HAL Id: jpa-00208543
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Submitted on 1 Jan 1976
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Étude de l’ordre local dans l’arsenic amorphe par diffraction de neutrons
R. Bellissent, G. Tourand
To cite this version:
R. Bellissent, G. Tourand. Étude de l’ordre local dans l’arsenic amorphe par diffraction de neu-
trons. Journal de Physique, 1976, 37 (12), pp.1423-1426. �10.1051/jphys:0197600370120142300�. �jpa-
00208543�
ÉTUDE DE L’ORDRE LOCAL DANS L’ARSENIC AMORPHE
PAR DIFFRACTION
DENEUTRONS
R. BELLISSENT et G. TOURAND
Service de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique,
Centre d’Etudes Nucléaires de
Saclay,
BP2, 91190 Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le 31 mai1976, accepté
le 3 aout1976)
Résumé. 2014 Le facteur de structure de l’arsenic amorphe a été déterminé par diffraction de neu- trons à deux longueurs d’onde : 0,7 et 1,14 Å. On a
obtenu
par transformation de Fourier la fonction de distribution radiale g(r) et calculé le nombre de coordinance.Un modèle de structure est donné, basé sur le réseau
orthorhombique
dilaté de l’arsenic où les liaisons de covalence ont étéplus particulièrement
prises en considération. Les caractéristiques de cemodèle sont en bon accord avec la densité, la fonction de corrélation et enfin le facteur de structure de l’arsenic amorphe où le prépic de S(k) à 1,08 Å-1 était resté
jusqu’à
ce jourinexpliqué.
Abstract. 2014 The local order for amorphous arsenic has been
investigated
by means of neutrondiffraction.
Experiments
performed with 0.7 Å and 1.14 Åwavelength
neutrons, provide an accuratedetermination of the structure factor S(k) from which the
pair
correlation function g(r) is evaluated.A structural model is given based on a slight expansion of the
interlayer spacing
of orthorhombic arsenic and an additional ordering due to covalent bonds. Thepredictions
of this model are found to be in good agreement with the observeddensity, pair
correlation function and structure factorespecially
for the peak of S(k) at 1.08 Å-1 which remained until nowunexplained.
Classification Physics Abstracts
7.126
1. Introduction. - L’arsenic existe sous de nom-
breuses formes
allotropiques; parmi
celles-ci les formesamorphes,
dont lescaracteristiques
macro-scopiques
sont très différentes de 1’etatcristallin,
ont faitl’objet
de travauximportants. Cependant
lesetudes structurales et notamment celles realisees à 1’aide des rayons X
[1]
ont laiss6inexplique
l’existence d’unprepic
situe a k =1,08 Å -1 (k
= 4n sinf) / À)
dans la courbe de diffusion
S(k)
de 1’etatamorphe.
C’est
pourquoi
il nous a semble int6ressant apartir
d’un 6chantillon d’arsenic
amorphe
de determiner le facteur de structure par diffusionelastique
de neutronsen utilisant deux
longueurs
d’onde :0,508
et1,33 A.
Nous en avons deduit par transformation de
Fourier,
la fonction de correlation de
paire g(r)
et les nombresde coordinance. Nous examinons enfin le modele retenu par Leadbetter et ale
[2]
et proposons un modele rendant mieuxcompte
du facteur de structureS(k)
mesure en prenant en consideration
l’importance
desliaisons de covalence.
2. Mesures. - 2.1 DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX. - Les mesures
neutroniques
ont ete effectu6es d’une partsur le
spectrometre
D4 du reacteur a Haut Flux de l’Institut LaüeLangevin
aGrenoble;
l’utilisation de la source chaudepermettant
d’obtenirapres
reflexionsur un monocristal un faisceau de neutrons de lon- gueur d’onde  =
0,508 Å
Le domaine en kexploite
varie dans ces conditions de
0,4
a23,2 A - ’
avec un pas d’environ0,04 A-1.
