HAL Id: jpa-00208391
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Submitted on 1 Jan 1976
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Étude par diffraction de neutrons des structures cristalline et magnétique de l’orthoferrtte d’erbium
ErFeO3
F. Vigneron
To cite this version:
F. Vigneron. Étude par diffraction de neutrons des structures cristalline et magnétique de l’orthoferrtte d’erbium ErFeO3. Journal de Physique, 1976, 37 (2), pp.103-110. �10.1051/jphys:01976003702010300�.
�jpa-00208391�
ÉTUDE PAR DIFFRACTION DE NEUTRONS DES STRUCTURES
CRISTALLINE ET MAGNÉTIQUE DE L’ORTHOFERRTTE D’ERBIUM ErFeO3
F. VIGNERON
Service de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique
Centre d’Etudes Nucléaires de
Saclay,
BP n°2, 91190 Gif-sur-Yvette,
France(Rep
le24 juillet 1975, accepti
le 2 octobre1975)
Résumé. 2014 Des expériences de diffraction de neutrons ont été réalisées sur ErFeO3 (poudre),
pour des températures variant de manière continue entre 300 K et 1,5 K. L’analyse du spectre nucléaire à température ambiante permet d’obtenir la valeur des paramètres de
position
des diffé-rents atomes dans la maille. Du point de vue magnétique, on observe les deux réorientations suc-
cessives des moments des fers : la
première,
entre 96 K et 79 K, de la configuration Gx à laconfigu-
ration
Gz,
la seconde, au-dessous de TN = 4,4 ± 0,1 K, de laconfiguration
Gz à laconfiguration Gy.
Au-dessous de TN, l’erbium
adopte
la configurationCz.
Un calculd’énergie
libre effectué à T TN permet d’évaluer les différentes interactionsmagnétiques
(interactiond’échange isotrope,
interactiondipolaire)
et de rendre compte dusigne
relatif des composantesGy
et Cz quel’expérience
a fourni.Abstract. 2014 Neutron diffraction
experiments
have beenperformed
onpolycrystalline samples
ofErFeO3
in the temperature range 300-1.5 K. The present communication reports a refinement of the crystal structure at room temperature and the determination of themagnetic
structure between300 K and 1.5 K. The two successive reorientations of the Fe3+ spins have been observed : the first one
(Gx ~ Gz)
between 96 K and 79 K and the second one(Gz ~ Gy)
below TN = 4.4 ± 0.1 K.At T TN the rare earth
magnetic configuration
is Cz. In a free energy calculation below TN, thedifferent contributions of the magnetic interactions (exchange and
dipolar
interactions) are eva-luated and the relative sign of
Gy
and Czmagnetic
moments of Fe3+ and Er3+ isexplained.
Classification Physics Abstracts
8.535
1. Introduction. - Les orthoferrites de terres rares et
parmi
eux, l’orthoferrited’erbium,
ontd6jd
faitl’objet
de nombreuses 6tudes. Nousrappellerons
enpremier
lieu les resultatsacquis
sur cecompose.
A haute
température, ErFe03
estparamagnétique.
Sa
susceptibilite [1] suit
la loi de Curie-Weiss avecvaleur
identique
a celle que l’onpeut prevoir
pourl’ion
Er3+ (L
=6, S
=3/2,
J =15/2)
et l’ion Fe3+(L
=0, S
=5/2) : 15,86
u. e. m.Au-dessous d’une
température T,,
de l’ordre de 640 K[2, 3, 4],
lasusceptibilite [1]
suit encore la loide
Curie-Weiss,
maisOn observe aussi
l’apparition
d’unferromagnétisme
faible. On constate que la constante de Curie est
pratiquement
cellequi correspond
auparamagn6-
tisme de 1’erbium seul
(11,48
u. e.m.)
et la diffraction de neutrons[4]
montrequ’au-dessous
deTc,
le feradopte
essentiellement uneconfiguration
antiferro-magnetique Gx.
Des mesures d’aimantation sur mono-cristal
[5]
montrent que lapetite composante
ferro-magnetique
estparallele
a 1’axe c du cristal. La structuremagnétique
dufer
est alors de typeGx Fz.
En abaissant la
temperature,
il seproduit
unereorientation continue des moments du
fer,
de laconfiguration Gx Fz
à laconfiguration GZ Fx.
