• Aucun résultat trouvé

Contribution à l'étude du traitement des angiomes par l'électrolyse

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Contribution à l'étude du traitement des angiomes par l'électrolyse"

Copied!
69
0
0

Texte intégral

(1)

Thesis

Reference

Contribution à l'étude du traitement des angiomes par l'électrolyse

MIHAILOVITCH, Achille-R.

MIHAILOVITCH, Achille-R. Contribution à l'étude du traitement des angiomes par l'électrolyse . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1898

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27291

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27291

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

UNIVERSIT,É DE GENÈVE

JY-CAISON'" DES .ElN'"F AN'"TS JY-CALADES (Chemin Gour,r;as.)

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE

DU

TRAITEMENT DES ANGIOMES

PAR L'ÉLECTROLYSE

PAR

Achille-R. Mihaïlovitch

DISSERTATION INAUGURALE

présentée ù la Faculté de JIIIéclecine de l'Université rie Genèue )JOW' oùteni1· le r1mde lie /Joctew· en 111édecine.

~

GENl~:VE

IMPRIMERIE P. DUBOIS, QUAI DES MOULINS 1H~l~

(3)

j j j j j j j

j j

-j

j j j j j

j j j j j j j j j j j j j j j j

(4)

p

L:A MÉMOIRE VÉNÉRÉE DE MON fÈRE

p

M:A JIIÈRE ET :A TOUTE M:A

f

:A MILLE

fAIBLE TÉMOIGNAGE DE MA PR.OI"ONDE AFFECTIOn:

(5)

fo MON CHER MAITRE

_l\10NSIEUR LE DOCTEUR ~DOUARD _l\1ARTIN PriJiat-docent û l'Université de Genàc.

JfoMMAGE RESPECTUEUX D"ESTIME ET DE RECONNAISSANCE

(6)

INTRODUCTION

- Ayant eu l'occasion d'observet' durant nos études médicales ù la :Maison des Enfants rnalades plusieurs cas d'angiomes traités avantageusement par l'électro- lyse, nous nous sommes décidé, ù l'instigation· de notre Niaître, .M. le D~" Edouard :Martin, d'en faire le sujet de notre disse1·tation inaugm·ale.

Il est vrai que nous ne disposons pas d'un nmnbre eonsidérable d'observations, mais nous avons pensé, néanmoins, qu'il serait utile de les publier. car, jointes à celles, beaucoup plus nombreuses, de lVI. P. Redard 1 et son élève lVI. F. Heins ~'-, ainsi qu'aux observations de plusieurs auteurs qui se sont occupés de cette ques- tion, elles pourraient contr·ibuer, eroyons-nous, ;\ la généralisation du tr'aitement électrolytique des an- giomes, principalement de ceux qui siègent à la face ou de eeux qui sont très étendus et présentent des prolongernents très profonds, car leur opération est le plus souvent incomplète et pr·oduit parfois des hémor-

1 P. Reclm·d, Congrès médical inte1·national cle lVashin.qton, J.887 et Con,r;Tès j'rançais cle Chirurgie, '1888.

- Gazette médicale de Pa1·is, 21> Janv. 1890.

- De l'électeolyse dans le traitement des angiomes. Presse 1nédicale, 1896. Nu 71. ·

2 F. Heins, Du traitement des tumeurs érectiles par l'électro- lyse. Thèse de Paris, 1892.

(7)

- G -

rhagies ti·ès gr·aves. Dans tous ces cas, l'éleetrolyse procure des guérisons rapides, dét1nitives, sans .acci- dents et sans cicatrices consécutives, ayant en outre la supériorité sur les autres méthodes thérapeutiques par sa simplicité, sa régularisation rigoureuse, sa bé- nignité et son exécution facile.

Nous diviserons notre travail en deux parties.

Dans la pren1ière nous donnerons un aper<~u rapide de nos connaissances actuelles sur les angiomes en général, le cadre de notre travail ne nous pern1ettant pas de nous arrêter longtemps sur ce sujet qui a été traité, du reste, a v oc beaucoup de détails surtout par lVI. Quénu 1 et tout der·nièrement par lVI. Pierre Delbet !!.

Dans la seconde partie nous ex poserons pl us longue- ment, au point de \'Ue de résultats obtenus, les prin- cipaux procédés préconisés pour le tr·aitement des .an- gion1es et nous nous arrêterons particulièrement sur le traitement éledrolytique, nous basant non seule- Inent sur notre expérience personnelle, mais aussi sur les travaux de l\11M. Hedarcl et F. Heins et de notre :Maître :M. le D'" Ed. l\1artin 3

A cette seconde partie de notre travail nous ajoute- rons nos conclusions pratiques que nous ferons suiYre, dans un chapitre ù part, de plusieurs observations.

:rviais avant d'entrer en matière, il est de notre de- voir d'adresser iei tous nos ren1ercîments à notJ~e cller et hon01·é :Maître, lVI. le Dt· Edouar·d :Martin, privat-

1 Quénu, art. Angiomes, in : S. Duplay et Heclns, Traite de Chirurgie, t. 1. Paris 1890. G. Masson, éd.

2 P. Delbet, art. Angiomes, in : A. Le Den tu et P. Delbet, Traite de Chirw:qie clinique et operatoire, t, I. Paris 18$16 . .T. B. Baillière et fils, éd.

3 Dr Ed. Martin, Traitement des Angiomes par l'électl'Olyse.

Revue medicale de la Suisse Romande, 18H6. No H.

(8)

7

docent ù l'Université, pour l'extrê1ne obligeance qu'il a eue de n1ettre à notre disposition les observations de son service et pour les bons et savants conseils qu'il nous a p1·odigués pendant l'élaboration de la présente thèse.

1VI. le Dt· Eugène Hevilliod, médecin de la :Maison des Enfants 1nalades, a bien voulu nous aider de son expérience et de ses excellents conseils_; nous lui adressons nos vifs reme1·cîmen ts.

(9)

PREMIÈRE PARTIE

Considérations générales 1

CHAPITRE PRElVIIEH

Division des angiomes. - Leur anatomie et physiologie ·pathologiques.

Pour la plupm·t des auteurs les angiomes semblent se rapprocher beaucoup plus des malforn1ations que des tumeurs proprement dites, car l'angiome est une 1nalformation locale du système vasculaire, le plus souvent eongénitale, qui peut s'arrêter et retrogradet·

ou bien progresser et augmenter de volurne pour don- ner lieu à des dilatations artérielles.

Par angiomes nous devons entendre les tLuneurs qui sont dues à la dilatation et à la néoformation de vaisseaux capillaires. Donc, ce sont des productions principalement constituées par des vaisseaux de nou- velle formation.

1 Voir, outre les travaux de 1\Il\I. Quénu et Delbet, la très complète monographie de M. Ch: Debièrre in : A. Dechamhre, Dict. enc. des .Sc. médicales, t. XXXV. art. E1·ectile.

(10)

D

Par cette seule détinition nous voyons que les dila- tations serpentines des artères, les anévrysrnes cir- soïdes et les varices sont éliminées du cadt'e des an- giomes, car dans ceux-ci, à côté de la dilatation (lUi cëu·actérise toutes les angieetasiès vasculaires, inter- viennent deux autres éléments qui font défaut dans les varices, les anévr·ysmes cirsoïde~ et les dilatations ser- pentines des m·tères, qui sont la néoformation vascu- laire et le siège de l'altération sur le systè1ne capillaire.

Sans cet ensen1ble cl'élén1ents : dilatation et néofor- mation vasculaire, double altération portant sur les capillaires, il n'y pas d'angiomes.

La meilleure preuve que les ·angiomes ont pout' siège le système capillaire est, qu'ils peuvent tous s'injecter par les artères.

Il nous est impossible de donner ici la nornenclature complète des noms que les auteurs ont donné ù ces pro- ductions. Nous nous contenterons seulernent de J·ap- peler c1ue Paré les décrivit sous le no1n de seign ou de signe, qu'on les a appelé naevi mate1·râ, que J.-L. Petit leur donna le nmn de loupes variqueuses et que Bell les étudia sous le nom d'anévrysmes pw· anastomose.