L’int6rdt de cetteexperience
reside dans la
possibilite d’analyser
lespectre
de diffusionjusqu’a
des valeurs 6lev6es dek,
et doitpermettre
une bonne determination de la valeurasymptotique
de l’intensité diffus6e. D’autre part une seconde determination du facteur de structure a ete realisee sur lespectrometre
H10 du r6acteur EL3 àSaclay,
avec unelongueur
d’onde  =1,133 A
ou k varie cette fois de0,08
a9,4 A-1
avec un pas de l’ordre de0,02 A -1;
cette demièreexperience permettant
une meilleure determination de l’intensit6 diffus6e
aux
petites
valeurs de k evitant touteextrapolation
a
S(0).
Enfin lapresence
de fentes de Soller devant le compteur dans ce demierappareillage
apermis
d’obtenir une resolution nettement
superieure
danstout
1’espace reciproque exploite.
2.2 ECHANTILLON. - Le meme echantillon d’arse- nic de
purete 99,999 9 %
dont 1’etatamorphe
a etev6rifi6 a
posteriori,
a été utilis6 pour d6terminer le facteur de structure. Lesexperiences
ont ete realisees dans des creusets en vanadium defacon
a 61iminertoute diffusion coherente du
porte-echantillon.
LesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197600370120142300
1424
coefficients
d’absorption
pour 1’arsenic et le vanadium ont ete mesuresexp6rimentalement
aux deuxlongueurs
d’onde considerees et les corrections
g6om6triques
calcul6es par la methode de Paalman et
Pings [3].
Nous avons
egalement
6valu6 la diffusionmultiple d’apres
Blech et Averbach[4]
a environ3 %
dans le casdes
experiences
de FI.L.L. et a 1%
pour celles effec- tu6es aSaclay.
Cette valeur est suffisamment faible pour ne pas faireapparaitre
de variation avec1’angle
20,
aussi 1’avons-nous par la suite traitee avecla diffusion incoherente. La correction a
1’approxi-
mation
statique
de Placzek a 6t6 calculee aupremier
ordre par la m6thode de Yarnell et al.
[5]
elle estidentique
sur les deuxexperiences
cequi
est tressatisfaisant
puisqu’elle
nedepend
a ce stade que deI’angle
de diffusion.2.3 RESULTATS OBTENUS. - Nous avons determine le facteur de structure a deux
longueurs
d’ondeA =
1,133 A
et0,508 A ;
la fonction d’interference resultante estpresentee figure
1.FIG. 1. - Facteur de structure experimental de l’arsenic amorphe (le pr6pic se situe i k = 1,08
A - 1).
A
partir
de celle-ci nous avons determine par trans- formation de Fourier la fonction de distribution depaire g(r) qui
estpresentee figure
2.Le tableau ci-dessous
recapitule
les diff6rents nombres de coordinance et leurposition
pour lesquatre premiers pics
de la fonction de distribution radiale.3.
Interpretation.
- L’arsenic cristallise dans lesysteme rhomboedrique [6]
avec lesparametres
ao =
4,131 A
et a = 540 10’. Les atomes sontdisposes
en couches form6es de tetraedres isoceles.
Nous voyons que si l’on considere les atomes pre- miers
voisins,
ilsappartiennent
a une double couche formee de deuxplans
distants de1,25 A;
si on consi-dere un atome dans un des
plans
de la double coucheFIG. 2. - Fonction de distribution radiale g(r) de l’arsenic amorphe.
il
possede
troispremiers
voisins situés dans le secondplan
a une distance de2,51 A,
et six seconds voisins a3,76 A.
A l’int6rieur d’une double couche on forme ainsi un reseaugauche hexagonal,
ladisposition
desatomes d’arsenic
correspondant
a la forme chaise.Afin de trouver un modele
susceptible d’expliquer
l’ordre local de 1’arsenic
amorphe
nous avonspris
comme
hypothese
dedepart
laconservation,
a la foisdes distances entre
premiers
voisins et desangles
deliaisons.
