• Aucun résultat trouvé

Géographie Économie Société : Article pp.185-197 du Vol.10 n°2 (2008)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Géographie Économie Société : Article pp.185-197 du Vol.10 n°2 (2008)"

Copied!
14
0
0

Texte intégral

(1)

Géographie, économie, Société 10 (2008) 185-197

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

Les APL au Brésil : une adaptation opportune des SPL à la française ?

The Brazilian APL : a relevant adaptation of French SPL?

André Joyal

INRPME, Université du Québec à Trois-Rivières, C.P. 500, Trois-Rivières, G9A 5H7, Canada

Résumé

Depuis le début des années 2000 on assiste au Brésil à un intérêt sans cesse croissant envers les systèmes de production locaux (SPL) désignés sous l’expression arranjos productivos locais (APL) qui, en France particulièrement, surtout grâce aux travaux de l’ex-DATAR,ont connu au tournant du siècle une attention toute particulière. Les études sur les APL se multiplient comme si les régions brésiliennes ne pouvaient se priver de leur mise en valeur. Pendant ce temps, la DATAR, deve- nue la DIACT, a abandonné ce concept pour donner la priorité à aux « pôles de compétitivité ».

Observera-t-on la même évolution au Brésil ? Ce qui laisserait croire que l’engouement envers les APL au Brésil relèverait davantage d’un effet de mode que d’une justification prenant son appui sur une réalité associée aux caractéristiques du pays. Or, il est pertinent de s’interroger si, de par sa grande population et la diversité de ses activités industrielles, le Brésil, davantage que beaucoup de pays industrialisés, n’offre pas un terreau favorable à l’essor des systèmes de production locaux.

L’objectif de cet article consiste donc à considérer la pertinence du concept de SPL (ou APL) à travers la littérature internationale et brésilienne récente et, dans une certaine mesure, à la faveur de nos observations de terrain Il s’agit donc d’évaluer dans quelle mesure se justifie l’attention qu’on lui accorde au Brésil. Nous tentons de montrer à quel point les APL, en se distinguant des SPL français, prennent la forme d’une réalité qui pourrait s’imposer de plus en plus à l’intérieur des politiques de développement régional mises de l’avant à l’échelon des États brésiliens.

© 2008 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Adresse email : andre.joyal@uqtr.ca

(2)

Summary

In Brazil, since the years 2000, an increasing interest in industrials clusters designed as arranjos productivos locais (APL) is observed. They are quite similar to the French local production sys- tems better known under the acronym SPL especially due to former DATAR initiatives in late 20th century. While the number of Brazilians studies on APL has been constantly increasing, DATAR was turning into DIACT by putting the focus especially on « competitivity poles ». Will Brazilians scholars and praticioners switch their interest for this new concept by giving up their interest in APL? If so, it would mean that the infatuation for the APL was above all a fad. However, given the specific situation of a country like Brazil, it is relevant to verify to what extent the concept of industrial clusters is, more than in many industrial countries, adapted to this country’s realities. The purpose of this article is to call into question the concept of industrial cluster thru the international and Brazilian literature, in addition to our own field work,in order to evaluate the relevancy of the importance taken by the APL in regional development policies that are being put forward in various Brazilian States.

© 2008 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Mots-clés : développement régional, systèmes de production local, dynamique locale Keywords: regional development, clusters, local dynamic

Introduction

Depuis le début des années 2000, on assiste au Brésil à un intérêt sans cesse croissant envers les systèmes de production locaux (SPL) qui, en France particulièrement, surtout grâce aux travaux de la DATAR1 (2001, 2002), ont connu au tournant du siècle une attention toute particulière. Alors que la DATAR n’a cessé ces dernières années de recevoir des délé- gations venant de toutes les régions du Brésil, ses propres représentants n’ont pas manqué d’aller en terre brésilienne visiter ce qu’on leur présentait comme des SPL bien établis ou en voie de consolidation. On sait que les spécialistes du développement régional associent le concept de SPL aux districts industriels italiens rendus célèbres autant par des économistes italiens (Beccattini 1991, Brusco 1982) qu’étrangers (Sabel et Piore (1989), Senberger, Pike 1999). L’abondante littérature sur les districts industriels et leurs dérivatifs tels les SPL, les milieux innovateurs et a utres clusters est parvenue à atteindre au Brésil les universitaires et les responsables du développement régional dont les écrits sur le sujet se font de plus en plus nombreux ces dernières années. Mais de toute évidence, c’est SEBRAE2, un organisme sans but lucratif consacré à la promotion de l’entrepreneuriat et de la petite entreprise, ayant un siège dans tous les États et une antenne dans toutes les villes de petite et moyenne dimen- sions, que l’on doit l’essor de l’intérêt envers les SPL. En fait, cet organisme n’a fait que précéder de peu la politique du gouvernement fédéral qui, en 2003, a attiré l’attention sur les SPL par sa politique de développement économique et social.

