L'horlogerie suisse, industrie d'art

Trente-cinquième Année.

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n° 60.

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SUISSE

ORGHNE DE LR ÇHRMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHHMBRE5 DE COMMERCE, DE5 BUREHUJC DE CONTROLE, DE5 ASSOCIATIONS PATRONALES ET DE L'INFORMATION HORLOQÈRE SUISSE

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L'horlogerie suisse, industrie d'art

En complément des quelques réllexions dont nous avons fait suivre l'article de notre cor- respondant genevois, sur la Foire d'horlogerie de bijouterie et industries annexes, de Genève, nous reproduisons quelques exlraits du très intéressant travail, publié par M. Alficd Cba- pnis, dans Y Exportateur suisse, de juin der- nier.

Après avoir montré comment l'horlogerie, sortie de la période du tâtonnement et d'empi- risme, est devenue avec le temps une véritable science, l'auteur tient à constater q u e les sa- vants chefs de notre horlogerie, ont souvent trop perdu de vue un autre principe qui l'a- vait fait naître et qu'il l'a vérifiée, c'est qu'elle est non seulement u n e industrie de science, mais aussi u n e industrie d'art.

« Elle le fut essentiellement, an début, dit M. Chapuis, à u n e époque dans laquelle tout objet, usuel même, se prêtait à la décoration et où montres et horloges, meubles de luxe encore, offraient à cet égard prétexte aux plus belles combinaisons, à la plus riche fantaisie.

«Les plus anciennes horloges monumentales, sont toujours harmonieusement construites, d'un dessin parfait dans sa sobriété et le moin- dre détail, pignon on écrou, y est joliment façonné. L'horloge d'appartement et. la montre comportent, cela se conçoit, une richesse beau- coup plus grande et les premiers artisans fu- rent souvent en même temps des artistes, bien que la plupart d'entre eux eussent eu recours déjà à des spécialistes : orfèvres et graveurs sur mêlai.

« Il y a dans l'étude des montres de poche signées par les premiers horlogers blénois, par exemple, et dans l'admirable série des petites horloges Renaissance, une richesse de docu- mentation artistique, telle que peu d'industries d'art sont susceptibles d'en présenter de pa- reille. Plus tard, avec l'application des émaux, et de la joaillerie à l'ornementation de la mon- tre, des bronzes, de la marqueterie ou de la peinture, sous vernis Marlin à celle de la pen- dule, le domaine s'agrandit démesurément et il n'est pas exagéré de prétendre que les ob- jets d'horlogerie dans leur ensemble présentent à la critique d'art un champ illimité d'ensei- gnements.

<< Genève, par exemple, n'a cessé d'être un centre d'industries d'art de tout premier ordre, subissant fortement certaines influences sui- vant les époques, mais imposant aussi parfois sa manière aux autres centres horlogers : Blois, Paris ou L o n d r e s . P e n d a n t longtemps, comme aux plus beaux moments de la Renaissance, l'art et l'industrie se pénétrèrent et cette der- nière fit à son tour naître de grands peintres, qui avaient débuté dans les petits ateliers des

« cabinotiers » de Saint-Gervais.

« L'histoire de la pendulerie dans le pays de Neuchàtel et dans les contrées immédiate-

ment voisines, nous montre aussi le dévelop- pement, sous l'inspiration française ou même anglaise, d'une de nos plus belles activité d'art.

L'on retrouvera, dans les formes successive- ment adoptées, celles que créèrent les grandes époques françaises de Louis XIII à l'Empire, mais interprétées par des moyens plus simples.

« Les ateliers d'art occupés à la pendulerie furent pendant u n e quarantaine d'années très prospères et travaillèrent même dans une me- sure relativement large pour l'exportation.

« L'époque de l'Empire fut encore très bril- lante à Genève et produisit aussi aux Monta- gnes des œuvres belles dans leur simplicité, mais dans les décades suivantes, aux progrès de la technique, ne correspondirent plus ceux de la forme, malgré le réel talent de beaucoup de maîtres. L'horlogerie ne cessa pas un ins- tant d'être une industrie d'art, mais elle le fut à un moindre degré et c'est de ce mal q u e suc- comba momentanément une de ses plus fruc- tueuses branches : la pendulerie.

