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Dissociation du peroxyde d'azote dans la décharge électrique tranquille

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(1)

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Dissociation du peroxyde d’azote dans la décharge

électrique tranquille

Léon Grillet, P.- Michel Duffieux

To cite this version:

(2)

DISSOCIATION DU PEROXYDE D’AZOTE DANS LA

DÉCHARGE

ÉLECTRIQUE

TRANQUILLE

Par LÉON GRILLET et P.-MICHEL DUFFIEUX. Laboratoire de

physique

de la Faculté des Sciences de Rennes.

Sommaire. 2014 L’évolution du spectre émis par un courant de peroxyde d’azote qui se dissocie dans la

décharge électrique sous basse pression est décrite. Le spectre de première décharge contient plusieurs bandes et groupes de bandes nouveaux, appartenant soit à NO neutre, soit à NO ionisé.

La dissociation du peroxyde se produit en deux étapes. Dans la première, la formation abondante de molécules NO, provenant surtout des chocs électroniques sur NO2, provoque la transformation du peroxyde eh

anhydride azoteux N2O3. Postérieurement, l’oxygène atomique, puis indirectement, les molécules métastables d’azote N2 (A) décomposent les oxydes restants en azote et oxygène. Les actions de destruction de N2(A) sont à

l’origine de la postluminescence de NO2 pour laquelle un mécanisme est proposé.

La

plupart

des travaux sur les

spectres

de bandes

des

oxydes

de l’azote se

rapportent

soit aux bandes

infra-rouges

de rotation et de

vibration,

soit aux

groupes de bandes situées au-dessous du vert. Ces der-niers sont attribués à la molécule neutre

d’oxyde

azotique

NO. On les observe aussi bien en émission

qu’en absorption.

Cette dernière

technique

est de

beaucoup

la

plus

commode et a été la

plus

fréquem-ment

employée.

Sauf dans le cas de milieux activés

(N actif, oxydes

venant de subir la

décharge)

les bandes d’émission de NO sont d’intensité faible. L’azote et

l’oxygène, qu’ils

soient

préalablement

combinés ou non

combinés, subissent,

en

efiet,

dans les

décharges

électriques

une évolution

qui, quel

que soit le

point

de

départ,

semble conduire à la

longue

au même état

d’équilibre :

un

mélange

d’azote et

d’oxygène

à l’état

atomique

et

moléculaire,

avec des vapeurs

nitreuses,

où l’on

peut

soupçonner toutes les molécules normales

ou

excitées,

stables et instables des

oxydes

de

l’azote.

En

émission,

dans ce

mélange

final,

les bandes des

oxydes

sont

submergées

par les bandes nombreuses de la molécule d’azote.

Le

spectre

initial de la

décharge

à travers un

oxyde

d’azote où l’azote libre est rare, est assez différent du

spectre

définitif. La diif ér ence et la transition sont

faciles à observer

lorsque

le tube à

décharge

est par-couru par un courant

rapide

et continu de gaz.

L’évo-lution le

long

du tube de la couleur et du

spectre

de

la

décharge

a été

plusieurs

fois décrite :

Gehlhoff

(1) distingua

dans le

spectre

initial,

avec

un

spectroscope

à

main,

des bandes

qui

lui

parurent

nettement distinctes de celles

qu’il

observait dans le

spectre

final. Elles

tiennent,

du rouge au

vert,

la

place

occupée

dans ce dernier par le

premier

groupe

positif

de la molécule Il leur attribua les

longueurs

d’onde :

36-6G-617-601-98-594-84-69-ôâ4-ôô?-542-5?6-j?1 mu.

Ces bandes ont été revues et

photographiées

autrefois

par l’un d’entre nous sous une

dispersion

analogue

(2).

Elles se retrouvent

quel

que soit

l’oxyde,

N20,

~’0,

N02, qui

traverse la

décharge,

mais l’évolution est

de

plus

en

plus

lente et

compliquée quand

on passe

du moins

oxygéné

au

plus

oxygéné

des trois

oxydes.

C’est à Zenneck et Strasser

(3 )

que l’on doit la

première

étude

systématique

des variations du

spectre

des

oxydes

au cours de leur dissociation dans la

décharge.

Contrairement à

l’opinion

de Gehlhoff et à la

nôtre,

ils ont cru

pouvoir

identifier la

plupart

des bandes de Gehlhoff avec des bandes

déjà

connues

des molécules N2 ou NO. Knesser

(4)

qui

a

repris

leur

travail n’a pu

ajouter

à leurs observations

qu’une

bande 5 519 1

d’origine

inconnue. Dans son Handbuch

der

Spektroscopie,

Kayser

se range à

l’opinion

de

Zenneck et Strasser.

Or,

si l’on observe

le

spectre

initial des

oxydes

bien débarrassés d’azote avec une

dispersion

suffi-sante,

l’assimilation des bandes de Gehlhoff avec une

sélection de bandes de l’azote

apparaît

erronée. Le

premier

groupe

positif

de N2 en est absent. Le

deuxième groupe

positif

de

N2,

les bandes usuelles de

NO,

y sont très faibles et leur intensité initiale y semble nulle.

Quand

on est

prévenu,

on

distingue

bien sur les clichés

publiés

par Zenneck et Strasser la

bande

symétrique

5

998,8,

si

caractéristique.

