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Etude des photodésintégrations à l’aide des émulsions
photographiques : Dispositifs expérimentaux et mesures
préliminaires. I
Raymond Chastel
To cite this version:
707.
ETUDE
DESPHOTODÉSINTÉGRATIONS
A L’AIDE DESÉMULSIONS
PHOTOGRAPHIQUES :
DISPOSITIFSEXPÉRIMENTAUX
ET MESURESPRÉLIMINAIRES.
I.Par RAYMOND
CHASTEL,
Laboratoire de Chimie nucléaire du Collège de France. Place Marcelin-Berthelot, Paris, 5e.
Sommaire. - Le tube accélérateur et les
dispositifs expérimentaux destinés à l’irradiation des émulsions photographiques sont décrits. La source de rayonnement 03B3, constituée par une cible de
lithium (évaporé sous vide) bombardée par les protons est étudiée. Le rendement de la cible en fonction
de l’énergie des protons est obtenu par mesure de l’activation
photonucléaire
de 6329Cu
et à l’aide d’une chambre d’ionisation. Le spectre énergétique du rayonnement 03B3 est vérifié et la distribution angulaire de l’intensité du rayonnement est déterminée. L’effet des neutrons parasites est mesuré. Les conditionsd’irradiation, de développement et d’observation microscopique des émulsions nucléaires sont
précisées.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
14,
DÉCEMBRE1953,
PAGE 707.A. -
Production des rayons y utilisés.
Les irradiations des émulsions nucléaires ont été effectuées à l’aide du tube accélérateur de
protons
du Laboratoire de
Synthèse
atomique,
àIvry;
lesrayons y utilisés étaient
produits
sous l’action du bombardement de la cible de lithium par les pro-tons. Le tube accélérateurutilisé
présentait
un certain nombre departicularités
dont il convenait de tirer le meilleurparti possible
pour fixer lesconditions d’irradiation. Nous allons donc
donner
une brève
description
desappareils
utilisés(1).
1. Le tube accélérateur( fig.
1).
- Le tubeaccélérateur a une source d’ions du
type
Oli-phant
[1], [2]
à effluve à hautetension,
la tensionappliquée
nécessaire pour ioniser le gaz et extraire les ionsproduits
est de 5o kV. Les ionsproduits
ont donc desénergies comprises
entre o et 5okV,
il enrésulte donc un étalement assez
important
enénergie
du faisceau d’ions accélérés
(10
pour100).
Lecou-rant total dans la source
(ions
etélectrons)
estd’environ 20
mA,
lapuissance
dissipée
de 1 kWnécessite un refroidissement à circulation d’huile.
Le courant est fourni par un alternateur suivi d’un
système
de transformateur élévateur detension,
il est redressé par
deux
kénotrons. L’ensemble de cedispositif
qui
est à la tension de + 5oo kV estassez
volumineux,
cequi
accroît lapossibilité
d’ef-fluves. D’autrepart,
l’alternateur doit être entraîné par une transmissionisolante;
c’est là une source, de vibrationsmécaniques
transmises à l’ensemblede
l’appareil,
cequi
créesouvent
des difficultés pourréaliser des
dispositifs
d’irradiation utilisant unegéométrie
bien définie.(1) Cette étude comprend trois articles que nous
dési-gnerons par [I], [II], [III]; ils sont extraits d’une Thèse
(Paris, z t mai
I952).’
Le
réglage
de l’effluve dans la sourceexige
au minimumquelques
minutes,
ce faitempêche
deFig. 1 .
a et b, électrodes de la source d’ions; G, générateur redresseur;
A, alternateur d’alimentation en basse tension du géné-rateur G; M, moteur d’entraînement de l’alternateur A
(la transmission mécanique est réalisée par un axe vertical
isolant); B, électrode accélératrice intermédiaire au
poten-tiel -;
C, base du tube reliée électriquement à la terre.2
commencer une irradiation à une intensité du
fais-ceau et à une tension
déterminées,
ces valeurs doiventêtre atteintes
progressivement.
Cecomportement
dessources à effluve crée une
gêne
assezimportante
pour les irradiations de courte durée.Le courant total d’ions maximum est de
500 A.
Le rendement enprotons
parrapport
au couranttotal,
d’après
les mesures faites par J. Sommeriaavec un
analyseur magnétique
est de 55 pourI00.
La consommationd’hydrogène
à lapression
atmo-sphérique
est de ioo cm3 à l’heure pour un fonc-tionnement à une intensité de4oo
FA.
L’accélération des ions est réalisée en deux
étages :
une
première
accélération a lieu entre lediaphragme
de sortie de la source et une électrode intermédiaire
portée
à unpotentiel égal
à la moitié dupotentiel
de la source. Une deuxième accélération a lieu entrecette électrode intermédiaire et un
diaphragme
dis-posé
au-dessus de la cible. Les espacesd’accélé-ration entre ces
électrodes. jouent
en mêmetemps
le rôle de lentillesélectrostatiques
pour concentrer le faisceau d’ions. Seule lapremière
lentille agissant
sur des ionsd’énergie
encore faiblejoue
un rôleimportant.