On les a aussi appelé angiectasies (de Grœfe) et télan- giectasies (Ph. v. Walther).; Heusinger· les nomma tumet.u·s splenol'des, Roux tumer.,u·s fongueuses san- guines, Boyer tumeurs caverneuses, Dupuytr-en ta- mew·s éJ'ectiles et Follin angionomes. Actuellement la dénomination d'angiomes, que Virchow leLu' donna, est acceptée par tous les auteurs.

Il en est de même pour leur classification.

Roux, qui a proposé une classification anatomique, a décrit cinq variétés : l' w·térielle, la veineuse, lès variétés mi;r:tes, pm· él'osion et cJ•ibhu·es des veines,

(11)

10

auxquelles on a ajouté encore d'autres variétés. l\1ais c'est J. Cruveilhier qui montra le premier que dans les angiomes l'altération portait toujours sur le systèn1e capillaire et, d'après lui, il n'existait qu'une seule espèce, l'angiome capillaù,e. :Malgré cela il les ran- geait, suivant quelques auteurs, dans les tumeurs veineuses, chose qui s'explique par le fait c1ue J. Cru- veilhier- pensait que les capillaires appartenaient au systè1ne veineux.

La classification de Broca est basée sur un caractère clinique des angiomes_; d'après leur coloration cet auteur a décrit l'angi01ne artériel et rangionw oeineu;r.

Aujourd'hui, comrne pour la dénomination, c'est la dassitication de Virchow qui a prévalu. Elle est basée stu· la stl'ucture des angiomes et d'après elle Virchow a divisé les angiomes en simples et caverneux, qui ne sont pas des espèces prin1itivement et toujours dis- tinctes. C'est plutôt, comme le elit P. Delbet, une affai1·e de degrés et entJ·e les extrêmes on trouve tous les intet'médiaires 1

Si on incise, sur le vivant, un angiome il s'en suit une hén1orrhagie qui est or·dinairement abondante et peut par·fois devenir rnenaçante. Elle est rarement in- tennittente et saccadée comme l'hémorrhagie prove-:- nant d'une incision artérielle; habituellen1ent elle e~t

continue.

Si on excise la tun1eu1·, elle s'affaisse complèten1ent et sur la coupe on aperç.oit seulement des travées blan- chùtres ou rougeùtres, très nombreuses. Par leur-s anaston1oses diverses, la turneur prend l'aspect d'un tissu spongieux, aréolaire, ressemblant beaucoup ù

celui des corps cavet'neux.

1 P. Delbet. Loc. cit. p. 442.

(12)

11

Si nou::; examinons. à un faible grossi::;sement la eoupe d'un angiorne simple, nous voyons un aspect finement lobulé, une apparence granitée. Ces lobules ou grains de Porta, de la grosseur d'un gr·ain de mil·

et même d'un pois (Quénu), sont formés par un pelo- tonnement Ya::;culaire, par des capillaires flexueux qui s'enlacent, s'entl'e-cr·oisent dans tous les sens, s'al- longent, se dilatent (40, 50 et même 60 ,u) d'une n1anièr·c inégale et s'épaississent de faç~on qu'au lieu d'une sin1ple lmne transparente ù double contou1·, il smnhle que la· paroi capillaire est formée de lames hyalines superposées. entl'e lesquelles on peut voir·

· quelquefois des no:,aux des cellules aplaties. La sur- face interne de cette par·oi aplatie est tapissée par une couehe régulière des cellules endothéliales.

Dans ces lobules, les capillaires sont sépa1·és les uns d8s auti·es par des lames plus ou rnoins épaisses de tissu eonjonctif embryonnaire ou quelquefois légè- rernent ·fibrillair·e.

Les lobules ù leur tour sont séparés les uns des aut1·es pm· des espaces interlobulaires, formés par du tissu conjonctif adulte, dans lesquelles on voit des vaisseaux non altérés (qui doivent être considérés e01nrne les v.aisseaux nomTic:iers de la tumeur) et du tissu préexistant (glandes sébacées, glandes sudoripares, papilles, fibres musculaires, follicules pilleux, etc ... ). C'est ee tissu conjonctif interlobulaiee qui, sous l'action de l'électrolyse, réagit fortement et joue un rôle tJ·ès ünpor·tant dans la guérison des angiomes.

Quant à saYoir si les angimnes simples sont entou- rés d'une capsule, les aYis diffèrent. ·virchow prétend qu'il n'y en a ja1nais, 1nais d'autres auteurs décrivent,

(13)

12

pour les angiomes lipomateux, une mince mernbrane d'enkystement (Monod).

Telle est, sornmairement esquissée, la stJ,ucturede~

angiomes simples, qui, comme Broca l'a très bien constaté, peuvent subir la tr·ansfonnation caverneuse.

Donc, l'angiome eaverneux n'est pas une variété bien distincte; il est plutôt l'aboutissant des angiorne:--:

sirnples, dans lesquels les parois capillaires sont arrivées au contact les une~ des autres. :Mais ce n'est pas une règle générale ni une transfonnation obli- gatoire de tous les angiomes simples, comme le pen~e

F. Heins1, car « il est bien des angion1es qui ne subissent jamais la transfonnation caverneuse n2

Sur la eoupe, les angiomes caverneux présentent l'aspect aréolaire ou caver'neux, rappelant exacte1nent le tissu caverneux de la verge; en effet, on y voit de:--\

trabécules blanchàtres plus ou moins irrégulières qui eir·consci'ivent des lacunes en comrnunication les unes avec les autres.

Les tr'abécules, qui s'entre-croisent en tous sens, sont formées de tissu conjonctif ti breux fjUi renfern1e des vaisseaux normaux (vaisseaux nourriciers) et quelques filets nerveux qu' Esmarch a signalé le pre- mier. Parfois, on y constate des fibres élastiques tl'ès abondantes et presque toujours on trouve dans les travées fibreuses - dont la face interne est tapissée d'une couche endothéliale continue - des débris elu tissu où l'angiorne caverneux s'est développé.

Quant aux lacunes, elles ne renÎerment que du sang qui ne présente aucune particularité, sauf cependant que certains anatomo-pathologistes (Cornil et Ran-

1 F. Heins. Thèse cle Pœ;·is, 1892, p. '13.

2 P. Delbet. Loc. cit., p. 44i.

(14)

13

vier·) pnt signnlé rrue les leueocytes étaient en plus petite quantité, ce qui sen1blerait indiquer que la circulation )' est tr·ès active, car, lorsque les capillaires sont normaux, le nombre de globules blancs est plus considérable ù cause du ralentissement de la circula- tion qui les oblige ù se mettre en couche adhérente à la paroi (P. Delbet).

Les angiomes caverneux sont tantôt nettement ciJ·- eonscrits, bien enkystés, ce qui indique qu'ils ont une rnarche très lente ou stationnaire; tantôt ils sont absolmnent diffus, sans membrane limitante, et alor·s la tumeur évolue très rapidement et peut même dégé- nérer en anén'ysme cirsoïde, transformation très fùcheuse.

Ici, il y a lieu de nous den1ander com1nent se fait la genèse des angimnes, car· la néoforrnation capillaire étant nécessaire, la simple angiectasie ou dilatation seule est insuffisante pour nous expliquer la forma- tion de ces turneurs.

Rindfieisch pense, que les angion1es résultent de la tJ'ansfonnation caverneuse de fibromes par le simple processus suivant: les fibromes se creusent de cavités n1ultiples qui, en suite, comrnuniquent avec le système vasculaire.

