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Étude par diffraction de neutrons des structures cristalline et magnétique de l'orthoferrtte d'erbium ErFeO3

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00208391

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00208391

Submitted on 1 Jan 1976

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Étude par diffraction de neutrons des structures cristalline et magnétique de l’orthoferrtte d’erbium

ErFeO3

F. Vigneron

To cite this version:

F. Vigneron. Étude par diffraction de neutrons des structures cristalline et magnétique de l’orthoferrtte d’erbium ErFeO3. Journal de Physique, 1976, 37 (2), pp.103-110. �10.1051/jphys:01976003702010300�.

�jpa-00208391�

(2)

ÉTUDE PAR DIFFRACTION DE NEUTRONS DES STRUCTURES

CRISTALLINE ET MAGNÉTIQUE DE L’ORTHOFERRTTE D’ERBIUM ErFeO3

F. VIGNERON

Service de

Physique

du Solide et de Résonance

Magnétique

Centre d’Etudes Nucléaires de

Saclay,

BP

2, 91190 Gif-sur-Yvette,

France

(Rep

le

24 juillet 1975, accepti

le 2 octobre

1975)

Résumé. 2014 Des expériences de diffraction de neutrons ont été réalisées sur ErFeO3 (poudre),

pour des températures variant de manière continue entre 300 K et 1,5 K. L’analyse du spectre nucléaire à température ambiante permet d’obtenir la valeur des paramètres de

position

des diffé-

rents atomes dans la maille. Du point de vue magnétique, on observe les deux réorientations suc-

cessives des moments des fers : la

première,

entre 96 K et 79 K, de la configuration Gx à la

configu-

ration

Gz,

la seconde, au-dessous de TN = 4,4 ± 0,1 K, de la

configuration

Gz à la

configuration Gy.

Au-dessous de TN, l’erbium

adopte

la configuration

Cz.

Un calcul

d’énergie

libre effectué à T TN permet d’évaluer les différentes interactions

magnétiques

(interaction

d’échange isotrope,

interaction

dipolaire)

et de rendre compte du

signe

relatif des composantes

Gy

et Cz que

l’expérience

a fourni.

Abstract. 2014 Neutron diffraction

experiments

have been

performed

on

polycrystalline samples

of

ErFeO3

in the temperature range 300-1.5 K. The present communication reports a refinement of the crystal structure at room temperature and the determination of the

magnetic

structure between

300 K and 1.5 K. The two successive reorientations of the Fe3+ spins have been observed : the first one

(Gx ~ Gz)

between 96 K and 79 K and the second one

(Gz ~ Gy)

below TN = 4.4 ± 0.1 K.

At T TN the rare earth

magnetic configuration

is Cz. In a free energy calculation below TN, the

different contributions of the magnetic interactions (exchange and

dipolar

interactions) are eva-

luated and the relative sign of

Gy

and Cz

magnetic

moments of Fe3+ and Er3+ is

explained.

Classification Physics Abstracts

8.535

1. Introduction. - Les orthoferrites de terres rares et

parmi

eux, l’orthoferrite

d’erbium,

ont

d6jd

fait

l’objet

de nombreuses 6tudes. Nous

rappellerons

en

premier

lieu les resultats

acquis

sur ce

compose.

A haute

température, ErFe03

est

paramagnétique.

Sa

susceptibilite [1] suit

la loi de Curie-Weiss avec

valeur

identique

a celle que l’on

peut prevoir

pour

l’ion

Er3+ (L

=

6, S

=

3/2,

J =

15/2)

et l’ion Fe3+

(L

=

0, S

=

5/2) : 15,86

u. e. m.

Au-dessous d’une

température T,,

de l’ordre de 640 K

[2, 3, 4],

la

susceptibilite [1]

suit encore la loi

de

Curie-Weiss,

mais

On observe aussi

l’apparition

d’un

ferromagnétisme

faible. On constate que la constante de Curie est

pratiquement

celle

qui correspond

au

paramagn6-

tisme de 1’erbium seul

(11,48

u. e.

m.)

et la diffraction de neutrons

[4]

montre

qu’au-dessous

de

Tc,

le fer

adopte

essentiellement une

configuration

antiferro-

magnetique Gx.

