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Submitted on 1 Jan 1937
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Sur le coefficient d’absorption du rayonnement β de
l’uranium Y
Z.V. Erchova
To cite this version:
SUR LE COEFFICIENT D’ABSORPTION DU
RAYONNEMENT 03B2
DEL’URANIUM
YPar Mme Z. V. ERCHOVA.
Laboratoire Curie de l’Institut du
Radium,
Paris.Sommaire. 2014 La détermination du coefficient d’absorption du rayonnement de UY a mis en évidence deux groupes de rayons 03B2 avec coefficients d’absorption 03BC/03C1 = 19,6 et 216 cm2 g -1. La constante radioac-tive de l’U Y a été trouvée égale à 03BB = 2,90. 10-2 heure-1.
L’uranium
Y a été découvert par Antonoff(1)
en1911 ;
sapériode
est de24,6
h. Le coefficientd’absorp-tion de son
rayonnement
n’a donné lieujusqu’ici qu’à
une déterminationapproximative :
yAi = 300env. Comme l’uranium
Xi,
l’uranium Y se forme àpartir
de l’uranium et ils sont tous les deux desiso-topes
du thorium. La formation simultanée des deuxisotopes
se fait dans unrapport
U Y : UX~
= 3 : 97(en
atomes)
(2).
Compte
tenu de la différence des constantes dedésintégration
des deuxisotopes (À ==
2,8~ .14-~
et0, 1 175.10-2 h-1
pour,respectivement,
on
peut
fixerpour
TJY un temps
de formationoptimum
pour son extraction. Les deux facteurs à considérer sont : le
rapport
UYIU (X, +X2)
de la source et laquantité
absolue de UY présent
dans la source. Letableau ci-dessous montre comment ces deux
quanti-tés varient avec le
temps :
On voit que le
rapport
(~e
colonne)
décroîtlente-ment,
alors que l’accumulation de U Y(3e
colonne)
esttrès
rapide.
D’autrepart,
letemps
de formation nedoit pas être
trop
court,
afin de n’avoir pas affaire à desquantités trop
faibles,
incommodes pour deuxraisons : 1. Difficulté de faire les mesures
lorsque
U Yest en très faible
quantité;
2. Difficulté d’extractionquantitative
deU (
Y+
X)
enquantité
trop
faiblevis-à-vis du volume de la solution-mère.
Ce raisonnement est confirmé par les mesures
(co-lonne
4)
qui
indiquent
bien un intervalle de 15-20h-comme le
plus
favolable pour l’extraction de U 1-. J’ai obtenu ainsi despréparations
dont lerayonnement
contenait de 20 à 40 pour 100(en
courantd’ionisation~.
de rayons issus de UY,
tandis que dansles sourcespré-parées
après
une accumulation de ?j0-70h,ce
pourcen-tage
tombe à 10-12 pour 1CO. Une formationtrop,
courte,
de l’ordre de 2-4l2,
conduit à desquantités
d’UFtrop
faibles pour être mesurées.Préparation
des sources. - Je me suisservie-du nitrate
d’uranyle
comme matièrepremière.
Ondis-sout 20U-250 g de ce sel dans 500 em3 d’eau et on
élimine turan1’um
(X1
+
Y)
par entraînement avec lefer,
enajoutant
à la solutiond’uranyle
d’abord0,5
gde
(NÛ3)3Fe
en solutionacidebouillante, puis de
l’ammo-niaque
à 10 pour1 üojus qu’à précipitation
du fer. On filtre sur un büchner et onmesurel’activité ~
del’hydroxyde
ferrique
résiduel. Cetteopération
estrépétée
10-15 fois.jusqu’à
obtention d’unprécipité ferrique
inactif oupresque; dans le cas d’une activité
persistante,
le résidud"UY peut
être éliminé paradsorption
sur du charbon actif. Une fois débarrasséed’UX,
la solutionest additionnée d’HCl et abandonnée
pendant
uninter-valle de
temps
nécessaire pour l’accumulation d’U ~(voir ci- dessus).
de l’uranium Y en vue des mesures se
faisait
également
par entraînement avec lefer,
préci-pité
par1’H3
à 5 pour 100. Comme le traitement pré-cédent laisse dans la solution une certainequantité
de fer(les
filtrationsrépétées
ladiminuent,
mais nel’an-nulent
pas),
unepremière précipitation
d’UYpeut
étre-faite sans l’addition de fer. On rend la solution faible-ment alcaline et on
chauffe;
àl’apparition
d’un trouble502
on
ajoute
encorequelques
cm3 deNH3
à 5 pour 100 pour assurer uneprécipitation complète.
On continue à chauffer etl’hydroxyde
précipite
en entraînant avec lui l’uranium(X +
Y).
Toutefois,
on nepeut
pas êtresûr d’avoir adsorbé ain si la
totalité,
ni même lama-jeure
partie
d’U Y ; pour
cetteraison,
il estrecom-mandé de
répéter
cetteopération 2
ou 3 fois(3).
La
précipitation
du fer parl’ammoniaque
s’accom-pagne d’unelégère précipitation
d’uranium. Pour éli-miner ce dernier ilfaut,
après
filtration,
redissoudre leprécipité
d’hydroxyde
dans de l’HCI etprécipiter
denouveau avec du carbonate d’ammonium. Cette fois il
faut bien veiller à ce que la
précipitation
du fer soitcomplète,
car tout résidu de fer resté dans la solutionpeut
retenir de l’uranium Y. On filtre de nouveau surbüchner et on met le
précipité
dans l’étuve.L’épaisseur
duprécipité
sur le filtre était aumaxi-mum de 5 mg de substance par cm2. Une couche
plus
fine et
plus homogène
est difficile àobtenir;
pour la mêmeraison,
je
netransportais
pasl’hydroxyde
fer-rique
sur uneplaque
métallique
et faisais toutes lesmesures avec les filtres.
