HAL Id: jpa-00234682
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Étude des photodésintégrations. II. Quelques résultats
expérimentaux sur les photodésintégrations et leurs
confrontations avec diverses théories
Raymond Chastel
To cite this version:
56.
ÉTUDE
DESPHOTODÉSINTÉGRATIONS. ,
II.
QUELQUES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
SUR LESPHOTODÉSINTÉGRATIONS
ETLEURS
CONFRONTATIONS
AVECDIVERSES
THÉORIES
Par RAYMOND CHASTEL.
Laboratoire de Chimie Nucléaire, Collège de France.
Sommaire. - Cette étude comprend deux parties : une partie concernant les résultats sur les noyaux
moyens et lourds (noyaux pour
lesquels
le modèle nucléaire statistique peut être utilisé), une autrepartie concernant les noyaux légers (Z 20). Les difficultés résultant de l’absence d’un modèle nucléaire pour les noyaux légers sont abordées.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
14,
JANVIER1953,
L’étude des
photodésintégrations
pose un certainnombre de
problèmes théoriques
qui
sont encore loin d’être définitivementrésolus;
on varapidement
examiner ici
l’interprétation théorique
des résultats obtenus par différents auteurs(1.).
Depuis
l’utili-sation
généralisée
des accélérateursd’électrons,
l’étude desphotodésintégrations
s’est considérablementdéve-loppée
au cours des dernières années. Pour donner une idée de l’extensionprise
par cesétudes,
donnonsun nombre
approximatif
despublications
parues.chaque
annéedepuis
la découverte de l’effetphoto-nucléaire par Chadwick et Goldhaber
[1]
en1934.
(Il
est nécessaire de rectifier ici l’erreurhistorique
concernant cette découverte
qui
se trouve dansquelques publications [2]).
C) Nombre certainement incomplet.
Dates
importantes
de l’étude desphotodésintégra-tions. -
Découverte
par Chadwick et Goldhaber
1934;
Travaux de Bothe
et Gentner,
1937;
Photofis-sion,
1941;
Utilisation du bétatron pour lesphoto-désintégrations,
1945;
Photodésintégration
enplu-sieurs
particules, 1945; Photodésintégration
du car-bone en3 a,
1948;
Phototripartition,
1949;
Photo-désintégration
conduisant à un noyaustable,
1950.
A.Noyaux
moyens et lourds. 1.Rapports 6((y, n).
- Les déterminations des,6(y,
P)
sections efficaces
(y,
n)
et(y,
p)
effectuées par Hirzelet Wâffler
[3]
avaient montré unedivergence
impor-tante entre lesrapports 6 (y, n)
expérimentaux
et6(y,
P)
théoriques (modèle statistique
ou del’évaporation),
ces mesuresportaient
sur des éléments du milieu de la classification de Mendeleev et l’étude concernait les réactions conduisant à des nuclides radioactifsp.
(1) Ce texte a été rédigé en liaison avec un travail
expéri-mental de l’auteur, cf. R. CHASTEL, Thèse, Paris, 1952.
Ils trouvaient
expérimentalement
un nombre rela-tivementplus grand
dephotoprotons
parrapport
au nombre dephotoneutrons qu’il
étaitprévu
par lesindications
théoriques.
J’ai cherché à mettre en évidence l’effet
photo-nucléaire avec émission de
protons
conduisant à unnuclide stable. Ma
publication préliminaire [4]
concernant l’émission desphotoprotons
par lecuivre,
mettait en évidence ces réactions et la valeur annoncée pour la section efficace6B (y, p) =
10-27 cm2paraissait
indiquer
encore une discordance avec laprévision
théorique,
toutefois l’écart observé était inférieur àceux
observés,
engénéral,
parHirzel
et Wâffler.Toms,
Halpern
etStephens
[5], [6],
utilisant unbétatron,
donnaient
également
unepremière
publi-cation concernant les réactions
(y, p)
sur lesiso-topes
dumagnésium,
dont certaines conduisent à des nuclides stables.Byerly
etStephens
[7], [8],
utilisantégalement
unbêtatron,
étudiaientles
réactionsphotonucléaires
ducuivre;
ils confirment la réaction(y, p)
quej’avais
observée etindiquent
que la
valeur 6(y, p)
de mapublication
estquelque
peu
plus
faible que la valeur déduite de leurs résultatsexpérimentaux.