Des mesures d’aimantation sur mono-

cristal

[5]

montrent que la

petite composante

ferro-

magnetique

est

parallele

a 1’axe c du cristal. La structure

magnétique

du

fer

est alors de type

Gx Fz.

En abaissant la

temperature,

il se

produit

une

reorientation continue des moments du

fer,

de la

configuration Gx Fz

à la

configuration GZ Fx.

Le

tableau I

donne,

pour chacune des m6thodes

employees

pour 1’6tude de cette

reorientation,

la

temperature TR

a

laquelle

elle commence,

celle, TR ,

a

laquelle

elle

finit,

la

temperature TR

6tant par convention la valeur moyenne des deux

temperatures pr6c6dentes.

TABLEAU I

A

plus

basse

temperature,

1’erbium s’ordonne à son tour. La

temp6rature

d’ordre

TN

a 6t6 mesur6e par

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003702010300

(3)

104

diffraction de neutrons et

absorption optique.

Les

valeurs obtenues sont

respectivement 6gales

a

4,3

K

[4]

et

(4,3

±

0,2)

K

[10]. Peyrard

et Sivardiere

[ 11 trou-

vent par ailleurs un

pic A

de chaleur

sp6cifique

à

3,9

K. La structure

magn6tique

ordonn6e que Koeh- ler

[4]

propose pour

interpreter

le spectre de diffraction de neutrons observe a basse

temperature

est la sui-

vante : le fer a essentiellement la

configuration Gxy (la

direction des moments est la direction

[110]).

A

cette

configuration

est encore vraisemblablement associe un

ferromagnétisme faible,

mais la diffraction de neutrons ne permet pas de le

pr6ciser.

L’erbium

adopte

la

configuration CZ.

Dans un travail

plus recent,

par diffraction de neutrons sur

poudre, Gorodetsky

et coll.

[12],

en comparant les intensites observ6es a 140 K et

1,5 K,

montrent que deux structures

magn6tiques

permet-

tent de rendre

compte

des intensites observ6es à

1,5

K. L’une est celle

propos6e

par

Koehler,

ou la

configuration

du fer est de

type Gxy,

I’autre une

structure ou la

configuration

du fer est de type

Gyz.

Seule la seconde structure permet

d’expliquer qu’d

basse

temperature

I’aimantation

spontanee

reste diri-

g6e

suivant 1’axe a

[5].

De r6centes mesures de RMN

sur monocristal

[18]

semblent confirmer cette derniere structure.

Notre but a ete de

reprendre

par diffraction de neutrons sur

poudre,

1’6tude de

ErFe03

pour suivre de maniere continue 1’6volution des structures

magn6- tiques

en fonction de la

temperature, depuis

la

temp6-

rature ambiante

jusqu’d 1,5

K. Une attention

parti-

culi6re a ete

port6e :

1)

a I’affinement de la structure cristalline a la

temperature

ambiante. Cet affinement n’a pas 6t6 fait par Koehler dans son etude par diffraction de neutrons de l’orthoferrite d’erbium

[4]. (11

utilisait

les

parametres

determines aux rayons X par Geller

[ 13]

pour

GdFe03.)

11 n’a 6t6 realise sur

ErFe03

que par Will et

Eberspacher [14]

par une mesure aux rayons

X, qui

sont peu sensibles a

l’oxyg6ne;

2)

a la

region

de reorientation du

fer;

3)

au domaine des

temperatures

voisines de celle de I’h6lium

liquide.

2. Structure cristalline et

magnedque

a

temperature

ambiante. -

ErFeo3

est une

perovskite deformee, orthorhombique, appartenant

au groupe

d’espace

Pbnm et de

parametres [3] :

Le motif

comprend

quatre molecules

ErFe03,

les

differents atomes occupant les sites

rappel6s

dans la

premiere

colonne du tableau II.

