FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DEPHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1902-1903 N» 85
DU
m ATROPHIOUE DBATEU1
Essai sur un nouveau traitement
PAR LES
INJECTIONS INTERSTITIELLES DE PARAFFINE
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
Présentée et soutenuepubliquement le 28 jmvier1903
PAR
Jean-Baptiste-Marie
LESCURE
Né à Geaune (Landes), le 12 novembre 1875.
ÉLÈVEDUSERVICE DESANTE DE LA MARINE
MM. LANELONGUE, professeur,président.
Examinateursde la Thèse■
!
' MORACHE,professeur.
jDUBREU1LH, agrégé. > Juges.
MOURE, chargé de cours. !
ÉeCandidat répoadraaux questions qui lui serontfaites sur les diverses
parties del'Enseignementmédical.
BORDEAUX
imprimerie J. DURAND, 20, rue Condillac
1903
FACULTÉ
DEMÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. be NABIAS Doyen. | M. PITRES.
PROFESSEURS :
Doyen honoraire.
MM. MICE
DUPUY.. ) Professeurs honoraires.
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LeSecrétaire de la Faculté:
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rondot ANDERODIAS.
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LAGRANCTE.
garees.
Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté queles opinionsemisesuteurs,et
Thèsesqui lui sontprésentées doivent êtreconsidérées commepropres
à leurs a
qu'ellen'entend leur donner ni approbationniimprobation.
A MON PÈRE ET A MA MÈRE
Faibletémoignage dereconnaissancepour leurbontéetleur granddévouement.
A MES SOEURS
A MES PARENTS
A MES AMIS
thèse lescure.
A Monsieur le Docteur TALAIRAGH
Directeur duService de Santé delaMarine,
Directeur de l'Ecole principale du Service deSanté de la Marine
et des Colonies,
Commandeur de la Légiond'honneur, Officier de l'Instruction publique.
A MON
PRÉSIDENT DE THÈSE
Monsieur le Docteur
LANELONGUE
Professeur decliniquechirurgicale àla
Faculté de Médecine
de Bordeaux,
Chevalierde. la Légion d'honneur, Offcier de VInstruction publique,
Membrecorrespondantdel'Académie de médecine,
Membre del'Académie deBordeaux.
INTRODUCTION
Dans letravail que nous
présentons aujourd'hui,
nous nevoulons pasrefaire une étude
approfondie, du
coryzaatro-
phique ozénateux c'est-à-dire de
l'-ozène vrai
;la question
a déjà été traitée bien des fois. Nous nous proposonsplus
spécialement de décrire un nouveau
traitement
par un pro¬cédé à la fois simple et original,
l'injection interstitielle de
paraffine dans le cornet.
Ce procédé est né des belles
découvertes du médecin
viennois Gersuny et du
médecin berlinois Eckstein sur la
prothèse par la vaseline et la
paraffine. 11
aété employé
pour la première fois à la clinique
laryngologique de la
Facultéde médecine de Bordeaux,par M. le docteur
Brindel
surles instigations de son
maître M. le docteur Moure.
Cest à la bienveillance de ce dernier, que nous
devons
d'avoirchoisi ce sujet pournotre
thèse inaugurale
;il
nousen donna l'idée à la fin du stage que nous avons
passé dans
sa clinique : nous l'en remercions vivement
ici.
M. le docteur Brindel, son aidede
clinique,
ne nous a pasménagé
ses conseils, et s'est toujoursmis très gracieuse¬
ment à notre disposition.
Enfin M. le professeur Lanelongue,
dans le service duquel
nous avons trop rapidementpassé, et à qui
noussommes redevable de presque tout ce que nous savons en
elinique
externe, nous fait un trèsgrand honneur
en accep¬tent laprésidence de notre thèse.
Nous avons divisé notre travail en quatre chapitres: Dans le premier, nous donnons la
symptomatologie de
l'ozène et une classification de ses différentes formes.
Dans le second, nous décrirons rapidement son étiologie
et sa pathogénie.
Le troisième est le résumé des nombreux traitements employés jusqu'ici.
Dans le quatrième, nous exposons notre nouveau
traite¬
ment et son manuel opératoire.
Nous faisons suivre le tout de nombreuses observations
toutes recueillies avec fidélité à la clinique
laryngologique
de la Faculté.
Nous concluonsenfin après quelques
dernières réflexions.
CHAPITRE PREMIER
Définition et
symptomatologie.
—Classification des diverses
formes d'ozène.
