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Analyse des filières au prisme des politiques et des
stratégies d’acteurs .
Jacob Yarabatioula
To cite this version:
Jacob Yarabatioula. Industries culturelles et créatives au Burkina Faso. : Analyse des filières au prisme des politiques et des stratégies d’acteurs .. Sciences de l’information et de la communication. Université Grenoble Alpes, 2018. Français. �NNT : 2018GREAL018�. �tel-02179744�
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DOCTEUR DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITÉ
GRENOBLE ALPES
Spécialité : Sciences de l’Information et de la Communication Arrêté ministériel : 25 mai 2016
Présentée par
Jacob Yarassoula YARABATIOULA
Thèse dirigée par Bertrand CABEDOCHE et Benoit LAFON
préparée au sein du Laboratoire GRESEC-Groupe de Recherche sur les
Enjeux de la Communication
dans l'École Doctorale Langues, Littératures et Sciences Humaines
Industries culturelles et créatives au
Burkina Faso
Analyse des filières au prisme des politiques et des stratégies d’acteurs
Thèse soutenue publiquement le 26 octobre 2018, devant le jury composé de :
Monsieur Bertrand CABEDOCHE
Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Grenoble-Alpes (co-directeur)
Monsieur Benoît LAFON
Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Grenoble-Alpes (co-directeur)
Monsieur Serge Théophile BALIMA
Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo (rapporteur)
Monsieur Pierre MŒGLIN
Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris Nord (rapporteur)
Monsieur Bernard MIÈGE
Professeur émérite de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Grenoble-Alpes (membre)
Monsieur Philippe BOUQUILLION
Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris 8 (membre)
Monsieur Francisco Ayi D’ALMEIDA
Dédicace
A ma mère, Sissénassan, qui s’en est allée…entre temps. & Congo Jean, mon beau-frère, qui n’est plus, parce que Dieu l’a repris…à la fleur de l’âge et sur le champ de la mission du PèreRemerciements
D’abord, nous voulons dire un grand merci à nos deux directeurs de thèse : Bertrand CABEDOCHE et Benoît LAFON qui ont su donner à notre travail sa dimension scientifique par des conseils, des recommandations et la relecture annotée de notre tapuscrit. Merci par ailleurs pour le sursaut pédagogique, consenti pour nous « récupérer » et faire finalement de notre travail, un aboutissement heureux. À Isabelle PAILLIART, nous n’avons pas assez de mots pour traduire notre gratitude. Elle nous a permis de mener cette thèse au sein du GRESEC d’une part et grâce à elle, nous avons pu renouveler le dépôt de volonté et de persévérance dans la recherche.
Nous voulons avant tout exprimer notre profonde reconnaissance à Bernard MIÈGE, professeur émérite, pour tout ce qu’il a su apporter dans ce travail de recherche. Grâce à lui, nous avons pu mener avec sérénité cette thèse. Son apport a permis de passer de la difficulté paralysante à la passion de la recherche.
Nous remercions très franchement les membres du Laboratoire, les doctorants et le personnel, en particulier Razika HAMMACHE, pour toutes les formes de soutien et de bienveillance dont nous avons été toujours l’objet tout au long de ce parcours. Nous avons senti et touché du doigt la notion de solidarité, voire de famille avec chacun de vous du GRESEC et voudrions ici témoigner notre profonde gratitude.
C’est compliqué de dire merci à quelqu’un qui est co-auteur d’une certaine façon de ce travail. Nous avons consenti ensemble des sacrifices qu’il est difficile d’exprimer ici. Barka ! Bénéwendé Éveline.
Nous voulons ici remercier nos deux grandes sœurs, Rebecca et Ruth, pour leur appui indescriptible à toutes les phases de nos études. Nous serons pour toujours reconnaissant vis-à-vis de leur soutien et bénédictions prononcées.
Nous sommes redevable à notre épouse Eveline et à travers elle, notre belle-famille (notre beau-père CONGO Timoty, notre belle-mère Justine KABORÉ, nos beaux-frères Luc et Nathanaiel et notre belle-sœur Suzanne) pour les nombreux sacrifices consentis pour l’aboutissement de ce travail de recherche. Nous remercions Dorcas K. GOUERIBOU, (celle qu’on appelle maman Dorcas) pour ses encouragements et son soutien moral et spirituel.
Nous reconnaissons par ces lignes le soutien indéfectible de Claude D. TOUNTIAN et Julienne son épouse au Canada pour l’aide financière, les prières et le soutien moral.
Quoi dire à Émile ZIDA et à sa famille ? Sinon leur traduire par nos faibles mots notre gratitude pour le soutien moral et souvent financier. Merci pour cette marque d’amitié voire de fraternité engagée d’il y a près dix ans…et merci de continuer de tracer nos chemins communs.
Francisco D’ALMEIDA, nous voudrions vous dire toute notre gratitude pour les conseils avisés et aussi pour le soutien financier. C’est assez encourageant de voir votre engagement sans faille aux côtés des jeunes États africains pour le développement et la culture. À jamais nous vous sommes reconnaissant.
Merci infiniment aux familles IDO Babou et CLAPIÉ à Grenoble pour leur aide combien précieuse et chaque fois renouvelée durant nos séjours de recherches.
Nous exprimons ici notre reconnaissance aux membres de l’église évangélique des Assemblées de Dieu de Grenoble et aux membres de l’église des Assemblées de Dieu de Gounghin (Burkina Faso) pour leur fraternité et leur soutien spirituel.
À la grande famille de l’Union des groupes bibliques du Burkina (UGBB), nous exprimons notre reconnaissance.
Nous tenons à remercier des amis de toujours qui n’ont cessé de nous encourager de plusieurs façons : la famille Marcel & Lisa KÉRÉ, Jérémie WANGRÉ et sa famille, Dieudonné TINDANO et sa famille, Victor BONKOUNGOU et sa famille, Gérard KABORÉ et sa famille...
Last but not least, merci au ministère de la Culture, aux Directions régionales qui ont facilité
la collecte des données en région ; merci beaucoup à Casimir KABORÉ pour sa contribution ; merci à tous nos étudiants de Master et à ceux de l’ENAM ; merci en particulier à Alassane SOULAMA pour son aide dans la retranscription combien fastidieuse des entretiens audio.
Résumé
Comment se construisent, se structurent et s’organisent les filières des industries culturelles et créatives au Burkina Faso ? Quel est leur niveau de développement ? Quels sont les défis actuels auxquels elles sont confrontées et quelles sont les stratégies des acteurs. Ce sont-là les questions que se propose de répondre notre travail de recherche.
Le développement des industries culturelles au Burkina Faso est en marche depuis les indépendances et s’est accentué lors de ces dix dernières années. Cette dynamique connait des hauts et des bas au gré des circonstances (environnement), des acteurs et des politiques publiques. Malgré les efforts et les avancées dans le secteur, on note la faible industrialisation de la culture et le caractère dit embryonnaire des filières. Pendant ce temps, les espoirs des acteurs placés en ces industries culturelles et créatives pour leurs capacités à créer des richesses et des emplois sont grands et relatifs. Les discours et les pratiques sont souvent contradictoires et les politiques publiques manquent de pragmatisme.
Face à cette situation, couplée avec les mutations qui atteignent aujourd’hui les industries culturelles, notre travail s’est évertué à montrer l’état ou l’environnement dans lequel a évolué et évolue actuellement l’industrialisation de la culture et comment les acteurs à chaque niveau des filières industrielles (Livre, Musique enregistrée, Cinéma et audiovisuel, Jeux vidéo) et des filières dites créatives (Mode et textile, Design & artisanat d’art) s’organisent et structurent leurs secteurs pour continuer d’exister dans un contexte d’ouverture, de mondialisation des œuvres artistiques et culturelles. Enfin, le travail se conclut en s’ouvrant sur les mutations actuelles qui caractérisent les filières industrielles de la culture, tant au niveau des facteurs de production que des stratégies des acteurs.
Mots-clés
Industries culturelles ; Industries culturelles et créatives ; Développement culturel ; Filières ; Stratégies d’acteurs ; Politiques culturelles ; Politiques publiques ; Economie de la culture ; Economie politique.
Abstract
How are built, to structure and organize courses cultural industries and creative in Burkina Faso? What is their level of development? What are the current challenges they are facing and what are the strategies actors? These are just issues that sets out to answer our research work.