Un spectre realise a

temperature

ambiante

(Fig. 1)

confirme que la

configuration magn6tique

du fer est

de type G. Un affinement par moindres carr6s sur les raies

purement

nucl6aires

(celles

dont les indices ne

satisfont pas la condition

h + k = 2 p + 1, 1 = 2 q + 1)

conduit aux valeurs des

parametres de position

donn6es dans le tableau

II,

I’accord entre intensit6s observ6es et calcul6es etant donne par le tableau III.

TABLEAU III

ErFcOg : Comparaison

entre les intensitgs nucléaires calculies et observées d la

température

ambiante :

TABLEAU II

Position des atomes dans la maille de

ErFe03 (groupe d’espace : Pbnm)

(4)

FIG. 1. - ErFe03 : Spectres de diffraction de neutrons A = 1,140 A a T ambiante et a T = 4,2 K.

Le tableau II permet

également

de comparer nos valeurs de

param6tres

a celles obtenues par Will et coll.

[14]

dans leur etude aux rayons X. La compa- raison des erreurs

quadratiques

moyennes montre à 1’6vidence le mal

qu’ont

les rayons X a voir les atomes

16gers (oxygene)

en

presence

d’un atome lourd

(erbium).

Dans le cas de

l’oxyg&ne I,

les 6carts entre

nos valeurs des

param6tres

x, y et celles de Will et coll. sont

importants.

Nous pensons que nos resultats sont

plus r6alistes,

car ils sont tr6s

proches

de ceux

obtenus par Abdalian

[15]

dans le cas de l’orthoferrite

d’yttrium.

L’examen des raies

magn6tiques

de type G montre alors que la

configuration

du fer est bien de type

Gx,

le moment

magn6tique

du fer ayant pour valeur

4,1

±

0,1

PB, en bon accord avec celle donn6e par Koehler et coll.

[4].

3. Structure

magn6tique

a

4,2

K. - Par compa- raison avec le spectre

enregistr6

a la

temperature ambiante,

on observe sur le spectre a

4,2

K

(Fig. 1) : 1) l’apparition

de raies nouvelles :

010, 100, 012,

102 dont les indices v6rifient les conditions

caractéristiques

de l’ordre de type C de

1’erbium, 2)

une modification dans la distribution de l’inten-

site des raies du type G. Alors

qu’d

l’ambiante

IOM, llIrol

=

3,1,

à

4,2

K ce

rapport

est de

1,4.

La diminution de ce

rapport

est due pour 1’essentiel a une forte

augmentation

de l’intensit6 de la raie

101,

la raie 0 11 ayant a

4,2

K

pratiquement

la meme

intensite qu’d

1’ambiante.

Les intensites des

principales

raies

magnetiqucs

mesurees a T

= 4,2

K sont donnees dans le tableau IV.

On en deduit :

1) Que

1’erbium a la

configuration Cz.

En

effet, d’apr6s

le tableau

V, 1’&galit6

d’intensit6 des raies 010 et 100

impose

que

Cx

=

Cy

et, dans ces

conditions,

le rapport

(l0 2

+

IM 2)/(10 M 10

+

Im 0)

est une fonction

rapidement

variable de

1’angle

(p que fait la direction du moment

magn6tique

de 1’erbium avec 1’axe c. La

TABLEAU IV

(5)

106

TABLEAU V

lntensité

magnétique (par maille)

sont les valeurs

algebriques

des moments

magn6tiques

des ion

le facteur de forme

magn6tique

de l’ion

Fe3+ (Er3+)

1* les

parametrcs

du reseau

reciproque.

comparaison

avec le rapport observe montre alors que dans la limite des erreurs Q est nul.

Des intensites des raies

010, 100,

012 et 102 on deduit la valeur du moment

magnetique

de 1’erbium a

4,2

K :

2,3

:t

0,1

uB-

2) Que

le

fer a

la

configuration G Z.

