HAL Id: jpa-00205176
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205176
Submitted on 1 Jan 1925
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Sur l’absorption des rayons ultraviolets par le sulfure de carbone liquide
G. Bruhat, M. Pauthenier
To cite this version:
G. Bruhat, M. Pauthenier. Sur l’absorption des rayons ultraviolets par le sulfure de carbone liquide.
J. Phys. Radium, 1925, 6 (2), pp.36-47. �10.1051/jphysrad:019250060203600�. �jpa-00205176�
SUR L’ABSORPTION DES RAYONS ULTRAVIOLETS PAR LE SULFURE DE CARBONE LIQUIDE
par MM. G. BRUHAT ET M. PAUTHENIER Faculté des Sciences de Lille
Sommaire. 2014 Nous nous sommes proposé de déterminer, avec autant de précision que
possible, la courbe d’absorption du sulfure de carbone pour les rayons ultraviolets, au voisinage et à l’intérieur de la large bande d’absorption dont le centre a pour longueur
d’onde 03BB = 322 m03BC. L’étude de cette absorption a été faite en mesurant l’indice d’extinc- tion ~ pour un certain nombre de radiations monochromatiques, obtenues en prenant les diverses radiations d’un arc an mercure en quartz, dont des lentilles de quartz donnent deux images successives sur la cuve d’absorption et sur la fente d’un spectrographe à deux prismes de quartz. Nous avons employé aussi des raies données par des séries bien définies d’étincelles entre pointes de cuivre et de zinc.
L’intensité lumineuse qui sort de la cuve est de la forme I = KI0 e 403C0xz 03BB, le coeffi- cient K représentant l’absorption par les lames de quartz qui la ferment et les pertes de lumière par réflexion. La mesure de I pour une série de valeurs de l’épaisseur z permet de l’éliminer. La variation de z est obtenue en employant une cuve en forme de coin, placée sur le plateau d’une machine à diviser, et dont les épaisseurs ont été déterminées par
un procétlé interférentiel ; les coins employés avaient des angles de 0,000 256 à 0,014: radian.
Les intensités ont été mesurées en photographiant sur une même plaque les spectres cor- respondant aux différentes épaisseurs, avec une durée de pose constante définie par un
obturateur pendulaire, et en mesurant les noircissements du cliché au microphotométre Fabry-Buisson. Il existe une relation linéaire entre l’épaisseur z et le nombre lu sur l’échelle du microphotomètre : la représentation graphique de cette relation par une droite permet le contrôle des mesures et la détermination de l’indice d’extinction par le coefficient angu- laire de cette droite; pour cette détermination, chaque cliché est étalonné en y photogra- phiant, en outre des spectres d’absorption et avec la même durée de pose, 5 spectres où la réduction des intensités est obtenue par l’interposition de diaphragmes de surface con- nue.
Les droites d’absorption, comme les droites d’étalonnage des clichés, étant déterminées par un assez grand nombre de points, les valeurs des indices d’extinction sont détermi- nées à 2 ou 3 p. 100 près. Le maximum, x = 0,032, est atteint pour 03BB = 322 m 03BC; la courbe
d’absorption est nettement dissymétrique, et plus abrupte du côté du spectre visible que du côté des courtes longueurs d’onde. Entre cette bande et la bande suivante, de centre 220 m03BC, la valeur minimum de l’indice d’extinction, atteinte pour 03BB = 273 m 03BC, est x = 0,000 023. Le tableau suivant, qui contient, à côté de la valeur du maximum et du minimum, quelques
nombres choisis parmi les plus précis, permet de se faire une idée de la marche de
l’absorption.
1. Introduction. - On sait depuis longtemps que le sulfure de carbone liquide présente
une large bande d’àbsorption dans l’ultravioleL moyen. Son existence a été signalée d’abord parPauei> (’) : il interposait t le sulfure de carbone sur le faisceau de rayons émis par une étincelle condensée entre électrodes de cadmium, étincelle qui donne un spectre ultraviolet presque continu. Il constata que, tandis que la vapeur de sulfure de carbone prise sous une épaisseur faible donne un spectre dc bandes séparées, le liquide, placé entre deux lames de
quartz pressées l’une contre l’autre, ne laisse passer aucune des radiations de longueurs
d’onde comprises entre 302 m 1).. et 332 il présente, pour les radiations plus réfrangibles,
fine nouvelle région de transparence, puis redeyient opaque pour les radiations de longueur d’onde inférieure à ~?~8 m tJ..
