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Prothèse par les injections de paraffine · BabordNum

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(1)

^ W SullS l;F Ne 0 o, :> 0 9

FACULTÉ

DE

MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1901-1902 N° 7 I

PROTHES

PAR

LES INJECTIONS DE PARA

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

Présentée et soutenuepubliquement

le 21 Mars 1902

PAR

Raoul-Pierre

GHOUSSAUD

le 7 mai 1877, à Payzac(Dordogne)

/ MM. MOUSSOUS professeur.... t'résul Examinateurs rte laThèse

:)

) GENTES

piofesseur

agrège 1 Juges

I MOURE chargédecours)

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront

faites

sur

les

diverses parties de l'Enseignement

médical.

BORDEAUX

1MPRIMEKIE DU MIDI

PAUL CASSIGNOL

91 RUE PORTE-DIJEAUX 9i

1 902

(2)

Faculté de Médecine cl de Pharmacie de Bordeaux

M. DE NABIAS, doyen M. PITRES,

doyen honoraire.

ItOFIOSSIOllIt*

mm. migé )

lyurn y....

môussous.

Clinique inlern

MM.

» PICOT.

/ PITRES.

\ DEMONS.

)LANELoNGUE.

Clinique externe...

Pathologie et théra¬

peutique générales.

VERGELY.

Thérapeutique

ARNOZAN.

Médecine opératoire. MASSE.

Clinique d'accouche¬

ments CEFOUR.

Anatoniie pathologi¬

que

COYNE.

Anatomie CANN1EU

Anatomie générale et

histologie \IA I 1/1. Physiologie JOLYET.

Hygiène LAYET.

Médecine légale MORAGHE

Aa11se A;B'CJS»

Physique médicale... BERGONIE.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle ... GUJLLAIM.).

Pharmacie FIGUIER

Matière médicale...

Médecine expérimen¬

tale

Clinique ophtalmolo¬

gique HAÏ) AI

Clinique desmaladies chirurgicales dm en¬

fants

Clinique gynécologique

BOURSIER.

Cliniquemédicaledes

maladiesdesenfants A. MOUSSOUS Chimiebiologique.. .

DEN1GÈS.

Physiquepharmaceu¬

tique.

SIGALAS.

or NABIAS FU Y HE.

10 tt 10 *10II< 8 CIO :

kcrion OKmédecine (Pathologie interneet Médecine Légale.)

mm sabrazès. | mm. mongour.

le dantec. | caban nes.

hobbs.

SECTION DE CHlKUKGIh ET ACCOUCHEMENTS

Pathologieexterne.

mm.villar.

i chavannaz.

i braquehaye bégouin.

Accouchements \mm. fieux.

anderod1as.

Anatomie.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQl'KK ETPHYSIOLOGIQUES jMM. GENTES. | P

CAVAL1É. | Hi

l1 \l l" » v A »11 I I ' ' » ' V* » \£ y

Physiologie MM.

PACHON.

Histoirenaturelte BF.ILLE.

section des sciences physiques

Chimie MM. BENECH. | Pharmacie...

VO1 ilS et il .11 S" EL 80H 14 V TA 5 1110S :

Clinique desmaladies cutanées et

syphilitiques MM. DUBREU1LH

Clinique des maladies desvoies urinaires

Maladies du larynx, desoreillesetdunez Maladiesmentales

Pathologie interne Pathologieexterne Accouchements

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

HydrologieetMinéralogie Pathologie exotique

m. dupouy.

pousson.

moure.

regis.

rondot.

denucri.

fieux.

pachon.

princeteau lagrange.

carpes.

le dantec.

Le Secrétaire de La Faculté: LEMAIRE.

Par délibération du 5 août 1879, la Faculté aarrêté que les opinions enlisesdans le"

Thèsesquiluisont présentéesdoivent être considérées commepropres

à leurs auteurs,

qu'elle n'entend leurdonner ni approbationniimprobation.

(3)
(4)

A MONSIEUR LE DOCTEUR MOURE

CHARGÉ DU COURS DE LARYNGOLOGIE, D'OTOLOGIE ET DE RHINOLOGIE

A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

(5)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR A. MOUS SOU S

PROFESSEUR DE CLINIQUE MÉDICALE INFANTILE A LA FACULTÉ

DE MÉDECINE DE BORDEAUX MÉDECIN DES HOPITAUX

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

(6)

Ik

I

ti

(7)

AVANT-PROPOS

Arrivé au terme de nos

études médicales,

nous

adressons

nos remerciements les

plus sincères à tous nos maîtres de la

Faculté et des

Hôpitaux.

Il nous est

particulièrement agréable de pouvoir aujour¬

d'hui reconnaître à M.

le Prof. Moure notre dette de recon¬

naissance. Les soins

dévoués qu'il

nous a

prodigués en de pénibles circonstances ont laissé en nous un ineffaçable sou¬

venir.

Mais si le

malade

que nous avons

été rend un éclatant témoignage

au

praticien, l'élève qui a fréquenté si longtemps

son service

témoigne

au

maître

sa

reconnaissance pour ses

conseils éclairés etpour

la bienveillance qu'il nous a toujours

manifestée dans le cours

de

nos

études. 11

nous a

donné

une nouvelle marque

d'intérêt

en

nous indiquant le sujet de notre

thèse.

Qu'il

nous

permette de lui dire que nous ne l'oublierons

jamais.

Que

M. le Prof. A. Moussons, dans le service duquel nous

sommes heureux d'avoir

passé

nos

six derniers mois de stage hospitalier, reçoive ici l'assurance de notre gratitude pour la

bienveillance

qu'il

nous a

montrée et pour le grand honneur

qu'il

nous a

fait

en

acceptant la présidence de notre thèse.