Letableau I
donne,
pour chacune des m6thodesemployees
pour 1’6tude de cettereorientation,
latemperature TR
alaquelle
elle commence,celle, TR ,
a
laquelle
ellefinit,
latemperature TR
6tant par convention la valeur moyenne des deuxtemperatures pr6c6dentes.
TABLEAU I
A
plus
bassetemperature,
1’erbium s’ordonne à son tour. Latemp6rature
d’ordreTN
a 6t6 mesur6e parArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003702010300
104
diffraction de neutrons et
absorption optique.
Lesvaleurs obtenues sont
respectivement 6gales
a4,3
K[4]
et
(4,3
±0,2)
K[10]. Peyrard
et Sivardiere[ 11 trou-
vent par ailleurs un
pic A
de chaleursp6cifique
à3,9
K. La structuremagn6tique
ordonn6e que Koeh- ler[4]
propose pourinterpreter
le spectre de diffraction de neutrons observe a bassetemperature
est la sui-vante : le fer a essentiellement la
configuration Gxy (la
direction des moments est la direction[110]).
Acette
configuration
est encore vraisemblablement associe unferromagnétisme faible,
mais la diffraction de neutrons ne permet pas de lepr6ciser.
L’erbiumadopte
laconfiguration CZ.
Dans un travail
plus recent,
par diffraction de neutrons surpoudre, Gorodetsky
et coll.[12],
en comparant les intensites observ6es a 140 K et1,5 K,
montrent que deux structures
magn6tiques
permet-tent de rendre
compte
des intensites observ6es à1,5
K. L’une est cellepropos6e
parKoehler,
ou laconfiguration
du fer est detype Gxy,
I’autre unestructure ou la
configuration
du fer est de typeGyz.
Seule la seconde structure permet
d’expliquer qu’d
basse
temperature
I’aimantationspontanee
reste diri-g6e
suivant 1’axe a[5].
De r6centes mesures de RMNsur monocristal
[18]
semblent confirmer cette derniere structure.Notre but a ete de
reprendre
par diffraction de neutrons surpoudre,
1’6tude deErFe03
pour suivre de maniere continue 1’6volution des structuresmagn6- tiques
en fonction de latemperature, depuis
latemp6-
rature ambiante
jusqu’d 1,5
K. Une attentionparti-
culi6re a ete
port6e :
1)
a I’affinement de la structure cristalline a latemperature
ambiante. Cet affinement n’a pas 6t6 fait par Koehler dans son etude par diffraction de neutrons de l’orthoferrite d’erbium[4]. (11
utilisaitles
parametres
determines aux rayons X par Geller[ 13]
pour
GdFe03.)
11 n’a 6t6 realise surErFe03
que par Will etEberspacher [14]
par une mesure aux rayonsX, qui
sont peu sensibles al’oxyg6ne;
2)
a laregion
de reorientation dufer;
3)
au domaine destemperatures
voisines de celle de I’h6liumliquide.
2. Structure cristalline et
magnedque
atemperature
ambiante. -
ErFeo3
est uneperovskite deformee, orthorhombique, appartenant
au grouped’espace
Pbnm et de
parametres [3] :
Le motif
comprend
quatre moleculesErFe03,
lesdifferents atomes occupant les sites
rappel6s
dans lapremiere
colonne du tableau II.Un spectre realise a
temperature
ambiante(Fig. 1)
confirme que la
configuration magn6tique
du fer estde type G. Un affinement par moindres carr6s sur les raies
purement
nucl6aires(celles
dont les indices nesatisfont pas la condition
h + k = 2 p + 1, 1 = 2 q + 1)
conduit aux valeurs des
parametres de position
donn6es dans le tableau
II,
I’accord entre intensit6s observ6es et calcul6es etant donne par le tableau III.TABLEAU III
ErFcOg : Comparaison entre les intensitgs nucléaires
calculies et observées d la température
ambiante :
TABLEAU II
Position des atomes dans la maille de
ErFe03 (groupe d’espace : Pbnm)
FIG. 1. - ErFe03 : Spectres de diffraction de neutrons A = 1,140 A a T ambiante et a T = 4,2 K.
Le tableau II permet
également
de comparer nos valeurs deparam6tres
a celles obtenues par Will et coll.[14]
dans leur etude aux rayons X. La compa- raison des erreursquadratiques
moyennes montre à 1’6vidence le malqu’ont
les rayons X a voir les atomes16gers (oxygene)
enpresence
d’un atome lourd(erbium).
Dans le cas del’oxyg&ne I,
les 6carts entrenos valeurs des
param6tres
x, y et celles de Will et coll. sontimportants.