The development of cultural industries in Burkina Faso is in operation since independence and has intensified over the past ten years. This dynamic knows the ups and downs depending on the circumstances (environment), actors and public policy.
Despite the efforts and progress in the sector there is the low industrialization of culture and embryonic chains character. Meanwhile the hopes of the actors placed in them (cultural industries and creative) for their ability to create wealth and jobs are large and related. Discourses and practices are often contradictory and public policy lack of pragmatism. Faced with this situation, our work is striven is to show the State or the environment in which evolved and are currently changing the industrialization of culture and how the actors at each level of the streams industrial (Book, Music, Cinema and audiovisual, Video games) and the so-called creative industries (Fashion and textile, design & Arts and crafts) are organized and structure their sectors to continue to exist in a context of openness, globalization of artistic and cultural works.
Finally, the work closes by opening up the current changes that characterize the industrial sectors of culture both at the level of production factors in the strategies of the actors.
Keywords
Cultural industries ; Cultural and creative industries ; Cultural development ; Dies ; Stakeholder strategies ; Cultural policies ; Public policies ; Economy of culture ; Political economics.
Koolong n’guili
1Burkĩna Faaso ka, kʋdẽmdã tʋʋm noyã la tʋʋm naadsã, meebo, la yõgnego yaa yell yaa wãn wãna? B yɩdgame n ta zĩ bʋgo ? Zuloees nins sẽn be, tɩ neb nins sẽn be tʋʋm noay kãensa pʋgã wã sɛgd rũnda-rũnda wã yaa bõe ne bõe ? Yaa sokdes a woto la tõnd vaeesg tʋʋmdã na n leoke.
Kʋdẽmda tʋʋm noy laog sẽn tõe tũu n kẽ wã, yɩdgr sɩnga hal Burkĩna Faaso soog-m-menga reegr wakate la yaa yʋʋm piig sẽn nan loogã pʋgẽ la a sɩng taoor kẽnde. Tʋʋmd a woto tara a pãnga la a pãn-komsem ne yɛll nins sẽn gũbɩg tõndã, sẽn kẽed ne a tʋmtʋmdbã la
polẽntɩka rãmba raabo. La baa ne b sẽn nãngd pãnga n kẽndg taorã, d yãtame tɩ kʋdẽmda yell sẽn kẽesd laoga ka waoge, la a tʋʋm noyã yaa wa b sẽn na dogde. La wakat kãnga neb nins sẽn tʋmd a pʋgẽ wã tara tẽeb gũudem kãsenga (kʋdẽmda tʋʋm noyã, ne tʋʋm naandse) ne bãmb sẽn tar pãng tõogo tɩ naan arzɛgse ne nus tʋʋma sẽn kẽed bõn-kãng wɛɛngẽ. Goama ne tʋʋma mii n ka tũud taab ye, bala, tẽngã zãadb ka tolg n kẽes-a sʋk boto ye.
Yell a woto taore, tõnd tʋʋmda makame tɩ wilig kʋdẽmda tʋʋma sẽn yaa soaba, a sẽn be zĩig ninga, la tʋmtʋmdba sẽn be nems nins fãa (Seb-gʋndba, Yɩɩnyɩɩdba, Sĩnim maandba, Reem-kelgdse, Reem-getse, « ze vidieo ») la nus tʋʋm naandɩ wã rãmba :( zamaanã nug nag-teedo, te-wʋgdɩ, la nin-naandse fanteedo, sunda futu, ne yõg-teedo,) sigla b tʋʋma sẽn na yɩl n paam tɩ ãndũni wã rãmb bãng b tʋm-tʋmdɩ la b rog-n-mik tʋʋm sẽn ya toto dũni wã yidgr wɛɛngẽ. Tɩ baase, tʋʋmda pakd a kʋɩlemse ne tekr nins sẽn be rũnda-rũndã sẽn kẽed ne kʋdẽmda tʋʋm noya wɛɛngẽ, sãn yaa ne a tʋʋmtʋmdbã bɩ tʋʋmda menga, bɩ nao-kẽndr nins tʋmtʋmdba sẽn tog n dɩkã.
Gombi-raado
Kʋdẽmda tʋʋm-noyã ; kʋdẽm tʋʋma sẽn kẽesd laogo ; kʋdẽmda tʋʋm yɩdɩgrɩ ; tʋʋm-noyã ; so-tũudsi ; polẽntik ninga sẽn be kʋdẽmda tʋʋm wɛɛngẽ ; neb nins sẽn maand polẽntɩkã ; laog ninga sẽn be kũdẽmda tʋʋma wɛɛngẽ .
1 « Koolong n’guili » signifie en langue mooré : l’action de résumer de synthétiser. L’idée d’un résumé, en langue nationale
mooré parlée par la majeure partie des burkinabè, révèle la difficulté de traduire dans nos langues, certains concepts et réalités scientifiques. L’exercice de traduction de certains travaux scientifiques dans les langues nationales de certains pays africains reste un enjeu total.
Sigles et abréviations
AEPJLN : Association des éditeurs et publicitaires de journaux en langues nationales ANAPAP : Association nationale des artistes plasticiens
APRODEM : Association des producteurs, éditeurs et distributeurs de musique ARPEM : Appui au réseau des entrepreneurs de musique
ARPIC : Appui au renforcement des politiques et industries culturelles ASCOVECA : Association des commerçants et vendeurs de K7 et CD du Kadiogo ASSEDIF : Association des éditeurs du Burkina Faso
BBDA : Bureau burkinabè du droit d’auteur
CEDEAO : Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CELPAC : Centre de lecture et de promotion artistique et culturelle CENASA : Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel CEPRODIF : Centre d’édition, de production, de distribution et de formation CERFAC : Comité chargé de l’examen des requêtes de financement des activités
culturelles
CLAC : Centre de lecture et d’animation culturelle CNAA : Centre national d’artisanat d’art
DGCA : Direction générale du cinéma et de l’audiovisuel
DPICC : Direction de la promotion des industries culturelles et créatives DRCT : Direction régionale de la Culture et du Tourisme
FDCT : Fonds de développement culturel et touristique
FESPACO : Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou FILO : Foire internationale du livre de Ouagadougou
GPNAL : Grand prix national des arts et des lettres ICC : Industries culturelles et créatives
INAFAC : Institut national de formation artistique et culturelle INAFEC : Institut africain d'études cinématographiques ISIS/SE : Institut supérieur de l’image et du son/Studio-école
MCT : Ministère de la Culture et du Tourisme PNC : Politique nationale de la culture
PNDES : Plan national de développement économique et social
REDISPAM : Réseau des acteurs de la distribution des produits audiovisuels et musicaux SCADD : Stratégie de croissance accélérée et de développement durable
SNC : Semaine nationale de la culture
SNDICC : Stratégie nationale de développement des industries culturelles et créatives SONACIB : Société nationale du cinéma du Burkina
Sommaire
VOLUME I
INTRODUCTION GENERALE : CONSTRUCTION THEORIQUE DE L’OBJET D’ETUDE ET
APPROCHES METHODOLOGIQUES DE RECHERCHE ... 18
I. CONTEXTE ET ENJEUX DE NOTRE RECHERCHE ... 19
II. PROBLEMATIQUE ET FORMULATION DES HYPOTHESES ... 31
III. CADRE CONCEPTUEL ET DELIMITATION DE L’OBJET D’ETUDE ... 39
IV. APPROCHES METHODOLOGIQUES ET ANNONCE DU PLAN ... 85
PARTIE 1 : ÉMERGENCE DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES AU BURKINA FASO : MISE EN PERSPECTIVE DES POLITIQUES ET ELEMENTS CONTEXTUELS ... 111
INTRODUCTION GENERALE DE LA PREMIERE PARTIE 1 ... 111
CHAPITRE 1 :POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES AU BURKINA FASO : ENTRE MIMETISME ET ADAPTATION ... 113
I. DES POLITIQUES ET DES STRATEGIES TOUS AZIMUTS ... 115
II. ENVIRONNEMENT GLOBAL DE DEVELOPPEMENT DES INDUSTRIES CULTURELLES ... 129
III. ROLES DES ACTEURS DANS LA STRUCTURATION DES FILIERES : LES PERCEPTIONS DES ENQUETES ... 167
CHAPITRE 2 :TRAJECTOIRES ET CONTEXTES D’EMERGENCE DES INDUSTRIES DE LA CULTURE AU BURKINA FASO 181 I. CONTEXTE D’EMERGENCE DES INDUSTRIES CULTURELLES AU BURKINA FASO ... 182
II. MISE EN PERSPECTIVE DES FILIERES ... 207
III. CARTOGRAPHIE DES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES ... 229
CONCLUSION GENERALE DE LA PARTIE 1 ... 239
PARTIE 2 : LES INDUSTRIES CULTURELLES AU BURKINA FASO : DES FILIERES PORTEUSES MAIS EN TENSION (CINEMA, AUDIOVISUEL ET MUSIQUE) ... 246
INTRODUCTION GENERALE DE LA PARTIE 2 ... 246
CHAPITRE 3 : LA FILIERE CINEMA ET AUDIOVISUEL : VERS UNE INTEGRATION DES LOGIQUES ET DES MOYENS DE PRODUCTION ... 248
I. LES ENJEUX DE LA FILIERE CINEMA ET AUDIOVISUEL AU BURKINA FASO ... 249
II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE CINEMA & AUDIOVISUEL ... 254
III. LE MARCHE DU CINEMA ET DE L’AUDIOVISUEL AU BURKINA FASO ... 331
CHAPITRE 4 : LA FILIERE MUSIQUE ENREGISTREE : DECONSTRUCTION DES LOGIQUES DE PRODUCTION ET NOUVELLES POSTURES DES ACTEURS ... 346
