Jan 1912
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A propos d’un travail de O. M. Corbino intitulé - “ Sur l’observation spectroscopique de la lumière dont
l’intensité varie périodiquement ”
A. Cotton
To cite this version:
A. Cotton. A propos d’un travail de O. M. Corbino intitulé - “ Sur l’observation spectroscopique de
la lumière dont l’intensité varie périodiquement ”. Radium (Paris), 1912, 9 (1), pp.20-21. �10.1051/ra-
dium:019120090102000�. �jpa-00242521�
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A propos d’un travail de O. M. Corbino intitulé :
« Sur l’observation spectroscopique de la lumière
dont l’intensité varie périodiquement »
Par A. COTTON
[École Normale Supérieure.
-Laboratoire de Physique.]
Dans le numéro de novembre dernier du Radium
[8 (1911) 405] j’ai publié une note sur la question
suivante : Comment pourrait-on constater qu’un
faisceau de lumière, primitivement monochroma-
tique, donne plusieurs raies au spectroscope lorsqu’on
fait varier très rapidement l’intensité suivant une loi
périodique? Je viens d’apprendre que M. le professeur
Corbino avait déjà, sans que je l’aie su, publié des
remarques analogues en 19051. Je voudrais donc
signaler aux lecteurs de ce journal ce mémoire anté-
rieur, que ,je regrette de n’avoir pu citer, et ajouter quelques indications complémentaires.
Dans ce travail, 31. Corbino s’occupe d’abord d’une question dont je ne me suis pas occupé moi-mèmc :
l’étude du cas oit le spectroscope a un pouvoir sépa-
rateur trop faible pour qu’on puisse voir, séparées les
unes des autres, les diverses composantes spectrales qui correspondent aux termes de la série de Fourier représentant l’amplitude périodique. Je me bornerai
à indiquer que l’auteur prévoit dans ce cas des com- posantes spectrales oscillant avec une très grande rapidité dans la partie du champ spectral occupé par la raie modifiée. Mais M . Corbino s’était demandé
déjà, lui aussi, comment on pourrait pratiquement
réaliser des variations assez rapides de l’intensité du faisceau prin1Îtif, pour qu’on puisse espérer observer
ces composantes fixes et d’intensité constante que la théorie fait prévoir. Les solutions qu’il proposait sont précisément les deux dernières de celles que j’ai exa-
minées ici même2. L’une consiste dans l’emploi d’un
condensateur de Kcrr avec champ oscillant, l’autre
dans l’examen direct de la lumière émise par une étincelle oscillante.
C’est ce dernier procédé qui paraissait à M. Corbino
le plus simple à mettre en oeuvre. Si l’on pouvait
observer le spectre d’une étincelle oscillante corres-
pondant à des ondes électriques très courtes, de lon- gueur d’onde de l’ordre du centimètre, un réseau de Rowland suffirait pour rechercher le changement
1. 0. lI. CORBINO, Rendiconti Lincei, 14 (1 UUJ 552.
2. A propos des solutions
«n1écaniqucs
»j’ajouterai que Woou [Physical Optics (1905) 407J proptBsait de faire tourner
à 1000 tour, par seconde
undisque de mica argenté de 10 pouces de diametre (25,4
cmportant
sur sapériphérie
unrebeau
obtenue
entraçant des traits dirigés suivant les rayens à raison de 20000 traits
aupouec ’près de 800
au111illimètre;.
prévu. M. Corbino indiquait, à la fin de son travail, qu’il se proposait d’entreprendre des expériences dans
cette direction. Pour produire ces ondes courtes, on
se sert habituellement, à l’exemple de Righi, d’excita-
teurs dont les boules sont plongées dans un liquide (huile de vaseline). Tant qu’on peut étudier cette étin-
celle au miroir tournant, on constate qu’elle s’éteint
en effét périodiquement sur toute sa longueur. Au
contraire, les photographies de Battelli et Magri avaient
montré que, lorsque l’étincelle jaillit dans l’air, les
variations d’intensité apparaissent surtout au voisi-
nage des électrodes. M. Corbino se proposait donc
d’examiner la lumière émise par un oscillateur de
Righi.
Il a dû certainement rencontrer dans cette voie un
obstacle, qu’il prévoyait d’ailleurs. La lumière émise par une étincelle jaillissant dans un liquide est loin
de convenir à des recherches aussi délicates. Lorsque
des raies sont visibles
-et cela n’arrive pas toujours
-
elles sont toujours larges et diffuse, souvent ren- versées, déplacées aussi vers le rouge. Je crois que ces curieux changements
-ceux notamment que Wilsing
avait signalés
-s’expliquent par les variations de
pressions énormes et très rapides qui doivent sc pro- duire au sein de l’étincelle emprisonnée dans le liquide. Non seulement un changement de pression change la place des raies (Hunlphreys et Mohler), mais
l’effet Dëppler Fizeau intervient aussi et peut prendre
une grande importance : les remarques que je faisais
ici même2 sur les déplacements des raies produits
par les variations de l’épaisseur optique des mi-
lieux traversés sont certainement applicables dans
ce cas.
