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Sur la diffusion inélastique des nucléons par 12C
Jean Carcabal
To cite this version:
Jean Carcabal. Sur la diffusion inélastique des nucléons par 12C. Journal de Physique, 1970, 31 (2-3),
pp.151-154. �10.1051/jphys:01970003102-3015100�. �jpa-00206888�
151.
SUR LA DIFFUSION INÉLASTIQUE DES NUCLÉONS PAR 12C
Jean CARCABAL
(*)
Department
ofPhysics,
StanfordUniversity, Stanford,
California(Reçu
le 22septembre 1969)
Résumé. - Les sections efficaces différentielles et totales pour la production du 03B3 de 4,43 MeV dans la diffusion
inélastique
de nucléons d’énergie inférieure à 9 MeV par 12C ont été évaluées surla base du modèle
Statistique,
du formalisme de Satchler, en tenant compte de la correction pour fluctuation des largeurs des niveaux excités dans le noyau composé. Bien que le modèle statistique soit difficilementapplicable
à un noyau aussiléger, les
sections efficaces calculées représentent les valeurs moyennes des résultatsexpérimentaux
et permettent d’évaluer les contributions relatives des mécanismes de formation du noyau composé et d’interaction directe.En addition l’examen de la distribution
angulaire
du 03B3 de 4,43 MeV au voisinage de résonances permet de proposer les spins etparités
pour 3 niveaux de 13C.Abstract. 2014 Differential and total cross sections for
production
of the 4.43 MeV gamma ray in nucleon inelastic scattering by 12C (E 9MeV)
have been evaluated on the basis of the statistical model and of the Satchler formalism. Width fluctuation correction has been included. Theapplica-
tion of the statistical model to such a light nucleus is
only justified by
the fact that thecomputed
total cross sections represent the average value of the
experimental
results and thereforepermit
toestimate the relative contributions of
compound
nucleus formation and direct interaction to thecross section.
In addition, analysis of the 4.43 MeV 03B3-ray angular distribution near resonances
permits
topropose
spin
andparity
for 3 unassigned levels in 13C.PHYSIQUE 31, 1970,
1. Introduction. - Aucun modèle
simple
nepermet
réellement de décrire la diffusioninélastique
denucléons de moyenne
énergie
par12C.
Les niveaux excités dans le noyaucomposé
par neutrons et pro- tonsd’énergie
inférieure à 10 MeV sontlargement espacés,
et une mesure de résolution normale montre que les sections efficace sinélastiques
sont dominéespar ces résonances. La section efficace est alors la
somme de 3 termes :
(J R section efficace de
résonance,
ap terme non résonnant(interaction directe) et ,
interférence entreces 2 termes. Bien que les conditions
requises
pourl’application
du modèlestatistique
ne soient pas rem-plies
dans le cas d’un noyau aussiléger,
il a paru intéressant de comparer les résultatsexpérimentaux
avec des évaluations basées sur la théorie de Hauser- Feshbach
[1]
et le formalisme de Satchler[2]
pour la distributionangulaire
des rayons gamma de désexcita- tion. En effet ce calcul donne la « valeur moyenne » de la section efficaceinélastique
par formation du noyaucomposé
et permettra d’évaluer les contributions res-pectives
de ce mécanisme et de celui d’interaction directe. S’il s’avère que, dans la gammed’énergie d’intérêt,
ce terme non résonnant estnégligeable,
il serapossible
dereprésenter
la section efficaceinélastique
par une somme de pures résonances
Bret-Wigner
etleurs interférences s’il y a lieu
[3].
Les niveaux excités dans le noyau résiduel
12C
étant aussilargement espacés
auxénergies envisagées,
l’in-clusion dans le calcul de la correction pour fluctuation des
largeurs
des niveaux[4]
estindispensable.
II. Modèle
statistique.
- La section efficace totale de diffusioninélastique
est donnée par :à est la
longueur
d’onde rationalisée du nucléond’énergie E, a
et a’représentent
les nombres quan-tiques
caractérisant les voies d’entrée et desortie,
ga est le facteurstatistique
etfaa’
le facteur de correction pour fluctuation deslargeurs
des niveaux excités dans le noyaucomposé
autour de leur valeur moyenne ;~.
peut
aussis’exprimer
en fonction desTa,
coefficients de transmission du modèleoptique.
Si on admet que la distribution deslargeurs
de niveaux suit la statis-tique
de Porter et Thomas[5], [4] :
(la
somme suivant a"comprend a
eta’).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003102-3015100
152
Moldauer dans sa théorie des sections efficaces
moyennées
surl’énergie [4]
arrive àl’équation (1)
mais
remplace
lesTa par 0,,
ainsi définis :dans
l’hypothèse T/D
1(T largeur
deniveau,
D dis-tance en
énergie
entre niveaux de mêmespin
etparité),
et où
Q,,
est le coefficient de corrélation entre les fluc- tuations dans les différentes voies. Ce coefficient seprête
mal au calcul direct et est leplus
souvent traitéen
paramètre
libreajusté
pour retrouver les résultatsexpérimentaux.
D’une manièregénérale Qn
= 1 pour les noyauxlégers...
Onpeut
donc considérer la théorie de Moldauer comme une variante du modèlestatistique
III.
Comparaison
avec les résultatsexpérimentaux.
- Les
figures
1 et 2comparent
les évaluations théo-riques
avec les résultatsexpérimentaux
concernant les sections efficacesintégrées
des réactions(pp’ y)
et(nn’ y).