« Puis, s'affirmèrent, par intermittences, de nouvelles forces.

« Toutes les périodes, d u reste, ont créé de belles œuvres, où se fait sentir cependant le goût plus ou moins heureux de l'ambiance.

Celle où nous vivons, n'est pas la moins re- marquable ; pourtant, on doit constater, ainsi que nous le disions pour commencer, q u e si sa technique est parfaite, elle ne réalise pas toujours dans le domaine esthétique, ce q u e d'autres époques des siècles précédents ont pu créer avec des m o y e n s beaucoup plus res- treints. Bien des fabricants ne considèrent plus la montre q u e comme un objet industriel.

Ils vont droit devant eux, p e u soucieux des enseignements du passé et encore moins de la collaboration des artistes, qui eux aussi se sont trop longtemps tenus à l'écart ou, voulant faire à toute force de l'art pour l'art, ont pro- posé des modèles inexécutables et surtout in- vendables. L ' o n a dit, en effet, q u e notre hor- logerie doit travailler suivant le goût de sa clientèle et q u e l'industriel qui voudrait, impo- ser le sien serait certain de se ruiner. Cela ne signifie point cependant qu'on ne puisse pas, à condition de le faire avec prudence, réagir contre le mauvais goût manifeste. Plusieurs l'ont tenté et y sont parvenus.

« Il était temps de revenir à u n e conception plus logique et depuis plusieurs années un mouvement très heureux s'est fait sentir. Des hommes de b o n n e volonté se sont groupés pour étudier ces questions et nos écoles d'art appliqué ont môme tenté d'en résoudre quel- ques-unes. D'autre part, de grandes manufac- tures ont maintenant à leur tète des artistes de valeur qui ont su, môme dans le domaine de l'horlogerie courante, créer des types par- faitement adaptés aux besoins de notre époque et d'un bon goût indiscutable. »

Espérons, avec M. Chapuis, que cet exemple se généralisera et q u e dans les deux époques, celle du passé et celle d u présent, on pourra

voir non seulement u n e manifestation d u tra- vail et de vitalité, mais aussi une splendide manifestation d'art.

Informations

Finances de chancellerie pour permis d'exportation.

(Instruction du 24 juillet 1920).

I 1, Aux termes d'une décision du Département fédéral de l'Economie publique, la finance de chan- cellerie, perçue par le Service de l'exportation de ce département pour les permis d'exportation, est fixée, à partir du 1er août 1920, à 2%„ du prix de facture de la marchandise, à fr. 1.— au minimum et à fr. 100.— au maximum par permis. Lorsqu'un seul et même permis est valable pour plusieurs wagons, la finance de 2%o doit être acquittée pour chaque wagon. Elle ne peut cependant excéder 100 francs par wagon de 10 tonnes.

2. En cas de modification d'un permis délivré, il est perçu une finance unique de fr. 2.— par permis, à moins qu'il ne s'agisse d'une prolongation de la durée de validité.

3. Lorsque la durée de validité d'un permis est prolongée, la finance est perçue à nouveau, mais elle n'est que de la moitié des taxes ci-dessus. Une pronlogation n'est accordée qu'une seule fois. Elle ne peut l'être que si le permis d'exportation est présenté avant l'expiration de la durée de validité.

4. La finance de chancellerie n'est pas rembour- sée quand le permis n'a pas été utilisé.

Bulgarie. — Surtaxes douanières.

Dès le 1^er juillet et jusqu'au 1" octobre prochain, la surtaxe douanière à été fixée à 700°/» lors du paiement des droits en papier-monnaie bulgare.

Cuba. — Droits d'entrée.

L'importation à Cuba, d'ouvrages en or, argent et platine est soumise à une majoration de 2 5 % ad valorem des droits de douane.

Les anciens droits pour la bijouterie étaient de dollars 9.37 '/a et pour les autres ouvrages en or, argent et platine, de dollars 3,50 par hectogramme.

Les montres ne sont pas frappées par cette ma- joration.

Danzig. — Importation et exportation.