(8)
(9)

INTRODUCTION

Il y a

quelque temps les journaux de médecine faisaient

connaître au monde savant une nouvelle méthode, à la fois

simple et pratique, qu'un chirurgien viennois, le docteur Gersuny, avait découverte

pour

remédier à des déformations congénitales

ou

acquises et consistant

en

des injections de

vaseline dans les tissus.

Le corps

médical fut vivement surpris et intéressé, et le grand public lui-même, informé

par

la

presse

qui s'était, emparée du fait, fut étonné

par

le côté original du procédé et

ne manqua pas

d'y trouver

même

de fantaisistes applications.

Quelques chirurgiens étrangers et français suivirent l'exem¬

ple de Gersuny, et les résultats obtenus affirmèrent l'excel¬

lence de cette

ingénieuse prothèse.

Cependant certaines discussions, soulevées à l'occasion

d'un

insuccès, semblèrent

démontrer que

le procédé

ne

four¬

nissait pas

toutes les garanties désirables.

C'est alors que

le docteur Eckstein (de Berlin) fut engagé à reprendre l'étude delà question

;

il apporta d'heureuses modi¬

fications,

dont la

principale fut de substituer la paraffine à la

vaseline de

Gersuny, et la nouvelle méthode de prothèse,

désormais à l'abri de toute

critique, prenait ainsi

rang

parmi

les

acquisitions les plus ingénieuses et les plus élégantes de

la

chirurgie moderne.

C'est l'étude de cette

prothèse

que nous avons

essayé de

faire, estimant

qu'il était bon de mettre

au

point cette

ques¬

tion si

intéressante, qui n'a

pas encore reçu

toutes

ses

appli¬

cations et est

appelée à rendre de grands services.

(10)

10

Nous avons divisé notretravail en

cinq parties.

Dans le

premier chapitre,

nous exposons

la méthode de

prothèse de Gersuny

par

la vaseline,

avec

la série chronolo¬

gique de toutes les observations

parues sur

ce sujet.

Nous faisons,

dans

le

second chapitre, la critique de cette

méthode en

présentant les objections des divers auteurs.

Dans le troisième

chapitre,

nous

montrons les modifica¬

tions

importantes apportées à la méthode

par

Eckstein, et

nousfaisonsun

parallèle des deux procédés, suivi de quelques

observations nouvelles.

Nous rendons

compte, dans

un

quatrième chapitre, d'une application récente de la méthode

au

traitement du coryza atrophique

; nous

tenons, dès maintenant, à signaler que

c'est à la

Clinique de rhinologie du professeur Moure que le procédé

a

été mis

en

pratique

pour

la première fois dans ce

cas.

Enfin,

dans

un

cinquième et dernier chapitre, suivi des

conclusions de notre travail, nous

donnons les indications générales de la méthode

au

point de

vue

utilitaire et

au

point

de vue

esthétique.

(11)

CHAPITRE PREMIER

Vers la fin du mois de

septembre 1900, le docteur Gersuny (de Vienne) faisait paraître

un

article dans le Zeitschrift fur Heilkunde,

sur une

méthode nouvelle de prothèse

par

des injections de vaseline.

« Si on

liquéfie., disait-il,

par

la chaleur, de la vaseline qui

» à la

température du

corps a

la consistance d'un onguent et

» si, au moyen

d'une seringue dePravaz,

on

l'injecte dans

un

» tissu dilatable du corps

humain, il

se

produit à l'endroit où

» a été faite

l'injection

une

tumeur ronde dont le volume

»

correspond à la quantité de vaseline injectée. La réaction

» du tissu

qui

en

résulte est

pour

ainsi dire insignifiante et

» lamasse reste

apparemment invariable là où elle

a

été in-

»

jectée.

»

Cet auteur avait constaté le fait

depuis

«

bien des années

» à l'occasion de certains

procédés thérapeutiques, mais il

n'avait

jamais songé à

en

tirer des conclusions pratiques

en

vue d'autres résultats.

Il

reprit

ces

expériences et il eut l'idée très ingénieuse d'en

tirer

parti

pour

remédier à certaines difformités acquises

ou à des troubles fonctionnels de cause

purement mécanique.

La

première fois qu'il appliqua

sa

méthode,

ce

fut

pour

un cas de double castration. Voici l'observation du malade, décrite par

Gersuny lui-même.

(12)

- 12

Observation I

Prothèse du testicule.

Il y aenviron un an, il vint chez moiun jeune homme à qui, deux

ans auparavant,j'avais extirpé les deux testiculespour cause de tuber¬

culoseavancée. Il devait se faire examiner quelquetemps aprèspour savoir s'il étaitapte àfaire son service militaire, et il lui était pénible

de montrer encette occasionson infirmité.

Pour la première fois je fis sur lui une injection de vaseline. J'in¬

jectai (le 30 mai 1899) dans la moitié scrotale gauche 8 centimètres cubes de vaseline etj'obtins ainsiune tumeur de vaseline ayant presque la forme d'une boule un peu moins grosse qu'un testicule normal. A

cause de la sensation de forte tension provoquée, comme on lecom¬

prend facilement, par la dilatation des tissus, je m'en tins là pour le

moment.

Au bout dequinze jours, le malade se présenta de nouveau à moi et

me dit que pendant quelques jours il avait éprouvé des douleurs,

mais qu'ellesavaient maintenant complètement disparu. Je fis alors

une injection du côté droit et, à cet endroit, je ne pus d'abord injecter

que 5 à 6 centimètres cubes parce quela moitiédroite du scrotumétait détruite plus qu'à moitié par l'ulcération tuberculeuse existant anté¬

rieurementet qu'elle avait été envahie, après la guérison, par du tissu

de cicatricequi larendaitpeu extensible. Cette fois je ne fis pasd'in¬

jection à gauche parce qu'il restait une sensation légère de tension ;

d'ailleurs, dece côté, l'étatde choses étaitpresque exactement telqu'il

était immédiatementaprès l'injection.

