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Accepter les surprises, c'est savoir s'adapter

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Academic year: 2022

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Accepter les surprises, c'est savoir s'adapter

RAHAL, Melissa, CAPITANESCU BENETTI, Andreea

RAHAL, Melissa, CAPITANESCU BENETTI, Andreea. Accepter les surprises, c'est savoir s'adapter. Educateur , 2017, no. 8, p. 29

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:98082

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Educateur 8 | 2017 | 29

écoute-moi! /

Propos de Melissa Rahal, recueillis par Andreea Capitanescu Benetti

Accepter les surprises, c’est savoir s’adapter!

Cette rubrique a comme but d’interviewer des enseignants, des formateurs, des cher- cheurs, des enfants et des parents pour mieux comprendre comment la parole de l’enfant est considérée et prise ou non en compte dans les pratiques scolaires, dans l’organisation du tra- vail enseignant, et pour mieux comprendre les buts visés. Si cela vous intéresse de témoigner et de contribuer à cette rubrique, n’hésitez pas à me contacter: Andreea.Capitanescu@unige.ch

Racontez-moi la dernière fois qu’un élève vous a dit quelque chose qui vous a frappée?

Et comment avez-vous réagi?

Nous travaillons en demi-groupe avec une ensei- gnante complémentaire de soutien pédagogique (ECSP), sur des projets contes. Nous allions en com- mencer un nouveau sur les Trois petits cochons. Bien entendu, j’avais déjà tout un plan dans ma tête et beau- coup de matériel tout prêt. Mais lorsque notre ECSP est venue chercher la moitié de ma classe, elle travaillait avec les 1PH, elle a dit à tous que leur demi-groupe al- lait préparer une surprise pour les autres, qu’ils ne ré- véleraient qu’à la fin du projet, un mois plus tard. Mon demi-groupe a été très touché par ces paroles et a com- mencé à réfléchir – sans mon aide, lors d’un moment de relâche du travail – à une surprise pour les 1P. Ils ont décidé de fabriquer un kamishibaï. J’ai donc changé toute ma planification pour aller au bout de leur projet et j’ai modifié également les objectifs d’apprentissage. Il est indubitable que les élèves ont investi ce projet bien plus que si je leur avais imposé mes idées. Chaque se- maine, le mardi matin, nous avancions sur ce projet et je les entendais se dire entre eux qu’il ne fallait rien dire aux autres. La présentation a été un véritable succès.

C’est un exemple, qui peut paraître un détail, mais qui a été très important pour la classe.

Qu’est-ce qu’il faut comprendre du métier?

En tant qu’enseignant, surtout de 1P-2P, trop parler est stérile. Mes élèves, quelques-uns d’entre eux, lorsque je parle trop, décrochent. Je peux les interroger sur ce que je viens de dire, ils pourront sûrement répéter les der- niers mots entendus, mais leur sens se perd souvent.

J’en ai eu la preuve avec une maman qui me rapportait ce que sa fille lui racontait de l’école: elle pouvait sans problème lui dire les rituels du matin (le bonjour, faire

son atelier, écrire son prénom), mais pour elle, la suite était un long moment où je parlais seule sans qu’elle comprenne beaucoup de ce que je disais. Il s’agissait le plus souvent du programme du jour, de la prépara- tion au travail et des premières consignes de la journée.

Pour moi, il est important de les faire parler tout sim- plement pour les impliquer dans leurs apprentissages, mais aussi dans la vie de la classe. Il y a peu de temps de parole pour chacun dans la journée, si en plus ils ont l’impression que ce temps est sans valeur, ce se- rait terrible. Souvent, je compte beaucoup sur eux pour faire avancer une leçon, cela devient problématique lorsque ce que l’on voudrait entendre ne sort pas. Il y a des élèves très empathiques qui tentent les réponses que nous voudrions entendre, mais comprennent-ils vraiment les notions, ou apprennent-ils seulement à répondre selon nos attentes? Au-delà des moments d’enseignement, où il est très important pour moi d’in- terroger les élèves, et de les faire parler le plus possible, nous avons un conseil de classe toutes les semaines.

Lors du conseil, les élèves peuvent dire ce qu’ils veulent.

C’est particulièrement leur moment, leur parole est libre. Nous avons instauré des moments de félicitations entre eux, que nous ne pourrions pas rater, en plus de cela, ils ont la possibilité de faire des propositions pour la classe; si la proposition est validée, je me dois de la mettre en place pour eux.

Qu’est-ce que vous diriez à un collègue débutant?

Se taire. Et beaucoup écouter les élèves, ils ont beau- coup à nous apporter. Pour ma part, j’ai des collègues extra qui m’ont beaucoup conseillée au départ, je ne peux que souhaiter la même chose à tout enseignant qui débute.

© Philippe Martin

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