L'importation à Danzig de toutes les marchan- dises de provenance autre qu'allemande et polo- naise est soumise aux droits d'entrée du tarif alle- mand. Une licence d'importation ou d'exportation de la Chambre de Commerce doit être jointe à chaque envoi.

Hollande. — Envois postaux.

L'administration des douanes hollandaises re- foule, depuis quelque temps, les envois de toute nature à destination des Pays-Bas, dont les don- nées dans les colonnes 3 (poMs net), 5 (poids brut) et 0 (valeur) des déclarations pour la douane ne sont pas détaillées exactement pour chaque catégorie de marchandises.

Pérou. — Droits d'entrée.

Une nouvelle loi a été votée récemment, pré- voyant une majoration de 10 % des droits de douanes pour toutes les marchandises.

Chronique des Associations patronales

Syndicat d'importation de l'horlogerie suisse en liquidation.

Les liquidateurs du S. I. H. uous remettent, pour publication, les comptes de liquidation, véri-

534 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE fiés le 21 juin 1920, par MM. Alfred Perrenoud et

Achille Dreyfuss, qui les ont reconnus conformes aux écritures et en donnent décharge à la gérance.

Toutes les parts ayant été remboursés et tous les frais payés, le Comité de liquidation disposait d'un solde de iy.oio fr. 5o, qui a été réparti conformément aux décisions prises en assemblée générale du 22 septembre 1919, comme suit :

1. A Bienne, pour œuvres de bienfaisance:

Hôpital Wildermeth,

pour enfants, fr. 500.—

A la Maison Blanche, » 500.—

A la Crèche, » 10.50 fr. 1.010.50 2. A l'Union suisse

du Commerce et de

l'Industrie, Zurich, » 2.000.—

3. A la Chambre suisse de l'horlogerie, à La Chaux-de-Fonds,

en espèces, » 12,538.—

Part à l'Union ma-

ritime, » 1.462.— » 14.000—

Total : fr. 17.010.50 Bienne, le 20 juillet 1920.

Syndicat d'importation de l'horlogerie suisse en liquidation.

Les liquidateurs, Baptiste SAVOYE, Adrien BRANDT,

Bernard BRÉGUET.

Chronique financière et fiscale

La balance des oomptes de la Suisse.

Le bulletin n° 3 de juillet écoulé de l'Union des Banques suisses contient des renseignements intéressants sur la balance des comptes de la Suisse avant et pendant la guerre.

Après avoir fait observer que jusqu'en 1914, cette balance s'équilibrait assez bien, l'auteur du travail envisage que la guerre a transformé à tel point les conditions de la vie des peuples qu'un nouvel examen ne peut manquer d'être très ins- tructif.

Avant la guerre, la balance se présentait comme suit:

E x c é d a n t a n n u e l Actif Passif (Créances) (Dettes) e n m i l l i o n s d e f r.

1. Exportations et importations 527-560 2. Tourisme 265 300

transit 25- 40 3. Produits des entreprises suis-

ses à l'étranger 160-200 Produits des assurances 14,4

Intérêts des capitaux placés à

l'étranger 76-150 4. Paiement des salaires à des

ouvriers étrangers 20 Les différents postes ci-dessus ont reçu de nota-

bles modifications depuis lors.

Importations et exportations. — L'importation de nombreuses catégories de marchandises a beau- coup diminué, néanmoins ce compte a subi pour chacune des années 19161917 et 1918, une majora- tion d'environ un demi milliard, comparativement à 1913. La cause en est due essentiellement à la hausse générale des prix.

L'exportation de son côté, a progressée dans une forte proportion, de telle sorte que tout compte fait, nos exportations totales de 1915 jusqu'au mi- lieu de 1918, s'équilibrent assez bien, ainsi que cela peut être constaté par le tableau suivant :

Statistique générale du commerce de la Suisse (en milliers de francs)

M * Total des Différence

i_-.^.xi„-„ c . „ x , i ; . . . en faveur des en faveur des

Importations Exportations importations exportations 1913 1919,3 1376,4 542,9 — 1914 1478,4 1186,9 291,5 — 1915 1680,0 1670,1 9,9 — 1916 2378,5 2447,7 — 69,2 1917 2405,1 - 2322,9 82,2 — 1918 2401,5 1963,2 438,3 — 1919 3533,4 3298,09 235,3 —

Le ralentissement en 1918, de la marche des exportations est dû à la guerre sous-marine et à la restriction mise par plusieurs pays à l'importa- tion des objets de luxe ; l'amélioration constatée en 1919 est due au fait que les exportations ont repris dans les Empires centraux touchés jus- qu'alors par le blocus.