I. LES ENJEUX DE LA MUSIQUE ENREGISTREE AU BURKINA FASO ... 348
II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE ... 350
III. LE MARCHE DE LA MUSIQUE ENREGISTREE AU BURKINA FASO ... 394
VOLUME II
PARTIE 3 : DES INDUSTRIES CULTURELLES AUX INDUSTRIES CREATIVES : STRUCTURATION DE FILIERES EMERGENTES ET RESTRUCTURATION DE FILIERES
EXISTANTES ... 417
INTRODUCTION GENERALE DE LA PARTIE 3 ... 417
CHAPITRE 5 : LA FILIERE LIVRE ET EDITION AU BURKINA FASO : DES POLITIQUES PUBLIQUES EN MANQUE DE COHERENCE ET DE PRAGMATISME ... 419
I. L’EDITIONDU LIVRE ET DE LA PRESSE... 424
II. LA DISTRIBUTION, LA DIFFUSIONET LA COMMERCIALISATION DU LIVRE ... 465
III. LA CONSOMMATION : REPENSER LES POLITIQUES DE LECTURE PUBLIQUE ... 478
IV. L’ECONOMIE DE L’INDUSTRIE DU LIVRE ET DE LA PRESSE AU BURKINA FASO ... 499
CHAPITRE 6 : LA FILIERE JEUX VIDEO : UNE INDUSTRIE CULTURELLE POSSIBLE POUR LE BURKINA FASO ? ... 516
I. LA FILIERE JEUX VIDEO : CARACTERISTIQUES ET ENJEUX ... 518
II. COMPRENDRE LA FILIERE JEUX VIDEO AUJOURD’HUI ... 525
III. L’ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE JEUX VIDEO AU BURKINA FASO ... 540
CHAPITRE 7 : LES FILIERES DESIGN ET MODE AU BURKINA FASO : LA PRECARITE D’UN SECTEUR PORTEUR ET UN EFFET SIGNATURE A CONSTRUIRE ... 560
LA FILIERE DESIGN ET ARTISANAT D’ART ... 560
I. LES ENJEUX DE LA FILIERE DESIGN ... 562
II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE ... 564
III. L’ECONOMIE ET LE MARCHE DE LA FILIERE DESIGN ... 574
IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA FILIERE DESIGN ... 581
LA FILIERE MODE ET TEXTILE ... 586
I. LES ENJEUX DE LA FILIERE MODE ET TEXTILE ... 587
II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE ... 589
III. LES MARCHES DES PRODUITS DE LA MODE ... 599
IV. FORCES ET FAIBLESSES DE LA FILIERE ... 600
CONCLUSION GENERALE DE LA PARTIE 3 ... 604
CONCLUSION GENERALE : SORTIR LES INDUSTRIES CULTURELLES ET CREATIVES DE LEUR CHRYSALIDE ... 607
Tableaux
Tableau 1: Les filières des industries culturelles ... 82
Tableau 2: Les grands groupes de filières culturelles ... 83
Tableau 3: Tableau récapitulatif de l'échantillon ... 93
Tableau 4: L’état des âges des enquêtés selon leur statut ... 102
Tableau 5: Répartition des enquêtés selon le sexe et le statut ... 102
Tableau 6: Répartition des enquêtés selon le niveau d'études et le statut ... 102
Tableau 7: Répartition des acteurs culturels selon la région de résidence ... 103
Tableau 8: La répartition et l'évolution des ressources humaines du ministère de la Culture ... 133
Tableau 9: Évolution annuelle du budget du MCAT de 2007 à 2016 (en milliards de F CFA) ... 148
Tableau 10: La part du budget de la culture dans le budget national... 148
Tableau 11: Évolution des montants octroyés par le CERFAC ... 150
Tableau 12: Fonds de promotion culturelle en millions de F CFA ... 150
Tableau 13: Bilan du premier appel à projet ... 152
Tableau 14: Liste des banques actives au Burkina Faso ... 155
Tableau 15: Profil des enseignants ... 163
Tableau 16: Nombre de structures délivrant un diplôme ... 166
Tableau 17: Répartition des enquêtés selon ce qu’ils pensent être le rôle de l’État vis-à-vis de la culture .. 167
Tableau 18: Répartition des enquêtés selon leur appréciation du niveau de soutien financier de l’État aux industries culturelles ... 168
Tableau 19: Répartition des enquêtés selon leur appréciation du niveau de soutien politique de l’État aux industries culturelles ... 169
Tableau 20: Répartition des enquêtés selon leur opinion du rôle joué par le privé ... 171
Tableau 21: Répartition des enquêtés selon ce qu’ils pensent être le rôle des publics vis-à-vis de la culture 173 Tableau 22: Évolution de la population par groupe d'âge ... 186
Tableau 23: Répartition des deux catégories d’enquêtés selon l’ancienneté de la connaissance des IC ... 204
Tableau 24: Répartition des acteurs culturels selon l'ancienneté de la connaissance sur les IC ... 205
Tableau 25: Répartition des consommateurs selon l'ancienneté de la connaissance sur les IC ... 205
Tableau 26: Existence industries culturelles au BF selon le statut ... 209
Tableau 27: Catégorie sociale/Avoir entendu parler des IC ... 211
Tableau 28: Répartition des enquêtés selon l'ancienneté de la connaissance sur les IC ... 212
Tableau 29: Effectifs des enquêtés ayant ou pas cité des exemples d'entreprises culturelles ... 213
Tableau 30: Catégorie sociale x capable de cerner la notion d'industries culturelles ... 214
Tableau 31: Répartition des enquêtés selon leur perception des industries culturelles ... 216
Tableau 32: Répartition des enquêtés selon leur perception du pouvoir des industries culturelles ... 225
Tableau 33: Statut juridique des entreprises culturelles ... 230
Tableau 34: Ancienneté des entreprises culturelles ... 231
Tableau 35: Nombre de filières cumulées par les entreprises culturelles ... 233
Tableau 36: Nombre de maillons cumulés dans la chaine de valeur ... 234
Tableau 37: Taille de l'entreprise culturelle... 235
Tableau 38: Cout et chiffre d'affaires des entreprises culturelles ... 236
Tableau 39: Les thématiques du FESPACO au fil des éditions ... 251
Tableau 40: Évolution du nombre de structures de production ... 259
Tableau 41 : Répartition des sociétés de production selon l’ancienneté ... 261
Tableau 42: Tableau comparatif de la production cinématographique au Burkina Faso et en France ... 262
Tableau 43: Évolution de la production cinématographique dans l'espace UEMOA ... 263
Tableau 44: Évolution du nombre d’autorisations accordées ... 265
Tableau 45: Nombre d’autorisations accordées en 2016-2017 ... 265
Tableau 46: Déclaration des œuvres audiovisuelles au BBDA ... 265
Tableau 48: Nombre d'acteurs évoluant dans le cinéma et l'audiovisuel ... 268
Tableau 49: Évolution du soutien de l’État et de ses partenaires à la production cinématographique et audiovisuelle ... 271
Tableau 50: Part de la production numérique de 2000 à 2008 ... 278
Tableau 51: Évolution du personnel du cinéma et de l'audiovisuel ... 282
Tableau 52: Évolution de l'appui financier de l'État au cinéma ... 285
Tableau 53: Nombre de structures ayant obtenu une autorisation d'exercer la distribution de films... 290
Tableau 54: Structures de distribution cinématographique ... 291
Tableau 55: Évolution du nombre de films en compétition inscrits. ... 296
Tableau 56: Les thématiques de ciné droit libre sur les huit dernières éditions ... 298
Tableau 57: Évolution du nombre de séances de projections cinématographiques ... 300
Tableau 58: Les salles de cinéma au Burkina Faso ... 308
Tableau 59: Nombre de salles de cinéma fonctionnelles en 2017 ... 309
Tableau 60: État des vidéo-clubs à Ouagadougou ... 315
Tableau 61: Liste des films acquis par le CNA Afrique diffusés depuis 2013 ... 318
Tableau 62: État de projections de films selon les origines sur la période de janvier à décembre 2016 ... 318
Tableau 63: Évolution du nombre de chaines de télévision ... 319
Tableau 64: Nombre d'entrées en salle de 1994 à 1997 selon l’origine des films ... 326
Tableau 65: Location de films par la SONACIB ... 326
Tableau 66: État des entrées des salles de janvier à décembre 2016 ... 327
Tableau 67: Les circuits commerciaux des œuvres cinématographiques ... 332
Tableau 68: Évolution des entrées en salle de 2012 à 2016 ... 334
Tableau 69: Répartition des enquêtés selon la quantité de films vus/acquis par an ... 335
Tableau 70: Répartition des enquêtés selon la fréquence vis-à-vis de la télévision ... 335
Tableau 71: Répartition des enquêtés selon l’appréciation prix du ticket de cinéma ... 335
Tableau 72: Répartition des enquêtés selon leur appréciation des films ... 336
