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A propos d’une radiation infrarouge très intense dans la
lumière du ciel nocturne
R. Herman, L. Herman, J. Gauzit
To cite this version:
A PROPOS D’UNE RADIATION INFRAROUGE
TRÈS
INTENSEDANS LA
LUMIÈRE
DU CIEL NOCTURNEPar Mme R. HERMAN, L. HERMAN et J. GAUZIT.
Sommaire. 2014 Les auteurs rappellent
qu’ils ont été les premiers à observer, dans le ciel nocturne,
la radiation 1,04 03BC ; ils discutent son identification et les conditions de son émission.
Nous venons d’avoir connaissance d’un article
paru dans The
Physical
Review,
vol.66,
octobre 19q
fi ,
page 225,
danslequel
J.Stebbins,
A. E. Whitfordet P.
Swings
annoncent la découverte d’une radia-tioninfrarouge
très intense dans la lumière du cielnocturne. Nous
rappelons
que nous avonsnous-mêmes
déjà publié
ce résultat enIgfi2,
dans les Cahiers dePhysique,
cahier12,
décembre1942,
page
46.
Noscollègues
ont certainementignoré
nostravaux et nos
publications,
comme nous avons,pendant
longtemps,
ignoré
les leurs.La radiation dont il
s’agit
a lalongueur
d’onde moyennez,o4
li..Stebbins,
Whitford etSwings
ontreconnu l’existence de cette radiation dans le ciel
nocturne par des mesures
photoélectriques;
devi-nant, pour des raisons
physiques, l’origine
molécu-laire de la radiation etsoupçonnant
son identité avecla bande
(o,o)
dupremier système positif,
ils ont évalué salongueur
d’onde eninterposant
devant la cellule des filtres dont la densité varierapidement
vers 10
ooo À ;
ils obtiennent ainsiOn est un peu
surpris
de voir estimer à une sifaible valeur l’erreur
probable
dans la déterminationde la
longueur
d’onde par une méthodequi
estgénéralement grossière.
En tout cas, le résultat neparaît
pascertain; sait-on,
enparticulier,
si l’onpeut
absolumentnégliger
l’influence de la forte bande que nous trouvons vers9700
et de la bande(0,1)
dupremier
système
positif,
vers 12 2001B,
que l’on doit s’attendre à trouver, dans le cielnocturne, avec une intensité à peu
près égale
à la moitié de celle de la bande(o,o) ?
Laquestion
mérite d’êtreposée puisque,
d’unepart,
comme nousl’avons
déjà remarqué,
les bandes 9700 Â
et 10400
~Bont
fourni,
probablement,
dans les observations deGrandmontagne
(1)
une contributionappréciable
pour l’intensité durayonnement infrarouge
du cielnocturne mesurée au moyen d’une cellule
photo-électrique
dont la sensibilité diminuaitrapidement
vers
gooo -~
etpuisque,
d’autrepart,
nous avonsnous-mêmes obtenu une
impression
sur notre (1) R. GRANDMONTAGNE, Paris, 1941.spectre
bien au delà du seuil normal de sensibilitédes
plaques
utilisées.Rappelons,
eneffet,
que nous avons,quant
ànous, étudié le
rayonnement
infrarouge
du cielnocturne tout
simplement
enprenant
unspectre
surplaque
infrarouge, malgré
l’inconvénientévident,
a
priori,
d’une très faible sensibilité desplaques
photographiques
dans cetterégion
et d’unedisper-sion médiocre des
spectrographes
àprismes.
A l’aided’un
spectrographe
à deuxprismes,
ouvert à-f ?
1,5nous avons obtenu un
spectre,
à l’Observatoire deLyon
(Saint-Genis-Laval),
au cours d’une posede 10 h faite à la fin du mois de février 1 en
visant à au-dessus de l’horizon Ouest. Nous avons
employé
les seulesplaques
que nous avons pu nous~
Fit. 1.
procurer en c’est-à-dire des
plaques
infra-rouges «
Agfa
800 » dont la sensibilité tend verszéro au delà de gooo À. Pour bien montrer la
réalité de
l’impression photographique
au delàde gooo
À,
nousreproduisons
ici unenregistrement
aumicrophotomètre
duspectre
obtenu;
deuxbandes
apparaissent
encore vers 9 700 gl et versIo
400
3k ;
leurimportance
surl’enregistrement exige
que ces ,deux bandes aient une très for1 e intensité
énergétique,
la bande I o4oo
gk étantvraisem-blablement
plus
forte que la bande 9700ri,
à causede la diminution
progressive
de la sensibilité au delàde 9 000 À.