Nous pensons que nos resultats sontplus r6alistes,
car ils sont tr6sproches
de ceuxobtenus par Abdalian
[15]
dans le cas de l’orthoferrited’yttrium.
L’examen des raies
magn6tiques
de type G montre alors que laconfiguration
du fer est bien de typeGx,
le moment
magn6tique
du fer ayant pour valeur4,1
±0,1
PB, en bon accord avec celle donn6e par Koehler et coll.[4].
3. Structure
magn6tique
a4,2
K. - Par compa- raison avec le spectreenregistr6
a latemperature ambiante,
on observe sur le spectre a4,2
K(Fig. 1) : 1) l’apparition
de raies nouvelles :010, 100, 012,
102 dont les indices v6rifient les conditions
caractéristiques
de l’ordre de type C de1’erbium, 2)
une modification dans la distribution de l’inten-site des raies du type G. Alors
qu’d
l’ambianteIOM, llIrol
=3,1,
à4,2
K cerapport
est de1,4.
La diminution de ce
rapport
est due pour 1’essentiel a une forteaugmentation
de l’intensit6 de la raie101,
la raie 0 11 ayant a4,2
Kpratiquement
la memeintensite qu’d
1’ambiante.Les intensites des
principales
raiesmagnetiqucs
mesurees a T
= 4,2
K sont donnees dans le tableau IV.On en deduit :
1) Que
1’erbium a laconfiguration Cz.
Eneffet, d’apr6s
le tableauV, 1’&galit6
d’intensit6 des raies 010 et 100impose
queCx
=Cy
et, dans cesconditions,
le rapport(l0 2
+IM 2)/(10 M 10
+Im 0)
est une fonctionrapidement
variable de1’angle
(p que fait la direction du momentmagn6tique
de 1’erbium avec 1’axe c. LaTABLEAU IV
106
TABLEAU V
lntensité
magnétique (par maille)
sont les valeurs
algebriques
des momentsmagn6tiques
des ionle facteur de forme
magn6tique
de l’ionFe3+ (Er3+)
1* les
parametrcs
du reseaureciproque.
comparaison
avec le rapport observe montre alors que dans la limite des erreurs Q est nul.Des intensites des raies
010, 100,
012 et 102 on deduit la valeur du momentmagnetique
de 1’erbium a4,2
K :2,3
:t0,1
uB-2) Que
lefer a
laconfiguration G Z.
Eneffet,
pourune
configuration Cz
de 1’erbium etG(G.,,Y,_,)
dufer,
le tableau V montre que 1’erbium ne contribue pas à la reflexion 101. Or le
rapport
de l’intensit6 de cette raie a4,2
K et a 1’ambiante est2,5, rapport
que la saturation du moment du fer ne suffit pas ajustifier.
On calcule en
effet,
ensupposant
que pourFe 3+
J =
5,
que lerapport
des aimantations entre les 2temperatures
estG (T = 4,2 K)/G(Zamb,)
=1,096.
Ramen6 a la meme
aimantation,
lerapport
des intensites est donc2,5 : (1,096)2
=2,08. Apr6s
cor-rection du facteur
d’agitation thermique,
cerapport
vaut
2,06.
Un calcul imm6diat montrequ’il
ne peutetre voisin de 2 que si
Gx
#Gy et,
dans ces condi-tions,
la valeur du momentmagn6tique
de l’ion fer à4,2 K,
que l’on peut deduire de l’intensit6 de la raie101, depend
tr6s peu de la direction du momentmagn6tique
G dans leplan (110).
On calcule :
- pour une
configuration Gz (4,54
±0,08)
JlB’- pour une
configuration Gx
=Gy, Gz
=0,
(4,58
±0,08)
PH’valeurs en bon accord avec la valeur d6duite de celle
(4,1 ± 0,1 MB)
obtenue atemperature ambiante,
soit :4,1
x1,096
=4,5
±0,1 PB-
La raie O11 permet maintenant de
preciser
la direc-tion de l’aimantation du fer dans le
plan (110).
SachantFIG. 2
que 1’erbium a, a
4,2 K,
uneconfiguration Cz
avec unmoment de
2,3
Pø et le fer uneconfiguration
G(avec Gx
=Gy)
de moment4,6
Pø, onpeut
en effet calculer l’intensit6 de la raie O11 en fonction de1’angle
a que fait G avec 1’axe c. Lafigure
2 donne le r6sultat de cecalcul et montre que la valeur de l’intensit6 observ6e
(816
± 23bam)
ne peuts’interpr6ter
que si la confi-guration
estGz.