Le coryzaatrophique ozénateux
appelé rhinite atrophique
fétide, punaisie, ozène, est une
atïection très
commune,caractériséecliniquement par la
fétidité de l'expiration nasale,
anatomiquement par l'atrophie
des cornets, surtout des
cor¬nets inférieurs,
C'est une affection quidésespère
le malade
par saténacité
et salonguedurée ; quiest
insupportable
poursonentourage
à causede l'odeur désagréable
qu'il répand.
Sir Morel Mackenzie en donnait la définition suivante :
« C'estune inflammationchronique de la muqueuse
nasale
"dans laquelle le liquide clair sécrété au
lieu de s'écouler
» hors des fosses nasales se dessèche à la surface donnant
" lieu àdes masses demucus concrété sous forme d'écaillés
" ou de croûtes verdâtresou brunes. La facilitéavec laquelle
" elles se décomposent donne naissance à une
odeur dégoû-
» tante et caractéristique connue sous
le
nomd'ozène. Il
" existe souvent, en même temps, une
atrophie des cornets
" et des os sous-jacents, tandis que
les voies nasales et les
» méats sontconsidérablement agrandis ».
M. le docteur Moure, dans son manuel pratique des
mala¬
diesdes fosses nasales, définitainsi la rhinite
atrophique
:(( Une inflammtion chronique de la
pituitaire caractérisée
)} l^r
l'élargissement
des fosses nasales etl'accumulation
dans cescavités ainsi agrandies, de
concrétions croùteuses
— 10 —
)) répandant une odeur fétide et repoussante
qui lui
avalu le
» nom sous lequel on la désigne habituellement (ozène,
» venant de oÇauva, puanteur) ».
Cette définition très concise est excellente et c'est.elle que
nous adopterons.
L'ozène est donc une affection caractérisée pardeux symp¬
tômes principaux, la fétidité de l'haleineet les
modifications
des sécrétions nasales; avec on observera toujours chez le
malade un agrandissement notable des cavités
nasales,
variable avec le degré et l'intensité de l'affection.
Au début, les malades sentent eux-mêmes la
mauvaise
odeur qu'ils répandent, puis peu à peu
survient l'anosmieet
ils ne la perçoivent plus ; au contraire, elle s'accentuepour l'entourage à mesure que la quantité des croûtes
accumulées
dans les fosses nasales augmentera.
Les sécrétions nasales d'abord visqueuses,
deviennent muco-purulerites
; le malade expulse des croûtessèches,
ver- dàtres, qui ont une odeur infecte et restentadhérentes
aumouchoir.
Si l'on pratique l'examen rhinoscopique,
la rhinoscopie
antérieure permet devoir facilement l'état
d'atrophie marquée
des cornets, surtout des cornets inférieurs.
L'atrophie existe
en général des deux côtés ; on aura lieu
de noter,
eneffet,
presque toujours la bilatéralité des lésions-
La muqueuse est pâle et lisse ; elle saigne
facilement sur¬
tout dans les points où l'on a arraché les croûtes.
La rhinoscopie postérieure permet aussi
d'apercevoir sou¬
vent descroûtes sur le rhino-pharynx. On aura
parfois lieu
d'observer en même temps, comme complications
dans les
cavités accessoires, des sinusites maxillairesou
sphénoïdales;
ces cavités sont souvent atteintes chez les gens
porteurs de
cette affection.
L'affection est chronique, lente et altère
rarement l'état
général. Pourtant, lorsqu'elle a atteint un
degré avancé, elle
inspire un tel dégoût à l'entourage du
malade,
quecelui-ci
peut être pris d'une profonde horreur pour
lui-même. Le*
— 11 —
rapports sociaux
deviennent tous les jours de plus en plus
étroits et il peut tomber
dans l'hypocondrie
;il recherchera
partous les moyens un
traitement
pourse débarrasser d'une
telleaffection qui l'obsédera sans cesse.
On adonné de nombreuses classifications
de l'ozène,
Nouschoisirons celle que M. Moure a
donnée dans
unrap¬portà la Société française de
laryngologie.
Pource dernier, il y a cinqformes
principales
:1° La forme adénoïdienne; 2° La forme sinusienne ; 3° La forme nécrosante ; 4° La forme purulente ;
5° La forme ozénateuseatrophique.
1° La forme adénoïdienne est rare, mais existe, on a pu
la
constater plusieurs fois ; elle est due à
la présence de végéta¬
tions etse trouve fortement améliorée par
l'ablation de
ces dernières.-n La forme sinusienne. «■— Très souvent l'ozénateux est
affectéenmême temps d'une
sinusite. Dans
cescas,le premier
soin sera naturellement de soigner les
cavités accessoires
malades des cavités nasales, sinus maxillaires ou
sphé-
noïdeux. Cette forme est moins rareque ladernière.