L’erreur

a tenu à la coïncidence presque

parfaite

des bandes de

l’oxyde

avec certaines bandes de N2. La forme de

leurs

tubes,

l’emploi

du courant alternatif ou

inter-rompu, rendaient

impossible

l’élimination de ces

dernières. Sous une faible

dispersion

la

superposition

des deux

spectres

rendait la confusion inévitable. Désirant étudier les éléments

particuliers

du

spectre

initial des

oxydes

dans la

décharge,

nous les avons

cherchés seulement dans la dissociation du

peroxyde

N02. On les retrouverait dans la dissociation de NO

et même pour certains dans celle de N20. Mais dans le cas du

peroxyde

ces éléments

particuliers

restent

plus longtemps

isolés des éléments

spectraux

apportés

par les

produits

de la dissociation.

Matériel

expérimental. -

1. PEROXYDE D’AZOTE.

- Nos

premières expériences

ont été faites avec du

peroxyde

préparé

sommairement au laboratoire par

décomposition

à chaud de nitrate de

plomb

pur. Le

(3)

83

spectre

initial contenait

toujours

la série de Balmer et les bandes rouges

et

jaunes

du

premier

groupe

positif

de :~ 2. Nous utilisions en fait non du

peroxyde

mais une vapeur nitreuse

complexe

contenant des

molécules d’acides

hydrogénés

et des gaz tels que

N20,

N203 et même N 2

susceptibles

de donner immé-diatement le

spectre

complet

normal de la molécule.

Nous avons finalement

employé

du

peroxyde

Kahl-baum. Ce

peroxyde

a

l’avantage

d’être

fourni

en

ampoules

scellées de 10 ou,50

em3,

ce

qui

en facilite la

conservation et la

manipulation. -X

la

température

ordinaire c’est un

liquide orangé

dont la vapeur est peu colorée. Son

spectre

initial ne contient

plus

ni le

premier

groupe

positif

de

F azote,

ni la série de

Balmer. Les traces de bandes du second groupe de l’azote que l’on voit sur certains de nos clichés

apparaissent

seulement : soit

lorsque

la

picéine

des

scellements est venue accidentellement au contact de

peroxyde

sous

pression,

soit avec les

ampoules

ayant

servi à de nombreux essais et

qui

ont absorbé

l’lumidité

de l’air. Les seules molécules

étrangères

que le

spectre

initial ne

permet

pas de déceler sont 02

Fig. 1.

et NO dont la

présence

initiale en faible

quantité

n’est pas

gênante,

ces molécules étant

produites

abondamment par la dissociation du

peroxyde

dès

son entrée dans la

décharge.

Des traces faibles d’azote

ne

changent

visiblement ni

l’aspect

de la

décharge,

ni le mécanisme de la dissociation. Elles hâtent cette

dernière et rendent

plus

difficile à identifier les

éléments du

spectre

initial.

Le

spectre

de la

postluminescence

est,

avec ce

peroxyde,

réduit au

spectre

continu

classique

de

Les groupes ultra-violets de

l’azote,

que l’un d’entre

nous avait observés dans la

postluminescence

des vapeurs

nitreuses,

disparaissent

ou du moins ne

paraissent

plus

donner lieu

qu’à

une

phosphorescence

très courte.

2. COURANT GAZEUX. - Dans toutes nos

expériences

les tubes à

décharge

sont traversés par un courant constant et

régulier

de gaz. Le schéma du

montage

est donné

figure

1. Le

peroxyde liquide

est contenu

dans une

ampoule

reliée à une extrémité du tube à

décharge

par un

capillaire

très fin obtenu par éti-rement d’un

capillaire

ordinaire. A l’autre extrémité

du tube à

décharge

les gaz usés sont enlevés par une

batterie de trois

trompes

en verre : deux à vapeur de

mercure et une à eau. Entre le tube à

décharge

et les

trompes,

une

trappe

à air

liquide

condense la

majeure

partie

des

oxydes

restant dans les gaz usés. En

l’absence de cette

trappe,

les

trompes

à vapeur de

mercure sont hors

d’usage

en

quelques

minutes. La

trappe

est reliée aux

trompes

par une canalisation de

plusieurs

mètres constituée avec des tubes de verre

(4)

84

des ressorts « à

comprimer

» du commerce. Cette

grande longueur

de canalisation

complète

efficacement

l’action de la

trappe.

Placée

près

des

trompes,

la

trappe

les

protège

moins

longtemps.

Cette

neutra-lisation

(chimique

ou

physique)

doit être due surtout au caoutchouc des raccords. Dans certains cas nous

avons mis un de ces raccords entre le tube à

décharge

et la

trappe :

la

phosphorescence

ne le

dépassait

jamais ;

avec un raccord rodé elle va

jusqu’au

fond

de la

trappe.

Toutes les

graisses

et cires de scellement sont

attaquées

par le

peroxyde.

Cette

attaque,

rapide

aux

pressions

voisines de la

pression

atmosphérique,

est lente sous les faibles

pressions

(inférieures

au milli-mètre de

mercure)

des tubes à

décharge.

Les

graisses

à robinets donnent des

produits

poreux,

l’attaque

progresse inlassablement et crée des fuites. La

picéine

forme

rapidement

une croûte

compacte

qui

arrête

l’attaque.

Les raccords rodés collés à la

picéine

résistent

indéfiniment,

surtout si l’on

prend

la

précau-tion de ne les sceller que sur une zone extérieure

étroite.

Il est facile de

régler

dans d’assez

larges

limites la

pression

et la vitesse du courant gazeux en

réglant

le

chauffage

des

trompes,

en

changeant

le diamètre du

capillaire,

en faisant varier la

température

de

l’am-poule

de

peroxyde,

la tension de vapeur de ce dernier variant

beaucoup

entre la

température

ordinaire et

celle des

mélanges

réfrigérants

usuels. La

température

de

l’ampoule

doit rester inférieure à celle du labo-ratoire pour éviter la condensation dans le

capillaire.