1 Délégation à l’action territoriale et à l’aménagement du territoire devenu depuis janvier 2006 : la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires.

2 Servicio brasileiro de ajuda a empresa.

(3)

Mais alors que les études tendent à se multiplier, comme si les régions brésiliennes ne pouvaient trouver leur salut en dehors des SPL, la DATAR, pour sa part, en devenant la DIACT, a abandonné ce concept pour donner la priorité à un autre concept : les « pôles de compétitivité ». Observera-t-on la même évolution au Brésil ? Ce qui laisserait croire que l’engouement envers les SPL relèverait davantage d’un effet de mode que d’une justification prenant son appui sur une réalité associée aux caractéristiques du Brésil. Or, étant donné sa population et la diversité de ses activités industrielles, il est pertinent de s’interroger si, le Brésil, davantage que beaucoup de pays industrialisés, n’offrirait pas un terreau favorable à l’essor des SPL. L’objectif de ce papier consiste donc à considérer la pertinence du concept de SPL à travers la littérature récente, internationale et brésilienne, afin d’évaluer dans quelle mesure se justifie l’attention qu’on lui accorde au Brésil. Il s’agira de voir à quel point les APL, en s’inspirant des SPL français, prennent la forme d’une réalité qui pourrait s’imposer de plus en plus à l’intérieur des politiques de dévelop- pement régional mises de l’avant à l’échelon de plusieurs États brésiliens. Une attention particulière sera consacrée à deux publications récentes de SEBRAE (2004 et 2006) qui illustrent bien l’importance et la forme que prennent les APL à travers le Brésil. On verra que cet organisme cherche à favoriser l’essor des micro et petites entreprises en leur fai- sant tirer profit de leur appartenance à un territoire.

Des années 1960 jusqu’à la fin du XXe siècle, beaucoup de spécialistes des sciences régionales ont traité de développement régional alors que d’autres se sont intéressés au développement local à partir de la fin des années 19803. Or, avec l’avènement du XXIe siècle, c’est le développement territorial qui retient davantage l’attention. La région se voit limitée à son statut purement administratif, tandis que le territoire évoque la popu- lation qui se prend en charge en un lieu donné. L’expression « Faire un territoire » se rapporte à une population qui préside à ses destinées plutôt que de se voir placer sous la totale dépendance des pouvoirs extérieurs et/ou du mécanisme du marché.

Pour Zimmerman (2002), les travaux sur les clusters ou regroupements d’entreprises ont consacré une reconnaissance du renouvellement de la dimension locale ou territoriale dans l’organisation industrielle et la place de l’innovation dans ces dynamiques. Pour sa part, Guillaume (2005) soutient qu’un courant de pensée, largement transdisciplinaire, s’est affirmé en élaborant un appareillage conceptuel dont le principal apport réside dans le dépassement de la notion d’espace et dans la prise en compte de la notion de territoire.

Ce dernier se voit appréhendé comme un processus en construction permanente pouvant être éclairé à partir de considérations historiques, sociales, politiques et économiques.

En fait, comme l’écrit Courlet (1999), le territoire constitue le point de rencontre entre les acteurs du développement. Il est le lieu où s’organisent, volontairement ou de façon spontanée, les formes de coopération entre les entreprises, les individus et les activités.

On peut ainsi considérer le territoire comme le point de jonction entre les formes de marché et les formes de régulation sociale. Sur la base de telles considérations, il devient pertinent d’évoquer l’émergence d’un nouveau paradigme, soit celui du développement territorial comme n’hésite pas à le faire Lafontaine (2005) qui y associe les mots-clés suivants : satisfaction des besoins de base (sociaux et culturels) ; participation politique et économique de la population ; innovations économiques, sociales et institutionnelles ;

3 Pour une biographie exhaustive de ces derniers en Occident et au Brésil, cf Martinelli et Joyal (2004).

(4)

qualité du cadre de vie. On parle donc d’approche territoriale en distinction de l’appro- che fonctionnelle associée au développement exogène (par le haut). Dans le territoire, il importe de le rappeler, on trouve des réseaux et des acteurs dont la dynamique s’appuie sur une culture et des traditions façonnées à travers une histoire plus ou moins récente.

Qu’en est-il au Brésil en relation avec la dynamique territoriale?

1. Les SPL (Arranjos productivos locais) : un enthousiasme non dissimulé

Meyer-Stamer(1996, 1999) compte parmi les premiers européens à s’être intéressé aux regroupements d’entreprises au Brésil avec des exemples se rapportant à l’État de Santa Catarina en se référant tout particulièrement aux secteurs suivants : électrochi- mie et ingénierie métallique ; textile et vêtements ; tuiles en céramique. Il y trouve les caractéristiques de ce que l’on désignait encore à l’époque comme étant des districts industriels. À notre connaissance, Borba (2000) et Cocco et Galvão (2001) sont les premiers auteurs brésiliens à traiter de ce sujet mais d’une façon essentiellement théo- rique, sur la base des écrits d’auteurs européens cités plus haut. De son côté, SEBRAE, en 2004, travaillait déjà au renforcement de pas moins de 341 SPL à travers tout le pays.

