C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
R ENÉ L AVENDHOMME
Algèbres de Lie et groupes microlinéaires
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 35, n
o1 (1994), p. 29-47
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1994__35_1_29_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1994, tous droits réservés.
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ALGEBRES DE LIE ET GROUPES MICROLINEAIRES
par René LA VENDHOMME CAHIERS DE TOPOLOGIE
ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
CA TEGORIQUES
Volume XXXV-1 (1994)
Résumé. En
géométrie
différentiellesynthétique (G.D.S.) l’algèbre
de Lie des
champs
de vecteurs estl’algèbre
de Lie du groupe mi- crolinéaire desdifféomorphismes.
Il en est de même del’algèbre
deLie des
champs
deKilling
dans le cas riemannien ou deschamps
lo-calement hamiltonien dans le cas
symplectique.
Onexplore
de cepoint
de vue lareprésentation adjointe
associée à une action d’un groupe microlinéaire. Le but réel de cet article n’est pas d’énumérerces résultats mais de
suggérer
lasimplicité
del’approche
par la G.D.S.1 Introduction.
La construction de
l’algèbre
de Lie d’un groupe de Lie s’étend engéométrie
différentielle
synthétique (G.D.S.)
en la construction del’algèbre
de Liede tout groupe microlinéaire ce
qui
inclut descorrespondants
en GDS degroupes de
difféomorphismes qui
ne sont pasclassiquement
des groupes de Lie.Dans ce texte nous supposons connues les bases de la
présentation
ax-iomatique
de la GDS tellequ’on
les trouve parexemple
dans[K]
ou dans[M,R]
ou, à un niveauplus
élémentaire dans[L].
Mais en dehors de cesbases,
le texte est autosuffisant. Nous supposons essentiellement admis l’axiome
général
deKock-Lawvere,
le conceptd’objet
microlinéaire et la construction del’espace tangent.
Le
premier paragraphe rappelle
la notiond’algèbre
de Lie d’un groupe microlinéaire etl’exemple
de base del’algèbre
de Lie deschamps
de vecteurcomme
algèbre
de Lie du groupemicrolinéaire, Iso(M),
desbijections
deM où M est microlinéaire. On y expose aussi les
généralisations
évidentesdes
exemples
linéaires usuelsqui
incluent lesexemples classiques
mais aussileurs
analogues
de dimension infinie.Le troisième
paragraphe
aborde desexemples globaux (en précisant
lesingrédients
de GDSutiles). Après
unerapide
étude de la dérivée deLie,
on y démontre que si
l’objet
microlinéaire M est muni d’une structure rie-groupe microlinéaire des
automorphismes
de Mpréservant
g.Après quelques
indications sur les formes différentielles
globales,
on démontre que si l’ob-jet
microlinéaire M est muni d’une structuresymplectique
w(2-forme
non-dégénérée
etfermée), l’algèbre
deschamps
localement hamiltoniens est bienl’algèbre
de Lie du groupe microlinéaire desautomorphismes
de Mpréservant
w. Enfin le cas d’une connexion affine est
également
traité. Dans le cas desvariétés CI
usuelles,
cesalgèbres
de Lie sont évidemment bien connues mais les groupes microlinéaires ne sont pas des groupes de Lie.Le dernier
paragraphe
concerne les actions d’un groupe microlinéaire etde son
algèbre
de Lie sur unobjet
microlinéaire. On ydécrit,
entre autres, lareprésentation adjointe
et on termine par lareprésentation coadjointe.
Cet article a un
aspect
desynthèse
de notions de GDS mais il estaussi
préliminaire
pour une étude ultérieure des basesgéométriques
de lamécanique
hamiltonienne etLagrangienne,
sousl’éclairage
de la GDS.2 L’algèbre de Lie d’un groupe microlinéaire.
2.1 Définitions.
Soit G un groupe microlinéaire.