Nous avons évalué la vitesse du gaz dans le tube

par deux

procédés

différents :

d’après

la vitesse de la

phosphorescence

à l’établissement et à la

rupture

du

courant ;

en la déduisant de la

quantité

de

peroxyde

distillée et de la

pression

évaluée

d’après l’épaisseur

de

l’espace

obscur de Crookes. Ces deux

procédés

nous ont

toujours

donné des résultats suffisamment concordants. Nous avons utilisé constamment des

vitesses

comprises

entre 1 m et

3,60

m.

3. SOURCES DE COURANT. - Nous avons utilisé :

Une grosse bobine donnant 20 cm

d’étincelle,

dont

le courant

pouvait

être redressé par une soupape

Villard.

Un transformateur 15 000

V,

50

périodes,

dont le

courant

pouvait

être redressé par un

kénotron,

ou

redressé et

régularisé

par un

poste

de deux kénotrons

avec

capacité

de

3 ~

F.

Une

dynamo

6 000

V,

dans nos dernières

expériences.

Dans tous les cas l’intensité était

réglée

par une

résistance à eau à écoulement continu.

En courant continu la tension entre électrodes de

tous nos tubes restait inférieure à 1 000 V. La tension

d’allumage

est notablement

plus

grande

pour un tube

à N02 que pour un tube à air sous la même

pression.

Quelle qu’ait

été la source de courant nous avons

toujours pris

la

précaution

de mettre à la terre

l’électrode située du côté des

appareils

à vide afin

d’éviter les

décharges parasites

à travers les gaz issus de la

décharge. Étant

données les tensions

employées,

les

supports

des tubes et des

canalisations,

et surtout les

trompes

dont le verre chaud est

conducteur,

étaient

autant de mises à la terre. 4. SpECTROGRAPHES. - La

plupart

de nos

spectro-grammes ont été

pris

avec un

spectrographe

à combi-naison construit au laboratoire. Le socle de cet

appareil

est une

poutre

armée en fer

profilé

soudé

électri-quement.

Sur cette

poutre

sont fixés un marbre

portant

l’appareil dispersif

et dans le même

plan

un

banc

d’optique

de

3,50

m sur

lequel

reposent :

un

collimateur de 1 m de

focale,

la source et

l’optique

de

projection

de la source. La chambre

photogra-phique

peut

être munie d’un

objectif

de 1 m ou de

0,30

m de focale.

Nous avons utilisé comme

appareils dispersifs :

Un réseau

plan

de Rowland de 45 700 traits

qui

nous a été

prêté

par M. Buisson.

Un

prisme

de flint de 130 mm d’arête.

Un train de deux

prismes

de flint de 110 mm

d’arêtes.

La bande

5

998,8

a été en outre

photographiée

dans le Laboratoire de M. Buisson avec un réseau

concave de Rowland de 82 360 traits en

montage

stigmatique.

Pour la

partie

ultra-violette du

spectre

nous avons

utilisé soit un

spectographe

en

quartz

de 15 cm de

focale,

soit un

montage

sans collimateur

photogra-phiant

une fente étroite en zinc

placée

devant la

source, à travers un

prisme,

au moyen d’un

objectif

quartz-fluorine

fortement

diaphragmé.

Ce dernier

procédé,

évidemment

barbare,

était le seul dont nous

disposions

pour étudier d’un seul coup, sans

optique

compliquée,

des sources de 50 cm de

longueur.

Pour les

plus grandes dispersions

nous avons

aug-menté l’ouverture

numérique

de

l’objectif

de chambre

au moyen d’une lentille

cylindrique

(5),

(l),

(7).

Tubes à

décharge. Aspects

de la

décharge.

-Nos

premiers

tubes à

décharge

ont été

analogues

à

celui de Zenneck et Strasser : un

long

tube

cylindrique

de 12 mm de diamètre intérieur raccordé par deux soudures latérales à deux électrodes

symétriques (fig.2).

Cette

symétrie

est nécessaire si l’on

emploie,

comme

Zenneck et

Strasser,

du courant alternatif. Le gaz, évitant les

électrodes, parcourt

de bout en bout le

tube

cylindrique.

Pour une intensité de

quelques

milli-ampères

on observe

toujours,

même avec un gaz

impur,

dans la

décharge

et au

delà,

les

cinq

colora-tions

caractéristiques distinguées

par Zenneck et Strasser :

Les

quatre

premiers

« états » se succèdent le

long

de

(5)

85 La

répartition

de la

postluminescence

parait,

au

pre-mier

abord,

moins

régulière ;

-, l’observation au

stro-boscope pendant

les extinctions entre les alternances

permet

de la situer exactement. Dans le courant gazeux, elle se

développe

surtout au delà de l’état

violet,

pour

persister parfois

sur

plusieurs

mètres le

long

des canalisations à vide. Dans cette

région

elle

remplit

toujours

uniformément le volume interne du

tube,

tandis que la

décharge

rose y

montre,

par

contre,

un effet de

paroi

incontestable : elle est concentrée

dans l’axe du tube. La

postluminescence

stationne,

en

outre,

dans les culs-de-sac des électrodes en dehors des

Fig. 2.

lueurs

négatives.

Du côté de l’entrée des gaz, elle

diffuse visiblement de l’électrode dans le

courant,

et

sa forme

change

avec la forme du tube en ce

point.