Ses distances focalesimage
etobjet
sontrespectivement
de4o
et 11 cm. La cible setrouve à
I,5om
dufoyer
image,
legrandissement
est de3,75,
cequi
donne
sur la cible uneimage
de0,75
cm du trou de la source de diamètre 2 mm.Étant
donné ladispersion
enénergie
des ions à la sortie de la source, il seproduit
une aberrationchro-matique qui
élargit
la tache du faisceau sur lacible,
le diamètre de la trace du faisceau visible sur la
cible
après démontage
est d’environ i cm.Les tensions
appliquées
aux. électrodesaccélé-ratrices sont fournies par six blocs de transfor-mateurs redresseurs
identiques,
chaque
bloc fournitune tension de Ioo kV. Le
montage
est réalisé pourassurer l’addition des tensions de
chaque
bloc;
cetensemble est
capable
de fournir unepuissance
de 6
kW.
La mesure de la tension totale d’accélération est
réalisée par détermination de l’intensité
passant
dans une
grande
résistance constituée par I000résis-tances au carbone de 2 MQ
baignant
dans l’huile. Unétalonnage
grossier
a été fait auspintermètre.
Cette résistance aégalement
servi à déterminer àl’oscillographe cathodique
l’ondulation de la hautetension redressée : elle est due 10 pour i oo
lorsque
legénérateur
débite 5 mA.L’intensité du faisceau d’ions est mesurée à l’aide
d’un
microampèremètre
branché entre leporte-cible,
isolé du reste dutube,
et la terre. Pour que la mesure ait unesignification,
il est nécessaired’arrêter
les électrons secondaires formés sur lacible,
car ces électrons remontent dans le tube en sens inverse du faisceau d’ions et le courantqui
en résultes’ajoute
au couranttransporté
par les ions. Ces électrons sontarrêtés,
soit par un anneauporté
à unpotentiel négatif
dequelques
centainesde volts par
rapport
à lacible,
soit en les enroulantdans le
champ magnétique
d’unpetit
aimant per-manent.Le tube accélérateur et le
générateur
à haute tension ont été décritsplus
en détail dans deuxpublications
de J. Sommeria[31, [4].
2. La
préparation
des cibles. - Lespremières
irradiations ont été effectuées en utilisant du lithium
métallique
introduità
l’air libre dans la cavitéconique
duporte-cible,
mais ceprocédé
avait ledésavantage
depermettre
uneoxydation
rapide
dela
cible,
et d’autrepart
lerenouvellement
du lithiumnécessitait le
démontage
duporte-cible.
Nous avons donc
prévu
undispositif
deprépa-ration des cibles par
vaporisation
sous vide dulithium à l’intérieur du tube lui-même.
L’utilisation
de lithium pur au lieu
d’oxyde
de lithiumpermet
detripler
lerendement
en rayons y, l’efficacité et lesavantages
de ceprocédé-
avaient étésignalés
parl’équipe
du tube accélérateur deZürich.
Le
tube
accélérateur du Laboratoire deSynthèse
atomique
a unedisposition
inversée parrapport
à celui deZürich,
là cible est située sous le tube et lesprotons
sont accélérés de haut en bas. A Zürichun
simple
tube en acier dont l’ouverture estdirigée
vers’le
hautpermet
parchauffage
d’obtenir undépôt
de vapeur de lithium sur la cibleplacée
au-dessus. AIvry
lesystème
a été modifié defaçon
à renvoyer vers le bas la vapeur de lithium àdéposer
sur la cible.Pratiquement,
ce résultat a été obtenu en coiffant le tube contenant le lithium par uncapuchon
d’un diamètre un peu
supérieur
.à
celuidu
creusetà
lithium,
lecapuchon
servant de déflecteur pourramener vers le bas la
vapeur, de
lithium. Lechauf-fage
de l’ensemble est obtenu par bombardementélectronique.
Undispositif à
manivelle dontl’axe
709
réchaud à lithium de l’axe du tube pour
permettre
le passage du faisceau d’ions
(fig. 2).
3.Étude
des rayons y. -Parmi les réactions
produisant
unrayonnement
yénergique
en utilisantcomme
particules
incidentes lesprotons,
nous avons choisi celle dulithium,
car elle fournit les rayons yles
plus
énergiques, allant jusqu’à 17,6 MeV.
Laréaction
s’écritL’état du
’Be
formé à l’aide desprotons
de44o
keV nepermet
pas de réactions entrant encompétition
autre que la diffusion
élastique
desprotons
[5].
Cette réactioncomporte
une résonanceaiguë
(demi-largeur
de I Ià 1 4
keV suivant lesauteurs)
pour une
énergie
desprotons
incidents de441
keV.Hornyak,
Lauritsen,
Morrison et Fowler ontpublié
un certain nombre de
caractéristiques
decette
réac-tion .[6].
Lerendement
d’une cibleépaisse
de lithiummétallique
pourEp
= o, 85 MeV
est de2,6.10-sE-.
Les valeurs données pour la sectionefficace-
sont6. io-27 cm2
[7]
et7,2.I0-27
CM2[8].
Le
rayonnement
ycomporte
deuxcomposantes :
Ey
=I7,6MeV (raie
étroite)
et’
Ey
=I4,8 MeV
(raie large).