Rokitansky, d'autre part, pense que les angimnes caverneux et les carcinomes sont des néoplasme:::;

elu n1ême ordre, car dans les deux cas il y a des lacunes ou des alvéoles cii'conscrites par du tissu conjonctif et tapissées d'un endothélium, le contenu seul étant différent : sarig dans les premiers, cellules épithéliales dans les seconds. C'est là évidemment une err-eur qui résulte de ce que Rokitansky a pris pour point de départ un caractère morphologique

(15)

14

unique. Entee les angiornes et les <.:arcinomes il n'y a aucune parenté.

Actuellement, on admet que les capillaires de nou- velle foi'mation naissent soit par boul'geonnement des parois vasculaù,es, soit par· l'intermédiaire de cellules vaso-fot·matrices ou angioplastiques, dont le proto- plasme se creuserait des cavités qui, en émettant des prolongements ramifiés se mettraient secondait'ernent en rapport ave<.: les capillaire~ voisins. Ce deeniet·

n1ode est plutôt hypothetique.

Disons encore quelques mots seulernent sur la physiologie pathologique des angiomes.

Il est une règle sans exception, c'est que dans les angiomes le sang arrive par les artères et s'écoule par les veines, et que tous peuvent s'injecter pm· les artères. Or, la substitution de lacunes et d'alvéoles au système capillail'e amène comme conséquence la modification de la pression sanguine : le sang passe plus facilement des artères dans les veines, d'où il résulte que la pression sanguine diminue dans les artères et augn1ente dans les veines. Ainsi, dans les angiomes, le sang circule plus ou moins Ü1cilement : tantôt péniblement et lentement comme dans les capillaires ordinaires, tantôt très rapidement. Dans le premier cas il perd son oxygène et devient foncé c.:omme le sang veineux, clans le second il conserve ses caractères norrnaux.

(16)

CHAPITRE II

Etiologie et symptomatologie.

Marche, évolution, modifications et terminaison des angiomes.

La plupaet des angiomes sont congénitau;_r_~. 1Vlê1ne eeux qui apparaissent plus tar-d, ù l'ùge adulte, sont le plus feéquemment congénitaux et non acquis comrne on pourrait le cr·oire, car il y en a qui restent tout ù fait inaper<;us et on ne les reconnaît que lor-:'3-

·qu'ils grandissent pour envahir la peau et le tissu cellulair·e sous-cutané.

Beaucoup d'auteurs admettent l'influence duse,:re sm·

le développement des angiomes (Parcker, Lebert, etc.) 1nais n'en fournissent pas l'explication. Pebroff :'3e demande si la p1·édmninance du sexe féminin ne pro- vient pas de ce que les parents se préoccupent pl us de la beauté de leurs filles (si l'angiome siège sur le visage, ce qui est fréquent)~ En tout cas, tous les auteurs sont d'accord, qu'ils sont deux fois plüs fl·é- quents chez les filles que chez les garçons. Sur 55 enfants, que Pebroff a traités, on comptait 17 gar- çons et 38 fillettes 1 Sur 20 <:as, que nous aYons observés à la :Maison des Enfants malades, il y avait 6 garç,ons et 14 fillettes.

1 Pebeoff. Du traitement des angiomes par l'électrolyse.

lvratch, Nos 45-46, l89!J. (Presse médicale, 1896, No 7 .)

(17)

1G

Certains auteurs (Billroth, etc.) adrnettent éga- lement que l'hérédité joue autisi un certain rôle dans les angiomes, 1nais d'après les autres cette influence serait douteuse.

En ce qui coneerne les émotions morales que la n1ère peut subit· pendant la grossesse et qui pour- raient avoir une certaine action sur les angiomes, comn1e on le croit dans le public, nous pouyons dire que cela est inadmissible, car il ne peut y avoir des rapports entre un état nerveux de la mère et l'angiec- tasie de l'enfant. C'est tout simplen1ent une coïnci- dence et pas autre chose.

Les angiomes sont des malformations, des vices de développen1ent du système vasculaire. La preuYe en est qu'ils s0nt non seulement congénitaux, mais qu'on les trouve principalement dans les régions où le développement est très compliqué, comrne les feates branchiales OLl faciales auxquelles ils correspondent le plus souvent.

Quelquefois les angiomes coexistent avec d'autres malformations congénitales telles que les bec-de- lièvre 1, etc. Nous avons observé une fillette de deux ans qui avait deux pieds bots congénitaux et présen- tait en même temps un énorme angiome sur le flanc gauche.

:Mais il y aussi des angiomes acquis. Dans ce cas, beaucoup reconnaissent comme cause un trawnatisme.

P. Delbet èroit, que le traumatisme crée l'angiome de la 1nême façon qu'il. engendre quelquefois l'anévrysme cirsoïde : à la suite du traumatisme les capillaires se rompent, les lacunes se forment; et si les conditions

1 Quém1. Loc. cit. p. 489.

(18)

17

le permettent. le sang ei reulcra et passe1·a des artères dans les ,·eines.

Il y a aussi cl'aut1·es angiomes aequis qu'on ne peut att1·ibuer ù aucun tr·aun1atisme. Ce sont les angiomes Yiseér·aux et surtout hépatiques, flUi, au lieu de se sm·ajoüter aux organes. semblent se substituer à leur ti:-:;su. Ils sont dus ù la dilatation des Yaisseaux pré- existants.

Les cw'actèl'es cliniques des angiomes sont cliffét·ents suiYant qu'on a affaire ù un angiome simple ou ù un angiome caverneux.

Nous ne parlerons pas des angiomes intel'!WS ou viscéJ'aux, ear il est impossible de les diagnostiquer sur le vivant; ee sont les angiomes extel'Jtes ou chiruP- gicau,x: qui nous intéressent.

Les angiomef:i exteJ'nes sont cutanés ou sous- cutanés.

Ils peu\'etlt siéger sur tout le corps, n1ais on les trouve principalement sur la tête e1le cou. Ainsi, sur vingt-neuf cas nous les anms con:statés :

sm· la tête ... · ... 19 fois (dont 15 sm· la face),

>> le tronc.. . . 6 fois,

>> les membres . . . 4 fois.

Les angiomef:i de la face, dans nos obser,·ations, siégeaient :

G fois sut· les .JOues.

4 )) )) les paupièl'es,

a

)) )) le front et 2 )) )) les lèvres.

Les angiornes cutanés simples se présentent quel- quefois comtne des taches sn.ns tumem· et on les dé-

(19)

1~

signe le plus souvent sous le norn de naevi matel'lli.

Leur coloration e~t va1·iable : ils sont d'un rouge vif (naevus jlanvnens, angiome artériel de Broca), ou hien d'un rouge fow~é, violacé et quelquefois bleuàtre (naecus vinosus, angi01ne veineux). Cette coloration disparait sous la ]H'e::5sion du doigt, mais toujours ineomplètement. 1

Leur étendue est égalernent très variable. Ils peu- vent envahir un metnbre tout entiet· et dans ce eas il se r,eut qu'ils soient en rapport avec quelques troubles cl'innervation, car leur c·ireonset·iption est ::50uvent iderlt.ique ù telle des territoir·es nerveux.

Les anginrnes cutanés simples ne sont pas cireons- erits, n'ont pas de limites préeitïes. C'est à peine si, dans certains eas, on a mentionné ù leur face profonde une mince toilu eelluleuse ((cJuénu).

Il en résulte qu'ils peu \·ent q uelr1 uefois s 'éten< lt·e en s m·face assez rapide- ment.

Les angiomes cutanés cave7'1Wu;.c se distinguent cles })l'écédents en ce qu'ils se dt~veloppent volontiers en saillie, formnnt des ,·ériiahles tumeurs, comparables aux divers ft·uits (fraise, mur·e, ete.) et sont réductibles.

Leur colm·ation ue présente aucune particularité mais le cat·aetèt·e qui leut· est prop1·e est l'érectilité : sous

l'infiueJH~e de différentes t'motions mc)l'ales, de c1·is ou d'efforts ils deviennent tul'geseents et plus foncés.

Les angiomes sous-cutanés simples se pi'ésentent sous la fol'me de petites tumeurs, quelquefois bien limitées

et sans adhét·cnces. Ils sont uwhiles et leul' volume est variable, mais dépassent rm·ement la grosseue d'une noix.