Enoutre,
ils obtenaient unrapport
des
nombres n
en accord satisfaisant avec diversesp
théories du
type
évaporation.
Récemment, plusieurs
études sur les réactions(y, p)
ont étépubliées,
enparticulier
par Mann etHalpern
[9]
et Diven etAlmy
10].
La section efficace Cu
(y, p)
Ni, 0’ # 6.
0-26 cm2que
j’ai
obtenue calculéeaprès
une étudeplus soignée
des différentes corrections(2)
est très nettementsupérieure
et donne un accord satisfaisant avec la théoriestatistique
deWeisskopf.
Cette confronta-tionthéorique
confirme donc les vérifications deByerly
etStephens.
On doit remarquer, comme le
souligne
Courant[14],
que "-’,-Cu
dont Zimpair
et Npair
conduisent à desisotopes
stablespair-pair; l’énergie
de liaison duproton
est alors relativement faible(6 MeV).
Alors que Hirzelet
Wâffler étaient nécessairement(2) Cf.
R. CHASTEL, Thèse, Paris,1952,
chap. IV, § 5.57 restreints par leur méthode d’activation à des noyaux
conduisant à des
produits
radioactifs,
lesénergies
de liaison du
proton
sont alors dans ces cas consi-dérablementplus
grandes, 8-9 MeV. Ainsi,
dans l’émission dephotoprotons
conduisant à des noyauxstables,
l’émission desprotons
estfavorisée,
cequi
compense au delà la difiiculté de traversée de la barrière de
potentiel.
Les
résultats
del’équipe
de Zurich ont été àl’origine
de différentes tentativesd’explications
théoriques
deSchiff, Jensen, Courant,
Levinger
etBethe,
Gol-dhaber et Teller.Schiff et Jensen
[11],
[12]
cherchent àexpliquer
lesrapports
’7 n)
de Zürich par uneréduction
cr j’,p
de la densité de niveau des noyaux, ce
qui
a pourconséquence
d’accroître lepourcentage
desparti-cules de
grande
énergie
dans lespectre émis, lesquelles
traversent
plus
facilement la barrière depotentiel.
Courant[13], [14]
met l’accent sur l’intervention de l’effetphotonucléaire direct,
c’est-à-dire l’action individuelle duphoton
sur un des nucléons du noyau. Ilprécise l’importance
des interactionsdipolaires
des radiations. Sathéorie,
cherchantprimitivement
àexpliquer
la valeurtrop
faible durapport n,
donne la section efficace(y, p)
sousP
la forme
où P est la
transparence
de la barrière depotentiel;
x est
l’énergie
desprotons
émis mesurée enprenant
comme unité la hauteur de la barrière depotentiel;
xi estl’énergie
maximum desprotons
émis.Cette théorie accroît la section efficaces
(y, p)
etl’accord avec
l’expérience
est amélioré si l’on utiliseun modèle en
particules
a. Et l’auteurindique
que ladivergence qui
subsistepeut
êtresupprimée
par laconception
du «chauffage
local » d’uneportion
dunoyau et
évaporation
de larégion
chauffée avant que l’excitation soitrépartie
dans tout le noyau.Enfin,
la théorie de Courantqu’il
considère commeune
première
tentativegrossière prévoit
une distri-butionangulaire
desprotons
de la forme0 étant
l’angle
entre la direction duphoton
et la direction d’émission duproton.
Ces diverses
théories,
enparticulier
celle deCourant,
donnent desprévisions théoriques
concernant lespectre énergétique
et la distributionangulaire
desphotoparticules
émises.Les
dispositifs
expérimentaux
de Toms etStephens,
Diven et
Almy, Byerly
etStephens,
Mann etHalpern
permettent
une étudeprécise
desphotoparticules
émises.Pour les noyaux moyens, on trouve que le
spectre
desphotoprotons comprend
deuxportions :
une defaible
énergie,
sensiblement en accord avec le modèlestatistique (quant
à ladistribution
desénergies
etl’isotropie
de la distributionangulaire)
et unecorres-pondant
auxphotoprotons
de l’extrémité degrande
énergie
duspectre
en désaccord avec le modèlesta-tistique.