Le

spectre

continu de

N02, qui

est l’élément

prépon-dérant à la fois de l’état

jaune

et de la

postlumi-nescence, a donc dans l’état

jaune

deux

origines

dis-,

tinctes : Une

partie provient

du

spectre

régulier

de la

première décharge

dans le gaz

neuf,

sa limite se

déplace

avec celle des états I et

II ;

elle

appartient

à

un

spectre

de choc

qui s’interrompt

avec le courant. L’autre stationne invariablement à l’orifice de l’élec-trode et ne

dépend

que de la forme du

tube ;

elle est

due à la diffusion dans le gaz neuf des gaz usés de l’électrode. Dans les tubes à électrodes

symétriques,

le

peroxyde

est souillé dès son entrée dans

la

décharge.

Après

plusieurs

essais,

nous avons finalement

adopté

la forme

dissymétrique

de la

figure

1. La

partie

essen-tielle est un tube à dissociation court

(5

ou 10

cm),

de

petit

diamètre

(8

mm),

raccordé par des

profils

adoucis

à deux tubes de 20 mm de diamètre

intérieur,

l’un

court servant de chambre d’introduction du gaz,

l’autre

long (50

cm)

servant à l’évacuation et à

l’obser-vation de la

postluminescence.

La

décharge jaillit

entre l’extrémité d’une anode filiforme de nickel ou

d’aluminium et une cathode de cuivre dont

l’ampoule

débouche

près

de l’extrémité du tube à dissociation. Du côté de l’anode la

décharge

converge sans s’étaler

du tube à dissociation vers

l’anode ;

du côté de la

cathode les gaz

quittent

rapidement

la

décharge.

Dans

ces tubes à courant

rectiligne,

les vitesses sont bien

homogènes

et les gaz usés ne

peuvent

s’introduire

dans le courant gazeux

qu’au

delà de la

décharge.

Ces tubes ne

peuvent

supporter

que du courant

redressé ou continu. L’observation

peut

se faire en

bout par une fenêtre

plane

fermant la chambre

d’intro-duction. La cathode est raccordée au tube par un

rodage

Pyrex

normalisé, ce

qui

nous a

permis

d’em-ployer

des tubes à dissociation en verre et en

quartz.

Influence de l’intensité du courant, de la

pression

et de la vitesse du gaz. -- Observée sous

intensité de courant

variable,

la

décharge

donne lieu

aux observations

suivantes,

valables aussi bien pour

les tubes

type

Zenneck et Strasser que pour les

nôtres et pour tous les

types

de courant

(continu,

interrompu, alternatif, ondulé).

10 Sous

pression

et à vitesse

constante,

la

longueur,

et par

conséquent

la durée des états 1 et

II,

croît

quand

l’intensité du courant décroît. Dans un tube

symé-trique

de 1 m de

longueur,

sous une

pression

de

0,5

mm

de mercure, à la vitesse de 1

m jsec,

l’état 1 occupe toute la

longueur

du tube pour les intensités

infé-rieures à 1 mA. Dans nos tubes

courts,

à la vitesse de

3,60

m /sec,

sous la même

pression,

pour une intensité

de 5

mA,

les états 1 et Il s’étendent

jusqu’à

la sortie

du tube à dissociation. Pour les intensité

supérieures,

ils

occupent

une

longueur qui

est en raison inverse de l’intensité.

Ce dernier nombre est donné comme indication. Les

deux

premiers

états sont alors en avant du tube à

dissociation où la vitesse du gaz est réduite et la

den-sité de courant

irrégulière.

,

20 La durée des états III et IV est

beaucoup plus

indépendante

de l’intensité. Dans nos tubes

courts,

les stries

correspondant

à l’état III se

déplacent

en ne subissant

qu’une

faible condensation.

30 Il nous était difficile de faire varier

séparément

la

pression

et la vitesse du gaz. Dans nos

appareils,

un

accroissement de

pression

condense les états 1 et II. Cet effet nous

paraît

uniquement

au ralentissement du courant gazeux. En tout cas

l’aspect,

l’évolution

de la

décharge

le

long

de ce courant et par

conséquent

l’évolution et le mécanisme de la

dissociation,

sont

indépendants

de la

pression,

au moins dans les limites

où la

décharge

reste du

type

classique

de la

décharge

à basse

pression

avec lueur

négative

et colonne

posi-tive. Tous nos clichés

spectroscopiques

ont été faits

sous la

pression

de

0,5

mm de mercure, pour

laquelle

les

phénomènes

lumineux ont le

plus

d’éclat.

4° La tension entre

électrodes,

mesurée en courant

continu,

est peu variable dès que l’intensité

dépasse

(6)

86

Sous une

pression

donnée,

la durée des états 1 et Il est donc liée à

l’énergie

absorbée

par le gaz, au nombre

de chocs

électroniques

qu’il

a totalisés

depuis

son

entrée dans la

décharge.

La

décharge

en courant continu. - Au

stro-boscope,

ces tubes courts ne montrent

plus

aucune

phosphorescence

avant l’état III. En

outre,

en

cou-rant

continu,

la structure de la

décharge

est mieux

différenciée que dans les tubes en courant alternatif. Dans ces

derniers,

les transitions entre les états sont

graduelles ;

il

n’y

a de stries

apparentes

que dans

l’état IV où la

décharge

est

identique

à la

décharge

dans l’air. Dans nos

tubes,

l’état 1 est encore

jaune

paille

et

généralement

sans

stries;

son éclat décroît

régulièrement

de l’anode au seuil de l’état III. L’état Il

n’est

plus violet ;

pour la

partie

visible du

spectre,

il n’est que la fin de l’état I. ..