La. f:onsistance de <:es angiomes est élastique, plus souvent molle, p<Heu:--:e; ib ne pn~sentent jamais de

(20)

H)

tiuctuation. Ils contiennent relativement peu de sang et poul' cela ils ne sont ni él'ectiles ni réductibles. Ils sont souvent infiltrés de graisse (angiornes lipomateu:\.

de :Monod).

Quant aux agi01nes sous-cutanés caverneu:r, leur volume est plus eousidérable; ils peuvent être tant<)t bien limités, encapsulés, cireonscrits, sans tendance

ù l'en\'ahissement et par co.nséquant bénins; tantôt, au contraire, diffus, sans limites avec tendance ù. en- vahir soit la peau, soit le tissu cellulaire sous-cutané et les parties profondes (muscles et os). Dans ce det·- nier cas leur pronostic est plus défavorable.

Ces angiomes ont une consistance rnolle et selou quelques auteurs (Tillaux, P~ Delbet, etc.) ils sont quel-

<luefois très nettement fluctuants et cela de la manière la plus évidente, con1me le prouve le cas observé dans le service de 1VI. Tillaux à la Charité. En effet, il s'a- gissait d'une volumineuse tumeue au niveau du genou.

aplatie et nettement fluctuante, que beaucoup de chi- rurgiens examinèrent et tous, sans exception, firent le diagnostic d'abcès froid. L'opération démontra qu'il s'agissait d'un angiome. « C'est dans cette variété que l'on reneontre de petits noyaux calcifiés, angiolithes, qu'on peut quelquefois sentir par l'examen clinique)).

Les angiomes sous-cutanés caverneux sont réduc- tibles et présentent le plus grand degré d'érectilité.

Quelquefois on y observe des battements et à l'auscul- tation on peut entendre un souffle doux, très faible, intermittent ou continu avec renforcement. P. Delbet croit, que ces signes annoncent la transformation de l'angiome en anévrysme cirsoïde.

Les angiomes sont indolents et ne provoquent ni tr·oubles subjectifs ni réaction de l'état général. Cepen-

(21)

~0

dant quelques auteurs ont obser·Yé des eas d'angion1es sous-cutanés caserneux produisant des douleurs ti·ès vives pouvant s'irradier au loin.

D'autre pm·t. quel(llles angimnes, surtout les petits peLwent donner lieu au ~yndrome du tubercule sous- eutané doulom·eux : à eertains moments ces angiomes qui sont habituellement indolents, peovoquent des douleurs at1·oces, parfois syncopales, irradiéès le long des nerfs. Ces accès peuvent être réveillés par une pre:-;sion légère, tandis que sou \·ent les pressions plus fm·tes ne produisent rien.

La m.arche des angiomes est irrégulièr·e. Plusieurs guér·issent spontanément surtout dans les premiers rnois ou dans les premières années de l'existence; les autees persistent soit eu restant stationnair·es, soit en s'accl'oissant le plus sou\·ent sous l'influence d'un phénon1ène physiologique, tel que la puberté ou la grossesse, ou sous l'action des traumatismes. Quel- quefois aussi les angiornes - surtout les sous-cuta- nés - accroissent brusquernent sans cauge très éYi- dente, surtout chez les enfants.

L'augmentation ne porte pas toujours sur le volume de la tumeur·. Ainsi, il y a des angiomes qui envahis- :-;ent les parties profondes, comme les aponéveoses, les 1nuscles et même les os (turneurs érectiles envahis- santes de Demarqay). D'autr·es, surtout les angiomes J'ouges, <'-ie tJ·ansfo1'7nent en anéol'ysmes cù·soi'des.

Cette transformation est très fâcheuse et peut avoii·

des conséquences 1nortelles. Elle est une des eonsé- quences de la n1oditication de la pression sanguine, ré- sultant de la substitution de lacunes et d'alvéoles au systè1ne capillaü·e, ear lorsque la pression sanguine diminue dans une artère celle-ci perd de sa résistance

(22)

-· 21

et eette diminution de résistance peut même aller au delù du but : la pa.roi altérée ne peut plus résister rnèrne à la pre~sion affaiblie, et l'artère se dilate. '

« Cette ·dilatation suit une Ina re he I'étl·ograde, ren1on- tant par exemple de la n1ain ù l'avant -lw.:_~ s. de l'avant- bras au bras, de l'hurnérale ù l'axillaire, ù la :-:;ous- elaYière. Le <:(l~m· lui-même peut être atteint 1 )), Cette transformation se distingue par l'appm·ition des bat- teinents. de souffle, de mouvements fl'expansion et pm·

la, dilatation des al'tèt·es voisines.

Outre eette transformation, redoutable au point de vue du pronostie, qui s'ubset'\'e ptéeisément dans les a.ngiomes dans lesquels les moditications de pre:-:;sion atteignent leur maximum, e'est-ù-dire dans lesquels la eii'culation e;-;t tt·ès l'apide - angiome;-; al'tériels de Broca- les angiomes peuvent eneore subir d'autres transfonm.üions dont les unes, sans être aussi t·edou- hles que la transformation en anévrysme cirsoïde.

présentent en<~ot·e <1uelque gravité, tandis que les au-

tre~ sont tout ù fait favorables à la tenninaison des angwmes.

Ainsi, sans pal'ler de la transformaüon de l'angiome simple en angiome cave1,neux, qui s'obsei·\·e le plu:-:;

fréquemment à la suite de l'effondt·ement des pm·ois ù lem· point de contact (ce qui a pour résulta.t la eoin-

rnunication des angiomes entre eux. de :-:;ol'te qu'au lieu d'avoir une série de \'ais;-;eaux dilatés on observe un aspect aréolait·e) les tt·ansfot·rnations que les an- gimnes, simples ou ea\·erneux, peu\·ent sul1it· sont très Yarîables.

D'abord on peut observer· la transf'orntatt'on ad/- pease, dans laquelle de nornbrew-;es cellule:-; adipeuse:-;

1 P. Dclbet. Lor;. eit. p. 44H.

(23)

- 22

se déposent entre les vaisseaux de 1nanière qtùtu lieu et place de l'angiorne primitif, il ne reste qu'un lipmne plus ou moins vasc:ulaire.

La transfm·n1ation la plus heureuse est la tfoansfor-

n~ation flbJ,euse, car elle est un mode de guél'ison spon- tanée. Dans ce cas, le plus souvent à la suite d'irritations externes ou quelquefois ù la suite de conditions nou- velles dans lesquelles s'accomplit la nutr·ition des élé- rnents conjondifs, il se produit une forn1e d'infiamina- tion : les travées s'épaississent, se rétractent, les vais- sea.ux s'oblitè1·ent et la tumeur disparaît faisant plaee ù un nodule fibreux.

Quelc1uefois on obser·ve aussi la transformation cal- cail'e par le dépôt, dans les trabécules des angiomes, de petits arna~ calcait·es, semblables aux phlébolithes des veines variqueuses; ce sont les angiolithes.

La tJoansformation kystique des angion1es se1nl~le

ètr'e assez fréquente. Pour les uns (Lebert, etc.) ces kystes ne seraient autre chose que des hygt·omas, tandis que Holmes Coote leur attribue une origine vasculaire. Actuellement tous les auteurs acceptent cette n1anière de voir, c~'après laquelle, un segment vasculaire s'oblitèt·e à ses extr·émités et s'isole pour se dilate1· plus tard. Le contenu de ce segment vasculaire oblitéré est du sang stagnant qui se modifie ulté- rieut·einent de fa<;on ù devenir un liquide séreux.

Sui vaut quelques auteur·s lajibrine peut se déposer sut· la paroi des lacunes et amener une guérison des ttngi01nes par son accumulation. Pour que ce proces- sus puisse <:tvoir lieu il est nécessaire que des altéra- tions antét·ieures, pr·obablement inflamn1atoires, aient

<létruit l'endothélium qui tapisse les lacunes et cmpêehe le sang de se coaguler.