L’intensité relativede
la raied’énergie
laplus
faible est environo,5
pour desprotons
de
o, 46 MeV
et1,5
pour desprotons
de 1,15 MeV
(avec
cibleépaisse),
les deux raiesapparaissent
à lafois à la résonance et en dehors de la résonance
[9].
Cette émission se fait àpartir
du niveau excitéde
"Be
deI7,6 MeV,
le retour à l’état fondamentaldonnant
les radiations lesplus
énergiques,
tandisque la transition conduisant à un niveau excité
large
situé vers 2,g MeV estresponsable
de la raiede
faible
énergie.
Ce dernier niveau excité èst instable a, ce niveau estresponsable
de la formation des « marteaux » observés dans les étoiles dedésin-tégration
provoquées
par les rayonscosmiques,
lesnoyaux
de !Li
émis subissant aupréalable
unetran-sition
fi.
Le niveau fondamental de
"Be
est lui-même ins-table x, ladésintégration
libérant uneénergie
faible de o,og MeV(fig.
3).
Afin de vérifier le fonctionnement de
l’accélé-rateur,
nous avons étudié lerayonnement
yproduit.
Cette étude a
comporté
quatre
phases :
a.
Étude
du rendement de la réaction en fonction de la tension d’accélération desprotons;
b.
Étude
de la distributionangulaire
du rayon-nement y;c. Détermination du
spectre
énergétique
des rayons y ;d.
Étude
de l’effetparasite
des neutrons. Nous allons les examiner successivement.a.
ÉTUDE
DU RENDEMENT DE LA RÉACTION EN RAYONS y EN FONCTION DE LA TENSIOND’ACCÉLÉRA-TION DES PROTONS. - Cette étude a été faite en
détectant les rayons y par deux
méthodes :
io Détection par chambre d’ionisation. - Nous
avons utilisé une chambre d’ionisation à
parois
de bakéliteremplie
d’àir à lapression
atmosphérique.
Nous avons choisi une chambre
fabriquée
avec unesubstance riche en carbone
(bakélite)
pour éviter les activations résultant de réactionsphotonucléaires
(y, n)
ou(y, p);
eneffet,
le carbone subit seulementune réaction
(y,
oc)
de rendement faible sous l’actiondu
rayonnement
y utilisé(voir II).
Avec les métauxusuels,
cuivre,
laiton, fer,
l’irradiation aurayon-nement y
auraitprovoqué
une radioactivitéP,
cetteactivité
persistant après
lespériodes
d’irradiationaurait été
gênante
pour les mesures.La chambre d’ionisation était reliée par un câble blindé à un
amplificateur
à courant continuplacé
dans la cabine de commande de l’accélérateur.La chambre d’ionisation et
l’amplificateur
nous ontété fournis par le service de MM.
Rogozinski
etWeill
du Commissariat àl’Énergie
atomique.
L’amplificateur
à courant continu et àcontre-réaction
totale a lescaractéristiques
suivantes :le
gain
en volts est de i, donc legain
en intensitéD
est
i (Re,
résistanced’entrée; Rs,
résistance de RS.sortie);
icii
= Re ,
cequi
donne pour une tension mesurée à lasortie de 10
V,
10-11 A. Lafluctuation
est de 200p. V.
Enfin la chambre d’ionisation
placée
sous la cibledans l’axe du faisceau de
protons
estdisposée
dansune boîte
cylindrique
àparois
deplomb
de 3 mmd’épaisseur
destinée à arrêter lesrayons X
mousproduits
par la sourced’ions,
par le faisceau d’ions tombant sur la cible et les bords desdiaphragmes
ou par des électrons secondaires arrachés par les ions. Nous avons vérifié que dans ces conditionsl’activité
possible
duplomb
n’intervenait pas, lesrayons
étant arrêtés par la bakélite. Les mesuresont été faites en faisant
varier
la tension d’accélé-ration desprotons
de 5o en 5okeV,
les résultatssont
portés
sur la courbe A de lafigure
4.
La
principale
sourced’imprécision
résulte desimpulsions éleetrostatiques
parasites
collectées par la chambred’ionisation;
cesimpulsions
sontprovo-quées
soit par deseffluves du
sommet du tubeporté
à la hautetension,
soit par desdécharges
dans letube résultant de
dégazages
brusques.
Pour
dimi-nuer au maximum la
fréquence
de cesimpulsions,
nous avons fait les mesuresindiquées
après
avoirlaissé fonctionner le
tube
pendant
plusieurs jours
pour assurer un bon
dégazage.
D’autre
part,
cesparasites électrostatiques ayant
pour résultat de ramener au zérol’aiguille
del’appa-reil de
mesure
del’amplificateur,
nous avons faitles
mesures
lorsque l’aiguille
atteignait
saposition.
maximum,
après
unelongue période
destabilité,
et les valeurs
portées
sur la courbe sont des moyennesde
plusieurs
lectures.Cet
ensemble,
chambre d’ionisation etamplifi-cateur,
a été utilisé pour lesexpériences
ultérieurescomme moniteur pour la mesure de l’intensité
(2).