Rappelons
d’abord unedescription
del’algèbre
de Lie de G.Soit 9 l’espace tangent
à. G en l’élément e de G :Comme
l’espace tangent
enn’importe quel point
d’unobjet microlinéaire, 9
est muni d’une structure de R-module. On y définit en outre une
opération
de crochet de Lie. Pour ce faire considérons
l’application
où . On a
et
donc,
par la microlinéarité deG,
il existe uneunique
factorisation de T à travers lamultiplication
m : D x D - D.L’unique application
de D dansG ainsi obtenue est notée
[X, Y]
et est caractérisée parOn vérifie
(cfr. [K], [L]
ou[M - R])
le théorème suivant.Théorème 1. Pour tout groupe microlinéaire
G, 9
est uneR-algèbre
deLie.
D Un
exemple
fondamental est le suivant. Si M est unobjet microlinéaire,
le groupe
Iso(M)
desbijections
de M sur lui-même est un groupe mi- crolinéaire. Sonalgèbre
de Lie estl’algèbre
de Lie deschamps
de vecteurssur M. On la note
X(M).
Il est à noter queclassiquement
si M est unevariété C°°
(même compacte)
le groupe desdifféomorphismes
C°° de M surlui-même n’est pas un groupe de Lie. Le
point
de vuesynthétique possède
ici un
avantage.
On peut considérer aussi 19 comme
l’algèbre
de Lie deschamps
de vecteursinvariants à
gauche.
Soit X unchamp
de vecteurs sur G. On peut voir X soitcomme une
application
X : D x G -> G telle queVg
E GX(0, g) =
g, soitcomme une
application
X : G -GD
associantà g
un vecteurtangent
à G en g, soit encore comme X : D ->GG (avec X (0)
=idG)
c’est-à-dire comme vecteurtangent
àGG
enidG.
Nous passerons d’une notation à l’autre sansprécaution particulière.
On dit que X est invariant àgauche
si pour tout dde D et tout h
et g
de GProposition
2. L’ensemble deschamps
de vecteurs invariants àgauche
surG forme une
sous-algèbre
de Lie deX(G) isomorphe
à9.
Ce résultat est bien connu
(cfr
parexemple [L]
ou[M - R]). Rappelons simplement qu’on
associe à unchamp
de vecteurs invariant àgauche
X levecteur
X(e)
duchamp qui
esttangent
en e et inversementqu’à
XEgon
associe X donné par
On vérifie que l’on a bien ainsi un
isomorphisme d’algèbres
de Lie. 02.2
Exemples
linéaires.Rappelons
d’abordqu’un
R-module E est dit euclidien si toute fonction de D dans E s’écrit de manièreunique
comme une fonction dupremier degré.
L’axiome de base de Kock-Lawvere dit que R est euclidien et donc RI est euclidien. Mais
plus généralement
unproduit quelconque
de R-modules euclidiens est euclidien. Si X est unobjet
et E est un R-moduleeuclidien,
Ex
est euclidien. Si V est un R-module et E est euclidien le R-moduleL(V, E)
est euclidien. Si M est unobjet
microlinéaire alors Vz EM, T,,M
est euclidien et
X(M)
est euclidien.L’exemple
linéaire de base d’un groupe microlinéaire est celui d’un groupe linéaire. Plusprécisément
soit A uneR-algèbre
microlinéaire et euclidienneet E un A-module microlinéaire et euclidien.
Désignons
parGLA(E)
legroupe des éléments inversibles du R-module
LA(E)
desapplications
A-linéaires de E dans lui-même. On a évidemment sur
GA(E)
la structured’algèbre
de Lie donnée par le commutateur.Proposition
3.LA(E)
estl’algèbre
de Lie du groupe microlinéaireGLA(E).
Démonstration. Soit X : D->
GLA(E)
un vecteurtangent
enidE.
Parcomposition
avecl’injection
dans£ A (E) qui
est euclidien on peut écrirepour un
unique u
deGA(E).
Inversement connaissant u on poseX(d) = idE
+d.u,
cequi
est bien inversible car son inverse estidE -
d.u.Que
cesconstructions soient inverses l’une de l’autre et R-linéaires est évident. Mon- trons la
compatibilité
avec le crochet. Si X et Y sont dansTidE(GLA(E))
on a :
Soit A une
R-algèbre
microlinéaire et euclidienne. SoitAut(A)
le groupe microlinéaire desautomorphismes
de A. Considérons aussi l’ensembleDer(A)
des dérivations R-linéaires de
A,
cequi
est unesous-algèbre
de Lie de.cR(A).
