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Résumés de la littérature internationale

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Texte intégral

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64 | La Lettre du Neurologue • Vol. XX - n° 3 - mars 2016

REVUE DE PRESSE

dirigée par le Pr T. Moreau

Commentaire

Cette étude nous éclaire quant à l’impact des NMOSD sur les grossesses. Malgré ses nombreuses limites (taille, schéma rétrospectif, absence de population contrôle), on retiendra que l’activité de la maladie (et sans doute également les traite- ments de fond) augmente le risque d’avortement spontané, tandis que le risque de prééclampsie ne semble pas modifié, bien qu’il soit plus élevé dans cette série que dans les données de la littérature.

Référence bibliographique

Nour MM, Nakashima I, Coutinho E et al. Pregnancy out- comes in aquaporin-4-positive neuromyelitis optica spec- trum disorder. Neurology 2016;86(1):79-87.

Les grossesses des patientes NMOSD sont-elles à risque ?

L’activité des NMOSD (Neuromyelitis Optica Spectrum Disorder) − caractérisée par le taux annualisé de poussées − est augmentée au décours immédiat de la grossesse. Cependant, l’impact de la maladie sur la grossesse est mal connu. Les auteurs de ce travail multicentrique ont analysé de façon rétrospective une série de 126 grossesses menées chez 60 patientes NMOSD. Ils ont analysé le taux d’avortements spontanés et de prééclampsies selon que la maladie avait débuté avant ou après la grossesse. Sur 85 grossesses informatives concernant le risque d’avortement, on observe un taux de presque 43 % d’avortements spontanés pour les patientes qui avaient déjà déclaré leur maladie, contre 7 % dans le cas contraire.

A contrario, le risque de prééclampsie (entre 11 et 13 %) ne semble pas être influencé par la maladie. Par ailleurs, chez les patientes qui allaient avorter, on retient, d’une part, un taux annualisé de poussées dans les 9 mois précédant la grossesse significativement augmenté et, d’autre part, une proportion de patientes traitées plus importante. Enfin, pour les grossesses menées à terme, il existe une augmentation significative du risque de poussées dans les 3 mois qui suivent l’accouchement. Une grossesse a abouti à la naissance d’un enfant présentant une malformation congénitale sévère (hydrocéphalie).

X. Ayrignac, Montpellier

Commentaire

Le groupe de patients étant très hétérogène et de petite taille, ces données doivent être confir- mées dans d’autres études de cohortes. Cependant, elles confirment bien la difficulté d’atteindre cette absence d’activité de la maladie chez les patients traités. Elles soulignent également les limites de cette analyse, qui ne tient pas compte de l’éva- luation de l’atteinte cognitive, primordiale pour apprécier la progression de la maladie.

Référence bibliographique

Damasceno A, Damasceno BP, Cendes F. No evidence of disease activity in multiple sclerosis: implications on cogni- tion and brain atrophy. Mult Scler 2016;22(1):64-72.

No evidence of disease activity (NEDA) : oui, mais la maladie progresse quand même !

Le concept d’“absence d’activité de la maladie” (No evidence of disease activity [NEDA]) a émergé ces dernières années. Il s’agit en fait d’une absence d’activité à la fois clinique (poussées et progression) et radiologique (nouvelle lésion ou prise de contraste) de la maladie.

Les auteurs ont analysé prospectivement une cohorte de patients avec pour objectif l’éva- luation de la proportion de sujets NEDA, et de la corrélation avec l’atrophie cérébrale et la progression du handicap ou des troubles cognitifs. Quarante-deux patients préalablement stables et sous traitement de fond ont été suivis pendant 2 ans, et leurs données, analysées.

À 2 ans, seuls 30,8 % des patients gardent leur statut NEDA (respectivement 32,5 %, 12,5 % et 53,8 % des sujets ont au moins une poussée, une progression de la maladie ou une activité IRM). Parmi ces sujets dits “stables”, on remarque que 8,3 % d’entre eux ont une aggravation des troubles de la marche analysés par le test de la marche sur 25 pieds, mais surtout que 58,3 % ont une détérioration dans au moins 2 domaines cognitifs (25 % ont une dégradation de leur résultat au SDMT [Symbol Digit Modalities Test]).

X. Ayrignac, Montpellier

Commentaire

Les personnes ayant un SRI développent une SEP-P avec la même fréquence que celle attendue dans une population de patients SEP et au même âge.

En plus de l’âge, la présence de lésions médullaires et le sexe masculin sont des facteurs prédictifs d’une évolution en SEP-P. Grâce à cette étude, le SRI valide son appartenance au “SEP spectrum”.

Référence bibliographique

Kantarci OH, Lebrun C, Siva A et al. Primary progressive mul- tiple sclerosis evolving from radiologically isolated syndrome.

Ann Neurol 2016;79(2):288-94.