Tableau 73: Répartition des enquêtés selon leur appréciation de l’audiovisuel ... 336
Tableau 74: Répartition des enquêtés selon les critères de choix d'un produit culturel ... 337
Tableau 75: Répartition des enquêtés selon les conditions d’augmentation du budget culture ... 337
Tableau 76: Répartition des enquêtés selon le budget familial annuel alloué à la culture ... 338
Tableau 77: Évolution du nombre de membres exerçant dans l'audiovisuel déclarés au BBDA ... 338
Tableau 78: Le poids des emplois dans la filière Cinéma et audiovisuel ... 339
Tableau 79: Contribution de la culture au PIB en 2009 ... 339
Tableau 80: Répartition des droits dans le domaine de l'audiovisuel ... 340
Tableau 81: Perceptions des droits sur les projections vidéo et location ... 340
Tableau 82: Évolution du soutien financier de l'État aux activités cinématographiques ... 340
Tableau 83: Évolution du nombre d'œuvres musicales déclarées ... 352
Tableau 84: Évolution des maisons de production dans le temps ... 354
Tableau 85: Ancienneté des structures de production musicale ... 355
Tableau 86: Les premières unités de duplication industrielle ... 360
Tableau 87: Importance numérique des artistes-musiciens ... 361
Tableau 88: Évolution du nombre d’attestations délivrées aux musiciens ... 363
Tableau 89: Nombre de producteurs professionnels déclarés au BBDA ... 364
Tableau 90: Nombre d'éditeurs professionnels déclarés au BBDA ... 365
Tableau 91: Services et prix appliqués dans les home studios ... 365
Tableau 92: Les autres faitières et syndicats d’envergure nationale ... 367
Tableau 93: Licences d'entrepreneur culturel ... 375
Tableau 94: Nombre, année de création, statut et situation géographique des structures de diffusion ... 381
Tableau 95: Les événements culturels et leur périodicité ... 383
Tableau 96: Nombre de radios et de télévisions ... 385
Tableau 97: Nombre d’autorisations délivrées pour la duplication des supports (en milliers) ... 395
Tableau 98: Nombre de K7 et CD dupliqués (en milliers) ... 396
Tableau 100: Évolution du nombre d’usagers de sonneries téléphoniques ... 402
Tableau 101: Poids de la musique enregistrée dans la formation du PIB ... 406
Tableau 102: Droits de reproduction mécanique recouvrés (en millions de francs CFA) ... 407
Tableau 103: Rémunération pour copie privée (en millions de francs CFA) ... 407
Tableau 104: Nombre de manuscrits d’œuvres littéraires reçu au GPNAL de 1983 à 2016 ... 426
Tableau 105: Déclaration des œuvres littéraires de 2001 à 2016 ... 428
Tableau 106: Répartition des maisons d’édition selon l'année de création... 430
Tableau 107: Répartition des maisons d’édition par rapport au nombre total d'ouvrages édités ... 435
Tableau 108: État du nombre de titres de la presse écrite ... 436
Tableau 109: Adhésion des auteurs littéraires de 1985 à 2000 ... 438
Tableau 110: Adhésion des auteurs littéraires de 2001 à 2016 ... 439
Tableau 111: Liste des librairies fonctionnelles ... 468
Tableau 112: Évolution du fonds documentaire des CELPAC ... 482
Tableau 113: La ventilation de la subvention de l’OIF sur 4 ans ... 483
Tableau 114: Part des contributions de l’OIF et de l’État au compte des CELPAC ... 483
Tableau 115: Nombre de titres répartis par genre littéraire ... 487
Tableau 116: Nombre de bibliothèques scolaires et universitaires ... 488
Tableau 117: Le nombre d’abonnés des centres de lecture publique par région ... 489
Tableau 118: Répartition des enquêtés selon la fréquence à la bibliothèque ... 489
Tableau 119: Fréquentation des centres de lecture par région ... 490
Tableau 120: Répartition des enquêtés selon l’appréciation des prix du livre ... 490
Tableau 121: Répartition des enquêtés selon l’appréciation des prix du journal papier ... 491
Tableau 122: Répartition des enquêtés selon l’appréciation du prix abonnement bibliothèque ... 491
Tableau 123: Répartition des enquêtés selon la fréquence vis-à-vis des journaux ... 491
Tableau 124: Répartition des enquêtés selon leur appréciation du livre ... 499
Tableau 125: Effectif et périodicité de la presse écrite au Burkina Faso ... 500
Tableau 126: Répartition des enquêtés selon leur appréciation de la presse écrite ... 501
Tableau 127: Contribution de la filière Livre au PIB ... 502
Tableau 128: La part de la filière Livre dans la création d'emplois ... 502
Tableau 129: Dépenses culturelles des ménages ... 503
Tableau 130: Dépenses de consommation des ménages allouées aux biens et services culturels ... 504
Tableau 131: État financier du projet d’acquisition d'ouvrages pour les CELPAC en 2016 ... 505
Tableau 132: Évolution du nombre d'élèves 2010-2011 A 2014-2015 ... 505
Tableau 133: Effectif des élèves du public et du privé de l'enseignement primaire ... 506
Tableau 134: Nombre d'établissements secondaires selon le type d'enseignement ... 506
Tableau 135: Nombre de centres ENF et effectif des apprenants ... 507
Tableau 136: Effectifs des apprenants déclarés alphabétisés ... 508
Tableau 137: Chiffres sur les dépenses d'achat de manuels scolaires... 509
Tableau 138: État des droits répartis sur le livre en F CFA ... 509
Tableau 139: Chiffre d'affaires du marché des jeux vidéo dématérialisés selon le support de lecture en France en millions d’euros ... 538
Tableau 140: Marché des jeux vidéo en 2015 ... 539
Tableau 141: Quantité de consoles et machines de jeux vidéo importées ... 543
Tableau 142: Déclaration des œuvres arts graphiques et plastiques ... 568
Tableau 143: Évolution du nombre de designers et sculpteurs au Burkina Faso... 570
Tableau 144: Contribution de la culture au PIB ... 574
Tableau 145: État de la contribution des arts graphiques et appliqués à la création d'emplois... 575
Tableau 146: Les enquêtés selon leur appréciation de la qualité de l'œuvre d'art & design au Burkina ... 576
Tableau 147: Les enquêtés selon leur appréciation sur le cout des œuvres d'art & design au Burkina ... 577
Graphiques
Graphique 1: Évolution du ministère de la Culture de 1957 à nos jours ... 130
Graphique 2 : Répartition du budget exécuté par nature ... 149
Graphique 3: Nombre de dossiers reçus et nombre de dossiers financés par le fonds ... 153
Graphique 4: Montant sollicité et montant effectivement accordé par le fonds ... 153
Graphique 5: Évolution des adhésions au BBDA ... 157
Graphique 6: Évolution du nombre de structures de formation depuis 1965 ... 160
Graphique 7: Répartition des structures de formation par région administrative ... 161
Graphique 8: Répartition des structures de formation par statut ... 162
Graphique 9: Répartition des structures de formation par nature ... 163
Graphique 10: Répartition des structures de formation par domaine de formation ... 164
Graphique 11: Répartition des structures de formation selon la durée de la formation ... 165
Graphique 12: Périodes charnières du développement de la culture perçues par les enquêtés ... 200
Graphique 13: Nuage de mots sur les IC ... 213
Graphique 14: Répartition des enquêtés selon la capacité à cerner la notion d'IC ... 214
Graphique 15: Répartition des enquêtés selon leur opinion sur la marche de la culture au Burkina Faso .... 216
Graphique 16: Niveau de formation des entrepreneurs culturels ... 232
Graphique 17: Répartition des entreprises par filière culturelle ... 232
Graphique 18: Situation géographiques des maisons de production audiovisuelle ... 260
Graphique 19: évolution temporelle des sociétés de production audiovisuelle ... 261
Graphique 20: Évolution ces cinq dernières décennies de la production ... 264
Graphique 21: Évolution de la production selon les genres ... 266
Graphique 22: Évolution de la participation des acteurs du cinéma au FESPACO. ... 297
Graphique 23 : Évolution du nombre de journalistes pour la couverture du FESPACO. ... 297