3°.Laforme nécrosante. —Dans cette nouvelle forme,
c'est
fethnioïde qui est malade et c'est par cedernier
quedevra
sappliquerce traitement.
lissier avait consulté le curetagede ce
dernier, il est pent-
'd'e difficile de limiter le traitement au point malade ;
d'où 'etraitement
souventpeu efficace dansla pratique.
L'Laforme purulente. —Cette forme est caractérisée par 'asécrétiond'une grande
quantité de
mucusverdàtre, mais
dssez
liquide.
On a l'occasion de l'observer plus fréquemment— 12 —
dans l'enfance etdans l'adolescence. Très souvent même on
l'a confondue avec un coryza chronique.
5° La forme ozénateuse atrophique. — C'est cette dernière qui est la véritable forme de l'affection dont nous nous occu¬
pons. C'est l'ozène vrai, c'est à elle que nous réservons notre
traitement. C'est la forme la plus rebelle, maisnon incurable
comme avaient voulu le prétendre certains auteurs, Lermoyez, entre autres.
Notre traitement, bien appliqué, en arrivetrès bien à
bout
et se montre souvent d'une réelle efficacité.
Enfin On pourrait ajouter unesixième forme,
c'est la forme
pseudo-atrophique sans ozène, sur
laquelle M. Moure
amaintes fois appelé notreattention.
— 13 —
CHAPITRE II
Étiologie et Pathogénie.
Nous décrirons ici rapidement
l'étiologie
ella pathogénie de
l'ozène.
L'ozène est surtout une maladie de l'adolescence, on peut
la constater à tout âge, mais rarement
elle débute dans
l'enfance ou l'âge avancé.
Elleest plus fréquente chez la femme que
chez l'homme.
On avoulu faire jouer un certain rôle à
l'hérédité
;Rosen-
feldlui-même a cité le cas.
Elleatteint, en effet, quelquefois tous
les enfants dans
une même famille; mais elle n'est cependant pascontagieuse
etonpourrait difficilement rapporter des cas de
transmission.
On a incriminé beaucoup la
syphilis
;mais les lésions syphilitiques
secondaires ou tertiaires sont d'un ordre tout différentde celles de l'ozène, elles peuvent yprédisposer
etc'esttout.
On adonné sur la pathogénie de
l'ozène des théories très
nombreuses:Lautmann, dans son travail inaugural,
rappelle
^o'on admet trois théories de l'ozène : tathéorieinflammatoire;
ta théoriemicrobienne; hathéorie nerveuse.
Eo première a paru insuffisante, la seconde au
contraire
alongtemps
réuni le plus de suffrages. L'ozèneétait
unemala-
liie infectieuse causée par la présence de
microbes. On
adécrit de nombreux microbes et de nombreux bacilles que l'on a accusés tour à tour de produire la maladie.
En 1884, Lœwemberg dans une
communication
au congres otologiqueinternational de Bâile, donnait la description du
microbe de l'ozène.
C'était un gros microcoque
toujours associé
endoubleetse
présentant en
chaînette réunie
par une massehyaline très
facile à constater. Il ne prenait pas le gram et
était
encap¬sulé.
On l'a appelé bacillusmucosusozenœ.
Abel, Paulsen, ont décrit le même bacille.
Belfanti, Della
Vedova ont décrit des bacilles pseudodiphtériques.
Il est certain que chez les
malades atteints d'ozène, on
trouve à l'examen microscopique de nombreuses
variétés de
bacilles.
On trouve presqueconstamment en
particulier, le bacillus
mucosus, les bacilles
pseudo diphtériques, le diplocoque lan¬
céolé de Frœnkel.
Pour MM. Auché et Brindel qui ont fait
des expériences
trèssérieuses surla bactériologie de l'ozène
(communication
à la Société française d'otologie,
rbinologie et laryngologie,
1897) le diplobaci1 le de Lœwemberg se
rencontre dans tous
les cas de coryza atrophique avec ou sans
ozène en cours
d'évolution. On ne le trouve pasdans les coryzas
atrophiques
anciens guérisen apparence.
Pour
eux,il n'est pas l'agent
pathogènede l'ozène. Pour eux,
le bacille pseudo diphtérique
ne serait qu'un saprophyte développé
dans les fosses nasales
des malades atteints de coryza atrophique
grâce
auxtroubles
de sécrétions de la muqueuse.
En tout cas nous nous empresserons d'ajouter que
l'expé¬
rience n'a jamais pu arriver à
reproduire la maladie chez
l'animal parl'inoculation des
culturesde
cesdivers microbes.
De nombreux auteurs ont préféré voir dans
l'ozène l'action
pure et simple d'une trophonévrose.
