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Submitted on 1 Jan 1969
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les configurations (d + s) n
S. Feneuille
To cite this version:
S. Feneuille. Symétrie des opérateurs scalaires a deux particules pour les configurations (d + s) n.
Journal de Physique, 1969, 30 (4), pp.325-335. �10.1051/jphys:01969003004032500�. �jpa-00206790�
SYMÉTRIE
DESOPÉRATEURS
SCALAIRES A DEUXPARTICULES POUR
LESCONFIGURATIONS (d + s) N
Par S.
FENEUILLE,
Laboratoire Aimé-Cotton, C.N.R.S. II, Orsay, Essonne.
(Reçu
le 10 ddcembye1968.)
Résumé. 2014 Un ensemble
complet d’opérateurs indépendants
à deuxparticules, symétriques,
scalaires,hermitiques
etpossédant
despropriétés
desymétrie
bien définies dans chacun des groupes de la chaîne suivante :Sp12 ~ SU2 {R6 ~ R5 ~ R3}
a été construit
explicitement
pour lesconfigurations (d
+s)N,
àpartir
de tenseurs doublesmonoélectriques.
Abstract. 2014
Symmetrized,
scalar and hermitian,two-particle operators
are defined frombasic monoelectronic double tensors, for
(d + s)N configurations.
From these, acomplete
set of
independant two-particle operators having
well-defined symmetryproperties
in eachof the
following
groups :Sp12 ~ SU2 {R6 ~ R5 ~ R3}
is constructed
explicitly.
1. Introduction. - Tant pour la classification des 6tats que pour le calcul des elements de
matrice,
lath6orie des groupes de Lie
joue
un role essentiel enspectroscopie atomique [1], [2].
C’estelle,
enparti- culier, qui
apermis
a Racah[3]
de classer les 6tats desconfigurations fN
et de determiner lesenergies
coulombiennes
correspondantes,
resultats sanslesquels
aucune
interpretation
desspectres
des terres rares et des actinides n’eut etepossible.
C’est elle aussiqui
aconduit
plus
r6cemment a une reduction notable du nombre deparametres
r6ellement n6cessaires a d6crire l’interaction effective a troisparticules
pour les confi-gurations
dN[4],fN [5]
et(d
+s)N [6],
cequi
autorisel’introduction de cette interaction effective dans de nombreuses
interpretations paramétriques.
Les pro-pri6t6s
desymetrie
d’autres interactions ont ete6gale-
ment
6tudi6es,
et dans tous les cas ontapporte
degrandes simplifications;
citons enparticulier
les inter-actions
magn6tiques
dans lesconfigurations
dN[7]
et fN [8],
ainsi que l’interaction coulombienne pour lesconfigurations (d
+s)N [9].
De
façon
tout a faitg6n6rale,
tous lesop6rateurs
àp particules agissant
entre les 6tats d’uneconfiguration
donnee
peuvent
etre classes suivant leurspropri6t6s
de
sym6trie
dans lesoperations
des divers groupes de Liequi
servent a caract6riser les 6tats de laconfigura-
tion consid6r6e. Cette classification a ete donnee r6cernment par
Wybourne [10]
pour lesoperateurs
a deux
particules, sym6triques,
scalaires ethermitiques, agissant
a l’int6rieur desconfigurations pN, dN, fN
et
(d
+s)N.
Le cas desconfigurations (d
+s)N
sembleparticulierement int6ressant,
car cesconfigurations
sont a la fois suffisamment
simples
et suffisamment riches pour autoriser une 6tudecomplete
de toutesles interactions r6elles ou effectives a deux
particules :
interaction
coulombienne,
corrections relativistes[11]
et effets de second ordre dus au
couplage spin-orbite
et a 1’interaction coulombienne
[12].
C’estpourquoi
nous nous sommes
propose
de construireexplicitement
les
op6rateurs
definis parWybourne,
d’en discuterl’ind6pendance
et depr6ciser
lessimplifications
appor- t6es par le th6or6me deWigner-Eckart
dans ce casparticulier.
2. Construction des
operateurs.
- Nous consid6ronscomme
op6rateurs monoélectroniques
de base les doubles tenseurs :dans cette
expression,
x et krepr6sentent
les rangsrespectifs
relativement a1’espace
despin
et a1’espace d’orbite, e
peutprendre
les valeurs + ou-1,
tandisque I et l’ doivent etre identifies a d ou s. Les
op6ra-
teurs
w(xk) (1, 11)
ont 6t6 définis dans un articlepr6-
c6dent
[13].