Graphique 24: Évolution du nombre de salles de cinéma... 309
Graphique 25: Année de création des salles de cinéma ... 310
Graphique 26: Implantation géographique des salles fonctionnelles... 311
Graphique 27: Tendance actuelle des vidéo-clubs ... 316
Graphique 28: Évolution du nombre de télévisions commerciales au Burkina Faso ... 319
Graphique 29: Évolution du nombre de sociétés de production ... 354
Graphique 30: Situation géographique des sociétés de production phonographique... 355
Graphique 31: Statut des sociétés de production musicale au Burkina Faso ... 356
Graphique 32: Évolution du nombre d'œuvres déclarées ... 358
Graphique 33: Évolution annuelle du nombre d'artistes-musiciens au Burkina Faso ... 361
Graphique 34: Évolution du nombre de maisons de distribution ... 378
Graphique 35: Répartition des maisons de distribution selon l'ancienneté ... 379
Graphique 36: Statut juridique des maisons de distribution ... 379
Graphique 37 Évolution du nombre d’autorisations délivrées dans le temps ... 396
Graphique 38: Évolution du nombre de K7 et de CD dupliqués ... 396
Graphique 39: Évolution du parc d'abonnements Internet mobile... 398
Graphique 40: Répartition des enquêtés selon leur appréciation faite sur la musique burkinabè ... 403
Graphique 41: Appréciations du cout des produits de la musique ... 404
Graphique 42: Évolution des droits répartis ... 407
Graphique 43: Nombre de manuscrits d’œuvres littéraires reçus au GPNAL ... 426
Graphique 44: Nombre total de titres répertoriés dans les bibliographies nationales ... 427
Graphique 45 : Déclaration des œuvres littéraires au BBDA de 2001 à 2016 ... 429
Graphique 46: Evolution du nombre d'auteurs au Burkina Faso ... 439
Graphique 47: Evolution du nombre d'auteurs dans le temps ... 440
Graphique 49: Répartition des maisons d’édition selon le nombre total de titres édités ... 459
Graphique 50: Importance du fonds documentaire par région ... 482
Graphique 51: Répartition de l'activité des opérateurs par filière culturelle ... 501
Graphique 52: Répartition des emplois culturels selon les filières ... 502
Graphique 53: Évolution dans le temps des effectifs des élèves ... 506
Graphique 54: Droits reversés aux membres de la filière Livre ... 510
Graphique 55: Chiffre d'affaires mondial du jeu vidéo en 2019 ... 524
Graphique 56: Chiffre d'affaires mondial du jeu vidéo en 2015 ... 537
Graphique 57: Évolution des recettes générées par l’importation des produits jeux vidéo ... 545
Graphique 58: Nombre de consoles et machines de jeux vidéo vendus au Burkina Faso ... 547
Graphique 59: Évolution des œuvres déclarées au BBDA ... 568
Graphique 60: Évolution du nombre de designers et de sculpteurs ... 571
Graphique 61: Évolution de la valeur des objets exportés ... 574
Graphique 62: Répartition des enquêtés selon la quantité œuvres d'art & design acquise par an ... 577
Graphique 63: Nombre d'objets exportés en région africaine ... 579
Graphique 64: Évolution du nombre d'objets exportés hors d'Afrique ... 580
Figures
Figure 1: Synthèse du cadre théorique ... 38Figure 2: Modèle théorique d’analyse du développement des industries culturelles et créatives ... 40
Figure 3: Caractères généraux des modèles... 75
Figure 4: Évolution et répartition du personnel du ministère en fonction par emploi ... 134
Figure 5: Approche sociohistorique de l'émergence des IC au BF ... 197
Figure 6: La chaine de valeur de la filière Cinéma et audiovisuel ... 255
Figure 7: Les maillons de la production cinématographique et audiovisuelle ... 256
Figure 8: Les maillons de la mise en marché des produits cinématographiques et audiovisuels ... 289
Figure 9: Les maillons de la mise en marché des produits cinématographiques et audiovisuels ... 306
Figure 10: Le circuit de la chaine de valeur appliqué ... 307
Figure 11: La chaîne de valeur de la filière Musique enregistrée au Burkina Faso ... 351
Figure 12: Description de la filière Livre au Burkina Faso ... 424
Figure 13: Description de la chaine d’édition du livre et de la presse ... 424
Figure 14: Description de la chaine de distribution du livre et de la presse ... 465
Figure 15: Circuit courant du livre et de la presse au Burkina Faso ... 466
Figure 16: Les acteurs du livre et de la presse au Burkina Faso ... 471
Figure 17: Description de la chaine de consommation du livre et de la presse ... 478
Figure 18: Chaine de valeur de la filière Jeux vidéo... 525
Figure 19: La chaîne de valeur de la filière Design au Burkina Faso ... 565
Illustrations
Illustration 1: Les secteurs prioritaires repris sur ce tissu-gadget du parti au pouvoir... 123
Illustration 2: Perception de Damien GLEZ ... 218
Illustration 3: Perception de TIMPOUSS ... 219
Illustration 4: Perception de GAMA ... 220
Illustration 5: Perception de DJA ... 221
Illustration 6: Perception de TAPSOBA ... 222
Illustration 7: Perception de MAÏGA ... 223
Illustration 8: Perception de KABRE ... 224
Illustration 9: Perception de BURKINBY ... 227
Illustration 10: Perception de Christophe SAWADOGO ... 228
Illustration 11: Une vue de ce que sera le ciné Guimbi une fois les travaux terminés ... 313
Illustration 12: Le contraste entre l'existant et le projet de réhabilitation ... 313
Illustration 13: Plainte d'un consommateur de la musique burkinabè sur les réseaux sociaux ... 389
Illustration 14: Quelques exemples du commerce en ligne des produits phonographiques ... 400
Illustration 15: L'état de la Bibliothèque nationale du Burkina en 2017 ... 486
Illustration 16: Confection d'un objet design dans le studio Hamed OUATTARA ... 576
Illustration 17: La promotion des produits du design via les réseaux sociaux ... 578
Encadrés
Encadré 1: Dialogue de sourds autour des industries culturelles ... 30Encadré 2: Les traits constituants de la théorie des industries culturelles selon Bernard MIÈGE... 59
Encadré 3: Les contraintes des outils numériques de collecte de données ... 98
Encadré 4: Quelques retombées de la politique culturelle pour les industries culturelles ... 125
Encadré 5: Les directions centrales du ministère de la Culture ... 131
Encadré 6: Quelques extraits des perceptions sur le rôle de l'État ... 168
Encadré 7: Quelques propos d'enquêtés sur la concurrence déloyale ou fondée de l'État d’avec le privé ... 170
Encadré 8: Quelques rôles des PTF perçus par les enquêtés ... 172
Encadré 9: Quelques éléments de perceptions sur le rôle du consommateur culturel ... 173
Encadré 10: Ce qu’un économiste lambda pense du projet de développement des industries culturelles .... 217
Encadré 11: Témoignage du réalisateur Aboubacar DIALLO sur le métier de producteur... 270
Encadré 12: Objectifs de la Fédération des cinéastes du Burkina ... 272
Encadré 13: Missions et acquis de la DGCA: ... 283
Encadré 14: Textes d’application de la loi 047... 286
Encadré 15: Les objectifs du festival Ciné droit libre ... 299
Encadré 16: Étude de cas sur le FESPACO... 301
Encadré 17: Extrait d'un article de Libération en ligne sur la renaissance des salles ... 311
Encadré 18: Limites d'une politique de quotas ... 390
Encadré 19: Étude de cas sur le Jardin de la musique Reemdoogo ... 392
Encadré 20: Étude de cas portant sur les possibilités d'une édition privée ... 464
Encadré 21: Économie du livre en France en quelques chiffres ... 469
Encadré 22: Les attributions des services techniques de la BNB ... 485
Encadré 23: Étude de cas sur les CELPAC : la problématique de la gouvernance ... 498
Encadré 24: Histoire des jeux vidéo ... 540
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Construction théorique de l’objet d’étude et approches
méthodologiques de recherche
Le réel n’est jamais ce qu’on pourrait croire mais il est toujours ce qu’on aurait pu penser.