L’état III est réduit à

quelques

stries brillantes dorées,

qui

succèdent

brusquement

à l’extinction de

l’état 1

(cl. 1).

La

postluminescence

sort de ces stries.

Aux faibles

intensités,

quand

la lueur de l’état 1 occupe seule le tube à

dissociation,

les gaz

qui

sortent de la

décharge

ne sont pas

phosphorescents,

ils ne

deviennent pas lumineux au contact des gaz usés

qui

diffusent de la cathode. La

postluminescence

apparaît,

très

pàle,

au moment où la

première

strie de l’état III

commence à se former à la sortie du tube à

dissocia-tion. Le gaz

qui

en sort est alors dans un état instable :

il suffit de condenser cette strie contre l’orifice de la

cathode,

avec un

champ magnétique,

pour déclancher une vive

postluminescence.

Sa forme

indique qu’elle

est due à la diffusion des gaz usés venant de la cathode.

Sans

champ

magnétique,

la même

postluminescence

se

développe

au moment où cette

première

strie rentre à l’intérieur du tube à dissociation.

Quand

la deuxième

strie,

la

plus brillante,

y

pénètre

à son

tour,

la

post-luminescence passe par son maximum d’éclat. Elle

décroît lentement par la suite à mesure que les stries

~ ~

Clichés 1 B et Décharge.

~

Note. -- Les deux clichés 1 ont été

pris avec un objectif photographique en verre dans deux régions spectrales différente IA. Sur plaque panchromatique Guilleminot 2 000 à travers un écran rouge R. G. 5;

IB. Sur plaque « Gradua » Lumière sans écran.

Sur ce cliché, on distingue très facilement la structure de la décharge.

L’état 1 jaune d’or de ZENNECK correspond au premier maximum d’intensité au voisinage de l’anode.

’=--L’état II violet de ZEXNECK qui coïncide avec la disparition des éléments spectraux du domaine du cliché A, correspond au

minimum d’intensité au milieu du capillaire.

La phosphorescence du gaz, qui est à peine visible sur ce cliché, sa partie ultra-violette étant relativement peu intense, est issue des deux stries à la sortie du capillaire. Elle est visible sur lA.

L’ensemble des deux clichés A et B permet de constater l’effet de paroi sur le spectre de N2. La lueur qui remplit le cul-de-sac de la cathode, cylindrique sur le cliché A (spectres de N02 et de N2), apparaît nettement conique sur le cliché B (spectres de N~ 2

seuls). Dans la partie supérieure, où les gaz sont presque entièrement dissociés, le spectre d’émission est à peu près exclusivement constitué par les groupes de N 2. Dans la partie inférieure, le spectre est identique au spectre de l’état III de ZENNECK, où la phos-phorescence du peroxyde d azote est encore prépondérante. On voit nettement qu’en présence d’une proportion encore considérable

d’oxydes de l’azote, les groupes de N2 n’apparaissent que dans l’axe du tube. la paroi produisant sur eux un effet de catalyse

(7)

Cliché II. -

Spectre de 11, décharge.

Cliché III. - Bande 5998,9 de NO.

Cliché IV. - Evolution du

spectre dans lP tube à dissociation. partir visible el infra-rouge du spectre. Courant continu.

Cliché V. - Evolution du

spectre dans le tube à dissociation. Partie visible,

(8)
(9)

87

suivantes, puis

la

décharge

rose de l’état

pénètrent

dans le tube à dissociation.

Si,

dans notre

tube,

la forme de la

décharge

est mieux

différenciée,

les colorations sont

plus simples.

En dehors du cordon rose, finement

strié,

qui

dans l’état IV

remplit

l’axe du

tube,

tout est

jaune :

entre l’état

1,

l’état

lI,

la

gaine jaune

de l’état IV et la

postluminescence

les différences de nuances sont moins

frappantes

que les différences d’éclat.

Au niveau de l’état II et

parfois

des

premières

stries de l’état

III,

le

tube de

quartz

présente

une vive fluorescence bleu

pâle.

Le tube est de

quartz

très pur et cette

fluores-cence ne

peut

être due

qu’à

l’émission

intense,

par le

gaz, de radiations au-dessous de la limite

d’absorption

du

quartz.

Dans

l’ampoule

contenant la cathode et son tube

de

raccord,

l’atmosphère

ne se renouvelle que par

diffusion.

Le tube résume en 15 cm tous les

aspects

d’une

décharge

infiniment

longue, prolongeant

le tube

à dissociation. Dans

l’ampoule,

la

décharge

est

iden-tique

à la

décharge prolongée

dans l’air.

La différence

d’aspect

entre la

décharge

en courant

continu et la

décharge

en courant alternatif tient en

grande partie

au

déplacement

des limites des « états »

qui,

en courant

alternatif,

accompagne les variations de l’intensité instantanée. Observée au miroir

tour-nant,

la limite des états lI et III est

nette,

mais les

stries ne sont pas visibles. D’autre

part,

la courbe

décrite par cette limite n’est pas

symétrique.

Il est évident que l’introduction

périodique

de tranches de gaz

neuf à

chaque interruption

du courant modifie un

peu l’évolution du gaz dans la

décharge

(cf.

planche,

clichés IV et

V).

La

décharge

condensée

qui

donne des densités d’ions

et des chocs

électroniques

élevés ne montre nulle

part

les colorations et les éléments

spectraux

des deux pre-miers états. Nous l’avons observée dans des

ampoules

à deux électrodes reliées à un oscillateur 500 W-103 kC.

Malgré

un vent très

rapide, dirigé

suivant l’axe de la

décharge,

nous n’avons observé que les éléments

spec-traux de l’état IV : groupes

positifs

de l’azote et raies de

l’oxygène.