Pour le 1er trimestre de 1920, la différence en plus sur 1919 est de 184 millions, mais il y a lieu de s'attendre a un ralentissement dû à la reprise des exploitations dans les pays belligérants, au

cours déprécié du change et à de nouvelles res- trictions d'importation prises par différents pays.

Métaux précieux. — Après les marchandises, le tarif des métaux précieux occupe une place im- portante, dans la balance de nos compte. Dès le début de la guerre, l'exportation d'or et d'argent monnayé ou en barres a cessé à peu près complè- tement.

Par contre, les importations de monnaies d'or ont passé de 15,8 millions de francs en 1915, à 117,8 millions en 1916, pour redescendre à 39 mil- lions en 1919. L'importation d'argent monnayé, qui avait atteint 27,8 millions en 1915, est tombée à 1,5 million en 1918; 1919, elle est remontée à 12,1 millions.

Importation des métaux précieux en Suisse (en milliers de francs)

non ouvré

41,988 902 695 902 4,079 18,275

Or

monnayé

16,487 15,862 117,840 35,100 80,478 39,092

Argent non ouvré monnayé

5,829 15,703 5,674 27,840 10,316 23,778 11,361 9 919

5,215 1.468 6,346 12,113

Année entière

1914 1915 1916 1917 1918 1919

Mouvement des titres. — Ces dernières années, le mouvement des titres entre la Suisse et l'étran- ger a pris une empleur inaccoutumée. Des titres suisses se trouvant en mains étrangères ont été rapatriés par quantités très importantes puisque celles-ci représentent des centaines de millions de francs ; les détenteurs de ses valeurs estimaient qu'ils avaient tout intérêt à les transformer en monnaie de leur pays, pour bénéficier de la situa- tion créée par le change.. D'un autre côté, des va- leurs élrangèies, — américaines notamment —, ont été réalisées par les porteurs suisses ; ici en- core, il s'agit de sommes assez élevées.

Avant 1914, le montant des capitaux étrangers se trouvant en mains suisses et portant intérêt pouvait être évalué de 47* à 4'/s milliards de francs, tandis que les valeurs suisses en mains étrangères devraient se chiffrer par 1 milliard et demi de francs environ. Il est probable que le pre- mier de ces deux postes s'est fortement accru par le cours de ces dernières années ; cependant, la portée réelle de cette augmentation de valeur no- minale se trouve bien atténuée par la dépréciation des changes et le cours bas des emprunts d'Etat.

Entreprises suisses à l'étranger. — Le produit des entreprises suisses à l'étranger était évalué couramment, avant 1914, entre 160 et 200 millions de francs par année. De ces entreprises, les unes se trouvant en zone de guerre ont été séquestrées ou bien leur exploitation a été transformée, et même suspendue ; les autres ont été mises au ser- vice de l'économie de guerre. Autant de circons- tances qui, de nouveau, ont modifiés les éléments de la balance des comptes.

Tourisme. — La crise a causé un préjudice ter- rible au tourisme, qui a été paralysé du jour au lendemain par la déclaration de guerre. Beaucoup d'étrangers qui se trouvaient chez nous au mois de juillet 1914ont dû rentrer précipita m ment chez eux;