Ces observations furent confirmées par Marteiis (2) et Flatow (3) ; ces deux physiciens
’
(1) PAUEH (J.), Ann. der l’lys., t. E’1 p. a63.
’
(2) MARTENs (F.-F.), der t, 6 (190J). p. G03.
FLATOW (E.), Ann. der t ’12 ’1903), p.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019250060203600
s’attachèrent surtout à l’étude de la dispersion et ne firent pas, à proprement parler, de
mesures d’absorption. L’un et l’autre admettent que le centre de la première bande d’absorption correspond à la longueur d’onde 2, == 321 m p, et que la région d’absorption qui
commence vers 250 m N. doit faire place, vers 185 m y., n une nouyelle région de transparence :
elle correspond à une seconde bande d’absorption, dont le centre serait voisin de 220 m p..
Les seules mesures quantitatives d’absorption sont celles qui ont été effectuées en 1917 par IIulburt (4). Dans la région de la bande 3 21 m;~., il a déterminé, à l’aide d’une cellule
photoélectrique, le coefficient de transmission d’une couche mince de sulfure de carbone, placée entre plaques de quartz : malheureusement, l’épaisseur ne semble pas avoir été mesurée,
et il est impossible de traduire par des nombres les résultats obtenus. Les valeurs relatives elles-mêmes ne paraissent pas satisfaisantes : la courbe qu’il donne pour la bande ~?0 s’accorde mal avec la courbe de dispersion déterminée par Flatow. La cause en est sans doute dans l’emploi d’un spectrographe à réseau insuffisalnmen, dispersif pour les courtes
longueurs d’onde; les portions de spectre employées à chaque mesure s’étendaient sur une
centaine d’angstrüms : il est certain qu’au voisinage d’une bande, l’absorption varie énormé- inent dans un pareil intervalle, et que les courbes sont très déformées, sans qu’on puisse
d’ailleurs estimer quelle est l’importance de cette déformation.
On peut donc dire qu’il n’existe aucune mesure quantitative de l’absorption du sulfure
de carbone liquide pour la bande 321 m u.. Comme nous avions l’intention d’étudier ses pro-
_priétés électro et magnéto-optiques dans cette région, nous avons été obligés de commencer
par mesurer son absorption. Ce sont les résultats de ces mesures que nous publions aujourd’hui. Le sulfure de carbone utilisé a été au préalable convenablement purifié par
agitation avec du mercure, puis distillation sur la chaux B-ive, avec élimination (les produits
de tête et de queue.
2. Principe de la méthode. 2013Nous définirons l’absorption d’un corps par son indice d’extinction ~~c. Si, en un point du milieu absorbant, l’amplitude de la vibration lumineuse
monochromatique de longueur d’onde 1, est ao, elle est réduite, après avoir traversé une
épaisseur z, à la valeur
La quantité °~ est l’indice d’extinction du liquide.
Désignons et I les intensités lumineuses correspondant aux ampliludes ao et a ; elles sont liées par la relation :
Il suffit, pour déterminer l’indice d’extinction x pour une radiation de longueur d’onde 1.
connue, de mesurer l’épaisseur z et le rapport des intensités 1//0. Mais il est impossible de
mesurer l’intensité lumineuse du faisceau au moment où il entre dans le liquide et au moment
où il en sort; on ne peut que mesurer son intensité au momentou il entre dans la cuve et au
moment ou il en sort, et il faut tenir compte des pertes de lumière par absorption dans les
lames de quartz qni la ferment et par réflexion sur les surfaces qui les limitent. En désignant
par %1 1111 coefficient, inférieur à l’unité, qui dépend de la longueur d’onde, mais ne dépend
pas de l’épaisseur z, on a, entre les intensités ., et I réellement mesurables, la relation :
ou:
On pourrait songer à éliminer le coefficient Ii en prenant comme intensité initiale celle dru faisceau qui a traversé la cuve vide : mais le remplissage de la cuve modifie la nature des réflexions sur les faces intérieures des lames de quartz, et it faudrait encore faire une correction,
(1) IIULBUI.T (E.-0.), Journ.. t. 46 (191 î), p. 1.
variable avec la longueur d’onde, et d’ailleurs calculable si on connaît les indices, pour tenir
compte de la variation correspondante du pouvoir l’éflecteLll’. Il est préférable de mesurer le rapport Illo de l’intensité transmise par la cuve à l’intensité incidelte pour différentes valeurs de son épaisseur : pour chaque longueur d’onde, nous avons réalisé cette mesure pour toute une série d’épaisseurs ; en portant sur un graphique les valeurs de = et les valeurs expérimentales
4 7-, z
de log (1/10), on obtient une droite dont le coefficient angulaire est - 4;"1. log e. La façon
),
dont les points se placent par rapport à la droite fournit en même temps un contrôle précieux
de la valeur des mesures.