(24)

~3

Certains auteurs ont peétendu qu'un angiome peut subir une dégénérescence cancereuse. Nous ne pouvons pas accepter ce rnode de transfol'lnatiou, <.:at' entre l'angiome et le earcinome il n'y a aucune ptu·enté.

~lais nous avons eu l'occasion d'obsei'ver un <.:as de trans(o1,mat/on sarcomateuse de l'angion1e, transfor- rnation <lui n'a pas été signalée dans les travaux. de 1\ill\L Quénu et P. Delbet. Dans notre cas il s'agissait d'une fillete de 7 ans, présentant un petit angimne sm· l'épaule gauche. On l'opéra ù la J\Jaison des En- fants malades au rnois d'octobre 18H7. L'opération a été faite au bistour·i et la guér-ison s'ef-it faite par pre- lnière intention sans supptu·ation. L'examen histolo- gique de la ttnneur, fait par J\1. F.-\V. Zahn, professeur d'Anatomie pathologique, dén1ontra que l'angimne était en tr·ain de subit· la transformation sarcoma- teuse.

Dans ces cas, qui sont tl-ès rares, c'est dans le tissu conjonctif interalvéolaire que le processus de la trans- formation sareomateuse a lieu.

Certains angion1es peuvent s' ulcéJ'eJ·. J\1. 1,-,. Heins 1 rapporte plusieurs observations oü l'on voit que c'est surtout dans certaines régions (bouche, dos, vul ve,etc.) que les angiomes ont la tendance à s'ulcérer à la suite des contusions et des frottements, du contact avec les liquides organiques qui s'altèrent facilement ou q uï sont eaustiques, etc. Quelquefois l'ulcération sun·ient ù la suite de tentatives opératoires (caustiques chi- miques, thermocautère) et peut être la cause des hémorThagies ou de l'infection.

Pareil accident nou~ est arrivé chez une fillette de 3 1nois, avec un angiome sous l'oreille gauche et un

1 F. Jleins. Thèse de Paris, 18H2.

(25)

24

autt·e sur le tia.ne, et qui a été traitée pae la thermo- cautérisation. L'uleération n'a pas eu de suites graYe~.

Il y a des eas dans lesr1uels il y a association de deux lésions: les téguments des angiomes deviennent le siège d'altérations cornées, et à ect ensernlJle lVIibelli a donné le nmn d'angiokét·atome, que d'autres auteurs ont aussi décrit sous les noms de YerTue~

télangiectasiques, de lymphangiectasies, qui sont par- fois distt·ibuées symétriquement et s'observent sur- tout à la face, aux rnains et aux pieds.

Les angiomes peuvent_ détet·minee des altérations sur d'autres organes voisins. Ainsi du côté des os, surtout au cr-ùne, il peut se produire une ostéite r·<ué- tiante qui amène l'atrophie de l'os.

On a dté des exemples de <~ertaines formes d'élé- phantiasis congénitales qui pal'aissaient (itJ~e elues à des angiomes, mais il est probable que dans (~es c:as la malfol'mation porte aussi sur le système lympha- tique.

D'autres fois les angiornes peuvent pt~octuil,e des troubles tt,ophiques graoes. Ainsi Aucll'y cite un cas, où un angiome pr·ofond elu n1ernbre sup6riem· gauche a nécessité l'an1putation.

Quant ù la tertnùzaison des angiomes, nous a\·ons vu qu'ils peuvent subir diverses transfonnations ou

guét,ù~ spontanément, surtout chez le~ enfants en hns âge. Cette guérison ne s'accornpagne d'aucun acci- dent: l'an~iome dirninue et disparaît - e'est la gué- rison pw, atrophie, qui semble être une r·égular·isation du développernent anormal du système vasculaire.

Un aut1·e rnode de guérison, qui s'observe rare- rnent il est \Tai, est la guérison pal' ùoctnsfornuttion fibreuse : sm· l'angiome apparaissent de petites phlyc-

(26)

2.G

tènes, qui se rompent; à leut> place t·estent des uké-

t·ation~ suintantes, qui, en se réuni:-'sant, recouvrent la plus grande partie de la surface de la tumem·. Cette inflammation de la surfac:e gagne le denne, d'où il J'ésulte une infiltration (A. Bénu·d et Bro~a) de nom- hL"eux élérnents ernbryonnaires dans les trabécules ct tn1vées. Ce tissu ernhryonnaire évolue, s'organise en tissu fibreux et eelui-ci. en se rétr·<tctant, étouffe pour ainsi dire les vaisseaux.

Nous avons eu l'oecasion d'obserYet· un cas pareil, en 1894, chez un enfant de six ~emaines qui présentait depuis sa naissance un angiome eutané simple au genou droit. L'ulcératim 1, à hor·ds ])lanehùtres et fond grisàtre, a eommen~é par une pustule qui a augmenté

tt·<~s t·apidement. Au bout de ~ jours est apparu une

seconde pustule qui en 24 heures oceupa le tier·s de l'angiome, et G jours nprès, toute la sm·face de la tumeur. La cicatrisation n'a eon1meneé que 10 jours après l'appat·ition de la se~onde pustule ei n'a été cmnplète que 35 jours apt·ès. La ~icatricc est t·estée indélébile et pr·ésente einq centin1ètres et demi de lon- guem· sur trois centimètres de hauteur.

Tel est le processus habituel de la guût·ison spon- tanée des angiomes pat· transforrnation fibreuse. l\lais il atTi\·e quelquefois que ce proeessus inflammatoire dépasse le but et il en résulte une véritable suppura- tion et n1ême la gangt'ène. Cet accident est rm·e et ordinairement ses conséquences ne ;-;ont pas fùeheuses, car l'angiome se sphacèle, s'élimine et à sa place laisse une eicatrice indélébile plus ou 1noins itTégu- lière.

(27)

CHAPITRE III

Diagnostic et pronostic des angiomes.

Le diagnostic des angiomes présente certaines dif- ficultés qui ne sont pas les n1êmes pour toutes les variétés. Tandis que les angion1es cutanés simples ou cave1·neux. sont faciles à reconnaître à pre1nière vue, les angiomes sous-cutanés simples peuvent souvent être chm·gés de tissu adipeux et donner lieu ù des angiomes lipogènes ayant des caractères négatifs:

absence de souffie, de battements, d'érectilité et de réductilJilité. C'est pourquoi on peut les confondre, sui,·ant leur siège. avec les kystes sébacés, les lipomes, les ftlwo-lipon1es, les gommes tuberculeuses ou s~1)hilitiques, surtout au début de leur évolution.

Dans les deux. dei·n-ier·s cas, la 1narche et les antécé- dents nous mettent sur la voie du dignostic: -- les gomines se ramollissent bientôt, contractent des adllé- I'ences et s'ou\Tent.

Quant aux kystes sébacés, la confusion est d'au- faut plus faeile que la peau qui les recouvre présente souvent une vascularisation exagérée et un aspect tnarlwé. Dans ces cas, le diagnostic se base sur les limites et la consistance de la tumeur, car les k:·stes sébacés sont plus nettement circonserits et ont une eonsistanee ou très dure, ce qui n'est pas le cas pour·

les angiomes, ou 111olle et pâteuse, comme dans les angiomes, avec cette différence que les kystes sébacés

(28)

')_, 1-'1

sont t-lueiuants tandis que les angiomes lipogènes ne le sont jamais.

Le diagnostic de~ angiomes a\·ec les lipon1es et le;;.;

tibro-lipmnes est déjà plu~ difficile. Toutefois, si la ttnneur est eongénitalc, si elle a augmenté par pous- sées irrégulières et si la peau qui la t·ecou\Te présente une coloration bleuùtre, le diagnostic de l'ar~giome

s'irnpose.