Proposition
4.Der(A)
estl’algèbre
de Lie deAut(A).
Démonstration. Comme dans la
proposition précédente
on considère U EGR(A)
etidA
+ d.U. Commeet
U est une dérivation si et seulement
si,
pour tout d deD, idA
+ d. U est unautomorphisme
de A. 0Soit maintenant A une R-
algèbre
microlinéaire et euclidiennequi
soitunitaire,
associative et commutative. Soit E un A-module microlinéaire et euclidien. Soit h : E x E -> A uneapplication
A-bilinéairenon-dégénérée
en ce sens que les
applications
sont inversibles.
Soit u E
GLA(E).
On ait que u esth-orthogonale
siVX,
Y E EComme
classiquement,
il est évident que u esth-orthogonale
si et seulementsi uu* = u*u=
idE
où u* estl’adjointe
de u caractérisée parh(u(X), Y) = h(X, u*(Y)).
L’ensembleOh(E)
desapplications h-orthogonales
est un sous-groupe microlinéaire de
GLA(E).
On dit
qu’une application
A-linéaire U : E-> E esth-antisymétrique
siIl revient au même de dire que U + U* = 0. L’ensemble
Oh(E)
de cesendomorphismes h-antisymétriques
est une sousalgèbre
de Lie def-A(E).
Proposition
5.Oh(E)
estl’algèbre
de Lie deOh(E).
Démonstration.. Comme
précédemment
on considère U Ef-A(E)
etidE
+ d.U.Ona:
Donc U est
h-antisymétrique
si et seulementsi,
pour tout d deD, idE
+ d.Uest
h-orthogonal.
03 Des exemples globaux.
3.1 Dérivées de Lie.
Avant de donner des
exemples plus globaux,
essentiellementd’ algèbres
deLie de
champs
de vecteurs,quelques
indications sur la dérivée de Lie dans la direction d’unchamp
de vecteurs seront utiles.Fixons d’abord une notation. Soit M un
objet
microlinéaire et u EIso(M)
unebijection
de M sur lui-même. Onadopte
les écritures suivantesa)
On note u* :RM-> RM l’application
définie paru*(f)
=f o u.
C’estun
automorphisme
deR-algèbres.
b)
On définit u* :X(M)-> X(M)
enposant
pour X EX(M)
c’est-à-dire
L’homogénéité
de u* est immédiate etentraine
donc sa R-linéarité. MaisX(M)
est aussi un module surRM,
leproduit f.X
étant défini par( f.X)(d, x) = X(f (x).d, x).
On a alorsu*(f,X) =u*(f).u*(X)
carNotons encore que u* est un
automorphisme d’algèbre
de Lie. On a en effet le calcul banal :Passons maintenant à l’étude annoncée de la dérivée de Lie.
(a)
Soitf
ERM, X
EX(M)
on définit la dérivée de Lie def
dans ladirection
X, qu’on
noteLX( f ),
parc’est-à-dire
et on retrouve la notion usuelle de dérivée directionnelle d’une fonction.
b)
SoientX,Y
EX(M).
On définit la dérivée de Lie de Y dans la direc- tionX, qu’on
noteLX(Y),
parOn a comme
classiquement
le résultat suivantProposition
6.Quels
que soient X et Y dansX(M),
Démonstration. Soit d E D et
(d1,d’1)
ED(2).
PosonsOn a
Donc Id : D(2) ->
M est la fonction dont la restriction à ladiagonale
donnela somme de
(-Y)
et de(Xd) *(Y):
Donc
et donc
Lx (Y)= [X,Y].
0On
peut
étendrel’opérateur LX
à d’autres constructions. Considérons parexemple
l’ensembleGR(X(M)p, RM)
des formesp-linéaires
surX(M)
àvaleurs dans
RM.
Pour u EIso(M),
on définiten
posant u*(cp)(X1, ... , Xp)
=cp((u-1)*.X1, ... , (u,-1)*XP
o v, pourcp R-
multilinéaire et
Xl, ... , Xp
dansX(M).
