HAL Id: jpa-00206487
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00206487
Submitted on 1 Jan 1967
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Application de la théorie des groupes de Lie aux configurations mélangées
S. Feneuille
To cite this version:
S. Feneuille. Application de la théorie des groupes de Lie aux configurations mélangées. Journal de
Physique, 1967, 28 (1), pp.61-66. �10.1051/jphys:0196700280106100�. �jpa-00206487�
APPLICATION
DE LATHÉORIE
DESGROUPES
DE LIEAUX
CONFIGURATIONS MÉLANGÉES
Par S.
FENEUILLE,
Laboratoire A. Cotton, C.N.R.S., Bellevue, Hauts-de-Seine.
Résumé. - Par
généralisation
des résultatsapplicables
auxconfigurations
d’électronséquivalents
lN, il est montré que la théorie des groupes de Liepermet
de classer les différents états(S, L)
desconfigurations mélangées (l
+l’)N.
Pour l’ensemble de cesconfigurations,
leconcept
de séniorité est introduitlogiquement
par l’intermédiaire de lasymétrie symplectique,
et un
opérateur quasi-spin généralisé
est défini àpartir
desopérateurs
annihilation et création.Le caractère tensoriel de ces
opérateurs
estrappelé,
et leurapplication
estsimplifiée
par la définition de tenseurstriples.
Associés à leurs commutateurs, ils sont reliés auxopérateurs
infinitésimaux du groupe des rotations en
8(l
+l’)
+ 9 dimensions.Abstract. 2014 The
generalisation
of the results forconfigurations
ofequivalent
electronsof the
type lN
shows thattheory
of continuous groups allows a classification of the diflerent terms(S, L)
of mixedconfigurations (l
+ l’)N. For theseconfigurations,
theconcept
ofseniority
is introduced
through symplectic
symmetry andgeneralized quasi-spin
is defined in terms ofannihilation and creation
operators.
The tensor character of theseoperators
is reviewed,and their
application
issimplified by using triple
tensors.Together
with their commutators,they
are related to the infinitesimaloperators
of the rotation group in8 (l
+l’)
+ 9 dimensions.1. Introduction. -
Depuis
lespremiers
travaux deSlater
[1]
et leur extension dans le livre c6l6bre de Condon etShortley [2],
la determination des 6tats etdes niveaux
d’6nergie
des atomescomplexes
dans lecouplage
Russel-Saunders est l’un desprobl6mes
fon-damentaux de la theorie des
spectres atomiques.
Ladefinition des
op6rateurs
tensoriels[3], puis
l’intro-duction des
concepts
deparente
fractionnelle et de seniorite[4]
ontpermis
a Racah dedegager
leprocessus
math6matique
de 1’ensemble desr6gles
6nonc6es par Slater.
Enfin,
la theorie des groupes continus 1’aconduit,
par uneremarquable interpr6-
tation des resultats
qu’il
avait obtenusantérieurement,
a la classification des etats des
configurations fN
et àla determination des
energies
coulombiennes corres-pondantes [5] [6].
L’oeuvre de Racah sur cesujet,
ainsi que les
d6veloppements
ult6rieurs deJahn [7]
etde Flowers
[8] portent
essentiellement sur lesconfigu-
rations d’61ectrons
equivalents,
IN. Il en est de meme de1’application
de la theorie desop6rateurs
annihilation- creation et de la secondequantification,
introduitsrecemment par
Judd [9], qui,
parailleurs,
a remar-quablement expose,
dans son livreOperator Techniques
in Atomic
Spectroscopy [10],
1’ensemble des méthodes de Racah.En
1958,
Elliott a montre que certains des resultats valables pour lesconfigurations 1-"" pouvaient
etre faci-lement
generalises
auxconfigurations melangees
(1
+l’)N [11],
mais lesapplications qu’il
en a faites adiff6rents modeles nucleaires ne
presentaient qu’un
interet restreint pour la
spectroscopie atomique,
et6taient
susceptibles
d’ungrand developpement.