(2) R. CHASTEL, J. Rech.- C. N. R. S., 1953, 22, 42.Pour
ces mesures,l’influence
desparasites
électro-statiques
a étégrandement
diminuée en utilisant undeuxième modèle
d’amplificateur
présentant
uneplus
grande
stabilité. Cetappareil
nous aégalement
étéfourni par le Commissariat à
l’Énergie
atomique.
20 Détection par l’activité du 62CU
(T
= z o, 5mn).
- Des détecteurs de cuivre
identiques
étaientirradiés
pendant
ion dans uneposition
biendéfinie sous la
cible,
en utilisant une valeurfixe
de l’intensité du faisceau
(200 li-A),
cette valeur étant maintenue aussi constante quepossible
(à
5 pour 10oenviron).
Les irradiations au cours
desquelles
cette cons-tance n’avait pu être maintenue ont’ été éliminées. Les détecteurs étaient irradiés en utilisant descibles de lithium fraîchement
évaporées
avec des tensions d’accélération maintenues à des valeursconstantes différant de 5o
keV,
l’activité des détec-teurs était mesurée à l’aide d’uncompteur
Geiger-Müller
type
«Collège
de France » en utilisant unegéométrie
biendéfinie,
les mesures étaient com-mencées 2 mnaprès
la fin de l’irradiation et étaientpoursuivies
pendant
o mn. Dans cesconditions,
le nombre net dedésintégrations
comptées
pen-dant o mn estproportionnel
à l’intensité du rayon-nement yresponsable
de la réactionLes résultats obtenus sont
représentés
par lacourbe B de la
figure
4.
Dans ce cas, comme dans le
précédent,
laprin-cipale
sourced’imprécision
résulte des chutesbrusques
de tensionproduites
par desdécharges.
Toutefois,
cespériodes pendant
lesquelles
la tensionest abaissée sont très brèves
(de
l’ordre d’une secondeau
maximum),
même si elles seproduisent
à unecadence moyenne d’une à la
minute,
leur influence est peu sensible sur une irradiation de 10 mn.Les courbes A et B de la
figure
4
traduisent ladifférence du coefficient d’efficacité des deux détec-teurs. Elles
présentent
toutes deux une. inflexionpour une valeur lue de la tension voisine de
4oo
keV,
à cette tension il convientd’ajouter
la tensiond’accélération des ions dans la source. La tension,
appliquée
aux électrodes de la source étant 5okeV,
il en résulte que la résonance observée estcomprise
entre4oo
et45o keV,
la valeurprécise
de cetterésonance,
mesurée à l’aide de cibles minces etd’accélérateurs
donnant une bande étroited’énergie
du
faisceau est44o
keV[5].
Étant
donné lagrande
largeur énergétique
du faisceau deprotons
fourni par l’accélérateur(5o
keV dus à la source + 5o keV résultant des fluctuations de tensionaccélératrice,
soit unedemi-largeur
de Ioo ke Venviron),
onpeut
donc considérer que les mesures sont en bon accord avec la valeur
précise
de la résonance.711
cible mince. D’autre
part,
l’accélérateur
étant destinéà fournir une
intensité
durayonnement
y du lithiumaussi forte que
possible,
nous avions intérêt à utiliserpour les
expériences
ultérieures une cibleépaisse.
Les irradiations des émulsions
photographiques
ontété faites à des tensions voisines de 5oo
keV,
car en montant la tension audelà,
le fonctionnement du tube devenait instable..b. DISTRIBUTION ANGULAIRE DE L’INTENSITÉ y. -Une étude de la distribution
angulaire.
du rayon-nement a été faite enutilisant
unporte-cible
destiné à l’irradiation des émulsions. Lesexpériences
décrites dans ceparagraphe
ont été faites avec le concoursde M.
Théréné,
ingénieur
au Commissariat àl’Énergie
atomique, auquel
nous tenons àexprimer
ici nosvifs remercîments pour son aimable
collaboration.
Pour cette.
étude,
nous avons, comme dans leparagraphe précédent,
utilisé des détecteurs encuivre,
mais nous avonsadopté
des détecteurs dedimensions
plus
faibles pour avoir une définition convenable del’angle
d’émission des rayons y.Toutefois,
cette réduction des dimensions étaitlimitée par la nécessité d’obtenir des activités
d’inten-sité suffisante.
Pratiquement,
nous avons utilisé desplaquettes
de cuivre de 2 X 3 cm et2,5
mmd’épais-seur. Les détecteurs
comportaient
sur leur tranche deuxsaignées
àmi-épaisseur
de i mm deprofondeur,
cequi
permettait
de lesglisser
sur dessupports
mincesélastiques
en bronze à uneposition
bien définie.Nous
disposions
de troissupports
identiques :
un,
disposé
sur lesystème
decomptage,
et deuxautres fixés à l’aide de fourches de duralumin à deux
tiges rectilignes
mobiles
pourl’analyse
angu-laire. Pourl’irradiation,
le détecteur étaitplacé
à une distance d de la cible et la direction définiepar le centre
d’impact
desprotons
et le centre du détecteur faisant unangle
0 avec la directionmoyenne des
protons.
Onpouvait
faire varier ladistance d en faisant
glisser
latige
duporte-détec-teur dans son
support,
latige
était maintenue à laposition
choisie à l’aide d’une vis deblocage.