Leur répartition sectorielle se présente ainsi : agroalimentaire 28 % ; vêtement 16 % ; tourisme 12 % ; meuble 11 % ; construction 8 % ; artisanat : 6 %. Leur répartition régionale est la suivante : Sud 31,7 %, Nord-Est 23,8 %, Sud-Est 18,2 %, Nord 15,5 %, Centre-Ouest 10,9 % (SEBRAE document Power Point).

Carlos de Faria (2005), en s’appuyant sur la documentation de SEBRAE, écrit que cet organisme cherche à promouvoir la consolidation des micro et petites entreprises dans un processus de développement local. Ainsi, SEBRAE agit en partenariat avec divers acteurs tels les gouvernements locaux, les associations commerciales et industrielles, les coopéra- tives et tout autre acteur susceptible de contribuer à la bonne marche des économies loca- les. Aux APL pris en considération par SEBRAE, en plus des secteurs ci-haut mentionnés, s’ajoutent ceux de la technologie de l’information, de l’eau de vie (caxaça), de la produc- tion laitière, de la floriculture, de la pisciculture et enfin de la viniculture. Avec ces derniers exemples on devine les distinctions d’avec les SPL généralement identifiés en Europe. La figure 1 illustre, aux yeux de leurs promoteurs, les avantages découlant des APL.

On voit que les retombées positives découlant de la mise en place d’un APL se rapportent à la disponibilité d’une main-d’œuvre susceptible de répondre à des qualifications spécifi- ques, à la facilité de liens avec les fournisseurs ainsi qu’avec les services publics. Ce à quoi s’ajoutent la circulation à l’information et un contexte favorable à l’innovation

Pour bien s’assurer de s’entendre sur la portée des concepts utilisés, il est opportun de se référer à un document de Carioca et Osterne (2006) qui définissent le concept de APL comme suit : il s’agit de regroupements, sur un territoire donné, d’entreprises appartenant à un même secteur d’activité. Ces entreprises sont en interrelation les unes les autres dans un processus d’apprentissage effectué en partenariat avec différentes instances locales en vue d’améliorer leur position concurrentielle. La référence à un regroupement d’entre- prises évoque une dynamique locale à l’intérieur d’un territoire pouvant être un quartier d’une ville moyenne ou un ensemble de petites villes ou encore un bassin hydraulique, une vallée, etc., où il est possible de reconnaître un sentiment d’appartenance ou une iden- tité propre susceptible de favoriser les interrelations entre les différents acteurs.

(5)

Sur la base de ces concepts, ces deux chercheurs de l’Université fédérale du Ceará situent l’appui aux APL à l’intérieur d’un vaste programme de développement régional qui comprend, entre autres choses :

- La restructuration d’un certain nombre de villes et de pôles urbains dans cinq régions du Ceará ;

- La création de centres ruraux d’information ;

- La nomination d’agents régionaux spécialisés en innovation.

On souhaite renforcer les SPL de la région de Macuço de Baturé à la faveur de l’aug- mentation de la compétitivité, de la stimulation de la coopération, de l’encouragement de l’entrepreneuriat et par l’adoption d’instruments de gestion adéquats. On souhaite attein- dre cet objectif général à travers la satisfaction d’objectifs spécifiques tels le renforce- ment du capital social, la protection de l’environnement, la mobilisation des ressources endogènes et, enfin, par l’attraction de ressources externes.

De toute évidence, le président du prestigieux Institut de politique économique appli- quée (IPEA) (document PP) partage le même enthousiasme envers les APL en écrivant que les politiques publiques doivent focaliser leurs efforts vers les regroupements d’en- treprises et non pas vers les entreprises individuelles. Il voit dans les APL la présence de trois types de confiance : la confiance en soi ; la confiance mutuelle ; la confiance des institutions publiques envers les entrepreneurs. À ses yeux, l’appareil gouvernemental (federal et estadual) se doit de stimuler la coopération inter-entreprises tout en favorisant les regroupements. C’est ainsi que l’on mettrait en place les conditions susceptibles de favoriser l’emploi et la croissance économique.