En

effet,

pour

une

configuration Cz

de 1’erbium et

G(G.,,Y,_,)

du

fer,

le tableau V montre que 1’erbium ne contribue pas à la reflexion 101. Or le

rapport

de l’intensit6 de cette raie a

4,2

K et a 1’ambiante est

2,5, rapport

que la saturation du moment du fer ne suffit pas a

justifier.

On calcule en

effet,

en

supposant

que pour

Fe 3+

J =

5,

que le

rapport

des aimantations entre les 2

temperatures

est

G (T = 4,2 K)/G(Zamb,)

=

1,096.

Ramen6 a la meme

aimantation,

le

rapport

des intensites est donc

2,5 : (1,096)2

=

2,08. Apr6s

cor-

rection du facteur

d’agitation thermique,

ce

rapport

vaut

2,06.

Un calcul imm6diat montre

qu’il

ne peut

etre voisin de 2 que si

Gx

#

Gy et,

dans ces condi-

tions,

la valeur du moment

magn6tique

de l’ion fer à

4,2 K,

que l’on peut deduire de l’intensit6 de la raie

101, depend

tr6s peu de la direction du moment

magn6tique

G dans le

plan (110).

On calcule :

- pour une

configuration Gz (4,54

±

0,08)

JlB’

- pour une

configuration Gx

=

Gy, Gz

=

0,

(4,58

±

0,08)

PH’

valeurs en bon accord avec la valeur d6duite de celle

(4,1 ± 0,1 MB)

obtenue a

temperature ambiante,

soit :

4,1

x

1,096

=

4,5

±

0,1 PB-

La raie O11 permet maintenant de

preciser

la direc-

tion de l’aimantation du fer dans le

plan (110).

Sachant

FIG. 2

(6)

que 1’erbium a, a

4,2 K,

une

configuration Cz

avec un

moment de

2,3

Pø et le fer une

configuration

G

(avec Gx

=

Gy)

de moment

4,6

Pø, on

peut

en effet calculer l’intensit6 de la raie O11 en fonction de

1’angle

a que fait G avec 1’axe c. La

figure

2 donne le r6sultat de ce

calcul et montre que la valeur de l’intensit6 observ6e

(816

± 23

bam)

ne peut

s’interpr6ter

que si la confi-

guration

est

Gz.

4. Etude de la reorientation dn fer. - Afin de

pr6ciser

la

temperature

a

laquelle

se

produit

cette

reorientation,

nous avons d’abord

suivi,

en

champ nul,

la variation de l’intensit6 des raies O11 et 101 en

fonction de la

temperature (Fig. 3).

FIG. 3. - ErFe03 : Variation de l’intensit6 des raies O11 1 et 101

avec la temperature (T > 10 K).

Definissant

TR

et

TR

par intersection de la tan-

gente au

point

d’inflexion de la courbe

/101 (T)

avec

les horizontales

correspondant

a l’intensit6 avant et

apr6s

la

reorientation,

on obtient pour

ErFe03

et

d’oit et

deux spectres de diffraction ont ete

enregistres

dans la

region

des raies O11 et 101 afin de mesurer le rapport

r =

Iomll/Im,

avant et

apr6s

reorientation. On trouve

La valeur de r obtenue a 110 K montre que le fer

a

conserve, depuis 1’ambiante,

la

configuration Gx

et

la valeur des intensites des raies Oll et 101 donne à cette

temperature 4,4 ± 0,1

pB pour valeur du moment

magn6tique

du fer. A 70

K,

la valeur de r montre

que le moment

magn6tique

du fer est

parallele

a un

plan (110).

Mais 1’erbium n’etant pas

magn6tique-

ment ordonn6 a cette

temperature,

on ne

peut

prouver que le fer a, a 70

K,

la

configuration G, qu’il

a à

4,2

K.

Pour le montrer, nous avons

repris

sur

poudre

la

m6thode que Pinto et coll.

[9]

ont

employee

sur un

monocristal de

ErFe03.

