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(1)

HAL Id: jpa-00236391

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Submitted on 1 Jan 1960

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Effet des neutrons rapides sur le quartz cristallin et la silice vitreuse

Guy Mayer, Marcel Lecomte

To cite this version:

Guy Mayer, Marcel Lecomte. Effet des neutrons rapides sur le quartz cristallin et la silice vitreuse. J.

Phys. Radium, 1960, 21 (12), pp.846-852. �10.1051/jphysrad:019600021012084600�. �jpa-00236391�

(2)

846.

EFFET DES NEUTRONS RAPIDES SUR LE QUARTZ CRISTALLIN ET LA SILICE VITREUSE Par. GUY MAYER (1) et MARCEL LECOMTE

Centre d’Études Nucléaires de Saclay.

Résumé.

2014

Une dose de 2.1020 neutrons rapides. cm-2 transforme le quartz cristallin et la silice vitreuse en une même substance isotrope. Nous avons suivi cette évolution par des mesures de densité, de dilatation thermique, d’énergie interne, de constantes élastiques et piézoélectriques.

Avant de devenir isotropes, les cristaux irradiés prennent les caractères de symétrie du quartz 03B2.

Par réchauffage ils peuvent se transformer, suivant la dose reçue, soit en silice vitreuse, soit de nou-

veau en quartz naturel, soit en une nouvelle structure que nous avons étudiée.

Abstract.

2014

A dose of 2 1020 fast neutrons cm-2 transforms crystalline quartz and vitreous silica into the same isotropic substance. We have used measurements on density, thermal ex- pansion, internal energy, elastic and piezoelectric constants to follow this transformation. Before

reaching the isotropic state the irradiated quartz crystals assume the symmetry characteristics of 03B2-quartz. On reheating, and according to the neutron dose received, these crystals can be transformed either into vitreous silica, or again into natural quartz, or into another structure which is described.

LE JOURNAL PHYSIQUE 21, DÉCEMBRE 1960,

Nous avons montré dans un précédent travail [1]

que les modifications subies dans un réacteur par des échantillons de quartz cristallin et de silice vitreuse sont dues essentiellement aux neutrons

rapides. Dans le présent article nous décrivons les effets d’irradiations plus longues sur la densité,

les propriétés élastiques et piézoélectriques et l’énergie interne de ces deux variétés allotropiques

de Si0 2. Nous avons continué à utiliser les mêmes

méthodes d’irradiation et de mesures [2], mais

l’ensemble de nos échantillons a maintenant at- teint la dose de ’l,’l .1019 neutrons rapides par cm 2,

alors que notre précédente étude s’arrêtait à

2,2. 1019 n.cm-2. De plus, nous avons pu mesurer des échantillons irradiés au Material Testing Reac-

tor (MTR) à la dose de 2 .102° n. cm-2.

I. Effets d’irradiation. r- Différents au- teurs [3, 4] ont montré que des doses de neutrons

FIG. 1.

-

Allongements relatifs de la silice et du quartz

suivant les axes électrique Ox et optique Oz, en fonction

de la dose d’irradiation.

supérieures à 1,5.102° n.cm 2 transformaient le

quartz cristallin et la silice vitreuse en une même substance isotrope. Cet « état final » a été étudié

aux rayons X [5, 6] ; il a la structure désordonnée

caractéristique de l’état vitreux, mais il se distingue

de la silice ordinaire par un ordre à courte dis- tance un peu plus grand.

Nous avons donc cherché à suivre l’évolution de nos échantillons vers cet état final.

La figure 1 montre les allongements du quartz

suivant Ox (axe électrique), Oz (axe optique) et

celui de la silice. Comme dans les figures suivantes,

la flèche portée sur le bord droit du cadre donne la valeur relative à l’état final. La dose de

7,7 .1019 n. cm 2 a augmenté la densité de la silice de 2,205 g. cm 3 à 2,27 g.enr-3 et diminué celle

du quartz de 2,650 g. cm-a à 2,47 g. cm-3 ; celle-

ci n’a donc fait que la moitié de son chemin vers

l’état final.

FIG. 2. --- Évolution des coefficients de dilatation ther-

mique moyens mesurés entre -190°C et 0 OC pour la silice et le quartz (directions Ox et Oz) en fonction de la dose reçue.

(1) Actuellement à la Compagnie générale de T. S. F., Domaine de Corbeville, Orsay (S. et 0.)

