Dès l’Antiquité, on avait remarqué que les personnes atteintes une première fois de certaines maladies infectieuses ne tombaient pas malades une seconde fois.

(1)

V Utiliser l’immunité adapatative en santé humaine 1. La vaccination : un principe fondé sur la mémoire immunologique.

Dans différentes régions du monde, on s’efforce de déclencher une forme légère de variole en introduisant dans le corps d’une personne, par divers procédés, du pus de pustules de malades.

L’idée est de lui procurer une protection à vie.

En 1798 Jenner est un médecin qui exerçait dans la campagne anglaise des années 1770-1790. Il s’est aperçu que les fermières qui trayaient les vaches ne développaient pas la variole. En

revanche, elles étaient infectées par le cowpox, autrement dit la variole bovine ou vaccine. Il a donc eu cette idée de d’extraire du pus de la main d’une fermière pour l’appliquer par petites incisions sur la peau d’un jeune garçon. Jenner a ensuite exposé ce dernier à la variole afin de vérifier s’il était immunisé. Résultat, il l’était bien !

Ø Exercice 6 page 407

En 1880, Louis Pasteur travaille sur le choléra des poules, causé par une bactérie (Pasteurella multocida) dont il a mis au point la culture en laboratoire. De retour de deux semaines de vacances, il trouve de vieilles cultures oubliées. Il les utilise dans les expériences présentées ci- dessous.

La survie de la poule serait liée à une perte de la virulance de la bactérie

Le contact avec la bactérie

« atténuée » semble protéger la poule lors d’une 2^ème contamination avec une bactérie

virulante

Les bactéries fraiches sont mortelles

Il a ensuite testé ce principe en inoculant des fragments de bactéries sur l’animal et s’est ainsi rendu compte que ce dernier était protégé d’une infection ultérieure.

Pasteur venait ainsi de découvrir la vaccination par des germes pathogènes atténués. Il applique ce principe à d’autres maladies animales (le charbon du mouton, le rouget du porc), puis à la rage.

Pasteur réussit à atténuer – sans l’avoir identifié – l’agent responsable de la rage. Ce fut le premier vaccin contre cette maladie, appliqué en 1885 sur un jeune garçon, Joseph Meister.

YPrincipe : introduire dans l’organisme un Ag atténué (non pathogène) afin de stimuler la différenciation des lymphocytes mémoire compétents (spécifiques).

Lors d’une 2° rencontre la réponse secondaire, basée sur les lymphocytes mémoire, permettra une élimination rapide et efficace de cet Ag, évitant la mise en place de la maladie.

2. Le mode d’action des vaccins.(doc page 421)

La vaccination repose sur le principe de mémoire immunitaire.

a) Evolution du phénotype immunitaire d’un idividu

Y Le répertoire immunologique représente l’ensemble des lymphocytes spécifiques (naïfs = n’ayant jamais rencontré d’antigènes) créés par l’organisme.

Le phénotype immunitaire d’un individu représente l’ensemble des lymphocytes mémoires spécifiques de son système immunitaire.

http://beaussier.mayans.free.fr/spip.php?article1326

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Exemple de l’évolution du phénotype immunitaire d’un individu :

Y Les lymphocytes B mémoire évoluent au cours de la vie en fonction des rencontres avec les antigènes

- naturelle : maladies contractées - artificielle : vaccination

Chaque individu possède un phénotype immunitaire caractéristique, témoignant des antigènes qu’il a rencontré (cf. sérodiagnostic TP)

En fonction du pouvoir immunogène des antigènes, de leur virulence, des modes de transmission, on va définir une stratégie vaccinale

(3)

Exemple de la vaccination antitétanique (doc.3 f page 421)

Seuil d’immunisation : limite de taux de production d’anticorps assurant la protection immunologique

Temps après injection

n°. Taux d’anticorps Interprétation Protection

N°1 +1 mois < à la limite

d’immunisation Réponse primaire, lente (1mois) faible. Non N° 2 + 6 mois

> à la limite

d’immunisation Réponse secondaire, rapide (qqs jours), plus ample, mais le taux redescend en dessous du taux de protection après 6 mois

OUI pendant 6 mois

N°2 + 12 mois

> à la limite

d’immunisation Réponse secondaire, rapide (qqs jours), plus ample, mais le taux redescend en dessous du taux de protection après 5 ans