3. Source et montage géométrique. - a) Source.
-La bande d’absorption à étudier
étant dans l’ultraviolet, l’optique de l’appareil est entièrement en quartz et nous opérons plar la méthode photographique ; les clichés obtenus sont étudiés au microphotomètre. Comme
source, on peut penser d’abord à utiliser une source à fond continu (arc à charbon dans l’air, étincelle électrique dans l’eau, etc.). Une telle source conviendrait, pour l’étendue d’une bande large, si l’absorption variait lentement avec ~,. Pour déterminer l’absorption d’un
corps pour une longueur d’onde ),, on prend comme source une petite portion du spectre con-
tinu allant due ~ ~ à a - ~ ~. La quanhté 3 / est imposée, d’une part par la dispersion
de l’appareil, d’autre part par la largeur de plage nécessaire pour l’étude du cliché au micro-
photomètre : avec le spectrographe dont nous disposions, qui donnait une dispersion d’env i-
ron 50 1 par millimètre dans la région = 3?0 m [J., et le microphotomètre Fabry-Buisson qui permet d’opérer avec des plages de 0,1 millimètre, AX était de l’ordre du millimicron.
Pour avoir une mesure précise de l’indice d’extinction x, il convient de prendre des épais-
seurs assez grandes pour que le rapport III, soit assez petit (de l’ordre de 0,1 ou 0,0 t) ; dans
ces conditions, ce rapport varie très vite avec la longueur d’onde dans la région que nous avons à étudier, sa variation pouvant atteindre 50 pour 100 pour une variation de longueur d’onde
de 10 À : il est donc certain que l’ « absorption moyenne » dans l’intervalle spectral A A con-
sidéré peut être très différente de la valeur vraie correspondant à la longueur d’onde
moyenne (1). La valeur obtenue dépendrait de l’épaisseur 7, et une correction précise paraît
même impossible.
Nous avons donc pris comme source un arc au mercure en quartz, et déterminé l’absorption du sulfure de carbone pour les diverses raies ultraviolettes de son spectre. Des points supplémentaires de la courbe nous ont été donnés, comme nous l’indiquerons plus
loin (§ 7), par des étincelles entre pointes de zinc et entre pointes de cuivre.
b) J1foJltage
tî,ique.
-.N ous disposions .
d’un spectrographe à deux prismes de quartz (droit
et gauche) D et G ( f ig. 9 )
de 40 mm de côté, à ob-
jectifs quartz-spath achro- matiques pour l’ultraviolet moyen. En principe, le montage réalisé pour une radiation de longueur
cl’onde ), est le suivante, les
différentes mises au point
dont il va, être question,
Fi (y. i. étant supposées effectuées
pour la radiation étudiée.
Le sulfure de carbone est contenu dans une cuve mince A d’épaisseur connue (nous
verrons plus loin comment on la réalise pratiquement). Une lentille mince de quartz L, donne
( ~ ) Cf. RIBACD (G.), Ann. de Pttys., t. ’12 (1919), p, 10î.
de l’arc au mercure M une image sur la lame absorbante A. Après la traversée de la cuve, le faisceau est repris par une seconde lentille identique L2 qui forme une seconde image de
l’arc sur la fente F du
spectrographe. L’image définitive F’ se forme sur la plaque photogra-
.
phique P. Nous avons eu besoin, pour nos mesures, de faire varier dans un rapport connu
l’intensité du faisceau luniineux (cf § 5), ce que nous avons réalisé en diaphragmant le fais-
ceau en E.
r) Réglages.