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019600021012084600

(3)

847

La figure 2 montre l’évolution des coefficients de dilatation thermique moyens mesurés

entre - 190° et 0 °C. Ces coefficients changent

très peu jusqu’à 2,2.1019 n. cm2, mais se re-

trouvent presque égaux entre eux à la dose de 7,7.1019 n.cm-2. La figure 3 est relative aux

" U

FIG. 3.

-

Variations des constantes élastiques de vibra-

tion longitudinale 811 et S33 du quartz et 811 de la silice pour diverses doses d’irradiation.

constantes élastiques s11 et S33 du quartz (corres- pondant respectivement aux directions Ox et Oz)

et à la constante Su de la silice. Pour des barreaux minces de longueur 1 et de densité p, ces constantes sont liées à la fréquence longitudinale fondamentale

f par l’équation

Sii 4p 12 12- 1

Bien qu’à la dose de 7,7.1019 n.en,72 les fré- quences longitudinales de barreaux de quartz Ox

et Oz et de silice, de mêmes longueurs, soient

devenues peu différentes, le Sn de la silice reste

éloigné de s11 et 833, car les densités des deux subs- tances sont encore assez différentes.

La même remarque est valable à propos de la

figure 4, les constantes s44, s66 et stt étant cette fois relatives à la vitesse des ondes transversales.

L’irradiation affecte non seulement la vitesse des ondes acoustiques,- mais aussi leur atténuation.

D’une façon générale, l’atténuation augmente par

FiG. 4.

-

Influence de la dose d’irradiation sur les cons- tantes élastiques de vibrations trarsversales s44 et S66 du quartz. Pour la silice, la constante stt varie peu entre 320 et 317.10-4.

irradiation. Par exemple, pour un barreau Ox

vibrant à une fréquence longitudinale voisine de

105 s 1, le coefficient de surtension mécanique qui vaut environ 10s avant irradiation, passe, à la dose de 5.1019 n. cm-2, par un minimum de 103, puis se met à croitre lentement.

Bômmel et Dransfeld [12] ont récemment mesuré,

a dans des quartz naturels et irradiés, l’atténuation d’ondes acoustiques de très hautes fréquences (de l’ordre de 109 S-l). Ces mesures, de même nature physique que les mesures de conductivité

FIG. 5. - Évolution en fonction de la dose d’irradiation

des constantes s12 et s13 du quartz et s de la silice.

(4)

thermique de Berman [13] pourront donner des renseignements sur les dimensions et la nature

des défauts créés par l’irradiation, avec d’autant plus de précision que les longueurs d’onde utilisées seront plus petites.

La figure 5 montre l’évolution des quantités

812 et S13 relatives au quartz et de si; relatives à la silice. Ces quantités sont liées aux modules de

Poisson a par des relations du type

Ce n’est qu’aux doses supérieures à 3.1019

n . cm-2 que s12 commence à évoluer en direction de la valeur relative à l’état final.

La figure 6 montre les variations relatives

FIG. 6.

-

Variations relatives moyennes (entre - 190 °C et + 20 °C) des fréquences de vibration longitudinale

de la silice et du quartz selon ses directions Ox et Oz

en fonction de la dose d’irradiation.

moyennes (1 If) (Af IAT) entre les températ’ures de

--190° et + 20 °C des fréquences longitudinales

des différents échantillons. La courbe relative à la direction Ox présente un maximum. Nous avons

montré ailleurs (réf. (2), p. 49) que l’influence de la transformation oc -03B2 du quartz naturel se fait

sentir sur les fréquences longitudinales de barreaux

Ox dès la température de --100 OC. Cet effet abaisse la valeur de (1 /f ) (Af /AT). Nous verrons plus loin (à propos de la figure 8) que l’influence de la transformation ce - p sur les constantes élastiques diminue rapidement par irradiation.

C’est probablement ce qui explique les valeurs

croissantes de la quantité (1/f ) (1lIIIlT) relative

à Ox au début de l’irradiation. Toutes les courbes de la figure 6 montrent la grande sensibilité à l’irradiation des pentes en température des cons-

tantes élastiques. Ce phénomène ne semble pas

particulier au quartz ; nous l’avons également

observé dans le silicium [7] et dans l’alumine.