On définit alors la dérivée de Lie de cp dans la direction de
X, Lxcp,
parNous aurons besoin du fait que
Lx
secomporte
comme une dérivation ten- sorielle. Plusprécisément
on a le résultat suivant.Proposition
7. Soit On aDémonstration Ecrivons seulement les choses dans le cas p =
2,
l’extension étant évidente. Partons dupremier
terme du second membreComme Il vient donc
Comme pour toute fonction
f
on aon a aussi
et il vient donc pour tout d de D
Et la
proposition
est démontrée.3.2 Structure riemannienne et
champs
deKilling.
Nous allons
indiquer
maintenant unexemple global
de groupe microlinéaire etd’algèbre
de Lie provenant de lagéométrie
riemannienne.Soit M un
objet
microlinéaire. Une structure riemannienneglobale
surM est la donnée de
qui
soitRM-bilinéaire, symétrique
et nondégénérée.
On
désigne
parIso(M, g)
le groupe microlinéaire desbijections
u EIso(M)
telles queA une structure riemannienne
globale g
sur M onassocie,
commeclassique-
ment, la connexion de
Levi-Civita,
c’est-à-dire une connexion riemanniennesans torsion V.
Rappelons qu’une
connexion sur M peut se définir commeune
application
qui
soitRm
linéaire en X et telleque ’
Unetelle connexion V est dite riemannienne si
On
pourrait
dire aussi que cela revient àVx(g)
= 0. Dire que la connexionest sans
torsion,
c’est dire queCette
unique
connexion estunivoquement caractérisée,
et doncdéfinie,
par(Pour
ceci cfr parexemple [K - N]
ou dans le cassynthétique (L2)).
On pose alors
AX
=Lx - Vx
et on ditqu’un champ
de vecteurs est deKilling
si :On
désigne
parK(M, g)
l’ensemble deschamps
de vecteurs deKilling
sur(M,g).
Théorème 8.
K(M.g)
est unesous-algèbre
de Lie deX(M)
et estl’algèbre
de Lie du groupe microlinéaire
Iso(M,g).
Démonstmtion.
a)
SoientXi
etX2
deschamps
de vecteurs deKilling.
Envertu de
(1), (4) équivaut
àOn a
En
appliquant (5)
àXi
etX2
et en tenantcompte
de l’identité deJacobi,
on obtient :
et
[X1, X2]
est bien unchamp
deKilling.
b)
Soit X EX(M).
Pour tout d deDXd
EIso(M,g)
si et seulement siet donc si et seulement si
Lx (g) -
0. CommeLX
dérive tensoriellement(voir
laproposition 7)
on aMais alors la nullité de
Lx (g) équivaut
à(5),
c’est-à-dire au fait que X soitde
Killing.
D3.3 Formes différentielles
globales.
Avant d’aborder
l’exemple symplectique,
il nous fautrappeler
les concepts essentiels concernant les formes différentiellesglobales.
a)
Unep-forme globale
est uneapplication
w : :X(M)P-> RM, RM-
multilinéaire et alternée. L’ensemble des
p-forme
est notéQP(M).
b)
L’ensembleQ(M)
des formesglobales
est unalgèbre
différentielle gra- duée pour leproduit
extérieur évident et la différentielle extérieure donnéeclassiquement
parc)
Pour X EX(M)
et w OE-O-p+1(M)
on défini leproduit
intérieurixw
E-O-p(M)
pard)
On étend par dérivation tensorielle la dérivée de Lie. La formule de laproposition
7 donne la formuleclassique
e)
On al’algèbre
différentielle usuelle :d, ix
etLx
sont des dérivations-graduées
dedegrés +1,
-1 et 0respectivement (dérivation-graduée
donnela
classique
"antidérivation" pour d etix
et laclassique
"dérivation" pourLx).
f)
On a les formules3.4 Le cas
symplectique.
Définition. Une structure
symplectique
sur M consiste en la donnée d’une2-forme
globale
(j :X(M)
xX(M) - RM non-dégénérée
et fermée.Si M est muni d’une structure
symplectique
v, ondésigne
parIso(M, w)
le groupe microlinéaire des
bijections u
EIso(M)
telles queu*(w)
= v. SoitX E
X(M).
On dit que X est localement hamiltonien si la 1-formeixw
est fermée. On
désigne
parLH(M,w)
l’ensemble deschamps
de vecteurslocalement hamiltoniens.