Ce groupe degrande énergie présente,
enoutre,
uneasymétrie angulaire
avec émissionpréfé-rentielle à
goo
parrapport
à la direction des rayons y, cequi apporte
unargument
en faveur del’hypothèse
suivantlaquelle
ces’protons
sont émis avant quel’énergie
d’excitation soit distribuéestatistiquement
dans l’ensemble du noyau.
En même
temps,
de nombreuses études des seuils de réactions[15]
et de la variation des sections effl-caces(y, n)
et(y, p)
en fonction del’énergie
desrayons y, étaient
publiées.
Les courbes de sectionsefficaces
présentent
un max’imum tout à faitinat-tendu.
C’est pour rendre
compte plus spécialement
de ces courbes « de résonance » que Goldhaber etTeller,
Levinger
et Bethe ontentrepris
leurs étudesthéo-riques.
Goldhaber et Teller
[16]
considèrent les vibrationsdipolaires
de l’ensemble desprotons
parrapport
àl’ensemble des neutrons du noyau.
La
largeur
de la résonance résulterait del’amortis-sement des vibrations.
Ils obtiennent des
énergies
pour le maximum de la résonance en assez bon accord avecl’expérience
(uranium, 1iw
=6 MeV;
Cuivre,
hW =2oMeV;
car-bone,
1iw =26,5
MeV).
Cependant,
les sections efficacesintégrées
donnent un ordre de
grandeur
correct pour lecuivres
mais pour l’uranium et le thorium les valeurs
expéri-mentales sont
respectivement
15 et 3o foisplus
petites
que les valeurs
théoriques.
En
outre,
leur théorieprévoit
une émissionimpor-tante de
photons
diffusés parrésonance,
d’une inten-sitécomparable
à l’effetCompton,
des vérificationsexpérimentales
difficiles
de ce dernier résultat nesemblent pas montrer un effet d’un ordre de
grandeur
comparable
à celuiqui
estprévu;
ces dernièresexpé-riences sont
analysées
dans un article d’ensemblede Koklov
[17].
Levinger
et Bethe[18]
montrentqu’aux
faiblesénergies
d’excitation(quelques
mégaélectrovolts)
les transitionsdipolaires
ne sont que du même ordre degrandeur
que les transitionsquadrupolaires,
la réduc-tion de l’effet des’transiréduc-tionsdipolaires
est attribuée à des corrélations entre les mouvements des nucléons.A des
énergies
d’excitationplus
élevées(à
partir
de 20 MeVenviron),
ces corrélations doiventdispa-raître.
Ils
calculent,
pour des transitionsdipolaires,
la section efficaceintégrée
d’absorption 7(w)
des rayons gammad’énergie
w.en l’absence de forces
d’échange,
avec :58
En tenant
compte
des forcesd’échange,
ils obtiennentx, fraction des forces
d’échange.
Ils donnent
également
uneexpression
del’énergie
moyenne
d’absorption
T,
énergie cinétique
moyenne des nucléons évaluéeen fonction de r o,
Ce
qui
donneet
Leur calcul de la moyenne
harmonique
Wu pourl’absorption
desphotons exige
deshypothèses
parti-culières sur les corrélations entre nucléons dans l’état
fondamental. La valeur obtenue pour wH en l’absence
due toute corrélation est
trop faible;
parcontre,
enfaisant intervenir des
particules
« dans le noyau, ilsobtiennent une valeur raisonnable.
Dans le cas de
76Ge,
ils obtiennentla confrontation avec
l’expérience
estsatisfaisante,
pour une transition
quadrupolaire
le calcul donne0,006. 10-24 cm2;
les auteurs montrent ainsi que lesréactions observées sont presque entièrement
d’ori-gine
dipolaire.