Quinzejours plus tard, je fis de chaque côté uneinjection: uneà gauche, de 3 centimètres cubes; uneà droite, de 2 centimètres cubes, et j'enfonçaila pointe de l'aiguille dans le milieu du dépôt de vaseline déjà existant. L'aspect était alors presque celui d'un scrotum à contenu normal, en netenant pas compte des cicatrices du côté droit; au tou¬

cher,on sentait une tumeur ferme et élastique, un peu plus grande à gauche qu'à droite; la tumeur gauche correspondait, commevolume, à

untesticule normal.

(13)

13 -

Au bout de dixsemaines,le patient se présenta de nouveau à moi :

l'état de choses ne s'était pas modifié et je fis encore, du côté droit seulement, une injection de 3 centimètres cubes. La masse de vaseline injectée s'élevait en tout à droite à 11 cc. 5, à gauche à 10 centimètres cubes;j'avais fait deux injections à gauche ettrois à droite.

Le patientfut visitépar les médecins pour la dernière fois environ huit mois après la première injection. Son médecin (Je docteur Joseph Brik, de Vienne) eut la bonté de me rendre compte de son état ; il va bien etil est très contentdesestesticules artificiels. La vaseline injectée

estmaintenant dure commedu cartilage et n'a produit aucun phéno¬

mèned'irritation.

Le 16 mai 1900, c'est-à-dire un an après la première injection, le

malade s'est présenté: l'état de choses n'avait pas changé. 11 n'était pourtant pas tout à fait satisfait, parce que son scrotum ne pendait jamais mollement, mais avaitl'aspect d'un scrotum normal contracté

sous l'influencedu froid.

Ce succès conduisit

Gersuny à faire

une nouvelle

expé¬

rience de sa méthode dans un cas toutdifférent du

précédent,

mais dont la valeur

pratique était beaucoup plus haute.

Il

s'agissait de remédier

à un

défaut

de

prononciation

consé¬

cutif à la

guérison d'une division

du

palais. Le

succès,

comme on va le voir, fut des

plus complets.

Observation II

Perfectionnement de la parole.

Unejeunefille de dix-huit ans, racontel'auteur, avait été opérée par moi, ily adeux ans, d'une division unilatérale du palais et avecplein

succès pour ce qui concernela réunion desbords de la fente. Laparole

était restée nasillarde et indistincte comme cela arrive souvent après l'opération etla malade nepouvait réussir àprononcerlegu.

J'injectai(le1er novembre 1899) de la vaseline dans la luette etdes deux côtésdans levoiledu palais. Laquantité qui pénétra alors dans le tissun'étaitpasfacile à déterminerexactement; en effet, à causede

(14)

- 14

la délicatesse des tissus etde l'agitation de la

malade, l'aiguille tra¬

versaplusieurs fois de part eu part

les tissus, et ainsi

une

partie de la

vaseline fut perdue. J'essayai en

même

temps

de faire

une

injection

dans la paroipostérieure du pharynx,

mais je

nepus

savoir exactement

si la vaseline parvint à

l'endroit

en

question, à

cause

des violents ef¬

forts de la malade; il ne se produisit pas en ce

point de tuméfaction

remarquable, tandis que du

côté du vélum il

y

avait

un

épaississement

très distinct.

Aussitôtla malade put mieux

parler d'une façon

surprenante.

La

prononciation du gu

était

assez

satisfaisante. Quand,

au

bout de quinze

jours,

elle

revint,

elle

me

dit

que

pendant trois jours elle avait éprou ré

des douleursen avalant, mais qu'ensuite cette gêne

avait totalement

disparu; elle meraconta

même

que ses

connaissances,

sans

avoir été

interrogées sur cesujet,

faisaient

remarquer

le perfectionnement

surpre¬

nant de la parole qui

s'était accompli.

Quatre semaines après la première

injection j'en fis

une

seconde.

Cette fois,quelques gouttes

d'une solution de cocaïne furent préalable¬

mentinjectées, et la

pénétration de la vaseline put alors

se

faire

en

tout

calme et avec toute la précision voulue ; 2 cc.

5 de vaseline furent

injectés dans

le vélum, lequel paraissait ensuite fortement œdématié

etreprésentait, au toucher, un

bourrelet ferme. Le

gu

fut alors

pro¬

noncé irréprochablement.

Quatre moisplus tard, la malade se

présenta de

nouveau :

l'aspect

du voile dupalais était tel

qu'immédiatement après l'injection. La

pro¬

nonciation était très bonne, avec cependant un peu de résonnance

nasillarde.

Le perfectionnement de la

parole résultait

en

partie du rétrécissement

du pharynx au niveau

du palais,

en

partie du fait

que, en prononçant

le gu le bourrelet du

vélum était appliqué

par

la base de la langue

con¬

tre la paroi postérieure du pharynx et

réalisait ainsi l'obturation.

Observation III

Perfectionnement de laparole.

Chez une autrepatiente, dont onavait guéri une

division

congénitale

du palais,

j'ai fait également des injections dans le vélum; chez elle

(15)

15 -

aussi,jrai faiten même temps des injections dans la paroi latérale et postérieure du

pharynx;

mais cette intervention provoquades douleurs violentes et il ne se produisitpas le bourrelet souhaité, le tissu inters¬

titiel rétro-pharyngien étantsans doute tropmou pour rendre possible

une accumulation de vaseline à la façon d'une tumeur. Chez cette seconde patiente également, le perfectionnement de la parole fut dis¬

tinct, mais moins satisfaisantquechez la première.