L'ozène serait une tro-
phonévrose qui à un moment donné se
compliquerait de
rhinitechronique. Sous l'influence
d'un trouble du système
— 15 —
nerveux il surviendrait des
troubles dans la sécrétion des
glandesde
la pituitaire.
PourVieussens, Rouge et Michel,
l'ozène serait surtout lié
aune inflammation des cavités annexes des
fosses nasales
aux sinusites.
Pour Zaufal c'est la largeur des fosses
nasales qu'il faut
surtout incriminer. Cette disposition
primitive préexisterait à
l'ozène et faciliterait la sortie de la colonne d'air, tout en empêchant l'expulsion du mucus.
Le courant d'air est bien
moins violent que dans une
cavité qui serait rétrécie, cela se
conçoit aisément, etde ce fait lebalayage des fosses nasales
s'opère plus difficilement.
Les masses du mucus se concrètent, se dessèchent et se putréfient.
Volkmanna assimilé l'ozène aux sueurs fétides des pieds et
des aisselles. Il avait constaté que l'épithélium
normal
setransformait en épithélium
pavimenteux.
Maintenant que nous avons vu
la symptomatologie, l'étio-
logie et lapathogénie de l'ozène
vrai, du
coryzaatrophique
;nousallons dans le chapitre suivant passer en revue
rapi¬
dementtousles divers traitements employésjusqu'à ce jour; ds sontd'ailleurs très nombreux.
.
'
— 17 —
CHAPITRE III
Des divers traitements
employés.
Nous indiquerons d'abord les
différents procédés employés
commetraitement local.
1°Traitement chirurgical. — Opérations de
Volckmann
etdeRouge, brutales, surtout à cause de l'hémorragie consé¬
cutive et graves par ce fait même.
Cozzolino préconise alors la curette, disant qu'elle
était
bien préférablepuisqu'il s'agit dans ce casde
scrofulides de
lapituitaire.
2°Tampons de Gottstein. Bougies médicamenteuses. — Les premiers avaient pour but de diminuer surtout
le calibre des
fossesnasales; ces tampons très incommodes
avaient d'ail¬
leurspas mal d'inconvénients et ont donné peu de résultats définitifs. Les médicaments dont ils étaient adjuvants agis¬
saient
davantage
par eux-mêmes.Lestubes en caoutchouc de Tédenat, l'obturateur nasal de
Saënger,
les bougies médicamenteuses(tannin, iode, iodo- iorme,
menthol) d'abord très difficiles à appliquer, à suppor- lerensuite ont été peu employées.•1° Insufflations pulvérulentes. — Préconisées par de nombreux auteurs, employées longtemps, elles ont
donné
d'os aussi
peu de résultats.
Insolubles,
elles favorisent beaucoup la formation des croûtes.— 18 —
Solubles, il faut les déposer
directement
surla
muqueuse après l'avoirdébarrassé de
sescroûtes. On
asouvent employé
l'iode associé à un véhiculesoluble.
4° Irrigations, lavages.— Traitement
le plus simple et le
plus à la portée
des malades
;il donne souvent de bons résul¬
tats surtout quand on ne veut pas
faire
untraitement très
actif.
Guinier emploie les
gargarismes rétro-nasaux. M. Moure
préfère de beaucoup
les douches rétro-nasales.
5° Pulvérisations. —-Celles-ci ont sur
les autres procédés
un avantage
considérable, c'est de pouvoir se distribuer
jusque dans
les parties les plus reculées des fosses nasales et
cela bien plus complètement que
les douches elles-mêmes.
On a employé le borax en
solution glycérinée et de nom¬
breux médicaments avecdesvéhicules
huileux, menthol, salol
enparticulier.
Ce dernier est irritant et produit souvent de
l'érythème. Le plus
employé
aété le nitrate d'argent.
6° Inhalations, humage. — Assez
efficaces, elles sont très
peu pratiquées;
elles sont surtout destinées à faire disparaître
l'odeur. Le traitement est assez
fastidieux
parlui-même;
devant être renouvelé quotidiennement
et plusieurs fois dans
la journée.
7° Pommades. — On a employé le
menthol, l'acide borique,
l'aristol, etc associé àun corps gras ou
à de la vaseline.
On en fait une
application le soir
en secouchant, et on fait
une douche le lendemain matin.
8° Badigeonnages. — Solution
iodo-iodurée, glycérine phé-
niquée; huile
mentholée, gaïacolée, créosotée.
On peut obtenir
quelques résultats.
9° Massage vibratoire. — Ce
traitement avait été préconise
en 1890 par Baun au
congrès de Berlin; il a été prôné en
France par Garnault. Tout d'abord il était destiné, comme beaucoup d'à ùtres d'ailleurs,à taire disparaître les traitements
lesplus rebelles. L'expérience l'a montré un facteur
efficace
dans bien des cas; mais point du toutspécifique. Il est d'ail¬
leurs à lui seul absolument insuffisant à guérir la maladie.