Fig, 1.
Mesures. - Je me suis servie d’un électromètre
Pohl avec une chambre d’ionisation à fond recouvert
d’aluminium
(épaisseur
0,(l0~
mm).
La source étaitplacée
sous la chambre à une distance de1,3
cm. Les écrans absorbants étaientplacés
sur un anneau deparaffine
entourant la source, à une distance fixe decelle ci et sans
jamais
la toucher(4).
Durant la détermination des courbes
d’absorption,
lescaractéristiques
del’appareil
(mouvement
propreet
sensibilité,
mesurée avec un étalon deRa)
étaient relevées àplusieurs
reprises.
Tous les résultats étaient réduits à une même unité(comparaison
avec l’élalon deRa),
déduction faite du mouvement propre. La sensibilité de l’électromètre était de 1 division parmin pour
0~54.~0-~
gRa,
à 4 pour 100près.
L’activité [3
despréparations
de l’uranium(Y +
X)
était mesuréependant
les deuxpremiers
jours, puis
7-8 j après, lorsque
laquantité
résiduelle de UJ’
pou-vait êtrenégligée.
Comme substancesabsorbantes,
j’ai employé
l’aluminium et lacellophane.
Résultats. -
Les valeurs trouvées pour le coPffi-cient
y. résullen
t d’ungrand
nombre de mesures; lespoints portés
sur les courbes de lafigure 2
représen-tent des moyennes tirées de
plusieurs
expériences
avec des sources d’intensité différente. A titre
d’exemple,
lafigure
1représente
les résultatsCourbe 1. -
Absorption
duray.onnement fi
deU ( Y -J- X)
dans Al en fonction del’épaisseur
de l’écran. Courbe II. -Absorption
durayonnement ~
deU (X,
-f-
X,)
mesuréeaprès
ladispa-rition d’UY. Comme la courbe 1 a
été
prise 2
haprès
lapréparation,
ila fallu
corriger
la courbe II defaçon
à tenir
compte
de ladésintégration
de U X durant le vieillissement dela source.
Courbe III. - Différence
(I
-II),
c’est-à-direabsorp-tion du
rayonnement
de l’uranium~
Y seul.
On voit que la courbe
III,
relative à U Yseul,
n’est pasrectiligne
ainsiqu’on
aurait dû le trouver dans lecas d’un
rayonnement
homogène ;
ellepeut
êtredé-composée
en droites « a » et « b o,qui correspondent
respectivement
aux valeurs~/~=
19,6
et 219cm2g-1 .
Fiâ. 2.
Une
décomposition analogue
a lieu pour la courbe 11ici on retrouve les valeurs
cm2g-1
(courbe
« a’»)
et i73emlg-1 (courbe
« b’ >> 1’ en accordavec les valeurs
déjà
connues pour l’uraniumXl et ":’’’2
(resp.
6,67
et170).
La
figure 2
représente
le résultat moyen deplusieurs
expériences d’absorption.
Ici aussi on retrouve lesdeuxdroites
correspondant
à et 216on en déduit la
présence
de deuxrayonnements
dis-tincts dont les coefficients d’absortion dans Al sont
respectivement
=52,95
et 585 cm-l.Dans la
figure
3,
l’absorption
dans l’aluminium estcomparée
avecl’absorption
dans lacellophane.
Les courbes sontparallèles
et l’existence de deuxrayonne-ments distincts émis par l’uranium Y est confirmée. Ces courbes ont été faites avec deux sources d’intensité
différente.
Afin de rechercher une
composante
plus
pénétrante
dans le
rayonnement
de UY,
les mêmes sources(con-tenant 30 à 40 pour 100 de U Y en
rayons ’l)
ont étéFig. ~.
examinées au
compteur
Geiger-Müller.
Laparoi
ducompteur
avait environ 1 mmd’épaisseur ;
les écrans étaient en aluminium(0,6 g.cm-~).
On trouve que lespoints
obtenus avec une sourceâgée
de 7 h(ura-nium
X --
Y)
et ceux obtenus avec une sourceâgée
Fig-. 4.
de
15 j
(uranium
Xseul;
chiffrescorrigés
defaçon
à tenircompte
de ladésintégration
deU X) sont
situésau
voisinage
d’une même droite. Parconséquent,
cerayonnement
appartient
à l’uranium .Y. Lapente
de la droite donne uncm-1,
voisin de lava-leur connue pour l’uranium
.L¥2’
(-LAI = 18 cm-’. Cette méthode ne m’a paspermis
de retrouver lerayonnement y de
l’uranium~I’,
ni en déceler un pour504
En même
temps
que le coefficientd’absorption, j’ai
mesuré la constante de
désintégration
de U Y. Lafigure
4 donne la courbe dedécroissance ;
sapente
correspond
à À _2,90.i0~ h-1,
en bon accord avecla valeur admise À _
2,85. fO-:!
h-1.J’exprime
ma reconnaissance à M. le Professeur A.Debierne,
qui
m’a accueilli dans son laboratoire età M’T’e I.
Joliot-Curie,
qui
m’asuggéré
lesujet
de cetravail et
qui
m’a constamment aidée de sesprécieux
conseils.
Manuscrit reçu le 28
juillet
1937.BIBLIOGRAPHIE
(1) G. N. ANTONOFF. Phil. Mag, 1911, 22, 419; 1913, 26, 1058.
(2) O. HAHN et L. MEITNER.
Phys.
Z., 1919, 20, 529.(3) G. N. ANTONOFF. Le Radium, 1913, 10, 406.