dès ce moment, les voyages d'agréments en Suisse sont devenus difficiles sinon impossibles, étant données surtout la rareté des transports, la longue durée des trajets, les interminables formalités pour l'obtention des passeports et la sévérité du con- trôle à la frontière, dont la fermeture, par surcroit, pouvait être décrétée d'un jour à l'autre. Par con- tre, de nombreux ressortissants des pays belligé- rants sont venus chercher un refuge sur notre territoire, tandis que des hommes d'affaires étran- gers s'installaient dans nos principaux centres commerciaux et industriels. Pendant ce temps, nos lieux de villégiature étaient à peu près délaissés par leurs hôtes habituels ; c'est alors que com- mence pour notre industrie hôtelière la crise qui l'a si profondément affectée. En définitive, il est difficile de dire si oui ou non le déficit enregistré dans le mouvement du tourisme proprement dit a été compensé, dans la balance des comptes, par l'afflux d'étrangers dans nos grandes villes et le séjour des internés. Aujourd'hui, les touristes commencent à revenir ; mais il faudra sans doute un certain temps avant que leur nombre n'égale celui d'avant la guerre.

Transit et trafic de perfectionnement. — Parmi les diverses chapitres constituant la balance des comptes, celui relatif au transit des marchandises est l'un des plus aisément determinable. En 1910, ce transit nous a valu un poste actif d'environ 25 millions de francs, qui a encore augmenté dans les trois années qui suivirent, pour reculer dès après la déclaration de guerre et tomber très bas après le 20 mai 1915, date de l'entrée en lice de l'Italie. Actuellement, le transit tend à reprendre;

mais il s'écoulera sans doute une longue période avant qu'il ne redevienne ce qu'il était il y a quelques années.

Au transit se rattache le trafic frontière de per- fectionnement, qui bouclait pour la Suisse, jusqu'à ces dernières années, par un solde passif peu im- portant du reste, mais que les événements ont transformé pour un temps en un solde actif appré- ciable. Les hostilités, en amenant le blocus et en provoquant la raréfaction de la main-d'œuvre, paralysèrent en bonne partie ce genre de trafic chez nos voisins, en Suisse au contraire, il gagnait en importance par suite de commandes pour des buts de guerre. Aujourd'hui, les choses semblent vouloir reprendre leur ancienne tournure ; de franchement actif qu'il était ces dernières années, le trafic de perfectionnement tend à redevenir pour nous un poste passif.

Le transit direct à travers la Suisse est le sui- vant de 1913 à 1918:

Année Quintaux bruts Année Quintaux bruts 1913 15,293,348 1914 12,624,086 1915 10,688,154 1916 1,274,466 1917 1,593,343 1918 2,437,186 Banques. — Dans la balance des comptes, les banques occupent une place importante par le chiffre d'affaires en commission qu'elles traitent avec l'étranger. Avant 1914, ce poste bouclait déjà par un solde à notre actif; différents indices per- mettent de conclure qu'il doit s'être considérable- ment accru depuis. Pendant les années qui vien- nent de s'écouler, les fluctuations du crédit des pays belligérants ont mis en relief la fermeté et la sécurité de notre marché des capitaux, qui a été fort apprécié de ce fait.

Assurances. — A la fin de 1919, le contrôle du Conseil fédéral s'exerçait sur 112 sociétés d'assu- rances, dont 14 n'ont plus l'autorisation de con- clure de nouveaux contracts ; au début de 1920, 98 compagnies étaient donc admises à opérer en Suisse, soit 21 sociétés mutuelles et 77 sociétés par actions, ou au point de vue de la nationalité 33 so- ciétés suisses et 65 étrangères.

C'est dire que, par. suite de leur nombre, l'ac- tivité de ces entreprises n'est pas sans influence sur la balance des comptes. De 1907 à 1917, le bi- lan des primes, autrement dit la différence entre les primes des sociétés suisses encaissées à l'étran- ger et celles des sociétés étrangères encaissées en Suisse se présentent comme suit :

En 1913, les sociétés suisses ont participé pour 45,4 °/o à l'augmentation des nouvelles assurances- vie contractées dans notre pays ; la proportion a passé à 50,5% en 1914, 60,6 °/o en 1915, 71,8% en 1916 et 72,9% en 1917. En d'autres termes, le solde actif de ce chapitre continue à se développer len- tement en notre faveur, pour autant, bien entendu, que les sociétés suisses d'assurances réuissiront à maintenir leurs positions.

Le Bulletin termine son article par les conclu- sions suivantes :

•I. La guerre a eu pour conséquence d'arrêter à peu près complètement le tourisme, le transit des marchandises et le trafic de perfectionnement pas- sif. Aujourd'hui dans ces trois domaines, l'activité reprend progressivement.