Suivi depulvérisations au nitrate d'argent il donne
d'assez
bons résultats.
10°Cautérisations. — Faites sous forme de pointes de feu,
elles doivent êtrerejetées. Sous forme de topiques corrosifs
[nitrate d'argent et chlorure de zinc), elles donnent plus de
résultats.
11°Électricité,
galvanocautère.— On a surtout préconisél'électrolyse
interstitielle. Certains auteurs même, Boyer et 11eth i en particulier, Irès affirmatifs pensent que c'est là le véritabletraitement tout à fait curatif de l'ozène.A Bordeaux, M. le docteur Brindel, aide de clinique de
M.Moure, a fait là dessus de nombreuses expériences. Les résultats qui lui ont été donnés en employant ce traitement
ne l'ont pas amené à conclure que l'électrolyse devait être considérée comme le dernier mot de la thérapeuthique en matière d'ozène. On ne peut pas nier qu'on n'ait pas eu des
améliorations,
mais dans 7 cas sur 30 cela n'a produit parexemple aucun effet.
12. Sérothérapie. — La présenced'un bacille ressemblant
11celui de Ldflleret l'assimilation de celui-ci à ce dernier ont la'l penser à recourir au sérum antidiphtérique (Belfauti,
Graclenigo,
Délia Yedova), mais l'enthousiasme du début a- elé vite calmé et on considère que le sérum antidiphtérique Agissaitpas parlui-même et que c'était plutôt les injectionss°us cutanées d'eau, de bouillon ou de sérum normal qui agissaient.
iôailleurs l'origine microbienne, à laquelle semblent se
1allier plusieurs médecins, estencore à démontrer. Quel'on
thèse lescure.
- 20 —
trouve des diplocoques encapsulés ou non,
des
pneumoco¬ques, des bacilles
de Loffler, cela
ne prouvenullement qu'ils
sont la cause du mal. D'ailleurs on n'a jamais pu
reproduire
l'ozène en inoculant à des animaux les microbes incriminés.
13° 11 n'y a pas longtempsGradenioo
préconisait
commetraitement, les injections
intra-musculairesd'iode
ensolution.
On a employé aussi ce traitement pour
les otites chroniques
liées à l'ozène et on a eu en somme peu de résultats.
Nous ne parlerons guère du
traitement général
;tout le
mondeformule à peu près le même et se trouve
d'accord
surce point. Ce sera les
reconstituants ordinaires, les toniques,
lefer, l'iode, l'arsenic; enfinl'hygiène
générale
etles stations
thermales.
Traitement employé a la clinique. — Avant de
décrire
notre nouveau traitement nous décrirons celui
qui était
employéauparavant à laclinique
laryngologique de M. Moure,
quand un ozénateux y
venait réclamer des soins.
Il avait étédonné très fréquemment de
faire la remarque
suivante. Quand chez unmalade
atteint de
coryzaatrophique
ozénateux, même très accentué il
existe dans l'une des deux
fosses nasales une déviation de la cloison, un
éperon, une
synéchie congénitale, un
obstacle quelconque, rétrécissant
le calibre de cette fosse nasale, l'atrophie des
cornets et delà
muqueuse, sont toujours
moins marqués dans cette fosse
nasale que dans sa congénère.
L'élargissementdesfosses
nasales
parl'atrophie des cornets
et dela muqueuse paraissaient donc par
cette seule constata¬
tion devoir être un facteur éliologique de
premier ordre
connue le voulait Zaufaldans la production
de l'ozène.
En tout cas, l'élargissement des fosses
nasales amène la
rétention des sécrétions de ces dernières, d'où
la formation
decroûtes par leur dessèchement et
la production de l'odeui
si désagréable parleur
décomposition. Le traitement rationnel
devait donc consister à empêcher la
stagnation des croûtes
— 21 —
dans lenez. Aussi on débarrassait ici, deux l'ois par jour s'il
le fallait, les fosses nasales des sécrétions qui s'y forment
au moyen d'injections nasales et rétro-nasales bien connues
aujourd'hui. On utilisait pour opérer le nettoyage l'injecteur
énéma. Le malade apprend lui-même très rapidement à pra¬
tiquer ces différentes manœuvres et à maintenir son nez exempt de croûtes.
On cherchait alors, une fois ce résultat obtenu, à modifier
la muqueuse et les glandes par des massages réguliers et quotidiens que le maladearrive très vite à savoir se faire lui- même, au moyen d'un tampon de ouate, monté sur tige souple et imbibée d'une mixture iodo-iodurée, dans de la glycérine légèrement phéniquée par exemple.