Danschaque
cas 3 résultats sont donnés : La section efficace calculéed’après
la théorie Hauser- Feshbachclassique (faa’
=1)
labelléeHF,
et cellestenant
compte
de la correction pourfluctuation,
avec leparamètre Qa égalé
à 0(Fluctuations
noncorrélées)
et à
1, désignées
par WFC. Cette dernière évaluation(WFC, Q = 1), qui
est laplus justifiée,
donne unebonne
représentation globale
de la réaction(pp’ y)
entre 5 et 9 MeV. Le choix est moins clair dans la réaction
(nn’ y) :
si la courbe HFreprésente
bien laFIG. 1. - Section efficace totale de production du gamma de 4,43 MeV dans 12C(p, p’ y) 12C.
de Hauser-Feshbach utilisant des coefficients de trans- mission modifiés par
[3].
La section efficace différentielle de
production
desrayons gamma de désexcitation est la somme de termes
qui
sont leproduit
de termes Hauser-Feshbachpar divers coefficients
cinématiques (Racah,
Clebsh-Gordan)
caractérisant les diverses transitions[2].
Les coefficients de transmission nécessaires à ces cal- culs ont été obtenus avec le code ABACUS-2 en utili- sant les
paramètres optiques proposés
par Watson[6]
après
étude de la diffusionélastique
et de lapolarisa-
tion de neutrons et protons par
plusieurs
noyaux de la couche 1 p. Le schémaénergétique
et de désexcita- tion yde 12C
utilisé est celui de[7].
Un programme en Fortran II fut écrit pour évaluerautomatiquement
cessections efficaces.
FIG. 2. - Section efficace totale de production du gamma de 4,43 MeV dans 12C(n, n’y) 12C. La courbe repérée DI représente la section efficace d’interaction directe évaluée par Lamarsh
et Feshbach.
section efficace moyenne, le calcul WFC
(Q
=1)
donne correctement la montée avec
l’énergie
entre5,0
et5,8 MeV,
retrouve leplateau
hors résonance à 7 MeV et à cetteénergie
la section efficace différen- tielle deproduction
du y de4,43
MeV est en très bon accord avec les mesures de Drake comme le montre lafigure (3).
FIG. 3. - Section efficace différentielle de production du gamma de 4,43 MeV dans 12C(n, n’y) 12C à EN = 7,0 MeV.
Il faut
souligner
que dans les 2 cas la section efficaces«
expérimentale » représentée
a été tracée à travers les valeurs mesurées en tenantcompte
des résonancesconnues
[7]
à seule fin de faciliter cescomparaisons.
Pour ce faire les résultats
rapportés
dans les réfé-rences
[8]
et[9]
et[10]
à[14]
ont été utilisés.La
figure
4représente
la section efficace différen- tielle(Q
=1)
deproduction
duphoton
de4,43
MeV dans la réaction(pp’ y)
àl’énergie
hors résonance de8,0
MeV. Il serait intéressant depouvoir
comparer cette distribution à des résultatsexpérimentaux.
La
figure
2 montre aussi la section efficacesinélastique
pour le mécanisme d’interaction directe calculée par
FIG. 4. - Section efficace différentielle de production du gamma de 4,43 MeV dans 12C(p, p’y) 12C à Ep = 8,0 MeV.
Lamarsh et Feshbach
[15] (méthode DWBA).
Onpeut
en conclure que la diffusion
inélastique
de nucléonsd’énergie
inférieure à 9 MeV par12C procède
essen-tiellement par la formation d’un noyau
composé.
IV.
Spin
etparité
des niveaux à10,47, 10,77
et11,01
Mev dans13C.
- Lacomparaison
des distri-butions
angulaires
du rayon gamma de4,43
MeV dans la réaction(nn’ y)
mesurées par Drake[12]
à3
énergies
voisines des valeurs de résonance avec les distributionsthéoriques prévues
pour une transition2+ ~
0+ dans le cas de pures résonances[16]
permet,comme le montre la
figure (5),
de proposerspin
etparité
de5/2+, 7/2-
et7/2+
pour les niveaux à10,47, 10,77
et11,01
MeV dans13C,
et des moments angu- laires orbitaux 1 =2,3
et 4respectivement
pour les neu- trons incidents résonnants. Cesassignements
sontuniques
mais il fautsouligner
quel’analyse
n’a pas étépoussée
au-delà de 1 =4,
cequi
estjustifié
àl’énergie
des neutrons considérés.
FIG. 5. - Section efficace différentielle de production du gamma de 4,43 MeV dans 12C(n, n’y) 12C à EN = 6,0; 6,25 et 6,5 MeV ; les résultats expérimentaux représentés sont ceux de Drake.
V. Conclusion. - La
comparaison systématique
de résultats
expérimentaux disponibles
avec les valeursthéoriques prévues
par le modèlestatistique
pour la diffusion de nucléons par lepremier
niveau excité de12C
permet de conclure que mêmequelques
MeVau-dessus du seuil ces réactions sont dom-né,~-2s par le mécanisme de formation du noyau
composé.
Si lavalidité des
assignements
despin
etpari
éproposés
en IV est
admise,
toutes les résonances soni identifiées entre4,8
et7,6
MeV dans la réaction12 C (n, n’) 12C
(voir [7]
et[17]
pour les autresrésonances).
Il seradonc
possible d’essayer
d’enreprésenter
la section efficace par de pures résonancesBreit-Wigner.
154
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