Ilnous a donc semble int6ressant de
reprendre
le pro- bleme del’application
de la theorie des groupes de Lie a 1’etude desconfigurations (I
+l’)N,
et de tenterde
g6n6raliser
a celles-ci un certain nombre deconcepts,
seniorite etquasi-spin
enparticulier, qui
se montrentd’un interet considerable pour les
configurations
lN.Parmi les m6thodes et les raisonnements que nous
avons
utilises,
nombreux sont ceuxqui
sont encomplete analogie
avec ceux de Racah ou deJudd,
et nousn’avons pas
jug6
utile de lesreproduire
dans cetarticle. Les demonstrations d’ordre
purement
math6-matique
en ont eteegalement 6cart6es,
mais nousavons tenu a conserver, dans la mesure du
possible,
le maximum de
generalite,
a la fois dans les methodeset dans les resultats. Afin de mettre en evidence l’int6r6t
qu’ils présentent,
leurapplication
a un pro- blemephysique particulier,
celui de l’interaction cou-lombienne entre les 6tats des
configurations (d
+s)N,
fera
1’objet
d’unepublication
ult6rieure.2. Classification des dtats
(S, L),
desconfigurations (l + l’)N.
- A. GROUPES. - Nous définissons lestenseurs
w(xk)(la’ lb)
de rangsrespectifs
x et k relati-vement aux espaces de
spin
etd’orbite,
par leursArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196700280106100
62
elements de matrice r6duits entre deux fonctions
monoelectroniques :
ou les
symboles [ ]
ont leursignification
habituelle :[x]
= 2x + 1. Lescomposantes, wlg§> (§, lb),
de cestenseurs
agissent
sur une fonction mono6lectro-nique sl" ms" mi"
> defaçon
telle que :Il s’ensuit que les
operateurs wlg §> (l, lb)
vérifient la relation de commutation suivante :Ces
operateurs peuvent
donc etreregard6s
commeles
operateurs
infinit6simaux d’un groupe, au sens de Lie. Si nous nous limitons au cas ou1,,, lb, 1, et ld
sontidentiques
a I oul’,
les conditionstriangulaires
sur lessymboles
6- j indiquent qu’il
n’est utile de considererque les
(4l
+2)2 composantes W(x TC q k) (1, l) (x = 0, 1;
0 k 21),
les(41’
+2)2 composantes w(xk) l’) (x = 0, 1; 0 k 2l’)
et les8(2l
+1) (2l’
+1) composantes W(x k) (l, l’)
etW(x k) (l’, l) (x
=0, 1 ;
k , /+/’). Si nous imposons
que les
transformations du groupe conservent l’orthonormalite des fonctions propres, le groupe considere est alors le groupe unitaire en
4(l + l’
+1) dimensions, U4(l + I’ + 1)’
de dimension1 fi (l
+ l’ +1)2.
En 6cartantl’op6rateur :
de 1’ensemble des
op6rateurs
infinitésimaux deU4(l + l’ + 1)’
nous limitons le groupe au groupe uni- tairespecial S U4(l + l’ + 1)
de dimension(4l
+ 4l’ +3) (4l +
41’+ 5), qui,
au contraire du groupeunitaire,
est un groupe
simple [12].
Le groupe unitaire
special
contient un certain nombre de sous-groupes, et enparticulier
il est ais6de montrer,
apartirde 1’6quation (3),
que lesop6rateurs
infinitésimaux de ce groupe, pour
lesquels
x =0,
forment un groupe
invariant;
il en est de meme pour les troiscomposantes
du tenseur :Or,
les tenseurs :constituent les
operateurs
infinitésimaux du groupe unitairespecial SU2(l+l’ +1)
en2(l + l’ + 1)
dimen-sions,
et les troiscomposantes
du tenseurceux du groupe
S U2.