La figure 7 ’montre que l’anomalie de chaleur

FIG. 7. - Analyses thermiques différentielles donnant la différence AC, (en unités arbitraires) entre les chaleurs

spécifiques du quartz irradié et de la silice vitreuse.

Courbe 1 : quartz non irradié. Courbe 2 : quartz irradié

à 1,1.1019 neutrons rapides cm-2. Le cycle thermique

nécessaire à l’expérience (chauffage au rythme de

3 OC/minute) suffit à modifier le quartz irradié pendant

les 35 mn qui séparent les expériences A et B.

spécifique liée à la transformation oc - P est for-

tement atténuée dès la dose relativement faible de 1,1.1019 n. cm-2. Son maximum se trouve alors

FIG. 8.

-

Effets d’irradiations aux neutrons rapides sur

les fréquences de résonance (mode longitudinal fonda- mental) de lames « 45°» de 3 cm coupées dans le plan xOz.

Lame non irradiée

-

*- ; lame irradiée à la dose

3,4.1019 n . cm-2 -1- ; lame irradiée à la dose de

5,6.1019 n . cmw -0-.

(5)

849

à 550 OC au lieu dé 574 OC dans le quartz non irra-

dié. D’après la loi de Clapeyron, ce déplacement pourrait être obtenu dans le quartz non irradié par l’application d’une pression négative (extension)

de ’l’ordre de 1 200 kg. cm-2. On peut trouver

là une confirmation d’une hypothèse due à

Klemens [8], selon laquelle l’énergie localement

transférée aux atomes du réseau par le choc d’un neutron dont l’énergie est de l’ordre du MeV est suffisante pour vitrifier une petite zone du quartz

naturel. Si cette zone n’était pas emprisonnée dans

le reste du réseau cristallin, elle occuperait un

volume plus grand correspondant à la densité plus faible des états vitreux de la silice. La zone

vitrifiée se trouve donc en état de compression et

le reste du réseau cristallin est en état d’ex- tension [9]. Pour une dose de 2.1019 n . cm 2,

l’anomalie de chaleur spécifique du quartz ne se manifeste plus du tout.

La figure 8 montre que les anomalies dues à la.

transformation oc - p des fréquences propres

longitudinales de barreaux de quartz orientés sui- vant la bissectrice des axes Ox et Oz dans le plan

xOz s’atténuent progressivement par irradiation.

Des courbes analogues sont obtenues pour des modes longitudinaux relatifs à des directions de

propagation quelconques.

Les figures 9 et 10 sont relatives à lai constante

FIG. 9.

-

Influence de la dose d’irradiation

sur la constante élastique sl4 du quartz.

élastique s14 et à la constante piézoélectrique dll.

Ce sont les deux constantes qui s’annulent de façon

discontinue à 574 °C dans le quartz naturel, l’axe optique ternaire en phase cc devenant sénaire en

phase p. Il est remarquable de constater que

s14 et dll diminuent régulièrement par irradiation et s’annulent toutes deux à la dose de 6,5.1019

n. enf-2. Au-delà de cette dose, le quartz irradié

a donc la symétrie du quartz p ; ; en effet, à 7,7.1019 n . cm 2 par exemple, le pouvoir rota-

toire [4] et la constante piézoélectrique d14, quoique très diminués, ne sont pas nuls.

FIG. 10.-- Influence de la dose d’irradiation

sur la constante piézoélectrique dll du quartz.

Pour les doses inférieures à 6,5.1019 n. cm-2,

la transformation a - p se produit toujours dans

le quartz irradié, mais elle n’a plus les mêmes effets

que dans le quartz naturel, comme le montre la figure 8. Par exemple, à la dose de 5,6.1019 n. cm 2

où elle peut être étudiée entre 20 OC et 700,DC sans

que ces traitements thermiques ne guérissent le quartz de ses effets d’irradiation, on constate qu’elle

n’est plus accompagnée d’anomalies de volume [2]

ni de chaleur spécifique. La constante piézoélec- trique dll ne s’annule que vers 680 OC et de façon

continue au lieu de disparaître brusquement à

574 oQ cemme dans le quartz naturel ; cette trans- formation donne aux, courbes de fréquences (fig. 8) une forme en S ; le S devient de moins en

moins marqué quand la dose , augmente ; enfin, quand la dose a dépassé 6,5.1019 n. cm-2, les

courbes de fréquences n’ont plus de point d’in-

flexion (fig. 11).