Ces causes parasites de variations des raies auraient
sans doute moins d’importance dans le cas d’un tube
à gaz raréfié, si un tel tube peut effectivement être illuminé périodiquement, avec un éclat suffisant, par des décharges oscillantes aussi courtes.
L’autre expérience, celle du condensateur de Kerr 1. Ce sont des étincelles condensées jaillissant dans l’eau,
entre électrodes d’aluminium, que l’on emploie aujourd’hui,
comme on
sait, pour obtenir
unspectre d’étincelle contiull,
cequi est très utile pour la partie ultraviolelte. Dans
uneThèse de Fribourg Suissej parue
en1910, Cieckoiiiski, qui
aperfec-
tionné la technique, s’est servi
avecavantage de cette méthode.
2. A. CoTTOa, Le Radium, 8 1911) 35.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019120090102000
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avec champ oscillant 1, supprime tout à fait ces diffi-
cultés tenant à la source de lumière elle-même. Elle
pourrait, en tout cas, fournir des résultats plus faciles
à interpréter2, et d’ailleurs me semble plus abordable aujourd’hui qu’à l’époque où M. Corbino publiait son
travail.
D’une part, en effet, les appareils interférentiels 1. Il est bon de remarquer qu’en faisant le calcul
corres-pondant à cette expérience,
onadmet implicitement que la lon- gueur du condensateur reste petite vis-à-vis de la longueur
d’onde des ondes électriques employées. L’écart entre les compo-
santes spectrales prévue,
nedépend pas d’ailleurs de cette lon- gueur, ni de la distance enlre les plateaux, ni du voltage :
cesvariables n’influent que
surl’intensité de la lumière rétablie.
2. tel
encorel’effet Dôppler-Fizeau auquel j’ai fait allusion plus
haut serait lui aussi à examiner : Les deux indices principaux
du liquide biréfringent varient
eneffet très rapidement
enfonc-
tion du temps. En admettant les résultats d’Acckerlein
surles retards absolus pour la iiitrobeiizine,
oncalcule 1°acilei»cnt l’effet qui
enrésulte : les raies (ou les franges), observées
auspectroscope oscilleraient entre des positions limites symétriques
par rapport, a la raie primitive et dont les écarts dépendraient
cette fois du condensateur et du champ employés.
actuels permettent d’aller
unpeu plus loin que les réseaux de Pioc land dans l’étude détaillée des raies
spectrales. D’autre part, on connait aujourd’hui des
substances pour lesquelles le phénomène de Kerr est
bien plus grand que pour le sulfure de carbone (près
de 100 fois. dans le cas de la nitrobenzine). Enfin on pourrait essayer l’artilice suivant pour augmenter l’effet optique prévu sans changer la fréquence du champ oscillant : le faisceau monochromatique a mo-
difier traverserait successivement plusieut3 condensa-
teurs de Kerr, chacun d’eux étant placé entre deux
nicols à l’extinction. On créerait a la fois dans ces
divers condensateurs des champs oscillants, avec des phases convenablement réglées (par la longueur des
fils de jonction). On voit sans peine qu’on pourrait
ainsi obtenir, à la sortie de l’appareil, un faisceau
dont l’intensité varierait plus rapidement qu’avec une
cuve unique placée entre deux nicols à l’extinction.
(1Ianuscrit reçu le 50 décembre 1911.]
L’âge de la Terre
Par T. H. LABY1
[Laboratoire de Physique, Victoria Collège.
-Wellington N. Z.]
La doctrine de l’unifornaité en géologie, établie par Hutton dans les mots « nous ne trouvons aucun
indice d’un commencement et aucune prévision d’une
fin » était admise par la plupart des géologistes jus- qu’à ce que lord Kelvin surprit les disciples de cette
école en 1868 en assumant une limite bien définie à
l’âge possible de la Terre.
Lord Kelvin supposa que dans les temps reculés la
Terre était liquide, et qu’elle se refroidit uniformé- ment tout d’une masse jusqu’à ce que la croûte fut solidifiée. L’intérieur de la Terre était alors à une tem-
pérature définie (que nous pouvons aujourd’hui gros- sièrement estimer d’après la température de fusion
des roches de l’écorce), tandis que la surface avait à peu
près la même tempéralure que maintenant. La loi de refroidissement est déterminée par la conductibilité
thermique de la croûte, c’est-à-dire par le taux
auquel la chaleur intérieure peut s’échapper.
Il devient possible de calculer quel devait ètre le gradient de température
auvoisinage de la surface à
une époque antérieure quelconque ou inversement, si
nous