Le groupeSU4(1+1’ +1) peut
donc etre reduit auproduit
directS U2
XSU2(z+z’ +
1) et cette reductionpermet l’ind6pendance
des trans-formations relativement aux espaces de
spin
et d’orbite.Le groupe
SU2(z+1’
+1) est lui-mêmeréductible;
eneffet,
lesop6rateurs W(Ok) (I, I), W(Ok) (l, I’),
correspon- dant a des valeursimpaires de k,
et lesop6rateurs (2)-1/2{W(Ok)(l, l’)
-(-l)kw(Ok)(l’, I)}
constituent lesoperateurs
d’un groupe; ce groupe est le groupe des ro- tationsR2(1 +
1, + 1) en2 (l
+1’+ 1)
dimensions. Remar- quons enfin que le groupeR2(I+Z’
+1) contient deux sous-groupes invariants
R21+ 1
etR2l’ + l’ d’opérateurs
infinitésimaux
respectifs
W(Ok)(I, I) (1
kimpair 21)
et
W(Ok)(l’, 1’) (1 k impair 2/’);
ilpeut
donc etre limit6 auproduit
directR2l+
1 XR2l’ +
1,qui
Iui-mêmepeut
etre limite au groupeR3,
dont lesop6rateurs
infinitésimaux
peuvent
etre choisis comme compo- santes du tenseur :L’ensemble de ces
resultats peut
etrerepresente
par lessequences :
B. REPRESENTATIONS. - Nous considerons les
ope-
rateurs
W(,, k) (1,, lb)’
sommes sur tous les electrons desop6rateurs
a un electron7r q" lb).
Cesop6rateurs
satisfont a
1’6quation (3) ;
ils d6crivent une transforma- tion simultanee de toutes les fonctions d’onde mono-6lectroniques,
et les fonctions d’onde a N electronsI (l
+I’) -N YSLM, M,, >
forment la base d’unerepré-
sentation de
U4(l + 1, + 1).
Ces fonctions d’onde sonttotalement
antisymétriques
relativement a1’6change
de deux
electrons,
et l’on montre que larepresentation
consideree est
irreductible;
ellepeut
etre caract6ris6e par sonpoids
maximum que l’on 6crit :Il faut noter ici que la
representation
est strictement
identique
a larepresentation prece- dente,
cette identite introduit formellement1’equiva-
lence
trou-particule,
etpermet
de reduire 1’etude desconfigurations (I
+l’)N
a celles pourlesquelles
N estinferieur ou
egal
a2(l + l’ + 1).
Dans la reduction :
cette
representation
sedecompose
en un certainnombre de
representations
deSU2(l+l’+1);
a chacuned’elles ’est
associ6e une valeur despin
S. On montreque le
poids
maximum de cesrepresentations
estnecessairement de la forme :
oii b = 2S et 2a
+ b
= N. La donnee de cette r6duc- tion est doncidentique
a celles de N et de S. 11 n’enest
plus
de meme des autres reductions obtenues dans leparagraphe precedent,
etchaque
6tat(S, L)
de laconfiguration (I
+l’)R
pourra etre caractérisé par leproduit
de deuxrepresentations respectives
1/ et Y’des groupes
R2l + 1
etR2l’ + l’ et
unerepresentation
du groupe
R2(l+ l’ + 1)’
· Nous noterons cet 6tat :Il peut
arriver,
si I ou I’ sontidentiques a f,
quecette classification ne soit pas
suffisante,
mais onpeut
alors luiadjoindre
la donnee d’unerepresentation
dugroupe
G2,
sous-groupe deR7.
Les reductionsprece-
dentes et les
r6gles
d’embranchementcorrespondantes
peuvent
etre d6duites desr6gles
de Littlewood[13]
et de
Murnaghan [14], explicit6es
parJahn [7]
etJudd [10].
3.