Elle consiste a

suivre,

dans la

region

de

reorientation,

la variation d’intensit6 de la raie 101 en

presence

d’un

champ magn6tique paral-

16le au vecteur de diffusion : si le m6canisme de reorientation est

bien, quand

T

diminue,

une rotation

continue des moments des fers dans le

plan

a; c de a

(configuration Gx)

vers c

(configuration G_,),

theori-

quement 1’intensite de la raie

101,

sous

champ,

doit

croitre et passer par un

maximum, 6gal

a trois fois 1’intensite

initiale,

avant de d6croitre

jusqu’d

la valeur

correspondant

a la

configuration Gz, 6gale

a deux fois

1’intensite initiale

[9].

La

figure

3 montre que, avec un

champ

de

1,5 kG,

c’est bien ce que l’on

observe,

à

ceci

pr6s

que 1’intensite maximale n’atteint pas la valeur

prevue.

Dans leur

experience

Pinto et coll.

observaient le meme

phenomene qu’ils

attribuaient à 1’extinction.

L’experience

6tant ici faite sur

poudre,

cette

explication

ne

peut

etre retenue et il est

beaucoup plus

vraisemblable d’attribuer 1’effet observe au fait que le

champ

provoque un enrichissement en l’un

j des types de domaines

qui

n’est pas total. Néanmoins cette

experience

montre, comme celle de Pinto et coll.

[9]

que la rotation du moment

magn6tique

du fer

s’effectue bien dans le

plan

a, c et

qu’a

T =

TR

le

fer a la

configuration Gz, configuration qu’il garde jusqu’A 4,2

K.

5. Etude de l’ordre

magnktique

entre

1,5

K et 10 K. -

5.1 ETUDE EXPERIMENTALE. - Deux spectres de dif- fraction de neutrons, l’un a 10

K,

1’autre a

1,5 K,

montrent :

1) qu’a

10 K 1’erbium n’est pas

ordonne.

le fer ayant

toujours

la

configuration GZ

avec un moment

magn6tique

de

4,5

±

0,1 IlB

par ion

Fe 3+

2) qu’a 1,5

K 1’erbium a la

configuration CZ, d6jA

observ6e a

4,2 K,

avec un moment de

6,2

±

0,1

/lB par ion

Er3+

et le fer une

configuration

G.

Pour

pr6ciser

cette derni6re

configuration,

nous

avons suivi les variations avec la

temperature,

dans

la

region 1,5

K-10

K,

des intensités des raies 101

(raie

du

type G, caractéristique

du

fer),

O11

(raie

de

type G,

due au

fer,

mais a

laquelle peut également

contribuer 1’erbium par sa composante

Cz),

100 et

010

(qui dependent uniquement

de la

composante C_,

de

1’erbium) (voir

Tableau

V).

On observe

(voir Fig. 4)

que les intensites des raies 010 et 100 diminuent

quand

la

temperature

augmente, pour s’annuler a

TN

=

4,4

±

0,1 K, qui

est la

temperature

d’ordre de 1’erbium. L’intensit6 de

ces raies 6tant

proportionnelle

au carr6 de 1’aimanta-

tion de

1’erbium,

on en deduit

(voir Fig. 5)

la

variation

de cette aimantation avec la

temperature.

(7)

108

FIG. 4. - ErFe03 : Variation de l’intensit6 des raies 010, 100, Oil 1 e( 101 avec la temperature (T 10 K).

FIG. 5. - ErFeo3 : Evolution en temperature de la valeur du moment magnetique de l’ion Er 31

On observe

6galement qu’au-dessous

de

TN,

l’in-

tensite de la raie 101

croit, depuis

la

valeur 2 (en

unites

arbitraires) jusqu’d

une valeur

qui, extrapolée

au zero

absolu,

doit etre tr6s voisine de 1. Dans cette

region

de

température,

l’aimantation du fer est satur6e et l’intensit6 de la raie 101 n’est alors fonction que de l’orientation de

G,

moment

magn6tique

de l’ion

Fe3+

en

[2, 0, 0].