4. Etude de la reorientation dn fer. - Afin de
pr6ciser
latemperature
alaquelle
seproduit
cettereorientation,
nous avons d’abordsuivi,
enchamp nul,
la variation de l’intensit6 des raies O11 et 101 enfonction de la
temperature (Fig. 3).
FIG. 3. - ErFe03 : Variation de l’intensit6 des raies O11 1 et 101
avec la temperature (T > 10 K).
Definissant
TR
etTR
par intersection de la tan-gente au
point
d’inflexion de la courbe/101 (T)
avecles horizontales
correspondant
a l’intensit6 avant etapr6s
lareorientation,
on obtient pourErFe03
et
d’oit et
deux spectres de diffraction ont ete
enregistres
dans laregion
des raies O11 et 101 afin de mesurer le rapportr =
Iomll/Im,
avant etapr6s
reorientation. On trouveLa valeur de r obtenue a 110 K montre que le fer
a
conserve, depuis 1’ambiante,
laconfiguration Gx
etla valeur des intensites des raies Oll et 101 donne à cette
temperature 4,4 ± 0,1
pB pour valeur du momentmagn6tique
du fer. A 70K,
la valeur de r montreque le moment
magn6tique
du fer estparallele
a unplan (110).
Mais 1’erbium n’etant pasmagn6tique-
ment ordonn6 a cette
temperature,
on nepeut
prouver que le fer a, a 70K,
laconfiguration G, qu’il
a à4,2
K.Pour le montrer, nous avons
repris
surpoudre
lam6thode que Pinto et coll.
[9]
ontemployee
sur unmonocristal de
ErFe03.
Elle consiste asuivre,
dans laregion
dereorientation,
la variation d’intensit6 de la raie 101 enpresence
d’unchamp magn6tique paral-
16le au vecteur de diffusion : si le m6canisme de reorientation est
bien, quand
Tdiminue,
une rotationcontinue des moments des fers dans le
plan
a; c de a(configuration Gx)
vers c(configuration G_,),
theori-quement 1’intensite de la raie
101,
souschamp,
doitcroitre et passer par un
maximum, 6gal
a trois fois 1’intensiteinitiale,
avant de d6croitrejusqu’d
la valeurcorrespondant
a laconfiguration Gz, 6gale
a deux fois1’intensite initiale
[9].
Lafigure
3 montre que, avec unchamp
de1,5 kG,
c’est bien ce que l’onobserve,
àceci
pr6s
que 1’intensite maximale n’atteint pas la valeurprevue.
Dans leurexperience
Pinto et coll.observaient le meme
phenomene qu’ils
attribuaient à 1’extinction.L’experience
6tant ici faite surpoudre,
cette
explication
nepeut
etre retenue et il estbeaucoup plus
vraisemblable d’attribuer 1’effet observe au fait que lechamp
provoque un enrichissement en l’unj des types de domaines
qui
n’est pas total. Néanmoins cetteexperience
montre, comme celle de Pinto et coll.[9]
que la rotation du momentmagn6tique
du fers’effectue bien dans le
plan
a, c etqu’a
T =TR
lefer a la
configuration Gz, configuration qu’il garde jusqu’A 4,2
K.5. Etude de l’ordre
magnktique
entre1,5
K et 10 K. -5.1 ETUDE EXPERIMENTALE. - Deux spectres de dif- fraction de neutrons, l’un a 10
K,
1’autre a1,5 K,
montrent :
1) qu’a
10 K 1’erbium n’est pasordonne.
le fer ayanttoujours
laconfiguration GZ
avec un momentmagn6tique
de4,5
±0,1 IlB
par ionFe 3+
2) qu’a 1,5
K 1’erbium a laconfiguration CZ, d6jA
observ6e a
4,2 K,
avec un moment de6,2
±0,1
/lB par ionEr3+
et le fer uneconfiguration
G.Pour
pr6ciser
cette derni6reconfiguration,
nousavons suivi les variations avec la
temperature,
dansla
region 1,5
K-10K,
des intensités des raies 101(raie
dutype G, caractéristique
dufer),
O11(raie
detype G,
due aufer,
mais alaquelle peut également
contribuer 1’erbium par sa composante
Cz),
100 et010
(qui dependent uniquement
de lacomposante C_,
de
1’erbium) (voir
TableauV).