Fig. 1 : Les avantages de l’organisation en «cluster»

Source : inspiré de Sebrae (2004, p.143)

Les avantages d’un APL

Plus grande efficacité dans le recrutement de la main-d’œuvre et dans les relations avec les fournisseurs

Meilleur accès aux informations spécialisées

Favorise les externalités positives Meilleur accès aux institutions

et aux biens publics Favorise l’innovation

(6)

2. Place au questionnement

Cocco (2005) affirme que le Brésil est le théâtre d’innombrables efforts visant à définir une nouvelle génération de politiques publiques. Ces dernières peuvent se regrouper en deux grands ensembles au niveau national : celles se rapportant à la distribution du revenu et celles qui se rangent sous le label général de développement local. C’est à l’intérieur de celles-ci que l’on retrouve les PME regroupées en Arranjos productivos locais. Mais, selon cet auteur de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, les politiques reliées aux APL sont incapables de mettre en place un dispositif technocratique susceptible d’appréhender les dynamiques territoriales sur les plans à la fois social et productif. Ainsi, elles seraient en même temps un progrès et un piège. On y voit bien un effort cherchant à s’émanciper de la dichotomie entre l’ancien paradigme du développement par le haut et l’abandon aux forces du marché suivant les diktats des thuriféraires du néolibéralisme. Mais ces politiques auraient le tort de reprendre et d’amplifier la coupure existante au Brésil entre les dynami- ques urbaines et le développement local. Or, cette division entre les villes et les territoires serait pour Cocco inadéquate. D’abord elle interdirait, au niveau général, d’appréhender les formes d’intégration sociale et territoriale à travers les dynamiques de production et de circulation. Ce qui aurait pour effet d’occulter les contenus nouveaux des dimensions productives des territoires et des réseaux sociaux. Ensuite, toujours en relation avec les spécificités brésiliennes, ces politiques entraveraient les stratégies de développement local face aux défis qui se présentent à court ou à moyen terme. La ville continue donc d’être vue comme un milieu reproductif alors que le regroupement d’entreprises se présente comme un concept permettant un redécoupage spatial des secteurs industriels traditionnels.

Toujours selon Cocco (2005), la trajectoire académique et politique de la notion brési- lienne d’Arranjo productivo local illustre bien les ambiguïtés et les limites du déplacement de la politique nationale vers le local. La traduction brésilienne de la notion de système par arranjo serait juste puisque le terme rend effectivement compte des éléments à la fois planifiés et aléatoires d’une agglomération territoriale d’unités industrielles d’une même filière de production. Mais, comme le souligne très bien l’auteur, le concept de APL est arrivé au Brésil longtemps après les premiers écrits nord-américains ou européens sur le développement local. La conception retenue, en s’inspirant de l’approche française de la DATAR, confère toujours aux politiques une vision fonctionnaliste qui maintient la séparation entre la dynamique économique et les processus sociaux. On ne peut qu’être d’accord avec ce constat en ayant déjà précisé (Martinelli et Joyal, 2004) que tout ce qui relève des districts industriels et autres SPL n’a pas directement à voir avec notre vision du développement local. Nous donnons dans notre ouvrage sur le développement local au Brésil l’exemple bien connu du SPL de la Vallée du Sinos, au sud de Porto Alegre (chaus- sure, et articles en cuir). Or, au lieu de se voir parfois offert en modèle dans les écrits européens sur les SPL, il se présente plutôt pour les Brésiliens comme un contre-exemple dont les forces vives locales cherchent à s’émanciper à travers des efforts de diversifica- tion économique. On ne le trouve d’ailleurs pas dans les documents de SEBRAE.

Enfin, à nouveau selon Cocco (2005), les approches en termes de capital social et d’ambiance coopérative associées aux réseaux de PME ne saisissent nullement les dyna- miques constituantes des territoires productifs. Au Brésil, comme ailleurs, le dirigeant d’une PME est très soucieux de son indépendance et demeure peu enclin à s’impliquer

(7)

dans une stratégie de coopération-concurrence qui caractérise, comme on le sait, les dis- tricts industriels à l’italienne. Et pourtant ces derniers continuent d’inspirer les responsa- bles du développement régional au Brésil comme en font foi les publications récentes de SEBRAE. Celles-ci laissent croire que malgré la critique ici signalée, les comportements des entrepreneurs brésiliens peuvent changer. SEBRAE pense en faire la preuve.

3. Les réalisations de SEBRAE

Avant de prêter attention à l’expérience française amorcée par la DATAR en 1999, c’est vers l’Italie, cette même année, que les responsables de SEBRAE concentrèrent leur intérêt en envoyant des délégations en Emilie-Romana, en Modene et en Lombardie, ceci, en collaboration avec la Fondation Getúlio Vargas et l’Institut brésilien d’économie.

L’intention était d’établir des liens pour faciliter les échanges permettant aux Brésiliens de tirer profit de l’expérience italienne sur les districts industriels. L’année suivante, tous les SEBRAE estaduais furent invités à identifier des pôles ou regroupements d’entrepri- ses susceptibles de correspondre aux caractéristiques des districts industriels à l’italienne.