Les angiomes :-;nus-cutanés caverneux l01·squ'ils n'euvahissent pas la peau, peuvent être confondus avec les lipomes, d'autant plus facilen1ent flue les uns et les autres peuvent être bien circonserits ou diffus, lobulés, présentet· de la fluctuation et envoyer· des prolongements dans la profondeur. Dans ces cas, le

diagnosti<~ se basera sur la color-ation de la. peau (jaune clans le~ lipomes, rouge vif ou bleuùtre dans les angiomes), sur l'érectilité et la réductibilité qui sont propres aux. angiomes.

Un peut égalen1ent les prendt·e pour des n1énin- gocèles, des encéphalocèles ou des n1yélocèles s'ils siègent sur le cràne ou dans la région tachidienne, car toutes ces productions sont réductibles et aug- n1entent de volume et se distendent pendant les efforts.

Néamnoins, le plus souvent, le diagnostic est facile.

l\üüs «un angiome légitime plus ou 1noins lipomateux peut parfaitement siéget· sur un enct~phalocèle et sut·- tout sur un spina bifida 1 ».

Ces faits sont impor·tants :\ connaitre, car les opéra- tions faites ù la légère pourraient conduire jusque dans le canal rachidien.

Quelquefois on peut, en présence d'un angiome ~ons­

cutané caYerneux., penset· qu'on a affaire ù un ah-

1 P. DeliJet. Loc. cit., p. 4G3.

(29)

cès froid eomn1e eela est an·ivé ù ]\1. Tillaux. Pour évi_ter pareille erreur il faut ehereher attentivement la réduetibilité, qui est souvent difficile ù reconnaîtl·e, et pratÎ<JUer· soigneusement la palpation qui pourra sou- . vent nous révéler la pré~ence de petits grains cal- caires, des a.ngioli thes, dans la tmneur. Cette calcifi- cation est tl'ès ral'e clans la paroi des abcès ftoids et

~i elle existe elle n'est pas ue1·ceptihle sous fnr·me de gTains isolés.

Nous n'avons pas gr·aw.l'Ghose à dire elu p1,o1wstic des angiomes. Tout en étant en général bénin, il présente quelquefois une certaine gravité ù cause du siège de la tumeur dans la proximité des grand~ vais- seaux (<..:ou). Si les angion1es siègent sm· le erùne ils peuvent, comme nous l'avons vu, pr·ovoc1uer uue ostéite raréHan te et une atl·ophie osseuse consécutive.

Leur pronostic cledent également très fùeheux s'ils se tnlnsfonnent en anévrysmes cit·soïcles. D'autres fois, le pt·onostic s'aggrave pal' les hémorrhagies spontanées qui peuvent devenir mortelles.

Si l'angiome subit la tnlnsfot·mation sarcomateuse, le pronostiG devient sérieux pat· le fait 111ême de la malignité de cette espèee de néoplasme.- L'étendue et les prolongements clans la profondeur, que les angio- mes peuvent présenter, doivent également faire réset·ver· le pronostic. Il en est de rnême s'ils sont diffus et sans li mi tes, car ils peu vent envahir les par- ties profondes.

Fréqum11ment les angiomes, à cause de leur siège, sont en butte à l'irritation et peuvent s'entian1me1·, s'ulcérer et deYenir très gênants.

(30)

DEUXIÈME PAHTIE

Tra.itexnent des an.g1o1Tles

CHAPITHE PHEMIEH Interventions.

Beaucoup d'auteurs réserYent l'interYention dans les angiomes aux cas où, dès le début de la Yie, ces tumeur·s prennent une mar·che 1·apidement enYahis- sante. Dans les aut1·es cas, ils recornnwndeut l'abstention chez les nouYeaux-nés (au moment de la naissance, dans les premières semaines ou rnême dans les pretniers mois de la vie), soit à cause du défaut de résistance des enfants de cet ùge, soit ù cause de la tendance naturelle ù la guérison de ces ttuneurs. Selon eux, il faut également s'abstenir ù tout àge lorsque ces tumeurs ont une énorme exten- sion, présentent des limites mal définies et des prolon- gements profonds.

Nous com}Jrenons cette abstention en tant que l'intervention est sanglante et doit porter· sur les.

angiomes de la face, des paupières, de l'orbite, des rnuqueuses, des lèvres, de la langue ou sur les

(31)

:3o

tumeUrs à. prolnngen1ents très étendus et profonds.

:Mais e'est justement dans ees cas qu'il convient d'intervenir de bonne heure par l'éleetrolyse. En agissant de la sorte, on obtient des résultats très sati~­

t~üsants et sans aucun accident.

Donc, pour nous, le::;; angiomes sont justieiables d'un traitement hùtif, car le résultat opératoire est presque toujour:-; excellent,· et :-;'il y a une cicatt'Î(:e elle pâlit ù n1eSLU'e que l'enfant grandit.

L'étendue et le siège de l'angiorne eloi \·ent guider le ehirurgien dans la méthode à employer.

Les principales rnéthocles, préconisées ju::;qu'ù présen1, che1·chent ou bien ù coagulee le sang dans la tumeur (1nétlwde atl'ophiante), ou bien à produire une intian1mation légère avec rétraction fibreuse (ntéthode pertw,batl'ice), ou, entln, ù la détruire eomplètement (méthode destt,uctive).

Dans la prernière méthode, dite atrophiante, on a en1ployé l'acupuneture, les injeetions coagulantes ou n1odificatrices, la corn pression, la ligature et l'inci- sion circulaire.

C'est Houx c1ui proposa la compt'ession, et Pelletan, Hoget·, Dupuytren, l'employèrent, n1a.is les résultats obtenus n'ont pas été tïatisfaisants.

La ligatw'e des vaisseaux a été pratiquée soit au voisinage de la tumeur, soit à distance sur les artères principales. Le premier peocédé est le plus souvent impossible, quant au second, il s'adresse aux ané- vrysines cirsoïdes et non aux angiomes.

L'ùwision cÙ'culait'e peut être utilisée dans les cas des petits angiomes siégeant sur· le tronc ou sur les membres, rnais elle est dangereuse dans les angiomes volumineux dans lesquels il est impossible de déter-

(32)

- - - -

:31

miner· la peofondeur de la tumour et de ses prolonge- ments 1nultiples. Le danger vient aussi de l'hémor- rhagie eonséeutive ù la section d'innombrables

vais~eaux afférents de la tumeur. Elle est inapplicable aux angimnes de la face et du cou, ù cause des ~~ica­

triees toujours visibles qu'elle laisse.

L'acupuncüt7~e simple, recommandée par Velpeau et Lallen1and, ou associée au,c ligatr.ü~es partielles (Higal) n'a pas eu de succès.

En ce qui concer·ne les in/ections coagulantes ou nwdificatl'ices, proposées par l\lonteggia, en H·a:J, et encore souvent employée~, nous pouvons dire, que malgré leLll' appar0nte bénignité, olles sont sou Yent très dangereuses. Nous n'énumél'erons pas tous les liquides préconisés, tels que l'acide nitrique et le chlorure de chaux (Lloyd), le tannin (\Valton), le

peroxyd~ de fer (Lussaua), le nitrate acide de mercure (Bérard), l'alcool, ete., etc. Nous nous contenterons de dire, que le perchlorure de fer a été préconisé con1me Inoyen de choix, mais ayant lui-même pr·ovo-

<IUé des accidents très fàcheux, Nélaton lui substitua la liqueur de Piazza (eau distillée 60 gr., perchlorure de fer 25 gr., cblorure de sodium, 15 gr.). Néanmoins, les accidents qu'on désirait éviter se pt·oduisirent et provoquèrent des embolies n1ortelles1 ou d'autres accidents, comme cela est atTivé ù :rviauthner (de Vienne)2 qui a tr-aité un angion1e caverneux de la face par des injections et qui ont eu pour· résultat une cécité double, consécutive ù une thrombose de la veine ophtalmique et de la veine centrale de la rétine. L'œil

1 Obseevation de M. de Saint-Germain in Didier, Thèse de Paris, 1887.

2 Mautlmee, .Semaine 1nédicale, 1891, p. 232.

"

(33)

32

dt·oit a 1·écupér·é sa fondion, rnais elu côté gnuc:he 1<1

<~éc:ité a persisté.