En effet les distances entre
premiers
et secondsvoisins sont tres semblables dans
I’amorphe
et lecristal. D’autre part cette
hypothese
semblejustifi6e
par la nature covalente des liaisons.
Nous
envisagerons
donc deux modeles l’un direc- tement issu dela
formerhomboedrique
et 1’autrededuit de la forme
orthorhombique
de 1’arsenic dont lesparametres (a
=3,650,
b =4,47,
c =11,00 A
avec u =
0,060
et v =0,110)
ont eteprecises
par Leadbetter et al.[2].
Sous cette dernière forme 1’arsenic se
presente egalement
en doubles coucheschaque
atome 6tant lied’une part a deux
premiers
voisins dans le memeplan
a une distance de
2,48 A
d’autrepart
a un atome situedans le second
plan
de la double couche a une distance de2,49 A.
Apres
avoir calcule le nombre et la distance des atomesplus proches
voisins dans les deuxsystemes quasi
cristallinsrhomboedrique
etorthorhombique
pour une
longueur
de correlation de 12A,
nous avonspu remarquer que les distances entre
premiers
voisinsnotamment
2,5 A
et3,8 A
se retrouvaient avec unebonne
precision
dans les deux modeles. Ceci semble montrer que 1’on a bienpersistance
des liaisonscovalentes mais aussi que la fonction de distribution radiale
g(r)
nepermet
pas de trancher en faveur d’un modeleplutot
que de 1’autre. C’estpourquoi
nousavons examine 1’accord entre les facteurs de structure deduits de ces deux formes
quasi
cristallines et celui obtenuexperimentalement
pour 1’arsenicamorphe.
En effet nous savons que la densite des
syst6mes
rhomboedrique
etorthorhombique
est biensuperieure
a celle de
1’amorphe
etpuisque
nous admettons que la structure resteinchangee
a l’interieur d’une double couche(interactions
fortescovalentes),
la seulepossi-
bilite consiste a ecarter les doubles couches de
faron
a atteindre une densite de
4,70.
En considerant comme
hypothese
dedepart
lesmodeles
quasi
cristallinsrhombo6drique
et ortho-rhombique
nous avons, apartir
de la fonction de distribution radialecalculee,
determine le facteur de structureS(k)
pour ces deuxsystemes, figure 3,
courbe A etfigure 4,
courbe Irespectivement.
FIG. 3. - Facteur de structure calcule a partir du systeme rhom- bo6drique. Courbe A : modele quasi cristallin. Courbe B : modele
quasi cristallin dilate suivant 1’axe c.
FIG. 4. - Facteur de structure calcule a partir du systeme ortho- rhombique. Courbe I : modele quasi cristallin. Courbe II : modele
quasi cristallin dilate suivant l’axe c. Courbe III : modele quasi
cristallin dilate suivant 1’axe c, tenant compte de liaisons de cova-
’
lence de longueurs caract6ris6es.
Ceci a ete realise de la maniere suivante : en conser- vant les modeles
quasi
cristallins nous avons calcul6 le nombre de voisinsjusqu’a
12A,
enprenant
en compte de 1’ordre de 350 atomes. Sur chacune desdistances nous avons introduit un desordre
gaussien
en choisissant la forme des
pics
defacon
arespecter
a la fois le nombre de voisins et la hauteur tiree du
g(r) experimental represente figure
2. Nous avons obtenuainsi une fonction de distribution radiale
g(r), puis
par inversion de Fourier le facteur de structureS(k).
Ensuite
apres
avoir dilate chacun des modeles suivant 1’axe c, en tenantcompte
de la densite de1’amorphe,
nous avons obtenu de la memefaron
quepr6c6demment : pour
lerhomboedrique
le facteur de structurepresente figure 3,
courbe B et pourl’orthorhombique
la fonctionrepr6sent6e figure 4,
courbe II.Dans le cas du modele
rhombo6drique quasi
cristallin dilate le facteur de structure
S(k)
nepresente
pas de
prepic.