La figure 14 montre les courbes de fréquences

d’échantillons de silice vitreuse plus ou moins

irradiés. Nous n’avons pas suivi de façon continue

l’évolution du quartz entre la dose de 7,7.1019

n. cm-2 où il possède encore les caractères d’ani-

sotropie du quartz P, et la dose de 20.1019 n. cm-2 où il est devenu isotrope comme un verre, mais

la mesure d’échantillons de quartz cristallin et de la silice vitreuse ayant reçu cette dernière dose

nous a montré qu’ils .étaient bien tous identiques

et isotropes. La conductivité thermique à basse température de cet état final est supérieure à celle

de la silice ordinaire [10], ce qui confirme les

observations d’un ordre à courte distance plus

élevé faites aux rayons X [5, 6].

II. Effets de traitements thermiques sur les échantillons irradiés.

-

Tous les échantillons ir- radiés de quartz cristallin et de silice vitreuse évoluent lorsqu’on les recuit à une température suffisamment haute. Cet effet est déjà apparent

sur les figures 7, 11 et 14. Il ne semble pas que

cette évolution telle qu’on peut la suivre par des

(6)

850

FIG. 11. - Variation, .en fonction de la température,

de la fréquence fondamentale de vibration longitudinale selon l’axe Oz

d’un échantillon de quartz ayant subi une dose d’irradiation supérieure à 6,5.1019 n .cm-s.

mesures de densité ou de constantes élastiques

obéisse à des lois cinétiques simples ; d’autre part nous ignorons la structure microscopique des

formes que prennent les échantillons irradiés, puis guéris. C’est pourquoi nous allons seulement

indiquer les caractères généraux des effets observés.

a) CAS DU QUARTZ CRISTALLIN. -La dose de

6,5.1019 n. cm-2 à laquelle le quartz irradié ac- quiert la symétrie du quartz p joue ici encore un

rôle. Au-dessous de cette dose, le quartz irradié

retourne à son état initial par réchauffage. La température à laquelle il faut le porter--pour obte-

FIG. 12.

-

Évolution, en fonction de la température,

.

des fréquences de résonance longitudinale (directions Ox

et Oz) de quartz ayant subi une dose de 7,7.1019 n .cm-2

et un chauffage à 1 250°C.

FIG. 13.

-

Variation avec la température des allonge-

ments relatifs suivant les directions Ox et Oz de quartz ayant subi une dose de 7,7.1019 nicm- 2 et un-chauffage

à 1 250°C.

(7)

851

nir cette guérison en quelques heures croit avec

la dose. Elle est de 850 oC pour 1,5.1019 n. cm 2 et

de 1 000 OC pour la dose de 5,6.1019 n. cm-2.

Pour des doses comprises entre 6,5 .1019 n. cm-2 et

une limi+e supérieure que nous savons seulement inférieure à 20.1019 n . cm 2, le quartz irradié

évolue vers une nouvelle forme anisotrope qui

n’existe pas dans la nature. Par réchauffage à

1 250 oc de quartz irradiés à la dose de 7,7.1019 n . cm 2, on obtient une substance ayant les ca-

ractères de symétrie du quartz oc (elle possède

notamment une constante piézoélectrique dll),

mais dont la densité est seulement 2,35 g. cm-3

au lieu de 2,65 g. cm-3 pour le quartz naturel.

Les figures 12 et 13 montrent l’influence de la

température sur les fréquences longitudinales et

les allongements de deux barreaux différemment orientés de ce « quartz léger ». Ces deux figures

montrent qu’il existe encore une transformation

ce -- 3 dans cette substance. Elle donne une forme

en S aux courbes de la figure 12, et sur la figure 13

nous voyons les coefficients de dilatation de la forme oc évoluer vers leurs valeurs presque nulles de la forme p.

La valeur anormalement faible de la densité de cette substance qui a pourtant les propriétés

de l’état cristallin peut s’expliquer par la présence

d’une grande quantité de pores dont il serait intéressant d’étudier la distribution en dimensions

par la méthode de Guinier et Lambert [11].

Pour des doses encore supérieures, des traite-

ments thermiques à 1 200 OC transforment le pro- duit irradié en silice vitreuse ordinaire.

b) CAS DE LA SILICE VITREUSE.