11 est donc certain

qu’une

nouvelle r6orien- tation du fer se

produit

pour T

TN.

Le tableau V

nous montre que

10,

est

proportionnelle

à

(0

et T sont les

angles polaires

de

G) grandeur qui

pour 0=0

(configuration GZ

observee au-dessus de

TN) prend

la valeur

a*2/(a*2

+

c*2) # 3

et

qui

ne peut etre

egale

a 1 que pour 0 =

n/2

et T =

n/2.

Le

fer aurait

donc,

au zero

absolu,

la

configuration Gy

et la reorientation du moment du fer s’effectuerait alors de mani6re continue dans le

plan b,

c

depuis

la

configuration GZ (a

T =

TN) jusqu’d

la

configuration Gy.

Dans ce cas, l’intensit6 de la raie 101 n’est fonc- tion que de

l’angle

0 defini ci-dessus et on peut d6duire des variations de

I ol

la variation de 0 avec la

temp6-

rature

(voir Fig. 6).

FIG. 6. - ErFe03 : Etude de la rotation G.- -+ Gy du fer au-dessous de TN : variation de I’angle 0 avec la temperature.

FIG. 7. - ErFe03 : Comparaison des valeurs experimentales et

calculees de l’intensit6 magnetique de la raie O11 (configuration Gyz

du fer, C. de l’erbium).

(8)

Cette variation etant connue, on peut alors

calculer

comment

varie,

avec la

température,

l’intensit6

magn6- tique

de la raie Oil. La

figure

7 donne le r6sultat du

calcul,

effectue avec les deux

hypotheses : Gy Cz

> 0 et

Gy CZ 0,

ainsi que la variation

experimentale

de

cette

intensité,

et montre que la

premiere hypothese (Gy CZ

>

0)

est la bonne : on obtient alors un excel- lent accord entre les intensites calcul6es et observees.

Dans la seconde

hypothese,

le d6saccord est

flagrant.

La

figure

8

prescnte

la structure

magn6tique

de

ErFe03

a 0

K;

la structure a 0 T

TN

s’en deduit par continuite a une

ambiguite pres qu’il

n’est pas pos- sible de lever et

qui

est le

signe

de la composante

G,,.

FIG. 8. - Des deux structures magnetiques possibles Gy (Fe) Cz (Er),

la structure (a) est celle de ErFe03 a 0 K.

La reorientation des moments des fers dans le

plan b,

c est donc bien 6tablie. Ce

resultat,

en desac- cord avec celui de Koehler et coll.

[4] (qui

propo- saient pour le fer la

configuration Gxy),

confirme par

contre celui de

Gorodetsky et

coll.

[12],

obtenu par

une m6thode diff6rente

(etude

des spectres de dif- fraction de neutrons a

temperature

fixe :

1,5

K et

140

K).

5.2 INTERPRETATION DES PTSULTATS EXPTRIMEN-

TAUX. - Le calcul que nous effectuons ici minimise

1’energie

libre F = E - TS du

systeme

constitue par N ions fer et N ions erbium d’un cristal d’orthoferrite

d’erbium,

dont la structure

magnetique

est, par

hypoth6se,

de type

Gyz

pour le fer et

CZ

pour 1’erbium.

Les

paramètres

definissant cette structure sont la valeur du moment

magn6tique Cz

de l’ion

Er3+

en

[x,

y,

-4]

et

1’angle

0 que fait le moment

magn6tique

G

de l’ion

Fe3+

en

[2, 0, 0]

avec 1’axe c.

L’expression

de F est d6termin6e dans

l’approximation

de

champ

moleculaire.

E, energie interne,

se

decompose

en trois termes,

qui

traduisent

respectivement

les interactions

fer-fer,

erbium-erbium et fer-erbium :

Chacun de ces termes se

decompose

a son tour en un

terme

d’6change isotrope,

un terme

dipolaire

et 6ven-

tuellement un terme

d’anisotropie magnétocristalline.

De

1’expression

de ces différentes

interactions,

donn6e

par Bidaux et coll.