Onpratiquait de temps en temps ces massages à l'aide d'un petit moteur et on les faisait suivre d'une pulvérisation sur la muqueuse nasale avec une solution de nitrate d'argent de
5à20 °/„.
Lesoir, deson côté, le patientse pulvérise dans le nez une solution de menthol dans l'huile de vaseline, s'il peut s'offrir
le luxe d'un pulvérisateur ad hoc.
Le traitement était évidemment long et fastidieux, aussi prévenait-on toujours le malade, qu'il devait apporter toute
sa bonne volonté et unegrande patience. On a obtenu d'ail¬
leurs desguérisons à ce prix.
Nous voyons doncque le nombre des traitements préconi¬
sés contre le coryza atrophique a été considérable; et chaque méthode employée avec persistance et bien appliquée a donné quelque résultat La maladie est évidemment très
tenace, mais non incurable et tous les rhino-larvngologistes
°ntla ferme conviction en prodiguant des soins réguliers à leur malade d'arriver à les améliorer, quelle que soit la méthodechoisie dans le traitement. A la clinique laryngolo- gique. C'est le dernier traitement employé, c'est-à-dire le massagevibratoire réuni des pulvérisation de nitrate d'argent
dm avait fourni jusqu'ici les meilleurs résultats.
CHAPITRE IV
Nouveau traitement à l'aide de la paraffine.
Depuis longtemps on
cherchait, à la clinique de M. le doc¬
teur Moure, un moyen plus
rapide
etplus radical
pourobtenir la guérison du coryza
atrophique. Comme
onadmet¬
tait pourthéorie de la
pathogénie de l'affection, celle de Zaufal,
on sedemandait de quelle façon on
pourrait bien obtenir le
rétrécissement des cavités nasales élargies par
l'atrophie de
la muqueuse et des cornets.
Ily a quelque temps, furent
publiées dans le Zeitschrift fur
Heilkundedu mois de septembre 1900,
les belles découvertes
de Gersunny, chirurgien du
Ruclolfiner Haus de Vienne.
C'étaitune nouvelle méthode pour
remédier
auxdéformations
congénitales ou acquises et
consistant
eninjection de vaseline
dans les tissus.
Ceprocédé très original intéressa
vivement le monde médi¬
cal eton en fit de nombreuses applications.
Eckstein,
de Berlin, entre autres, s'occupade la question et
semit à la recherche d'unesubstance dont le point de
fusion
fui sensiblement supérieur à
celui de la vaseline empjoyée
par
Gersunny,
et qui, injectée àl'état liquide, pût
sesolidifier
rapidement sans se résorber.
•I résolut d'ailleurs, le problème, et
Broeckaert, de Gand, à
qui Eckstein avait fait part de sa
découverte, fit paraître, le
7décembre 1901, dans la llevuc
hebdomadaire de laryngologie, doiologie
et de rhinologie du docteurMoure,
unarticle inti¬
tulé : « Prothèse nasale au moyen
d'injections de paraffine
solide, d'après le procédéd'Eckstein.
»— 24 -
Le docteur Moure eut, à Bordeaux, l'occasion d'employer
ce nouveau procédé etde faire ainsi de la prothèse nasale dans plusieurs cas; il obtint, d'ailleurs,
de
trèsbons résultats.
C'est alors que lui vint l'idéeque l'on pourrait
bien
obtenirla réfection des cornetsau moyen des injections interstitielles
de paraffine et obtenir ainsi le
rétrécissement des fosses
nasales.
C'était, en somme, une application de la méthode
d'Ecks-
tein. Il suggéra alors cette idée à son aide de
clinique, M. le
docteur Brindel, qui se mit aussitôt à l'œuvre, essaya cetle
nouvelle méthode et n'a cessé de l'employer depuis, en y apportant de jour en jour quelqueperfectionnement.
M. le docteur Brindel, dont les premiers essais
remontent
au 15 février 1902, ne publia un travail sur la
question qu'en
mai 1902, de manière à rapporter les observations de
malades
suivis au moins pendant quelques mois; il fut
présenté à la
« Société française de laryngologie (mai) ».
Le docteur Cboussaud, dans sa thèse parue en
avril 1902,
avait déjà relatédix observations prises à la
clinique laryngo-
logique de notre Faculté.
Un médecin anglais B. Lake, avait
présenté déjà, en
mars 1902, à une séance de la « British médical
association »,
l'observation d'une malade atteinte de coryza
atropbique, et
dont il avait refait les cornets au moyen de la
paraffine.
Cette observation fut publiée dans le
Journal of lanjngology
en mai 1902.