Onpouvait,
d’autrepart,
faire varierl’angle
0;
carle
support
detige
porte-détecteur
était constitué par unpetit
chariot àgalets
sedéplaçant
sur un limbegradué.
Le limbepouvait
porter
deux chariotsidentiques.
Il était fixé sur le tube accélérateur detelle
façon
que :1° son
plan
soitparallèle
à l’axe du faisceau deprotons;
20 le cercle
gradué
soit centré sur le milieu de la source de rayons y.Le
montage
et lecentrage
du limbegradué
étaient facilités par l’utilisation destiges
porte-détecteur,
leur extrémité en forme de
pointe conique pouvant
être amenée en contact avec le centre de la sourcede
rayonnement.
Dans cesconditions,
l’angle
0pouvait
être défini avec une incertitude inférieure à 1°.La distance d était déterminée en mesurant à la
j auge
deprofondeur
à o,1 mmprès,
lalongueur
detige porte-détecteur
dépassant
de son chariotsupport.
L’ensemble du
dispositif
d’irradiation
des détec-teurs est visible sur laphotographie figure
5.Les mesures d’activité des détecteurs étaient
faites à l’aide de deux
compteurs
Geiger-MüLler
cylindriques
àparois
de o,i mm dutype
«Collège
de France » montés en
parallèle.
Lesupport
descompteurs
étaitprévu
pourpermettre
l’introduction
du détecteur à mesurer à l’aide de ses
glissières
entre les deuxcompteurs
à uneposition
bien déterminée(fig.
6).
Lecomptage
desimpulsions
était fait avecune échelle de I oo du Commissariat à
l’Énergie
atomique,
lafigure 7
est unephotographie
dudispo-sitif. L’utilisation de deux
compteurs
enparallèle
a nécessité le choix de deuxcompteurs
présentant
des
paliers
de fonctionnement pour des tensions712
Les mesures étaient effectuées de la
façon
sui-vante : deux détecteurs étaient irradiés en mêmetemps, pendant 10
mn un des détecteurs était utilisécomme
moniteur,
et laissé à uneposition
fixe pen-dant les mesures, car àl’époque
où ces mesuresont été faites nous ne
disposions
pas encore de la chambre d’ionisation. On faisait des mesures «croi-sées » des activités du moniteur et du
détecteur
à des instants notésaprès
la find’irradiation,
les courbes dulogarithme
des activités en fonction dutemps
étaient tracées en utilisant comme valeur de lapériode
0,5 mn.
L’activité à l’instant zéro étaitdéterminée pour le moniteur et pour le détecteur en
traçant
les droites de décroissance. Pour unedis-tance du détecteur à la source d == 5 cm, les acti-vités au
temps
zéro variaientd’une irradiation
àl’autre,
autourde
160coups /mn,
donc enplaçant
le moniteur à une distance
analogue,
l’erreurintro-duite par la mesure
du
moniteur était du mêmeordre de
grandeur
decelle introduite
par la mesuredu
détecteur,
nous avons cherchéà améliorer
laprécision
en accroissant l’activité dumoniteur,
nousl’avons
placé
contre laparoi
latéraledu
porte-cible
où il était maintenu à une
position
bien déterminéepar une
bague
en cuivre échancrée : dans cescondi-tions,
les activitésinitiales
étaient de l’ordrede 2 ooo
coups mn.
Les résultats des mesures sont condensés dans le tableau suivant. Legraphique
(fige 8)
donne la distributionangulaire
du rayon-nement dans les conditionsexpérimentales
utilisées,
c’est-à-dire pour une tension d’accélération des
protons
de 5ookeV,
une cibleépaisse,
et unsupport
de cible destiné à l’irradiation d’émulsions
photo-graphiques.
Dans la limite des erreursexpérimen-tales,
la distributionpeut
être considérée commeisotrope.
Laprécision
est de 10 pour Iooenviron.
TABLEAU.
En
I94I
Ageno, Amaldi,
Bocciarelli,
Tra-bacchi[10]
ontpublié
une étude sur ladistri-bution
angulaire
desrayonnements
de laréac-tion
ZLi(p,y)"Be;
ils ont trouvél’isotropie
pour la résonancede 44o keV.
Indépendamment
de nosmesures,
des
expériences
ayant
pourobjet l’analyse
précise
de cette distributionangulaire
ont été faites par différents auteurs : Devons et Hine[11]
ont utilisé comme détecteur descompteurs
encoïnci-dence ; Nabholz,
Stoll et Wàfller[12], [13]
ont utilisé la réactionC " (y,
3 oc)
dans les émulsionsphoto-graphiques
et enfin Stearns et Mc Daniel[14]
ontprocédé
àl’analyse
à l’aide de leurspectromètre
magnétique
depaires.