-Dans la pratique, il n’est évidemment pas nécessaire de refaire le
montage géolnétrique pour chacune des longueurs d’onde utilisées. La bande d’absorption
étudiée est à peu près située dans l’intervalle compris entre 290 m ~1. et 350 m p. ; l’examen du fond continu du spectre de l’arc au mercure montre que son maximum se trouve vers
322 ln li. En ce qui concerne la marche des rayons avant le spectrographe, nous avons
d’abord réalisé le réglage pour la longueur (raie verte de l’arc au mer- cure) : puis, connaissant l’indice du quartz pour cette longueur d’onde et pour la longueur-
d’onde moyenne ), -- 325 m nous avons calculé et effectué les translations nécessaires pour tenir compte du non-achromatisme des lentilles Li et L~ et passer au réglagc corres- pondant à X - 325 my. Ces opérations une fois faites, et les faisceaux convenablement
centrés, nous réglons le spectrographe (minimum de déviation et mise au point de la plaque) pour la raie À = 334 ni li. (la plus[voisine de 325 ID
Les objectifs ~1u spectrographe étant achromatiques, la mise au point est alors prati- quement réalisée pour toutes les raies qu’on aura à examiner; mais,
pour une raie écartée de la raie centrale, il peut y avoir diaphragma-
tion par les prismes et l’objectif 0 qui les suit, ou non uniformité de
l’éclairage de cet objectif par suite du défaut d’achromatisme des lentilles
d’éclairage. Pour étudier ces phénomènes pour une radiation donnée de
longueur d’onde y, nous plaçons (fig. ~) dans le plan de la plaque pho- tographique une fente p permettant d’isoler la raie considérée, et une
lentille de quartz L donnant de 0 une image monochromatique 0’ que
nous étudions au verre d’urane. Nous nous assurons ainsi que l’objec-
tif 0 et les prismes ne diaphragment pas le faisceau, et que l’éclairement de 0’ est uniforme pour les radiations allant de 404 mp, à 280 ln [J..
Le réglage géométrique peut donc ètre considéré comme satisfaisant
dans tout cet intervalle ; pour les longueurs d’onde plus petites, nous Fig. 2.
avons refait le réglage pour la raie 7~ - 26à m [1..
Le montage une fois réalisé, nous entourons tous les faisceaux par des tubes de carton noir. La plaque P est elle-même au fond d’une chambre photographique. Nous évttons ainsi
toute lumière parasite.
4. Réalisation des épaisseurs variables. - ~Les épaisseurs très petites de sulfure
de carbone dont nous avions besoin ont pu être aisément réalisées à l’aide de coins d’angle
au sommet très petit. Le coin utilisé pour une série de mesures est disposé en A (fig. 1),
normalement à l’axe du faisceau lumineux; il est fixé sur le plateau d’une machine à diviser qui peut lui communiquer, dans son plan, des translations connues.
DeS(Tiptioll d’rrrr
-Les glaces de quartz Q, Q’, rondes ou rectangulaires suivant le
cas, sont collées (fig. 3) à la gomme arabique sur deux épaisses lames de verre carrées telles que ABCD (côté 10 cm, épaisseur 1 cm), percées chacune d’un trou MN ; elles sont ensuite
appliquées l’une sur l’autre après interposition d’une bande mince de mica E ; les appuis sont, dans le cas de glaces rondes, l’arête GII et le point F. La lame plan-parallèle E a été
examinée au Nüremberg, puis son épaisseur mesurée au sphéromètre, de manière à donner
au coin approximativement l’angle a prévu pour une série de mesures. Les deux glaces sont
serrées l’une contre l’autre à l’aide de deux cadres de laitons reliés par quatre ressorts à
boudin. Trois lames de verre sont ensuite collées sur les faces AC, DC, DB, de manière à constituer une cuve étanche et indéformable, qu’un couvercle mobile permet de fermer à sa
partie supérieure. Cette cuve, une fois sèche, est fixée à l’arcanson sur la plate-forme de la
machine à diviser, puis remplie de sulfure de- carbone. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de
la remplir complètement le liquide montant dans le , coin par capillarité. Nous n’avons
rencontré de difficulté que pour le coin du plus petit angle (voir plus loin), pour lequel le contact optique F était en outre
réalisé en un point du champ utile : malgré la grande pro-
preté des surfaces, d’innombrables petites bulles ont d’abord
faussé les mesures, comme nous nous en sommes facilement aperçu grâce au contrôle que fournit d’elle-même la mé- thode employée; mais à la suite d’un certain nombre de
remplissages, ces bulles ont graduellement disparu.
d’un coin.
-Considérons le faisceau lumineux
qui traverse le coin A (fig. 1). En vertu du réglage géomé- trique réalisé, la seule portion de ce faisceau qui traverse l’appareil dispersif est celle qui passe par l’image F 2, conjuguée
de la fente F par rapport à la lentille L~, h’~ et F sont équi-
distantes de L9, donc égales. Or, F a 0.2 mlu de largeur. En
raison de l’extrême petitesse de l’angle a du coin (voir plus loin), nous prouvons admettre sans erreur sensible que l’épais-
seur de sulfure de carbone traversée est la même en tous les
points de la fente. Le problème de l’étalonnage revirent à déterminer l’épaisseur du coin de sulfure de carbone au niveau 3. de l’image Fa
_quand l’index de la machine à diviser coïncide
avec une division déterminée de son échelle.