Évolution du syndrome radiologique isolé vers une SEP d’emblée progressive

L’objectif de cette étude était d’évaluer les caractéristiques des patients ayant un syndrome radiologique isolé (SRI) évoluant vers une SEP d’emblée progressive (SEP-P). Parmi une cohorte internationale de 453 sujets porteurs d’un SRI, 128 ont développé une SEP durant le suivi (113 ont présenté un premier événement neurologique démyélinisant et 15 ont développé une SEP-P). La prévalence de la SEP-P (11,7 %) et l’âge de début (49,1 ans ± 12,1) dans le groupe SRI étaient comparables à ceux relevés dans les autres populations de SEP-P (p > 0,05). Le délai médian jusqu’au diagnostic de SEP-P était de 3,5 ans (extrêmes : 1,6-5,4).

L’évolution du SRI en SEP-P, comparée à celle des SRI en SEP rémittente (SEP-R), était plus souvent observée chez les hommes (p = 0,005) et chez les individus âgés (p < 0,001), indépendamment de la durée du suivi. Les personnes qui ont développé une SEP-P présen- taient plus de lésions médullaires (100 %) avant de devenir symptomatiques que ceux qui développaient une SEP-R (64 %) ou que ceux qui sont restés asymptomatiques (23 %) durant le suivi (p = 0,005). Il n’existait pas d’autres caractéristiques IRM permettant de distinguer, à la phase présymptomatique, les individus qui développaient une SEP-P ou une SEP-R.

A. Fromont, Dijon

0064_LNE 64 15/03/2016 08:30:20

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La Lettre du Neurologue • Vol. XX - n° 3 - mars 2016 | 65

REVUE DE PRESSE

Commentaire

Ainsi, l’utilisation du novo-TTF pourrait poten- tiellement être proposée en première ligne thérapeutique à certains patients souffrant d’un glioblastome. Cet essai permet de valider ce concept thérapeutique très innovant.

Références bibliographiques

1. Kirson ED, Dbalý V, Tovarys F et al. Alternating electric fields arrest cell proliferation in animal tumor models and human brain tumors. Proc Natl Acad Sci USA 2007;104(24):10152-7.

2. Stupp R, Wong ET, Kanner AA et al. NovoTTF-100A versus physician’s choice chemotherapy in recurrent glioblastoma:

a randomised phase III trial of a novel treatment modality.

Eur J Cancer 2012;48(14):2192-202.

3. Stupp R, Taillibert S, Kanner AA et al. Maintenance therapy with tumor-treating fields plus temozolomide versus temozo- lomide alone for glioblastoma: a randomized clinical trial.

JAMA 2015;314(23):2535-43.

Champs électriques alternatifs

L’utilisation de champs électriques de très faible intensité (TTF) a montré une activité antimitotique intéressante à l’échelle pré clinique (1). Ces champs électriques semblent perturber l’alignement des faisceaux mitotiques et le déplacement des éléments intracellulaires des cellules tumorales, sans avoir d’impact sur les cellules normales. Leur utilisation est associée à un effet antimitotique significatif sur les diffé- rentes analyses précliniques. En pratique, pour les patients, l’utilisation de ce dispositif consiste à porter des électrodes cutanées au niveau du cuir chevelu pendant environ 18 à 20 heures par jour. Cette approche thérapeutique innovante a été évaluée, dans un premier temps, chez des patients atteints d’un glioblastome récidivant dans

le cadre d’un essai de phase III (2). Lors de ce premier essai, l’utilisation du dispositif était comparée au choix de l’investigateur. Si aucune différence significative n’a pu être mise en évidence en termes de survie − l’essai a donc été considéré comme négatif −, quelques patients ont présenté des réponses sous NovoTTG™ 100 A seul. Le développement de ce dispositif s’est néanmoins poursuivi en première ligne thérapeutique dans le cadre d’un essai de phase III randomisé, en association avec le traitement standard de première ligne par radio-chimiothérapie (RT-CT), chez des patients souffrant d’un glioblastome au diagnostic n’ayant pas précocement progressé après la radiothérapie. Au total, 700 patients ont pu être inclus et randomisés en 2:1. L’objectif principal était la survie sans progression (SSP). À la suite d’une première analyse intermédiaire positive, présentée lors du congrès américain de neuro- oncologie (SNO 2014), l’essai a été prématurément arrêté, juste avant la fin des inclusions prévues. Lors de l’analyse de l’ensemble des patients inclus, présentée au congrès américain d’oncologie clinique (ASCO

®

2015) et publiée dans le Journal of the American Medical Association cette année (3), la médiane de SSP des patients ayant bénéficié du TTF était de 7,1 mois versus 4,2 mois pour le traitement standard (p = 0,001). La médiane de survie globale était de 19,4 versus 16,6 mois pour les patients du bras TTF + RT-CT versus RT-CT seule (p = 0,022). Les patients porteurs de ce dispositif présentaient fréquemment des effets indésirables cutanés au point de contact des électrodes, mais ne semblaient pas avoir une augmentation de la fréquence des événements neurologiques ou psychiatriques.

Les résultats définitifs de cette étude, avec un recul suffisant, restent attendus pour valider définitivement ces premières données. De plus, la faisabilité de ce dispositif onéreux (environ 20 000 euros par mois) reste à définir avec les autorités de santé.

E. Tabouret, Marseille

Sour ce : www .no vocur e.com

X. Ayrignac, A. Fromont et E. Tabouret déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

0065_LNE 65 15/03/2016 08:30:29

Références

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