Dans notre
premier
article,
nous avons donné183
Io 300 À comme
longueur
d’ondeapproximative
dela bande
qui
apparaît
à l’extrémitéinfrarouge
de notrespectre.
Mais lespectre
decomparaison
(fourni
par unelampe
à vapeur de mercure dutype
«
Westinghouse
»,qui
renferme un peud’argon)
ne s’étend pas au delà degi5o
A;
notre évaluation résultait del’extrapolation
d’une formule dedisper-sion. Nous avons maintenant constaté que cette
extrapolation
donne unelongueur
d’ondetrop
petite
et la valeur 10(oo
.1,
que nousadoptons,
est
beaucoup plus probable.
N’ayant
que des indicationsqualitatives
sur l’in-tensité de la radiationi o Qoo k,
nous avionsenvisagé
une double
origine
possible :
soit la bande(o,o)
dupre-mier
système positif
de la moléculed’azote,
soit ledoublet interdit 2P -2D
(I o 898-10 407
Á)
de l’atomeneutre d’azote NI.
Stebbins,
Whitford etSwings
estiment que l’intensité de la radiation atteintpeut-être
100 fois celle de la raie verteperma-nente 3 577 3x
du ciel nocturne. Cettegrande
inten-sité,
si elle est réellement due exclusivemenf à la radiation 10400
nepermet
guère
l’attributionà
NI,
car on devrait observer aussi une forteémis-sion du doublet
3 466
1k(2P -¢S),
pourlequel
laprobabilité
de transition est 50 foisplus petite
environ que pour le doubletinfrarouge;
or, si le doublet ultraviolet existe dans lerayonnement
duciel nocturne, il n’a pas une intensité suffisante pour se
distinguer
nettement des fortes bandes voisines.L’un de nous avait
déjà signalé
lesprincipaux
processus
pouvant
intervenir dans la formation des molécules à l’état B3Hg
(v’
=o)
et l’émission desbandes
correspondantes (2) :
Toutes ces réactions font intervenir des atomes
d’azote et confirment les idées récemment
exposées
par l’un de nous(3)
qui
a montré que l’azote doit se trouver essentiellement à l’étatatomique
dansl’atmo-sphère supérieure.
Stebbins,
Whitford etSwings proposent
leméca-nisme
(b),
et semblent admettre que l’excitation nepeut
seproduire
que par des chocstriples,
danslesquels l’énergie
de recombinaison de deux atomes est cédée à une autre moléculeprésente.
Nousrappelons
que des chocs doublespeuvent
donner des recombinaisons[mécanisme (a)],
pourvuqu’ils
soient
accompagnés
d’une émission lumineuse.Malgré
la faibleproportion
des chocs doublescaces,
l’importance
de ces dernierspourrait
devenirprépondérante
auxgrandes
altitudes.(2) Mme R. L. HERMAN, C. R. Acad. Sc., vol. 211, ig4o, p. 7~3.
(3) J. GAUZIT, Cahiers de Physique, n- 9, 1942, p. fi7.
Manuscrit reçu le 23 juin 1945.
REMARQUES
SUR LE SPECTRE VISIBLE DE LAMOLÉCULE
D’AZOTEPar Mme RENÉE HERMAN.
Un nouveau
système
de bandes de la molécule d’azote a été décrit par A. G.Gaydon [i].
Leslon-gueurs d’onde mesurées avec
précision
sont, enréalité,
celles des bandes deGoldstein-Kaplan,
comme on
peut
le constaterd’après
le Tableau I. Dans le mêmearticle,
A. G.Gaydon
signale
uneautre bande dont les trois têtes mesurées sont à 5333,5
B, 532;,3 À,
53~0 À etqui n’appartient
pas au
système
précédent.
Dans unepublication
postérieure
[3],
ilindique
à nouveau cettebande,
mais avec un
plus grand
nombre de têtes{~326,g ~,
TABLEAU 1.
5320,’;
~., 5316,7 A, J3I2,g ~, 53og,5 À,
la dernièreétant la