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Submitted on 1 Jan 1953
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Transport sur verre et traitement des émulsions
nucléaires sans support
Georges Kayas
To cite this version:
621.
TRANSPORT SUR VERRE ET TRAITEMENT DES
ÉMULSIONS
NUCLÉAIRES
SANS SUPPORTPar GEORGES
KAYAS,
École Polytechnique, Laboratoire de Physique.
Sommaire. - On décrit
quelques techniques de transport sur verre des émulsions nucléaires sans support.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME d4) NOVEMBRE
1953,
11. Dans un récent
article,
le Professeur C. F. Powell[1]
aexposé
lesmultiples
avantages
de l’uti-lisation des émulsionsphotographiques épaisses
sans
support,
enPhysique
nucléaire etplus
particu-lièrement pour l’étude du
rayonnement cosmique;
en même
temps
il a décrit latechnique
detransport
de ces émulsions sur verrespécialement
traité aupréalable,
fourni par la maison Ilford.Ayant
utilisé cettetechnique
dans notrelabo-ratoire,
nous nous sommes heurtés aux difficultéssoulignées
par le ProfesseurPowell,
à savoir à la formation de nombreusescloques
sur la presque totalité de la surface desplaques.
Cescloques
commencent àapparaître
environ24
haprès
le débutdu
fixage
et
juste
avantl’éclaircissement,
au moment où la
gélatine
a atteint son maximum degonflement;
trèspetites
audébut,
ellesgrandissent
à mesure que le fixateur
pénètre jusqu’à
l’interfaceverre-émulsion et
peuvent
provoquer le décollementcomplet
de l’émulsion. Il est intéressant,de
noterqu’elles
neproviennent
pas de bulles d’air inclusespendant
letransport
sur verre(ce qui
doit êtresoigneusement
évité),
mais ellesprennent
naissance à despoints
isolés où l’adhérence a étédéfectueuse,
pensons-nous, par le mécanisme suivant : au momentoù le fixateur atteint ces
points,
legonflement
de lagélatine
provoque ledécollement;
aussitôtle
gradient
de la concentration provoque un courantd’hypo-sulfite
vers l’intérieur de lacloque qui
commencealors à
gonfler
sous l’action de lapression osmotique
et
jusqu’à égalisation
de la concentration depart
et d’autre de l’émulsion.Il est à
peine
nécessaire de dire que de tellesplaques
sont inutilisables pour toute mesurequan-titative
précise (scattering,
ionisation,
etc.).
Devant cette
situation,
nous avons été amenés à effectuerplusieurs
essais detransport
sur verredes émulsions
Ilford
G 5 de 600 fi- de dimen-sion 1o x 15 cm.Nous nous proposons de décrire ici
quelques
techniques
qui
se sont avérées suffisammentbonnes,
dans
l’espoir
qu’elles
seront dequelque
utilité pour d’autres chercheurs.2.
D’après
le mécanismeexposé précédemment
de la formation descloques,
nous avons d’abordpensé
qu’un
moyen de lutter contre elles serait de diminuer lapression
osmotique
du fixateur enabais-sant sa concentration.
Quelques
essais dans ce sens nous ont en effet montré que l’on obtient un résultat moins désastreux.Ainsi,
parexemple, .lorsque
l’on
utilise unhyposulfite
à 20 pour Ioo, lescloques
sont moins nombreuses et
beaucoup
plus
petites
qu’avec
unhyposulfite
à4o
pour 100. Malheureu-sement, il n’est pas.possible
depersister
dans cettedirection,
parcequ’en
abaissant
la concentration du fixateur à des valeursplus
faibles,
onallonge
démesurément letemps
dufixage;
évidemment
onpourrait
faireaugmenter
progressivement
pendant
lefixage
la concentration enhyposulfite,
mais nousn’avons pas
persévéré
dans cette direction.Techniques
detransport.
-a. SUR VERRE
ILFORD PRÉALABLEMENT TRAITÉ. - Cette
technique
est exactement la même que celle décrite par le Professeur Powell avec toutefois
quelques légères
modifications :ayant
laisséséjourner
le verre dans l’eauglycérinée (I
pour I oo deglycérine)
à unetempérature
voisine de 15°pendant
une dizaine deminutes,
on commence par mouiller la face de l’émul-sion àappliquer
sur le verre à l’aide d’unpinceau
très doux que l’onplonge
dans cette même eauglycérinée;
une fois la surface bienmouillée,
onplonge rapidement
l’émulsion dans l’eau et onl’applique
(sous l’eau)
sur lesupport
en chassant les bulles d’air par un doux mouvement de la mainsur la surface. On sort alors l’ensemble aussi
rapi-.dement
quepossible
de l’eau en tenant le verrehorizontal,
et dans cetteposition
on fait passer dansune essoreuse à rouleaux de caoutchouc sous faible
pression.
L’émulsion se trouve ainsi collée sur sonsupport,
mais elle n’adhère pas très bien etpeut
facilement être décollée à la main. Pour éviter que des décollements locaux ne seproduisent
par lasuite,
onporte
laplaque
du côté verre dans un cadremétallique
danslequel
on apratiqué
une encocheayant
des dimensionslégèrement plus grandes
que622
celles du verre; on couvre l’émulsion d’une feuille de matière
hydrofuge
(par
exemple
enrhodoïd)
assezrigide
pour éviterqu’elle
ne sefroisse;
on ysuper-pose une feuille de caoutchouc mousse bien
régulier
(épaisseur
Icm)
et onplace
par dessus uneplaque
de laiton de 1 cm
d’épaisseur ayant
les dimensionslégèrement
supérieures
à celles du verre. On main-tient ainsi souspression pendant
quelques
heures etquand
l’émulsion estsèche,
onprocède
audéve-loppement.