G. Bachelard
Introduction générale :
Construction théorique de l’objet d’étude et approches
méthodologiques de recherche
Le présent texte introductif aborde la démarche théorique et la posture méthodologique adoptées pour conduire notre recherche portant sur : « Industries culturelles et créatives auBurkina Faso. Analyse des filières au prisme des politiques et des stratégies d’acteurs ».
Dans un premier temps, nous présentons les enjeux de notre travail et les motivations intrinsèques qui nous ont littéralement poussé à nous engager dans cette recherche.
Dans un second temps, nous exposons la problématique suivie de la formulation des hypothèses construites autour des filières des industries culturelles et créatives d’une part et des politiques et stratégies d’acteurs de l’autre.
Le troisième moment situe le cadre théorique dans lequel notre objet s’inscrit principalement. Ce cadre théorique est porté par les concepts d’industries culturelles et créatives d’une part et de filière d’autre part. L’objet d’étude est, précisons-le, plus largement la question du développement et de l’organisation des industries culturelles et créatives au Burkina Faso.
Cette section portant sur le cadre théorique fait donc le point des connaissances sur les théories des industries culturelles et discute les concepts d’industries culturelles, d’industries créatives et de filière, les considérant comme essentiels dans l’analyse que nous portons sur le développement des industries culturelles d’une part et la compréhension des stratégies et politiques développées et mises en œuvre dans le contexte du Burkina Faso, d’autre part.
La théorie sur laquelle se fonde notre travail étant celle des industries culturelles, cette section propose également un modèle d’analyse, construit sur la base de nos hypothèses, pour faire ressortir les stratégies d’acteurs et la nature des politiques de développement des industries culturelles et créatives au Burkina Faso. Des stratégies d’adaptation aux stratégies pragmatiques en passant par l’opportunisme, la section permet d’appréhender l’historicité des industries culturelles et leur évolution (révolution) depuis les années 1960 d’une part et envisager une compréhension des mutations diachroniques, d’autre part.
Enfin, nous présentons et décrivons la posture méthodologique adoptée pour traiter notre objet d’étude. Il met un point sur la délimitation de l’objet d’étude, sur les méthodes de recherche et sur les outils de collecte des données.
Le fil conducteur de cette recherche reste, bien entendu, l’analyse des filières des industries culturelles et créatives dans le but de comprendre mieux ce qu’il convient d’appeler le « projet
de développement des industries culturelles et créatives au Burkina Faso »2.
I.
Contexte et enjeux de notre recherche
A. Un contexte évolutif mais avec les mêmes préoccupations
Le Burkina Faso3, autrefois appelé Haute-Volta, est communément appelé pays du Cinéma ou pays de la Culture du fait de l’organisation régulière et de la notoriété continentale du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) et de la Semaine nationale de la Culture (SNC), entre autres. Au fil des années, des contextes différents ont caractérisé le développement de la culture.
Le premier niveau du contexte d’évolution des industries culturelles et créatives est un contexte caractérisé par une « quête de développement ». Le pays, en effet, a entamé aux lendemains des Indépendances en 1960, à l’instar des autres pays d’Afrique francophone, ce qu’il conviendrait d’appeler sa « marche vers le développement »4. Cette quête, en vue de sortir du
2 C’est bien un projet, du fait de la jeunesse relative des industries culturelles (un peu plus de 50 ans pour certaines
filières et sérieusement moins de 20 ans pour toutes les filières dans la perspective industrielle de la culture) mais aussi du fait de son niveau d’organisation et de structuration. Par ailleurs, les programmes et projets implémentés par l’État et ses partenaires montrent dans leur nature, l’idée d’un début où tout est à faire.
3 Burkina Faso se traduit littéralement en : « pays ou terre des Hommes intègres ».
4 Le développement entendu comme amélioration des capacités de l’homme ou des conditions sociales,
économiques, politiques et culturelles. L’idée de développement, on le sait, donne lieu à des interprétations diverses. Nous n’allons pas trop nous étendre donc sur cette notion polémique et même le considérer comme une quête de bien-être. Cf. CABEDOCHE, Bertrand, 1990, Les Chrétiens et le tiers-monde. Une fidélité critique, Paris, Karthala (Coll. « Economie et Développement »).
développement et se hisser au rang des « pays émergents », s’est traduite par des discours et des pratiques tantôt volontaristes, souvent contradictoires et toujours soutenus par des théories du développement sans cesse remises en cause. L’idée de développement, on le sait, donne lieu à des interprétations diverses et est toujours sous-tendue par des idéologies et des ambitions géopolitiques comme le confirme Bertrand CABEDOCHE :
«… L’incarnation n’est pas anodine. En ces années soixante où la géopolitique du monde se cristallise dans la guerre froide, le président Harry S. Truman témoigne de sa conviction profonde : la pauvreté constitue le lit du communisme. Forte du succès de l’expérimentation du plan Marshall, la Maison Blanche prône la lutte contre le sous-développement. La référence enjoint concrètement de procéder à l’injection massive d’une aide financière temporairement limitée et au transfert technologique, pour accélérer le take-off ». 5
Quoi qu’il en soit, au-delà des guerres de mots et loin des contradictions des courants et écoles
développementalistes,le Burkina Faso doit objectivement relever encore nombre de défis tels que l’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé, à la nourriture... Ce sont ces défis qui ont favorisé, de gré ou de force, l’adoption d’outils et de politiques jugés capables d’induire la croissance économique et sociale après les années d’Indépendance.
En effet, le pays a connu successivement des plans quinquennaux et décennaux de développement, puis au tournant des années 1980, des phases de mise en œuvre des
Programmes d’ajustement structurel (PAS)6 dont la plus emblématique est la phase des années
1990, avec son lot de privatisations et d’arbitrages sur les secteurs dits « prioritaires ». Lesdits secteurs étaient pour l’essentiel la santé, l’éducation, l’agriculture, l’eau et l’assainissement. Comme il fallait s’y attendre, la culture ne constituait guère un secteur prioritaire pour les institutions internationales, instigatrices de ces programmes d’ajustement structurel. Cette période de l’histoire du Burkina Faso (tout comme celle de presque tous les pays africains qui voulaient bénéficier de l’aide au développement, distribuée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international) a marqué plus ou moins profondément les politiques publiques en général et les initiatives culturelles en particulier.
