L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012
D. Blotti`ere Math´ematiques
Devoir surveill´ e n˚3
Dur´ee : 3 heures
L’usage de la calculatrice est interdit.
Le bar`eme prendra significativement en compte :
• la pr´esentation,
• la clart´e des explications,
• le soin port´e `a l’argumentation des r´eponses,
• la justesse du vocabulaire et des symboles employ´es.
Exercice d’alg` ebre
SoitAla matrice d´efinie par :
A=
4 −2 −2
3 0 −3
1 −2 1
.
1. Calcul des puissances de A
1.1. D´eterminer l’ensembleSp(A) desλ∈R, tel que le syst`eme lin´eaire :
(Sλ) : (A−λI3)
x1 x2 x3
=
0 0 0
d’inconnue
x1
x2
x3
∈R3 ne soit pas de Cramer.
1.2. Soientα, β, γ les ´el´ements deSp(A) rang´es dans l’ordre croissant. On a doncα < β < γ.
1.2.1. R´esoudre le syst`eme lin´eaire (Sα) et d´eterminer l’unique solution de (Sα) dont la troisi`eme com- posante vaut 1, i.e. l’unique solution de (Sα) de la forme
x1
x2
1
, avecx1, x2∈R.
1.2.2. R´esoudre le syst`eme lin´eaire (Sβ) et d´eterminer l’unique solution de (Sβ) dont la troisi`eme com- posante vaut 1.
1.2.3. R´esoudre le syst`eme lin´eaire (Sγ) et d´eterminer l’unique solution de (Sγ) dont la troisi`eme com- posante vaut 1.
1.3. SoitP la matrice d´efinie par :
P =
1 1 0
1 0 −1
1 1 1
.
Montrer queP est inversible et calculerP−1. 1.4. On poseD=P−1AP.
1.4.1. Calculer les coefficients de la matriceD, puis ceux des matricesDn pour toutn∈N∗.
1.4.2. Montrer queA=P DP−1.
1.4.3. D´emontrer par r´ecurrence que pour toutn∈N: An=P DnP−1. 1.4.4. En d´eduire les coefficients deAn pour toutn∈N∗.
2. ´Etude de trois suites li´ees par des relations de r´ecurrence lin´eaires d’ordre 1 Soient (un)n∈N, (vn)n∈N et (wn)n∈Nles trois suites d´efinies par :
u0= 1 v0= 2 w0=−1 et les relations de r´ecurrence :
un+1= 4un−2vn−2wn
vn+1= 3un−3wn
wn+1=un−2vn+wn
valables pour toutn∈N. On poseXn =
un
vn wn
pour toutn∈N. 2.1. Que vaut le vecteurX0?
2.2. Soitn∈N. Reconnaˆıtre le produitAXn.
2.3. D´emontrer par r´ecurrence que pour toutn∈N:Xn=AnX0.
2.4. En d´eduire une expression deun,vn etwn en fonction denpour toutn∈N∗.
Exercice d’analyse
1. La s´erie harmonique
Pour toutn∈N∗, on pose :Hn=
n
X
k=1
1 k.
1.1. Montrer que la suite (Hn)n∈N∗ est strictement croissante.
1.2. Enoncer le th´´ eor`eme des accroissements finis.
1.3. D´emontrer que pour toutk∈N∗ : 1
k+ 1 <ln(k+ 1)− ln(k)< 1 k.
1.4. En d´eduire que pour tout n∈N∗ : ln(n+ 1)< Hn.
1.5. Conclure quant au comportement asymptotique de la suite (Hn)n∈N∗. Traduire le r´esultat obtenu dans le langage des s´eries.
1.6. Pour toutn∈N≥2, on pose :
un =Hn−ln(n) et vn=Hn−1−ln(n).
1.6.1. D´emontrer que les suites (un)n∈N≥2 et (vn)n∈N≥2 sont adjacentes. Leur limite commune est nomm´ee constante d’Euler et est not´eeγ.
1.6.2. En d´eduire que :Hn ∼
n→+∞ln(n).
2. La s´erie harmonique altern´ee
Pour toutn∈N∗, on pose :An=
n
X
k=1
(−1)k−1 k .
2.1. Montrer que les suites (A2n)n∈N∗ et (A2n+1)n∈N∗ sont adjacentes.
2.2. En d´eduire que la suite (An)n∈Nconverge. On notel sa limite.
2.3. Soitn∈N∗ et soitf:R+ →R; x7→ln(1 +x)−
2n
X
k=1
(−1)k−1xk
k .
2.3.1. D´emontrer que pour toutx∈R+ :
2n
X
k=1
(−x)k−1= 1−(−x)2n 1 +x .
2.3.2. Justifier quef est d´erivable surR+ et calculerf0. Pr´eciser le signe def0 surR+. 2.3.3. Dresser le tableau de variations def surR+ et calculerf(0).
2.3.4. En d´eduire que pour toutx∈R+ :
2n
X
k=1
(−1)k−1xk
k ≤ln(1 +x).
2.4. Soitn∈N∗. D´emontrer par une m´ethode analogue `a celle expos´ee en 2.3. pour toutx∈R+ :
ln(1 +x)≤
2n+1
X
k=1
(−1)k−1xk
k .
2.5. D´eduire de 2.3. et 2.4. que pour toutn∈N∗ :A2n ≤ln(2) ≤A2n+1, puis quel= ln(2).
2.6. Traduire les r´esultats obtenus en 2.2. et en 2.5. dans le langage des s´eries.
Probl` eme de probabilit´ es
On d´esigne par n un entier naturel non nul et dans les parties 2 et 3 de ce probl`eme, on consid`ere une urne contenant une boule blanche etn−1 boules noires.