Ainsi, quelques mois plus tard, suite à une sélection à partir des propositions reçues, sept regroupements d’entreprises furent retenus en vue de faire l’objet d’une étude approfon- die susceptible de servir d’exemples :

- Casta dos Coquieros (BA) : tourisme ;

- Cachoeiro do Itapemirim (ES) : pierres ornementales ; - São Luiz (MA) : tourisme ;

- Paragominas (PA) : meuble ;

- Campina Grande (PB) : cuir et dérivés ; - Nova Friburgo (RJ) : lingerie féminine ; - Tobias Barreto (SE) : confection.

Le processus de sélection a pris son appui sur les éléments suivants :

a. Les aspects politico-institutionnels : la présence de SEBRAE dans le territoire concerné et la possibilité d’impliquer les parties prenantes (stakeholders) dont, bien sûr, le secteur privé.

b. Les aspects socio-économiques et environnementaux : le degré de participation des petites entreprises dans un secteur d’activité donné ; l’existence d’une culture de col- laboration inter-entreprises ; l’existence d’un potentiel de développement économique ; l’importance du secteur d’activité dans la région ; l’importance du capital social affiché ; la possibilité de transfert à travers le Brésil du modèle de district industriel4 que l’on croit y avoir décelé, etc.

À la fin de 2002, dans le cadre du programme d’implantation ou de consolidation, on commença à parler d’arranjos productivos locais. On a mis au point une approche métho- dologique en vue de leur développement qui fit l’objet d’une mise à jour deux ans plus tard. Trois axes principaux servirent d’assise à la mise en œuvre du processus :

- Le renforcement de la dynamique du regroupement d’entreprises ; - L’organisation de la production ;

- L’accès au marché.

4 On ne parle pas encore d’arranjo productivo local.

(8)

Pour évaluer la bonne marche du programme à partir de ces axes, on a conçu deux types d’indicateurs d’évolution du processus d’ensemble : indicateurs de statut et indi- cateurs de mise en œuvre. La première catégorie se rapporte aux initiatives prises par les agents locaux de SEBRAE permettant d’évaluer ce qui est en cours, ce qui est prévu et ce qui retarde. La deuxième catégorie se réfère à : la mobilisation des acteurs ; au nombre d’entrepreneurs ayant accepté de s’engager dans des opérations de renforcement des capacités ; à la mise en place de nouveaux services ; à la participation à des foires commerciales à l’extérieur de la région ; au pourcentage d’entreprises qui ont élaboré un plan d’affaire, etc. Tout ceci a permis de concevoir un APL comme un type particulier de cluster formé de petites et moyennes entreprises regroupées autour d’une profession ou d’une activité spécifique où on observe des relations d’échanges formelles ou informelles entre les entreprises et avec les autres institutions socio-économiques locales sur la base d’une culture commune (SEBRAE, 2006).

On ne manque pas de signaler que tout projet de développement d’un APL est avant tout un projet de développement social qui implique une transformation d’une réalité collective. À l’intérieur de ce processus, chaque acteur agit en se positionnant comme une sorte d’avant-garde susceptible de susciter le changement social (SEBRAE, 2004).

La figure 2 donne une idée de la conception mise de l’avant.

Fig. 2 : Axes de formation/evolution d’un APL

Cet avant-garde intervient en mettant de l’avant un ensemble d’actions faisant appel au capital social de leur territoire afin de bien visionner son devenir possible.

Le recours à des méthodes ou approches spécifiques facilite l’atteinte des objectifs envisagés. On n’ignore pas que différents chemins peuvent conduire au développe- ment d’un APL. Cependant, l’expérience vécue ailleurs et les observations effectuées

ource : inspiré de Sebrae (2004,p.94)

Compétition Intra-sectorielle

Coopération entre les entreprises et les institutions

de l’APL.

Gain de compétitivité sectorielle, nationale

et internationale Construction

des signes d’identité des stratégies

gagnantes patentes APL

Compétitivité globale Coopération

Identité du district

(9)

sur la réalité brésilienne permettent de dégager trois grands axes d’interventions simultanées qu’il ne faut pas confondre avec des étapes distinctes d’un programme d’implantation d’un APL. Ces axes sont :

- La dynamique territoriale :

- Le développement d’un esprit entrepreneurial et l’organisation de la production ; - L’information et l’accès aux marchés intérieur et extérieur.

L’exemple du APL de Tobias Barreto5 va ici servir d’étude de cas.

3.1. Tobias Barreto

Située au sud-ouest du Sergipe près de la frontière de Bahia, cette petite municipalité de 43 000 ha existe depuis la fin du XVIe siècle. Deux siècles plus tard, alors qu’elle portait le nom de Campos, l’exportation de cuir et de quelques produits dérivés la distin- guaient des autres localités de la région. Ayant adopté le nom de Tobias Barreto en 1943, ce n’est que quelque trente années plus tard que la ville va se distinguer par un certain essor dans le domaine de la confection en se spécialisant dans un type de broderie appelé rechiliê. Aujourd’hui, le pôle de la confection de la ville et de sa région immédiate com- prend pas moins de 492 entreprises offrant emplois à près de 2 500 personnes auxquelles il faut ajouter 3 000 fournisseurs constitués d’unités familiales à l’intérieur desquelles des couturières autonomes font de la sous-traitance. Les activités productrices ont évolué de telle sorte que la literie, les nappes et la lingerie pour nouveaux-nés représentent les pro- duits dominants tout en laissant à la broderie une place importante ainsi qu’à l’artisanat.