5 CABEDOCHE Bertrand. Communication internationale et enjeux scientifiques : un état de la recherche à la
naissance des sciences de l’information-communication en France », Les Enjeux de l’Information et de la
Communication, n° spécial 20 ans, dossier L’internationalisation de la communication, n°17/2, 2016, pp. 55 à 82,
[en ligne] URL : http://lesenjeux.u-grenoble3.fr/2016-dossier/04-CABEDOCHE/. Consulté le 10 avril 2018.
6 Pour aller loin dans la connaissance de ces référentiels pour l’Afrique et les contraintes de développement pour
le continent africain lire entre autres : KI-ZERBO, Joseph. A quand l’Afrique ? Entretien avec René Holenstein. Paris, France: Editions de l’Aube, 2003. KABOU, Axelle. Et si l’Afrique refusait le développement ? Paris, France: L’Harmattan, 1991.
Puisque les mesures macroéconomiques prises et mises en œuvre n’ont pas donné les résultats escomptés, les décideurs à tous les niveaux, aujourd’hui encore, prospectent des voies et moyens pour enclencher le développement (poursuivi comme un idéal finalement). Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Burkina Faso fait partie des pays ayant un Indice de développement humain (IDH) faible. En effet, le Rapport sur le
développement humain 2016 classe le Burkina Faso au rang de 185e sur 1887. L’IDH du Burkina en 2016 est de 0,402 et son PIB par habitant est estimé lui aussi, pour la même année, à 650 $USD ; ce qui fait du Burkina Faso, sur la base de ces données macroéconomiques, l’un des pays les plus pauvres de la planète avec plus de 40 % de la population vivant toujours sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.
L’essentiel de l’économie du Burkina Faso repose sur l’agriculture occupant 86 % de la population active. Le coton, puis l’or, à partir des années 2009, constituent les deux piliers (mais combien dépendant du marché international) de la croissance économique du pays8.
On est en plein dans le scénario d’un pays qui cherche ses marques de développement mais qui va, après coup, désenchanter très vite face aux faibles résultats produits par les théories développementalistes censées impulser le take off de Rostow.
« Un siècle plus tard, les sociétés humaines sont pareillement hiérarchisées et linéairement disposées, chez Walt Whitman Rostow, selon leur degré d’avancement en six étapes sur l’échelle de la croissance. Point de départ, la société traditionnelle ; puis, le pré-décollage, avec le dégagement de surplus agricoles ; le take off, à partir d’un fort investissement, l’émergence d’industries motrices et la fin des blocages culturels et socio-politiques ; l’image de la modernité, avec l’établissement de la démocratie, condition de dépassement du décollage ; la voie vers le développement, avec le constat d’un exode rural, conjointement au développement de la production industrielle ; enfin, la maturité, concrétisée par la consommation de masse ».9
Les premiers éléments de contexte, en lien direct avec les courants de pensées des années d’après-guerre et post-indépendances, montrent combien le développement de la culture, plus loin, saisie comme donnée économique, va devenir dans le même contexte (quête de développement) un enjeu pour les États désormais libres et souverains.
7 PNUD, Rapport sur le développement humain 2016, 43 p. [document PDF].
8Depuis 1994, le Burkina Faso connaît une croissance économique moyenne de 5 %...Le système productif est
marqué par une prépondérance du secteur tertiaire dont la part est supérieure à 45 %. Le poids du secteur primaire varie entre 28 et 31 % et celui du secteur secondaire, entre 14 % et 24 %. cf. PNDES, p.8.
9 CABEDOCHE Bertrand. Communication internationale et enjeux scientifiques : un état de la recherche à la
naissance des sciences de l’information-communication en France », Les Enjeux de l’Information et de la
Communication, n° spécial 20 ans, dossier L’internationalisation de la communication, n°17/2, 2016, pp. 55 à 82,
Le second niveau du contexte se situe dans les constatations faites par les autorités politiques et leurs partenaires sur les échecs relatifs des programmes de développement mis en œuvre et la volonté de continuer à croire au développement. En effet, toujours dans cette volonté de venir à bout du sous-développement et de ses manifestations, comme la pauvreté, et ainsi nouer avec la croissance économique, le Burkina Faso a façonné de nouveaux outils de développement10. En faisant le constat, dans les années 2000, de l’échec relatif des précédentes politiques11 et dynamiques de développement, le Burkina Faso s’est approprié de nouveaux référentiels de développement avec le même espoir d’amorcer son développement et la croissance économique. Le pays a élaboré un premier référentiel intitulé : Cadre stratégique de lutte contre
la pauvreté (CSLP). Le bilan mitigé de ce dernier a conduit le gouvernement burkinabè à la
rédaction d’un second référentiel en 2009 intitulé : Stratégie de croissance accélérée et de
développement durable (SCADD) avec pour objectif global de : « réaliser une croissance économique forte, soutenue et de qualité, génératrice d'effets multiplicateurs sur le niveau d’amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable ».12
L’insurrection populaire d’octobre 2014 a mis brusquement fin aux initiateurs de la SCADD d’où, le troisième référentiel en vigueur depuis 2016 baptisé : Plan national de développement
économique et social (PNDES)13. L'objectif global du PNDES est de transformer
structurellement l'économie burkinabè, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.
10 Ces nouveaux outils, après les Programme d’ajustement structurel (PAS), sont aussi encouragés par les mêmes
Institutions internationales (de Bretton Woods) et les autres partenaires au développement comme l’Union européenne…
11 Avec les plans 1960-1962, 1963-1967 (premier plan quinquennal), 1967-1970 (Plan-cadre de développement
économique et social), 1971 (Plan intérimaire), les plans 1972-1976, 1977-1981, le Programme populaire de développement (PPD) 1984-1985 et le Plan quinquennal de développement populaire (PQDP) 1986-1990, l'État a été positionné dans un rôle d'entrepreneur. À l'inverse, avec les Programmes d'ajustement structurel (PAS) 1991-2000, le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) 2000-2010 et la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) 2011-2015, l'entreprise privée a été considérée comme le moteur du développement.
12 Stratégie de croissance accélérée et de développement durable 2011-2015, p.36 [document PDF]
13 Ce dernier référentiel nourrit l’ambition de faire du Burkina Faso, une nation démocratique, unie et solidaire,
transformant la structure de son économie et réalisant une croissance forte et inclusive, au moyen de modes de consommation et de production durables.
Pour atteindre l’objectif du PNDES14, trois axes stratégiques15 ont été déclinés et c’est justement
sur le dernier axe que sont logés les secteurs à fort potentiel de croissance comme, l’agriculture, les mines, l’artisanat, les petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries, les industries culturelles et touristiques16.
En somme, les éléments de contexte, en lien avec le recours aux référentiels de développement, permettent de tracer la prise en compte de la culture comme facteur de développement. C’est à partir de la SCADD (en 2011) que l’on retrouve des références à la culture et plus spécifiquement aux industries culturelles.
Le troisième niveau de contexte est relatif aux trajectoires politiques du pays. Aux lendemains des Indépendances, la Haute-Volta a connu beaucoup d’épreuves sur le plan politique (instauration du parti unique, soulèvement populaire, cascade de coups d’État…) mais aussi sur le plan social et économique (sécheresse des années 1973-1974 ; grèves syndicales…). L’histoire et le contexte politique du Burkina Faso ont influencé significativement les politiques culturelles. Les effets des différents « choix politiques » se font sentir encore aujourd’hui malgré la stabilisation politique retrouvée en 2016. L’histoire n’est donc pas neutre sur les faits culturels et l’approche historique souvent invoquée dans notre travail tient à cette vérité particulièrement vraie pour le Burkina Faso.
En somme, ces éléments de contexte politique renvoient au scénario d’un pays qui vient de loin et qui retrouve progressivement sa stabilité politique et démocratique. Ce contexte stimule des initiatives et incitent les partenaires techniques et financiers au développement de programmes et projets culture (le cas de ARPEM, ARPIC et plus loin le cas du PSIC).17
En définitive, les contextes socioéconomique et politique de la Haute-Volta au Burkina Faso expliquent un pan de l’engagement des différents gouvernements qui se sont succédé, à faire recours systématiquement à de nouveaux modèles de développement, y compris récemment en 2010, le modèle basé sur les industries culturelles.
14 Plan national de développement économique et social 2016-2020, p. 34 [document PDF].
15 Axe 1 : “réformer les institutions et moderniser l’administration”, Axe 2 : “développer le capital humain” et
Axe 3 : “dynamiser les secteurs porteurs pour l'économie et les emplois”.