La

postluminescence

était faible.

Avec la

décharge

tranquille,

nous étudions donc un

type

de dissociation

ménagée,

où les chocs

électro-niques

efficaces sont rares, où les densités d’ions sont

faibles,

où les

équilibres chimiques

ont le

temps

de

s’organiser

et de

jouer

un rôle.

Evolution des

spectres

le

long

de la

décharge.

- Les clichés IV et V

(planche)

ont été obtenus en

pro-jetant

sur la fente du

spectrographe

une

image

de la

décharge,

de l’anode à la

phosphorescence,

sur une

longueur

de 15 cm. L’extrémité de

l’anode,

les stries

de l’état

III,

des fils noirs noués autour du tube sont

des

repères

suffisants. Les clichés ont été

pris

sur

plaques hypersensitives

Ilford

et,

pour

l’infrarouge,

Cliché VI. - Evolution du spectre. Partie ultraviolette. Courant continu.

sur

Infraguil

Guilleminot. Pour la

partie

ultra-violette

(clichés

nous avons utilisé le

montage

sans collimateur décrit

plus

haut. La

comparaison

des clichés

pris

sous différentes intensités montre que

l’intensité du courant influe seulement sur la durée de

l’évolution,

mais non sur le mode d’évolution.

L’examen du

spectre

montre que la distinction de

cinq

états dans la

décharge

est un peu artificielle. Il

existe en

réalité,

à ses deux

extrémités,

deux ensembles

spectraux

nettement caractérisés :

Le

spectre

du début de l’état

I,

ou

spectre

de

pre-mière

décharge,

dont les éléments les

plus

originaux

sont les bandes Gehlhoff.

Le

spectre

de l’état

IV,

analogue

à celui de la

décharge prolongée

dans

l’air,

dont l’élément

caracté-ristique

est le

spectre

positif

de la molécule d’azote.

Le continuum du

peroxyde

d’azote

appartient

aux

deux

spectres,

mais dans le

premier

il est émis comme

spectre

de

choc,

dans le second comme

spectre

de

phosphorescence.

Entre ces deux extrêmes, les différents éléments

spectraux

n’évoluent pas suivant la même

loi,

ce

qui

crée des variations d’éclat et de

couleur,

mais ils

existent

toujours.

La distinction des

cinq

états,

coin-mode pour la

description,

ne

correspond

pas à des diffé-rences bien tranchées. Il y a, en

réalité,

deux modes d’émission

principaux

qui correspondent

aux deux

ensembles

spectraux

extrêmes :

1~ L’émission sans

phosphorescence

gazeuse, sans

azote moléculaire ou avec azote moléculaire

négli-geable,

qui

se termine avec l’état

II ;

20 La

décharge

avec

phosphorescence

et azote

molé-culaire

qui

débute avec les stries de l’état III et dont la

postluminescence

n’est

qu’un

cas

particulier.

Spectre

de

première décharge (g),

(9).

- Nous

l’avons

photographié

dans le visible et dans l’infra-rouge

jusqu’à

10 200

3%,

sur des

plaques

panchroma-tiques

Ilford et

Guilleminot,

agfa

850,

950,

1 050. et

infraguil

Guilleminot. La

plupart

des éléments de

ce

spectre

ont été

étudiés,

non dans l’état 1 où leur

eclat est

faible,

mais dans la

première

strie de l’état

III où ils ont un éclat

beaucoup

plus grand

et où l’a-zote n’est pas encore

gênant.

C’est dans cette strie

(10)

88

10 Le

spectre

continu de

prédissociation

de

~0~,

1

visible à

partir

du bleu et

qui

semble

disparaitre

au delà de 10 000 A

(peut-être

simplement

par suite

du peu de sensibilité des

plaques) ;

20 Le

spectre

d’arc 01 de l’atome neutre

d’oxy-gène.

Les

premiers

termes des séries

principales

de

simplets

(8 446,7)

et de

triplets

(7 775,4-7

774,2-7

772,0)

sont de

beaucoup

les raies les

plus

intenses de tout le

spectre ;

.

30 Le

spectre

d’arc N I de l’atome neutre

d’azote,

dont les raies sont d’intensité très inférieure à celles de

l’oxygène ;

40 Des bandes que leur

position,

leur

structure,

éloignent

les unes des autres et

qui,

cependant,

évo-luent

parallèlement,

bandes que le réseau

plan

nous a

montrées résolubles :

a)

La bande

symétrique 5

998,9

(pl.

l,

cliché III

A)

dont nous avons pu étudier la structure fine. C’est une

bande de

triplets

dont nous avons

déjà

donné la

for-mule

(5)

et

(6).

,

Nous l’avons attribuée à la molécule

d’oxyde

azo-tique

ionisée NO +

(radical nitrosyle).

Cette bande

est,

avec le

spectre

continu de N02 et le

spectre

d’arc

de 0

l,

l’élément le

plus

intense du

spectre

de

première

décharge ;

b)

La bande 5 519 de

Knesser,

bande à arête dont

nous n’avons pu étudier la structure

fine,

mais

qui

a

probablement

la même

origine

que la

précédente ;

c)

Une

bande,

sans arête, dont le maximum

d’in-tensité est voisin de 6 350 À. Cette bande est mêlée

à de nombreuses raies faibles

étrangères,

nous n’avons

pu en obtenir un cliché suffisamment

dispersé

pour en

étudier la structure. L’intervalle de

quelques

raies de

cette bande

l’éloigne

des

précédentes.