Symdtrie symplectique
et sdnioritd. - Nous avonsvu
pr6c6demment
que la reduction deS U4(l + l’ + 1)
àS U2
XSU2(l+l’+1) n’apportait
aucune donneesupple-
mentaire a N et
S et,
enconsequence, qu’elle
nepresentait
pas d’interet dans la classification des etats(S, L)
desconfigurations (I
+II)N.
Il existecependant
un autre mode dedecomposition
deS U4(l+ l’ + 1)’
et cette r6ductionapparait
d’un intérêtbeaucoup plus grand
que lapr6c6dente.
La relation(3)
nous
indique
en effet queparmi
lesop6rateurs
infinitésimaux de
SU4(l+Z’+1)’
les(21
+1) (4l
+3) operateurs
w(’-’)(i, 1)
et les(21’
+1) (41’
+3) opé-
rateurs
w(",) (1’, 1’)
pourlesquels (x
+k)
estimpair,
ainsi que
4(2/
+1) (2l’
+1) operateurs
forment un sous-groupe de
SU4(l+l’+1).
Ce groupe de transformations dans un espace a4(l
+ /’ +1)
dimen-sions a pour dimensions
2(l -E- l’
+1) (41
+ 4l’ +5);
il
s’agit
du groupesymplectique SP4(l+ l’ + 1) [6].
Il estclair, d’apr6s
cequi
a ete vupr6c6demment,
que le groupeSP4(l + l’ + 1) peut
etre limit6 auproduit
directS U2
XR2(Z+l’+1); la sequence
alternative de celle obtenue dans leparagraphe precedent
est donc :Chaque
6tat(S, L)
desconfigurations (I
+l’)N
pourra donc etre caractérisé par une
repr6senta-
tion Y du groupe
SP4(l+l’+1) :
lesrepresentations
Ysont définies par
2 (l
+ I’ +1)
nombres entiers(’gl I ’g2l - - " (72(l + 1’+ 1))
tels quegl >
0’2 ... >G2(i + 1’+ 1) >- 0 -
La reduction
S U4(l + l’ + 1) ::::> SP4(l + l’ + 1)
et lesregles
d’embranchement
correspondantes peuvent
etre obte-nues a
partir
desr6gles generales
de Littlewood[13].
Elles ont ete donn6es
explicitement
par Flowers[8],
etla
decomposition
de larepresentation
est
particulièrement simple :
Le dernier terme de cette
decomposition
est, suivantla
parite
deN, (0
....0)
ou(10
....0).
Si N estsupérieure
à2(l
+ l’+1),1’equivalence trou-particule
etablie dans le
paragraphe precedent
doit etre utilis6e.Puisque
les valeurs de a sont, auplus, 6gales
a1,
toutes les
representations
Yqui
interviennent dans la classification des etats(S, L)
desconfigurations (I
+L’)N peuvent
donc etre caract6ris6es par la donnee d’un seulnombre, v,
d6fini par la relation :ce nombre est
F analogue
du nombre s6niorit6 d6fini par Racah pour lesconfigurations lN [4].
Achaque
6tat
(S, L)
desconfigurations (I
+I’)N
pourra donc etre associee une valeur de laseniorite, qui
caract6-risera
compl6tement
lespropri6t6s
de transformation de cet6tat,
dans lasym6trie symplectique.
L’ensembledes nombres
quantiques
introduits a l’aide de la64
theorie des groupes continus est donc finalement le suivant :
11 faut remarquer aussi que la donnee simultanee de v et de S
peut
neplus
etre strictement6quivalente
a celle de
0,
comme c’etait le cas pour lesconfigu-
rations 1-"’
[5];
elle contienttoujours cependant
unegrande part
de l’information sur lespropri6t6s
detransformation de 1’6tat considere dans les
operations
du groupe
R2(l + 1’+ 1) -
A titre
d’exemple,
nous donnons dans les tableauxI, II, III, IV,
toutes les reductions necessaires a la classificationdes configurations (d
+s)N;
les trois pre-mières sont extraites de
l’ouvrage
deJudd [10]
TABLEAU I
TABLEAU II
TABLEAU III
TABLEAU IV
4.