Dans le cas de
63CU,
on aqui
doit êtrecomparée
à la valeurthéorique
Ce
qui
leurpermet,
malgré
le peu d’informationque l’on
possède
sur la section efficaces totaled’absorp-tion
a(w),
de fairequelques
considérations sur x.En
conclusion,
onpeut
retenir de leur article que l’onpeut grossièrement expliquer
les différentsphé-nomènes à l’aide du modèle en
particules
«.Un
photon
y est absorbé par un nucléon faisantpartie
d’uneparticule
«. Sil’énergie
est inférieure aupremier
niveaude 4/2 He,
on a une vibration d’en-semble desparticules
« et pas d’intervention des transitionsdipolaires.
Au-dessus de 2oMeV,
lequan-tum
peut agir
sur laparticule
et et les transitionsdipo-laires deviennent
prépondérantes. Enfin,
pour desénergies plus grandes, quand
lalongueur
d’onde A duphoton
devient de l’ordre degrandeur
des dimen-sions de laparticule
oc, les transitionsquadrupolaire
peuvent
à nouveau devenirimportantes.
Cameron
[ 19]
a cherché àstandardiser
les courbesexpérimentales 6(w),
il étudie la variation del’énergie
à la résonance
Em
en fonction deA,
il troüve la relation :en assez bon accord avec la
théorie
de Goldhaberet Teller
qui prévoit
une variation de la formeToutefois,
lespoints expérimentaux
seplacent
mieux sur une. courbeempirique qu’il
donne :De
plus,
ilsuggère
lapossibilité
decompétition
des réactions
(y,
2n)
et(y,
pn)
pour diminuer lesrendements en
photoparticules
auxgrandes énergies;
cet
argument
estégalement
émis par Haslam etSkarsgard [20],
ces derniers notent toutefoisque
les courbes7 (w) (y, n)
ont la mêmeforme;
il en résul -teraitqu’une explication
par les réactions encompé-tition ne semble pas
satisfaisante,
il leur semble quel’on doive songer à d’autres
explications.
Se basant sur leurs
résultats expérimentaux
concer-nant
la réaction 32S’(y,
.d) 3oP
et les résultats d’autresauteurs"
Katz et Penfold[21]
calculent la section efficacesintégrée d’absorption
desphotons
par325,
ils trouvent 66. Io--3(MeV
x I o-24cm2),
alors quel’expression
donnée parLevinger
et Bethe fournitla valeur minima
480.10-3
(MeV
x 10-24cm2).
Ils concluent que la formedé
la courbe de section efficaces(en
forme de courbe derésonance)
n’est pasexpliquée
par des réactions encompétition,
elle devral’être par une théorie de résonance de
l’absorption y,
mais différente des théories actuelles.2. Réactions
(y, d)
et(y, a).
-Byerly
etSte-phens [7],
[8]
ont observé les réactions(y, d)
et(y, a)
sur le cuivre et la réaction
(y, a)
a été confirmée sur le cuivre[22]
et sur 87Rb[20]
par mesure de l’acti-vité du noyau résiduel.Le rendement en
photodeutons
parrapport
aurendement
enphotoprotons
est trouvéégal
à 0,31 par,Byerly
etStephens
avec unbétatron
de 24MeV;
il est certainementbeaucoup
plus
faible avec les rayons y .de la cible de
lithium,
cequi
explique
queje
n’ai pasobservé la réaction
(y,
d)
avec mondispositif
expé-rimental. Bien que le
spectre
dephotodeutons
soiten accord avec le modèle de
Weisskopf-Ewing [23],
ce rendement ainsi que
celui 1
= 0,03
étantgrande-p
ment
supérieurs
auxrendements
calculés avec divers modèles(Schiff,
Courant, Le
C,outeur);
Byerly
etStephens
sont conduits à faireappel
à de nouveaux processus enparticulier,
lacapture
en vol de nucléons à travers le nuclide subissant laphotodésintégration
(processus d’accrochage
ou «pick
upprocess )
[24],
ou à supposer une
grande
erreur pourl’énergie
de laison calculée pour les deutonsd’après
des formulessemi-empiriques.
Une réaction 32S
(y, d)
30p a étéégalement
observée par Katz et Penfold[21].
Ilsproposent
le mécanisme suivant pourexpliquer
lagrande
probabilité’
d’émis-sion desphotodeutons.