En effet, le~ caillots obtenus au n1oyen de ces injec- tions sont mous et sans con~istanee et f~tciles à déplace1·

avec le eourant sanguin.

Pour toute~ ees 1·aisons, les injections coagulante::-;

ou rnodificatrices eloi vent être proscrites, cmn1ne étant dangereuses.

Quant aux. injections Ù'J'itantes, dont la méthode sclérogène du professeur Lannelongue (injection de chlorure de zine au 1'1o) est la plus in1portante, malgré les deux cas de guérison, obtenus par Deubel \ nous pensons qu'elle n'est 1•as absolument exempte de dangeJ'; elle produit des escatTes, de· la suppuration et nne légère hémotThagie (obs. X). Elle est en outt·e très douloureuse et laisse des cicatrices. Frœlieh 2 qui l'a plusieul's fois employée, n'a eu que très peu de

résultat~.

Pour produire une légère inflammation avec r(\tt·a<·- tion fibreuse consécuti \·e on pi'éeoni~a prineipalement les topiques et la vaccination.

Les topiques (glace, c:ollodion, iode, vésicatoires, etc.) ne méritent que d'êtr·e mentionnés; quant à la vaccination,fa.ite au pourtour de la tumeur, tout en étant sans danger, elle peut être souvent la cause de vastes ulcérations, longues et difficiles à guérir. Elle laisse, en outre, constan1rnent des cicatrices indélé- biles, inconvénient qu'on doit toujours éviter à la faee;

elle est aussi tr-ès souvent inefficace. Elle a été prati- quée en 1894, à la Maison des Enfants malades, sur

1 Deubel, Bulletin mùlical, 1892, p. 2'1 1.

2 Frœlich, Revue Médicale de l'Est, Nn 24, 1~ dt•cr·mlwc 18H7, p. 7~4.

(34)

----~--- ---~---

33

un gar<:on de deux ans, présentant un éùorme angiorno :-;m· le fianc gauche, sans aucun résultat.

D<-lns la méthode cle~tructi ,·e, ce sont les caustiques (nitrate d'ai~gent, potasse caustique, pàte de Canquoin, etc.) qui ont été le plus employés. Actuellement ils sont abandonnés parce qu'il est impossilJle de limiter leur action et d'éviter qu'ils p1·oduisent des cicatrice::-.

consécutives, gr·andes et irrégulières. On leue préfère l' e~x:cision, p<-ll'tielle ou totale, au bistouri, qui laisse moins de traces et pe1·met d'é,·iter les accidents infec- tieux et l'hémorThagie. Les résultats obtenus sont satisfaisants et nous la 1wéférons à toutes les autres 1néthodes dans les cas d'angiornes peu volumineux et bien circonscrits siégeant sLU' le tronc ou les 1nembres et dans lescp1eb on cherche des résultats r·apides.

Nous la préférons également à l'igràpunctu1oe, rné- thode préconisée pm· béaucoup de chirurgiens et qui participe des méthodes destructives et des méthodes motificatr·ices, car souvent, malgré toutes les précau- tions, elle provoque des hémorrhagies fùcheuses, ex- pose ù l'ulcération et laisse constamment des cica- trices, inconvénieùts importants sul'tout lorsqu'il s'agit d'angiomes de la face.

(35)

CHAPITRE II

Traitement électrolytique. - Technique et manuel opératoires 1

Quoi<! ue ccrta.ins auteut·s consiclèl'ent le traitement électrolytique eomme une méthode peu sùre et d'une application difficile, aetuellement, sans contredit, l'é- lecteolyse clunne les résultats les plus satisfaisants dans le tr·aiternent des angiomes.

Elle fut n ppliq uée au traitement des anévrysmes des régions externes pour la première fois pa.r Pr·ayaz et Gué1·anl2 vur·s 1840, rnais c'est Luigi Ciniseili, de Cr·emone, qui con<~.Llt, e1r 18().2, le principe de la méthode du traiternent électrolytique des angiomes. Les tra- vaux de Cooper·, Althaus, Duncan, etc., en Améeiq ue

et en Angle tetTe; de BœcKel, I\lonoyer, Dr·oLÜn 3, Re- dard -1, Ecl. Schwartz, Boudet ct Bories'>, Seigneut·<;

1 \;oy. L. Il. Petit, art. Gal'IJano-punctw·e, in A. Deehamlll'l', Dict. enc. des Sciences màlicales, IV. série, tome Vl, p. 1592-9().

2 H Bot·clier, P1·ecis cl' ElectrothéNtpie. Pal'is 1897, p. 893.

:; L. Dmuin, Traitement des tumeues ét·ectiles par l'C~lectro­

Jyse, Thèse de Pm·is. 1878.

+ P. Heclarcl, Con,r;rés médical intanational de TVasltin.r;tun, 1887. Cong1·ès {l'ançais de Chii'Ur.r;ie, 1888. Gazette médicale de Paris, 25 Janvier 1890 et Presse médicale, 1896. No 71.

5 Ecl. Sehwal'tz, Boudet, l3ories, Con,r;rès {Ntnçais de Chirm·- .r;ie, 3e session. Paris 1888, p. 428, 43:3 et :5Ui:i.

() Seigneul', nu traitement des tumeurs t'L'ectiles pm· l't'leetro- lyse. Ga:;ette médicale de Paris. 188H. :No ~37, p. 43i.

(36)

35

(de Saurnur), F. Heins 1, etc., en France, contl'ibuèrent

ù la vulgariser.

Sans parler des expér·iences d'électrolyse, faites avec des liquides albu1nineux et du sang en dehors de vaisseaux, voyons ce qui se passe dans le sang et les tissus o1·ganiques voisins lorsque nous implan- tons les électrodes dans les vaisseaux (artères, veines ou capillaires).

Avec un cour·ant de moyenne intensité on obtient la production des actions secondaires, c'est-à-dire que le courant met en liberté des substances qui peuvent donner lieu à des actions chimiques consécutives. En effet, nous pouvons considére1· les tissus- de l'orga- nisme comme étant imprégnés d'un cer·tain nombre de substances Ininér'ales dissoutes, parmi lesquelles le chlorure de sodillln occupe la pre1nière place ave~

une proportion de 4,92 pour mille (Hoppe-Seyler), tandis que le sulfate de soude, le phosphate de soude, etc, sont en quantité 1ninime.

Partant de là, nous pouvons admettre que « lors- qu'on implante une aiguille n1étallique dans un tissu physiologiquement irrigué par le sang, tout se passe comme si l'on décomposait par le courant une solution de chlo1·ure de sodium à 5 pour 1000: )) Par suite des actions secondaires, il se forme de la soude (bases et alcalis) au pôle négatif et des composés oxygénés du chlore (acides), particulièrement l'acide hypochloreux, au pôle positif.

C'est à partir de ce moment que commencent les actions ieJ,ticâJ'es (Bergonié) qui sont, elles, .tout à fait

1 F. Heins, Du traitement des tumeu1·s érectiles pae l'électro- lyse. Thr':se de Paris, 1892.

- - - - - - -

(37)

36

biologiques I, et qui consistent dans la coagulation de l'albumine et de la fibrine et dans la formation d'une es c-m-re.

C'est sur ces actions tertiaires que re11osent les effets thérapeutiques de l'électrolyse.

Elles consistent, comme nous venons de le Yoir,

dan~ les altérations que font subir au sang et aux tissus vivants les substances formées au niveau des aiguilles, par l'action de l'électrolyse, et qui vm·ient suivant le pôle où on les observe.

Ainsi, au pôle positif, si le com·ant ne dépasse pas l'intensité de 20 ù 25 milliampères, le caillot, l'escarre obtenue est dure et adhère hien aux parois Yasculaires et à l'aiguille.