Quasi-spin.
- A. OPERATEURS ANNIHILATION ETCRÉATION. TENSEURS TRIPLES. - Le caract6re tensoriel des
op6rateurs
annihilation et creation a 6t6 mis clai-rement en evidence par
Judd [9].
Enparticulier,
les[s] [1] operateurs
creation d’un electron(nl), aa, (a
= ms,ml)
forment lescomposantes
d’un tenseurdouble, a+,
de rangsrespectifs
I et s relativement à l’orbite et auspin;
il en est de meme des[s] [1]
operateurs a6,
d6finis apartir
desoperateurs
annihila-tion d’un electron
(nl),
at;, par la relation :où
le tenseur double
correspondant
est note a. Les pro- cedes habituels decouplage
ontpermis
aJudd
demontrer
1’6quivalence
suivante :ou W(47,) est un tenseur
double,
d6fini par ses elements de matrice reduits :Nous avons
generalise
ce resultatparticulièrement simple,
et reli6 lesop6rateurs W(xk) (la’ lb)
definis par1’equation (1)
auxoperateurs
annihilation-creation deselectrons la
etlb.
Plusprecisement,
nous avonsobtenu
l’équivalence :
Par
analogie
avec les resultatsde Judd [9],
Flowerset
Szpikowski [15],
nous avons d6fini lesoperateurs suivants,
lessymboles
a et b 6tant relatifs relativementaux electrons
(nl)
et(n’ l’) :
Les relations d’anticommutation entre les
ope-
rateurs annihilation et creation
permettent
de d6mon-trer les
equations
suivantes :qui
sont formellementidentiques
aux relations de commutation entre lescomposantes S+,
S_ etSz
duspin
totalS; Q+, Q-
etQ,z
forment les composantes duquasi-spin Q [9].
L’equivalence (4)
et les relations d’anticommutation satisfaites par lesoperateurs
annihilation et creation permettent de calculer sans difficultes les valeurs propresMQ
deQ,z.
Le resultat est le suivant :La valeur maximum de
MQ
est trouv6equand
N = v,et par
consequent, Q = 1/2{2(l
+ l’ +1) -v}.
Ilsemble donc que le
quasi-spin
n’estqu’une
autrefaçon
de
regarder
laseniorite, puisque
la donnee de( QMQ )
est
equivalente
a celle de(vN ) ; cependant
ce forma-lisme
pr6sente
ungrand avantage
du fait de soncaract6re
operationnel.
Enparticulier,
si un certainoperateur
tensoriel Tpossede
un rang d6termin6 K parrapport
auquasi-spin,
le th6or6me deWigner-Eckart
permet imm6diatement d’ecrire la relation suivante :
Ce resultat
peut
6treregarde
comme uneg6n6rali-
sation des
equations
obtenues parJudd
dans le para-graphe
VI-E de la reference[9],
ilpermet
de trouver ladependance
sur N d’unoperateur
tensoriel de rang determine parrapport
auquasi-spin.
Il est
possible
depr6ciser
le caract6re tensoriel du formalismequasi-spin.
Eneffet,
les resultats de Lawsonet Mac Farlane
[16] permettent
de montrer que les[s] [l] composantes
de a+ et les[s] [1] composantes
de a forment ensemble les[q] [s] [/] composantes
d’un tenseurtriple
a(qsl)oii q
=1/2 [9].
Lesproc6d6s
habituels de
couplage peuvent
etre etendus sans diffi-cult6s,
et nous d6finissons le tenseurcompose
suivant :Le
quasi-spin,
lespin
et le moment orbitalpeuvent
etre
exprim6s
apartir
de ces tenseurstriples; plus precisement :
resultat
qui
établit lacorrespondance
6troite entrespin
etquasi-spin.