Nabholz,
Stoll etWâffler
ont annoncé dans leurpremière publication
unevariation
angulaire
del’intensité relative des
deux
raies14,8
et17,6 MeV
à larésonance;
dans leur deuxièmepublication,
ilsont rectifié leurs résultats. Les
résultats
expéri-mentaux de Devons et Hine
indiquent
uneaniso-tropie
faible de 5 pour I oo à44o
ke V. Cette
légère
-713
Devons et Hine dans une
deuxième
publica-tion
[15],
Devons etLindsey [16]
et Stearns etMc Daniel
(déjà cités)
ont examiné lesconséquences
théoriques
des résultatsexpérimentaux,
celles-cipeuvent
être résumées de lafaçon
suivante :Io Le niveau
de
résonance est formé defaçon
prédominante
par lesprotons 1 -
0,
Li
étantimpair
ainsi que1 H,
il en résulte. que le niveaude
"Be
de 17,6
MeV estimpair,
il y adonc
inter-diction
stricte de l’émission de deuxparticules
a,puisque
cette émissionne
peut
résulter que d’un niveaupair,
ceci estégalement
en accord avec le fait que lalargeur
du niveau est relativement faible. Enoutre,
laréaction ;Li (p,
9-oc)
neprésente
aucune résonance pour desprotons
de44o keV.
D’autrepart,
les auteurs s’accordent pour attribuer à ce niveau le momentangulaire
total J = 1.20
L’anisotropie
observée en dehors de laréso-nance est le résultat de l’interférence du niveau
précédent
avec un ouplusieurs
autres
niveauxlarges
responsables
de la réaction Li(p,
2x),
ce ou cesniveaux sont donc
pairs.
En considérantqu’un
seul autre niveauinterfère,
Devons et Hine attribuent àcelui-ci la valeur J = 2. Ils donnent au niveau
fondamental
pair
la valeur du momentangulaire
total J = o. Il en résulte que latransition y
de
17,6
MeV estdipolaire électrique.
Stearns et Mc Daniel attribuent au niveau fonda-mental
(pair)
de’Be
la valeur J = 2, la transitionprécédente
estégalement
dipolaire électrique.
Enoutre, ils attribuent au niveau excité
large
pair
de ’Be
situé à 3 MeV la valeur J = o.En ce
qui
concerne nos résultatsexpérimentaux,
ils sont en bon accord avec les résultats des autresauteurs où des moyens visant à l’obtention d’une
grande
précision
telle que l’utilisation d’unspec-tromètre g
double[14]
ont été mis en 0153uvre.Utilisant des cibles minces et une résolution en
énergie
deo,3
pour Ioo, Devons et Hine ontétudiés
la variation
de
la distributionangulaire
en fonctionde
l’énergie.
Ils ont trouvé quel’asymétrie
varie enfonction- de
l’énergie Ep
desprotons, qu’elle
s’annule pour une valeur del’énergie Ep
voisine de celle dela résonance
[à
la résonance la distributionangu-laire est
représentée
par 1(0)
= i +o,05
cos0],
l’asymétrie
change
alors designe.
Ce faitexplique
nos résultats
expérimentaux;
nous avons, eneffet,
utilisé une cible
épaisse
avec uneénergie
maxinumde
protons
de55o keV, les
protons
produisant
laréaction ont donc toutes les
énergies
entre b et55okeV,
lesénergies
efficaces encadrent donctoute la résonance
et,
parconséquent,
lesaniso-tropies
étant designe
contraire depart
et d’autre du maximum de larésonance,
secompensent plus
ou
moins;
de toutefaçon,
le résidu est faible.C. SPECTRE
ÉNERGÉTIQUE.
- Lespectre
énergé-tique
durayonnement
yémis,
a été étudié à l’aidede la réaction
1: C (y, 3 ex) qui
sera examinée endétail en
[II].
Nous nous bornerons à donner icil’histogramme
de cette distribution(fig.
9), les
raies de17,6
et14,8
MeV sontséparées.
Mais nous devons remarquer que lalargeur
de la raie17,6 MeV
estd’origine expérimentale.
Les maxima sont en bonaccord avec les valeurs données par Walker et
Mc Daniel
[9].
-L’ex,istence d’une
raie faibled’énergie
inférieure à celle deI4,8MeV
annoncée parNabholz"
Stoll et Wâftler[13]
estdiscutable,
car Walker etWalker et Mc Daniel ont
exploré
avecbeaucoup
de
précision
lespectre
entre 3 etI g MeV
et n’ontrien
signalé.
’4. Effet des
neutrons
résiduels. -- Bienqu’uti-lisant une
énergie
desprotons
bien inférieure auseuil situé à
1,88
MeV de la réaction’Li
(p,
n) ’Be,
on constate la
présence
de neutrons résiduels dansle
rayonnement
y émis par le tube. Ces neutronssont,
dansbeaucoup
de cas, àl’origine
de diversesréactions
parasites
des réactionsphotonucléaires
étudiées[17].
Ilsproduisent
sur certainsisotopes
des réactions(n, y)
fournissant la mêmepériode
que des réactions(y, n)
détectées sur d’autresisotopes
par l’activité du noyau résiduel. Ils
peuvent également
provoquer des réactions
(n, p)
et introduire unecor-rection pour
l’étude
des réactions(y,
p)
dans lesémulsions
nucléaires,
parexemple.
,Ces neutrons ont diverses
origines,
ils résultentprincipalement
des réactions(d, n)
provoquées
parla faible
proportion
de deutérium del’hydrogène
alimentant
la source d’ions de l’accélérateur. Pourréduire cette
production
deneutrons,
nous avonsutilisé pour la
préparation
électrolytique
du gaz de la source, une eaupurifiée
de son eau lourde àRjukan
(Norvège)
par la NorskHydro-Elektrisk
Kvoelstofaktieskab
(dont
la concentrationindiquée
en deutérium par
rapport
àl’hydroglne
ordinaire estcomprise
entreI / I00
oooe et 1/200
oooe).