2. Le montant des valeurs étrangères se trou- vant en mains suisses a augmenté, nominalement tout au moins, et de ce fait aussi, celui de nos intérêts créanciers. Mais il ne faut pas oublier que la chute des cours a diminué la valeur effective des titres étrangers.

3. Pendant la guerre, le solde passif résultant pour la Suisse de l'échange des marchandises avec les pays étrangers a considérablement diminué ; en 1916, la balance a même été en notre faveur. Il n'est guère possible d'espérer que cette situation se stabilisera.

4. Les opérations des banques (affaires en com- mission), et probablement aussi celles des sociétés d'assurances ont fait monter l'actif de la balance des comptes; mais ici encore, les perspectives d'avenir sont incertaines.

Chambres de commerce

Chaux-de-Fonds. — Chambre cantonale du commerce, de l'industrie et du t r a v a i l . Suivant sonrapport sur l'exercice 1919, la Cham- bre procéda à sa réorganisation dans le courant de 1919. Elle constitua deux commissions, l'une pa- tronale et l'autre ouvrière. La première fut divisée en section industrielle et en section commerciale, la deuxième en section horlogère et en section des autres métiers.

Les commissions sont représentées au sein du Bureau de la Chambre par leurs présidents, i Le Bureau se trouve ainsi composé d'un prési-

L A FÉDÉRATIOiN H U U L U U È R E SUISSE ⁵³⁵ dent, de deux vice-présidents, de deux présidents

de commission, de quatre présidents de sections, le secrétaire-général et l'inspecteur des apprentis- sages.

Une succursale de la Chambre fut en outre ins- tituée à Neuchâtel-Ville.

Le Bureau a eu six séances et les Commissions deux.

Les aflaires principales traitées furent la repré- sentation de la Suisse à l'étranger, la situation économique du canton, la réduction de la durée de travail, le projet de caisse de retraite-vieillesse et invalidité, la loi sur les fabriques.

Le nombre des certificats d'origine et de factures suisses et consulaires délivré, s'élève à 42.366.

Genève. — Chambre de commerce.

Dans son rapport sur l'exercice 1919, la Cham- bre signale l'entension donnée à cette institution, par l'accroissement de son personnel ; un juriste et un bibliothécaire-archiviste ont été nommés en vue de faire face aux multiples charges qui incom- bent au bureau.

Il a été délivré en 1919, 35.864 certificats d'ori- gine (20.567 en 1918.)

La Chambre se réunit régulièrement deux fois par mois et des séances extraordinaires fréquentes ont en outre lieu.

Elle a eu à s'occuper d'une façon toute spéciale de la question des zones qui, pour le moment, n'est pas encore liquidée.

Parmi les autres aflaires liquidées par la Cham- bre, nous pouvons citer :

Horaire. — Constitution d'une commission per- manente des horaires, composée de représentants du commerce et de l'industrie du canton de Ge- nève.

Impôt de guerre. — Intervention auprès des autorités fédérales, au sujet de la perception de cet impôt pour l'année 1920.

Assistance-chômage. — Intervention auprès des membres de la Chambre pour la création d'un fonds de solidarité et d'une Caisse privée gene- voise de chômage, groupant 264 entreprises.

Tarif douanier. — Douze commissions furent instituées pour examiner le texte des positions du tarif et le relèvement des taxes.

Représentation de la Suisse à l'étranger. — Etude d'un projet d'impôt spécial destiné à trou- ver les ressources nécessaires pour l'extension de la représentation de la Suisse à l'étranger.

Augmentation des taxes téléphoniques et taxes téléphoniques urgentes. — La Commission spé- ciale est intervenue auprès des autorités fédérales.

Police des étrangers. — Intervention à diffé- rentes reprises auprès du Département fédéral de justice et police, pour faire cesser certains erre-

ments de l'Office central.

Conditions de travail. — Campagne énergique contre la loi portant réglementation des condi- tions de travail.