L’État voisin, Bahia, absorbe 90 % de cette production.

Le fait que certaines activités remontent au milieu du siècle dernier permet d’associer ce cluster aux SPL européens. Contrairement à d’autres APL de création récente (comme dans la viniculture dans l’État de Pernembuco6), on peut déceler ici une tradition associée à un savoir-faire développé à travers les années. Parmi les entreprises de fabrication, 39% ont débuté leurs opérations dans les années 1980. Pour leur part, parmi celles qui se consacrent exclusivement à la commercialisation, pas moins de 70 % ont été mises sur pied à partir des années 1990. Le taux relativement élevé de fermetures de ces entreprises constitue cependant une ombre au tableau. La foire commerciale annuelle appelée Feira da Coruja (foire de la chouette) sert de vitrine aux activités de cet APL qui reçoit en plus pour cette occasion des produits venant des États voisins (SEBRAE, 2004).

L’intervention de SEBRAE, dans cette région la plus déshéritée de cet État du Nordeste, a contribué à développer le positionnement concurrentiel des entreprises de cet APL. Le programme mis en œuvre à la faveur d’un encadrement adéquat a favorisé l’introduction d’innovations avec des résultats heureux sur la productivité et la rentabilité des entrepri- ses. Parmi les principaux résultats associés à l’intervention de SEBRAE on note :

- L’implantation de nouvelles lignes de production ;

- L’inauguration d’un centre de services aux entreprises dispensant : des aides tech- niques, des informations issues d’une veille commerciale, des appuis à la préparation de plans d’affaires tout en réunissant les entreprises dans un forum entrepreneurial et en

5 L’auteur a visité cet APL en décembre 2006

6 L’auteur a pu également visiter cet APL en mai 2006.

(10)

organisant des expositions, des séminaires et autres opportunités de rencontres afin de faciliter le réseautage ;

- Création d’un forum distrital (incluant les petites villes environnantes) servant à réunir des acteurs des secteurs privé et public.

Tout ceci aurait contribué à propager une nouvelle culture entrepreneuriale, à inno- ver en matière de design, à accroître le revenu des artisans. Et de cette expérience, SEBRAE (2006) dégage que le recours à deux formes d’intelligence a favorisé un positionnement en perpétuel état d’alerte face à la concurrence. La première dite intelligence compétitive prend son appui sur trois piliers : l’amélioration perma- nente de la productivité ; l’amélioration permanente de la qualité ; la différenciation de la production à la faveur de l’innovation. L’intelligence compétitive facilite le rapprochement des entreprises à travers des activités diverses de réseautage. Quant à l’intelligence commerciale, son champ d’intervention se rapporte à la divulgation de l’information : identification et la sélection de nouveaux marchés ; restructura- tion des canaux de distribution ; l’évaluation de la concurrence ; benchmarking ; identification de la demande pour des nouveaux produits. La figure 3 illustre le processus en question.

Fig. 3 : Relations structurantes

Source : inspiré de Sebrae (2004, p. 95)

L’axe 1 (dynamique territoriale) contribue à mieux situer l’entreprise à la fois dans son contexte interne et externe de concert avec l’axe 2 (esprit entrepreneurial et organisation) et l’axe 3 (information et ouverture aux divers marchés).

3.2. Actions pour le futur

Pour la mise en œuvre de façon optimale de ces deux formes d’intelligence, SEBRAE (2006) estime nécessaire de développer une vision stratégique à la fois innovante et pragmatique, sur la base de l’expérience vécue à travers le programme en opération

SEBRAE Entreprise

Processus Résultats

Axe 2 Actions

incitatrices Actions incitatrices

Actions incitatrices

APL Secteur Territorialité Axe 3

Axe 1

(11)

dans quatre APL dont celui de Tobias Barreto. La création de centres de services tech- niques s’avère un élément clé de cette vision. Également, la création de fonds en vue de favoriser des comportements associatifs nouveaux à partir de projets-pilotes serait un autre élément important de cette vision. On pense ici à des initiatives mettant en présence différents acteurs du milieu afin d’augmenter la compétitivité territoriale et de faciliter la transférabilité des expériences heureuses vers d’autres territoires. Enfin, on ne manque pas de rappeler les objectifs de développement social et de respect de l’environnement que doivent poursuivre les APL.