-

Quelle que soit sa dose d’irradiation, la silice vitreuse retourne à son état initial par réchauffage. Deux des courbes de la figure 14 montrent le début de cette évolu- tion. La courbe relative à l’échantillon très irradié est interrompue à 520 OC parce que le cylindre

ainsi chauffé au rythme de 3 OC mn-I s’est écaillé,

l’évolution de sa structure ayant sans doute pro-

voqué une brusque variation de densité.

.

Certains auteurs ayant signalé que la silice vitreuse irradiée se transformait volontiers en cris- tobalite ou en quartz, nous avons cherché à re-

produire ces effets, mais nous n’avons jamais

observé au cours de divers traitements thermiques

que la silice irradiée se dévitrifiât plus aisément

que la silice ordinaire.

C) CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

---

C’est tou’-

jours vers un état de moindre énergie libre que

se produisent spontanément des réarrangements

FIG. 14.

-

Évolution des fréquences de résonance longitudinale d’échantillons de silice irradiés à des doses diffé- rentes. Le plus irradié présente une interruption à 520 OC par suite d’une évolution de structure amenant une

brusque variation de densité. x, non irradié; , dose : 4:.1 019n . cm-2 ; 0, dose 2 .102°n . cm-2.

(8)

atomiques lorsque la température est assez élevée

pour que les atomes soient mobiles. L’énergie

libre étant une quantité difficile à définir, donc

aussi à calculer, nous raisonnerons en termes

d’énergie interne.

L’énergie interne de la silice vitreuse est à 20 °C supérieure de 38 calories g 1 à celle du

quartz « ; il faut donc qu’aux fortes doses après lesquelles le quartz se transforme par chauffage

en silice vitreuse, il ait emmagasiné au moins cette énergie sous l’effet des radiations.

D’autre part, pour les doses supérieures à

2.1019 n. cm-2 où l’analyse thermique révèle que

la transformation « - p n’est plus endothermique,

il faut que le quartz irradié ait emmagasiné au

moins les 7 calories g-1 séparant la forme p de

la forme (x. Une expérience d’analyse thermique

menée jusqu’à 870 OC ne nous a montré aucun phénomène exothermique sur un échantillon ir- radié à la dose de 5,6.1019 n. cm-2 qui ne serait complètement guéri que vers 1 000 OC.

III. Conséquences technologiques.

--

Les pro-

priétés de la silice vitreuse varient peu sous irra-

diation, ce qui est encourageant pour. son utili- sation éventuelle dans un réacteur, mais au cours

de ces études nous avons observé deux effets qui peuvent être nocifs :

a) un échantillon irradié à la dose de 2.1020

n. cm-2 à une température voisine de 150 OC s’est écaillé sur une profondeur de 1 mm à la tempé-

rature de 520 OC quand on l’a réchauffé à la vi-

tesse de 3 ()C. mri7-1 ;

b) des études purement qualitatives sur des

fibres de silice irradiées sous tension mécanique (compression et extension), nous ont montré l’exis-

tence d’un fluage important. D’une façon très ap- proximative, il semble que, dans un flux de 2.1012 neutrons rapides. cm-2, un échantillon maintenu à 60 OC flue à peu près aussi vite qu’à 600 OC,

en l’absence de neutrons.

Le quartz cristallin subit une trop forte dilata- tion par irradiation pour être utilisé comme ma-

tériau dans un réacteur, mais les cristaux de quartz peuvent être utiles comme doseurs de neutrons rapides jusqu’aux doses de 10.1019 n. cm-2 ; leurs propriétés piézoélectriques permettent en effet de

mesurer commodément en pile l’évolution de leurs

fréquences propres. Il suffit de pouvoir dispqser

à l’intérieur du réacteur deux fils conducteurs

ou à la rigueur un seul, allant à l’échantillon.

IV. Conclusion.

--

A l’aide d’irradiations aux neutrons rapides on peut suivre de façon continue

l’évolution du quartz ce de l’état cristallin vers

l’état vitreux. Il est remarquable qu’une des étapes

de cette évolution soit une structure ayant la symétrie du quartz p. Par chauffage on peut la

transformer en une autre structure beaucoup

moins dense que celle du quartz oc dont elle a la symétrie, et aussi stable que la silice vitreuse.

Nous tenons à remercier M. A. Miédan-Gros

qui a effectué beaucoup des mesures relatives à

cette étude après avoir mis au point les dispositifs expérimentaux.

Manuscrit reçu le 2 août 1960.

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