On eut donc presque en même temps, en
France et en
Angleterre, l'idée de se servir de la
paraffine
pourrestaurer
les cornets atrophiés.
Au point de vue scientifique, R. Lake a
donc été réellement
le premieràcommuniquerune observation sur
cette question.
Mais des expériencesavaientété faites avant
lui à Bordeaux,,
et si elles n'ont pasété livrées à la publication
dès la premièie
tentative, c'est que l'on voulait être à peu
près certain des
résultats obtenus.
Pour expérimenter la méthode, M.
Brindel prit d'abord des
casextrêmement défavorables,
des malades chez lesquels la
muqueuse
était
enquelque sorte accolée sur les cornets, et il
réussit très bien àinjecter la
paraffine
sousla
muqueusedes
cornets et à reconstituer ainsi la
topographie normale de la
fossenasale.
La paraffine employée est
absolument celle d'Eckstein; la
température de son
point de fusion est supérieure à la tem¬
pératurenormale ou
anormale du
corpshumain.
C'est un produitpur,
homogène, solide, à texture cristalline,
blanche, demi-transparente,
faiblement
grasse autoucher,
non toxique et fondant à
6o°. C'est
unhomologue de la vase¬
line de Gersunnv, et il a la même
formule générale. Seule¬
ment, sa solidification est beaucoup
plus rapide, et, injectée
dans un milieu à température de
beaucoup inférieure à la
sienne, elle se refroidit presque
instantanément.
Nous allons indiquer de
quelle façon
on aprocédé
audébut
pour faire l'injection.
Manuelopératoire. — On se
servait d'une seringue métal¬
lique de la capacité de 5 à 6
centimètres cubes, dont tout le
corpsétaitentouré par un gros
manchon de caoutchouc, et
dont le piston métallique lui
aussi
.a unmanchon gradué.
Une aiguille de Potain, coudée près
de
sonpavillon,
sevisse
àl'extrémité de la seringue; le
joint
estrendu hermétique
par la présence d'une petite rondelle
de cuir.
On stérilise préalablement la
seringue et l'aiguille par
l'ébullition et on les place dans unesolution de
cyanuretrès
chaude (65° à 70°).
La paraffine d'Eckstein, stérilisée, elle
aussi,
estplacée dans
1111 récipient, de porcelaine, par
exemple, et
onla fait fondre
au bain-marie. Elle est ensuite aspirée dans
la seringue et
replacéedans l'eau presque bouillante.
On fait alors un nettoyage très
méticuleux de la fosse nasale
de
l'opéré,
dont on cocaïne la muqueuse sur toutle trajet du
cornetinférieur ou au point où l'on veut
faire l'injection,
aumoyend'un tampon imbibéd'une
solution de cocaïne.
On peut, en effet, faire l'injection autre
part
quedans le
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cornet. R. Lake n'en a jamais fait qu'à ce niveau. A la clini¬
que laryngologique de Bordeaux, on a eu maintes fois l'occa¬
sion défaire des injections soit dans la cloison, soit même dans le plancher de la fosse nasale. C'estun moyen tout aussi
bon d'obtenir un rétrécissement de la cavité, et qui donne, d'ailleurs, de très bons résultats.
On fait asseoir le malade bien en face de soi, la têtepenchée légèrement en arrière et solidement maintenue par un aide.
On prend le spéculum de la main gauche, la seringuegarnie
et très chaude de la main droite, et on passe rapidement
l'extrémité de l'aiguille, le reste étant enveloppé de caout¬
chouc, dans une flamme à alcool ou au-dessus d'un bec de
gaz, s'il se trouve à portée.
Alors, très vivement et aussi loin qu'on le peut, on pique
la muqueuse du cornet inférieur, poussant lentement
mais
avec force
cependant
le piston de la seringue. Il faut quetout
cela soit très rapidement fait.
Si la paraffine n'a pas eu le temps de se solidifier à
l'extré¬
mité de l'aiguille, si l'extrémité effilée de cette dernière
est
entre la muqueuse et le tissu osseux, on voit
aussitôt
sereconstituer le cornet, sans la moindre douleur pour
l'opéré.
Une seconde après, la paraffineest solidifiée eton peut
retirer
son instrument. On injecte de lasorte 2 à 3 centimètres
cubes
àlapartie postérieuredu cornet inférieur,et,s'ilenest
besoin,
onachèvera dansune autreséancela reconstitutiondu cornet.
Cette façon de procéder paraît beaucoup plus
prudente que
celle qui consiste à injecter d'un seul trait 4 à 5
centimètres
cubes de médicament dans la tête du cornet.
Les choses se passent en général très bien;
mais il arrive
parfois cependant d'échouer dans la tentative
d'injection.