Près du
seuil,
le processus(y, d) peut
êtreinterprété
Oppen-59 heimer
Phillips. L’énergie
duphoton
estsupposée
principalement
absorbée par leproton
d’un « deuton » dans un noyau. Leproton
ainsi excitépeut
traverserla barrière de
potentiel
relativementplus
facilementet
plus
radialement. LTne redistribution del’énergie
peut
alors avoir lieu au cours delaquelle
le neutronresté à l’intérieur du noyau
peut
lui-mêmes’échapper:
Le deuton sortirait ainsi en deux
étapes
et leproduit
des
probabilités séparées
dechaque étape pourrait
êtrebeaucoup
plus
grand
que laprobabilité
depéné-tration de la barrière de
potentiel
par le deuton considéré comme un tout.Haslam, Cameron,
Cooke,
Crosby
[25]
ont étudiéies
particules
a résultant de laphotodésintégration’
de’l’argent
et du brome des émulsionsphotographiques;
leurs
premiers
résultats de ce travail trèslong
et diffi-cile montrentégalement
un rendement anormalement élevé enphotoparticules
a parrapport
auxprévisions
de la théorie
statistique.
Ils donnent de cephénomène
l’explication
théorique
suivante : un noyaucomposé
excité
peut
sedésintégrer
initialement par émission dephotons
ou de diverstypes
departicules.
De telsmodes de
désintégration
sont dits être encompé-tition «
parallèle
». Le noyau résiduel estgénéralement
laissé dans un état excité. Alors a lieu une
compé-tition « en cascade » entre l’émission de
photons
oud’autres
particules
par ce noyau. Dans le casparti-culier où ce noyau est laissé dans un état d’excitation
suffisant pour émettre des
particules chargées,
mais pas de neutrons(en
raison des différences desénergies
de
liaison),
l’émission de cesparticules chargées
estdite « en cascade favorisée par les seuils ». Elle est en
compétition
avec l’émission y[26].
Comme
argument
en faveur de ces mécanismes ils donnent le faitqu’une grande largeur
de niveau pour l’émission deradiations, correspondant
proba-blement à une émission
dipolaire
électrique,
arécem-ment été observée
[27]
dans la désexcitationphoto-nucléaire de l’or pour ,des
énergies
desphotons’
inci-dents de 15 MeV. ’On aurait donc pour ces
énergies
d’excitation des réactions en cascade destypes
suivants : :(y, y’ n),
(y, y’ p), (Y, y’ «)
lesy’
étant de faibleénergie
et étant émis avant la 2eparticule (n,
p oua).
Ainsi lespar-ticules a de faible
énergie qu’ils
ont observéespeuvent
être
supposées
émisesprincipalement
lors de réac-tions « en cascade favorisée par leur seuil » destypes
suivants : :(y, y’ a), (y, na), (y, pu)
et(y, au).
Enaccord avec ce
point
de vue, ils ont observé dans leurs émulsionsquelques phénomènes
d’émissions(y,
pu),
où l’on voit unproton
et uneparticule
oc issus d’unpoint
commun; ils ontégalement
observé des fourches(y, ««).
B.
Noyaux légers.
L’interprétation
desparticularités
des réactionsphotonucléaires produites
sur des noyauxlégers,
présente
des difficultés encoreplus grandes
que pourles noyaux moyens et lourds. En raison de
l’impossi-bilité
d’application
de la théoriestatistique
des noyaux, résultant dugrand
espacement
des niveauxet du nombre faible de
nucléons,
on nepeut
plus
appliquer
les loisstatistiques
pour larépartition
del’énergie
d’excitation entre les différents nucléons.Toms,
Halpern
etStephens [28]
et Toms etSte-phens
[29]
ont étudié lesphotoprotons
dumagné-sium et Diven et
Almy
[ 10],
lesphotoprotons
del’alu-minium ;
ils utilisaient les uns et les autres un bétatronet la
technique
des émulsions nucléaires. Ilscomparent
les
spectres
énergétiques
obtenus avec lesspectres
calculés suivant le modèle
d’évaporation
en utilisant diverses densités deniveaux,
ensoulignant
toutefoisles difficultés
d’application
de ce modèle. Toms etStephens,
enparticulier,
utilisant les niveaux connusde
24Na,
obtiennent un accord satisfaisant avec lathéorie et dans un cas comme dans
l’autre,
l’unifor-mité de la distributionangulaire
desprotons
confirmeencore cet accord.