Récemment (le 30 avril 1900), de la vaseline fut encore injectée en différentspoints du vélum, mais le gonflement de celui-cine put, à

cause des cicatrices provenant de nombreuses opérations plastiques antérieures, être porté au même degréque chez la première patiente.

Cette injection fut suivie de douleurs assez violentes et la malade ne

put prendre de nourriture pendant vingt-quatre heures. Puis la déglu¬

tition put se faire normalement et laprononciation du gu s'améliora

d'une façon surprenante.

Gersuny cite

encore

quelques

cas

où F application de

son

procédé lui

a

donné pleine satisfaction.

Observation IV

Cicatrice vicieuse.

Chezun malade qui présentait une cicatrice adhérente à l'os sous-

jacent, à la suite d'une suppuration de cet os,il injecta de la vaseline qui souleva le tissu de cicatrice, le tendit et remplaça ainsi le panni-

cule adipeux qui faisait défaut.

Observation V

Ensellure dunez.

Unejeune fille de seize ans, des Indes-Orientales, vint à Vienne le consulter au sujet d'une ensellure profonde du dos du nez. Une injec¬

tion de8 centimètres cubes de vaseline fut faite le 8 mai 1900 et le résultat fut immédiatet trèssatisfaisant.

Un mois

après la publication de

son

premier article,

Ger¬

suny

rendait compte, dans la

séance du 30 octobre 1900 de

(16)

16

la Société de

gynécologie et d'obstétrique de Vienne, d'un

nouveau succès obtenu dans un cas d'incontinence

d'urine.

Ici, la méthode

s'affirmait

avec un nouveau

caractère d'une

haute valeur au

point de

vue

pratique,

car

elle s'appliquait

à une affection contre

laquelle de nombreux traitements

avaient été vainement

entrepris et qui semblait devoir

ne

jamais guérir. Le chirurgien viennois, grâce à deux injec¬

tions de vaseline, créa de toutes

pièces

un

sphincter qui

rétablissait

parfaitement le fonctionnement du col de la

vessie et délivrait la malade de sa

pénible infirmité. L ob¬

servation

parut

un

mois plus tard dans le Centralblatf fur Gynœcologie du 1er décembre 1900, et

nous

allons la

repro¬

duire presque en

entier,

en

raison de

son

importance et éga¬

lement en raison de

quelques discussions soulevées dans

un

cas

analogue mentionné plus loin.

Observation VI

Incontinence d'urine.

Mme H. B...,vingt-cinq ans, avait depuis son premier accouchement (février 1895) une grande

fistule vésico-vaginale. Quand

cette

fistule

fut oblitérée paropération, on vitque le sphincter

de la vessie,

proba¬

blement déchiré, était incapable de fonctionner. A la suite de malheu¬

reux essaisd'opérations pourremédier à cet état, l'urètre

s'était

aussi perdu, desorte que

la vessie débouchait dans le vestibule

par

une'ouver-

ture accessible à la phalangette du petit doigt. De cette ouverture sor¬

taient deux plis dela muqueusede la vessie,

facilement réductibles,

gros

comme un haricot, et qui en fermant l'orifice retenaient l'urine quand

la malade était couchée et empêchaient la vessie de sevider complète¬

ment quandla malade était

debout.

Malgré une gonorrée intenseet permanente,

je

commençai aussitôt le

traitement.J'injectai,dans le voisinage immédiat de

l'orifice

de lavessie,

une solution de cocaïneà 5

0/0,

puis j'injectai sous la muqueuse, dans

les plis

prolabés

de

la

muqueuse

de la vessie,

un peu

de vaseline.

Les

bourrelets épais qui en résultèrent étaient alors plus difficiles qu'aupa¬

ravantàréduire dansla vessie et ne retombaient plus; puisj'injectai à

(17)

- 17

plusieurs endroits de la vaseline dans le tissusous-muqueuxde la vessie,

encercle autour du col de la vessie. Les piqûres furent faites à travers la muqueuse du vestibuleet à travers la paroi vaginale, dans le voisi¬

nage de l'embouchurede la vessie. Lorsqu'on eut

injecté

de cette

façon

3 cc. 1/2 de vaseline, on sentit, commerésultat immédiat de l'injection,

un anneau dur qui, situésous la muqueuse de la vessie, en contour¬

nait l'orifice : la muqueuse soulevée en quelque sorte en forme

de coussinetfermait ainsi l'orifice de la vessie. Ensuite j'injectai de

l'eau dansla vessie et cette eau ne s'écoula pas. La malade n'en perdit

pas unegoutte pendant deux heures; puis, comme

elle

avait un

fort

besoin d'urineret qu'elle ne pouvait spontanément vider sa vessie, il

fallutla cathétériser. Le cathétérisme dut être renouvelé le soir dujour- de l'opération et le jour suivant. Dans la suite, l'écoulement d'urine recommençait quand la malade marchait ou était debout, mais ne se produisait pasquand elle était couchée.

La deuxièmeinjection de vaseline fut faite le 26 juillet, une semaine après la première. Après injection de cocaïne, 2cc.

1/2

de vaseline

furent injectés dans l'anneau résultant de la première opération et l'aiguille fut enfoncéeen plusieurs endroits, encercle autour de l'orifice

de la vessie.

J'avais doncemployé en tout, dans les deux séances, 6 centimètres

cubes de vaseline, qui formaient un anneau épais proéminant dans levagin. Cet anneauprésentait à l'embouchure delà vessie un rapport

semblable àcelui d'une prostate hypertrophiée faisant saillie dans la vessie. Après la deuxième injection, la malade ne perdit pas d'urine pendant quelques heures; puis, pendant deuxou trois jours, elle fut

tourmentée par un ténesme violent. Toutes les cinq à dix minutes la

vessie expulsaitsoncontenu. Jenesaurais décider si c'était uniquement

àla suite de l'injection ou silagonorrée agissait aussisur ce point. Cet

états'améliorabientôt, et lorsqu'on larenvoyade l'hôpital Rodolphe, le

31 juillet, cinq jours après la deuxième intervention, la malade, même

en marchant, gardait son urine pendant une heure ou une heure et demie.

