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| La Lettre du Neurologue • Vol. XX - n° 5 - mai 2016REVUE DE PRESSE
dirigée par le Pr T. Moreau
Commentaire
On peut regretter quelques limites méthodo
logiques de cette étude, notamment l’hétéro
généité du groupe myélopathies autres, comprenant des myélites dysimmunes, des infarctus médullaires mais aussi des fistules durales.
Cependant, la présence de ces lésions hyper
brillantes en T2 et très hypointenses en T1 doit alerter et clairement faire évoquer un diagnostic de NMO. Ces données confirment celles de 2 autres études parues récemment et dont les résultats étaient similaires (2, 3).
Références bibliographiques
1. Pekcevik Y, Mitchell CH, Mealy MA et al. Differentiating neuromyelitis optica from other causes of longitudinally extensive transverse myelitis on spinal magnetic resonance imaging. Mult Scler 2016;22(3):302-11.
2. Hyun JW, Kim SH, Jeong IH et al. Bright spotty lesions on the spinal cord: an additional MRI indicator of neuromyelitis optica spectrum disorder? J Neurol Neurosurg Psychiatry 2015;86(11):1280-2.
3. Yonezu T, Ito S, Mori M et al. Bright spotty lesions on spinal magnetic resonance imaging differentiate neuromyelitis optica from multiple sclerosis. Mult Scler 2014;20(3):331-7.
Commentaire
En l’absence d’études “en faceàface”, les analyses rétrospectives de cohortes sont primordiales. Cette analyse tend à montrer que le natalizumab permet un meilleur contrôle de l’activité des SEPRR que le fingolimod (pas d’effet sur la progression du handicap). Elle présente certains biais, liés notam
ment au recueil des données et à une sévérité différente dans chaque groupe. Malgré tout, ces données vont dans le sens d’autres résultats concordants parus récemment.
Référence bibliographique
Barbin L, Rousseau C, Jousset N et al. Comparative efficacy of fingolimod vs natalizumab: A French multicenter obser- vational study. Neurology 2016;86(8):771-8.
Peut-on aisément identifier un NMOSD devant une myélite transverse extensive ? Les “spots brillants” sont-ils la clé ?
En présence d’une anomalie du signal médullaire étendue sur plus de 3 segments, le diagnostic différentiel n’est pas toujours évident entre une neuromyélite optique (NMO), une myélite intégrée dans une maladie de système et un infarctus médullaire. Dans cette étude (1), les données de suivi clinique et IRM d’une série de 94 patients ont été analysées rétrospectivement pour identifier des marqueurs permettant de prédire la positivité des anticorps anti-aquaporine-4. Les IRM ont été analysées à 1,5 ou 3 T. Alors que la série comprenait à peu près 50 % de NMO, 20 % de SEP et 20 % de myélopathies “autres”, certains aspects IRM permettaient de distinguer notamment les NMO des autres maladies.
En effet, les patients souffrant de NMO avaient des lésions plus étendues et plus souvent centrales dans le plan axial, et, surtout, des lésions brillantes en T2 (Bright Spotty Lesions [BSL]) étaient présentes dans une proportion très significative chez les patients atteints de NMO (70 % versus moins de 20 %). De même, des lésions très hypo-intenses en T1 étaient plus fréquentes dans le groupe NMO. Enfin, des lésions cérébrales NMO-like étaient présentes chez plus de 50 % des patients.
X. Ayrignac, Montpellier
Le natalizumab est-il supérieur au fingolimod ?
Le natalizumab et le fingolimod partagent les mêmes indications de traitement dans les SEP-RR, en deuxième ligne ou, dans les formes extrêmement agressives de la maladie, en première ligne. L’Observatoire français de la sclérose en plaques (OFSEP) a réalisé une analyse rétrospective au sein de 27 centres français comparant l’efficacité relative de ces 2 traitements à l’aide de l’extraction des données des patients traités entre 2007 et 2011.
Les données d’efficacité comprenaient essentiellement l’analyse du taux annualisé de poussées sous traitement et l’évolution du handicap. L’analyse statistique menée avait pour objectif d’éliminer les facteurs de confusion, et notamment la sévérité initiale, différente dans les 2 groupes (l’activité était plus importante chez les patients sous natalizumab). Un peu plus de 600 patients ont été analysés. Les sujets sous natalizumab avaient un EDSS plus élevé (2,8 versus 2,4), avaient plus de poussées dans l’année précédant le traitement et avaient plus de lésions rehaussées par le gadolinium. Le contrôle de la maladie − tant en termes de poussées que de données IRM − était meilleur après le début du traitement dans les 2 groupes.
Cependant, on retiendra, en analyse multivariée, un meilleur contrôle de l’activité (poussées et activité IRM), mais sans effet noté sur le handicap.
X. Ayrignac, Montpellier
X. Ayrignac déclare avoir des liens d’intérêts avec Novartis et Biogen (paiements de frais de transport et de participation à des congrès).
0136_LNE 136 23/05/2016 14:24:00