Ainsi,
contrairement à ce que l’on aurait pu penser,la théorie de
l’évaporation
dont la validitéd’appli-cation est contestable pour les noyaux
légers,
semble assez bienvérifiée;
aucontraire,
des difficultésnom-breuses se
présentent
comme on vient de le voir pour les noyaux moyens et lourds où elle semblait êtredans son domaine de
pleine,validité.
Toms etStephens
expliquent
ce fait ensupposant
un accroissementdu libre parcours dans le noyau
pour
leproton
enraison des
plus grandes énergies
dont ildispose (en
effet,
lesénergies
de liaison desprotons
sont icibeaucoup plus
faibles).
Pour les noyauxplus
lourdsencore, la barrière de
potentiel
vient encore restreindre le nombre desphotoprotons
defaible énergie
résultant duprocessus
d’évaporation,
cequi
accroît en consé-quencel’importance
desphotoprotons
degrande
énergie
résultant enpartie
de l’effetphotonucléaire
direct.Hirzel et Wâffler
[3] ayant
étudié les sections efficaces(y, n)
et(y, p)
pour lemagnésium,
l’alumi-nium et le silicium trouvent des sections efficaces dumême
ordre degrandeur
pour l’effet(y,
p)
et l’effet(y, n);
ce. résultat leurparaît
inattendu. Diven etAlmy
ont montré que ce résultats’explique
enadmet-tant une densité constante des niveaux et en tenant
compte
de la différenced’énergie
de liaison d’unneutron et d’un
proton,
cequi
compenselargement
l’effet de la barrière de
potentiel
pour leproton.
Uneparticularité ayant rapidement
attiré l’atten-tion seprésente
pour laphotodésintégration
desnoyaux
ayant
des nombresatomiques
Z allantjusqu’à
20 : les sections efficaces(y, n)
ont desfluc-tuations
importantes dépassant, semble-t-il,
les erreursexpérimentales.
Autrementdit,
la courbe dessections
efficaces(pour
unrayonnement
ydéterminé)
desdifférents éléments en fonction de Z n’est pas une
courbe
continue,
elleprésente
des minimaqui
paraissent
se renouveler avec une certainepériodicité.
Jensen
[30]
avait fait unrapprochement
entrel’exis-tence de ces minima et les fluctuations de ce
qu’il
appelle
le « nombreisotopique »
N - Zqui
repré-sente l’excès de neutrons parrapport
au nombrede
protons.
J’avais moi-même attiré l’attention
[31]
sur le fait que ces minima des valeurs de la section effi-cace(y, n)
avaient lieu pour des nuclidescorrespon-dant à un nombre entier de
particules
a de laforme .42kkx,
(k
= nombreentier;
Xreprésentant
unsymbole
chimique arbitraire).
D’autrepart,
la section effi-cacea (y, n) présente
uneaugmentation importante
rencontre pas de nuclides stables du
type
42kkX,
cecion raison de l’influence des forces
électrostatiques
entre
protons.
Plustard,
Vendryès [32]
aégalement
noté le
comportement particulier
des nuclides «satu-rées » du
,type 42kkX.
Ces variations de la section efficace
(y, n)
peuvent
Fig.i.
s’expliquer grossièrement
de lafaçon
suivante : la courbe des défauts de masse(fig.
1) [33] présente
des maxima en valeur absolue àchaque
fois que l’onpasse par un noyau du
type
2kX,
ces fluctuationsdiminuent d’intensité dans la zone A = 20, A = 40,
les seuils des réactions
(y, n) passent
par des maxima pour les nuclidescorrespondants,
donc pour uneénergie
derayonnement
y déterminée(ici
lesrayon-nement de
17,6
etI4,8
MeV de la cible dulithium),
on se trouve pour ces nuclides
plus près
du seuil.Or,
si la courbe de section efficaces est uniformément croissante en fonction del’énergie d’excitation,
les variationsd’énergie
de-liaisonexpliquent
les minima des sections efficaces mesurées avec cerayonnement.
Fig. 2.