Réduction des heures de travail pour les em- ployés de commerce. — A ce sujet, le rapport de la Chambre fait constater que les expériences faites jusqu'ici par l'application de la semaine de 48 heu- res démontrent d'une manière claire et probante que celle-ci n'est ni dans l'intérêt des ouvriers, dont beaucoup demandent le retour à l'ancien état de choses. Le Département fédéral de l'économie publique a dû accorder de nombreuses déroga- tions, au principe de la semaine de 48 heures.

Loi sur les transports. — L'avant-projet de re- vision de cette loi a été soumis à une Commission de douze membres.

Dans sa séance du 27 avril écoulé, M. le Dr

Georg a été confirmé par l'assemblée générale dans ses fonctions de président de la Chambre.

Chronique des métaux et diamants

Mines d'or.

Le prix du métal précieux, qui suit les fluctua- tions du change anglais en Amérique, s'est assez sensiblement relevé à la suite d'une nouvelle ten- sion de la livre sterling à New-York. A cet élément de hausse, qu'on peut craindre devoir être, mal- heureusement, passager, vient s'en ajouter une autre d'un caractère plus stable, et, partant, de nature à provoquer une reprise plus durable du compartiment minier, dit l'Information. Nous vou- lons parler de la réforme monétaire dans l'Afrique du Sud. Votée déjà la semaine passée, en seconde lecture par le Parlement du Cap, on peut espérer que cette réforme sera bientôt définitive et qu'elle exercera une iniluence salutaire sur les dépenses de production. Les banques anglaises ayant déjà considérablement abaissé leur taux d'escompte sur

Johannesburg, on calcule que les frais par tonne pourront être réduits d'environ 4 ou 5 shillings.

Production et prix de l'argent métal en 1919.

L'augmentation de la valeur du métal blanc a été un des signes caractéristiques de 1919. Toute- fois, il est difficile jusqu'à présent d'avoir des don- nées exactes sur la production des différents pays.

D'après le relevé du bureau de la Monnaie et du Bureau géologique, les chiffres de la production aux Etats-Unis font ressortir une diminution im- portante de tous les districts producteurs, princi- palement de l'Idaho et de l'Arizona. Pour le Ca- nada, la production n'est évaluée qu'à 13 millions 500.000 onces, soit près de 8 millions d'onces de moins qu'en 1918. Par ailleurs, les derniers avis reçus du Mexique indiquent qu'il y a eu également une légère diminution de la production argenti- fère. Ce sont là les seules données qu'on ait encore pour 1919.

A Londres, les fluctuations du prix de l'argent ont été considérables, le dernier cours ayant été 76 d. contre 48 7/16 d. au commencement de jan- vier 1919; le plus haut cours (16 décembre), fut de 76 1/8, le plus bas cours, 48 d., le cours moyen 57,06. En 1918, le prix moyen avait été 47 d. 52, soit 9 d. 54 plus bas ; pour les années précédentes, il s'était établi à 40 d. 85 en 1917, 31 d. 314 en 1916, 23 d. 5/1 en 1915, 25 d. 5/16 en 1914, 27 d.

9/16 en 1913, 28 d. 1/32 en 1912, 24 d. 19/32 en 1911, 24 d. 11/16 en 1910 et 23 d. 11/16 en 1909.

Les chiffres de la production mondiale d'argent s'établissent comme^suit :

Production mondiale d'argent.

5 années 1901-1905

» 1906-1910

» 1911-1915 Année 1915 . . .

» 1916 . . .

» 1917 . . .

» 1918 . . .

» 1919 éval. à

Totaux.

en onces

837.248.063 987.936.628 1.013.067.860

178.850.500 161.177.900 168.258.600 192.103.283 175.785.196

Valeur.

eu liv. st

90.908.653 108.989.652 109.554.366 17.605 597 21.029.686 28.639.016 38.036.450 41.792.930

Cl. 71 e, »• 86109. Si décembre 1919, G h. p. — Mécanisme de commande d'un organe moteur pour mouvements d'horlo- gerie. — A. Hâmmerly, fabricant, 2, Rue du Parc, La Chaux- de Fonds (Suisse). Mandataire: W.Kœlliker, Bienne.