Laconcentration habituelle de deutérium dans l’eau ordinaire est
1 /5
oooe.L’appauvrissement’en
714
de cette eau destinée à
fabriquer
le gazisotopi-quement
appauvri
en
H
communémentappelé
«
protonium
» a étéanalysé
auspectromètre
de massepar le service de M. Roth avec la collaboration de M. Chenouard au Commissariat à
l’Énergie
atomique,
et a
indiqué
unappauvrissement
de4
environ. Cette discordance entre la concentrationindiquée
par le fabricant et parl’analyse
de masse estimpor-tante, elle
peut
néanmoins
êtrecomprise
étant donné lagrande
difficulzé desanalyses
demélange
à faible
proportion
en2 H.
Pour nous rendre
compte
del’importance
de cesneutrons
résiduels,
nous avons utilisédeux
méthodes :i° Ces neutrons étaient détectés à l’état de
neu-trons lents en irradiant 15 mn dans une masse de
paraffine
un détecteur devanadium,
l’activité depériode
3,74
mnde "V
était mesurée aucompteur.
Le tube fonctionnant en «protonium
» à 5oo keVavec une intensité de 230 ±
20 [.lA,
on obtenaitune
activité
rapportée
à la find’irradiation
de9 ± 3
coups /mn. ’
Le même détecteur
irradié,
toutes choseségales
d’ailleurs,
enremplaçant
la source y par unesource Ra + Be de 5oo mC donnait une activité
’de 250 ±’ 22
coups/mn.
Ces mesures donnent donc une intensité
neutro-nique
du tube yéquivalente
à 18 ± 8 mC de(Ra
+Be).
La valeur actuellement admise du nombre de neutrons émis par mC de
(Ra
-!-Be)
est de l’ordre de 104neutrons/s.
’Le nombre de neutrons émis dans
l’angle
solide47r
par le tube dans les conditions de fonctionnementprécisées
ci-desus,était
donc de(18 --L 8).104
neu-trons/s.
90 Pour nous rendre
compte
de l’effet de cesneutrons par
rapport
à l’effet(y,
n)
dans le cas dey Cu
parexemple,
nous avons irradiésimulta-nément dans des conditions
identiques
(sur
unsupport
tournant)
deux échantillons de mêmesdimensions,
l’un en cuivre et l’autre enaluminium,
dans un cas aux neutrons
produits
par des .deu-tons de 5oo keV sur cible delithium,
et dans l’autre cas aux rayons du tube fonctionnantégalement
à 5oo keV et ciblede,
lithium. Sous l’action desneutrons
rapides,
l’aluminium
donne la réaction27 1 1 AI
( 1 n, }H) Mg
depériode
I o, 2 mn, cettepériode
de io,2 mn voisine de
celle du.-’2Cu
(10,5 mn)
peut
être
séparée
de lapériode
résultant de laphoto-désintégration
17 1 3 AI
(y,
n) 1;A1
de 13 s. L’aluminium onstitue donc un détecteuruniquement
sensibleaux neutrons
rapides.
,Dans ces
conditions,
les
activitésobtenues,
ramenées à’ la fin d’irradiation
(temps
d’irradia-tion Io mn)
sont :. ,a. Neutrons : Aluminium :
Cuivre :
b.
Rayonnement
y + neutronsparasites
(pro-tonium) :
Aluminium :
Cuivre :
On a donc’ obtenu
pour
l’activitéIncu
ducuivre.
résultant de l’effet des neutronsLe
rapport
de l’activité résultant des neutronsrésiduels à celle résultant des rayons y est de l’ordre
de
1 8
soito,6
pour 10oo. .2 goo
Pour nous rendre
compte
de l’effet du «proto-nium », nous avons fait une irradiation des deux
détecteurs cuivre et aluminium en faisant fonc-tionner le tube y avec de
l’hydrogène
ordinaire à la même tension et la même intensité dufaisceau.
Nous avons obtenu les résultats suivants :
lAI
= 44 ± 5coups/mn,
leu =
2 95o
± 80coups/mn.
On
peut
donc conclure que l’effet des neutrons résiduels est réduit sensiblement de moitiélorsque
l’on utilise du «protonium
» au lieu del’hydrogène
ordinaire.
B. -
Dispositifs
d’irradiation.Les
premiers
essais d’irradiation d’émulsions ’ nucléaires aux rayons y dulithium,
ont montré que l’intensité durayonnement
degrande énergie
était faible. Nous avons donc été conduit àdisposer
les
plaques
aussiprès
quepossible
de la cible. D’autrepart,
le tube. émet desrayons X
mousqui
interviennent
pour
une’part importante
dans le voile desémulsions,
cettequestion
dediscrimi-nation des
trajectoires
departicules
nucléaires parrapport
au voile seraexaminée
plus
en détail dansla section suivante.
