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Sur la double réfraction diélectrique. simultanéité des phénomènes électrique et optique

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HAL Id: jpa-00238929

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238929

Submitted on 1 Jan 1888

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phénomènes électrique et optique

R. Blondlot

To cite this version:

R. Blondlot. Sur la double réfraction diélectrique. simultanéité des phénomènes électrique et optique.

J. Phys. Theor. Appl., 1888, 7 (1), pp.91-96. �10.1051/jphystap:01888007009100�. �jpa-00238929�

(2)

9I

SUR LA DOUBLE RÉFRACTION DIÉLECTRIQUE. SIMULTANÉITÉ DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRIQUE ET OPTIQUE ;

PAR M. R. BLONDLOT.

M. Kerr a découvert, en 1 ~ ~ ~, que le diélectrique d’un conden-

sateur devient biréfringent lorsque celui-ci est chargé ; les liquides

eux-mêmes présentent ce genre de double réfraction accidentelle.

Ce phénomène est, selon toute apparence, en relation intime avec

les tensions et pressions dont, suivant Faraday et 1l~Taxv~Tell, le diélectrique est le siège : il se présente comme la preuve visible de l’état forcé dans lequel se trouve le diélectrique.

Toutefois, on s’est demandé si l’on a réellement affaire ici à un

phénomène fondamental, et s’il ne serait pas possible d’expliquer

la double réfraction par les mouvements de convection qui se pro- duisent dans le diélectrique liquide lorsque le condensateur est

chargé. Cette question, qui a une importance capitale pour la

théorie des phénomènes électrostatiques, a été posée par M. Ront-

,

gen en 1879 (1 ), mais jusqu’ici elle n’a pu être résolue. Dans le but de contribuer à sa solution, je me suis proposé de rechercher si la double réfraction du diélectrique se produit czu mome~it

nzême où le condensateur est chargé, et cesse au n2omeizt nrênle

de la décharge de celui-ci, on bien s’il existe un intervalle de tejnps appréciable) soit entre la production du phénomène élec- trique et celle du phénomène lumineux., soit entre les époques

de cessation des deux phénomènes.

A cet effet, j’ai eu recours aux oscillations électriques qui

prennent naissance lorsque l’on décharge une batterie de Leyde à

travers une bobine, oscillations à l’aide desquelles 1~Z. Bichant et

moi avons déjà pu constater que la rotation du plan de polarisa-

tion sous l’influence d’un courant se produit sans retard appré-

ciable (2). J’ai construit un condensateur constitué par deux

(’) Ueber die von Herrn ~~err gefiiiidetie neue Be,~iehmzg.~~c~isclzen Licht und

Elektricitat (tirage à part du XIXe Bulletin de la Oberh. Gesellschaft f. Batur j~.

Ileilkunde).

(1) BICII~1T et BLO-N~DLOr, COlnptes rendus des s~ccnces de l’Acadénzie des

,

Sciences et Journal de Physique, 2e série, t. l, p. 364.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01888007009100

(3)

plaques rectangulaires AA’ en laiton (~~. i), ayant 16~~ de lon-

gueur et 2cm de largeur, maintenues à un écartement de 2mm à l’aide d’une monture formée de baguettes de verre, qui laissaient complètement libre l’intervalle des armatures. Ce condensateur

est disposé horizontalement dans l’intérieur d’un gros tube de verre, y fermé aux deux bouts par des obturateurs de verre mince,

et rempli de sulfure de carbone; des fils de platine, oc et a’, scellés

dans le tube, permettent de mettre les deux lames du condensa-

teur respectivement en communication avec les deux armatures

o’une batterie Z.

Fig. 1.

Un faisceau de lumière parallèle polarisée, obtenue à l’aide

d’une lanterne à lumière Drummond, d’un collimateur muni d’une fente horizontale F et d’un prisme de Foucault P, traverse le

diélectrique; le plan de polarisation fait un angle de 45° avec le plan horizontal. Un nicol Q, croisé par rapport au foucault, reçoit la lumière qui sort du condensateur, et l’éteint.