Pour le modeleorthorhombique
dilate1’accord semble etre
meilleur, puisqu’un prepic
bienque de faible
amplitude apparait
dans le facteur de structure.Cependant
si on considere le cas d’uneanisotropie
locale il est
possible
de donnerplus
depoids
auxliaisons covalentes tres directives sans pour autant modifier la
longueur
de correlation(12 A).
Ce resultata ete obtenu en diminuant la
largeur
desgaussiennes correspondant
auxpremiers
et seconds voisins lies par covalence(distances
de l’ordre de2,5
et3,7 A
respec-tivement)
et en61argissant
au contraire lespics
desvoisins appartenant a deux doubles couches différentes
(distance
de l’ordre de3,3 A).
Nous obtenons alorsapres
transformee de Fourier le facteur de structurerepresente
par la courbe iII de lafigure 4, qui
rend biencompte
duS(k)
obtenuexp6rimentalement
dans le casde
1’amorphe.
En effet aussi bien pour leprepic
àk =
1,08 A-1
que pour lessecond,
troisieme etquatri6me
maxima nous retrouvons des valeurs voi- sines despositions
et desamplitudes.
En outre unetransformee de Fourier
reciproque S’(k)
d’ung(r)
deduit du facteur de structure
experimental
etcoupe
a 12
A
ne montrequ’une
tres faible diminution dupr6pic
cequi
confirme que toutes les informations sont contenues dans unesphere
de coordinance de rayonr = 12
A.
Enfait,
les distances entre atomes a l’int6- rieur de cettesphere
de coordinance sont d’autant mieux conserveesqu’elles correspondent
a un faiblenombre de liaisons covalentes.
4. Conclusion. - Nous avons mesure
exp6rimen-
talement le facteur de structure de 1’arsenic
amorphe
et calcule la fonction de distribution radiale et les nombres de coordinance.
Apres
avoir simule un modeleorthorhombique quasi
cristallin dilaté et enprenant
en consid6ration les liaisonscovalentes,
nous avons obtenu un facteur de structure en tres bon accord avec le facteur de structureexperimental
de 1’arsenicamorphe.
Enparticulier
nous avons,grace
al’importance
accordeea ce
type
deliaisons,
pu remettre en evidence leprepic
a
1,08 A-1
dans1’espace r6ciproque.
Ceci
sugg6re
que 1’arsenic a 1’etatamorphe poss6de
1426
une structure locale tres
proche
de celle du reseauorthorhombique
dilate suivant 1’axe c avec une lon- gueur de correlation d’environ 12A,
les distances les mieux caract6ris6es etant celles des atomes lies par un nombre faible de covalences. Ceci estparticulierement
evident pour les
premiers
et seconds voisins dans leplan
a2,50
et3,76 A
alors que les voisins a3,32 A, qui
n’appartiennent
pas a la double couche sont tres peuapparents
dans la fonction de distribution radiale.Remerciements. - Les auteurs remercient le Pro- fesseur Leadbetter pour d’utiles discussions sur ce
sujet
et le DrEgger
pour son assistancetechnique
àl’Institut Laiie
Langevin.
Bibliographie [1] KREBS, H., STEFFEN, R., Z. Anorg. Allg. Chem. 327 (1964) 224.
[2] SMITH, P. M., LEADBETTER, A. J. and APLING, A. J., Phil. Mag.
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[3] PAALMAN, H. H., PINGS, C. J., J. Appl. Phys. 33 (1962) 2365.
[4] BLECH, I. A., AVERBACH, B. L., Phys. Rev. A 137 (1965) 1113.
[5] YARNELL, J. L., KATZ, M. J., WENZEL, R. G., KOENIG, S. H., Phys. Rev. A 7 (1973) 2130.
[6] WYCKOFF, R. M. G., Crystal Structures (Wiley, N.Y.) 1963.