Elle resta encore un peu plus de trois semaines àVienne pour

faire

traiter sagonorrée. Jusqu'à sondépart de cette ville, le 2 août, son état

s'étaitencore amélioré, au point qu'elle pouvait, tout en allant et

C.

(18)

- 18

venant,retenirson urine pendant cinq heures. Le

bourrelet de vaseline

n'avait subi aucun changement. 11 formaitcontrele vagin,absolument

commeun moisavant, une tumeur proéminente de la grosseur d'une

cerise.

Il y a quelquesjours, le 25 octobre, trois mois par conséquent après

la dernière injection, lapatientem'écrivait:

« Mon état est aussi satisfaisant qu'à Vienne; je retiens l'urine en

» marchant de quatre àsix heures; je marche une heure, puis je me

» repose un peu etje marche de nouveau uneheure: pendant ce temps

» la continence est parfaite. Quand je suis couchée, cela dure de dix à

» douze heures. Quandje prends dumouvement,l'urine parfois s'écoule

» par intermittences quisurviennent brusquement; quandje me repose,

» ces intermittences surviennent moins vite, mais plus fréquemment;

» l'intermittence dure dedeux à trois secondes. D'autre part, je vide,

» au bout decinq heures, 3 décil.

1/2

d'urine. L'état dema vessie me

» rendtrès, très heureuse;je ne puis pasencore le croire. »

Donc l'amélioration ou la guérison de la maladie n'a subi

aucun changement depuis trois mois. L'écoulementd'urinea cesséet la vessie peutretenir 350 centimètres cubes d'urine.

Voici comment,

ajoute Gersuny,

on

obtient la rétention

de l'urine dans ce cas : la muqueuse

de la vessie,

sous

forme

d'une bourse

plissée dans le

sens

de la longueur,

passe

à

travers l'ouverture étroite de l'anneau de vaseline

qui,

sur

le

côté de la vessie, entoure

l'orifice,

et cettemuqueuse se

trouve comprimée

par

l'anneau rigide de vaseline. La solidité de

cet

anneau et par

suite la solidité de fermeture de la vessie,

à

la

manière d'un

sphincter, est conditionnée vraisemblablement

:en très

grande partie

par

l'élasticité des tissus qui

enve

loppent la vaseline et qui, lors de l'injection,

sont

séparés et

distendus ;en

partie aussi

par

les faisceaux circulaires

des muscles vésicaux entourant l'anneaude vaseline.

Les intermittences de

quelques secondes qui

se

produisent parfois proviennent vraisemblablement de

ce que

la

muscu¬

lature de la vessie, restée si

longtemps

sans

fonctionner,

n'est pas encore

redevenue complètement capable de s'exercer

(19)

- 19

et de ce que. par

suite,

dans

l'expulsion de l'urine, la pression

de l'abdomen exerce aussi son

action;

par

suite

aussi, le

jet

d'urine est

interrompu

au moment de

l'inspiration.

Dans la même séance du 30 octobre

1900,

à la Société

d'obstétrique

et de

gynécologie de Vienne,

Halban

(de Vienne) fit

un

rapport,

avec

présentation

d'une malade

guérie,

sur un cas de

cystocèle

traité par

des injections de

vaseline.

Observation VII Cystocèle.

J'avais songé, ditl'auteur, que ces propriétés de la vaseline, mises en

lumière par Gersuny, pourraient être employées pour former dans le prolapsus utérin unesortede pessaire sous-muqueux. L'injection quifut faiteà l'organeprolabé fut complètementindolore. J'enfonçai l'aiguille d'une seringue de Pravaz un peu grandesur la hauteur du cystocèle, à 1 centimètre environ derrière le sphincter de la vessie. Je la dirigeai

d'abord vers ladroite, puisen partant de l'ouverture de la piqûre vers lagauche,jusqu'à la limite latérale du cystocèle. J'injectai la vaseline

en retirant successivement l'aiguille vers le milieu du cystocèle. Cela représentait, en somme, un demi-cercle de vaseline entre la paroi du vagin et la vessie. Après l'injection d'une quantité d'environ 20 à 25centimètres cubes, on réduisit le cystocèle et onintroduisit un pes¬

sairepour vingt-quatre heures,afin que la vaseline se solidifiât dans la position normale de l'organe.

Quand lepessaire futenlevé, la femme neputfaire prolaberl'organe, malgréses plusgrands efforts.

L'auteur, dansson compte rendu, ajoute qu'ilarenouveléla méthode chez troisautres femmes atteintes de cystocèle etil a été « extraordinai- rementsatisfait du résultat ».

S'appuyant

sur

la

communication cle

Gersuny,

un

chirur¬

gien de Breslau, Pfannenstiel, employa la

méthode de son

confrère de Vienne pour un cas

d'incontinence

d'urine ana¬

logue à celui qui avait

donné à

Gersuny de si beaux

résultats.

(20)

20 -

Malheureusementl'insuccès fut ici

complet

au

point de

vue du rétablissement fonctionnel de

l'organe, et, de plus, la

malade

présenta les symptômes d'une embolie pulmonaire

; cette

complication n'eut

pas

de suite fâcheuse, du reste.