Remarques.
- Nous avons constaté que l’onobtient une meilleure adhérence si aussitôt
après
l’essorage
onporte
pendant
quelques
secondes la face verre sur uneplaque
chauffanteréglée
à unetempérature
de 3oo C. L’émulsion étant alorsplus
plastique,
lapression
exercée par la suiteest
rendueplus
efficace.Il n’est
point indispensable
deporter
préalable-ment à l’ébullition l’eau
glycérinée
employée;
touteeau fraîchement distillée convient
parfaitement.
Par
surcroît,
nous avons constaté que lespetites
bulles d’air éventuellementemprisonnées
pendant
letransport
disparaissent pendant
lefixage.
b. SUR PLAQUE PHOTOGRAPHIQUE ORDINAIRE.
-Afin d’éviter
l’emploi
de colles decomposition
étran-gère
à celle del’émulsion,
onpeut
effectuer letrans-port
surplaques
photographiques
ordinairespréala-blement fixées directement et lavées à fond. Pour cela il suffit à la sortie du
lavage
deporter
le verrependant
quelques
secondes à unetempérature
voisinede 3oo C pour faire fondre la
gélatine
etd’y
appli-quer l’émulsion
préalablement
mouillée. On essorecomme
précédemment pendant
que lagélatine
est,
encore en
fusion,
pour en chasser legrand
excès etl’on maintient sous
pression jusqu’à
refroidissementcomplet.
Lagélatine ayant
«pris
», iln’y
aplus
aucundanger
de décollement.C. SUR VERRE ORDINAIRE VIERGE. - Selon une
vieille
technique photographique [2],
nous avonsobtenu de très bons résultats en
opérant
de lamanière suivante : une
plaque
de verre ordinairen’ayant
pas subi de traitementsspéciaux
et aussiplane que
possible
estnettoyée
àfond,
d’abord par immersionpendant
une nuit dans une lessive diluéede soude et
après rinçage
à l’eau du robinet dans unbain de
mélange
sulfochromique pendant quelques
heures;
on lave ensuite abondamment à l’eaucou-rante et l’on finit par un
lavage
à
l’eaudistillée;
on laisse sécher à l’abri de lapoussière.
Une fois leverre bien sec, bn y verse une solution de silicate
de soude à 3 pour I oo que l’on étale sur
toute
la surface en incliant convenablement le verre; on laisse alorségoutter
l’excès de solution et l’on sèche denouveau à l’abri de la
poussière.
La couche desili-cate adhérant sur le verre doit être
parfaitement
invisible. On verse alors sur cette surface unesolu-tion fondue de
gélatine
à 5 pour 10o bientannée;
on étale comme
précédemment
sur
toute la surface et laisseégoutter
l’excès degélatine
en tenant le verre vertical. Pendant que lagélatine
est encoreliquide,
on yapplique
l’émulsion
préalablement
mouillée et l’on essore commeprécédemment;
on
porte
souspression pendant quelques
heures. d. TRANSPORT SUR VERRE APRÈS LEDÉVELOP-PEMENT. - Notons enfin
qu’il
estpossible,
voire mêmeplus
facile d’effectuer letransport
après
développement,
fixage
etlavage
de l’émulsion sanssupport
tellequelle.
Celapeut
paraître
assez para-doxal aupremier
abord
à cause de lagrande
dila-tation de la
gélatine,
qui
selon saqualité
peut
atteindre
plus
de 20 pour 100. Pourtant unedéshy-dratation
graduelle
de l’émulsion par l’alcooléthy-lique
de concentration croissante ramène l’émulsion à ses dimensionsprimitives
à mieux de 1 pour 100près
pourvu que l’on suive les dimensionspendant
ladéshydratation
afin de saisir l’émulsion et la, collersur le
support juste
au moment où elle atteint les dimensionsqu’elle
avait avant ledéveloppement.
Ceci estimportant
du fait que les émulsionscommer-ciales sont
plus
ou moins humideset,
séchées àoutrance,
peuvent
diminuer considérablement de dimensions.Le
transport
d’une telle émulsion est alors uneopération
très facile et unesimple
colle à lagélatine
est
amplement
suffisante.Résultats. - A titre d’indication
par ces
diffé-rentes méthodes et
après
de nombreux essais nous avons effectué letransport
de six émulsions Ilford G 5 de dimensions 10 x 15 xo,6 cm3
et nous avons eu sur une d’elles seulement unecloque
de
o,5
cm dediamètre,
les autres étant sanscloques.
Il est à conseiller
d’enlever,
àl’emporte-pièce
parexemple,
lapartie
décollée del’émulsion,
dèsle
début del:apparition
d’unecloque,
defaçon
à limiter son-extension ultérieure[4].
Nota. - Tout récemment
nous avons
pris
connais-sance d’unetechnique analogue
à latechnique
a ci-dessus utilisée par Stiller et al.[3].
Manuscrit reçu le 21 I mai i953.
BIBLIOGRAPHIE. [1] POWELL C. F. - Phil.
Mag., I953, 44, 2I9.
[2] CLERC L. P. - La
Technique photographique. Paris, I950. [3] STILLER B., SHAPIRO M. M. et O’DELL F. W. - Rev. Sc.
Instr., I953 (sous presse).
[4] DILWORTH C. C., OCCHIALINI G., VERMAESEN L., - Bull.