Cl. 79 k, n* 86414. 21 décembre 1919, 6 h. p. — Tour à décolleter comportant un dispositif à percer. — Hermann Konrad, Moutier (Suisse). Mandataire: W. Kœlliker, Bienne.

R a d i a t i o n .

Cl. 71 f, n* 79674. Procédé de transformation de boites de mon- tres à lunette ronde en boites à lunette fantaisie. (Devenu ca- duc le 15 février 1920.)

L'argent-métal au Mexique.

La circulaire Samuel Montagu dit qu'on mande d'Allemagne que le Mexique prend des mesures pour regagner sa position de principal producteur d'argent. Toutes les mines, même celles considé- rées jusqu'ici comme non payantes, seront exploi- tées avec l'aide financière du gouvernement, afin de profiter des prix élevés actuels du métal. Le ministère du commerce a accordé des privilèges et garanties spéciales aux Compagnies argentifères privées pour faciliter la production.

Canada. — Interdiction d'exportation d'or.

L'exportation de l'or du Canada est interdite, sauf autorisation spéciale, jusqu'au 1er juillet 1921.

Brevets d'invention

Les numéros des brevets dont la publication a été ajournée et pour lesquels l'ajournement n'est pas encore expiré, sont marqués d'un *

E n r e g i s t r e m e n t s .

Cl. 71b, n'86408. 2 août 1919j 8 h. p. — Montre. — Illinois Watch Company, North Grand Avenue, 9 th to 11 th Streets, Springfield (Illinois, E.-U.d'Am.). Mandataire: E. Imer-Schnei- der, Genève. — «Priorité: E.-Ü.d'Ain., 21 mai 1918.»

COTES

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Eclats diamant pur fr. 25,25 à fr. 26,- le karat Boart » 26,25 » » 27,35 » Poudre de diamant bruteur . . » 2,50 » » 2,75 »

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Argent métal . . . Or

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90 Vs 110 — 265 l/4

36 Vs 41 — 56 .'/s 109/9 28 juillet

94 V*

92 *k 110 — 268 »/s

3 7 ' A 41'/4 56 V*

110/6 29 juillet

93'/4

93 Vs 115 — 270 '/4 36 Vs 42 »/4 56 — 30 juillet

92 Vs

Esoompte et change

Escompte Demande 94 Vs 116 — 273 V.

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6»/o

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— —

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91.65 91.40 11.40 3.20 14.625 2.50 20.—

200.—

125.—

205.—

260.—

31 —

45.25 22.147 6.05S 48.60 31.81 90.90 202 —

14.15 3.575 12.30 7.50 125.—

93.65 93.40 12.40 3.60 15.625 3.50 30.—

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1919 1920 1919 1920 1919 1920 1919 1920 1919 ' 9 2 0

1

?, 3 4

n

f, 7 8 9 10 M 191 13.

Bienne Ghx-de-Fds Delémont Fleurier Genève Granges Locle Neuchâtel Noirmont Porrentruy St-Imier Schaffhousef Tramelan

Total ~ Différence 1920

» 1919 170

_ 276

2

— 448

—

83

319 1

— 403 45

—

2.733 55.919 745 366 4.716 528 7.743 2.064 5.189

— 80.003

—

3.678 64.368 1.170 427 3.860 532 9.856 146 716 5.248

— 90.001*

9.998

—

28.495 2.196 12.396 12.013 33.394 42.392 6.606 3.980 41.144 19.838 25.904 1.597 34.532 264.487

—

—

10.989 2.823 9.310 3.497 11.691 25.986 6.483 3.914 9.290 3.260 10.270 724 6.007 104.244

— 160.243

31.228 58.285 13.141 12.379 38.386 42.920 14.349 3.980 43.210 19.838 31.093 1.597 34.532 344.938

—

—

14.667 67.274 10.480 3.924 15.870 26.518 16.340 4.060 10.009

3.260 15.518 724 6.007 194.648

— 150.290

223 943 438.309 66.309 84.310 250.022 259.553 109.786 30.529 273.179 137.334 192.393 15.388 220.803 2.301.858

—

126.426 464.366 54.568 38.052 172.821 213.341 116.142 44.065 90.478 38.450 129.283 7.565 91.335 1.586.892 714.966

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