En conséquence, on estime pouvoir passer d’une logique d’adaptation (prendre en considération ce qui se fait ailleurs) à une logique proactive. Il ne s’agit donc plus de tout simplement imiter mais d’innover sur la base de l’expérience acquise en tenant compte des spécificités territoriales en présence. Le territoire devient ainsi un laboratoire cognitif en mesure de véhiculer les messages conduisant aux nécessaires ajustements susceptibles de favoriser de nouvelles opportunités de développement. Ainsi stimulé par son milieu à caractère innovateur, l’entrepreneur se trouve situé dans un contexte d’apprentissage par interaction qui devient la marque de commerce de son APL

Conclusion

Tout comme les alpinistes escaladent la montagne tout simplement « parce qu’elle est là », on pourrait en dire autant pour les nombreux spécialistes des sciences socia- les et administratives qui se sont intéressés depuis plus de vingt ans aux districts industriels et à leur forme dérivée que sont les SPL ou les milieux innovateurs dans le sens du GREMI (Groupe de recherche européen sur les milieux innovateurs). En ce qui concerne ces derniers, de toute évidence, mis à part quelques universitaires francophiles, les travaux du GREMI demeurent ignorés au Brésil et n’ont donc pu influencer les initiatives associées à SEBRAE. Pourtant, le lien paraît facile à établir entre la logique à la base des APL et les efforts de réflexions et d’observations effec- tuées par le GREMI. On en veut pour preuve une contribution récente de son prési- dent R. Camagni (2006) qui présente les fondements conceptuels et le rôle du milieu local. On y trouve bien les interrelations entre le capital relationnel et les proximités géographiques et socio-culturelles qui favorise la coopération, la confiance et la cohé- sion à travers un sentiment d’appartenance. Dans un tel contexte, l’innovation se voit stimulée grâce à la réduction de l’incertitude et l’apprentissage collectif. Quelques années plus tôt, Crevoisier ( 2001) pour sa part, avait bien mis en évidence les trois axes particuliers autour desquels gravitent le milieux innovateurs : la dynamique technologique ; la transformation des territoires ; les changements organisationnels.

Avec ce qui est désigné comme étant le paradigme organisationnel, la PME est vue comme un élément inséré dans un système de production tout comme dans un système territorial. Une telle insertion s’exécute par la mise en place de relations entre les autres entreprises du territoire qui peuvent être fournisseurs ou clients. C’est cet ancrage territorial qui favorise la mobilisation des ressources spécifiques tout en offrant la possibilité d’interagir à l’intérieur de réseaux locaux d’innovation et de soutien au système de production régional (Crevoisier, 2001). Ces considérations, faut-il le souligner, ne sont pas étrangères à celles servant à promouvoir les APL.

(12)

Même si les travaux académiques sur les APL ne manquent pas au Brésil7 ce sont surtout les décideurs économiques en matière de développement régional et SEBRAE plus particulièrement qui s’y intéressent de façon soutenue avec parfois la ferveur qui caractérisent la foi des nouveaux convertis. Un comportement qui explique le scepticisme affiché par plusieurs universitaires dont Cocco (2005) se veut un exemple. S’il est fort intéressant de constater qu’il existe des formes de production organisationnelle autrefois insoupçonnées, à savoir la coopération inter-entreprises, il importe de ne pas en exagérer la portée. En effet, dans toute zone industrielle on observe des dirigeants d’entreprise qui s’ignorent. Bien sûr, il peut en être autrement suite à des efforts d’agents de développe- ment spécialement affectés à l’animation d’espaces économiques identifiés ici comme APL, du moins en potentiel, à défaut d’en être de véritables suivant les critères générale- ment reconnus. Mais la portée de telles interventions n’est pas toujours concluante car, si on peut conduire un cheval à la fontaine, on ne peut le forcer à boire. L’individualisme qui a toujours caractérisé les dirigeants d’entreprise n’est pas prêt à disparaître, au Brésil comme ailleurs. Ceci étant dit, les exemples mis de l’avant par SEBRAE existent bel et bien. Les témoignages d’entrepreneurs autrefois laissés à eux-mêmes ne manquent pas pour convaincre de l’utilité d’une certaine animation. Lorsque mise en œuvre là où on a pu identifier un regroupement d’entreprises susceptible de connaître un dynamisme nouveau, pour autant que les uns et les autres acceptent de se serrer les coudes, cette animation ne peut que susciter des résultats heureux. Lors d’un colloque académique, un agent de développement nous a affirmé qu’aujourd’hui on trouve dans le Nordeste des APL là où le « désert » régnait dix ans auparavant. On admettra qu’il ne peut s’agir que de SPL à la brésilienne.

7 Lors du IV ECOPAR ( rencontre d’économistes du Parana) tenue à Toledo en novembre 2005 et auquel l’auteur a participé, pas moins de douze communications ont porté sur les APL.