Il faut d’abord avoir un moyen de repérer F dans l’espace. Pour cela, dans le plan P (fig. i), nous disposons un diaphragme percé d’une fente 9 v l’endroit où se forme normale- ment l’image donnée par la raie 334 m y, et nous éclairons cette fente au moyen d’un arc au fer S et d’un condenseur en quartz Ii, comme l’indique la figure :F2 reçoit ainsi de gauche
"
Fig. 4.
à droite un faisceau lumineux ultraviolet de longueur d’onde approximativement égale à
334 de repérer , cette image ultraviolette F,, nous remplaçons le coin A par une lame U en verre d’urane, puis nous disposons, selon la figure 4., une glace N senti-argentée
sur sa face gauche, à 45, du faiceau lumineux. A l’aide de la lentille Q et de l’oculaire micrométrique V, nous pouvons ainsi apercevoir l’image fluorescente F 2, parfaitement
nette, et la pointer. En substituant au verre d’urane le coin, non encore rempli de sulfure de carbone, acous apercevons dans le viseur V les franges du coin d’air, éclairé normalement par l’arc au mercure M. Nous filtrons la lumière de cet arc par un écran Wratten vert et une cuve de chlorure de didyme, et nous donnons enfin au coin un mouvement de translation dans son plan, nu moyen de la machine à diviser ; nous faisons ainsi défiler les franges
devant le réticule du viseur, c’est-à-dire à la place ou se forme l’image F2. Nous les
comptons de 10 en 10, en allant du bord épAs au bord mince du coin, et en lisant chaque
fois le tambour et la règle de la machine à diviser. Nous nous arrêtons à la frange la plus
voisine du bord mince M (fig. 3).
En général, cette frange n’est pas la frange d’ordre zéro, qui se trouve en dehors de
l’ouverture )IN : il faut, pour connaître en valseur absolue l’épaisseur du coin en un point quelconque, la déterminer au point où nous nous sommes arrêtés : pour cela, nous étudions le coin en ce point en lumière blanche. Continuons d’abord à éclairer par la radiation verte du mercure. Sans toucher à l’objectif Q, nous enlevions l’oculaire Y, et nous le remplaçons par m spectromètre à déviation constante et lecture directe, réglé pour cette raie. Il faut mettre la fente exactement à l’endroit où se trouvait le réticule : on cherche à voir dans la fente convenablement élargie, la dernière frange du coin dont nous avons parlé.
Quand on 1 a repérée et pointée par des déplacements convenables du spectromctre, on resserre la fente, qui se trouve ainsi placée sur l’image du coin juste à
l’endroit où nous cherchons l’épaisseur.
Nous éclairons alors le coin en lumière blanche
coinme -l’indique la figure 5, à.l’aide d’une lampe a
incandescence L et d’un prisme à réflexion totale R. Le blanc d’ordre supérieur réfléchi par le coin donne dans le spectronlètre un spectre cannelé. En tournant le prisme du spectromètre, nous faisons défiler les
cannelures dans le plan du réticule de la lunette : 1 c’est ainsi que, pour le coin n° 3 (cf § 5) et au point choisi, nous avons compté 10 cannelures entre les lon- gueurs d’onde a .= 509 m (1. et L ), = 652 Soit p l’ordre d’interférence pour la radiation == 509 m. y.
On a : 1
d’où :
On en déduit l’épaisseur : Fig. 5.
Comme contrôle, on vérifie que l’épaisseur trouvée correspond bien à une frange
brillanie de la raie 1, = 546 m y.,
2 > 1116
= 42,49, très voisin de la 2k +1
brillante de la raie A = 546 m car 2
0 X 1 f, 6 42,49, très voisin de la forme "2013’2013. .
.
brillante de la raie , 546 m li., car
0,546
,42,49, très voisin de la forme 2
.
5. Détermination de l’indice d’extinction.
-Pour mesurer les intensités lumi-
neuses transmises pour les différentes raies de l’arc au mercure, nous prenons sur la même
plaque, avec la même durée de pose, une dizaine de clichés du spectre de cet arc, corres- pondant à des positions différentes de la cuve absorbante, donc à des valeurs différentes ~e
l’épaisseur â, et nous mesurons les noircissements correspondants de la plaque photo- graphique.