Les choses ainsi disposées, si l’on charge la batterie et par

conséquent le condensateur, la lumière réapparaît en vertu de la biréfringence acquise par le sulfure de carbone : c’est le phéno-

mène découvert par le D’ Kerr; la différence de marche entre les composantes horizontale et verticale du rayon est, d’après les ex- périences du Dr Kerr et de 1V1. Quincke, proportionnelle au carré

de la différence de potentiel V entre les deux lames du condensa-

teur : d’après cela, un calcul facile montre que l’intensité de la

(4)

93 lumière qui sort de l’analyseur est représentée par une expression

de la forme A sin~KV~, A et K étant des constantes.

Lorsqu’on décharge la batterie, la biréfringence cesse et la lu-

mière disparaît. Qu’arrivera-t-il si l’on rend cette décharge oscil-

latoire en l’effectuant par l’intermédiaire d’une bobine?

Si la double réfraction accompagne sans retard aucun le phé-

nomène électrique, l’intensité lumineuse suivra les variations de

A sln2 KV2 et, par conséquent, il y aura une succession d’appari-

tions de lumière, séparées par des éclipses correspondant aux époques V change de sign e.

Pour rechercher s’il en est ainsi, j’ai fait tomber le faisceau de lumière sortant de l’analyscur sur un miroir NI mobile autour d’un

axe horizontal, disposé de façon à exécuter une révolution

unique (’ ~, pendant laquelle se faisait la décharge de la batterie.

Ces conditions mécaniques étaient réalisées de la manière sui-

vante : l’axe du miroir porte un treuil, sur lequel est enroulé un

cordon fixé d’autre part à un ressort à boudin; on bande le ressort

en faisant faire un tour au miroir, qui est alors maintenu par un arrêt pouvant fonctionner comme détente; lorsqu’on lâche cette

détente, le miroir se met en mouvement, et, lorsqu’il a décrit en-

viron 18o", la décharge de la batterie s’effectue par une tige TT,

fixée à angle droit à l’axe de rotation, qui vient effleurer une plaque fixe C en laiton, reliée, par l’intermédiaire du fil ~, de la

bobine B et du fil ~~, à l’armature interne de la batterie ( ‘’ ~.

En plaçant l’oeil dans une position convenable, que l’on trouve

après quelques tâtonnements, on voit l’image de la fente au mo- ment de la décharge.

L’expérience, faite comme je viens de le dire, ni’a montré que

l’image observée dans le miroir est composée d’une série de bandes lumineuses horizontales, séparées par des bandes ob-

scures : on peut en apercevoir cinq ou six bien nettes ; la suite de

(1 ) On ne pouvait employer ici un miroir animé d’un mouvement continu de rotation, car la lumière due à la double réfraction du diélectrique existe avant

la décharge, et produirait une bande lumineuse qui, par suite de la persistance

des impressions visuelles, empêcherait de voir ce qui se passe pendant la décharge elle-même.

(2) La bobine B était le fil induit d’une petite bobine d’induction; la batterie

se composait de trois à neuf jarres de dimensions moyennes.

(5)

l’image est trop peu lumineuse pour que l’on puisse y distinguer

les autres. Cette expérience suffit pour montrer que le phénomène optique accompagne les oscillations électriques et, par suite, que la modification du diélectrique qui le rend biréfringent se produit

avec une extrême rapidité; car la durée d’une oscillation dans

mon appareil était de l’ordre du § de seconde; toutefois, elle

ne prouve point que la double réfraction accompagne sans retard

aucun la charge du condensateur. Voici une autre expérience, qui mon tre que ce retard, s’il existe, ne peut être qu’extrêmement petit.

A l’appareil précédent j’ajoute les dispositions suivantes : Je place la bobine B, par l’intermédiaire de laquelle la décharge

de la batterie a lieu, de manière que son axe soit horizontal et rencontre normalement le faisceau lumineux FO C/ig. 2~ ; dans la

bobine est disposé un tube rempli de sulfure de carbone. Un second faisceau lumineux, provenant d’une fente horizontale F’, polarisé par un foucault P’, traverse le sulfure de carbone, et est

éteint par un nicol Q’. Lors de la décharge, le plan de polarisation

de ce faisceau oscille, et cette oscillation se manifeste à la sortie de l’analyseur par des éclairements successifs, séparés par des