(13)

Références

Beccatini, G., (1991), Le district industriel : milieu créatif, Espaces et Sociétés, Nos 66-67.

Borba, RAV., A cidade cognitiva, Sao Paulo, Tese, Faculdade de Arquitetura e urbanismo, USP.

Brusco, S., (1982), The Emilia Model : productive Decentralisation and Social Integration, Journal of Economics, vol 6, No 2.

Camagni, R., (2006), Changement technologique, milieu local et réseaux d’entreprise: pour une théorie dynamique de l’espace économique dans Milieux innovateurs: théorie et pratique, R.Camagni et D. maillat, sous la dir. de, paris, économica-Anthropos, 500p.

Carioaca, B., Osterne, W., (2006), Projeto piloto de sustenbilidade do Maciço de Bature, Universidade federal do Ceara, document polycopié.

Cocco, G., Galvão, AP., (2001) Sobre a tropicalização do desenvolvimento local : algumas reflexões a respeito do modelo italiano, in Silveira & Reis, Desenvolvimento local : dinâmicas e estratégias, Rio de Janeiro, REDE DLIS.

Cocco, G. (2005), La problématique du développement local au Brésil, Rio de Janeiro, polycopié, UFRJ.

Courlet, C., (1999), Territoires et développement, Revue d’économie régionale et urbaine, No 3.

Crevoisier, O., (2001), L’approche par les milieux innovateurs : état des lieux et perspective, Revue d’

Économie régionale et urbaine, no 1, pp 151-166.

DATAR ( 2001), Réseaux d’entreprises et territoires : regards sur les systèmes productifs locaux, Paris, La documentation française.

(2002), Les systèmes productifs locaux, territoires en mouvement, Paris, La documentation française.

Farias, A. C., de, (2005) Arranjo Produtivo : Unidas num consórcio, pequenas empresas encontram o caminho das pedras para exportação, polycopié, Fortaleza, UFC.

Guillaume, R. (2005), Introduction dans R.Guillaume éd., Globalisation, systèmes productifs et dynamiques territoriales, L’Harmattan, Paris.

Governo federal (2003) Directrizes de politica industrial. Tecnologica e de comercio exterior, 26 novembro.

IPEA, document powerpoint disponible sur : www.ipea.gov.br

Lafontaine, D., (2005), Le développement régional et territorial : un nouveau paradigme, dans D. Lafontaine et B. Jean ( sous la dir.), Territoires et fonctions, T.2, Rimouski, Éditions du GRIDEQ et du CRDT.

Meyer-Stamer, J., (1996) Clustering and Competitiveness in Santa Catarina : general findings Draft paper, Florianopolis, APOIO et ACIB.

Piore, M, Sabel, C. (1989), Les chemins de la prospérité : de la production de masse à la spécialisation souple, Hachette, Paris.

SEBRAE , documents Power Point, disponiblse sur : www.sebrae.com.br

SEBRAE,( 2OO4), Metodologia de desenvolvimento de Arranjos Productivos Locais : Projetos promos, Brasilia, Versão, 2, 285 p.

SEBRAE, (2006), Programa de Desenvolvimento de Distritos Industriais : uma expériência de internacionalização em APL, Brasilia, 165 p.

Senberger, W. Pike, F., (1999) Distritos industriais e recuperação econnômica local, questão de pesquisa e de politica , in Empressarios e empregos nos novos territorios produtivos : o caso da Terceira Italia Urami et all, op.cit.

Zimmermann, JB., (2002) Des clusters aux small-words une approche en terme de proximité, Géographie, économie et Société, No 4, P 3-17.

(14)

Références

Documents relatifs

DE SOUZA Maria Adélia (Université de Sao Paulo, Brésil) DEMAZIÈRE Christophe (Université de Tours, France) DESBIENS Caroline (Université de Laval, Québec, Canada) DOLOREUX

sommaire de l’année 2008 / Géographie, économie, société 10 (2008) 525-528 526.. La création d’entreprises entre autonomisation et intégration : 87 comparaison de deux

L’articulation entre les deux approches est revendiquée par Courlet (1994) qui rappelle l’apport des chercheurs italiens (Garofoli, 1985, Beccatini, 1987) dans une démarche qui

Au final, il apparaît que l’émergence d’une dynamique collective territorialisée à partir des ressources environnementales se situe à la confluence d’une triple revendication :

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur ges.revuesonline.com.. Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit

Les réflexions sur l’espace qui sont axées sur l’économie et se développent depuis les années 1810 ou 1820 en retiennent divers aspects : l’idée de dotation en facteurs leur est

L’approche revisitée du régulationnisme inclut : (i) une approche articulée temps-espace des modes de développement successifs et de leurs formes concrètes ; (ii) une plus

Pour ce faire, on étudie les corrélations entre propensions à migrer d’une part des étudiants lors de l’entrée en troisième cycle, d’autre part des diplômés sur le marché