16 Les acteurs culturels s’accordent à dire que ce référentiel ne fait pas une part belle aux industries culturelles,
comme l’a été la SCADD.
17 ARPEM : Appui au réseau des entrepreneurs de musique ; ARPIC : Appui au renforcement des politiques et
Ces contextes ont largement joué sur le développement culturel en général et les initiatives d’industrialisation de la culture en particulier. De tous ces référentiels évoqués précédemment, c’est bien timidement que les industries culturelles ont été inscrites comme secteur d’activités à part entière.
Depuis 2000, dans un contexte marqué par la mondialisation, le développement culturel et la promotion des industries culturelles et créatives, constituent des enjeux socioéconomiques et politiques.
Les enjeux purement socioéconomiques et politiques
En raison de la mondialisation entre autres, la préservation des identités sociales et culturelles constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour le Burkina Faso. L’invasion des biens et services culturels venant d’ailleurs et surtout face à la faible capacité de production et de diffusion des produits culturels locaux, conduisent les décideurs à adopter, au moins dans les discours, des positions pour la sauvegarde du patrimoine et de la culture burkinabè.
Du point de vue des enjeux sociaux, la culture est perçue comme étant le socle de la cohésion sociale et de la paix au Burkina Faso. À travers les divers mécanismes traditionnels de régulation sociale,18 l’État pense que développer les industries culturelles, c’est tirer du patrimoine culturel burkinabè toutes les bonnes pratiques nécessaires à la consolidation de la paix et du vivre-ensemble.19
Du point de vue des enjeux économiques et prenant en compte la fragilité20 de son économie, le Burkina Faso semble considérer la culture comme une panacée de la dynamisation de l’économie nationale. C’est à ce titre que la SCADD, pour la première fois, a érigé les industries culturelles au rang de secteurs prioritaires. Pour conforter cette perception des choses, les résultats de l’Étude sur les impacts du secteur de la culture sur le développement social et
économique révèlent qu’en 2009, la valeur ajoutée dégagée par les filières culturelles est
18 Voir l’étude nationale prospective « Burkina 2025 » où il est question des mécanismes de la parenté à plaisanterie
comme véritable outil pour désamorcer les crises sociales et promouvoir le vivre-ensemble.
19 On peut se référer à la Politique nationale culturelle de 2009.
20 Même si les autorités affichent un optimisme fort, les chiffres macroéconomiques sont encore assez faibles « Notre pays est sur la voie de l’émergence car, avec l’opérationnalisation du PNDES, le taux de croissance de l’économie nationale devrait s’amplifier en 2018, en 2019 et en 2020. Notre économie nationale en affichant une performance 6,7 % en 2017 a déjà renoué avec un taux de croissance au niveau du potentiel, ce qui permettra sur la durée, de mettre fin à la pauvreté et d’élever substantiellement le niveau de vie des burkinabè. Pour mémoire, le taux de croissance de la richesse nationale était ressorti en 2016 à 5,9 % et à 4,0 % en 2015 », Discours du
Premier ministre burkinabè sur la situation de la nation le 12 avril 2018 devant les députés à l’Assemblée nationale [document PDF].
estimée à près de 80 milliards de francs CFA, soit 2,02 % du Produit intérieur brut (PIB).21 Le
secteur au Burkina Faso emploie par ailleurs, un nombre relativement important de personnes. En effet, 164 592 personnes, représentant 1,78 % des actifs occupés en 2009, ont un emploi dans le secteur de la culture22.
Les enjeux liés aux politiques culturelles
Au regard du contexte, notre travail revisite les enjeux liés aux politiques culturelles. Le pays a connu, en effet, plusieurs formes et types de politiques culturelles. Avant les indépendances, l’administration fédérale a créé des centres culturels comme l’indique la circulaire n°191-CAB-SA du 23 février 1954 consacrant la création desdits centres, avec pour objectifs d’organiser des projections, des conférences et mettre en place des bibliothèques. La délibération n°191 du 12 juillet 1958 consacrait la création des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) dans tous les chefs-lieux de cercles.
Mais aux lendemains des Indépendances, les politiques culturelles sont formulées et mises en œuvre en lien avec des enjeux identitaire et géopolitique. En effet, les acteurs de l’époque postindépendance ont montré leur volonté, voire leur enthousiasme, à faire de la culture un élément d’affirmation de soi et le porte-voix de la Haute-Volta dans le concert des Nations. C’est ainsi que les MJC se sont dotées de statuts, avec pour objectif la revalorisation du patrimoine culturel et dans la même logique de combat pour l’affirmation de l’identité et la culture dite « nègre », la Semaine nationale du cinéma africain a été lancée en 1969 ; elle avait pour objectif de présenter l’image d’une Afrique nouvelle et mature, et défendre ainsi l’idée d’une histoire racontée par les Africains et pour les Africains. La démarche a été de même nature au niveau de l’action littéraire avec la création en 1967 du Cercle d’activités littéraires
et artistiques de Haute-Volta (CALAHV), avec comme objectifs la recherche des valeurs de la
culture africaine pour le rendez-vous des civilisations et des peuples. La question de la présence africaine dans les relations internationales traverse par ailleurs l’ensemble des initiatives culturelles de cette époque.
Quant aux acteurs de la période révolutionnaire, au tournant des années 1980, la culture est avant tout un outil idéologique et de mobilisation des masses. La lutte contre l’impérialisme culturel était clairement le leitmotiv de la Révolution démocratique et populaire (RDP), dont
21 Ministère de la Culture et du Tourisme. 2012. « Etude sur les impacts du secteur de la culture sur le
développement social et économique ».
Thomas Sankara en était le leader emblématique. Dans le Discours d’orientation politique (DOP) prononcé le 2 octobre 1983, il est affirmé clairement que :
« Dorénavant, l’épanouissement culturel ne sera plus l’apanage d’un groupuscule d’individus considéré comme une élite du fait de leur instruction scolaire, de leur pouvoir économique ou de leur autorité politique ; cela signifie que toutes les activités culturelles doivent partir du peuple créateur de sa culture et retourner au peuple consommateur de sa culture ».23
L’un des outils majeurs de cette période, c’est vraisemblablement la création de la Semaine
nationale de la culture (SNC) par décret n°85-486/CNR/PRES/MIC portant institution de la
SNC ; c’est aussi le développement dans toutes les provinces d’infrastructures culturelles. C’est enfin, mais pas seulement, la période qui a consacré un ministère plein pour la culture. Dans l’imaginaire de nombre de Burkinabè et d’acteurs culturels, c’est bien la période révolutionnaire, sous le leadership du président Thomas Sankara, que la culture, vue sous l’angle anthropologique et philosophique, a connu ses lettres de noblesse. Le discours idéologique et la stratégie pragmatique du Président ont permis à la période révolutionnaire d’engranger de nombreux acquis encore visibles (théâtres, salles de cinéma, espaces de loisirs...)
De retour à l’ordre constitutionnel avec la IVe République, le Burkina Faso a connu un temps
caractérisé par des hésitations et injonctions venues des institutions internationales, puis un autre temps caractérisé par un intérêt accentué pour la dimension économique de la culture.
En effet, de 1990 à la fin du siècle dernier, dans un contexte marqué par la conjoncture économique, le Burkina Faso a tâtonné sur les questions culturelles24 avant de renouer, au début des années 2000, avec des programmes et projets culturels (Programme de soutien aux initiatives culturelles (PSIC), Programme d’appui au secteur de la culture (PASC)…). La remise en cause des modèles de développement et l’introduction de la notion de développement humain puis de développement durable ont permis, somme toute, de reconsidérer la variable culture dans les approches de développement avec la prise en compte des notions de bien-être.25
Au tournant du XXIe siècle alors, nous avons assisté à un regain d’intérêt pour la culture après
qu’elle ait été considérée sur plus de deux décennies comme secteur non prioritaire. La IVe
23 Discours d’orientation politique du 2 octobre 1983.
24 Tâtonnements observables dans l’instabilité institutionnelle et dans les faibles ressources allouées à la culture. 25 Ces deux concepts sont très fortement discutés. On peut se référer à l’article de Serge LATOUCHE, « Les
mirages de l’occidentalisation du monde. En finir une fois pour toutes avec le développement », Le Monde