[16],

on

d6duit ;

of A = C +

a’. t

caractérise

1’6change isotrope. a’,

constante d’interaction

dipolaire,

est calculable à

partir

des

paramètres

de la maille et des

param6tres

de

position

de l’ion

Er3+

dans la maille : dans

ErFe03, a’ =

88 x

1021 cm-3 ;

ou B = 65 x

1021 cm-’

est la constante d’interac- tion

dipolaire,

le terme

d’6change isotrope disparais-

sant par suite des

propri6t6s

de

sym6trie

du cristal

( 1 ) ;

oit K’ = K +

a(y) - a(.)

= K + 2 x

1021 cm-3

avec

K,

constante

d’anisotropie

d’ordre 2 dans le

plan b,

c,

suppos6e independante

de la

temperature.

L’entropie

S du

syst6me

est celle d’un ensemble de N

systèmes (N

ions

Er3+)

a 2 niveaux

(doublet

fonda-

mental d’un ion de

Kramers,

dont on consid6re la

decomposition

en 2 sous-niveaux sous l’influence du

champ magn6tique d’interaction).

A une constante additive

pr6s :

G et C sont les valeurs a saturation des moments

magn6tiques

des ions fer et erbium.

Notons des a

present

que le

signe

de $

(lB > 0)

rend compte du r6sultat obtenu par diffraction de neutrons, a savoir que la structure

magn6tique Gy Cz

> 0

(Fig. 8a)

est

plus

stable a 0 K que la struc- ture

Gy Cz

0

(Fig. 8b).

Les

energies

libres corres-

pondant

a ces deux

configurations

ne different en

effet que par le terme d’interaction fer-erbium

- 2 $GC sin 0 dont la valeur dans le cas ou sin 0 = + 1 est inferieure a celle obtenue

lorsque

sin 0 = - 1.

(’) L’existence de ce terme de couplage dipolaire entre les composantes Gy(Fe) et CZ(Er) avait anterieurement ete signalee

par Bertaut [17].

(9)

110

En

minimisant,

a

temperature donnee, l’énergie

libre par

rapport

a 0 et

Cz,

on obtient les deux relations :

et

avec

La seconde relation d6finit la loi de variation de

C,

avec T. Elle n’admet de solution non nulle que pour T

To.

En identifiant

To

et

TN (temperature

d’ordre

de

1’erbium),

nous avons calcule et trace la loi de variation de

C,

avec T. L’accord entre la courbe

calcul6e et la courbe

exp6rimentale

est ici excellent

(Fig. 5).

Les valeurs

expérimentales

de

TN (4,4

±

0,1 K)

et

du

splitting

à 0 K du doublet

fondamental

de l’ion

Er3+ (A

=

6,08

±

0,30 cm-1 [10])

nous ont

permis

d’6valuer les constantes A et K’ :

et

et, par

suite,

de

pr6ciser

la relation de

proportionna-

lit6

qui

existe entre sin 0 et

CZ/C :

sin 0 #

CZ/C.

La

courbe des variations de 0 avec T que nous en avons d6duite

differe,

certes, de la courbe

exp6rimentale (Fig. 6);

1’ecart entre ces deux courbes

(de

l’ordre

de

20°)

reste

cependant acceptable, compte

tenu de la

precision

avec

laquelle

ces deux courbes sont definies.

De la valeur de la constante A, nous pouvons d6duire la valeur de

C,

constante

d’6change isotrope

erbium-erbium soit C = 46 x

1021 cm- 3,

mettant

ainsi en evidence

1’importance

relative des deux types

d’interaction, £change isotrope

et interaction

dipo- laire,

dans 1’etablissement de 1’ordre

coop6ratif

de

1’ erbium.

Le modele

simple

que nous avons

d6velopp6

ici

montre de

plus (puisque A 0

0 et 3

0)

que les interactions erbium-erbium et fer-erbium sont n6ces- saires toutes deux pour

expliquer

le m6canisme de reorientation du fer a basse

temperature.

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