B. GROUPES. - Les
8(l -E- l’ + 1) operateurs at ,
an,b+
etb6
ne forment pas lesoperateurs
infinit6simaux d’un groupe deLie, cependant
il n’en estplus
de memesi nous leur
adjoignons
les4(l + l’
+1) (8l
+ 8l’ +7)
commutateurs non nuls
qui
peuvent etre construits àpartir
de cesoperateurs.
Les resultats de Racah[6]
permettent
de montrer que le groupecorrespondant
a ces
4(l + l’
+1) (81
+ 81’ +9) operateurs
est legroupe des rotations dans un espace en
(8l
+ 8l’ +9) dimensions, R8(l + l’)+ 9’
Les4(l + I’ + 1) (8l
+ 8l’ +7)
commutateurs consideres
pr6c6demment
vérifient6ga-
lement la condition fondamentale de Lie et, en cons6- quence, constituent les
op6rateurs
infinitésimaux d’un sous-groupe deR8(l + l’)+ 9;
ce groupe est le groupedes rotations dans un espace en
8(/ + l’
+1)
dimen-sions, R8(l+Z’+l)’ II
estclair, d’apr6s 1’equivalence (5),
que les
operateurs
de ce groupepeuvent
etreexprimes
comme des combinaisons lin6aires des tenseurs
triples X([{xk) (la’ lb) ou la et lb
sontidentiques
à 1 ou l’. Enfait,
seuls interviennent les tenseursX(Kxk) (l, l)
etX( Kxk) (l’, l’)
pourlesquels
K + x + k estimpair
ainsique
les
tenseursX(K,,k)(1, l’)
-(-l)K+x+k X(Kxlc) (l’, l) ;
lin6airement
independants,
ces tenseurspeuvent
etreregardes
comme lesop6rateurs
infinitésimaux deR8(l + l’ + 1)’
Nous pouvons isolerparmi
cesoperateurs
les16(l
+ l’ +1)2 qui correspondent
a uneprojection
nulle de
K;
le calcul montrequ’ils
forment lesop6ra-
teurs infinitésimaux d’un groupe
qui peut
etre identifi6a
U4(l+l’+l)’
Une autred6composition peut
6treegalement realisee;
en effet nous pouvons ne considerer que lesoperateurs
et
ils constituent les
operateurs
infinitésimaux duproduit SU2
XSP4(l+l’+1)’ et
cettedecomposition permet
d’ob- tenir 1’association entrequasi-spin
etsym6trie
sym-plectique.
Bien d’autres reductionspeuvent
encoreetre
envisag6es,
mais nous ne considerons ici que les deuxpr6c6dentes qui peuvent
etrepoursuivies
a l’aide66
des resultats obtenus dans les
paragraphes
2 et 3.Nous les 6crivons :
Parmi les
op6rateurs
infinit6simaux du groupeR8(Z+ [’)+ 9’
se trouvent tous lesop6rateurs
creation de la couche l +I’;
enconséquence,
1’ensemble des 6tats detoutes les
configurations (I
+11) N(0 N 4(l + l’ + 1)) peut
etreregarde
comme la base d’unerepresentation
de
R8(l + 1’)+ 9;
onpeut
montrer que lepoids
maximumde cette
representation
est(1/2, 1/2, ..., 1/2)
et, parconsequent,
que cette derni6re est irréductible. Dans la reductionR8(Z+
1’)+ 9 -:::)R8(l + 1’+ 1),
cetterepresentation
se
decompose
en deuxrepresentations
irreductibles(1 /2, 1/2, ..., 1/2)
et(1/2,1/2,...,20131/2).
Lapremiere
contient tous les 6tats de toutes les
configurations
pour
lesquelles
N estpair,
la seconde tous les etatsde toutes les
configurations
pourlesquelles
N estimpair.