Dans le Centralblatt

fur Gynœcologie du 12 janvier 1901,

il

publia de

son

intervention

un

compte rendu suivi de

com¬

mentaires sur la valeur du

procédé. Nous reproduisons cette

communication à peu

près complètement

:

cela

nous per¬

mettra d'établir un

parallèle

avec

celle de Gersuny, et de discuter, dans

un

des chapitres suivants, la portée des objec¬

tions faites, en sebasant sur son

insuccès,

par

Pfannenstiel

à la méthode

prothétique de la vaseline.

Observation VIII

Incontinence d'urine.

Mrae B. F..., âgée de trente-neuf ans, souffrait d'une incontinence d'urine consécutiveàl'extirpation partielle de l'urètre; déjà,enjanvier 1900, j'avaisfait chezcettefemme l'hystérectomie totale vaginale pour causede carcinome del'utérus.

Le 25 octobre 1900, la malade se présenta denouveauàmoi : à l'exa¬

men, on constatait la présence d'unetumeur,grosse comme unenoisette,

à laparoi antérieure du vagin : c'étaitunerécidive.

Le 27 octobre, j'entreprisl'extirpationtotale de l'urètreetj'enlevaien mêmetempstous les tissus voisins jusqu'à l'arcade pubienne des deux côtés, de même quejusqu'au col de la vessie. Aprèsl'opération, l'ouver¬

ture de cedernier organe était béante et on pouvait y introduire un

doigt. Quant au bout de trois semaines, pendant lesquelles la malade urinait toutes les heures etdemie, elleseleva, on constata une inconti¬

nence complète.

Le 23 novembre, ontenta de rétrécir l'ouverture de la vessie au moyen de l'injection de vaseline en cercle autourdu col. A l'examen,en écartant les lèvres, onvoyait, àlaplace du bourrelet du canal de la vessie, une dépression du vestibule d'environ 2 centimètres, au mi¬

lieu de laquelle setrouvait une ouverture accessible pour le petitdoigt.

(21)

21

Deuxbourrelets de muqueuse épais

proéminaient hors d'elle

en

avant.

Le resteétaittapissépar la muqueuse

normale du vestibule et du vagin.

Il s'agissait de rapetisser cette

ouverture et d'en rendre le bord plus

épais. Les injections

furent faites (on employa 30 centimètres cubes

d'une vaseline fusible à45°) sur

le bord de l'ouverture de la vessie,

en partie dans lasous-muqueuse

prolabée de la vessie. On les fit successive¬

menten arrière, latéralement eten avant.

Les petites tumeurs qui

se produisaient àla

suite des injections étaient environ de la

grosseur

d'un

poissec,puis elles

confluaient les

unes vers

les autres, de sorte

que,

l'in¬

jection terminée, le

col

de

la vessie proéminait

en

avant à la façon d'une

voûte etl'entrée de la vessie étaitrétrécieau point de ne permettreque lepassaged'une

sonde mince.

A peine la malade

était-elle ramenée à

sa

salle qu'apparurent tous les

symptômes

caractéristiques d'une embolie pulmonaire

:

point de côté,

dyspnéeintense,

accélération du pouls, hyperthermie,

cyanose

de la face,

hémoptysie, etc. Pendant

trois jours l'issue fatale parut imminente,

d'autant plus que, en raison

d'une céphalalgie violente

avec

vomisse¬

ments, on pouvait soupçonner

l'existence d'une embolie cérébrale.

Cependantla malade guérit. Pour ce

qui

concerne

l'état fonctionnel du

sphinctervésical,

Pfannenstiel

constate que

l'état est tel qu'autrefois,

bien que l'ouverture de la

vessie ait été rétrécie fortement

;

quand la

malade estdebout,l'urinecoulegoutteàgouttecontinuellement,etquand

elle estcouchée, elle ne peut retenirl'urine qu'une demi-heure.

L'auteur,

cependant, fait

remarquer que

dans

son cas

l'ou¬

vertureétait

plus béante, tandis

que

chez la femme opérée

par

Gersuny il

y

avait

une

sorte d'obturation

par soupape

créée

par

des replis de la

muqueuse

vésicale, et qu'ainsi les condi¬

tions étaient

plus favorables

au

succès

;

cependant il

a

réussi quand même à rétrécir très fortement la lumière de l'ouver¬

ture par une

injection, il est vrai, plus abondante (30 centi¬

mètres

cubes).

D'autre

part,

au

sujet de l'embolie qui est

survenue,

l'au¬

teur

ajoute qu'il lui semble dangereux d'injecter de la

vase¬

line dans une

région aussi riclie

en

vaisseaux sanguins

que

le

col de la vessie où une veine

peut être atteinte et donner nais-

(22)

sance à une embolie.

Malgré

ces

réserves,

et tout en recom¬

mandant

qu'il faut

se mettre en

garde

contre le

procédé

en

question, Pfannenstiel

dit

qu'il

ne veut pas, en

s'appuyant

sur

un

échec,

porter un

jugement défavorable

sur la

méthode,

d'autant

plus

que

Gersuny

a

obtenu

avec elle un résultat très

satisfaisant,

et il

ajoute qu'incontestablement

l'idée que le

chirurgien viennois

a mise en

pratique à

maintes

reprises

avec un heureux

succès,

est « une idée

extraordinairement ingénieuse

».

Quelque temps après la publication

de l'article de Pfan¬

nenstiel,

le docteur

Kapsammer

faisait un

rapport à FAca-

démie de médecine de Vienne sur trois cas

d'incontinence

d'urine traités par

des injections

de vaseline.

Observation IX Incontinence d'urine.

Lapremière patiente, âgée de

trente-quatre

ans, avait une inconti¬

nence d'urine survenue à la suite d'un accouchementpar le

forceps

où il y avaiteu déchirure dela paroi

urétro-vaginale.