Lespropri6t6s
desym6trie
desop6ra-
teurs we(xk)
(1, l’) peuvent
etre très facilement obtenuespuisque,
suivant la valeur de s, ils se transformentArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01969003004032500
TABLEAU I
SYMETRIE DES TENSEURS DOUBLES POUR LES CONFIGURATIONS
(d
+S)N
comme les 6tats soit
antisymétriques (e
=1),
soitsym6triques (e = -1 )
de(d + s) 2,
cequi
conduit àla classification donnee dans le tableau I
[9], [10].
En
consequence,
lesoperateurs monoélectroniques
de base
peuvent
etre 6crits :ou
OJI,
W et nyrepr6sentent respectivement
unerepr6-
sentation irr6ductible de
spl2,
deR6 et
deR5’
Les seuls
op6rateurs
a deuxparticules symétriques,
scalaires et
hermitiques qui peuvent
etre construits àpartir
desop6rateurs
de baseprecedents
sont tous dela forme :
expression qui peut
etre 6crite defaqon plus compacte :
On obtient ainsi les 63
op6rateurs qui
ont eteport6s
dans le tableau II. Les
op6rateurs
d6finis parWy-
bourne
[10]
et dont nousreportons
la liste dans le tableau III peuvent etre6crits, quant
a eux :Ils
s’expriment
6videmment comme combinaisons lin6aires desprecedents
et onpeut
ecrireplus pr6ci-
s6ment :
Un th6or6me du a Racah
[3]
permet de factoriser les coefficients(; I) )
de lafaqon
suivante :et les diff6rents coefficients
(+ I)
vérifient les relations d’orthonormalité ci-dessous :TABLEAU II
Les coefficients
(W1 V1 + W2 V2 WV)
et(Yllkl + ’//2k2l’y/’k)
ont ete calcul6s par une m6-thode que nous avons
d6jA
d6crite dans un articleprecedent [9].
En cequi
concerne les coefficients :nous les avons determines par une m6thode
analogue, reposant
essentiellement sur lespropri6t6s
del’op6ra-
teur de Casimir
[14]
deSP12 :
TABLEAU III
N.B. - Les
op6rateurs
munis d’unast6risque
ne sont pas tabul6s parWybourne ;
ils se transformentcomme 4 >
et tous leurs elements de matrice entre les 6tats
antisymétrisés
de(d
+s)N
sont nuls.dont la valeur propre pour une
representation
Y depoids
maximal(GlC72C73C74C75a6)
est6gale
a[1] :
:11 faut noter
cependant
que cette m6thode a n6ces- site6galement
le calcul des elements de matrice reduits desop6rateurs W-(xk)(l, l’)
aussi bien entreles 6tats de fermions
qu’entre
ceux de bosons de laconfiguration (d
+s) 2.
Les coefficients :
ainsi determines ont ete
port6s
dans le tableauIV,
mais nous devons
rappeler
que les m6thodesprece-
dentes ne permettent pas de
separer
les coefficients(Y1 W1 Y, Y-1 kl; ’32 *2 ’//2 Y-2 k2 I 1& [21 ± I ] rKK);
M L B
11
W4
H
L B
te uiN
U I
M 1-4
seule, l’opération
«plethysm »
nous apermis
de lesdistinguer
autrement que defaçon
arbitraire[15].
3. Théorème de
Wigner-Eckart
etindependance
desopdrateurs.
- Apartir
desop6rateurs
mono6lec-troniques choisis,
nous avons construit 63op6rateurs biélectroniques, sym6triques,
scalaires ethermitiques;
51 d’entre eux
possedent
des elements de matrice nonnuls entre les 6tats de fermions de la
configuration (d
+s) 2. Cependant,
nous savons apriori
que 30 d’entre eux seulement sontindependants puisqu’on
ne
peut
trouver que 30 elements de matrice distinctsentre les 6tats
antisymétriques
de(d
+s) 2.
N6anmoins,
ces 30op6rateurs
nepeuvent
etre choi- sisarbitrairement,
car achaque type
desym6trie {YWVK} correspond
un nombre maximald’opéra-
teurs
indépendants;
le th6or6me deWigner-Eckart
montre imm6diatement que ce nombre est celui des
opérateurs {(Y1 Y2) YWVeK}
pourlesquels
E = 1.On obtient bien ainsi 30
op6rateurs independants.