OUI pendant 5 ans

N°3 + 1 an

> à la limite

d’immunisation Réponse secondaire, rapide (qqs jours), plus ample, mais le taux redescend en dessous du taux de protection après 10 ans

OUI pendant 10 ans

N° 3 + 5 ans etc…

> à la limite

d’immunisation Réponse secondaire, rapide (qqs jours), plus ample, mais le taux redescend en dessous du taux de protection après ± 10 ans

OUI pendant 10 ans Y La nécessité des rappels : A chaque injection le système immunitaire est de nouveau stimulé, le taux d’AC produit reste alors supérieur à la limite de protection.

3. Le contenu des vaccins : (doc 2 page 420 ; Exercice 2 page 431 ) Les vaccins sont composés

• D’une ou plusieurs substances actives d’origine biologique appelées « antigènes vaccinaux », qui sont issus de bactéries ou de virus.

• Afin de rendre le vaccin plus efficace, l’antigène vaccinal est généralement combiné à un adjuvant qui est très souvent un sel d’aluminium (hydroxyde ou phosphate).

(4)

• Des conservateurs antimicrobiens peuvent être employés pour empêcher la contamination microbienne du vaccin.

• Des stabilisants (lactose, sorbitol, etc.) peuvent être utilisés afin de maintenir la qualité du vaccin pendant toute sa durée de conservation.

Les antigènes vaccinaux : 1 ou plusieurs Ag en mélange

Quelques exemples :

Les adjuvants

ß

On observe que l’ajout d’adjuvant augmente la

production d’AC spécifiques dès la première injection.

Y Les adjuvants augmentent l’effet immunogène de l’antigène vaccinal

SE PROTEGER DUN MICROBE GRACE A UN VACCIN

Classe : 3^ème Durée : 50 min

La situation problème :

Mathis chute lourdement en faisant du vélo dans son quartier et se blesse à un clou rouillé. Il se rend chez le médecin (avec sa mère), qui consulte son carnet de santé et constate qu’il n’est pas à jour de sa vaccination contre le tétanos. Il décide de lui injecter un vaccin et lui dit : « Avec ce vaccin, te voila protégé contre le tétanos pendant 10 ans. N’oublie toutefois pas tes rappels. »

Consignes

A l’aide de vos connaissances et des documents proposés, rédiger un texte expliquant l’affirmation du médecin : « Avec ce vaccin, te voila protégé contre le tétanos pendant 10 ans. N’oublie toutefois pas tes rappels. »

Les supports de travail : Document 1 : le contenu des vaccins

Document 2 : Variation du taux d’anticorps en fonction du temps après contact avec un antigène.

Sécurité Immunogénicité

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Le rôle des adjuvants est encore mal connu, globalement, ils stimulent les différents acteurs de la réponse immunitaire et potentialisent l’action des antigènes.

L’utilisation des sels d’aluminium est sujet à controverse et est responsable, en partie, de la défiance des

populations face à la vaccination Cependant,

L’utilisation des sels d’aluminium a montré leur tolérance.

La quantité de sel d’aluminium dans les vaccins recommandés par le calendrier vaccinal (inférieur à 0,85 mg/dose) est inférieure au taux minimal de risque fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (1 mg/kg/jour).

A titre de comparaison, un individu de 60 ans, selon son mode de vie, aura ingéré 82 000 fois plus d’aluminium par l’alimentation que par les adjuvants vaccinaux.

Les recherches actuelles sur des alternatives aux sels d’aluminium permettent d’élaborer de nouveaux vaccins (paludisme, VIH …). Le but n’est cependant pas de substituer les sels d’aluminium dans les vaccins existants

4. Une protection collective

a) Une épidémie de rougeole dont on a peu parlé !

A partir de 2018, l’Europe fait face à une épidémie : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 89 994 cas de rougeole dans 48 pays européens au premier semestre 2019, plus du double par rapport à la même période de l’an dernier (44 175) et d’ores et déjà davantage que pour toute l’année 2018 (84 462).

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« La reprise de la transmission de la rougeole est un problème préoccupant. Si l’on ne parvient pas à établir et à maintenir une couverture vaccinale élevée dans chaque communauté, les enfants et les adultes connaîtront des souffrances inutiles, et certains seront voués à une mort tragique », a prévenu Günter Pfaff, le président de la Commission régionale de vérification de l’élimination de la rougeole et de la rubéole.