On observe
(voir Fig. 4)
que les intensites des raies 010 et 100 diminuentquand
latemperature
augmente, pour s’annuler a
TN
=4,4
±0,1 K, qui
est la
temperature
d’ordre de 1’erbium. L’intensit6 deces raies 6tant
proportionnelle
au carr6 de 1’aimanta-tion de
1’erbium,
on en deduit(voir Fig. 5)
lavariation
de cette aimantation avec la
temperature.
108
FIG. 4. - ErFe03 : Variation de l’intensit6 des raies 010, 100, Oil 1 e( 101 avec la temperature (T 10 K).
FIG. 5. - ErFeo3 : Evolution en temperature de la valeur du moment magnetique de l’ion Er 31
On observe
6galement qu’au-dessous
deTN,
l’in-tensite de la raie 101
croit, depuis
lavaleur 2 (en
unites
arbitraires) jusqu’d
une valeurqui, extrapolée
au zero
absolu,
doit etre tr6s voisine de 1. Dans cetteregion
detempérature,
l’aimantation du fer est satur6e et l’intensit6 de la raie 101 n’est alors fonction que de l’orientation deG,
momentmagn6tique
de l’ionFe3+
en
[2, 0, 0].
11 est donc certainqu’une
nouvelle r6orien- tation du fer seproduit
pour TTN.
Le tableau Vnous montre que
10,
estproportionnelle
à(0
et T sont lesangles polaires
deG) grandeur qui
pour 0=0
(configuration GZ
observee au-dessus deTN) prend
la valeura*2/(a*2
+c*2) # 3
etqui
ne peut etreegale
a 1 que pour 0 =n/2
et T =n/2.
Lefer aurait
donc,
au zeroabsolu,
laconfiguration Gy
et la reorientation du moment du fer s’effectuerait alors de mani6re continue dans le
plan b,
cdepuis
laconfiguration GZ (a
T =TN) jusqu’d
laconfiguration Gy.
Dans ce cas, l’intensit6 de la raie 101 n’est fonc- tion que del’angle
0 defini ci-dessus et on peut d6duire des variations deI ol
la variation de 0 avec latemp6-
rature
(voir Fig. 6).
FIG. 6. - ErFe03 : Etude de la rotation G.- -+ Gy du fer au-dessous de TN : variation de I’angle 0 avec la temperature.
FIG. 7. - ErFe03 : Comparaison des valeurs experimentales et
calculees de l’intensit6 magnetique de la raie O11 (configuration Gyz
du fer, C. de l’erbium).
Cette variation etant connue, on peut alors
calculer
comment
varie,
avec latempérature,
l’intensit6magn6- tique
de la raie Oil. Lafigure
7 donne le r6sultat ducalcul,
effectue avec les deuxhypotheses : Gy Cz
> 0 etGy CZ 0,
ainsi que la variationexperimentale
decette
intensité,
et montre que lapremiere hypothese (Gy CZ
>0)
est la bonne : on obtient alors un excel- lent accord entre les intensites calcul6es et observees.Dans la seconde
hypothese,
le d6saccord estflagrant.
La
figure
8prescnte
la structuremagn6tique
deErFe03
a 0K;
la structure a 0 TTN
s’en deduit par continuite a uneambiguite pres qu’il
n’est pas pos- sible de lever etqui
est lesigne
de la composanteG,,.
FIG. 8. - Des deux structures magnetiques possibles Gy (Fe) Cz (Er),
la structure (a) est celle de ErFe03 a 0 K.
La reorientation des moments des fers dans le
plan b,
c est donc bien 6tablie. Ceresultat,
en desac- cord avec celui de Koehler et coll.[4] (qui
propo- saient pour le fer laconfiguration Gxy),
confirme parcontre celui de
Gorodetsky et
coll.[12],
obtenu parune m6thode diff6rente
(etude
des spectres de dif- fraction de neutrons atemperature
fixe :1,5
K et140
K).
5.2 INTERPRETATION DES PTSULTATS EXPTRIMEN-
TAUX. - Le calcul que nous effectuons ici minimise
1’energie
libre F = E - TS dusysteme
constitue par N ions fer et N ions erbium d’un cristal d’orthoferrited’erbium,
dont la structuremagnetique
est, parhypoth6se,
de typeGyz
pour le fer etCZ
pour 1’erbium.Les
paramètres
definissant cette structure sont la valeur du momentmagn6tique Cz
de l’ionEr3+
en[x,
y,-4]
et1’angle
0 que fait le momentmagn6tique
Gde l’ion
Fe3+
en[2, 0, 0]
avec 1’axe c.L’expression
de F est d6termin6e dans
l’approximation
dechamp
moleculaire.