A quoi doit-on attribuer ces insuccès?
La paraffine d'Eckstein fond de 60 à 65°, elle se
solidifie
très rapidement quand elle n'est pas maintenue à une
tempe-
rature voisine de son point de fusion. Or, il est
très difficile,
si on ne va pas très vite, de conserver l'extrémité
de 1 aiguille
à undegré très élevé.
L'aiguille dontnous nous servons
est
assezlongue et grosse
enmême temps, la chaleur se
conservant mieux
quedans
uneaiguille fine. Or,
dans le
coryzaatrophique, la muqueuse
étant souvent accolée au tissu osseux, étant souvent
très
rétractée, uneaiguille enfoncée à
5
à6 centimètres de l'entrée
de la fosse nasale peut dépasser
le but et ressortir
endehors
delàmuqueuse sans qu'on
s'en aperçoive. La paraffine tombe
alors dans le méatinférieur, surleplancher de la
fosse nasale,
oucoule en sesolidifiant jusque dans le
naso-phàrynx.
On la retire très simplement en la
saisissant
avecl'extré¬
mité d'une pince.
Dans ces conditions, il est inutile d'essayer
de faire
unenouvelle injection,car la paraffine
ressortirait immédiatement
par les orificesdéjà créés dans la
première tentative.
Iln'y a plus qu'une chose à
faire, remettre la prochaine
injection à cinq ou six semaines, pour
bien permettre à la
cicatrisation de pouvoir s'opérer.
11 peut arriver de même que chez un
malade dont l'injec¬
tion a bien réussi à gauche toute
tentative
restevaine à droite
ou réciproquement. On n'aura, dansces
cas-là, qu'à attendre
un certain laps de temps pour
refaire dans
uneséance ulté¬
rieure le cornet qui n'a pu être
reconstitué.
Engénéral, au bout d'un mois etdemi à deux
mois
on peutrecommenceren toute sécurité.
Au début, à la clinique de Bordeaux, on se
servait
pour Etirel'injection d'uneseringue métalliqueentourée d'un
grosmanchon decaoutchouc; ce manchon isolateur, très
mauvais
conducteur de la chaleur, permettait de
saisir la seringue
sans risquer de se brûler. C'était à peu près la
seringue
d'Eckstein. On se sert de modèles différents. Elles ont g'énë- ralernent une contenance de cinq centimètrescubes. Celle de
Eroeckaertest courte, large et contient3 centimètres cubes.
Elleestmunie à sa base d'un anneau dans lequel le pouce et
!in(Jex prennent un point d'appui pour
agir
surla tige du
piston; cedernier est en amiante. •
Eigrande
difficulté à résoudre provient naturellementcle
la rapide solidification de la paraffine, qui se fige instantané¬
mentdans le corps de pompe si ta seringue n'est pas à une
température convenable.
Pour éviter cela, on a imaginé des seringues différentes,
et chaque constructeur, pour ainsi dire, a son modèle. On en
a fait de très compliquées.
Karewskia imaginéd'entourer sa seringue d'un
manchon
métallique dans lequel circule un courant d'eau chaude.Le
piston, creux lui-même, reçoit unecirculation d'eau.Cetteseringue compliquée est d'abord volumineuse et
d'un
maniement peu commode.
Au dernier congrès de chirurgie, Delangre a
présenté
unmodèle recouvert d'un manchon métalliquethermophore
qui
permet au corps de la seringue de garder une
température
voulue.
Nous nous servons ici d'uneseringue très peu
compliquée;
elle a été construite par Gendron, sur les
indications du
docteur Brindel.
(Lest la seringue métallique ordinaire ; le corps
de pompe
et le piston sonten métal. Elle a une contenance de
cinq
cen¬timètres cubes ; seule la partie supérieure, au
lieu d'être mé¬
tallique, est en ivoire. 11 y a de chaque côté,
aussi,
unpoint
d'appui pour les doigts préhenseurs. La tige
du piston est
terminée par un anneau d'ivoire.
Ainsi disposée, on a une seringue très peu
volumineuse et
d'un maniement très commode. On peut la
prendre et s'en
servirsans risquer dese brûler les doigts.
Les aiguilles employées sont de différents
modèles.
Pour plus de commodité, afin de tenir
constamment en
fusion la paraffineet assurer en même temps
la stérilisation
de la seringue et des aiguilles, M. Brindel a
fait construire
une petite auge allongée, en cuivre, montée sur
quatre pieds
et échancrée légèrementsur un de ses bords
(petit côté).
Cette auge est aux trois quarts remplie d'eau
maintenue en
ébullition par une petite lampe d'alcool. Le
pot de paraffine
est placé dans l'eau, àl'unedes extrémités de l'auge