1\1ais tout le travail ne s'arrête pas là: il se forme non seulement un caillot au point de l'implantation de l'électrode positive, m~is encore d'autres', moins résistants, qui se propagent jusque dans les Yoies collatérales et arrêtent la circulation dans une cer- taine zone (Redard). ·C'est pour·quoi, lorsqu'on retire l'aiguille positive, il n'y a pas d'hémorrhagie si le cou- rant n'a pas dépassé l'intensité de 20à25 milliampères, car les courants plus forts produisent des caillots moins résistants.

Donc, si les cour·ants sont plutôt faibles et si leur application ne dure pas trop longtemps, l'aiguille électrolytique positive a des propriétés hémostatiques.

L'action du pôle positif ne se borne pas· là. Outre qu'il agit mantfesternent sut" le contenu vasculaire, l'aiguille positive a encore une action sur les tissus voisins et les parois vasculaires dont les différentes

1 Dr H. Bordier. Précis d'Elect1·othérapie. Paris 1897, p. 2i>7 et 2D8.

(38)

""'

0/

tuniques, au voisinage de la piqù1·e, peolifèt~ent, s'hy- pertrophient et se transforment en tissu fibreux très rétractile, de manière que les vaisseaux s'oblitèrent

<létiniti vemen t.

Cette oblitération par le caillot et la sclérose per- sistent; c'est ce qui explique que la réeidive des an- giomes ainsi traités ne se fait pas.

La peau, au niveau des piqûres ne s'irrite pas et ne se transforme pas en tissu cicatriciel.

Quant au p6le négatrf, avec la même intensité du courant, le caillot obtenu est au contraire n1ou, gros, gélatineux et n'adhè1·e ni aux pa1·ois vasculair·es ni à l'aiguille ; apr-ès son extntctiün il se produit une hénwrrhagie. En outl·e, l'aiguille éledt·olytique néga- tive agit sur les pm·ois vasculai1·es et les tissus voisins en rwoduisant une véritable cautérisation avec escane eonsécutive et un tissu cicatr·iciel apparent, analogue aux cicatrices résultant des cautérisations par les agents ordinaires.

Ainsi le fait prünitif de l'électrolyse est la coagula- tion constante au pôle positif, celle-ci n'est pas toujours assm·ée au pole négatif, où, si le caillot se forme, il est mou et peut très facilement être entrainé par· le courant. Cette coagulation au niveau de l'implanta- tion des aiguilles entraîne une coagulation secondaire par oblitération des vaisseaux et il en résulte le durcis- sernent et le gonflement de la partie coagulée. -

D'après Teissier 1, le caillot ainsi créé se résorbera en partie, ne laissant au bout de 5 ù 6 semaines qu'une sorte de lame tibro-élastique épaisse, déposée sur la

1 Teissiet·. \'aleu!' tl1éeapeutique des coul'ants continus. Thèse

d'a.r;;·~r;ation. Paris 1878.

(39)

38

tunique interne des vaisseaux qui ont perdu leuH forme, leur souplesse et leur élasticité.

Du côté des tissus voisins; tandis qu'au pôle négatif il y a une véritable cautérisation, au pôle positif au contraire, ce processus n'est pas le tnême. Ici « les tuniques vasculaires s'enflamment, secrètent une petite qua.ntité de lymphe plastique, prenant part ù l'organisation consécutive. Il y a endopéeiartérite. en- dopériphlébite ou endopéricapillar·ite; d'abord hyper- trophiante, l'inflammation devient plus tard chronique, scléreuse, rétractile ; tuniques vasculaires, tissu con- jonctif pét·ivasculait·e, muscles, peau, etc. ete .. sont envahis par le tissu fibreux 1 >>.

Si l'intensité du courant n'est pas tt·op fol'te, la peau reprend, après rétraction complète, des caractères nor...:.

maux et la cicatrice est évitée.

Tels sont les phénomènes observés sous l'action de l'électrolyse. Ils nous rnontrent qu'elle agit non seule- ment sur le sang en le coagulant, mais aussi sur les vaisseaux et les tissus voisins en les irritant d'aboed et en produisant une inflammation à la·suite de laquelle les tissus se rétractent et se sclérosent, et cette selé-:- rose secondaire oblitère et étouffe les vaisseaux, tout con1n1e dans la guérison spontanée des angion1es par transformation fibreuse.

Le traite1nent électr·olytir1ue des angiomes compte aujourd'hui tr.ois procédés : ..

1° l' électl~opunctw~e. bipolaire;

2° la monopunctut~e négative et 3° la nwnopunctw,e positive.

L'électropuncture bipolaire consiste dans l'introduc- tion de deux aiguilles (positive et négative) dans la

1 F. Reins, Thèse de Pw·is, 1892, p . . 33.

(40)

3~)

tumeur. Elle a été ptônée pat· l\1. Bergonié 1 en 189.:2, eon11ne limitant strictement l'action électrique ù l'es- pace inteq)olaire, supprimant les phénomèr.es d(~>ulou­

reux, causés en génénl.l par les courants dér·ivés et permettant l'emploi de plus hautes intensités.-

Nous ne contestons pas les avantages qu'elle pour- rait avoir-., mais elle présente aussi des inconvénients qui sont les hémorrhagies, les escarres, la suppUJ·a- tion et les cicatt-ices a.ppareutes 2 et qui font qu'elle est abandonnée par beaucoup d'auteurs.

La monopunctuJ'e nëgative fut recomrnandée par Alt- haus et adoptée par· Pebroff, Barthélemy 3, etc., mais elle doit êtr·e absolument rejetée, parce que le caillot produit est mou et non adhérent et parce que l'aiguille électr·olytique négative produit une véritable cautér·i'- sation et une cicatrice apparente.

Donc, sauf dans les cas exceptionnels (destruction des marnelons et villosités érectiles de la peau, rnodi- fication de la teinte violacée de quelques taches érec- tiles - Redar·d), nous donnons la préférence à la nwnopuncture positilïe, qui donne sans accidents ni

·phénomènes très douloureux des guérisons remar- quables et sans récidive.

La technique de l'électrolyse est facile et simple et n'exige qu'un appareil instrumental très peu com- pliqué, consistant en une pile, reliée par deu:c fils à deux électrodes.

La pile doit être ù courants continus, fonctionnant

1 .Bergonié, Association fraw:aise pone l'ayaneement des Sciences. Session de Pau. 1892. Sem. médicale, 1892, p. 376.

2 P. Hedard, P1·esse médicale, 1896. No 71, p. 433.

:l Barthélemy, Soc. franç. de dermatolo,qie et de syphilz:rp·a- phie, 8 .lnillet 1897.

Références

Documents relatifs

a) Le premier de ces groupes est constitué par des squirrhes dans lesquelles après ulcération l'infil- tration carcinômateuse progresse lentement vers les tuniques

A la suite d'une autopsie d'un lapin inoculé avec une culture de streptocoque de l'impétigo, et mort en 24 heures de streptococie généralisée, (lapin c. XVI), nous

€n outre identiquement les mêmes propriétés que le corps obtenu par le premier procédé.. elle passe alors sous la pression de 8mm. Les formules _brutes des deux corps ne

Comme alirp.ents que les parents estiment les plus con- venables à donner aux petits enfants, ils emploient dans ce cas des féculents qui s'assimilent très

Dans le cours de recherches entreprises sur les 1·éactions de la glycérine avec l'acide borique, nous avons été con- cluit à nous livrer à une étude plus approfondie

ceci est important, surtout dans les lieux éloignés des villes où les malades ne pourraient facilement faire suivre l'évolution de ces granulations par un

' région ôérébelleuse qui est étendue dans ces derniers. Le chiffre que nous exprimons pour Ia série d'Ems montre bien, en même temps quo le diamètre B.B. Le fort

(llfémoires de la.. Le Tableau suivant fournit les éléments de cette compa- raison.. On voit que la spessarLine d'Ambatofotsikcly constitue, au point de vue chimique,