Le professeur von Frisch lit à deux reprises chez cette femme une

injection de vaseline : la première fois il employa 6 centimètres cubes; iln'yeut aucunrésultat; la seconde fois, huit jours plus tard, il em¬

ployaencore 6 centimètres cubes. La patiente eut un ténesme

désagréa¬

ble etlasensation d'un corps

étranger

dans le rectum. Quarante-huit heures après tout était rentré dansl'ordre etla malade partait, consi¬

dérée commeguérie.

Six mois après

l'opération,

la malade a été examinée; le résultat de la première heures'est maintenu.

Observation X Incontinence d'urine.

La deuxièmepatiente, âgée de

trente-sept

ans, atteinte d'une cystite

chronique,

est venue pour une incontinence d'urine qui se manifestait

(23)

23

quand elle marchait longtemps, quand elle travaillait péniblement, quand elle toussaitouriait.

On injecta à cettemalade 12 centimètres cubes en deux séances. La patiente eut, consécutivement, unesensation de froid, de la céphalalgie,

del'essoufflement, des quintes de toux : une température de 38°9; un

point de côté douloureux, pas de crachats sanglants. Cinq jours après la

deuxième injection, la malade était parfaitement bien portante et la rétention de l'urine étaitparfaite.

Dans ces deuxcas, leprofesseurvon Frisch opéra ainsi : il fit péné¬

trer son doigt dans l'urètre et il injecta toute la massede la vaseline

dansle point le plus rapproché du col de la vessie.

Observation XI

Incontinence d'urine.

La troisième patiente, âgée de trente-deux ans, mariée, avait une incontinence d'urine depuis sajeunesse; après un accouchement labo¬

rieux avecapplication de forceps, l'incontinence avaitencore augmenté,

et après de nombreuses séances de faradisation, inutilement faites, je

tentais les injections de vaseline. J'introduisis 8centimètres cubes dans le voisinage du col de la vessie, dans la paroi vaginale, lamasse entièreau même endroit. La malade ne présenta consécutivementaucuneréaction;

depuis elle va très bien.

Le 25 février

1901,1e docteur

Rôhmer

(de Nancy) fit paraître

untravail sur

l'application de la méthode de Gersuny à la prothèse oculaire.

La

question de la prothèse oculaire, disait-il,

n'est pas

encore définitivement

réglée et elle

ne

le

sera pas

tant qu'on

n'aura pas

trouvé

un

procédé permettant, après l'énucléation,

de

placer l'œil artificiel

sur le

moignon conjonctival

convena¬

blement renforcé.

Or,

ce

qu'on n'avait

pu

obtenir

par

l'exen-

tération

qui

se

termine

presque

toujours

par

la suppuration

etla destruction du

moignon sclérotical, ni

par

la greffe

ou l'inclusion de corps

étrangers (boules de métal, d'ivoire, de

verre,

pelote de soie

ou

d'éponge,

yeux

d'animaux), l'au-

(24)

24 -

teurl'a réalisé d'une

façon très satisfaisante dans cinq

cas

qu'il cite dans

son

travail.

Observation XII

Moignon artificiel après énucléation de l'œil.

Chez l'unde ces malades, ayantsubi l'énucléation de l'oeil gauche, le docteur Rôhmer fit aubout de quinze jours, après cocaïnisation de la conjonctiveune injection d'environ 2 cc. 1/2 de vaseline dans le centre de la cicatrice conjonctivale; huit jours plus tard il injecta encore I cc. 1/2; quarante-huit heures après, on appliqua l'œil artificiel.

Les injections ne provoquèrent qu'une douleur modérée et qui persista quelquesinstants seulement; ellesne donnèrent paslieu à du gonfle¬

mentni à del'œdème.

Dans cescas, on est surpris, dit l'auteur, durésultatesthétique : l'œil

estsaillant;l'affreuxpli de la paupière supérieure disparaît; l'œil est doué de mouvementssynergiques à l'autre, très étendus. En un mot, dit-ilcommeconclusion, je n'hésite pas àdireque le résultat esthétique dépasse tout ce qu'on a pu obtenir par les moyens précédemment employés.

Un peu

plus tard, le docteur Delangre (de Tournai) fit

un

rapport à l'Académie royale de médecine de Belgique,

sur l'inclusion de la

paraffine dans les tissus.

Ce

chirurgien pré¬

tendit être le

premier à avoir mis

en

pratique cette méthode,

et il discuta sur une

question de priorité

que nous

n'avons

pas

à trancher ici.

Quoi

qu'il

en

soit, M. Delangre eut à extirper,

en

décem¬

bre

1899,

un

kyste séreux récidivé de la région cervicale

;

il

recourut au

procédé de Pozzi

:

injection intra-kystique de

blanc de haleine

dissous,

à

l'effet

de favoriser la dissection et l'ablation des

kystes à contenu liquide

ou

semi-liquide.

II constata que

l'injection de

ce corps gras

faisait disparaître

la cicatrice

déprimée résultant de la première opération

;

de

là lui vint l'idée

d'employer

un corps

offrant plus de garantie

de

non-résorption

:

la vaseline.

(25)

25

M.

Delangre fit Fessai de sa méthode sur lui-même pour

dissimuler la

cicatrice déprimée résultant d'un furoncle qui

avait évolué

quelques mois auparavant : un succès complet

fut obtenu.

L'auteur a

appliqué le même procédé dans de nombreux

cas que nous

signalerons plus loin, à propos d'une nouvelle

communication

qu'il fit

au

Congrès de chirurgie, à Paris,

l'andernier.

Ce fut encore un

ophtalmologiste, le professeur Dianoux

(de Nantes), qui, pour la seconde fois, en France, utilisa la

méthode. La

communication de Gersuny, parue dans la

Semaine médicale

de janvier 1901, avait vivement intéressé

ce

chirurgien, et il résolut d'appliquer cette nouvelle prothèse

pour

obvier

aux

inconvénients multiples que présente l'énu-

cléation.