Ilt,’(ilisatioît des durées de l)ose constantes.
-Les durées de pose exactement égales sont l
obtenues par l’emploi d’un obturateur pendulaire, formé par une plaque de fer verticale ABCI), suspendue an plafond par 4 fils d’acier AA1, AA,, BB1 et BB2 (fig. 6) oscillant dans
Llll plan vertical situé très près et en avant du coin (en B, fig. 1). Entre deux poses, la
plaque est appuyée, dans une position parfaitement déterminée, contre les noyaux d’un électro-aimant solidement fixé à la table d’expériences; le faisceau lumineux est
intercepté, et il n’s- a pas destruction du sulfure de carbone par la lumière ullra-yiolette.
Quand on coupe le courant de l’électro-aimant, le pendule oscille avec une amplitude
°
parfaitement déterminée. La pose s’effectue quand il passe à sa position d’équilibre, et sa
durée est le temps mis par la fente réglable FF’ à passer devant la fente du spectrographe ;
si on rétablit le courant de l’électro-aimant EE’ après un petit nombre d’oscillations, la
’plaque de fer vient à nouveau se coller contre les noyaux, et la pose est terminée. La
période du pendule est 3,40 s, et l’amplitude du mouvement de la plaque, 2f7 mm ; nous pouvons donner à la fente FFI une largeur comprise entre l;mm et f5 cm, et faire des poses
correspondant à une il cinq oscillations doublets, c’est-à-dire à deux à dix passages de la fente FF’ dans la position d’équilibre. La durée de pose, qui reste constante pour toutes les impressions
faites sur une plaque et n’a pas besoin d’être connue
exactement, peut ainsi varier, d’une plaque à l’autre,
entre 1/200 seconde et plusieurs secondes.
Eniploi dit
-Le iioirciss(,i-iient de la plaque photographique est mesuré il l’aide d’un microphotomètre Fabry-Buisson ; les mesures
sont faites, pour chaque raie, dans les différents
spectres. ()n sait que, dans cet appareil (’), la partie
du cliché utilisée à chaque mesure est un petit cercle
de 0,1 mm de diamètre, défini comme étant le cercle
dont l’image couvre exactement le diaphragme ocu laire ; nous avons toujours eu soin de donner à la fente du spectrographe une largeur un peu supérieure,
et de vérifier que l’image de la raie utilisée est bien
séparée de celle des raies voisines et couvre correcte- ment le diaphragme oculaire. La densité du cliché est donnée par le déplacement, lu sur une échelle divisée
Fig. 6. en parties d’égales longueurs d’un coin absorbant ; i
anx différents points d’une même plaque, pour une longueur d’onde donnée et un temps
de pose déterminé, choisi entre des limites convenables, elle est liée par une relation linéaire au nombre n lu sur l’échelle. Elle est également liée par une relation linéaire au
logarithme de l’éclairement de la plaque photographique pendant l’exposition ; on a donc,
entre la lecture et l’intensité i du faisceau transmis par la cuve étudiée, une relation de la forme :
La constante A doit être déterminée expérimentalement pour chaque plaque et pour
chaque longueur d’onde. Pour réaliser cet étalonnage, nous photographions sur chaque plaque, en outre du spectre d’absorption, cinq spectres pour lesquels l’intensité Iest réduite dans un rapport connu par l’interposition de diaphragmes de surfaces connues ; la cuve à sulfure de carbone est naturellement écartée pendant ces poses. Ces diaphragmes, circulaires,
sont placés en (fig. 1); la régularité de leur contour a été étudiée, et leur diamètre mesuré à la machine à diviser; leur surface va de 23,.Itmm’ pour le plus ,petit à 29imm2 pour le plus grand. L’éclairement de la plaque est proportionnel à la surface du diaphragme; il y a donc,
entre cette surface 8 et le nombre JI lu sur l’échelle du microphotomètre dans la mesure de
la densité du cliché, une relation qu’on obtient en remplaçant dans l’équation précédente I
par B S, et log I par log S + log tj :
’
Pour calculer la constante A, il suffit de construire un graphique en portant en abscisses
les nombres
log ~’ et en ordonnées les nombres n lus pour une même raie dans les différents
spectres. Les cinq points obtenus se placent en ligne droite, et la mesure du coefficient angu- laire de cette droite fournit la valeur de la constante -1. La construction du graphique fournit
en même temps un contrôle de l’étalonnage : les défauts de réglage géométrique des faisceaux
.