Théorème 9.
LH(M, w)
est unesous-algèbre
de Lie deX(M)
et c’estl’algèbre
de Lie du groupe microlinéaireIso(M, w).
Démonstration
a)
Soient X etY deschamps
de vecteurs localement hamil- toniens. On aComme
ixw, iyw
et w sont fermées il resteEt ceci montre que
i[X,Y]w
est non seulement fermée mais même exacte.b)
Soit X EX(M).
Pour tout d EDXd
EIso(M,w)
si et seulementsi
(Xd)*w
= w. Donc X : D ->Iso(M)
est à valeurs dansIso(M,W)
si etseulement si
LXw
= 0. Mais ceciéquivaut
àPuisque w
est fermée ceci revient àd(iX(w))
= 0 comme il fallait le montrer.3.5 Le cas d’une connexion affine.
Soit M un
objet
microlinéaire.Rappelons (cfr
parexemple [L], [M-R])
qu’une
connexion affineglobale
peut se définir comme un concept de dérivéecovariante,
c’est-à-dire uneapplication
telle que
pour tout
f
ERM.
Enfait,
enprenant f constante,
on voit que ces conditionsimpliquent
labihomogénéité
de V sur R et donc sa R-bilinéarité.Soit
(M, V)
unobjet
microlinéaire muni d’une connexion afHneglobale.
Soit u E
Iso(M).
On dit que u est unautomorphisme
affine siVX,
Y EX(M)
Il est clair que l’ensemble des
automorphismes
affines que nous notonsIso(M, V)
est un sous-groupe microlinéaire de
Iso(M).
Soit X E
X(M).
On dit que X est unchamp
de vecteurs affine si VY eX(M)
On
désigne
parA(M, V)
l’ensemble deschamps
de vecteurs affine.Proposition
10.A(M, 0)
est unesous-algèbre
de Lie deX(M)
et estl’algèbre
de Lie du groupe microlinéaireIso(M, V).
Démonstration.
a)
Soient X et Y dansA(M, V).
On aet
[X, Y]
est affine. DoncA(M, V)
est bien unesous-algèbre
de Lie deX(M).
b)
Soit X : D->Iso(M, V).
Pourchaque
d deD, Xd
est un automomr-phisme
affine. Nous allons montrer que X est affine.Rappelons
que On apar
(1)
et la R-linéarité de V.Par
(1)
on ad.(Xd)*Y
= d.Y et doncCeci
ayant
lieu pour tout d de D on a bienet X est bien un
champ
de vecteur affine.c) Inversement,
soit X : D - IsoM unchamp
de vecteurs affine. Mon- trons que pour tout d deD, Xd
est unautomorphisme afhne,
c’est-à-dire quePar
(1)
lepremier
membre estDe même le second membre est
L’égalité
à démontrer se réduit à la conditionexprimant
que X est affine. D4 Actions d’un groupe microlinéaire.
4.1 Définition d’une action.
Soit G un groupe microlinéaire et M un
objet
microlinéaire.Soit 9 l’algèbre
de Lie de G.
Définition. Une action à
gauche (resp.
àdroite)
de G sur M est un homo-morphisme (resp.
unantihomomorphisme)
de G dansIso(M).
Une actionà
gauche (resp.
àdroite) de 9
sur M est unantihomomorphisme (resp.
homomorphisme) de 9
dansX(M).
Si a est une action à
gauche
de G sur Ma(g)(x)
s’écrira souvent g * x.Pour une action à droite
Q
on écrira aussi x * g. Il y a évidemment unebijection
entre actions àgauche
et à droite de G sur M. A l’action àgauche (resp.
àdroite)
a on associe l’action à droite(resp.
àgauche) Q
donnée par(3(g)
=a(g-1).
Dans la suite nousprivilégions
les actions àgauche
en necitant en
principe
pas les énoncés duaux.Proposition
11. Si a : G -Iso(M)
est une action àgauche
de G sur Mest une action à
gauche de 9
sur M.Démonstration.. Il suffit de calculer
Tea([A, B])
pourA,
B Eg.