« Le fait qu'un enfant meure d'une maladie évitable par la vaccination comme la rougeole est un véritable scandale et un échec collectif quant à la protection des enfants les plus vulnérables du monde, déplore le Docteur Tedros Adhanom Ghebreysus, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, dans un communiqué. Pour sauver des vies, nous devons faire en sorte que chacun puisse bénéficier des vaccins, ce qui signifie investir dans la vaccination et des soins de santé de qualité comme un droit pour tous. »

Rapidement l’épidémie devient mondiale et les habitants des Samoa ont subi, avant nous le confinement et la mise en quarantaine.

Selon un rapport de l’Unicef et de l’OMS, la couverture vaccinale dans l’archipel a chuté de 58 % en 2017 à seulement 31 % en 2018

b) La notion de couverture vaccinale

Y La couverture vaccinale correspond à la proportion de personnes vaccinées dans une population à un moment donné.

Elle est le rapport entre le nombre de personnes correctement vaccinées, c'est-à-dire ayant reçu à un âge donné le nombre de doses requises, et le nombre total de personnes qui auraient dû l’être dans la même population. Pour un vaccin nécessitant plusieurs injections, on parle de couverture vaccinale « 1 dose », « 2 doses », « 3 doses », « rappel ».

Pour chaque maladie, une couverture vaccinale est déterminée et est le garant de l’absence d’épidémies.

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D’aucuns pourraient s’interroger sur l’utilité des vaccins, sur l’utilité d’éviter ces maladies après tout, naturelles ! (sic) Cet état d’esprit est dû au fait que, étant donné leur rareté, on en a oublié leur gravité.

Alors un petit rappel sur ces maladies peut faire du bien et rappeler quelques responsabilités…

Vaccin : se protéger soi-même, c'est aussi protéger les autres

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Certes, il faut rester vigilants sur la production des vaccins, leur

composition, leur innocuité, mais refuser les vaccins n’est pas une démarche personnelle, un choix individuel c’est une mise en danger collective, une rupture de la barrière d’immunisation qui a permis depuis la généralisation des vaccins, (dans nos pays riches !) notre protection contre les maladies

contagieuses.

L’actualité nous place face à un autre risque : les maladies émergentes.

En octobre 1979, l’OMS proclamait officiellement l’éradication de la variole. On parlait alors de déclin des maladies infectieuses transmissibles.

En 1981, l’infection à VIH/Sida se révélait aux USA par une maladie infectieuse jusque-là exceptionnelle : la pneumocystose. L’infection à VIH/Sida signait le renouveau des maladies infectieuses, marqué par l’émergence de nouvelles maladies transmissibles, mais aussi par la réémergence de maladies anciennes…

Les émergences des maladies infectieuses transmissibles restent en 2018 une préoccupation majeure pour les responsables de santé publique humaine ou animale. Pour la plupart les maladies infectieuses émergentes trouvent leur origine dans le monde animal.

Une maladie émergente est définie comme « une infection dont l'incidence chez les humains a augmenté́ au cours des deux dernières décennies ou dont le risque d'augmentation de l'incidence est vraisemblable dans un futur proche ».

Exemple : Les coronavirus constituent une famille de virus dont certains peuvent infecter les humains, entraînant le plus souvent des symptômes bénins de type rhume. Néanmoins, trois épidémies mortelles sont déjà survenues au 21^e siècle, dont celle en cours. Elles impliquent des coronavirus émergents, hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme : les Sars-CoV et le Mers-CoV.

Alors que l’épidémie liée au coronavirus Sars-CoV2 se propage dans le monde, la recherche se mobilise pour accélérer la production des connaissances sur ce virus, sur la maladie qu'elle provoque (Covid-19) ainsi que les moyens de la guérir et de la prévenir.

Et pour faire le lien avec le chapitre sur l’écologie (puisque tout est lié…) n’oublions pas que nombre de ces maladies émergentes proviennent de la mise en contact anormale de réservoirs pathogènes sauvages (animaux hôtes) avec les hommes ou les animaux domestiques (exemple grippe aviaire), via la déforestation, les modifications des biotopes qui modifient la répartition des habitats…les changements environnements globaux et locaux

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