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Submitted on 1 Jan 1882
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Oscillation du plan de polarisation par la décharge d’une batterie. Simultanéité des phénomènes électrique et
optique
E. Bichat, R. Blondlot
To cite this version:
E. Bichat, R. Blondlot. Oscillation du plan de polarisation par la décharge d’une batterie. Simul- tanéité des phénomènes électrique et optique. J. Phys. Theor. Appl., 1882, 1 (1), pp.364-367.
�10.1051/jphystap:018820010036401�. �jpa-00237969�
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seule nlanière cle conduire
l’électricité;
ils j2’ont comme les 7né-taux
qu’une force
électronlotrice de contactunique
avec tineélectrode de constitution invariable. Mais le résultat de l’électro-
1) se
étant de modifier à la fois lacomposition
duliquide
autourde l’électrode et l’état
physique
decelle-ci,
la force électromotrice de contact normale se trouve altérée d’une manièrevariable,
d’oùles
polarisations.
La diffusion duliquide
ou celle des gaz del’électrolyse
d’unepart,
laproduction
de courants locaux d’autrepart agissent
en sens inverse du courantprincipal
pour limiter lapolarisation.
C’est maintenant à l’étudeapprofondie
de ces actionsmoléculaires locales
qu’il
faudra s’adresser si l’on veut en savoirplus long
sur le mécanisme intime del’électrolyse.
OSCILLATION DU PLAN DE POLARISATION PAR LA DÉCHARGE D’UNE BATTERIE.
SIMULTANÉITÉ DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRIQUE ET OPTIQUE;
PAR MM. E. BICHAT ET R. BLONDLOT.
Nous nous sommes
proposé
d’étudier la rotation duplan
depolarisation
dans un corpstransparent
sous l’action du courant dedécharge
d’une bouteille deLeyde.
L’expérience
étaitdisposée
de la manière suivante : Entre unpolariseur
et unanalyseur
àl’extinction,
onplace
le corps trans-parent
dans une bobine à fillong
et fin que l’on relie aux arma-tures d’une batterie. Dans le circuit on intercale un excitateur
qui
permet
à ladécharge
de seproduire lorsque
la différence de poten- tiel est suffisante. Au moment dechaque décharge,
l’oeilplacé
devant
l’analyseur
constate une viveréapparition
delumière,
cequi
montre que leplan
depolarisation
a été dévié.Ce fait
constaté,
nous avons cherché àl’analyser.
A ceteffet,
nous avons
disposé
devantl’appareil optique
un miroir tournantautour d’un axe vertical. Le
polariseur
était muni d’unefente, également verticale,
dont on observaitl’image
dans le miroir aumoyen d’une lunette. Par une
disposition convenable,
onforçait
tl’étincelle à éclater au moment même
où,
dans son mouB en1ent de rotation continu, le miroiroccupait
uneposition
telle quel’image
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018820010036401
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de la fente fût visible dans la lunette. On voyait ainsi dans le miroir tournant la
réapparition
de lumière dueà chaque décharge.
Voici ce que nous avons observé :
En
général,
on voit dans lechamp
de la lunette une série delarges
bandes lumineusesséparées
par des bandes obscuresplus
étroites.
L’apparence rappelle
absolument celle que l’on observelorsque
l’on étudie la lumière de l’étimcelle. On sait que, dans ce cas, les bandes lumineuses successivescorrespondent
à des cou-rants alternativement de sens contraire : la
décharge
est oscilla-toire. Nous avons constaté
qu’il
en est de même de la rotation duplan
depolarisation.
Si l’on tourne, eneffet, l’analyseur
d’unpetit angle
dans un certain sens, on voit lesimages
de rangpair
s’affai-blir et, en même
temps,
lesimages
de rangimpair
augmenterd’éclat;
si l’on tourne en sensinverse,
lesimages
de rangimpair
s’affaiblissent et les
images
de rangpair
deviennentplus
lun1i-neuses.
Nous avons pu
observer,
enpassant,
que la loi de la rotation rela- tive à lalongueur
d’onde se trouve conservéequalitativement.
Encherchant à éteindre les bandes d’un certain ordre de
parité,
onvoit ces bandes
prendre
successivement des couleurs delongueurs
d’onde
décroissantes;
en mêmetemps,
les autres bandes prennent t des teintescorrespondant
à deslongueurs
d’onde deplus
enplus grandes.
Le
plan
depolarisation
est donc soumis à des rotations succes-sives alternativement de sens
contraire ;
il oscille autour de saposition
normale. A toutedécharge
oscillatoirecorrespond
unmouvement oscillatoire du
plan
depolarisation.