En
réalité,
les sections efficaces ne sont pasunifor-mément
croissantes,
ellesprésentent
une « forme decourbe de résonance », mais
les.
énergies
des maximade ces courbes sont toutes situées au-dessus de
17,6
MeV et ces courbesprésentent
unegrande
ana-logie
de forme. Pour les rayons y de la cible delithium,
iln’y
a donc pas lieu de tenircompte
de lapartie
décroissante des courbes
6(hv)
située au-dessus dumaximum. Cette allure des variations de
7(y, n)
reliéeempiriquement
à la constitution des nuclidesdu
type
b(X
se trouve doncexpliquée
par lesvaria-tisons
d’énergies
de liaison(fin. 2).
Mécanisme des réactions
photonucléaires
surles
nuelides
légers.
----Actuellement,
il subsiste encore des difficultésd’interprétation
expérimentale
du mécanisme des réactionsphotonucléaires
sur les élémentslégers.
Il semble
parfaitement
établi que pour lesphoto-désintégrations 126C (y,
3 a)
et168 o (y, 4a
on ait passageavec une faible
probabilité
par le nuclide"Be
à l’étatfondamental,
cequi
détermine dans les émulsionsdes fourches de
particules
a en forme deBT,
ies deux branches du V étant trèsrapprochées.
Mais,
parcontre,
le passage par"Be
à des états excités de3,
4, 5
et 8 MeV semblebeaucoup
moins certain.J’ai montré que pour la réaction
126 C (y,
3a) produite
par la raie de
17,6
MeV de la cible delithium,
l’hypo-thèse du passage par
’Be
à l’état excité conduisait à admettre indifféremment pourchaque
étoile un niveau de3,
5 et 8MeV,
cequi
m’a conduit àenvisager
l’hypo-thèse de laphototripartition
du nuclideexcité 1 2
C.Par
contre,
une étudethéorique
[34]
utilisant unmodèle en
particules
« semble montrer que latripar-tition aurait une
probabilité
notable seulement auxgrandes
énergies.
Or,
une étudeexpérimentale
deWilkins et Goward
[35] récente,
faite avec le rayon-nement defreinage
de 70MeV,
sembleindiquer
l’in-tervention deBe,
à un niveau de(16,9 ±: o,3)
MeV;
cette même étude montre encore le passage avec faibleprobabilité
par8Be
à l’étatfondamental,
d’autres étoiles semblent montrer des passages pard’autres niveaux excités.
De toute
façon,
l’hypothèse
de réactions à troisparticules
dans la’photodésintégration
des élémentslégers
semble avoir été éliminée sansarguments
expérimentaux
suffisants. Enoutre,
des difficultésd’interprétation
seprésentent
concernant ladésin-tégration 8Be
--> 2 a pour le niveau de 3MeV,
ainsique
pourd’autres
réactionsnucléaires,
enparticu-lier
[36],
[37].
On
peut
conclure en disant que d’autres étudesexpérimentales
etthéoriques
sont nécessaires pouréclaircir définitivement le mécanisme d’un certain nombre de réactions nucléaires
pouvant
éventuelle-ment faire intervenir un processus :
ou un processus de
tripartition
61
grossier
que celuiqui
a été utiliséjusqu’ici
corres-pondant
à attribuer aux noyaux enparticules
oc unestructure du
type
moléculaire estpeut-être susceptible
de donner des résultats danslesquels
onpourrait
avoir une
plus grande
confiance. ,
Notons toutefois que
l’hypothèse
de latripartition
de
12 C
si elle se trouve confirméepourrait
êtrecomprise
par un mécanisme dutype
«.chauffage
local »proposé
par Courant
[14].
Le noyaucomportant
ici peu departicules,
onpourrait comprendre
une certainerépartition
sensiblementégale
del’énergie
d’excitationentre les trois
particules
« émises. A deplus grandes
énergies,
l’effetphotonucléaire
directpourrait
alors tendre à donner uneplus grande énergie
à une seuledes
particules
oc, cephénomène prenant
uneimpor-tance
croissante,
expliquerait
peut-être
la croissance anormale de la section efficace16C(Y,
3a)
après
lemaximum’situé vers 18 MeV.
Manuscrit reçu le 23 septembre 1952.
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