Il suffit de dire ici que nous avons été
conduit.à
filtrer le
rayonnements
émis parl’accélérateur,
lechoix du filtre est limité par la
nécessité d’utiliser
des
épaisseurs
relativement faibles pour ne pasréduire dans des
proportions prohibitives l’angle
solide.Pratiquement
nous avonsadopté
uneépais-seur due 10 mm de
plomb.
Lesplaques
nucléairesétaient irradiées dans une boîte à
irradiation,
et,pour éviter l’effet
possible
d’unedissymétrie
l’accé’-715
lérateur de
protons,
la boîte était montée sur un axevertical entraîné par un moteur
électrique
par l’intermédiaire d’un réducteur de vitesse(la
vitesse de rotation de la boîte à irradiation était dequelques
tours par
minute).
Celle-ci est montrée avec soncouvercle
partiellement
retiré sur laphoto
de lafigure
10. Lafigure
I I montre ledispositif
d’irra-diation dans laposition qu’il
occupe sous l’accélé-rateur.Avec ce
dispositif,
lesplaques
étaient irradiées enposition
horizontale,
lerayonnement
ayant
unesymétrie cylindrique
parrapport
à l’axe du faisceaude
protons.
Lecentrage
de la boîte à irradiationétait facilité par un cercle
gravé
sur son couvercleayant
un diamètreégal
à celui duporte-cible.
La boîte à irradiation et son moteur montés sur un
support
à crémaillère étaient amenés en contactavec le
porte-cible, puis
après
centrage,
étaientdescendus de I mm pour ne pas
gêner
la rotation.Les irradiations étaient effectuées en
plusieurs
foiset le renouvellement des cibles
pouvait
être fait parvaporisation
sans avoir à toucher audispositif
d’irradiation.
C. -- Ch,oix et
développement
desémulsions.
Pour diminuer au maximum l’influence du
voile,
en
plus
de la filtration par leplomb,
nous avonsessayé
par desprocédés
photographiques
dedimi-nuer la sensibilité au
voile,
c’est-à-dire aux électronssecondaires
[18].
Pour
cela,
nous avonsessayé
différentstypes
d’émulsions
nucléaires;
nous avons irradié desfrag-ments de
plaques
Ilford C2,
B2,
E 1. Lesplaques
E 1habituellement utilisées pour les études de fissions
nous ont donné la meilleure
discrimination.
Pour améliorer la
discrimination,
nous avonségalement
utilisé la méthode dessous-développe-ments
qui
nous avait donné debons
résultats pour l’étude desphénomènes
detripartition
del’ura-àium
[19].
Nous avons effectué desdéveloppements
à l’aide du révélateur ID 19 à des dilutions
crois-santes. Ces résultats confirment ceux de Hânni et
Gailloud
[20].
Pratiquement,
nous avons obtenu desplaques
permettant
une observation convenable desprotons
de 9 à I2 MeV avec destemps
d’irradiation allantjusqu’à 12
h.Enfin,
pour diminuer laperte
destrajectoires
longues
dans le verre et pour accroître le nombrede
phénomènes
observés par unité desurface,
nous avons été conduit à utiliser des émulsionsépaisses
de 300 ou4oo
juL. Dans ce cas, l’uniformité dudéve-loppement
enprofondeur
nécessitait desprécautions
spéciales,
nous avonsadopté
ledéveloppement
dit« en
température »
deDilworth,
Oechialini etPayne
[21].
Il consiste à fairepénétrer
le révé-lateur à bassetempérature (4°
Cglace fondante);
pendant
cettephase
depénétration,
iln’y
aprati-quement
pas dedéveloppement, puis
on élève latempérature
à 2oD, le révélateurdéveloppe
et nepénètre plus.
D.
Étude
desplaques
aumicroscope.
homo-gène,
ilprésente
une courbure dechamp
inférieure à celle de laplupart
desobjectifs
apochromatiques,
cequi
a unegrande
importance
pour les mesuresaxiales
(détermination
de laprojection verticale
des traces departicules).
Un verre bleu a été intro-duit dans lesystème d’éclairage
pourfiltrer
lalumière et réduire les aberrations
chromatiques.
La recherche des
phénomènes
nucléaires a été faite enemployant
l’objectif
fluoriteCook,
Troughton
et Simms X
45
possédant
unegrande
distancefrontale
(1,5 mm).
Cetobjectif
à immersion construitspécialement
à la demande du Professeur Occhialinipermet
l’observation d’émulsion trèsépaisses,
ilpossède
un bonpouvoir
de résolution et ungrand
champ
(240 p.
en association avec un oculaire xg).
. Leréglage
de larallonge
binoculaire Nachetsuivant l’écartement des yeux modifie un peu la
distance
optique objectif-oculaire,
cequi change
légèrement
legrandissement.
Pour les mesures delongueurs
detrajectoires
au micromètreoculaire,
nous avons établi une courbed’étalonnage
du micro-mètre oculaire en fonction de l’écartement des yeux.Les mesures verticales ont été faites à l’aide du
tambour de la vis
micrométrique
du mouvement lent de mise aupoint.
L’étude de la vismicrométrique
avait
aupréalable
été faite suivant la méthode décrite parVigneron
[22].
La
précision
des mesures sera discutée en liaisonavec l’étude des réactions
photonucléaires.
Manuscrit reçu le 4 juin 1953.
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