En effet,

après

une

énucléation, de quelque manière qu'on

s'y

prenne,

il reste une cavité représentée par un plan concave

en avant,

plus

ou

moins déprimé à son centre. Les muscles

qui s'y insèrent lui impriment des mouvements bien limi¬

tés, et

la pièce artificielle, placée au-devant, même après les

perfectionnements apportés par Snellen, de par sa forme

même,

dans les mouvements de latéralité vient, en butant

par ses

angles, raccourcir encore l'amplitude d'excursion. Il

lui sembla que

si,

par une

injection de vaseline, on pouvait

facilement transformer ce

plan

concave

en un plan suffi¬

samment convexe,

il n'y aurait plus qu'à coiffer pour ainsi

dire ce nouveau bulbe avec un

segment de sphère facile à

réaliser avec une

légère modification de forme de l'œil

d'émail.

Dépourvue des angles interne et externe, la pièce ne

viendrait

plus heurter

au

milieu même de son excursion les

commissures et

nuire irrémédiablement à l'harmonie des

mouvements de l'œil.

L'auteur

présenta à la Société médico-chirurgicale des

Hôpitaux trois malades opérés de la sorte, avec succès, dont

deux avaient subi

l'énucléation et l'autre l'exentération.

(26)

Observation XIII

Moignon artificiel après énucléation ou exentération de l'œil.

Pendant l'injection même

(2

centimètres cubes), on vit disparaître,

dit leprofesseur Dianoux, ce pli si disgracieux qu'on a appelé exacte¬

mentpli cadavérique. J'estimai quele soulèvement du tissu était suffi¬

sant,me réservant de faire une nouvelleinjection si la pièce artificielle

ne meparaissaitpas suffisammentsoutenue: les moignons avaient pris

la forme d'une bouée et présentaient une grande mobilité pleine de

promesses ; la réaction fut vraiment négligeable, la douleur assez faible

eten somme peu prolongée. Les trois opérés ont un moignon très suffi¬

sant et qui n'apas diminué de volume depuis quinze jours; il devra

restertel, ajoute M. Dianoux, si les affirmations de l'inventeur du procédé sont vraies, ce que l'avenir seul décidera. De même, on peut

constater queles mouvements du moignon sont égaux à ceux de l'œil

sain et quela limitation de l'excursion de la pièce tient essentiellement

àsa forme même, nécessaire avec l'ancienne prothèse, mais désormais surannée.

Et l'auteur conclut : 1° que

l'injection de vaseline

est tout

à fait in offensive ; 2° que

l'on peut donner

aux tissus une saillie variableà volonté;que

le moignon obtenu possède

une

grande mobilité; 4° qu'une réforme radicale

est à

pré¬

voir dans la forme des yeux

d'émail.

Quelque temps plus tard, à la Société de

médecine berli¬

noise, le docteur Stein présenta

une

malade

du service du

professeur

von

Bergmann chez laquelle il avait parfaitement corrigé

une

ensellure du

nez

résultant d'une

chute ancienne

sur la face.

A cette occasion, l'auteur fit des

expériences

sur

la souris,

le

lapin et le chien, dont

nous verrons les conclusions dans

un des

chapitres suivants.

A la même Société de

Berlin, quinze jours plus tard, le

docteur Eckstein

communiqua les observations

de deux

(27)

- 27 -

malades traités par

la même méthode Gersuny, dans le

ser¬

vice du

professeur Wol-ff,

pour

des tissures palatines entraî¬

nantdes troubles du

langage: il constata.que l'injection dans

le voile du

palais et la luette donnait des résultats moins

favorables que

l'injection dans la paroi postérieure du pha¬

rynx,,

cette dernière ayant

pour

but de produire

une

petite

tuméfaction

qui s'appliquait bien contre le voile.

L'auteur terminait sa communication par

quelques ré¬

flexions au

sujet de la valeur comparative de la vaseline et de

la

paraffine, et déjà faisait entrevoir la modification très importante qu'il apporterait à la méthode de Gersuny.

Le docteur Alt

(de Vienne) fit paraître ensuite

un

travail

dans le

Monatschrift

fur

Ohrenhel%unde,

sur

certains

cas

d'injections de vaseline. Les heureux résultats obtenus

par

ses confrères lui

suggérèrent l'idée d'appliquer la méthode

dans deux circonstances

spéciales

au

point de

vue

otologique Voici,

en

quelques mots, les observations de cet auteur:

Observation XIV

Fistule mastoïdienne.

M. N. R..., âgéde quarante-sept ans, subit, ily a deux ans, lacure radicale d'une otite moyenne suppurée chronique, compliquée de cho- lestéatome du côté droit. Une récidive s'étant produite, on avait dû intervenir unesecondefois, et lors decette nouvelle opération on avait laissé la plaieouverte en arrière,à la région rétro-auriculaire,à l'apo¬

physe mastoïde dutemporal. La cavité de cette plaie s'était,

depuis,

tapisséed'épiderme,etc'est cette ouverturepersistante rétro-auriculaire,

de la grandeur d'un petit haricot, queje fermai, ily asix semaines, à l'hôpital Rodolphe, de la façon suivante : à deux endroits opposés, j'injectai d'abord quelques gouttes d'une solution de cocaïne à 5 O/'O, puisj'injectai de la vaseline blanche selon les indications de Gersuny.

Par suite de ladisposition arrondie de la fistule, je pratiquai des piqû¬

res en quatrepointsdifférents, etj'injectai entout environ un1/2centr mètre cube de paraffine. Après l'opération, il n'y eut qu'une réaction

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