Soientdl , d2
E D.4.2
Adjoints
d’une actionProposition
12. Une action àgauche
de G surM,
a : G->Iso(M),
induitun
homomorphisme.
de G dans le groupe des
automorphismes d’algèbres
de Lie donné parDémonstration.
Que
à décrive une action de G surX(M),
c’est-à-dire unhomomorphisme
de G dansIso(X(M)),
est trivial. Il faut alors montrer queÕ(g) : X(M) - X(M)
est unhomomorphisme d’algèbres
de Lie. Pour montrer la linéarité deà(g)
il suffit de montrer sonhomogénéité
et on a,pour À
ER,
Montrons ensuite que
â(g)
respecte le crochet de Lie. SoientX,
Y EX(M)
et 4
Proposition
13.L’application
est un
anti-homomorphisme d’algèbres
de Lie.Démonstration. Le calcul fait pour établir la
proposition
11 serépète
ici. DPar la
proposition 4,
on a unisomorphisme d’algèbres
de LieDéfinition. Soit a une action à
gauche
de G sur M.L’adjointe
de a estl’anti-homomorphisme d’algèbres
de LieProposition
14. Pour tout Ade 9
et pour tout X deX(M),
Démonstration. On a
Par définition de À :
Donc
(en
utilisant le faitsimple
que pour deuxchamps
de vecteurs X et Yquelconques (X
+Y)d = Xd
oYd):
D’autre
part,
par définition de à.Il vient
et la
proposition
est démontrée. 0Considérons
par exemple
l’actionidentique
du groupeIso(M)
sur M.L’homomorphisme
id : Isom -Aut(X(M))
associe à cpl’automorphisme id(cp)
décrit par :On a donc
où
int(cp) désigne l’automorphisme
intérieur deIso(M)
associé à cp. Pardéfinition de
adid
on aet
donc,
par laproposition précédente,
on a la relation infinitésimale entreautomorphismes
intérieurs et crochet de Lie :Proposition
15. Pour tout X et Y deX(M)
et tout d deD,
Passons maintenant à la
description
de lareprésentation adjointe.
Con-sidérons l’action de G sur lui-même par
automorphismes
intérieursOn
désigne
parAd(g):G->G l’application Te(int(g)).
On a doncProposition
16.L’application
Ad est unhomomorphisme
de G dans le groupeAutQ
desautomorphismes
de Lie deg.
Démonstration. Il
s’agit
de vérifications faciles. Montrons parexemple
queAd(g) respecte
le crochet de Lie :On a une autre
description
de Ad en terme de translation à droite. Soita : G ->
IsoG, a(g)(h)
=hg-1.
Par laproposition
12 on al’homomorphisme
a : G ->
Aut(X(G))
Il est clair que si X est invariant à
gauche â(g)(X)
l’est aussi. On a donc unhomomorphisme
que nous noterons encore à de G dansAutg.
SiA désigne
le
champ
deX(G)
associé à A E9,
on a :et donc à coïncide avec Ad.
Définition. La
représentation adjointe de 9
dansDerg
est lacomposée
Théorème 17. La
représentation adjointe
est lareprésentation
intérieureen ce sens que
Démonstration. On a
par la
proposition
9. Oret donc
Il vient donc
4.3
Représentation coadjointe.
Soit E un R-module et p : G ->
GL(E)
unhomomorphisme.
On dit quep est
une
représentation
linéaire de G dans E. On lui associeclassiquement
unereprésentation
linéaire de G dans E* =£(E, R), appelée
lacontragédiente de p,
notéep*
etdécrite,
parpour tout a de E* et v de E.
La
contragédiente
Ad* de Ad estappelée
lareprésentation coadjointe
deG. On définit la
représentation coadjointe de 9
paroù À est
l’isomorphisme
deTid(GL(Q*))
surl’algèbre
de Lie£(Q*, g*).
Pourla facilité nous notons a, v > pour
a(v).
Proposition
18. Lareprésentation coadjointe
ad*de 9
est caractérisée parpour A et B
dans 9
et a dans9 .
Démonstration.Comme
on a, pour tout d de D :
Donc les coefficients de d sont
égaux
c’est-à-dire5 Bibliographie
[K]
A. KOCK.Synthetic Differential Geometry.
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