La suite des reductions ecritesprecedemment peut
etre facilement obtenue apartir
des resultatsdes
paragraphes
2 et 3.L’ensemble des notions introduites dans ce para-
graphe
et les resultats que nous y avons 6nonc6sn’apportent
aucun element nouveauquant
a la clas- sification des termes desconfigurations (I
+l’)N puisque,
de cepoint
de vue,quasi-spin
et senioritesont
equivalents,
mais il n’en seraplus
de meme dansla classification des
op6rateurs agissant
entre ces6tats, puisque
la connaissance despropri6t6s
de ceux-cirelativement au
quasi-spin ,permet
de trouver ladependance
sur N de leurs elements de matrice.5. Conclusion. - L’ensemble des
concepts
introduitsà 1’aide de la theorie des groupes continus de
Lie,
dans 1’etude des
configurations
d’electrons6quiva-
lents
IN,
ont etegeneralises
auxconfigurations
m6lan-g6es (l
+L’)N.
Nous avons montre que les diff6rents etats de cesconfigurations peuvent
etreclasses,
sansambiguite,
suivant lesrepresentations
irr6ductibles de diff6rents groupes derotation,
et 1’etude de lasym6trie symplectique
nous a conduits a introduirelogique-
ment le
concept
de seniorite pour cesconfigurations.
Nous avons d6fini un
operateur quasi-spin generalise,
et nous avons pu ainsi
appliquer
une secondequanti-
fication dont les travaux de
Judd [9]
ont montre toutel’importance
pour lesconfigurations
IV. Bienqu’il
nesoit pas
possible d’esp6rer
que 1’ensemble de cesresultats trouvent un
champ d’application
aussi vasteque pour les
configurations IN,
leur interettheorique
est
cependant
evident et leurapplication peut
appor- ter degrandes simplifications
dans 1’etude desconfigu-
rations
(I
+/’)N.
C’est ce que nous nous proposons de d6montrer dans un certain nombre d’articlesulterieurs, qui
seront consacr6s a desprobl6mes phy- siques particuliers.
Je
tiens a remercier ici le Professeur B. R.Judd
pour 1’aide bienveillante
qu’il
a bien voulum’apporter
dans la realisation de ce travail.
BIBLIOGRAPHIE
[1] SLATER
(J. C.),
Phys. Rev., 1929, 34, 1293.[2] CONDON
(E. U.)
et SHORTLEY(G. H.),
The theory of A tomicSpectra,
1935,Cambridge University
Press, New York.
[3]
RACAH(G.),
Phys. Rev., 1942, 62, 438.[4]
RACAH(G.),
Phys. Rev., 1943, 63, 367.[5]
RACAH(G.),
Phys. Rev., 1949, 76, 1352.[6]
RACAH(G.), Group
Theory andSpectroscopy,
1951,mimeographed
lecture notes, Princeton.[7] JAHN (H. A.),
Proc. Roy. Soc., London, 1950, A 205, 192.[8]
FLOWERS(B. H.),
Proc. Roy. Soc., London, 1952,A 212, 248.
[9] JUDD (B. R.), University
of California LawrenceLaboratory, Report
UCRL-16098, 1965.[10] JUDD (B. R.), Operator Techniques
in AtomicSpec-
troscopy, 1963, McGraw Hill, Book Co., Inc., New York.[11]
ELLIOTT(J. P.),
Proc. Roy. Soc., 1958, A 245, 128.[12]
Toutes les définitions et les notationsemployées
danscet article sont celles utilisées par B. R.
Judd.
[13]
LITTLEWOOD(D. E.),
The Theory ofGroup
Charac-ters, 1950, Oxford
University
Press, New York.[14]
MURNAGHAN(F. D.),
The Theory ofGroup
Repre- sentations, 1963, Dover Publications, New York.[15]
FLOWERS(B. H.)
et SZPIKOWSKI(S.),
Proc. Phys.Soc., London, 1964, 84, 673.