Laurent et Marc tirent `a tour de rˆole une boule de cette urne dans l’ordre suivant. Laurent joue le premier, Marc joue apr`es Laurent, Laurent joue apr`es Marc, Marc joue apr`es Laurent etc.
Le gagnant est celui qui extrait la boule blanche. Le jeu s’arrˆete d`es que l’un des deux joueurs a gagn´e.
Pour toutk∈N∗, on note :
Bk : la boule blanche est tir´ee auk-i`eme tirage; Lk : Laurent gagne auk-i`eme tirage;
Mk : Marc gagne auk-i`eme tirage. On note ´egalement :
L : Laurent gagne la partie; M : Marc gagne la partie.
L’objectif de ce probl`eme est de comparer les probabilit´esP(L) et P(M) selon le mode de tirage, et dans la partie 4, avec une urne remplie al´eatoirement.
Partie 1 : D´ecompositions d’´ev´enements
1. Que dire des ´ev´enementsL2k pourk∈N∗ et M2k+1 pourk∈N?
2. Soit k ∈ N. Exprimer l’´ev´enement L2k+1 `a l’aide des ´ev´enements B1, B2, . . . , B2k, B2k+1 ou de leurs compl´ementaires.
3. Soitk∈N∗. Exprimer l’´ev´enementM2k`a l’aide des ´ev´enementsB1, B2, . . . , B2kou de leurs compl´ementaires.
4. Exprimer l’´ev´enement L`a l’aide de certains ´ev´enements Lk, o`uk∈N∗. 5. Exprimer l’´ev´enement M `a l’aide de certains ´ev´enements Mk, o`uk∈N∗.
Partie 2 : Les tirages se font avec remise de la boule tir´ee
On suppose dans cette partie que les tirages se font avec remise de la boule tir´ee. On pose, pour cette partie seulement,p= 1
n etq= 1−p=n−1 n .
1. CalculerP(L2k+1) pour toutk∈N. En d´eduire queP(L) = 1 1 +q. 2. CalculerP(M2k) pour toutk∈N∗. En d´eduire queP(M) = q
1 +q. 3. V´erifier queP(L)> P(M). Ce r´esultat ´etait-il pr´evisible ?
4. Quelle est la probabilit´e que le jeu dure ind´efiniment ? Partie 3 : Les tirages se font sans remise de la boule tir´ee
On suppose dans cette partie que les tirages se font sans remise de la boule tir´ee.
1. Montrer que pour toutk∈Ntel que 2k+ 1≤non a :P(L2k+1) = 1 n. 2. Montrer que pour toutk∈N∗ tel que 2k≤non a : P(M2k) = 1
n.
3. Dans cette question, on suppose quenest pair. Il existe donc m∈N∗ tel quen= 2m.
3.1. Que dire des ´ev´enements L2k+1 pour k∈Ntel quek≥m etM2k pourk∈N∗ tel que k≥m+ 1 ? 3.2. Montrer que :P(L) = 1
2 et P(M) = 1 2.
3.3. Quelle est la probabilit´e que le jeu dure ind´efiniment ?
4. Dans cette question, on suppose quenest impair. Il existe doncm∈Ntel que n= 2m+ 1.
4.1. Que dire des ´ev´enementsL2k+1pourk∈Ntel quek≥m+ 1 etM2k pourk∈N∗tel quek≥m+ 1 ? 4.2. Montrer que :P(L) = m+ 1
2m+ 1 etP(M) = m 2m+ 1. 4.3. V´erifier queP(L)> P(M). Ce r´esultat ´etait-il pr´evisible ? 4.4. Quelle est la probabilit´e que le jeu dure ind´efiniment ?
Partie 4 : Les tirages se font sans remise dans une urne remplie al´eatoirement
L’urne est maintenant remplie de la fa¸con suivante : on lance une pi`ece qui donne PILE avec probabilit´e p (0< p <1) et FACE avec probabilit´eq= 1−p.
On jette la pi`ece jusqu’`a obtenir un premier PILE. On note N le nombre (al´eatoire) de lancers effectu´es1. On place alors dans l’urne une boule blanche etN−1 boules noires.
Pour toutn∈N∗, on notePn et [N =n] les ´ev´enements d´efinis par :
Pn : le r´esultat dun-i`eme lancer de la pi`ece est PILE; [N =n] : le premier PILE est apparu aun-i`eme lancer. 1. Soitn∈N∗.
1.1. D´ecomposer l’´ev´enement [N =n] `a l’aide des ´ev´enementsP1, P2, . . . , Pnou de leurs compl´ementaires.
1.2. CalculerP([N =n]).
2. Soitm∈N∗. En utilisant la partie 3, calculer P(L/[N = 2m]) etP(M/[N = 2m]).
1. On dit aussi queN est la variable al´eatoire ´egale au rang du premier PILE obtenu.
3. Soitm∈N. En utilisant la partie 3, calculer P(L/[N = 2m+ 1]) etP(M/[N= 2m+ 1]).
4. On se propose ici d’expliciter P(L).
4.1. Enoncer la formule des probabilit´´ es totales donnant l’expression de P(L) relativement au syst`eme complet d’´ev´enements ([N =n])n∈N∗.
4.2. En d´eduire que :
P(L) = q 2(1 +q)+
+∞
X
m=0
m+ 1 2m+ 1q2mp.
5. Montrer de mˆeme que :
P(M) = q 2(1 +q)+
+∞
X
m=0
m
2m+ 1q2mp.
6. V´erifier queP(L)> P(M).
7. Quelle est la probabilit´e que le jeu dure ind´efiniment ?