Elle

pourrait

être émise par la molécule

02,

mais elle

n’appartient

à aucun de ses groupes connus ;

d)

Un groupe de bandes

dégradées

vers le violet à

arètes nettes :

:)0 Des éléments d’intensité

faible,

raies et

bandes,

que nous n’avons pu observer que sur les clichés sous

faible

dispersion

et dont l’identification sûre est

diffi-cile. Les raies ne

peuvent

appartenir

qu’aux

deux

atomes 0 et

N,

mais aucune ne coïncide avec les raies

importantes

des

spectres

de 0 et N

ionisés;

ce sont

des raies d’atomes neutres.

Les

bandes,

de leur

côté,

ne

peuvent

appartenir

qu’à

des molécules

d’oxydes.

La coïncidence avec des bandes de Gehlhoff des

bandes

particulières

au

spectre

de

première

décharge

est certaine. Par

contre,

certaines bandes de Gehlhoff

(6

260-6 170-5 940-5

690)

sont,

en

réalité,

des

accumu-lations de raies que la faible

dispersion

de son

spec-troscope

ne

permettait

pas de résoudre. Evolution des éléments

spectraux.

Le

spectre

final

est,

nous l’avons

dit,

identique

à celui de la

décharge prolongée

dans l’air :

premier

et

deuxième groupes

positifs

de

N2,

@

spectre

d’arc de

l’atome

0,

tous deux

dominants, accompagnés

des

groupes de bandes de la molécule NO neutre et de la

postluminescence

de

N02,

tous deux faibles.

Entre le

spectre

initial et ce

spectre final,

l’évolu-tion des éléments

spectraux peut

être résumée dans

le schéma suivant :

L’élément

spectral

le

plus

constant est le

spectre

0 1

de l’atome neutre

d’oxygène ;

il est même le seul

qui

traverse sans

interruption

l’état

II,

en subissant un

simple

affaiblissement.

-Après lui,

ce sont les bandes fortes de Gehlhoff que l’on

perd

dans l’état IV sous les bandes

superposées

de

l’azote,

mais

qui

y subsistent certainement très

long-temps.

Elles

accompagnent

donc le

spectre

0

1,

mais

avec des maxima et minima

beaucoup plus

accentués.

Elles

s’éteignent

dans l’état

Il ;

elles

présentent

un

premier

maximum d’éclat dans l’état

I,

un peu

après

l’anode,

et un

deuxième,

beaucoup plus

grand,

dans

les

premières

stries de l’état 111. Autant que l’on

puisse

le

vérifier,

toutes les autres bandes

caractéristiques

des

oxydes

dans le

spectre

de

première décharge

suivent

la même évolution.

Au

contraire,

les

spectres

de l’atome et de la molé-cule d’azote sont très nettement localisés : le

premier

dans l’état I où il accompagne le

premier

maximum des bandes de

Gehlhoff,

le second dans les états III et IV où il évolue en sens inverse de ces

bandes,

son

éclat croissant continuellement.

Un seul élément

spectral

ne

paraît

lié,

au

premier

abord,

à aucun des deux

spectres

extrêmes : c’est celui

qui,

au niveau de l’état II et du début de l’état

III,

provoque la fluorescence du tube de

quartz.

Étant

donnée la

composition

des gaz en ce

point

et la

distri-bution des autres éléments

spectraux,

cette

fluores-cence ne

peut

guère

être attribuée

qu’aux

groupes de

bandes de l’azote de

Birge-Hopfield

ou

peut-être

de

Lymann

qui correspondent

aux transitions entre les états

exceptionnels

a,

b, b’,

? et _Y.

Quant

au

spectre

de

prédissociation

de

N02,

son

évolution doit être scindée en deux. La

partie

que nous

considérons

jusqu’ici

comme un

spectre

de

choc,

ou

(11)

maxi-89

mum d’éclat au contact même de

l’anode. Elle décroît

régulièrement

jus-qu’au

seuil de l’état III où son éclat

présente

une

légère

et courte

recru-descence. Comme

spectre

de

phospho-rescence, il suit à peu

près

l’évolution

des groupes

positifs

de

l’azote,

mais décroît à

partir

du

point

où ceux-ci deviennent

prépondérants.

Cette

évo-lution des éléments

spectraux

à

tra-vers les

cinq

états est

représentée

qualitativement figure

3,

sans tenir

compte

des oscillations d’éclat dues

aux stries ou aux variations de

dia-mètre du tube.

Etat du gaz à son entrée dans la

décharge. -

Dans les conditions où

nos

spectrogrammes

ont été

faits,

la

pression

dans le tube

large

d’évacua-tion,

évaluée

d’après

la

largeur

de l’es-pace obscur de Crookes

(loi

de

Gunther-Schulze),

et

d’après

la vitesse linéaire et la vitesse de

distillation,

est de

0,50 :::Í::: 0,05

mm de mercure. Entre le tube

d’éva-cuation et la chambre d’introduction il existe deux

causes de variation de

pression :

la

perte

de

charge

par viscosité le

long

du tube à

dissociation,

les

varia-tions de section du courant gazeux. Il nous a été

impossible

de les calculer

exactement,

faute de

con-naître les constantes

physiques

exactes du

peroxyde

d’azote. En donnant à celles-ci les valeurs les

plus

défavorables,

elles restent inférieures à l’erreur de

mesure sur la

pression.

Nous pouvons donc admettre

que la

pression

est à peu de chose

près

égale

à

0,5

mm

de mercure tout le

long

du tube.