éclipses, ces alternatives lumineuses sont, comme M. Bichat et

11101

*

l’avons constaté antérieurement, exactement concomitantes des phases du courant de décharge de la batterie. Un miroir vertical ~, faisant un angle de 45° avec chacun des faisceaux

lumineux, est disposé de manière à réfléchir le faisceau provenant de F’ parallèlement à celui qui provient de F, et sans intercepter

ce dernier : de cette façon, le miroir mobile 11T donne une image

horizontale de chacune des deux fentes F et F’; on règle l’apparei 1

de manière que ces images aient la même largeur et soient, au

repos, exactement en prolongement l’une de l’autre.

Comment doivent varier les intensités de ces deux images pen- dant la décharge de la batterie, dans l’hypothèse de la simulta- néité absolue des phénomènes électriques et lumineux?

L’intensité de l’image de F suivra, comme nous l’avons vu, les variations de A sinKV2 . L’intensité de l’image de F’ suivra les variations de l’intensité du courant de décharge de la batterie;

l’intensité de ce courant est égale à moins la dérivée par rapport au

(6)

95 temps de la charge de la batterie, ou, ce qui revient au même,

d. d l .’d 1 b. dV A

au produit de la capacité de la batterie par 2013 .’ Aux époques

,dV ...-=-"~’ 1 le ,. est nul et, par saite, l’intensité de

ou -y est nul, le k est nul et, par suite, l~Intensitë de

l’image de F’ est nulle aussi, ou ces époques correspondent aux

1~ ~~. 2.

maxima et minima de V, et, par suite, comne on le voit aisément,

aux maxima de la quantité A sin2KV~, qui représente l’intensité

de l’image de F.

Donc, s’il n’y a aucun retard, les éclipses de l’image de F’

doivent se produire aux époques des maxima de l’image de F ; par

conséquent, en examinant les deux images dans le miroir tour- nant 1VI, on doit obtenir pour chacune d’elles une série de bandes lumineuses séparées par des bandes noires, et les bandes noires de l’image de F’ doivent forrner les prolong’enlents des nlaxin1a

d’éclat des bandes lumineuses de l’imczg~e de F.

(7)

En exécutant l’expérience, j’ai vu que les deux images juxta- posées présentent en effet l’alternance de leurs bandes obscures et

lumineuses ; quoique les sensations visuelles n’aient pas une préci-

sion suffisante pour que l’on puisse affirmer que les bandes noires de l’image de F’ correspondent exactement aux maxima de l’image

de F, on doit cependant conclure de cette expérience que le

retard, s’il existe, ne peut être qu’une fraction de la durée d’une

demi-oscillation, c’est-à-dire une fraction de § de seconde.

Il me semble que, en présence de ce résultat, on doit rejeter

toute explication du phénomène de Kerr fondée sur les mouve-

ments de convection dont le diélectrique est le siège. Dans une explication de ce genre, en effet, il faudrait d’abord admettre que le mouvement peut produire la double réfraction, ce qui n’est ni prouvé ni même vraisemblable dans le cas d’un liquide aussi

dénué de viscosité que le sulfure de carbone, puis supposer que,

pendant la durée d’une oscillation électrique, c’est-à-dire environ

~~oûu~ de seconde, l’état d’agitation du diélectrique se produit deux

fois et s’éteint deux fois : or des alternatives aussi rapides de mou-

vement violent et de repos sont inconciliables avec la loi de l’inertie de la matière, en vertu de laquelle les mouvements du

liquide doivent certainement persister pendant les intermittences instantanées de l’électrisation. On peut comparer, au point de vue dynamique, le diélectrique à un volant soumis à l’action d’un

couple s’éteignant périodiquement pendant des temps très courts ; il est clair que ce volant, loin de s’arrêter pendant les intermit-

tences de la force, prendra un mouvement continu, à peine

influencé par la cessation momentanée de l’action du couple accé-

lérateur.

L’objection de R8ntgen, que son auteur n’avait, du reste, émise que dubitativement, est ainsi écartée, et l’on ’peut affirmer que la double réfraction découverte par le D’ Kerr est bien un phéno-

mène ~’a~2dan2entccl, en relation directe avec les actions élec-

triques.

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