Ceci
posé,
y a-t-il simultanéité entre lesphénomènes électrique
et
optique;
ou bien le mouvement duplan
depolarisation
se ma-nifeste-t-il en un
temps appréciable après
l’actionélectrique?
Nousavons résolu cette
question
de la manière suivan te : Al’appareil
utilisé pour les
expériences précédentes
nous avonsajouté
unedisposition permettant
t devoir,
en mêmetemps,
dans le miroirtournant les bandes fournies par la lumière de l’étincelle et celles
qui
sont dues à l’oscillation duplan
depolarisation.
A cet
effet,
onplaçait
l’excitateur en E devant une seconde fenteF’,
defaçon qu’au
moyen d’unsystème optique
convenablela lumière de l’étincelle éclairàt la fente. Un miroir vertical était
366
tixé en
31’,
un peu au-dessous du faisceau lumineux. sortant de la bobineB,
de manière à réfléchirparallèlement
à FO les rayonsv enant de F’. Les deux faisceaux lumineux provenant de F et de F’
tombaient ainsi sur le miroir tournant 1B1 et, de
là,
dans lalunette L. Le miroir inobile 31 étant en repos, on voyait nettement
dans le
champ
lesimages
verticales des deux fentes F etF’,
l’uneau-dessus de l’autre. En
réglant
laposition
du miroirfixe,
onFig. i.
amenait ces deux
fentes, qui
avaient la mêrnelargeur,
à êtrerigou-
reusement dans le
prolongement
l’une de l’autre.Pendant la rotation du
miroir,
et au moment oû la batterie sedécharge,
chacune desimages
se dilate dans le sens horizontal.On voit
ainsi,
l’un au-dessus del’autre,
deuxsy stèmes
de bandesalternativement lumineuses et obscures : l’un est dû à la lumière de
l’étincelle,
l’autreprovient
del’appareil
depolarisation.
L’expérience
montre que les bandes brillantes de l’un dessystèmes forment
exactement leprolongement
cles bandes lll-mineuses de l’autre
système,
etqu’il
en est de même des bancles oúscures. Si l’on fait tourner le miroir deplus
enplus vite,
lalargeur
des bandes augmente ; mais Icicorrespondance
des deuxsysèmes
restetoujours parfaite.
Donc, avec
l’approximation
trèsgrande
que notreappareil
nous367
permettait d obtenir,
nous pouvons conclure que les deuxphétio- n2cmzes, électrique
etoptique)
sont simultanés.Pour mesurer cette
approximation,
nous avonsdéplacé légère-
ment le miroir fixe de manière à détruire la
correspondance
desdeux
images.
Il est clair que cedéplacement produit
le même effetqu’un
retardqui pourrait
exister entre les deux ordres dephéno-
mènes. Nous nous sommes ainsi assurés
qu’un
retard de1
deseconde serait
parfaitement appréciable.
Nous pouvons donc affir-mer que le retard, s’il
existe,
est inférieur à30000
de seconde.Les
expériences
ont été faites enemployant
successivementcomme corps
transparent
le flint lourd et le sulfure de carbone.M.
Villari,
faisant tourner uncylindre
de flint entre lespôles
d’un
électro-aimant,
a constaté(’ )
que, pour une vitesse suffi- sante, lephénomène
de lapolarisation
rotatoire n’existeplus;
il enavait conclu que, pour
produire
l’aimantation duflint,
il faut un tempscompris
entreo,oo i 2,/t-/,
et0,0024
seconde. Or la sensibi- lité de notre méthode nouspermettait d’apprécier
undéplacements correspondant
à un tempsquarante-quatre
foisplus petit.
Une
expérience
inédite de MM. P. Curie et Ledeboer s’accordeavec nos conclusions : en substituant au
disque
en cuivre del’ap- pareil
de Foucault undisque
en verre et en le faisant tourner àraison de cent tours par
seconde,
ils n’ont observé aucune dimi- nution dans la rotation duplan
depolarisation.
Il semble donc
qu’il
faut chercher une autreexplication
à latrès intéressante
expérience
de M. Villari.Nous sommes,
d’ailleurs,
d’accord avec lui sur cepoint,
que la rotation duplan
depolarisation
cesse au même instant que l’actionélectrique.
Il résulte de la simultanéité que nous avons reconnue entre les
phénomènes électrique
etoptique
une méthode pouranalyser
lescourants de courte durée dans des circuits oû il ne se
produit
pas d’étincelle : il suffirad’étudier,
comme nous l’avonsfait,
lephé-
nomène
optique.
(’ ) Ann. de Pogg., t. CXLIX, p.324 ; 1873; de Physique, Ire série, t. UT T
p. 118.