E, energie interne,
sedecompose
en trois termes,qui
traduisentrespectivement
les interactionsfer-fer,
erbium-erbium et fer-erbium :
Chacun de ces termes se
decompose
a son tour en unterme
d’6change isotrope,
un termedipolaire
et 6ven-tuellement un terme
d’anisotropie magnétocristalline.
De
1’expression
de ces différentesinteractions,
donn6epar Bidaux et coll.
[16],
ond6duit ;
of A = C +
a’. t
caractérise1’6change isotrope. a’,
constante d’interaction
dipolaire,
est calculable àpartir
desparamètres
de la maille et desparam6tres
de
position
de l’ionEr3+
dans la maille : dansErFe03, a’ =
88 x1021 cm-3 ;
ou B = 65 x
1021 cm-’
est la constante d’interac- tiondipolaire,
le termed’6change isotrope disparais-
sant par suite des
propri6t6s
desym6trie
du cristal( 1 ) ;
oit K’ = K +
a(y) - a(.)
= K + 2 x1021 cm-3
avecK,
constanted’anisotropie
d’ordre 2 dans leplan b,
c,
suppos6e independante
de latemperature.
L’entropie
S dusyst6me
est celle d’un ensemble de Nsystèmes (N
ionsEr3+)
a 2 niveaux(doublet
fonda-mental d’un ion de
Kramers,
dont on consid6re ladecomposition
en 2 sous-niveaux sous l’influence duchamp magn6tique d’interaction).
A une constante additive
pr6s :
G et C sont les valeurs a saturation des moments
magn6tiques
des ions fer et erbium.Notons des a
present
que lesigne
de $(lB > 0)
rend compte du r6sultat obtenu par diffraction de neutrons, a savoir que la structure
magn6tique Gy Cz
> 0(Fig. 8a)
estplus
stable a 0 K que la struc- tureGy Cz
0(Fig. 8b).
Lesenergies
libres corres-pondant
a ces deuxconfigurations
ne different eneffet que par le terme d’interaction fer-erbium
- 2 $GC sin 0 dont la valeur dans le cas ou sin 0 = + 1 est inferieure a celle obtenue
lorsque
sin 0 = - 1.(’) L’existence de ce terme de couplage dipolaire entre les composantes Gy(Fe) et CZ(Er) avait anterieurement ete signalee
par Bertaut [17].
110
En
minimisant,
atemperature donnee, l’énergie
libre par
rapport
a 0 etCz,
on obtient les deux relations :et
avec
La seconde relation d6finit la loi de variation de
C,
avec T. Elle n’admet de solution non nulle que pour T
To.
En identifiantTo
etTN (temperature
d’ordrede
1’erbium),
nous avons calcule et trace la loi de variation deC,
avec T. L’accord entre la courbecalcul6e et la courbe
exp6rimentale
est ici excellent(Fig. 5).
Les valeurs
expérimentales
deTN (4,4
±0,1 K)
etdu
splitting
à 0 K du doubletfondamental
de l’ionEr3+ (A
=6,08
±0,30 cm-1 [10]) nous ont permis
d’6valuer les constantes A et K’ :
et
et, par
suite,
depr6ciser
la relation deproportionna-
lit6
qui
existe entre sin 0 etCZ/C :
sin 0 #CZ/C.
Lacourbe des variations de 0 avec T que nous en avons d6duite
differe,
certes, de la courbeexp6rimentale (Fig. 6);
1’ecart entre ces deux courbes(de
l’ordrede
20°)
restecependant acceptable, compte
tenu de laprecision
aveclaquelle
ces deux courbes sont definies.De la valeur de la constante A, nous pouvons d6duire la valeur de
C,
constanted’6change isotrope
erbium-erbium soit C = 46 x
1021 cm- 3,
mettantainsi en evidence
1’importance
relative des deux typesd’interaction, £change isotrope
et interactiondipo- laire,
dans 1’etablissement de 1’ordrecoop6ratif
de1’ erbium.
Le modele
simple
que nous avonsd6velopp6
icimontre de
plus (puisque A 0
0 et 30)
que les interactions erbium-erbium et fer-erbium sont n6ces- saires toutes deux pourexpliquer
le m6canisme de reorientation du fer a bassetemperature.
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