La

température

du

peroxyde

est très

certainement,

dans la chambre

d’introduction,

égale

à la

tempéra-ture

ambiante,

soit de 15 à 200. Le gaz est donc formé

en

majorité

de molécules N02 mêlées d’une faible

proportion

de molécules

polymérisées

N204.

1,’eXtra-polation

des lois connues de

l’équilibre

N204 T

2 N02

donne une

proportion

de

0,7

pour 100 de molécules

polymérisées.

Cette

proportion

diminue encore dès l’entrée du gaz

dans la

décharge.

Faute de connaître

celle-ci,

nous

sommes réduits à en

juger

par la

température

du tube.

Dans la

région

des états 1 et

II,

le tube est chaud sans

être

brûlant,

sa

température

est voisine de 500. A cette

température

il

n’y

a

plus

que

0,07

pour 100 de

molé-cules

polymérisées.

Le fil d’anode est certainement à

une

température plus

élevée. La

picéine qui

le scelle dans le tube de

quartz

ramollit

quand

cette

partie

du tube n’est pas refroidie par un courant d’air. Ici

l’échauffement est certainement dû à la concentration

des chocs

électroniques

sur une anode de

petite

sur-face ;

il cesse si l’on substitue au fil une anode

annu-Fig. 3.

laire de

quelques

centimètres carrés. Dans tous les

cas

jamais,

même

après

plusieurs

centaines d’heures

de

fonctionnement,

les anodes filiformes d’ aluminium

n’ont montré la moindre trace

d’oxydation,

alors que celle-ci est

rapide

du côté cathode. La

température

de

l’anode est donc certainement insuffisante pour

amor-cer la dissociation

Ceci est confirmé par le fait que le

point

brillant

ano-dique

ne contient pas encore les

spectres

de 0 et

:~0.

Il y a donc lieu de penser que la

température

du gaz

au contact de l’anode ne

peut

dépasser

100°. Cette

élévation locale de

température

n’intéresse d’ailleurs

qu’une

faible fraction du

peroxyde

qu’elle

achève

seulement de

dépolymériser.

Par la

suite,

la

température

de la

paroi

du tube s’élè;e encore

partout

où les groupes

positifs

de N2 sont bien

développés.

Ceci est dîi à l’échauffement direct de la

paroi qui

catalyse

les neutralisations des

molécules excitées. Dans cette

région

du

tube,

où les chocs

thermiques

ne

peuvent

avoir

qu’un

rôle

effacé,

le

peroxyde

n’est

plus

qu’en

très faible

proportion.

Lia

température

ne

dépasse

d’ailleurs

jamais

100°.

La dissociation

thermique

est donc

négligeable

et à son entrée dans la

décharge,

le

peroxyde

est constitué

presque

uniquement

par des molécules N02.

L’énergie

de

dépolymérisation

des molécules restantes N204

(0,52 eB’),

est fournie aisément par les chocs d’élec,.

trons.

Etapes

de la dissociation. -

Après

une

longue

décharge

et une

longue

phosphorescence,

les gaz usés

n’oxydent plus

que très lentement le mercure, la

(12)

90

Au

contraire,

si la

décharge

ne va pas au delà de

l’état

I1I,

les

produits

de condensation sont abondants.

Ils sont constitués par une très

petite

quantité

de cris-taux blancs de

protoxyde ’-’N’20,

et surtout par un solide

bleu fondant franchement vers -

1000,

se dissociant

à

température

plus

élevée en une vapeur rouge et

qui

est de

l’anhydride

azoteux N203. Si l’on

règle

l’inten-sité pour éliminer exactement l’état III et la

postlu-minescence,

on recueille ainsi

4,0

cm3

d’anhydride

liquide

pour 6 cm3 de

peroxyde liquide.

Ces volumes

correspondent

à la transformation presque

intégrale

du

peroxyde

en

anhydride

suivant la relation

2 N02 = N203 + 0

Au seuil des stries de l’état

III,

la presque totalité de l’azote reste liée à de

l’oxyTgène ;

la dissociation des

oxydes

se fait donc surtout à

partir

de l’état III dans

la

décharge

et dans le

phosphorescence.

Elle se fait donc au total en deux

étapes,

par deux mécanismes

successifs

caractéristiques

des états 1 et III et des

deux ensembles

spectraux

extrêmes que nous avons

distingués.

Dissociation de

première

décharge

(*).

- On

trouve immédiatement dans la

décharge

tous les

pro-(*) Les énergies de dissociation et de réaction ont été extraites

ou déduites des publications suivantes :

Tables annuelles de constantes et données numériques (Spectres

molpculaires et spectres atomique), Victor HENRI, Paris, 1937.

Atonaic Energy Robert F. BACHER et Samuel GOUDSMIT, London, 1932.

duits de la dissociation de N0~ :

N,

0 et NO sont

cer-tains,

02 accompagne N. Les chocs

électroniques

peuvent,

au moins

quelquefois,

dissocier la molé-cule N02. Les

énergies

minima

requises

pour tous les

cas de

rupture

sont :

Ces

produits

immédiats de dissociation

peuvent,

à

leur

tour,

réagir

sur les molécules neutres N02

qui

les

entourent et avec

lesquelles

les chocs sont au début les

plus

probables,

puis

entre eux et sur les

produits

des

réactions

secondaires,

à mesure que la

proportion

de molécules N02 décroît. Le tableau suivant donne les

plus probables

des rencontres

possibles.

Nous avons

fait

figurer,

en

plus

des

énergies

relatives aux réactions de Chlmie gén/rale, publié sons la direction de Paul Pascal. Gasentladungslabellen, F. OLLENDORF et R. Berlin, 1935.

Nous admettons les chiffres de base suivants :

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