Ceci a pour
consequence
immediate que toutope- rateur { (Y1 W1, V1x1 k1) (Y2 W2 Y2 X2 k2) eK }
pourlequel
e = - 1 peut 6treexprim6
comme une combi-naison lin6aire de ses
homologues qui
ont meme valeurde K et pour
lesquels
e = 1.Cependant,
certainesinteractions effectives
s’expriment
au moyend’ope-
rateurs pour
lesquels
e = - 1 et il 6tait intéressant d’obtenir une formulequi permette
dechanger
1’en-semble
d’operateurs independants.
Celle-ci a pu etre trouv6e au moyen destechniques
de la seconde quan- tification[16], [17].
Eneffet,
nous pouvons ecrire dans ce formalisme :et
apres
avoir effectu6 un certain nombre derecouplages,
on obtient :avec :
11 en resulte que :
Cette formule
qui
peutapparaitre
comme lag6n6-
ralisation d’un resultat obtenu par Fano et Racah
[18]
permet
de retrouver imm6diatement un resultat bienconnu : tout
operateur d’6change s’exprime
commeune combinaison lin6aire des
op6rateurs
directs corres-pondants.
Pour cequi
est desconfigurations (d
+s)N,
on
peut
montrer a 1’aide de la relationpr6c6dente qu’a chaque
valeur de Kcorrespond
un nombremaximal
d’op6rateurs independants
pour chacun des ensemblesd’operateurs
suivants :ces nombres ont ete
port6s
dans le tableau V et 1’on peut verifier que 1’ensemble desop6rateurs :
constitue bien un ensemble
d’opérateurs independants
comme nous 1’avions affirme
pr6c6demment.
Ainsi tout hamiltonien a deux
particules agissant
entre les 6tats
antisymétriques
desconfigurations (d
+s)w
pourra etreexprime
en fonction des seulsop6rateurs :
puis,
a 1’aide du tableauIV, s6par6
en diff6rentstermes se transformant
respectivement
comme lesope- rateurs {(Y1 Y2)
YWV+ K}, operation particuli6-
rement int6ressante 6tant donne les
propri6t6s
tout àfait
remarquables
des elements de matrice de cesop6rateurs pris
entre des 6tats desym6trie
bien d6finie.TABLEAU V
NOMBRE D’OPÉRATEURS
BIELECTRONIQUES
INDEPENDANTS
Un
grand
nombre de cespropri6t6s
peuvent etre trouv6es parapplication
du th6or6me deWigner- Eckart,
dans chacun des groupesSP12’ Rs
etR,,.
Cetteoperation
necessite la connaissance des coefficientsc( Wl W2 W),
nombre de foisqu’apparait
larepr6sen-
tation irr6ductible W d’un groupe donne dans le
produit
de KroneckerWl
XW2
de ce meme groupe;nous avons
port6
dans le tableau VI les coefficientsc( W1 W2 W )
n6cessaires a cette 6tude en omettanttoutefois ceux
qui
ontd6jA
etepubli6s [9], [15], [19].
Le th6or6me de
Wigner-Eckart
peut6galement
etreapplique
dans1’espace
dequasi-spin,
enparticulier
aux
op6rateurs qui
se transformentcomme 14 >
et22 >
etpossedent,
encons6quence,
un rang bien d6fini dans1’espace
dequasi-spin (2
et 0respective- ment) ;
ladependance
de leurs elements de matricesur le nombre d’61ectrons est alors imm6diatement
pr6cis6e [9].
4. Conclusion. - Nous avons construit
explicitement
pour les
configurations (d
+S)N
un ensemblecomplet
d’operateurs independants,
a deuxparticules, sym6-
triques, scalaires, hermitiques
et se transformant TABLEAU VITABLEAU VI
(suite)
comme une
representation
irr6ductible de chacun des groupes de la chaine suivante :A 1’aide de diverses m6thodes utilisant en
particulier
les
propri6t6s
desop6rateurs
de Casimir et le forma- lisme de la secondequantification,
nous avons tabul6 les coefficients et 6tabli les formulesqui permettent
de
s6parer
tout hamiltonien scalaire a deuxparticules
en diff6rents termes
independants
desym6trie
biendefinie. Ces resultats devraient etre
particulierement
utiles dans une 6tude
syst6matique
des corrections relativistes ou des effets de second ordre dus au cou-plage spin-orbite
et a l’interactioncoulombienne,
6tude pour
laquelle
semblentparticulierement
bienadaptees
lesconfigurations (d
+s)N.
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[17] Je
remercieJ.
BAUCHE de m’avoirsuggéré
cetteméthode.
[18]
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et RACAH(G.),
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remercie P. H. BUTLER de m’avoircommuniqué
un certain nombre de ces coefficients.